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𝟷𝟿 ¦ 𝙻𝙴 𝚂𝙾𝙻𝙴𝙸𝙻 𝙴𝚃 𝚂𝙾𝙽 𝙴́𝚃𝙾𝙸𝙻𝙴²

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟿
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒉

   Sitôt la porte d'entrée des Kirschtein refermée, le fils s'éclipsa en direction des toilettes, laissant Marco seul pendant quelques minutes ; suffisamment pour que son esprit s'égare. Jean l'avait embrassé. Un geste d'affection et d'intimité qui ne leur était désormais plus si étranger. Sauf que cette fois-ci, il l'avait fait en présence d'autres personnes. Jean l'avait embrassé sous l'impulsion du moment, sans réfléchir au contexte dans lequel ils se trouvaient, sans se soucier de ceux qui les entouraient. Et pourtant, s'il avait probablement été tout aussi surpris que Marco par son audacieuse initiative, il ne semblait pas la regretter du tout. Alors évidement, c'était déjà plus que ce que Marco espérait, car il n'aurait certainement pas apprécié que leur baiser l'embarrasse ou, pire, le rende honteux, mais le garçon ne pouvait simplement pas s'empêcher de se sentir angoissée. Il était capable de détourner les yeux du tournant flou que prenait leur relation du moment que les preuves de leur ambiguïté restaient entre eux. Maintenant que Mikasa et Gaitō en avait eux aussi été témoins, ils ne pourraient décemment plus sauver les apparences face à leurs amis et, surtout, face à eux-mêmes. Lorsqu'on leur posera des questions sur la nature de leur baiser, qu'étaient-ils censé répondre ? Marco réalisa qu'il était peut-être temps de laisser tomber l'illusion, de lancer le sujet et d'en parler sérieusement avec Jean afin d'enfin définir ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre. Ce dernier revint justement des toilettes, inconscient des tracas qui l'habitaient, et il n'en fallut pas davantage à Marco pour sentir les maigres brides de son courage lui échapper.

     — Qu'est-ce que tu veux manger ? demanda Jean en jetant un coup d'œil à l'intérieur du frigo. Il reste des lasagnes, du taboulé... Sinon on a de quoi faire des croques-monsieur.

      Leur choix se porta sur ces derniers qu'ils garnirent de chèvre et de jambon fumé pour un peu plus d'originalité. Tout en dégustant leurs sandwichs grillés, les deux garçons en profitèrent pour se décider sur le film qu'ils regarderaient ce soir ; Hacksaw Bridge et son casting prometteur l'emportèrent. Après avoir débarrassé les restes de leur repas, ils partirent s'installer dans le canapé du salon ; ou, plus exactement, Jean s'installa sur Marco qui était lui-même allongé sur ledit canapé. Une fois de plus, leur proximité rappela brièvement au brun ses récentes préoccupations, mais il les chassa temporairement de son esprit en se concentrant sur le film qui, heureusement pour lui, s'avéra très captivant. Il avait toujours eu un faible pour les productions en lien avec des évènements historiques, d'autant plus quand ceux-ci s'inspiraient directement de faits réels. Deux heures plus tard, le générique de fin défila sur l'écran. Marco attrapa son téléphone afin de regarder l'heure ; minuit venait tout juste de passer, ce qui signifiait qu'ils étaient déjà le sept avril. Le garçon glissa ses doigts dans les mèches châtains de Jean pour attirer son attention et lui désigna l'écran lumineux de son portable.

     — Bon anniversaire, lui souffla-t-il.
     — Oh, fit son ami en réalisant qu'il venait d'avoir dix-sept ans. Merci.

     Jean lui adressa un sourire, l'un de ceux qui avaient le don de lui donner des milliers de papillons dans le ventre. Ce n'était pas une sensation désagréable, bien au contraire, mais Marco sentit ses doutes revenir à la charge. Le sourire qu'il offrit à Jean en retour devait être un peu bancal, car ce dernier haussa aussitôt un sourcil soucieux.

     — Qu'est-ce qu'il y a ?
     — C'est rien, assura d'abord Marco. Il y a juste un... truc que j'aurais voulu te demander, lui concéda-t-il tout de même.
     — Dis-moi, l'encouragea Jean.

     Hésitant, Marco se mordilla l'intérieur de la joue avant de se résoudre à poser la fameuse question qui le tourmentait tant.

     — On est quoi, toi et moi ?

     Sa voix trembla légèrement, mais il ne douta pas d'avoir été entendu au vu de l'expression de surprise que revêtit Jean. Ses yeux s'agrandirent et sa bouche s'entrouvrit même, comme s'il s'apprêtait à lui répondre. Pourtant, le garçon resta dans un premier temps muet, ce qui refroidit grandement Marco qui craignit d'avoir dit une bêtise ou de s'être précipité.

     — Laisse tomber, se ravisa-t-il. C'est pas important.
     — Non ! affirma Jean en secouant la tête à la hâte. Attend. Attend juste une seconde.

     Il se redressa, invitant son ami à faire de même afin que leurs yeux puissent se croiser tandis qu'ils poursuivaient cette conversation. Assis à califourchon sur ses cuisses, Jean empêchait ainsi Marco de s'enfuir, ne lui laissant aucune autre possibilité que d'écouter ce qu'il avait à lui dire.

     — Désolé, lui dit-il avec une certaine précipitation dans la voix. Je réalise qu'on a pas fait les choses dans le bon ordre. C'est vrai qu'on n'a jamais clarifié ce... détail. Je comprends que tu puisses ressentir le besoin de nous définir.

     Ces quelques mots avaient suffit à captiver l'attention de Marco qui le regardait désormais avec de grands yeux gonflés d'espoir. Et ce soir plus que tous les autres, Jean n'avait aucune envie de le décevoir. Il serra donc les mains de Marco entre les siennes et prit une grande inspiration, tentant vainement de mettre un tant soit peu d'ordre dans ses idées.

     — Toi et moi on se connaît depuis longtemps. Je pense qu'on a déjà bien assez attendu, alors je ne vais pas tourner autour du pot.

     Jean s'arrêta un instant pour se racler la gorge. Il se sentait beaucoup plus gêné et vulnérable en cet instant que pendant toutes les confessions chimériques qu'il avait adressé à Mikasa au cours des années. Cette fois, il n'avait préparé ses mots à l'avance, il ne s'était pas entraîné à réciter un discours face au miroir. Cette fois, il devrait parler avec son cœur, quand bien même celui-ci menaçait de le lâcher tant il battait fort dans sa poitrine ; car Jean aimait vraiment Marco à s'en faire exploser l'organe qui lui permettait de vivre.

     — Tu n'es pas juste mon meilleur ami, lui avoua-t-il. Tu es ma personne préférée au monde. Tu es mon tout. Je ne saurais pas te dire depuis quand je considère que tu m'est aussi spécial, c'est juste... arrivé avec le temps. Pour être tout à fait honnête, il ne m'est jamais venu à l'idée de le dire à voix haute. Je crois que j'ai pris notre relation, quelle qu'elle soit, pour acquise. Aujourd'hui, je ne me souviens même plus à quoi ressemblait ma vie avant toi et ça ne m'intéresse pas de l'imaginer, reconnu-t-il franchement. Parce que si ça fait six ans qu'on se connaît, je sais déjà que je veux partager toutes les années qu'il me reste avec toi.

     Jean tremblait littéralement de peur et il se demandait si Marco pouvait le sentir, ou s'il serrait de toute manière ses mains bien trop fort pour cela. Il se demandait aussi si ce dernier avait bien entendu tout ce qu'il venait de lui dire, parce qu'il le regardait toujours de ses grands yeux chocolat, sans bouger et sans parler. Une absence de réaction qui n'aida pas Jean à calmer son rythme cardiaque endiablé.

     — Dis quelque chose. S'il-te-plaît.
     — J'ai l'impression de rêver, murmura Marco. Est-ce que je rêve ?
     — J'espère que non, lui dit Jean en souriant. Tu veux que je te pince pour vérifier ?
     — Non, déclina alors Marco. Embrasse-moi plutôt.

     Jean s'exécuta sur-le-champ, mais il s'écarta un peu trop vite au goût de Marco qui, lâchant ses mains, se hâta de poser ses doigts sur sa taille, pressant davantage son corps contre le sien.

     — Encore, réclama-t-il.

     Ils échangèrent un second baiser plus long, plus passionné ; le genre dont ils avaient tous deux grand besoin. Jean se surpris à sourire contre les lèvres de son amant tant il se sentait à sa place dans ses bras. Lorsqu'il fut enfin satisfait, Marco posa son front sur la poitrine du châtain, là où il pouvait entendre son cœur s'affoler. Il s'humecta les lèvres avant de requérir une confirmation, la dernière, pour s'assurer qu'ils étaient bel et bien sur la même longueur d'onde.

     — Est-ce que ça veut dire... qu'on est ensemble ?
     — Seulement si tu veux bien de moi, plaisanta à moitié Jean.
     — Bien sûr que je veux de toi.

     Les tremblements dans sa voix interpellèrent Jean qui caressa doucement sa nuque.

     — Tu pleures ? s'étonna-t-il.
     — De joie. De soulagement, admit Marco. Bordel, est-ce que tu sais depuis combien de temps j'attends ce moment ?
     — Non, admit l'autre. Mais je ne demande qu'à le savoir...

     Marco releva enfin son visage, lui dévoilant ses yeux brillants de larmes. Jean s'appliqua à essuyer le sillon d'eau salée qui s'était déjà tracé sur sa joue droite.

     — Tu ne t'en souviens peut-être plus, commença Marco avec appréhension. Mais il y a eu ce jour, quand on avait douze ans, où je t'ai tout raconté.
     — Je m'en souviens, affirma Jean.

     Comment aurait-il pu oublier ? Il se rappelait de chaque instant passé avec Marco, même des plus insignifiants, tant sa présence à ses côtés était un véritable privilège. Alors comment aurait-il pu oublier ce jour si important où Marco lui avait fait suffisamment confiance pour lui parler de son harcèlement ?

     — C'était la première fois que j'en parlais, continua Marco. C'était la première fois que j'essayais de mettre des mots sur ce qui m'était arrivé. Alors j'étais probablement plus qu'incohérent, mais tu m'as écouté en silence sans m'interrompre ou me brusquer. Ensuite, tu m'as pris dans tes bras et tu m'as dit exactement ce que j'avais besoin d'entendre. Que je n'avais pas mérité ça, répéta-t-il en souriant. Que ce n'était pas ma faute. Que tu veillerais à ce que ça n'arrive plus jamais. C'est à ce moment que j'ai su que je t'aimais, lui avoua-t-il. Et depuis, je continue de tomber amoureux de toi chaque jour qui passe.

     Jean buvait ses paroles, si heureux que toutes ses émotions menaçaient de déborder en même temps ; il comprit alors pourquoi Marco pleurait, car pour un peu, il en aurait fait de même. Il y avait quelque chose d'exceptionnel dans le simple fait de découvrir que ses sentiments étaient non seulement acceptés, mais aussi vivement partagés.

     — Et maintenant ? demanda Marco.
     — Je vais continuer de t'embrasser. Alors continue de tomber amoureux de moi, lui répondit Jean dans un murmure. Parce que je n'arrêterais jamais de t'aimer.

     Marco sentit ses joues brûler, mais cela l'empêcha pas de tendre le cou pour réceptionner le baiser que Jean posa sur ses lèvres. Après tout, ils devaient rattraper tous ceux qu'ils n'avaient pas pu s'échanger. Jean n'avait pas envie de songer au temps qu'ils ne retrouveraient pas, celui qui s'était déjà écoulé pendant que leurs cœurs se cherchaient, car il ne regrettait pas la langueur avec laquelle leur relation s'était transformée. Cette dernière avait peut-être été marquée par une ambiguïté excessive et évidente à force de jouer les aveugles, mais probablement qu'ils avaient simplement eu besoin de prendre leur temps avant de se trouver. Et maintenant qu'il tenait Marco tout contre lui, Jean ne lâcherait pas prise de sitôt. Il était à peine une heure du matin de son dix-septième anniversaire, et ce jour s'annonçait déjà comme le plus beau de sa vie.

𝟷𝟾𝟺𝟾 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘭𝘢 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘳𝘦́𝘵𝘪𝘴𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘲𝘶𝘦 𝘵𝘰𝘶𝘵 𝘭𝘦 𝘮𝘰𝘯𝘥𝘦 𝘢𝘵𝘵𝘦𝘯𝘥𝘢𝘪𝘴 𝘥𝘦𝘱𝘶𝘪𝘴 𝘤𝘦𝘯𝘵 𝘲𝘶𝘢𝘵𝘰𝘳𝘻𝘦 𝘮𝘪𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘮𝘰𝘵𝘴, 𝘭𝘢 𝘷𝘰𝘪𝘤𝘪 !!
𝘤𝘦 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝘦𝘴𝘵 𝘷𝘳𝘢𝘪𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘱𝘦́𝘤𝘪𝘢𝘭 𝘢̀ 𝘮𝘦𝘴 𝘺𝘦𝘶𝘹, 𝘢𝘭𝘰𝘳𝘴 𝘫'𝘦𝘴𝘱𝘦̀𝘳𝘦 𝘲𝘶'𝘪𝘭 𝘭𝘦 𝘥𝘦𝘷𝘪𝘦𝘯𝘥𝘳𝘢 𝘶𝘯 𝘱𝘦𝘶 𝘱𝘰𝘶𝘳 𝘷𝘰𝘶𝘴 𝘢𝘶𝘴𝘴𝘪 <3

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