Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

00:00:45


Vingt heures dix.


— Après je suis allé aux côtés du réalisateur, continua Jimin avec un univers à la place des yeux. Heureusement, il parlait super bien anglais et j'ai pu bien comprendre ce qu'il m'expliquait ! C'était vraiment génial, je crois que c'est le métier que j'ai le plus apprécié !

Je bus une gorgée de mon jus d'orange qu'il m'avait servi plus tôt.

— Et Minkyung ? M'intéressai-je.

— À part les soirs, je ne le voyais pas beaucoup, mon ami haussa les épaules. Surtout la première semaine, il était côté son alors que j'étais côté image. On avait demandé à être ensemble tout au long du stage mais on a eu seulement la chambre. Il eut un grand sourire. Vu la façon dont il me racontait ses journées auprès des monteurs de sons, je pense qu'il a sa spécialisation pour l'année prochaine.

Depuis la découverte de Jihyung, près d'un mois s'était écoulé. Les températures devenaient plus douces grâce à l'arrivée du mois de Mai, et les journées s'étaient allongées. Mes vacances étaient terminées depuis déjà deux semaines durant lesquelles j'avais fait beaucoup de choses. Non seulement avec Taehyung, mais aussi avec Haneul suite à l'absence de Jimin et de Minkyung.

J'étais d'ailleurs actuellement chez lui, installé à sa table à manger avec une vue époustouflante sur Séoul. Il avait beaucoup de chance d'être à une telle hauteur, je pouvais passer des heures à regarder l'horizon, étudier toutes les petites lumières qui clignotaient dans les immeubles du quartier Gangnam, ou même les coucher de soleils étaient absolument magnifique d'ici. Celui de tout à l'heure était incroyable, on aurait dit que la puissance divine rayonnait à travers les nuages et je n'avais pas manqué de le prendre en photo.

Cela faisait une bonne heure que Jimin me racontait comment s'était passé leur stage de deux semaines à Tokyo, et je l'écoutais d'une oreille tellement fascinée que je m'étais demandé si j'avais bien fait de le refuser. Mais après réflexion, aller dans cette ville en plein mois d'Avril, avec les cerisiers fleuris et tout ce qui s'en suivait, allait forcément me rapporter à l'affaire de Mina. D'ailleurs, l'anniversaire de sa mort était passé durant mes vacances chez ma mère et je m'étais obligé, comme depuis quatre ans, d'aller m'excuser devant elle, placée dans une case de columbarium à Busan. D'ailleurs, nous avions placé Jihyung non loin d'elle sans le vouloir à la suite de l'incinération de son squelette. Ma mère avait été contente de mon choix, et il allait rester là jusqu'à ce que je retourne en Thaïlande afin de les répandre dans la mer.

Depuis, je me sentais mieux. Je n'avais pas refait la moindre crise concernant sa réapparition après onze ans de silence, et cela était en parti grâce à Taehyung.

Jusqu'à ce que je revienne sur Séoul pour ma deuxième semaine de vacances que j'avais passée à Coquelicot, mon patron avait toujours pris soin de me remonter le moral ou de me changer les idées. Nous faisions des Facetime lorsqu'il avait le temps, et ma mère avait été ravie de le revoir lorsqu'elle m'entendait parler seul dans le salon ou dans ma chambre. Le plus souvent, c'était par message que l'on gardait contacte, et un soir, il m'avait réellement fait rire.

Je ne savais plus comment le sujet était venu, mais nous nous étions mis à discuter de tout ce qui était animés japonais. En parlant de l'un d'eux connu dans le monde entier, j'avais découvert c'était notre préféré à tout les deux, et qu'il avait tous les coffrets DVD et tous les mangas de cette même série. Personnellement, je n'avais pas les mangas, je regardais seulement l'animé, mais je crois que je n'allais pas tarder de les lui piquer afin de savoir la suite et de ne pas à avoir à attendre la saison finale qui sortait dans six ou sept mois.

Ce qui m'avait fait rire, était que cette série comprenait des soundtracks en allemand, alors ils me les avaient tous envoyés en me demandant si je comprenais ce que la chanteuse disait. J'avais beau lui dire que oui, il n'arrivait pas à me croire et ma mère avait du me prendre pour un fou tellement je rigolais face à ses différents messages.

Alors la semaine où j'avais rattrapé mes heures manquées à Coquelicot, je n'étais presque pas rentré à mon appartement sauf pour aller chercher quelques affaires afin de ne pas prendre toutes celles de Taehyung, même si l'inverse ne me déplaisait aucunement. Nous nous étions refait l'intégralité de l'animé ensemble, et grâce à son grand écran et à sa barre de son d'une qualité incroyable, je m'étais réellement cru au cinéma.

Sauf que, même en lui traduisant en direct les paroles des chansons en allemand, mon patron niait toujours le fait que ce soit possible, et j'en riais toujours autant. Je n'avais pas vu une seule fois Yumin, car ses parents avaient pris congé la même semaine et ils étaient partis en vacances dans Sud. Elle avait été déçue de ne pas m'avoir vu, elle tenait vraiment à m'offrir le lapin en peluche qu'elle avait gagné.

— Tu sais pourquoi il n'a pas vu venir ce soir ? Demandai-je en parlant de Minkyung.

— Le voyage l'a beaucoup fatigué et je crois que ses parents voulaient le voir pour je ne sais pas quoi.

J'acquiesçai. Cela faisait à peine deux jours qu'ils étaient revenu en Corée du Sud et Jimin avait absolument tenu à me voir en ce Samedi soir pour pouvoir me parler de tout ce qu'il s'était passé durant son stage. J'avais même dû demander à Seokjin d'avoir ma soirée tellement mon ami insistait pour me voir. Il fallait dire qu'ils m'avaient manqué, je n'avais pas beaucoup eu l'occasion de les contacter à cause du léger décalage horaire et je regrettais l'absence de Minkyung ce soir.

Soudain, notre conversation se fit interrompre par Haneul descendant les escaliers pour venir rejoindre la table où nous étions installés. Je haussai les sourcils en voyant sa tenue tandis que Jimin esquissa un grand sourire charmeur. Une robe noire et bleue moulait à la perfection son corps et laissait apparaitre ses longues et fines jambes blanches. Elle faisait aussi ressortir ses yeux vairons légèrement maquillés, et ses cheveux étaient bouclés. En somme, elle était absolument magnifique et c'était la première fois que je la voyais en robe.

Une petite veste noire vint habillée ses épaules dénudées, et elle se pencha vers Jimin afin de l'embrasser.

— Tu es sublime, avoua ce dernier en passant sa main sur les côtes de sa petite amie lorsqu'elle se redressa.

Ses joues prirent une couleur rosée tandis que ses lèvres maquillées formèrent un petit sourire timide.

— Prends soin de toi, d'accord ?

Haneul haussa la tête et l'embrassa une nouvelle fois avant de me faire signe d'au revoir de la main en quittant le salon sous les résonnements de ses talons.

— À demain mon cœur !

Elle se retourna avant de pénétrer dans le couloir menant à l'entrée et lui envoya un bisou volant, que Jimin fit semblant d'attraper avec un large sourire. Je lâchai un petit rire en voyant leurs mimiques adorables, et lorsque la porte claqua, il donna un coup de tête en direction du couloir, ses yeux amoureux plantés dans les miens.

— C'est la mienne ça, fronça-t-il le nez en continuant de sourire.

Je ris une nouvelle fois.

— Où est-ce qu'elle va ?

— À l'anniversaire de l'une de ses amies.

— Oh ? Je haussai les sourcils de surprise. Elle ne profite pas que tu sois rentré après deux semaines ?

Mon ami but une grosse gorgée de sa bière et se mit à ricaner de gêne.

— C'est prévu depuis quelques mois et puis de toute façon, il se gratta la nuque, les joues rosies, on a déjà bien profité tous les deux.

Un sourire malin esquissa mes lèvres et je me mis à jouer avec mes sourcils. Même si je n'étais pas branché sur ça, j'avais très bien compris le sous-entendu et je ne pus m'empêcher de vouloir l'embêter en le gênant davantage. Ce qui naturellement, fonctionna puisqu'il m'engueula gentiment de bien vouloir cesser mes mimiques mesquines.

Une main servant d'abat-jour pour ma tête, je le regardai secouer sa main devant son visage en continuant de rire bêtement. J'adorais leur relation depuis que je les avais rencontrés. Je n'imaginais pas Haneul ou même Jimin avec quelqu'un d'autre, et j'espérais de tout cœur qu'il puisse passer la fin de leurs jours ensemble. Je crois que cela faisait déjà quatre ans qu'ils étaient en couple, bientôt cinq le mois prochain. Aurais-je la chance d'avoir un jour une aussi longue relation avec Taehyung ? Cinq ans, ce n'était quand même pas rien. Si tout allait bien, peut-être que dans cinq ans je travaillerais déjà dans une boîte cinématographique. Quoique, le temps passait de plus en plus vite, je ne préférais pas essayer de le contrôler.

Mais alors que j'allais lui poser une autre question, je fus coupé par la sonnerie de mon téléphone qui m'annonça que j'avais un nouveau message. Le regard de Jimin se dirigea sur l'engin en même temps que le mien et j'eus un rictus en voyant apparaitre le prénom de Taehyung. Immédiatement, je l'ouvris et me mis à ricaner. Il m'avait envoyé une photo de Yumin et lui en compagnie d'un énorme gorille derrière une vitre. La petite fille semblait réellement heureuse d'en voir un en vrai dans un zoo. Ils étaient partis pour l'après-midi dans le plus grand parc animalier de la capitale, c'était son cadeau d'anniversaire de la part de son oncle et ils avaient enfin trouvé un créneau pour pouvoir y aller.

Comme habituellement, Taehyung était toujours aussi beau et sur la photo, il souriait. J'eus soudain chaud en m'imaginant l'embrasser et me dépêchai de répondre ironiquement de faire attention à ce que le gorille ne mange pas Yumin, que nous devions la garder pour en faire un barbecue la semaine prochaine avec quelques ognons et des petits pois. J'aimais bien la faire enrager, et m'imaginais déjà l'entendre rire en prétextant que je racontais n'importe quoi alors même que je n'avais pas envoyé le message.

— Ca a l'air d'aller mieux entre vous deux, fit Jimin en me fixant gaiment.

Je posai mon téléphone et lui attribuai un regard interrogatif.

— Nous deux qui ?

— Taehyung et toi.

La chaleur qui gigotait dans mon ventre plus tôt remonta à mes joues et je dus tourner des yeux, mal à l'aise.

— Mhh... Pourquoi, tu trouvais que ça n'allait pas fort ?

— Le samedi au restaurant, Minkyung m'avait dit brièvement que vous vous étiez disputés lorsque tu es parti téléphoner.

Disputer ? Non, nous ne nous étions pas disputés. J'avais juste été spectateur de plusieurs réalités ce week-end-là, mais en aucun cas quelque chose avait éclaté entre nous. C'était seulement plus compliqué, mais sur le coup, Minkyung avait sûrement voulu garder cela caché afin de ne pas inquiéter Jimin. De toute façon, il avait dû bien voir que je n'avais pas été très bien jusqu'à l'appel de Seokjin.

— En plus, tu n'étais pas dans ton assiette jusqu'à cet appel, ajouta-t-il en plissant les yeux.

Qu'est ce que j'avais dit.

— Oui, ça va beaucoup mieux, répondis-je tout de même en tripotant nerveusement mon verre de jus d'orange.

— Vous êtes ensemble ?

Oh mon Dieu j'allais finir par le tuer lui et sa capacité de lire en moi comme dans un livre. Mes joues rougirent encore plus férocement et je toussotai dans mon poing. Je savais que je pouvais faire confiance à Jimin parce qu'il n'avait jamais rien dit sur le fait que j'aime un homme, mais cela me faisait étrange. Jamais je n'étais sorti avec quelqu'un et même si cette relation avait pris son temps pour se mettre en place, je n'étais pas encore à l'aise pour en parler ouvertement. Bien sûr, j'assumais notre relation, mais je n'allais pas la crier sur tous les toits, même si l'idée n'était pas si déplaisante ; crier au monde que je sortais avec Apollon-Taehyung.

Sans pouvoir me retenir de sourire, je haussai la tête frénétiquement. Oui, nous étions ensemble, et ce, depuis bientôt un mois déjà. Jamais je n'aurais cru que cela puisse être possible mais c'était bien le cas, c'était bel et bien la réalité.

Jimin ricana en me regardant, les yeux plissés de malice.

— Et vous avez déjà fait des trucs ?

— E-Euh bah oui, on a regardé des séries, on s'est fait des sorties en ville...

Soudain, il explosa de rire et je me mis à rougir encore plus de gêne. J'avais très bien compris le sens de sa question, mais ma tentative d'y passer outre n'avait apparemment pas marché.

— Pas ça, reprit-il avec un grand sourire. Des trucs du genre prélis ou autre... Entre deux hommes ça m'a toujours intrigué.

J'eus un léger sourire. Ce genre de questions gênantes me rappelait le moment où je m'étais retrouvé devant la fille-sans-nom au CDI, lorsque Jimin était tombé malade avant les vacances de fin d'année. Sauf que ce n'était pas pareil, cette fille insupportable ne me connaissait pas à part mon identité scolaire et elle s'était permis de me poser ces questions. Avec Jimin, j'étais tout de même un peu moins gêné, car je savais parfaitement que jamais je n'allais avoir aucun jugement de sa part, et le fait qu'il soit content que Taehyung et moi étions ensembles me prouvait tout. Décidément, j'étais vraiment tombé sur les bonnes personnes en venant étudier à Séoul, je ne regrettais absolument pas.

Son sourire plein de dents tomba légèrement lorsque je secouai la tête de droite à gauche.

— Pas encore, complétai-je en continuant de rougir.

— Vraiment ? Pourquoi ? Il se passe quelque chose ?

Je haussai les épaules tandis que son visage se marquait désormais de surprise.

— Ce genre de truc n'est pas vraiment notre dada... Moi je n'ai jamais aimé et Taehyung a eu... quelques soucis avec ça.

Ses yeux s'écarquillèrent et sa bouche s'entrouvrit. Pendant un instant, il ne bougea pas et son regard partit sur le côté comme s'il réfléchissait à quelque chose. Lorsqu'il revint à moi, ses lèvres murmurèrent ce verbe et je me contentai de hocher la tête sans donner aucun détail supplémentaire.

— Et toi ? Me demanda-t-il gentiment. Tu as déjà fait ta première fois ?

Je baissai la tête et me mis à tapoter mes ongles contre mon verre à moitié plein.

— Oui... Mais je ne m'en souviens plus avec qui s'était...

D'un coup, son visage se ferma et il fronça les sourcils. Je mordis mes lèvres entre elles quelques secondes avant de reprendre.

— C'était juste après que j'ai franchi la ligne interdite, il y a quatre ans. Des fois j'ai des flashs, mais ça ne m'aide pas à savoir avec qui s'était réellement, je gonflai les joues. Un homme, une femme... Je n'en sais strictement rien. Quand je me suis réveillé, je n'avais aucune douleur et il n'y avait personne... Je sais juste que ça s'est passé...

Jimin se laissa tomber sur le dossier de sa chaise et croisa les bras à son torse, sceptique.

— Tu aimerais savoir qui s'était ?

Une nouvelle fois, je secouai la tête de droite à gauche en me mordant l'intérieur de la joue. Cela pouvait être n'importe qui parmi les sept milliards d'habitants sur cette planète. Le fait de découvrir qui s'était cette nuit-là, serait pour moi dévastateur. Un vieillard, un pédophile, ou une femme mal attentionnée, je ne voulais pas le savoir. J'avais réussi à faire une petite croix dessus et je pouvais en parler sans trop que cela affecte mon état intérieur mais je ne serais jamais réellement guéri. C'était comme Taehyung, Eunji l'avait cassé pour le restant de ses jours et cette cicatrice était malheureusement indélébile.

— Décidément, reprit mon ami d'une petite voix, il s'en est passé des choses cette fameuse nuit d'il y a quatre ans.

Je baissai la tête en continuant de me mordre l'intérieur de la joue. Il s'était passé peut-être trop de choses d'un coup pour que j'aie le temps de tout assimiler. C'était en parti à cause de ça que j'étais désormais obnubilé par l'heure et qu'il fallait toujours que je sache quelle heure il était à un moment précis.

— Outre ça, Jimin me fit un grand sourire, je suis vraiment content pour vous, Jungkook. Vous avez enfin compris qu'il faut que vous soyez l'un auprès de l'autre pour aller mieux, et je suis vraiment rassuré pour toi.

— Rassuré ?

Mon téléphone vibra une fois et je le regardai, pensant que cela allait être la réponse de Taehyung, mais ce ne fut qu'une nouvelle fois ce numéro inconnu. J'eus un mauvais frisson.

INC#NNU :
La vue sur Gangnam de nuit
est magnifique, tu ne trouves pas ?

— ...mandais si... Eh, Jungkook, tu m'écoutes ?

Un sursaut me prit et je levai les yeux de mon écran vers Jimin, qui me fixait étrangement. Je tournai la tête des deux côtés et soufflai. La vue sur Gangnam ? Namjoon était dans les parages ?

— Excuse-moi, tu disais ?

Mon ami me toisa encore quelques secondes tandis que j'éteignis complètement mon téléphone. Il fallait vraiment que je me sorte ce démon de la tête. Cela faisait déjà une semaine qu'il s'amusait à m'envoyer des messages pour rien alors ce n'était pas lui qui allait faire la différence. Pour une raison que j'ignorais, j'avais beau le bloquer, rien n'y faisait, son numéro se débloquait tout seul sans rien que je ne fasse. Au bout d'un moment, je m'étais demandé s'il n'avait pas réussi à pirater ma carte SIM.

— Je disais qu'au début, j'ai directement vu que tu n'étais pas comme les autres. Mais à partir du moment où tu as commencé à te rapprocher de Taehyung, tu commençais à aller de mieux en mieux. Tu étais plus naturel dans ta façon d'agir et de parler, tu commençais à baisser ta garde envers les autres même s'il y a encore de la route. As-tu remarqué que tu ne dis plus, depuis longtemps, que tes mains ne sont pas propres ?

Ma bouche s'entrouvrit de stupeur et mes prunelles jonglèrent dans les siennes. Maintenant qu'il me le disait, c'est vrai que je n'avais pas fait cette remarque à quiconque depuis longtemps, et ce, même si je le pensais toujours au fond de moi. C'était psychologique, le sang de Mina avait tâché mes mains à l'encre indélébile. Jamais elles ne redeviendront propres, et je me devais de vivre avec cela jusqu'à ce que je disparaisse de la surface de cette terre comme un coquelicot arraché.

— Te rends-tu compte de la beauté de votre relation, Jungkook ?

Une énième fois depuis notre conversation, je secouai doucement la tête de droite à gauche. En réalité, je ne comprenais pas le sens de sa phrase depuis la première fois qu'il l'avait prononcée. Certes depuis ce moment qui remontait à quelques mois, la relation entre mon patron et moi avait changé de façon radicale. C'était désormais encré dans notre âme jusqu'à notre mort, et ce, même si on finit par arrêté ce que l'on entretient.

— Un jour, tu t'en rendras compte.

Je soupirai et fis la moue.

— Oui, mais quand ?

Jimin haussa les épaules et termina sa bière d'une traite avant de reposer la canette d'un coup sur la table.

— L'Avenir en décidera. Certains s'en rendent compte dans le bonheur, d'autres doivent passer par la souffrance. Il baissa les yeux. Pour comprendre à quel point Haneul m'était chère, j'ai dû passer par cette souffrance.

J'eus une mine surprise tandis que mon ami se passa une main sur le visage, comme s'il n'avait pas envie de se remémorer ce dont il me parlait.

— Cela va bientôt faire cinq ans qu'Haneul et moi sommes ensembles, trois ans que nous habitons ici et cela ne fait qu'un an que j'ai réalisé la beauté qu'avait notre relation.

Frénétiquement, il se triturait les doigts entre eux et ne semblait pas du tout préparer à parler de tout ce mal qui le rongeait depuis longtemps.

— Tu n'es pas obligé de te forcer Jimin, l'interrompis-je gentiment. Je ne veux pas que tu te sentes mal après...

— Non, j'en ai besoin, me sourit-il sincèrement. J'aime énormément parler avec toi, parce qu'on est un peu sur la même longueur d'onde. Alors qu'avec Hoseok, il avait beau être mon meilleur ami, je n'arrive plus à retrouver la confiance que j'avais en lui depuis ce qu'il t'a fait.

Alors, ils se reparlaient ? Selon son ton et ce qu'il disait, leur relation n'avait en effet par l'air d'avoir retrouvé son statut d'origine, ni même sa valeur. Un étrange sentiment fit alors éruption en moi. Je ne savais pas si je devais être content ou non que leur amitié se soit dégradée. D'un côté, je n'avais jamais réellement aimé Hoseok, mais d'un autre, cela avait l'air d'affecter le moral de Jimin, ce qui était tout à fait compréhensible. Et ça m'embêtait.

— Tu sais, l'année dernière, reprit ce dernier avec calme, je vous avais dit à Minkyung et toi que j'avais été très malade, et il n'y a pas longtemps, Haneul vous a expliquer que j'ai la leucémie depuis mes quinze ans.

Il leva un œil vers moi et j'acquiesçai doucement en lui souriant.

— On pensait que je m'en étais débarrassé mais j'ai fait une rechute l'année dernière qui m'a cloué au lit pendant cinq mois. Au bout d'un mois où je frôlais le coma à cause des douleurs et de ma situation d'immunosuppression importante, les médecins ont enfin trouvé un donneur pour que je puisse avoir une nouvelle moelle osseuse. Tu sais, ce n'est vraiment pas facile de trouver une moelle qui ait peu de risque de rejet. Pour plus de soixante-dix pourcent des patients dans le monde, on ne parvient pas à trouver de donneur compatible.

Son doigt se mit à dessiner le contour de sa canette en même temps qu'il continuait de raconter une partie de son histoire.

— C'était donc une chance incroyable pour moi, mais malheureusement, une semaine après la greffe, mon corps l'a rejeté et ne supportait pas le traitement pour limiter les effets du rejet. Ils ont donc dû me mettre en coma artificiel pendant un mois, le temps que mon état se stabilise. Les trois autres mois n'ont été que du repos et de la douleur. Au final, mon corps a réussit à accepter une petite partie de la greffe, mais pas assez pour battre complètement cette maladie et me laisser une chance de vivre ma vie.

Soudain, je fronçai les sourcils et mon cœur manqua un battement. Qu'est-ce qu'il venait de dire, à la fin de sa tirade ?

— Quoi... ?

Je ne pus répliquer que cela tant j'avais peur de comprendre le sens de sa dernière phrase. Jimin se contenta de sourire petitement en me regardant.

— Oui, mes jours sont comptés, Jungkook. J'ai déjà fait deux rejets de moelle osseuse, la première à mes quinze ans. Je n'ai plus vraiment d'espoir pour en trouver une troisième que mon corps peut accepter... Et puis, ce n'est pas du tout donné... Les médecins disent qu'avec ce que j'ai reçu, je peux encore tenir quelques années, quatre ou cinq, si ma santé reste comme maintenant. Bon, certaines fois je fais de mini rechute, mais ce n'est rien de très alarmant.

Une larme s'écoula sur ma joue. Je ne pensais pas que son état était aussi grave que ça. Jimin n'avait plus que quelques années à vivre s'il ne trouvait pas une nouvelle greffe ? Cela m'était impensable. Jamais je ne pourrais supporter à nouveau la mort d'une personne qui m'était chère. Mon père, Jihyung et Mina étaient déjà trop.

— E-Et si on trouve une moelle osseuse compatible ? Tentai-je en prenant ses mains dans les miennes sous ses yeux abasourdis. P-Peut-être que c'est possible avec moi, j-je n'ai qu'à faire une prise de sang ! O-Où ma mère, Taehyung, Minkyung, je n'en sais rien ! Il y a forcément un moyen pour que tu-

— Calme-toi Kook, sourit Jimin en me coupant la parole. Ca fait déjà sept longues années que je sais que ce combat avait des risques d'être vain. Je me suis fait une raison depuis, celle de vivre comme si chaque jour était le dernier. Dieu m'a fait cadeau de Haneul, je ne peux pas être plus reconnaissant.

A moitié penché au-dessus de la table, je faisais jongler mes pupilles dans les siennes. J'avais envie que toutes ses paroles se soient en réalité qu'un rêve. Jimin n'aillait pas nous quitter. Mes mains restaient serrées autour des siennes sans que j'en ai conscience, je voulais me rassurer qu'il était toujours bel et bien vivant et à mes côtés, même si la santé n'était pas là.

— C'est comme cela que je me suis rendu compte quel point j'avais de la chance d'avoir Haneul. Chaque jour après les cours, elle venait passer la nuit ou ses soirées à mes côtés, elle me racontait ses journées et ce que disaient les docteurs. Pendant mon mois de coma, je l'entendais pleurer, rire, et elle continuait de me raconter ses journées avec une voix automatique. C'est donc pendant mon sommeil que j'ai réalisé à quel point notre relation est belle, car même si mes jours sont comptés, elle reste toujours à mes côtés.

J'eus un tout petit sourire tandis qu'une autre larme dévala la ligne de ma mâchoire jusqu'à mon menton. S'il fallait que moi aussi je sois malade comme lui pour découvrir la beauté de ma relation avec Taehyung, je préférais ne jamais le faire pour rester à ses côtés encore longtemps. Tout de même, j'étais curieux de ce qu'il pourrait se passer dans l'Avenir pour que je m'en rende compte. Quoique, si je devais aussi passer par la souffrance, je ne préférais pas réellement savoir.

Je compris alors mieux la peur qu'avait Taehyung envers cet Avenir. On ne pouvait rien prédire, rien changé à ce qu'il écrivait de notre histoire. La seule chose que l'on pouvait faire, était de regarder, et de subir. Comment allait être le lendemain ? Allais-je voir Taehyung, ou allais-je devoir réviser pour la reprise normale des cours ?

☯︎

Vingt-trois heures trente.

— Ouah ! S'écria Jimin en me regardant avec un large sourire. Mais c'est absolument génial ce que vous avez fait ! Haneul ne voulait pas m'en dire un mot !

Je ricanai doucement en éteignant l'écran de son téléphone pour le lui redonner. Ses yeux brillaient de milles étoiles et il semblait encore se remémorer ce que je venais de lui montrer. Au final, il voulut le regarder une seconde fois.

Pendant que ma classe était à Tokyo pour leur stage, j'avais eu l'obligation de créer un court-métrage portant sur la sensibilisation. C'était une facette cinématographie très complexe, il fallait réussir à atteindre le spectateur en provocant une chute à laquelle il ne pouvait pas s'attendre. Je me souviens d'il y a quelques années où j'étais tombé sur une vidéo de ce genre qui m'avait beaucoup marquée. Aux côtés de ma mère et l'esprit calme, j'avais regardé cette campagne de sensibilisation sur l'abandon des animaux.

Il était très connu : un berger allemand de douane ne faisait que d'aboyer un homme pendant les vérifications de bagages. Interpellés, les agents se mirent alors à fouiller cet homme jusqu'à le mettre complètement nu, et à regarder à l'intérieur de son corps s'il n'avait pas caché quelque chose que le chien aurait pu repérer. Celui-ci n'avait pas cessé d'aboyer un seul instant en fixant l'homme d'un regard empli d'espoir. Mais au moment de se quitter, le temps est remonté jusqu'à ce fameux chien en compagnie de l'homme qui montait dans sa voiture après l'avoir fait assoir dans un champ. Il ne fallait pas être né de la dernière pluie pour comprendre qu'en réalité, ce fidèle animal aboyait simplement son maître pour fêter leurs retrouvailles sans avoir conscience de la gravité de son geste.

Je ne savais pas pourquoi j'avais été aussi atteint par cette campagne de sensibilisation. Peut-être parce que j'avais moi aussi trois chiens que j'aimais plus que jamais, ou peut-être parce que ce jour-là, je devais être à fleur de peau.

N'étant par capable de faire quelque chose avec un animal, j'avais décidé de faire avec ce que j'avais autour de moi. J'avais tout de même mis une semaine à faire mon script et à dessiner chaque scène bien qu'une grande partie avait été modifiée une dizaine de fois. Taehyung m'avait aussi beaucoup aidé, et ses avis m'avaient été d'une valeur inestimable. J'avais ainsi découvert sa facette dotée d'une intelligence hors du commun. Lorsque je lui expliquais la signification d'un plan à un autre, il comprenait dans la seconde et me conseillait certains points que je n'aurais pas pensés s'il n'avait pas été là. Même si je savais qu'il était très intelligent, sa capacité d'observation, de mémorisation, et de compréhension m'avait fasciné cette nuit-là, où nous avions travaillé ensemble sur ce projet jusqu'à une heure bien trop tardive.

Après avoir mis le point final à mes storyboards, j'avais alors contacté Haneul et nous étions arrangés pendant la seconde semaine à trouver nos plateaux de tournages pour filmer. Le meilleur endroit qu'elle m'avait recommandé – après avoir étudié mes plans, était chez l'un de ses amis d'enfance qui habitait en immeuble, Donghyu.

À cause des cours d'Haneul à son université de danse, cela avait été assez difficile de trouver un moment où le père de Donghyu, Donghyu, et elle-même étaient libres pour le tournage. Après trois jours, nous avions réussi à avoir de merveilleux plans que je m'étais par la suite empressé d'aligner pour ainsi rendre réel cette jeune histoire.

Mon projet racontait alors que même si certaines personnes sont différentes, il fallait toujours les traiter avec le même respect et le même amour. Chaque jour, un jeune homme – joué par Donghyu, venait sonner à l'interphone de l'appartement d'une fille de son âge – jouée par Haneul. Malheureusement, le jeune garçon repartait toujours bredouille sous les regards de plus en plus curieux du père de la jeune fille – joué par le père de Donghyu, qui voyait l'état de celle-ci se dégrader au fur et à mesure des jours. Au bout d'un moment, ce dernier en eut assez et décida de construire quelque chose pour elle, et après des heures de boulots, il avait relié les sonneries de l'interphone à sa lampe de chevet. Ce qui fit que, un soir où le jeune homme revint pour tenter de voir son amie, la lumière de cette lampe s'allumait au rythme des sonneries qui résonnaient dans l'appartement depuis des jours. Voyant cela, la jeune fille regarda son père, qui lui incita avec un sourire de regarder par la fenêtre, et ce fut là qu'elle vit que son ami attendait au bas de l'immeuble. Après avoir enlacé joyeusement son père en comprenant ce qu'il avait fait, elle le remercia en langue des signes, et partit rejoindre le jeune homme sans plus attendre.

Haneul avait donc joué le rôle d'une fille malentendante dont on ignorait la réalité jusqu'à ce qu'elle remercie son père. Là était ma chute, et c'était Taehyung qui en avait eu l'idée. J'avais pensé à autre chose, mais après avoir entendu ses explications et ses ressentis, il m'avait convaincu et j'avais trouvé dans son idée une puissance inexplicable. En l'écoutant parler, n'importe qui aurait pu comprendre indirectement que cet homme était passé par de multiples montagnes pour devenir celui qu'il était maintenant.

Comme j'avais terminé le montage rien que ce matin, je n'avais pas eu le temps de le montrer à Taehyung. Mais en rentrant ce soir, je n'allais pas manquer de le lui montrer à part s'il refusait s'il était fatigué de sa journée auprès de Yumin, au zoo. D'ailleurs, vu l'heure, peut-être qu'il m'avait envoyé un message pour me demander ce que je faisais chez Jimin pour ne pas rentrer. Après tout, il n'était pas loin de minuit et comme il ne travaillait pas demain, nous aurions sûrement dû être en train de s'embrasser depuis une bonne heure.

Une étrange chaleur me monta aux joues lorsque je pensai à ça tandis que Jimin venait tout juste de finir de regarder une seconde fois mon projet réalisé en compagnie de Haneul. Je l'avais posté en non répertorié sur Youtube pour que ce soit plus facile à regarder. J'avais hâte de le présenter au jury qui allait devoir analyser mon travail. Comme j'avais été le seul à faire ça de la classe ou même de l'école entière, la note que j'allais recevoir n'allait compter que si elle me permettait de remonter ma moyenne. Et comme pour ce début de second semestre nous n'avions pas encore de note, elle n'allait pas compter avant la fin de l'année. J'espérais au moins la connaitre pour mesurer la qualité de mon travail.

Pendant que Jimin se mit à analyser ce qu'il voyait à voix haute, je regardai mon téléphone déposé un peu plus à l'écart de nous. Il était toujours éteint, et même si je voulais savoir si Taehyung m'avait envoyé un message, j'avais peur d'en recevoir de nouveau de la part de Namjoon.

Soudain, une sonnerie provenant du portable de mon ami l'interrompit dans ses analyses détaillées de chaque image. Ses yeux rencontrèrent les miens le temps d'une seconde avant de les rebaisser à son écran.

— Tu avais quelque chose de prévu avec Taehyung ? Me demanda-t-il alors.

Je fronçai légèrement les sourcils.

— Pas à ce que je sache, pourquoi ?

— Il vient de m'envoyer un message.

Il tourna son téléphone vers moi et je pus lire ce qu'il lui avait en effet envoyé. Leur dernière conversation datait de février, lorsque Hoseok avait fait son sale coup. J'eus alors un petit sourire lorsque je compris derrière ses mots qu'il était inquiet que je ne réponde pas à ses messages ni que je rentrais. Et pourtant, il avait seulement demandé à Jimin si j'étais toujours chez lui ou non.

Ce dernier lui répondit honnêtement que j'étais toujours vers lui, mais que j'avais éteint mon téléphone. De toute façon, vu l'heure qu'il était, je faisais mieux de rentrer avant que je ne sois vraiment fatigué. Lorsque Jimin reprit ses analyses, je finis par craquer et rallumer mon portable. Au Diable Namjoon.

Mes codes faits, je reçus d'un coup tout un tas de messages de la part de Taehyung qui me demandait si j'étais toujours chez Jimin, ce que je faisais, si j'étais parti etc. Merde, peut-être que je n'aurais pas dû l'éteindre sous l'angoisse. Et puis parler avec mon ami m'avait fait complètement oublié que j'avais tout coupé.

Vingt-trois heures cinquante-cinq.

Dans l'ascenseur, j'appuyai sur le bouton pour le rez-de-chaussée avec le nez fixé à mon téléphone. Je venais de quitter Jimin et j'avais un étrange sentiment dans la poitrine. Je sentais qu'il y avait encore des choses que l'on ne s'était pas dites, et que c'était la dernière fois que je le voyais comme cela. C'était vraiment bizarre, cela faisait l'effet d'un poids dans mon cœur apparut lorsque la porte de son appartement nous a séparé. En tentant de ne pas y penser plus que ça, et me disant que je devais sûrement être fatigué, j'appuyai sur le petit téléphone en bas du contact de Taehyung pendant que l'ascenseur descendait.

J'eus un sourire lorsque j'entendis sa voix résonner dans le combiné :

Allô ?

— Désolé de ne pas avoir répondu à tes messages, j'avais éteint mon téléphone.

Pourquoi tu l'as éteint ? Demanda-t-il d'un ton calme et reposé.

— Euh...

Est-ce que je lui disais pour les messages de Namjoon ? Tout au moins de cet inconnu qui me harcelait depuis des semaines ? Surtout ces derniers jours. Et puis je n'arrivais pas à trouver une raison valable. Celle de la batterie ne marchait pas. Alors je pris une inspiration et je lui avouai, quitte à le mettre en colère :

— Tu te souviens du numéro qui ne faisait que de m'envoyer des messages ?

Il t'en envoie encore ?

Comme je m'y étais attendu, son ton avait monté d'un cran. Ce sujet était assez tabou entre nous, il n'aimait absolument pas le fait que cet inconnu continue sans arrêt de m'envoyer des messages pour rien. D'un côté, je le comprenais car moi aussi cela m'agaçait, mais me faisait aussi assez peur. S'il s'avérait que c'était en effet Namjoon, je ne savais pas du tout comment interpréter chacun de ses mots.

— Oui... Surtout en ce moment.

Il restait encore vingt étages à descendre.

— J'ai beau le bloquer comme tu me dis de faire, il arrive toujours à m'en envoyer alors qu'il apparait dans mes contacts bloqués...

Quinze étages.

— C'est pour ça que je l'ai éteint, parce que je n'en pouvais plus de ses messages mais je ne pensais pas que j'allais rester aussi tard chez Jimin.

Dix étages.

Quel a été son dernier ?

Sept étages.

— Que la vue sur Gangnam était belle...

Quatre étages.

Où es-tu en ce moment ?

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et j'en sortis pour rejoindre la porte d'entrée.

— Là ? Je rejoins ma voiture, pourquoi ?

Je coinçai mon téléphone entre mon épaule et ma joue pour pouvoir déverrouillé le système de sécurité de la porte. Son ton était subitement devenu inquiet et le poids à mon cœur s'intensifia d'autant plus. J'avais un mauvais pressentiment.

Tu es garé loin ?

Lorsque je poussai la porte, je tombai nez à nez avec un homme de ma taille complètement vêtu de noir. Un masque marron café cachait son visage et ses cheveux étaient couverts par la capuche de son sweater. Ses deux mains étaient fourrées dans la poche kangourou et il semblait attendre que je dégage le chemin pour pouvoir entrer dans l'immeuble. Ce que je fis naturellement en me courbant légèrement afin de m'excuser.

— Non, répondis-je en tenant la porte à cette même personne. A deux pas de l'entrée.

Vingt-trois heures cinquante-neuf.

Le résident de l'immeuble entra et le claquement de la porte résonna comme le son strident de l'appel de la mort à l'intérieur de mon crâne. Quelque chose venait de se passer : je venais de tenir la porte à quelqu'un qui aurait très bien pu ouvrir à l'aide se son badge résidentiel. Non, il m'avait sûrement vu arriver, a attendu que je l'ouvre moi-même et ainsi éviter qu'on le fasse en même temps.

D'accord, je t'attends alors. A tout de suite, fais attention sur la route.

Je me mis à marcher sur le sentier pour rejoindre ma voiture qui n'était qu'à une dizaine de mètres.

— Oui, à tout de suite.

Minuit sonna au loin.

Avec le sourire, je raccrochai et rangeai mon téléphone dans une des deux poches de veste, tandis que je sortis mes clés de voiture de l'autre. A cette heure, il n'y avait plus beaucpup de personnes sur la route ce qui faisait que pour rejoindre l'appartement de Taehyung, il ne fallait qu'une quinzaine de minutes en passant par les grandes avenues. A ma voiture, alors même que j'allais ouvrir ma portière, je me figeai et mon sourire tomba subitement.

Un papier était scotché à ma vitre et ce qu'il contenait me donna froid dans le dos. Un horrible frisson parcourut mon échine et je fis instinctivement demi-tour au pas de course. Je ne pris même pas la peine de refermer ma voiture que j'étais déjà à la porte d'entrée à composer le code d'ouverture qu'Haneul m'avait donné cette semaine. J'essayais en même temps de contacter Jimin, mais plus les sonneries défilaient, plus mon angoisse montait, jusqu'à ce que je tombe sur sa messagerie lorsque j'entrai dans la cabine du second ascenseur disponible. Le bouton trente-trois pressé, je continuai d'essayer de le joindre sans succès. Mes appels se multipliaient à la vitesse du nombre des étages gravis par l'ascenseur, mais rien n'y faisait : j'avais l'impression que tout passait au ralenti à cause de la peur qui me rongeait comme un petit four.

Après d'insoutenables minutes, je sortis enfin de cette cabine de fer et, à peine un pied dehors, que je sentis mon cœur s'arrêter. Mon regard glissa sur l'autre cage d'ascenseur qui venait de se fermer et était en pleine descente. C'était lui. C'était Namjoon.

Mes forces m'abandonnèrent et mon bras levé vers mon oreille tomba le long de mon corps face à ce qu'il y avait devant moi. La porte de l'appartement de Jimin était la première en sortant de l'ascenseur, actuellement grande ouverte alors que je l'avais entendu la fermer à clé à mon départ. Son corps était allongé au sol. Je courus à ses côtés dans un élan d'adrénaline tandis que je hurlai le prénom de mon ami sans m'occuper des potentielles personnes qui pouvaient dormir.

Les larmes dévalant mon visage, j'étais spectateur des circonstances de mes erreurs. Pas seulement celles du passé, mais aussi celles du présent, et celles qui arriveront à l'avenir. Ma vie venait de prendre un nouveau tournant que je ne serais jamais capable d'oublier.

Sous mes appels et ma détresse, Jimin semblait dormir, allongé sur le palier de son appartement, baignant dans son propre sang, un trou dans la poitrine.













« Veux-tu un café ? »

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro