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𝟷𝟶 ¦ 𝙴́𝙱𝚁𝙰𝙽𝙻𝙴𝙼𝙴𝙽𝚃 𝙳𝙴𝚂 𝚂𝙴𝙽𝚂¹

𝙲𝙷𝙰𝙿𝙸𝚃𝚁𝙴 𝟷𝟶
ᴘᴀʀᴛɪᴇ ⒈

« Prends garde à ne pas
te perdre toi-même
en étreignant des ombres. »
— Ésᴏᴘᴇ

Mɪ-Jᴀɴᴠɪᴇʀ

     Leur dernier cours de la journée achevé, Jean et Marco poussèrent un soupir de délivrance. Les premiers examens blancs de français arrivaient à grands pas, tout comme leurs épreuves de contrôle continu, ce qui affolait à la fois les élèves et leurs professeurs. L'atmosphère de ce début d'année se révélait oppressante, si bien qu'elle touchait même ceux qui n'étaient pas en retard dans leurs révisions. Marco n'appréciait guère ce climat qui avait le don de l'angoisser progressivement à mesure que la date fatidique se rapprochait. Fidèle à lui-même, Jean n'y prêtait qu'une attention moindre et encourageait son ami à l'imiter. Puisqu'il ne pouvait évidement pas confisquer les cours de Marco pour l'empêcher de les relire tous les soirs, le châtain s'arrangeait pour qu'ils révisent ensemble. Étant donné qu'ils passaient la plupart de leur temps fourrés à deux, ce ne fut pas très compliqué à réaliser et cela permis à Jean de distraire son ami quand le besoin s'en faisait pressentir.

     — On va chez moi ? proposa justement Marco. J'y ait laissé mes chapitres d'histoire.
     — Tu connais déjà le programme par cœur, rétorqua son ami en haussant un sourcil.
     — J'ai un peu de mal avec la Deuxième République.

     C'était le plus gros mensonge que Jean avait entendu de la semaine. Il leva gentiment les yeux au ciel avant de venir ébouriffer les cheveux bruns de Marco.

     — D'accord, concéda-t-il, mais pas longtemps. Tu vas tout déchirer, tu sais ? Ce serait bête de sacrifier ainsi ton temps libre.

     Le brun acquiesça, sachant pertinemment que son appréhension n'avait pas lieu d'être, même s'il ne pouvait pas lutter contre sa nature. À défaut de faire disparaître ses craintes trop nombreuses, les doigts qui chatouillaient encore sa nuque avaient le pouvoir de les apaiser. Tandis qu'ils quittaient l'enceinte du bâtiment scolaire pour prendre le chemin de la maison des Bodt, tous deux sentirent le poids d'un regard posé sur eux. Un peu méfiants, ils se retournèrent pour finalement faire face à Eren et Armin qui paraissaient être plongés dans une intense réflexion. Jean leur adressa un signe du menton, les encourageant à leur indiquer ce qui les travaillait, mais les deux amis secouèrent négativement la tête. Ils leur adressèrent un dernier signe de la main avant de filer à toute vitesse. Jean se tourna vers Marco, qui haussa les épaules en signe d'incompréhension. Sans trop se poser de questions inutiles quant au comportement étranges de leurs camarades, ils reprirent leur marche.

     Une fois arrivés à destination, Marco sortit ses clés pour ouvrir la porte. À peine eut-il posé les pieds sur le paillasson qu'il se figea au son des éclats de voix qui parvenaient jusqu'à lui. Derrière lui, Jean fronça les sourcils et lui lança un regard interrogateur. Son ami lui avait pourtant affirmé que ses parents devaient prendre un avion le matin même en direction d'un autre pays au nom trop farfelu pour qu'il le retienne. Au vu de la réaction de Marco, celui-ci était tout aussi surpris de constater qu'ils se trouvaient encore ici. Bien qu'ennuyés, ils entrèrent tout de même dans l'habitat en s'efforçant de ne pas faire de bruit. Cependant, Marco pressenti rapidement que la situation n'avait absolument rien d'ordinaire. Plus qu'une simple conversation un peu animée, ses parents étaient vraisemblablement en pleine dispute. De là où ils se trouvaient, les deux garçons ne percevaient que des brides de phrases peu claires, le reste se noyant sous le chahut qui régnait. D'un accord silencieux, Marco et Jean s'approchèrent lentement pour tenter de comprendre quel était le sujet de cette discorde soudaine.

     — Mais qu'est-ce qui te prends ? s'époumonait Amélie. Comment oses-tu me faire ça, après toutes ces années ?
     — Épargne-moi ton numéro de martyr, railla Gabriel en réponse. Tu savais pertinemment que ce jour allait arriver.
     — Et c'est quinze ans après que tu te réveilles enfin ? Ouvre un peu les yeux, pauvre imbécile. Si tu vas au bout de ce projet, tu perdras absolument tout. J'y veillerai personnellement.
     — Je te fais confiance pour cela. Et tu sais quoi ? Je m'en moque, Amélie. J'ai pris ma décision. Même s'il est probablement trop tard pour réparer mes erreurs, je refuse de vivre cette vie plus longtemps.

      Bien qu'il fut désormais suffisamment proche pour les entendre distinctement, Marco ne comprenait pas pour autant de quoi il retournait précisément. Bien qu'ignorant ce qu'il convenait de faire dans une telle situation, il craignait que celle-ci ne dérape d'une façon ou d'une autre. Prudemment, il entra dans la cuisine où ses parents semblaient se livrer bataille. La tension était si prononcée qu'ils ne remarquèrent pas tout de suite le garçon qui dû se racler la gorge pour leur signaler sa présence. Aussitôt, ils se tournèrent vers lui dans un sursaut. Le visage de Gabriel blanchit légèrement, mais Marco n'eut pas vraiment l'occasion de s'attarder sur ce détail. La réaction d'Amélie fut en effet beaucoup plus explosive et retient davantage son attention. À l'instant même où elle posa ses yeux sur lui, sa colère redoubla de plus belle pour une raison obscure. Elle se retourna de nouveau vers son mari et déclara d'un ton acerbe, tout en pointant un doigt accusateur vers Marco :

     — C'est à cause de lui, pas vrai ?

     Gabriel n'esquissa pas la moindre réponse, mais sa femme n'en attendait aucune. Déjà, elle lui lançait une nouvelle vague de reproches.

     — Tu es responsable de ce gamin, Gabriel. Tout est entièrement de sa faute. Je n'aurais jamais dû accepter ce contrat ridicule.
     — Ça suffit, Amélie, gronda l'accusé.
      — Quoi ? Aurais-tu peur de ce que je pourrais dire devant lui ?

     Elle fit un geste en direction de Marco qui restait figé, incapable de comprendre ce dont on semblait l'inculper. Jean, qui se trouvait en retrait, s'apprêtait à s'interposer devant son ami si cette femme colérique venait à s'aventurer trop près de lui. Cela ne s'avéra pas nécessaire car, à la surprise de tout le monde, Gabriel venait lui-même de saisir le poignet d'Amélie pour l'empêcher d'aller plus loin.

     — Marco, ne reste pas là s'il-te-plait.

     Après un dernier regard suspicieux, Jean entraîna son ami interdit loin de toute cette agitation. Les deux garçons montèrent rapidement les marches de l'escalier pour rejoindre la chambre de Marco. Il fallut plusieurs minutes à ce dernier pour qu'il puisse reprendre ses esprits après la scène dont il avait été témoin.

     — C'était quoi, tout ça ? murmura Jean.
     — J'en sais rien, bredouilla Marco. Ils n'ont jamais été très affectueux l'un envers l'autre, mais c'est la première fois que je les vois se disputer ainsi.

      Depuis le rez-de-chaussée, des voix leur parvenaient de plus belle. Le tumulte dura encore de longue minutes durant lesquelles on entendait surtout Amélie s'égosiller contre son mari qui n'avait pas l'air de vouloir changer d'avis, quel que fut celui-ci. Les bruits se rapprochèrent et Marco devina qu'ils s'étaient déplacés jusqu'à l'entrée. Avant de claquer la porte, Amélie Bodt lança une dernière remarque qu'il put clairement entendre.

     — Il est trop tard pour te racheter une conscience, Gabriel.

     Le silence se fit enfin dans la maison, permettant à chacun de respirer un peu.

     — Je devrais peut-être m'en aller, fit Jean.

     Bien que l'idée ne lui plaisait guère, il supposait que son ami allait vouloir parler à son paternel pour éclairer cette situation. Pourtant, Marco secoua négativement la tête.

     — Non, reste. Je ne suis pas certain d'avoir envie de savoir ce qui se trame.

     L'air résigné, il sortit d'un des tiroirs de son bureau un gros classeurs blanc duquel il tira quelques pochettes plastifiées remplies de feuilles. Visiblement, il avait la ferme intention de faire ce pour quoi ils étaient initialement venus, sans se soucier davantage du reste. Jean décida d'abord d'aller dans son sens, mais il comprit rapidement que ce n'était pas une bonne idée. Marco avait beau faire comme si tout cela ne le dérangeait pas, son visage crispé le trahissait malgré lui. Au bout d'un quart d'heure, le châtain se débarrassa des feuillets qu'il tenait entre ses doigts en les lançant quelque part sur le bureau.

     — Allez, viens là.

     Jean écarta ses bras et Marco vint immédiatement s'y blottir. Ses doigts se resserrèrent sur le pull de son ami alors qu'il laissait échapper un soupir troublé. Finalement, ils passèrent le reste de cette fin d'après-midi bien au chaud sous les couvertures, mettant de côté leurs révisions pour enchaîner plusieurs épisodes de Merlin. Assez tardivement dans la soirée, Gabriel vint toquer à leur porte. En le voyant dans l'embrasure, Jean réalisa soudain l'heure et se leva dans l'objectif de rentrer chez lui.

     — Tu peux rester pour le dîner, si tu veux, proposa soudainement Gabriel. Je pensais commander à emporter.

     Marco et Jean se lancèrent un regard surpris.

     — On peut prendre coréen ? se risqua le brun.
     — Vous avez une adresse ? renchérit son père avec un léger sourire.

     En effet, les deux garçons connaissaient bien un petit restaurant pas très loin auquel ils passèrent un coup de fil rapide. Jean en profita également pour prévenir sa mère qu'il ne rentrerait probablement pas ce soir. Gabriel insista pour aller chercher leur commande et une demi-heure plus tard, ils se retrouvèrent tous trois attablés devant un repas pour la première fois. Marco craignait que l'atmosphère soit pesante, mais il n'en fut rien. Le silence qui s'installa d'abord se révéla plutôt reposant après tout le remue-ménage qui avait agité la maison. Progressivement, Gabriel entama un dialogue avec les deux adolescents, leur posant quelques questions au sujet du lycée ou de leurs amis.

     En le détaillant bien, Marco remarqua que plusieurs choses semblaient différentes chez lui, outre son attitude décalée. Il avait troqué le costume strict qu'il portait toujours pour une tenue plus décontractée composée d'un simple pull et d'un pantalon qui ressemblait beaucoup à un bas de pyjama. Ses cheveux ébouriffés et ses yeux cernés lui donnaient l'impression d'être tombé du lit, ce qui n'arrangeait rien à son air fatigué. Cette apparence changeait beaucoup de la prestance et du sérieux qu'il imposait généralement avec ses chemises sans plis et ses cheveux proprement coiffés. Marco constata qu'il faisait bien plus jeune sans tous ces impeccables apparats. Il avait tendance à l'oublier, mais cela lui fit réaliser que son père était encore dans sa trentaine.

     Fort heureusement, le repas se poursuivit sans encombres. Ils terminèrent leurs assiettes et chacun débarrassa en silence. Tandis que Gabriel lavait la vaisselle, Marco l'essuyait dernière lui et la donnait à Jean qui la rangeait dans les différents placards de la cuisine. Du coin de l'œil, Gabriel observa avec intérêt ce garçon qui connaissait probablement mieux les lieux que lui. Il coupa l'eau quelques minutes plus tard à l'instant même où son téléphone portable sonna. Une grimace pris place sur son visage lorsqu'il lut le nom de son futur interlocuteur.

     — Tout va bien ? demanda Marco.

     Le fils comme le père ne savaient guère s'il était simplement question de ce coup de fil en particulier ou des récents évènements. Quoiqu'il en soit, Gabriel évita soigneusement de répondre et se contenta de le rassurer.

     — Ne t'en fais pas, je m'en occupe.

     L'air résigné, il s'éloigna en direction de son bureau pour être plus tranquille. Une certaine irritation émanait de lui, mais aussi contradictoire que cela puisse paraître, Marco lui avait trouvé ce soir une sérénité qu'il ne lui connaissait guère.

𝟷𝟾𝟽𝟿 ᴍᴏᴛs
ᴀ̀ sᴜɪᴠʀᴇ...

𝘰𝘯 𝘢𝘳𝘳𝘪𝘷𝘦 𝘢𝘶 𝘱𝘰𝘪𝘯𝘵 𝘤𝘶𝘭𝘮𝘪𝘯𝘢𝘯𝘵 𝘥𝘦 𝘭'𝘩𝘪𝘴𝘵𝘰𝘪𝘳𝘦 𝘢𝘶 𝘯𝘪𝘷𝘦𝘢𝘶 𝘥𝘦𝘴 𝘥𝘦𝘶𝘹 𝘵𝘳𝘢𝘮𝘦𝘴 𝘦𝘵 𝘴𝘢𝘤𝘩𝘦𝘻 𝘲𝘶𝘦 𝘫𝘦 𝘴𝘶𝘪𝘴 𝘴𝘶𝘱𝘦𝘳 𝘤𝘰𝘯𝘵𝘦𝘯𝘵𝘦 𝘥'𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘦𝘯𝘧𝘪𝘯 𝘢𝘳𝘳𝘪𝘷𝘦́𝘦 𝘢̀ 𝘤𝘦𝘵𝘵𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘵𝘪𝘦 𝘥𝘰𝘯𝘵 𝘭'𝘦́𝘤𝘳𝘪𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘢 𝘭𝘦𝘤𝘵𝘶𝘳𝘦 𝘴'𝘢𝘯𝘯𝘰𝘯𝘤𝘦 𝘤𝘳𝘰𝘶𝘴𝘵𝘪𝘭𝘭𝘢𝘯𝘵𝘦𝘴 !!

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