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𝟻 ¦ 𝙳𝙴́𝙹𝙰̀-𝚅𝚄 𝙾𝚁𝙰𝙶𝙴𝚄𝚇³

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟻
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊

     L'heure était sur le point de se terminer, et si leur professeure semblait avoir oublié l'absence évidente d'un élève, certains de ses camarades commençaient à s'étonner de ne pas le voir réapparaître. Les yeux alternant inlassablement entre l'imposante horloge accrochée au dessus du bureau et la porte toujours close, Jean s'inquiétait un peu plus à chaque seconde qui passait. Voilà plus de trente minutes que Marco avait été envoyé faire ces fichues photocopies et pour une raison ou une autre, il n'était toujours pas revenu. N'étant pas du genre à traîner des pieds pour espérer perdre quelques minutes de cours supplémentaires, il aurait dû être revenu depuis bien longtemps. Son ami avait beau réfléchir encore et encore, les rares raisons qu'il pouvait trouver ne suffisaient pas à calmer l'ébullition qui agitait son esprit.

     Dès que leur professeure les libéra, Jean se leva brusquement et après avoir attrapé au vol son sac et celui de Marco, il s'engouffra dans le couloir. En temps normal, il lui aurait probablement suffit d'un coup de fil passé au brun pour s'assurer qu'il allait bien. Mais en parfait idiot qu'il était, Jean avait une fois de plus oublié son smartphone chez lui, celui-ci étant certainement négligemment branché sous son lit. Bien qu'il lui arrivait fréquemment d'oublier ses affaires, il maudit pour la première fois sa propre bêtise. Décidant en toute logique de refaire le trajet supposé de Marco jusqu'à la salle des professeurs, il sortit au pas de course du bâtiment central pour s'engouffrer à la hâte dans le second. L'ascension des escaliers lui parut terriblement longue et il craigna presque de ne jamais en voir le bout. Pour une raison ou une autre, Jean prenait plus que jamais conscience de la gravité qu'exerçait avec force l'atmosphère sur lui.

     Arrivé au dernier étage, il n'eut pas le temps de reprendre correctement son souffle qu'il tomba sur Bertholdt et Gaitō. Ces deux-là semblaient discuter d'un sujet important au vu de l'air grave qui planait sur leurs deux visages, mais l'urgence se trouvait ailleurs. Sans prendre la peine de s'embêter avec une politesse qui lui ferait perdre son temps et n'était de toute manière pas dans ses habitudes, Jean aborda immédiatement son ami brun.

     — Bertholdt ! Est-ce que tu as vu Marco récemment ?
     — Pas depuis ce midi, répondit l'intéressé, pris de court. Il y a un problème ?
     — Peut-être. J'en sais rien, souffla le décoloré avec peine.

     Alors qu'il passait une main tremblante dans ses cheveux dans un vain espoir de paraître plus détendu qu'il ne l'était, son regard fût attiré vers le sol. Aussitôt, il se stoppa dans son geste à la vue des dizaines de feuilles éparpillées au sol qui n'avaient absolument rien à faire à cet endroit. Heureusement pour lui, il n'eut pas à s'exprimer davantage car Bertholdt comprit rapidement qu'une seule personne pouvait le mettre dans un tel état et s'empressa de le sortir de sa léthargie.

     — Marco ?
     — Je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où il peut bien être maintenant, déblatéra-t-il en tirant nerveusement sur ses cheveux. J'ai comme une grosse boule qui me tort le ventre et, ajouta-t-il en désignant d'un geste vague les feuilles qui jonchaient le sol, il y a tout ça.

     Se penchant pour en attraper une qui se trouvait à sa portée, il constata sans surprise qu'il s'agissait bien de la fiche que Marco devait photocopier. Visiblement, leur ami s'était trouvé en ce même endroit il y a peu de temps et avait pu réaliser ce pour quoi il était venu avant de disparaître pour une raison encore floue.

     — Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? murmura Jean, complètement décontenancé par la tournure que prenaient les événements. Bertholdt, tu pourrais l'appeler pour moi, s'il te plaît ?

     Son ami acquiesça immédiatement et sortit son smartphone au moment même où celui-ci se mit à sonner. Son propriétaire haussa un sourcil en découvrant l'auteur de cet appel, avant de s'adresser à celui qui le regardait avec ses yeux ambre grands ouverts.

     — C'est lui, lui fit-il savoir. Tu devrais répondre.

     Jean saisit le téléphone qui lui était tendu et s'humidifia les lèvres avant d'approcher l'objet de son oreille. Les deux garçons s'éloignèrent un peu pour reprendre leur discussion, mais surtout pour lui laisser un peu d'espace. Le châtain ne s'en rendait pas compte, mais il était plus pâle que le fantôme d'un aristocrate qu'on aurait poudré.

     — Marco ? demanda-t-il prudemment.
     — Jean ?

     Au son de sa voix, il sentit le poids qui écrasait jusque là avec force sa poitrine s'apaiser un tant soit peu. Néanmoins, c'était loin d'être suffisant pour soulager l'inquiétude qui dévorait son être tout entier.

     — C'est moi.
     — Tu ne répondais pas, l'entendit-il affirmer d'une voix tremblante.
     — Oh non. Je suis terriblement désolé. J'ai oublié mon portable en partant ce matin, je suis trop bête. Est-ce que tu vas bien ? Où es-tu ?

     Plusieurs secondes passèrent sans que Marco ne se manifeste, et son ami assuma qu'il était probablement en plein conflit intérieur. Peu importait ce que le brun attendait de lui, Jean savait déjà qu'il accepterait toutes ses demandes sans poser la moindre question, sans se soucier des conséquences.

     — Est-ce que tu pourrais, hum, reprit sa voix hésitante au bout du fil, venir chez moi ?
     — J'arrive tout de suite.

     Et c'est exactement ce qu'il fit. Restituant rapidement son bien à Bertholdt, il ne manqua pas de lui assurer qu'il le tiendrait rapidement au courant avant de s'élancer dans les escaliers qu'il dévala en quatrième vitesse. Profitant comme son ami plus tôt de l'inattention du surveillant qui entamait probablement son troisième paquet de cigarettes de la journée, il sortit en trombe de l'enceinte du lycée puis se dirigea vers l'adresse du brun qu'il connaissait par cœur. En chemin, il bouscula quelques passants indignés, manqua de se prendre un vélo lancé à vive allure et maltraita les boutons actionnant les feux de signalisations. Ce fut très essoufflé, mais en un seul morceau, qu'il arriva enfin devant l'imposante maison de son ami. Les parents de ce dernier travaillant dans des bureaux proches du centre-ville en journée, il ne risquait pas de tomber sur eux et préféra passer par devant, utilisant son double des clés pour entrer.

     — Marco ?

     Tout en appelant celui-ci, il monta les escaliers pour se rendre dans sa chambre, où il pensait avoir le plus de chances de le trouver. Ce fut cependant depuis la salle de bain annexée à celle-ci que Marco répondit d'une voix faible. Jean comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas en le voyant s'appuyer contre le mur pour avancer vers lui.

     — Ça n'a pas l'air d'a- commença-t-il.

     Mais sa phrase resta en suspens alors qu'il réalisait à quel point le visage de son vis-à-vis était pâle. Il vit ses jambes chanceler et s'approcha à la hâte pour le rattraper, comprenant que son corps le lâchait soudainement. À peine deux secondes plus tard, le brun lui tombait dans les bras telle une poupée de chiffon. Jean se félicita d'avoir réagit aussi rapidement, ayant ainsi évité à son ami de se cogner la tête contre le paquet. L'installant machinalement sur le flanc, il prit soin de déposer une couverture sur son corps afin qu'il ne prenne pas froid, allongé sur le sol. Marco ne resta pas inconscient très longtemps, ses yeux papillonant après quelques secondes passées dans les vapes. Il eut le réflexe de s'agiter, son esprit encore embrouillé se demandant probablement ce qui avait bien pu se passer durant ces dernières minutes.

     — C'est rien, le rassura Jean, tu m'as juste fait un petit malaise. Tout va bien. Reste un peu comme ça.

     Visiblement soulagé de le savoir à ses côtés, le brun se plia de bonne grâce à ses recommendations et prit le temps nécessaire pour reposer son corps terriblement fatigué. Alors qu'il se reconnectait un peu plus à la réalité, il pouvait sentir les doigts de son ami se faufiler entre ses mèches sombres et caresser ses cheveux avec douceur. Lorsqu'il eut repris quelques couleurs, Jean lui proposa de s'allonger sur son lit où il serait beaucoup plus à l'aise que sur le parquet dur de sa chambre. Sous ses yeux attentifs au moindre fléchissement visible, Marco se hissa sur celui-ci avant de se glisser dans les épaisses couvertures qui lui donnait l'impression de se trouver dans un cocon de chaleur. À côté de lui, le matelas s'affaissa quand son ami s'y assis avec un air contrarié qui n'annonçait rien de bon. Un silence pesant s'installa dans la pièce alors que l'un cherchait un moyen d'aborder le sujet, et l'autre de l'éviter. Ce fut finalement le téléphone de Marco qui, lorsqu'il sonna, coupa court à leurs réflexions mutuelles. Se trouvant trop loin pour l'attraper, et étant bien trop à l'aise pour bouger, il laissa à son ami le soin de répondre à cet appel. Ce dernier grimaça lorsqu'il remarqua qu'il s'agissait de sa propre mère, et s'empressa de décrocher.

     — Oui, Maman ?
     — Bonjour mon grand, je viens de rentrer et je ne vous trouve nul part. Où vous êtes-vous encore cachés ?
     — Je suis avec Marco, l'informa-t-il. Désolé, j'ai complètement oublié de te prévenir. Mon téléphone est resté à la maison. Si ça ne te dérange pas, on peut rester dormir chez lui ce soir ?
     — D'accord, acquiesça Marie avec ce ton joyeux qui la caractérisait. Profitez bien de votre weekend mes chéris !

     Son fils leva les yeux au ciel, mais ne pu s'empêcher de sourire à l'entente du qualificatif affectueux qu'elle employait à tout va. Il avait beau ronchonner pour la forme, il n'en était pas moins reconnaissant d'avoir une mère qui l'aimait autant. Après avoir raccroché, il se tourna à nouveau vers Marco qui ne l'avait pas quitté des yeux.

     — Je reste, lui dit-il.

     Ce n'était pas vraiment une annonce, mais plutôt une confirmation que le brun approuva d'un signe de tête. Redoutant un nouveau silence, celui-ci se dépêcha d'enchaîner :

     — Tu veux bien dormir avec moi ?

     Il n'était que dix-huit heures, mais Marco soulèva la couette pour l'inviter à s'y faufiler, ce qu'il fit sans discuter. La fenêtre était à demi-fermée, permettant ainsi une certaine obscurité dans la chambre. Les yeux plongés dans ceux de son vis-à-vis, Jean pressentait que ce dernier cherchait à éviter la conversation qui s'imposerait pourtant à un moment où à un autre. Il avait l'urgent besoin de comprendre ce qu'il s'était passé, de comprendre ce qui avait pu mettre son ami dans un tel état. Le voir ainsi lui retournait l'esprit et lui broyait le cœur, lui qui n'avait que rarement peur s'était presque sentit fondre en larmes aujourd'hui. Sa propre incapacité à le protéger lui faisait serrer les poings : quoiqu'il soit arrivé plus tôt, il aurait dû être là. Marco, qui pouvait lire dans son regard les tourments qui l'animaient, se saisit de sa main pour faire évacuer la tension qui l'habitait.

     — Dors.
     — Tu ne fais que repousser cette conversation... souffla le châtain avec lassitude.
     — S'il te plaît, Jean.

     Comment aurait-il pu résister à cette paire d'yeux larmoyants ? Il était faible face à lui, devenant incapable de le pousser à quoi que ce soit. Il se contenta donc de soupirer doucement, tout en posant son front contre celui de Marco.

     — Demain, d'accord ? Demain je te raconterais tout, lui promit-il. Mais avant ça, je veux juste dormir.
     — D'accord, d'accord, concéda son ami. Tout ce que tu veux.

     Jean le laissa ensuite se blottir contre son corps, passant lui-même un bras au-dessus du torse du brun tandis que sa main alla se perdre dans ses cheveux bouclés. Ces derniers lui chatouillaient le menton, et il ne résista pas longtemps à l'envie d'y enfouir son visage pour en humer l'odeur vanillée. Jean avait toujours été prêt à tout pour lui, alors il se dit qu'il pouvait bien attendre une nuit tout en sachant qu'au creux de ses bras, Marco ne risquait rien.

𝟷𝟿𝟿𝟼 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘶 𝘥𝘦 𝘱𝘦𝘶𝘳 𝘦𝘵 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘥𝘦 𝘥𝘰𝘶𝘤𝘦𝘶𝘳 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘳𝘦́𝘤𝘩𝘢𝘶𝘧𝘧𝘦𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘤œ𝘶𝘳𝘴 𝘢̀ 𝘭'𝘢𝘱𝘱𝘳𝘰𝘤𝘩𝘦 𝘥𝘦 𝘭'𝘰𝘳𝘢𝘨𝘦.

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