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𝟽 ¦ 𝙻'𝙾𝙼𝙱𝚁𝙴 𝙳𝙴 𝙻𝙰 𝙼𝙴𝙽𝙰𝙲𝙴²

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟽
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒉

     Depuis qu'ils avaient pris la peine de mettre les choses au clair avec Gaitō, Jean et Marco devaient bien avouer qu'ils regrettaient de ne pas l'avoir fait plus tôt. Malgré les quelques questions qu'ils nourrissaient encore à son propos, il aurait été puéril de continuer ces drôles de regards suspicieux qui ne menaient à rien. Les deux amis avait petit à petit appris à connaître un peu mieux leur nouveau camarade qui s'avérait plein de surprises. Toujours de bonne humeur, celui-ci s'était intégré dans leur groupe à la manière d'un étonnant soleil qui veillait à les réchauffer de sa présence. Puisque Jean s'était jusqu'ici contenté de le toiser sévèrement à la recherche d'une faille quelconque, il prennait seulement conscience de cette aura apaisante qui semblait l'entourer. Nul ne pouvait le nier : Ito était un garçon honnête, jovial et profondement gentil en toutes circonstances.

     Ils n'étaient d'ailleurs pas les seuls à apprécier cette amitié naissante. Sitôt qu'elle avait remarqué ce changement notable d'atmosphère, Ymir s'était empressée d'aller ébouriffer les cheveux de Jean avec une affection non feinte. Grommelant sous la brusquerie habituelle du geste, il fut néanmoins heureux de ne plus avoir à affronter le regard accusateur et fort terrifiant de la brune. Bien qu'elle se soit montrée assez remontée contre lui, le châtain savait qu'elle ne pensait pas à mal. S'il y avait bien une chose qu'Ymir détestait particulièrement, c'étaient les conflits qui s'éternisaient inutilement et les cachoteries qu'on pouvait lui faire. D'une certaine façon, le garçon devait avouer qu'ils se ressemblaient beaucoup de par leur côté protecteur et leurs réactions parfois démesurées.

     Lorsque Gaitō ne se trouvait pas aux côtés d'Ymir et d'Historia, il pouvait être occupé à discuter avec Bertholdt ou Mikasa. Ce n'était là qu'une furtive impression qui se dégageait d'eux, mais il semblait que les deux jeunes japonais se rapprochaient doucement. Et parfois, Ito était rejoint par Jean et Marco alors qu'il se trouvait tout seul dans un coin. En dépit de son côté bon vivant, il lui arrivait fréquemment de s'assoir dans l'herbe, à l'ombre d'un arbre ou d'un mur, comme s'il souhaitait disparaître aux yeux des autres. Le garçon avait toujours un sourire collé au visage, mais ceux qui prenaient place sur ses lèvres dans ces moments-là étaient étrangement fades. Si chacun connaissait désormais le son mélodieux de ses éclats de rire, beaucoup ignoraient encore l'origine de cette doucereuse tristesse qu'il portait constamment sur lui.

     C'était souvent en compagnie de Jean et Marco qu'il s'autorisait à dévoiler la partie la moins colorée de son être. Petit à petit, les masques s'effritaient pour faire apparaitre les marques qu'avait laissées la vie sur son cœur. Et puisqu'il occupait une place importante dans son existence, Arashi ne manquait jamais de faire une apparition dans leurs discutions. La mention de son seul nom suffisait à leur faire serrer la machoire, et ce à tous les trois. Si Gaitō n'avait jamais cherché à minimiser des actes de son frère, il ne le diabolisait pas pour autant. Tout être misérable qu'il fut, Arashi n'était qu'un être humain fait de chair et de sang dont la socialisation primaire s'était déroulée dans de piteuses circonstances.

     Ces conversations comptaient au moins une utilité : grâce à elles, Marco parvenait à déconstruire cette impression d'invincibilité qui entourait son ancien bourreau. Le souvenir qui demeurait jusqu'alors dans son esprit était troublé par sa vision enfantine. Puisqu'il croyait aux héros, le petit garçon de cette époque pensait s'être retrouvé face à un véritable vilain qui ne s'arrêterait jamais de lui nuire. Désormais, il réalisait que les choses n'étaient pas aussi simplistes et fatalistes : à leur image, Arashi n'était qu'un garçon pas même adulte. Dans son esprit, la raison bataillait fermement pour l'emporter sur la peur excessive qu'il provoquait encore chez lui. Après tout, il représentait la seule exception à sa qualité d'individu purement rationnel.

     En parlant avec Gaitō, Jean et Marco en apprirent énormément sur son frère aîné. En dépit d'avoir grandit dans le même environnement désastreux, les deux garçons avaient choisi de suivre des chemins foncièrement différents. Depuis sa petit enfance, Ito observait avec envie le monde extérieur qu'il appercevait depuis sa fenêtre. Quand l'occasion s'était présentée, il n'avait pas hésité une seule seconde à plier ses bagages pour s'en aller sans jamais se retourner. Il fut un temps où il songeait que l'espoir n'était pas perdu, que ses parents retrouveraient la raison un jour ou l'autre et qu'ils deviendraient une vraie famille. Après le décès de sa mère, ses derniers rêves étaient partis en fumée et la réalité lui avait sauté aux yeux.

     Arashi avait fait le choix de rester car, à ses yeux, son père représentait ce qu'une figure paternelle devait être. Pour un enfant qui n'avait jamais rien connu d'autre, c'était là sa définition de la normalité. Iromi buvait, criait, frappait et buvait encore sans s'arrêter. Pourtant, Arashi admirait toujours son papa et rêvait de devenir fort comme lui plus tard. Lorsque sa mère mourut et que son frère s'enfuya chez ses grands-parents, il se retrouva seul avec cet homme qui ne tolérait pas le moindre signe de faiblesse de sa part. L'enfant demanda pourquoi il ne restait plus qu'eux, ce à quoi Iromi rétorqua que les lâches s'en étaient allés. Arashi comprit bien vite que pour exister aux yeux de son géniteur, il lui faudrait mériter son respect. Or, on ne pouvait pas dire qu'Iromi valorisait les qualités humaines reconnues comme telles par le reste de la société.

     S'apuyant sur l'unique modèle parental qu'il lui restait, le petit garçon avait imité au mieux son cher papa. L'école primaire dans laquelle il fut scolarisé lui servit de terrain d'entrainement à grande échelle. Jusqu'à présent, il s'était contenté de balancer des insultes à la ronde et de jouer quelques tours aux enfants en retrait. Pour pousser plus lois dans ses ambitions, il s'appliqua à sélectionner les cibles faciles parmi ses proies, celles qui ne parleraient pas et qui resteraient dociles en toutes circonstances. Plusieurs punching-ball humains furent désignés comme tels et lui servirent de cobaye. Arashi s'entoura également d'amis qui le respectaient tous malgré le peu de neurones que le Créateur avait daigné leur accorder dans sa grande bonté. Leur petite bande terrorisait tous les élèves qui se retrouvaient sans défense contre eux, incapables de les dénoncer, par peur ou par manque de preuves.

     Arashi avait eut l'occasion de frapper tout un tas d'enfants de son âge, pourtant, il y avait bien eut ce garçon qui avait retenu toute son attention. Ce petit brun aux taches de rousseur lui avait toujours semblé un peu trop parfait, c'était pourquoi il l'embêtait déjà régulièrement depuis des années. Quoi qu'il puisse lui faire subir, Marco Bodt ne bronchait jamais, son visage restait le plus impassible possible. Au lieu de s'en désintéresser, le japonais s'était entêté à lui en faire voir de toutes les couleurs dans l'espoir de le voir un jour craquer et exploser en milles morceux. Il y prenait un tel plaisir que Marco devint rapidement son jouet préféré, celui qu'il se réservait à titre personnel. Quand il souhaitait s'amuser un peu, Arashi partait immédiatement à sa recherche pour l'emmener dans un coin tranquille. Et même si les autres membres de sa bande assistaient au spectacle, ils se gardaient bien de le toucher sous peine de représailles. Marco était la propriété du chef, tout le monde le savait, sauf peut-être le principal intéressé.

     Lorsqu'il parlait de son frère, le regard de Gaitō évitait soigneusement de croiser celui de quiconque. Au lieu de cela, ses yeux plissés se perdaient quelque part à l'horizon, comme si le garçon espérait y trouver des réponses à ses questions. Ou plutôt, un moyen de consoler le mal-être qui lui dévorait la poitrine. Jean et Marco avait fini par comprendre quelle était la signification de ces points serrés et de ces sourires forcés. Ce qui grondait dans le cœur du japonais était un sentiment amer et fuyant qu'on nommait plus communément la culpabilité. Le temps passait, mais Gaitō n'avait jamais pu se pardonner. Le jour de son départ ne marqua pas seulement un adieu à son père irresponsable, mais aussi l'abandon de son grand frère. Arashi se montrait déjà bien trop belliqueux et hargneux pour un enfant de son âge, il admirait son papa qu'il refusa de quitter. Pourtant, Gaito ne pouvait s'empêcher de se dire qu'il aurait dû insister avant de claquer la porte. Au lieu d'oublier volontairement cette famille dysfonctionnelle, car c'était plus commode ainsi, il aurait pu pousser ses grands-parents à agir malgré leur statut fragile. Quand il songeait au passé, il se répétait inlassablement qu'il aurait peut-être pu changer les choses.

     — Si je garde cette photo de lui sur moi, leur avoua-t-il un jour, c'est surtout pour ne jamais oublier. Iromi a façonné Arashi à son image, mais je suis également en partie responsable. S'il n'avait pas été seul, si je n'étais pas parti, j'aurais peut-être pu l'empêcher de devenir ainsi.
     — Tu n'es aucunement responsable, affirma Marco. Tu n'étais qu'un enfant, qu'aurais-tu bien pu faire ? Là où beaucoup se seraient recroquevillés dans un coin en attendant la fin de l'orage, tu as trouvé la force de te relever et de partir. C'est déjà très bien de se sauver soi-même, conclu-t-il dans un murmure.

     Gaitō sembla un peu surpris par le ton catégorique employé. Cette pensée lui avait déjà effleuré l'esprit, seulement c'était différent lorsque les mots sortaient de la bouche d'un autre. En réponse à cela, il n'eut finalement qu'un faible sourire trahissant le jugement qu'il porterait toujours sur lui-même. Marco s'était petit à petit habitué à leur nouvel ami au point que sa vue ne lui déclenchait plus aucune sueur froide. Lorsqu'il s'adressait à lui, il pouvait désormais le regarder dans les yeux sans se sentir faiblir comme ce fut le cas à leur première rencontre. Puisqu'il ne constituait plus une potentielle menace pour son ami, Jean se trouvait bien plus détendu ces derniers temps. Lui-même avait fini par apprécier ce garçon parfois joyeux, parfois triste, et il lui arrivait même de laisser Marco seul en sa compagnie sans en être inquiété. Tout du moins, dans la limite du raisonnable. Lorsque cela concernait son meilleur ami, Jean avait bien souvent du mal à ne pas laisser ses émotions déborder...

     En les quittant tous deux pour aller retrouver Sasha et Connie qui prévoyaient d'infiltrer les cuisines du self, le châtain ne pu s'empêcher de garder Marco dans son champ de vision aussi longtemps que possible. Juste pour s'assurer une dernière fois que tout allait bien ce jour-ci, que la vie leur laissait quelques instants de répit. Puisqu'il avançait d'un pas traînant sans regarder ce qui se trouvait devant lui, Jean heurta immanquablement quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Du haut de son bon mètre quatre-vingt, Bertholdt le dévisaga avec un petit sourire en coin.

     — Trop occupé à regarder ailleurs ? le taquina-t-il en lançant un coup d'œil vers Marco.

     Jean ne savait pas vraiment comment répondre à cette question probablement rhétorique. Son ami avait le don de lire à travers les autres comme s'il était télépathe, ce qui pouvait parfois être un peu effrayant. Le châtain bredouilla quelques mots qui n'avaient guère de sens avant de refermer la bouche et d'afficher une moue embêtée qui parla d'elle-même. Bertholdt s'amusa des réactions bien trop honnêtes de son ami qui trahissaient des pensées dont il n'avait assurément pas lui-même encore conscience.

     — Je trouve qu'il va mieux, ces derniers temps, enchaîna-t-il en parlant de Marco. Il paraît plus détendu. Et toi aussi. Et lui aussi, termina-t-il en désignant cette fois Gaitō.

     Son vis-à-vis garda le silence, ne sachant que rétorquer à celui qui semblait déjà tout savoir en un seul regard.

     — Je sens bien qu'il y a des choses que vous ne nous dites pas, continua Bertholdt sur un ton amical. Vous avez toujours été ainsi, dans votre petite bulle à l'écart des autres. Je me moque de vos cachotteries, du moment que vous allez bien tout les deux. Je voulais simplement te rappeler que si jamais vous avez besoin de moi, je serais toujours là.

     Le grand brun lui souria et encore une fois, Jean réalisa la chance qu'il avait de posséder un ami comme lui.

     — Merci, lui déclara-t-il d'une voix sincèrement reconnaissante. Je m'en souviendrais.

𝟸𝟶𝟼𝟺 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘶𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝘲𝘶𝘪 𝘴'𝘦𝘴𝘵 𝘧𝘢𝘪𝘵 𝘤𝘰𝘮𝘮𝘦 𝘣𝘪𝘦𝘯 𝘴𝘰𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘳𝘦... 𝘭𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘤𝘩𝘢𝘪𝘯 𝘴'𝘢𝘯𝘯𝘰𝘯𝘤𝘦 𝘶𝘯 𝘱𝘰𝘪𝘭 𝘱𝘭𝘶𝘴 𝘱𝘢𝘭𝘱𝘪𝘵𝘢𝘯𝘵 !

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