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𝟷𝟺 ¦ 𝚃𝚁𝙸𝙱𝚄𝙽𝙰𝙻 𝙳𝙴𝚂 𝙿𝙴𝙸𝙽𝙴𝚂¹

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟺
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈

« Le monde ne te fera pas
de cadeau, crois-moi.
Si tu veux avoir
une vie, vole-la. »
— Lou Aɴᴅʀᴇᴀs-Sᴀʟᴏᴍᴇ́

Dᴇ́ʙᴜᴛ Fᴇ́ᴠʀɪᴇʀ

     Les murs de la salle de classe firent résonner en son sein le bruit des chaises que tous les élèves repoussèrent en même temps. Le dernier cours de la journée venait de toucher à sa fin et chacun se hâtait pour rentrer au plus vite chez soi. Une fois ses affaires jetées pêle-mêle au fond de son sac, Jean se tourna vers Marco, l'air soucieux.

     — Tu es sûr de toi ?

     Le brun sourit et acquiesça, lui affirmant en silence qu'il se sentait prêt à affronter ce qui les attendait. Les deux garçons quittèrent à leur tour la salle de classe presque vide, rejoignant le tumulte ambiant des couloirs. Mais contrairement à leurs camarades qui descendaient les escaliers pour sortir au-dehors, ils prirent le chemin inverse, montant plusieurs dizaines de marches jusqu'à parvenir au septième étage du bâtiment. Plutôt que de pénétrer tout de suite dans le couloir, ils s'assirent en face de l'ascenseur et patientèrent, ce qui n'était pas vraiment l'activité préférée de Jean. Ce dernier décida donc de poser sa tête sur l'épaule de Marco et de fermer les yeux, estimant qu'il avait bien le temps de faire une micro-sieste. Pendant de longues minutes, le brun apprécia les chatouilles que lui causaient ses cheveux contre son cou. Ses propres paupières avaient fini par s'abaisser lorsque des bruits attirèrent son attention.

     — Attendez, je vais faire une petite pause.
     — Une pause ? s'étonna la voix de Gabriel. On est bientôt arrivé.
     — Que voulez-vous, on n'a pas tous trente-cinq ans ! Et puis, pourquoi y a-t-il autant de marches ? J'ai l'impression d'escalader la Tour Eiffel !

     Alors que leurs parents arrivaient enfin à bout des interminables étages de leur lycée, Marco appela doucement Jean pour le réveiller. Celui-ci ouvrit les yeux dans un bâillement sonore et se décolla à regret de son ami, lui permettant de se relever. Suite à l'effort physique qu'elle venait de produire, Marie poussa un long soupir avant de les saluer affectueusement. Tous les quatre avancèrent ensuite dans le couloir jusqu'au bureau du proviseur, lequel avait été prévenu de leur visite. Marco prit une profonde inspiration tandis que Gabriel toquait trois coups secs à la porte. Avant de s'engager dans la pièce, le brun lança un dernier regard à Jean qui l'encouragea d'un sourire. Les Kirschtein restèrent dehors : ils se trouvaient là plus par volonté que par réelle nécessité

     Assis derrière son bureau, le proviseur Fritz les accueilli avec un petit air gêné. C'était un homme grand et sec à l'allure intimidante qu'on croisait cependant très peu dans les couloirs. Selon plusieurs rumeurs, on le surprenait régulièrement en train de piquer un somme dans son large fauteuil gris. Tandis qu'il prenait place dans un des sièges présents, Marco observa nonchalamment les lieux. Le bureau qui les séparait du proviseur semblait soigneusement rangé, mais il repéra rapidement un amas de dossiers qui s'entassaient dans un coin de la pièce. Derrière son apparence sévère, Monsieur Fritz n'était qu'un énorme fainéant qui déléguait l'entièreté de son travail à ses secrétaires.

     — Que puis-je faire pour vous ? s'enquit-il.

     L'homme leur sourit de sa petite bouche et le brun comprit immédiatement qu'il n'avait aucune envie de les recevoir. En dépit de ce constat, Marco se contenta de le dévisager d'un regard noir. Après tout, ce rendez-vous n'était qu'une simple formalité : ils n'attendaient absolument rien de l'équipe éducative.

     — Nous venons vous faire part d'une situation de harcèlement au sein de votre établissement, déclara Gabriel.

     Le proviseur fut pris de cours. Visiblement, il n'était pas habitué à s'occuper de choses si concrètes.

     — Oh. Je-Je vois.
     — Il y a un problème ?
     — C'est-à-dire que...  Je ne sais pas- Non, bafouilla-t-il, enfin... Je ne suis pas qualifié...

     Gabriel haussa un sourcil, peu convaincu par les explications confuses de Monsieur Fritz et légèrement irrité par son comportement peu professionnel. Le pauvre homme chercha ses mots, ou plutôt, il chercha une excuse pour se défiler. Fort heureusement pour lui, une personne pénétra à ce moment précis dans le bureau, une liste de papiers sous le bras.

     — Madame Bernhard ! s'exclama le proviseur avec un peu trop d'entrain. Vous tombez bien. Vous êtes la personne ressource en cas de harcèlement scolaire, pas vrai ?

     La CPE suspendit son geste et lui lança un regard étonné.

     — Vraiment ?
     — Mais oui, affirma-t-il, j'en suis certain. Vous pouvez vous occupez d'eux ? Je vous laisse la place, fit-il en se levant. Je dois... aller faire... des photocopies ! Oui, c'est cela, des photocopies. C'est très important, bien sûr. Au revoir !

     Une seconde plus tard, il disparut en empruntant une porte annexe sous les yeux déconcertés des Bodt. Au vu du sourire pincé qu'arborait Madame Bernhard, ce n'était pas la première fois qu'un incident de ce genre se produisait. Elle poussa un soupir résigné et s'installa finalement derrière le bureau, dénichant au passage une feuille vierge et un stylo pour prendre quelques notes. Elle s'enquit tout d'abord de l'identité et de la classe de l'élève en face d'elle avant de demander à ces messieurs la raison de leur venue.

     — C'est à propos de ce cher Monsieur Burasuto, pas vrai ? Je l'ai deviné en voyant Monsieur Kirschtein dehors, clarifia-t-elle.

     Marco confirma d'un signe de tête et la CPE l'encouragea à lui confier la situation en détails. Le garçon débuta son récit, guidé par les questions qu'elle lui formulait au fur et à mesure. Madame Bernhard se renseigna tout d'abord sur les dates, les lieux et la fréquence des incidents. Du moment que la discussion portait sur ces données assez abstraites, le brun lui répondait sans trop de difficulté. Quand elle finit par s'intéresser à la nature des actes dont il avait été victime ou l'état d'esprit dans lequel il se trouvait, Marco eut bien plus de mal à livrer ses secrets. Il mentionna bien sûr les coups, les moqueries, les intimidations et les messages qu'il recevait encore aujourd'hui.

     — Vous avez croisé Monsieur Burasuto, avant que Monsieur Kirschtein ne lui mette son poing dans la figure ? s'enquit la CPE.
     — Oui. Jean ne pensait pas à mal, souligna l'adolescent. Il voulait simplement me défendre.

     En revanche, il fut incapable de lui avouer les récentes dérives d'Arashi qu'il peinait lui-même à réaliser. De toute façon, Madame Bernhard avait déjà suffisamment de matière pour se faire une idée relativement claire de la situation. Lorsqu'elle vint à bout de ses questions, elle rangea soigneusement ses notes dans une enveloppe de papier kraft. Marco regarda le papier disparaître, emportant avec lui une grande partie de son récit. Cette vision provoqua des émotions contraires en lui : il avait l'impression que son histoire lui échappait, mais il se sentait aussi un petit peu plus léger.

     — Il y aura une enquête au sein de l'école, les informa la CPE. Je vais monter une équipe pédagogique pour gérer la situation. Votre professeur principal et quelques autres personnes seront mises au courant. Je vais ensuite mener des entretiens individuels avec Monsieur Burasuto, ses parents ainsi que les témoins que vous m'avez cités. Sachez que nous prenons très au sérieux ce genre de situation, déclara-t-elle avec un regard appuyé, comme si elle tentait d'effacer de leur esprit la précédente maladresse du proviseur. Nous allons tâcher de recueillir autant d'informations que nous le pouvons avant d'envisager une potentielle sanction. Je reviendrai évidement vers vous pour vous faire part de notre avancée.

     Gabriel la remercia simplement pour son attention et se redressa, signe qu'il était prêt à partir. Un peu surprise, Madame Bernhard l'interpella avant qu'il ne se retourne vers la porte.

     — La plupart des parents nous demandent quelles mesures pourraient être appliquées. Si vous voulez, nous avons une fiche conseil-
      — Ce ne sera pas la peine, la coupa Gabriel. Notre avocate nous a déjà informé de tout cela. Je suis conscient que vous ne pourrez proposer que des mesures éducatives. Nous estimons que c'est insuffisant, alors nous avons prévu de porter plainte. La justice tranchera le reste.

     La CPE fut un peu prise de court par sa réponse somme toute inattendue, mais elle finit par acquiescer doucement.

     — Bien, je comprend. Je reste à votre disposition si besoin. Et... je vous souhaite bon courage.

     Une bonne heure après y être entrés, les Bodt sortirent du bureau, soulagés que cette première étape soit enfin terminée. Quand bien même ils n'espéraient guère obtenir grand chose de la part de la direction, Laure avait jugé préférable de les tenir informés malgré tout. Marco se sentait un peu patraque, mais il était généralement satisfait du déroulement de l'entretien. Il adressa un sourire timide à Jean et Marie qui les avaient patiemment attendu, leur faisant savoir que tout s'était bien passé. Cette dernière lui ébouriffa gentiment les cheveux et plaqua par la même occasion un baiser sonore sur le haut de son crâne. Pressés de rentrer chez eux après cette journée atypique, ils se dirigèrent tous les quatre vers les escaliers qu'il leur fallait cette fois-ci descendre. Marco n'avait pas encore posé le pied sur la première marche qu'il sentit la main de Jean se glisser discrètement dans la sienne. Les deux garçons se regardèrent et, comme souvent, ils n'eurent pas besoin d'échanger un seul mot pour se comprendre.

     Dehors, le ciel commençait déjà à s'assombrir alors que s'approchait la nuit. Le nez en l'air, Marco scrutait les cieux qui se coloraient par endroit de rose et de violet. Il fut retenu dans sa contemplation par la main de Jean, son propriétaire s'étant soudainement arrêté derrière lui. Celui-ci regardait le petit kiosque situé à une trentaine de mètres d'eux, ou tout du moins, son emplacement. Sa construction traînait depuis quelques années et on ne pouvait pas vraiment qualifier l'édifice composé de poutres et de barres de fer bancales qui leur faisait face. Tandis que ses sourcils se fronçaient, Jean prit un instant pour réfléchir. Un souvenir un peu obscur lui revint en mémoire et fit germer de drôles de questionnements dans son esprit.

     — Une seconde, lâcha-t-il brusquement, je dois vérifier quelque chose.

     Sans plus d'explication, il s'éloigna d'un bon pas en direction du kiosque sous le regard curieux de son ami qui se demandait quelle mouche avait bien pu le piquer. De loin, il l'observa se positionner au centre de la zone circulaire servant de base à la future construction puis s'accroupir, comme s'il cherchait quelque chose au sol. Marco entendit la porte s'ouvrir dans son dos et il vit Madame Bernhard sortir de l'établissement, visiblement étonnée de les avoir rattrapé.

     — Vous êtes encore là ?

     Marco s'apprêtait à lui répondre que Jean s'était lancé dans une chasse au trésor mystérieuse quand celui-ci leur fit justement de grands signes de la main.

     — Vous devriez venir voir ça ! s'exclama-t-il.

     La CPE haussa un sourcil, surprise de constater qu'il s'adressait principalement à sa personne. Elle s'approcha à son tour de la construction inachevée pour découvrir ce que l'adolescent voulait tant lui montrer. Une fois parvenue à sa hauteur, il lui désigna un trou qu'il avait habilement dégagé en soulevant une dalle bancale. Au fond de celui-ci, on devinait les contours de plusieurs bouteilles dissimulées dans la pénombre.

     — De l'alcool, identifia-t-elle. Et une sacrée réserve, qui plus est. Mais qu'est-ce que ça fait là ?
     — Tout ce dont je suis certain, révéla Jean, c'est que j'ai vu Arashi se tenir à cet endroit précis il y a de cela quelques semaines. Je n'ai pas relevé sur le moment, mais plus j'y pensais, plus je trouvais ça bizarre.

     Madame Bernhard sortit son téléphone de l'une des poche de son long manteau marron pour prendre une photo de cette cachette improvisée.

     — Mes félicitations, Monsieur Kirschtein. Vous venez de me donner une raison supplémentaire pour requérir une réunion du conseil de discipline.

𝟷𝟿𝟺𝟹 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘶𝘯 𝘤𝘩𝘢𝘱𝘪𝘵𝘳𝘦 𝘵𝘳𝘦̀𝘴 𝘢𝘹𝘦́ 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘴𝘱𝘦𝘤𝘵𝘴 𝘫𝘶𝘳𝘪𝘥𝘪𝘲𝘶𝘦𝘴 𝘥𝘶 𝘴𝘤𝘦́𝘯𝘢𝘳𝘪𝘰 𝘫'𝘦𝘯 𝘢𝘪 𝘱𝘦𝘶𝘳 :')

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