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𝟷𝟹 ¦ 𝙻𝙴𝚂 𝙰𝚁𝙲𝙷𝙸𝚃𝙴𝙲𝚃𝙴𝚂 𝙳𝚄 𝙹𝚄𝚂𝚃𝙴²

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟹
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒉

     Un nouveau silence s'était abattu sur le salon des Kirschtein. Depuis que Marie et Gabriel avaient repris leur place respective, ils attendaient avec une certaine impatience que les garçons leur partagent ce qui les troublait tant. Certains signes ne trompaient pas : les yeux rougis, les cils humides, les reniflements irréguliers. On comprit aussitôt que l'un comme l'autre des fils avait pleuré, ce qui ne rassura guère leur parent. Ils leur paru évident qu'il ne s'agissait pas d'une simple querelle entre deux lycéens, que cet accrochage cachait quelque chose de plus sérieux. Alors qu'ils pensaient que c'était surtout à Jean de leur expliquer la présente situation, celui-ci restait muet, guettant du coin de l'œil le moment précis où Marco se lancerait. Le garçon n'en menait pas bien large, mais ses yeux étaient au moins secs d'avoir trop pleuré.

     — J'ai... J'ai quelque chose à vous dire, commença-t-il. Je sais que c'est un peu, hum, un peu soudain, mais c'est important. On pense que c'est mieux de vous en parler maintenant, alors, hum...

     Il n'avait prononcé que quelques phrases, mais il sentait déjà l'inévitable angoisse se répandre dans tout son corps. Comment devait-on annoncer ce genre de chose ? Il n'en savait strictement rien. Personne ne l'avait préparé à mettre des mots sur ce qu'il vivait et personne n'avait préparé Marie ou Gabriel à les entendre. Marco ignorait ce qu'il était précisément censé dire, mais il gardait à l'esprit qu'il voulait absolument rester le plus bref possible pour en finir au plus vite. Dissimulée par un plaid soigneusement plié, la main de Jean se faufila jusqu'à la sienne et la serra très fort.

     — J'ai été harcelé, lâcha-t-il d'entrée de jeu. Pendant toute ma primaire. Il y avait surtout ce garçon qui me faisait la misère, mentalement et physiquement. C'était... C'était pas chouette tous les jours, avoua-t-il avec peine. Le problème, c'est que j'ai recroisé ce... cette personne, récemment. Et, hum, disons que... que ça recommence, au point qu'on ne peut plus simplement l'ignorer.

     Marco termina ainsi, espérant qu'il en avait dit suffisamment pour se faire comprendre et priant pour qu'on ne lui demande pas de plus amples détails. Il ne se sentait pas capable d'en faire davantage aujourd'hui, ni même demain : l'énergie lui faisait gravement défaut. Il ne parvenait déjà pas à regarder Marie et son père dans les yeux, préférant garder le visage obstinément baissé. De cette manière, il retardait comme il pouvait le moment où il serait contraint d'affronter leur réaction, celle-là même qu'il redoutait par dessus tout. Marie fut la première à prendre la parole.

      — Si je comprend bien, dit-elle à son fils, c'est ce garçon que tu as frappé ?

     Jean acquiesça sans détour.

     — Je sais que c'était bête, reconnu-t-il en toute honnêteté, mais je suis toujours d'avis qu'il le méritait. Si c'était à refaire... disons que je me contenterais de lui donner une bonne claque.

     Sa mère ne pu retenir un léger sourire face à sa franchise. Elle avait élevé son fils en tentant de lui inculper les principaux codes moraux de la société, mais elle l'avait surtout encouragé à vivre en accord avec sa propre vision des choses. Sur ce point là, Jean ne la décevait jamais. Elle pouvait lire dans son regard les remords, la détermination et la sincérité qui l'animaient : cela lui suffit amplement. Quand Marco redressa enfin la tête pour observer son doux sourire, il se sentit coupable.

     — Désolé, lâcha-t-il précipitamment. C'est ma faute.
     — Oh mon chéri, ne dis pas ça. Tu n'y es pour rien, rien du tout.

     Marie se leva et vint s'asseoir à côté du garçon qu'elle prit dans ses bras. Rassuré de voir qu'elle ne lui en voulait pas, le brun accueilli son étreinte avec un réel soulagement.

     — Merci de nous l'avoir dit, je sais que ce n'était pas facile. Je suis très fière de toi.

     De l'autre côté de la pièce, Gabriel se leva à son tour pour faire les cent pas. Puis il se tourna soudainement vers son fils, ses sourcils se fronçant davantage à mesure que les pièces du puzzle s'emboîtaient dans son esprit.

     — C'était ça, les messages dans la boite aux lettres ?

     À ces mots, Marco pâlit.

     — Tu les as vu ?
     — Je croyais que c'était un canular, bredouilla-t-il.

     Le brun sentit son corps entier se crisper. Il pensait pourtant avoir réussi à intercepter toutes les lettres d'Arashi, mais il devait se rendre à l'évidence que c'était une mission perdue d'avance. Certaines lui avaient donc bien échappé et Marco ne pu qu'imaginer les horreurs découvertes par son père. Accoudé au fauteuil sur lequel il se trouvait assis plus tôt, la tête baissée et les yeux fermés, ce dernier réalisait silencieusement la gravité de la situation. Quand Gabriel se redressa pour aller s'asseoir en face d'eux sur la table basse, Marco remarqua tout de suite sa maladresse incontestable. En revanche, lorsqu'il croisa ses yeux marrons comme les siens, il fut surpris de constater qu'ils brillaient.

     — Je ne te demanderais pas pourquoi tu ne m'as rien dit, c'est assez évident. Tu dois avoir un million de raisons de ne pas me faire confiance, regretta Gabriel. Et j'en suis vraiment, vraiment désolé. Pour ça et pour tant de choses. Je m'en voudrais toute ma vie de ne pas avoir été le père parfait que tu méritais d'avoir.

     Marco essuya du revers de la main une larme qui roulait sur sa joue.

     — Je n'ai rien vu, poursuivit l'adulte avec honte. Ou plutôt, je n'ai rien voulu voir. Tu sais, j'allais régulièrement consulter tes enseignants quand je ne te trouvais pas en forme. Il m'arrive encore de le faire aujourd'hui. On m'a toujours affirmé que tu t'en sortais très bien et je les ai cru aveuglement. J'aurais dû te le demander directement, mais j'avais peur de ta réponse. Je ne me sentais pas capable d'affronter la vérité et pas suffisamment légitime pour remettre en cause tes possibles mensonges.

     Il soupira.

     — Je sais que tu as beaucoup de questions, surtout avec ce qui se passe dernièrement, et je ne suis pas sûr d'avoir les bonnes réponses. C'est certainement égoïste de ma part, mais il me faut encore un peu de temps pour appréhender tout ça. Je te promets qu'on en reparlera quand on sera tous les deux prêts. Quoi qu'il en soit, lui assura-t-il, je veux que tu saches que peu importe les circonstances, je reste ton père et tu passeras toujours en priorité à mes yeux.

     Marco renifla. Il ne savait pas trop quelle réaction il avait espérée, mais il ne s'attendait pas à ce que son père se sente si impliqué. Celui-ci semblait plus honnête que jamais et son fils aurait tant aimé pouvoir le croire sur parole.

     — On ne va pas te laisser dans cette situation, d'accord ? Je ne sais pas plus que toi ce qu'il convient de faire, poursuivit Gabriel, mais on va chercher et on va trouver. Je connais une avocate. Je comptais déjà lui passer un coup de fil pour qu'elle me recommande un confrère qualifié en matière de divorce. Si tu es d'accord, on pourrait aussi lui demander de nous conseiller.

     Il releva le visage vers Marie, cherchant à recueillir son avis du regard.

     — Je pense que c'est une bonne idée.

     Le brun comprit qu'ils requéraient son approbation. Il ignorait s'il pouvait vraiment faire confiance à Gabriel sur ce coup-là, mais il avait envie de lui donner une chance, juste une. Il tourna la tête vers Jean, serrant ses doigts un peu plus fort. Son ami serra les siens en retour. Marco lui adressa un sourire, puis il finit par acquiescer.

     Gabriel contemplait sa tasse de thé vert sans vraiment la voir. Il la fixait si gravement qu'on pouvait se demander s'il n'espérait pas y trouver au fond la solution à tous ses problèmes. Les garçons étaient montés se reposer après que Marco ait manqué de s'endormir dans les bras de Marie. Assise à ses côtés, cette dernière sirotait doucement son propre breuvage.

     — Vous le saviez ? demanda brusquement Gabriel.
     — J'avais quelques doutes, reconnut-elle.

     L'attention du trentenaire se porta sur elle, comme s'il attendait qu'elle en dévoile davantage. Marie hésita un instant.

     — Marco a des réflexes d'enfant battu, confia-t-elle. Il m'a menti sur ses bleus sans ciller, il se crispait quand on le touchait sans prévenir, il s'excusait beaucoup... J'ai donc naturellement pensé qu'il en était peut-être un, le jour où il est arrivé ici. Après vous avoir rencontré, j'ai compris que ce n'était pas le cas. Le reste, je l'ai plus ou moins deviné.
     — J'aurais dû le savoir, marmonna Gabriel. J'aurais dû le voir. J'aurais dû insister. J'aurais dû-
     — Vous devriez arrêtez de ressasser le passé, le coupa-t-elle. Ce qui est fait, est fait. Concentrons-nous plutôt sur l'avenir. Vous réalisez ce qui vous attend ?
     — Eh bien... On risque de se retrouver avec un double procès sur les bras.

     Marie secoua la tête de gauche à droite.

     — Je ne parlais pas de ça. Vous voulez reprendre votre vie en main, pas vrai ? Votre fils s'est ouvert à vous aujourd'hui, il vous a fait suffisamment confiance pour cela. Seulement, gardez à l'esprit que c'était surtout grâce à un concours de circonstances. Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, lui fit-elle savoir, mais Marco vous beaucoup observé tout à l'heure. Il a considéré vos réaction et vous a en partie accordé sa confiance en conséquence.

     Gabriel écouta en silence, songeant qu'elle avait très certainement vu juste. D'ailleurs, son propre fils n'était pas le seul à l'avoir jaugé du regard aujourd'hui. Les Kirschtein gardaient un œil sur lui. Derrière son regard doux, il savait que Marie n'hésiterait pas à le reprendre s'il retombait dans ses vielles habitudes. C'était à la fois plutôt rassurant et un peu effrayant.

     — Vous voulez changer ? renchérit-elle. C'est le moment de prouver que vous êtes à la hauteur.

     Elle repris une gorgée de son thé et Gabriel l'imita. L'eau lui brûla la langue et il sourit tristement. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu'il en avait bu.

𝟷𝟼𝟼𝟻 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘦𝘵 𝘮𝘢𝘪𝘯𝘵𝘦𝘯𝘢𝘯𝘵 ? :)

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