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𝟷𝟹 ¦ 𝙻𝙴𝚂 𝙰𝚁𝙲𝙷𝙸𝚃𝙴𝙲𝚃𝙴𝚂 𝙳𝚄 𝙹𝚄𝚂𝚃𝙴³

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟹
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒊

     Confortablement installés dans le canapé, Jean et Marco regardaient un film sur l'écran plat lorsqu'on sonna à la porte des Bodt. Tandis qu'ils mettaient en pause leur séance cinéma, Gabriel sortit promptement de son bureau et fit entrer celle dont ils attendaient la visite. Une femme blonde âgée d'une trentaine d'années apparue dans l'encadrement et souhaita le bonjour à tout le monde. Son regard s'arrêta longuement sur les deux garçons qui la dévisageaient en retour.

     — Je croyais que tu n'avais qu'un fils, s'étonna-t-elle.
     — C'est le cas. Je te présente Marco et Jean. Celui-ci n'est pas à moi, précisa Gabriel en désignant le châtain.

     Il la débarrassa de son manteau, puis l'invita à s'asseoir dans l'un des canapés du salon avant de lui proposer quelque chose à boire. Puisqu'il n'y avait que du café dans les placards de la cuisine, il s'en alla préparer deux tasses du breuvage sombre. La jeune femme profita de cet interlude pour se présenter aux adolescents.

     — Je m'appelle Laure Beaumont. Je suis avocate avec une spécialisation en droit des enfants et une autre en droit pénal, expliqua-t-elle. Cela signifie que j'ai l'habitude de représenter des mineurs comme toi.

     De retour de la cuisine, Gabriel déposa sur la table basse deux tasses fumantes et prit place à côté de Laure. Cette dernière ne chercha pas à tourner autour du pot.

     — Ton père m'a déjà fait part de ta situation. J'ai cru comprendre que tu ne t'étais confié à lui que très récemment, alors je me doute que tu n'es pas rentré dans les détails.

     Elle prit une gorgée de son café avant de relever ses lunettes sur ses cheveux, ce qui lui donna un air plus décontracté.

     — J'ai conscience qu'on vient tout juste de se rencontrer et qu'on ne se connaît donc pas, poursuivit-elle. Je devine que tu ne te sens pas trop à l'aise actuellement, alors voici ce que je te propose. Je vais commencer par vous exposer très généralement la procédure à suivre en cas de harcèlement scolaire. Vous pouvez m'interrompre à tout moment pour me poser des questions si vous n'avez pas compris quelque chose ou si vous désirez des précisions. La mission principale des avocats est d'assister, de conseiller les particuliers qui le souhaitent. Je suis là pour vous éclairer, pour vous aider, leur affirma-t-elle. Je n'irais pas plus loin aujourd'hui, ce qui vous laissera le temps de réfléchir à ce dont nous aurons discuté. Est-ce que ce programme te convient ?

     Marco réfléchit un instant, puis il acquiesça. Sur ces mots, Laure débuta ses explications.

     — Tout d'abord, il est préférable d'alerter les services de l'éducation nationale. Vous pouvez prendre un rendez-vous avec le chef d'établissement ou lui adresser un courrier. Il aura ensuite l'obligation d'avertir le procureur de la République en lui transmettant tous les éléments dont il dispose. Au sein même du lycée, des mesures pourront être mises en place, mais ce seront uniquement des sanctions éducatives. Les choses peuvent s'arrêter là, souligna-t-elle. C'est souvent le cas dans les écoles primaires, lorsque le harcèlement se limite à quelques chamailleries.

     Pour le moment, les garçons parvenaient à suivre le débit de l'avocate qui leur répétait ce qu'ils avaient déjà pu lire sur le net.

     — Bien sûr, poursuivit Laure, ce n'est pas suffisant pour régler les situations les plus graves. C'est pourquoi vous pouvez aussi porter plainte contre les auteurs du harcèlement au commissariat, à la gendarmerie ou par courrier. Sachez qu'on ne peut pas vous refuser la réception de votre plainte. Il vous est également possible de l'envoyer directement au procureur de la République. De toute manière, la police devra se charger de la lui transmettre. Suite à cela, une enquête judiciaire se déclenche automatiquement. La police judiciaire va chercher à recueillir des témoignages, des preuves... Elle dure en général huit jours.

     Laure bu une gorgée de son café brûlant.

     — L'intérêt de ce recours est qu'il permet une véritable poursuite en justice, précisa-t-elle pour terminer. L'auteur étant dans le cas présent mineur, le dossier sera instruit devant un juge pour enfant ou le tribunal pour enfant. Du moment qu'il est âgé de plus de treize ans, celui qui se rend responsable de harcèlement scolaire risque des sanctions pénales, c'est-à-dire des peines de prison et des amendes.

     Marco prit quelques instants pour assimiler toutes ces informations juridiques. Se retrouver face à une professionnelle du droit qui le renseignait lui fit difficilement réaliser à quel point tout ceci était réel.

     — Combien de temps ça peut durer, une affaire de ce genre ? lui demanda-t-il.
     — La justice a un sérieux problème en matière de délais, regretta l'avocate, ce n'est plus un secret. On essaie de ne pas trop faire traîner la procédure quand des enfants sont impliqués, mais ce n'est pas toujours une réussite. Heureusement pour nous, la justice des mineurs a récemment été réformée. Le jugement doit désormais être rendu en trois mois seulement. Il y a encore quelques temps, il fallait compter dix-huit mois en moyenne.

     Le garçon hocha la tête, un peu rassuré par cette réponse. Son objectif premier étant de s'éloigner d'Arashi au plus vite, il redoutait que l'affaire ne s'éternise et finisse par l'indisposer plus que nécessaire.

     — Et comment ça se passe, au niveau des indemnisations ? s'intéressa Gabriel.
     — Lors du procès, vous pouvez vous faire prévaloir de dommages et intérêts de la part des parents de l'auteur. Dans ces situations, il arrive de réclamer un euro symbolique dans l'unique but de pouvoir se constituer partie civile. Si vous estimez que le personnel éducatif est en faute, vous êtes également en droit de demander une indemnisation. S'il s'agit d'un établissement public, c'est l'État qui devra vous dédommager.

     Gabriel resta songeur. Il n'envisageait pas de poursuivre le lycée de son fils, mais il gardait une certaine rancune envers les enseignants de son ancienne école primaire qui lui avaient maintes fois répété de ne pas s'en faire autant. Aujourd'hui, il se sentait stupide de les avoir écouté. Il soupira tout en se demandant s'il serait vraiment bénéfique de les accuser dans l'hypothèse d'un éventuel procès.

     — Je sais combien les procédures judiciaires peuvent sembler complexes à ceux qui les découvrent, lança alors Laure. Je vous enverrais un récapitulatif de la procédure dans les jours à venir. Si vous le souhaitez, on peut également faire un schéma ensemble. C'est parfois plus clair sous ce format-là.

     Le père s'éclipsa pour aller chercher du papier et de quoi noter dans son bureau. L'avocate leur expliqua à nouveau les grandes lignes de son exposé, espaçant ses notes et utilisant plusieurs couleurs pour en rendre la lecture plus simple. Avant qu'elle ne les quitte, Jean en profita pour lui poser une question qui le travaillait.

     — Je me suis battu dans les couloirs avec le type en question. Qu'est-ce qu'on risque, exactement ?
     — Vous écoperez sûrement de quelques jours d'exclusion chacun.
     — C'est tout ? s'étonna le châtain.
     — Même si vous avancez des raisons à cette altercation, la sanction restera probablement la même pour vous deux. Il existe bien des circonstances aggravantes qui peuvent peser dans la balance comme la détention d'alcool, d'armes ou de drogues au sein de l'enceinte scolaire. En revanche, dès lors que le proviseur sera prévenu du harcèlement, cet élève pourrait passer en conseil de discipline suivant la gravité de ses actes.

     Sitôt la porte close, les deux amis se réinstallèrent devant le film qu'ils avaient commencé plus tôt. Marco laissa sa tête reposer sur les cuisses de son ami qui caressa ses cheveux bruns.

     — Fatigué ?
     — Un peu étourdi, admit-il.

     Cette entrevue riche en informations se rejouait encore dans son esprit embrumé. Le garçon glissa deux doigts dans la poche arrière de son pantalon pour en sortir son téléphone portable. Jean le vit envoyer un message à Mikasa, demandant à la jeune fille si elle se trouvait au dojo aujourd'hui. Marco aurait bien besoin d'une petite séance avec elle pour se détendre. Il reçu une réponse affirmative et la prévint qu'il passerait en fin d'après-midi avant de se concentrer à nouveau sur l'écran.

     Une bonne heure plus tard, le film se termina et Jean rentra chez lui. Marco attrapa rapidement ses affaires avant de rejoindre la petite salle d'arts martiaux à vélo. En pénétrant dans le bâtiment, il tomba nez à nez avec Gaitō qui portait un carton bien rempli. Mikasa apparue derrière lui, les bras encombrés d'une pile de vêtements.

     — Oh, salut. Je ne vous dérange pas, j'espère ?
     — Non, du tout, le rassura la jeune fille. Ito m'aide à ranger la réserve. Tu verrais toutes les bêtises que mon grand-père y a accumulé ! On a presque fini. Tu peux aller te changer, en attendant.
     — Je préfère autant vous aider, affirma Marco. J'ai besoin de me changer les idées.

     Les trois adolescents terminèrent de vider la réserve, déplaçant son contenu jusqu'à un coin de la salle principale. On peinait à croire que tout ce bric-à-brac fut entreposé dans un si petit espace. La pièce sentait le renfermé et la poussière. Gaitō se chargea de faire un peu de ménage tandis que Mikasa analysait les divers objets qui s'y trouvaient précédemment entassés. Il y avait là plusieurs kimono plus ou moins défraîchis, des bâtons en bois, des serviettes de toilette, des fournitures de bureau, des manuels ou brochures sur les arts martiaux. La japonaise y dénicha même une enceinte connectée, quelques médailles de championnats locaux, des albums et des cadres photos retraçant plusieurs décennies. Marco jeta dans un sac poubelle de nombreux prospectus sans intérêt, trois cartons de vieux journaux sportifs illisibles et des paquets de gâteau périmés. Mikasa supervisa le rangement méthodique du reste dans la réserve. Elle garda de côté les vêtements qui méritaient un petit nettoyage et quelques points ou deux pour cacher leurs trous.

     — Ça va aller, pour Jean ? lança-t-elle soudain à Marco.
     — Il sera peut-être exclu quelques jours, répondit-il. Je crois qu'il s'en moque un peu. Sa mère ne lui en veut pas, c'est le principal à ses yeux.

     Gaitō lui lança alors un regard surpris.

     — Vous lui avez tout expliqué ?
     — À elle et à mon père, acquiesça-t-il. On n'avait pas vraiment le choix.

     Cette fois-ci, ce fut Mikasa qui leur adressa un regard curieux.

     — De quoi vous parlez, exactement ?

     Les deux garçons se tournèrent l'un vers l'autre. Marco adressa à son ami un signe de tête, l'encourageant à parler le premier. Il faisait suffisamment confiance à la jeune fille pour s'ouvrir à elle.

     — Le type avec qui Jean s'est accroché... C'est mon frère.
     — Sérieux ? Un charmant personnage, commenta-t-elle.
     — On était dans la même école primaire, renchérit Marco d'un air gêné. Il m'a harcelé pendant cinq ans. Et visiblement, il n'a pas beaucoup changé.

     Les yeux de Mikasa s'écarquillèrent légèrement suite à cet aveu.

     — Merde, laissa-t-elle échapper. Je comprend mieux pourquoi Jean a réagi ainsi. Tu aurais dû me le dire plus tôt, j'en aurais profité pour lui coller mon poing dans la figure moi aussi.

     Marco s'esclaffa, songeant que la jeune fille en aurait probablement été capable.

     — Qu'est-ce que vous allez faire, maintenant ?
     — Je ne sais pas trop encore, souffla-t-il. J'ai l'impression d'assister à la collision entre deux mondes. C'est bizarre.

    La japonaise lui ébouriffa affectueusement les cheveux, un sourire au coin des lèvres.

    — Je suis sûre que ça ira, affirma-t-elle. Tu n'es pas tout seul, après tout.

     Comme trop souvent, Mikasa avait probablement raison. Le garçon lui sourit en retour, le cœur un peu plus léger.

𝟷𝟾𝟿𝟹 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘰𝘯 𝘦𝘴𝘵 𝘦𝘯𝘧𝘪𝘯 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦́𝘴 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘢 𝘥𝘦𝘶𝘹𝘪𝘦̀𝘮𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘵𝘪𝘦 𝘥𝘦 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦 ! 𝘥'𝘢𝘱𝘳𝘦̀𝘴 𝘷𝘰𝘶𝘴, 𝘲𝘶𝘦 𝘷𝘢-𝘵-𝘪𝘭 𝘴𝘦 𝘱𝘢𝘴𝘴𝘦𝘳 ?

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