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❛ 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐓𝐄𝐑 𝟔𝟐 ❜

❝  Ô Lord, may someone save this world  ❞

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ATTENTION CE CHAPITRE CONTIENT UNE SCÈNE POUVANT CHOQUER LE PUBLIC.
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⚜️

PENDANT
CE TEMPS


𝐂𝐎𝐑𝐄́𝐄 𝐃𝐔 𝐒𝐔𝐃.
Lieu, district de Yongsan-Gu.

La Lieutenante Lee Sunmi venait de garer sa Jaguar MK 2 bordeaux, une collection estimable d'automobile qu'elle adorait conduire, près d'une clôture rouillée par les années de terreur qu'était le temps, et la pollution de la terre apportée par l'être humain, souvent dans certains cas, inapte à respecter la nature. Trois autres véhicules de polices furent stationnés dans le coin avec les gyrophares rouges et bleus recouvrant l'obscurité du périmètre, éloigné d'une quelconque civilisation, dont un van des techniciens de scène de crime.

      La friche était colonisé par une végétation spontanée. C'était un terrain d'une ancienne station de pompage abandonnée, où le bâtiment construit par des briques datant sûrement des années soixante, fut orné de lierre grimpant sur les pierres, dispersant ses branches végétales comme pour montrer la possession que prenait Mère Nature. Des arbres restaient plantés comme les gardiens de bien des secrets sordides que pouvaient exposer cet endroit. Et la latérale gauche donnait à une forêt de pin qui la nuit, troublante et désorientante, attirait d'un chant occulte, l'esprit de la curiosité.

      Une cohorte de personnes s'activaient sur les lieux du crime : les experts en empreinte génétique, en entomologies criminelle, en empreintes digitales, en odontologies. Des policiers marchaient d'une trajectoire à une autre, deux d'entres eux prenaient les témoignages ancrés fraichement dans la mémoire de ceux ayant découverts le cadavre, encore sous le choc mais atténué par l'influence d'alcool qu'ils ont ingurgités de leur petite fête privé. L'inspectrice invitée sur cette affaire, se pencha pour passer sous le rubalise délimitant et sécurisant le territoire pour éviter de contaminer à nouveau la scène de crime par leur propre ADN.

      Des employés, plus précisément une femme et un homme portant des blouses de techniciens de la police scientifique furent conviés pour la récolte des indices d'un crime apparent. Un agent en uniforme ayant été contacté en premier lieu, rejoignit l'enquêtrice afin de lui exposer les faits de la situation.

      ㅡ Lieutenante Lee Sunmi de la division enquête criminelle, elle montra son badge.
      ㅡ On vous attendait, je suis le sergent Park Hyun-Chul, du district de Yongsan-Gu, il la suivit jusqu'à l'entrée du bâtiment.
      ㅡ Qu'est-ce qu'on a ?

      Elle demanda en mettant des surchaussures, des gants chirurgicaux et un masque afin d'éviter toute contamination des indices.

      ㅡ Une femme retrouvée par un couple de jeune qui voulait visiblement s'éloigner du groupe de fêtards pour faire vous savez quoi, il se racla vite fait la gorge. Mes gars sont venus vérifier la véridicité du coup de fils car nous en recevons beaucoup pour des canulars. Et une fois sur place, ils furent épouvantés de leur découverte.
      Pourquoi ça ?
      ㅡ Car la victime est salement amochée. Et semble profiler à une affaire que vous connaissez.

      Elle le regarda, se demandant bien à quel point ses paroles pourraient définir le portrait qu'elle allait bientôt voir. Ils marchèrent en observant le peu de personnel employé qui tinrent des kits de dépistage spécifiques afin de collecter les empreintes digitales, traces de sang, traces de pas, empreinte de pneus, cigarettes, bouteilles d'alcool, déchets, etc. Ils vérifièrent les marques ayant pu être laissé par le criminel. Ils avaient commencés par prendre de nombreuses photos des objets afin d'immortaliser l'organisation générale. Même si ça allait être difficile de trouver un indice, au vu de tous les marginaux qui auraient pu passer par là au fil des années.

      ㅡ Vous avez appelé un médecin légiste pour vérifier l'état ?
      ㅡ Oui mais il n'est toujours pas arrivé. Puis entre nous, il était impossible de dire que après un tel massacre, cette pauvre fille aurait pu être vivante. Nous avons tout de suite bouclé le coin, il regarda autour, et l'inspecteur arrivé en premier sur le lieu, il y a cinq minutes m'a demandé de vous accueillir afin qu'il puisse analyser la scène.

       Après avoir franchit le sol de gravillons, et parcourut plusieurs mètres, ils arrivèrent vers une parois ouverte et marchèrent dans un couloir étroit formé de mur en béton qui témoignait sa solidité, et ses innombrables histoires viles. Une fois arrivé devant une porte qu'elle ouvrit, la pénombre de la descente était comme un appel à franchir les Enfers. Avant même qu'elle descende les escaliers, elle sentit l'humidité oppressante l'envelopper aussi brusquement qu'un coup de vent. L'odeur méphitique s'y dégageant poussa instinctivement les deux personnages à détourner la tête, tellement c'était désagréable.

      Se décidant d'aller jusqu'au bout de ce tunnel infecté d'une émanation nauséabonde, ils allumèrent leur lampe torche guidé vers les bas-fonds, le sol renvoyait un certain scintillement dû à la subite lumière, venant de dissiper les âmes des ténèbres qui semblaient enrober la pièce comme attirée par une éventuelle horreur. Les talons de la lieutenante renvoyaient un écho du sol en ricochet vers les quatre murs légèrement spacieux et sans fenêtre, regorgeant sûrement un lugubre scénario s'y étant produit. Des enchevêtrement de gros tuyaux visqueux, les valves et pompes furent fixées partout mais oxydé par l'humidité y demeurant depuis un certain temps.

      Et plus ils progressaient dans leur pas en s'engageant de prendre la droite des deux chemins proposés, et plus ils s'approchaient du fond de la pièce, où leur chaussure en poche plastique commençait à plonger dans une flaque noire. La puanteur telle qu'une viande froide accompagnée d'un sorte de fromage d'époisses et de beurre rance provenant des graisses de l'anatomie humain, devenait plus présente, et frôlait leurs narines suffisamment bouchées par les divers types d'effluves. Et c'était sûrement, d'après son expérience, dû à la putréfaction d'un corps délaissé.

Au loin, elle commença à voir des tâches blanches qui prirent la forme de deux silhouettes tournant autour d'une entité, à chacun de ses rapprochements. L'un d'eux était son disciple, l'inspecteur Jeon Jungkook qui se redressa du sol après avoir passé en revu le corps de la victime. Il croisa enfin le regard de sa patronne qui effaça enfin une bonne distance entre eux, tentant de percevoir la victime.

      ㅡ Cheffe, prenez ça, lança le cadet en lui tendant un petit flacon de baume, ça vous aidera à supporter l'odeur de la décomposition.

La jeune inspectrice finit par s'en mettre sous le nez, et s'écarta du cadet pour examiner la scène du crime dont un technicien prenait des photos d'un corps complètement dénudé de vie et de vêtements.

Une jeune femme assise.
Qui avait la vie encore devant soi, en fut brusquement privée.

Les yeux de Sunmi furent écarquillés lorsqu'elle vit que la proie n'avait plus de peau sur le visage ni de scalp pour définir le volume de ses cheveux. Elle n'y voyait que les muscles du crâne, et cela eu le don de la déstabiliser. C'était un portrait assez traumatisant pour ceux qui n'ont jamais vu de macchabée. Ce qui était loin d'être le cas de la jeune femme habituée à voir la sauvagerie de l'Homme, qui ici même fut cible de barbarie.

      Malgré l'aversion qui s'immisçait en elle, cette dernière en reprenant son flegme tenta de continuer son observation. Elle percevait le regard figé de la victime plongé dans un affre brutal, ses orbites étaient dilatés face à la mort qui la malmenait, la mâchoire fut détachée au nombre de coup qu'elle avait sûrement dû recevoir, à cause d'une rage qui se déploya sans fondement sur elle. L'empreinte de ses larmes palpitait encore sous ses paupières, du moins sur le tissu rose de sa figure, et en dépit de l'absence de son épiderme, elle pouvait les sentir, les entendre à travers le temps auquel elle se renvoyait mentalement.

Ses prunelles qui n'exprimeront plus aucune effervescence, étripés d'une quelconque vivacité, lui montraient à quel point sa souffrance fut des plus effroyable. Des mouches étaient venus pondre leurs œufs, déposant leurs larves dans les orifices naturels, annonçant une mort certaine. Plus la noiraude s'en approchait, et plus elle voyait la cruauté s'accentuer. Les bras furent attaché à un des tuyaux en verticale, l'intérieur était lacéré par des traits longs et profonds d'où le sang avait ruisselé tel le fleuve Cocyte du bas monde, manifestant un torrent de douleur.

Elle fut égorgée comme un animal, la sève de vermeil avait afflué jusqu'à la sécher de toute existence, exposant sur son visage l'effroi qu'elle a dû ressentir à l'instant où elle perdit son dernier souffle d'agonie. Des déchirements sur les cuisses ouvraient presque un accès à sa chair, la laissant se vider du liquide écarlate qui convergeait vers un vaste marais l'entourant sous les jambes.

      Malgré les nombreuses brûlures impossibles à déterminer pour le moment, la lieutenante distinguait au milieu de ce déluge de terreur, sur sa poitrine des tétons arrachés, laissant échapper des larmes sanguines sèches ayant coulé le long. La jeune inspectrice ne put garder son sang-froid et ferma les yeux quelques secondes, grimaçant. Elle se rendait compte à quel point elle avait été maltraité et mutilé, au vu de tous les blessures et horreurs que ce corps avait subi.

      En ouvrant les paupières et ravalant son dégoût par ce meurtre, celle-ci porta son attention à la position du cadavre. L'enfoiré semblait vouloir exposer de l'humiliation par ses jambes écartés laissant une vue entre ses cuisses, exhibant sa peau complètement dépourvue d'habits, comme une oeuvre érotique mais dont le mélange était l'abjection. Il voulait assurément rabaisser sa victime en l'affichant avec si peu de pudeur. Comme s'il voulait qu'elle expie ses transgressions face au spectateur en se dévoilant telle que la nature l'a faite.

Sunmi analysait chaque détails possible à décrypter dans le but de profiler l'individu ayant agi avec autant de sadisme. En plissant ses yeux, elle apercevait sur le buste sa peau carbonisée et une signature représentant un sceau étrange. En s'avançant afin de mieux l'identifier, elle comprit par la forme de ce dernier, c'était le même que l'ordure qu'elle traquait depuis un moment.

Si je suis bien le modus operandi, nôtre onzième victime a été tué par l'Exorciseur, confia Jungkook.

      L'Exorciseur, c'était le nom qu'avaient donnés les fédéraux pour définir le genre de crime en série que portait l'individu commettant le même type d'assassinat. Il s'avérait que ces meurtres ont commencé à avoir lieu il y a quatorze ans de ça, des jeunes prostituées et toxicomanes disparaissaient la nuit et leur corps fut abandonné dans des endroits isolés d'une ville, retrouvée mutilé, violenté et parfois même calciné, mais toujours morte. Jusqu'au jour où il disparut de la circulation après avoir buté quelques femmes.

Ce n'est récemment que les crimes ont repris, au début en croyant qu'un novice s'est mit à décimer par pure folie, les détectives finirent par se souvenir - grâce aux archives - que dans le passé, des affaires similaires avaient été menés. Puis ils comprirent simplement que l'Exorciseur avait refait surface, tuant en quelques semaines dix femmes ayant travaillé dans la prostitution. Et visiblement, celle devant qui se tenait Sunmi était la onzième.

Le surnom fut donné au meurtrier à cause des lésions infligés à la victime utilisant une certaine ritualisation pour purifier les femmes de leur péché, à commencer par libérer une grande quantité de sang afin d'extérioriser l'impureté en elles vers l'extérieur. Avant de retirer la peau de leur visage, avec certainement l'objectif de compliquer leur identification, tout en les nettoyant de leur défectuosité dont elles n'arrivaient pas à faire face. Pour finir par brûler le milieu de leur poitrine dans le but d'épurer leur coeur qu'il scellait avec une marque, une contusion produite par le feu. C'était en quelque sorte l'hypothèse qu'avait avancé la lieutenante Lee et l'inspecteur Jeon en rapport avec les crimes et la façon d'opérer du criminel.

Elle a plusieurs marques étranges sur le corps.

Elle montra à Jungkook du doigt en le faisant circuler vers d'autres zones.

Ça ressemble à des brûlures, elles ne sont pas symétriques ou appliquées avec un certain soin comme le sceau sur la poitrine, remarqua le cadet. J'ai l'impression que c'était fait dans le tas, un coup de folie.
Peut-être que l'Exorciseur n'a pas su contrôler sa colère et s'est mis à lui jeter des choses brûlantes ? supposa le troisième flic.

Le médecin légiste ayant environs la quarantaine, arriva enfin. Il déposa au sol tout son arsenal dans le but de commencer à examiner chaque détails du cadavre. Jungkook qui respirait ce sentiment de dégoût, tenta de garder son professionnalisme, en essayant de rester de marbre. En voyant la cruauté esquissée de chair et d'os, il se disait que même lui avait bien plus de clémence envers ses ennemis ou ceux qu'il méprisait. Parfois, ce travail le faisait se remettre en question, mais souvent les vices de l'être humain pouvait pousser un autre à succomber à ses abominations, tenter d'agir comme si rien ne pouvait l'arrêter.

Car le tueur en série se délectait lors de ses lapidations, il nageait en plein fantasme quand ses mains oeuvraient dans un but étant propre à son esprit, sans se faire choper. Pour ces personnes dont la moralité n'avaient plus aucun sens, l'horreur n'était que symbole de jouissance. Avoir le contrôle sur une vie, qu'elle dépende de celui qui la manipule dans l'intention d'exercer ses plus effroyables saisissements. Semblable à contrôler les événements dont disposait le destin, ça les rendait dingue et toujours insatisfait. C'est pourquoi il pouvait faire de plus en plus de victime pour atteindre son apogée qui le laissera toujours sur sa faim.

Et cette espèce que Sunmi et Jungkook traquaient n'avait rien d'un tueur ordinaire. Ce fut le cauchemar que le peuple n'avait jamais vu encore.



Commissariat de police de Séoul
      Lieu, Gangnam


La Lieutenante Lee Sunmi avait fait appel à quelques uns de ses collègues pour enquêter sur ces meurtres en série, ces derniers se regroupaient dans une salle de réunion afin de commencer à faire le point sur tout ce qu'ils ont acquis ces dernières semaines.

Il semblerait que le tueur s'acharne de plus en plus à chaque fois qu'il fait une nouvelle victime, confia Sunmi. On dirait que plus il tue, et plus la rage qui le regorge se déchaîne sur ces pauvres femmes.
À votre avis, qu'est-ce qui a déclenché cette fureur dont il fait preuve, jeta l'inspecteur Lim un coup d'oeil malaisant vers les photos du cadavre, sur ces femmes ?

La lieutenante se tourna vers son disciple Jungkook, afin de voir s'il avait bien fait ses devoirs.

De mon point de vue, sa colère s'est intensifiée par un élément déclencheur provenant peut-être bien de l'extérieur, commença le jeune homme. Je crois qu'il s'est passé quelque chose dans sa vie privée qu'il fait extérioriser sa rage sur ses victimes. S'il déverse autant de coup, c'est que ces femmes ont osés faire un truc qui lui a déplu, peut-être dis ou même bouger un cils, cela a pu le frustrer car il ne supporte pas de perdre le contrôle. C'est lui le maître de la scène, c'est lui qui décide si elles ont voix au chapitre.

Les murmures se répandaient en chaine.

Et quel est le profil de l'Exorciseur ? demanda un autre des détectives.
Si on suit le schéma de ses actions, à commencé par le kidnapping de ses victimes, commença Sunmi en bougeant vers un tableau, c'est à peu près un homme à la carrure svelte mais robuste qui lui permet justement d'attraper ses proies avec une force athlétique. Il doit faire environ un mètre quatre-vingt, et avoir entre trente et trente cinq ans. Il a supposément des notions chirurgicales et biochimiques. Puisqu'il mutile les femmes de manière très propre d'après le rapport de l'autopsie, carbonisant leur poitrine par un produit chimique.

Jungkook qui s'était levé pour observer les photos de toutes les victimes fit attention à chaque détails.

Notre homme est quelqu'un qui est incapable de contenir ses pulsions, il ajouta en pointant les blessures, d'après son acharnement qui évolue sur ses victimes, il bougea son doigt sur le tableau, il agit avant de réfléchir, mais ce n'est pas pour autant qu'il est bête. Au contraire, il peut commettre des actes de violence sur le vif mais il prend toutes les précautions de préparer son terrain avant d'enlever les jeunes femmes et les lieux qui lui servent de sanctuaire pour les purifier de leur péché. C'est un tueur compulsif qui se nourrit de l'horreur. Il apprécie énormément de voir ses victimes le supplier et hurler, sinon il ne mettrait pas en œuvre toute cette procédure pour les exorciser. Il veut qu'elles regrettent leur crime.
Quel crime elles ont commis d'après toi ? demanda Sunmi.

Le jeune homme se tourna vers eux, en les observant chacun leur tour.

Le fait de se prostituée, c'est un crime qu'il démontre justement en mettant chacune de ses victimes dans cette position où il entrouvre leur cuisse pour les humilier et leur rappeler pourquoi elles ont été choisi. En lacérant leur membre, il tient non seulement à les vider de leur sang, mais de drainer d'une certaine manière la saleté qu'elles avaient en elles. Puis en y pensant, j'ai l'impression que toute cette ritualisation pourrait avoir un lien avec des traumatismes qui lui sont personnels, c'est pourquoi il choisit que des prostituées qu'il veut purifier ? Peut-être que c'est même associé à son développement identitaire à l'âge infantile et sa mère ? il réfléchit à haute voix. Car souvent, les crimes dans ce genre ont un rapport avec un passé sur lequel ils aimeraient avoir tout le pouvoir de modifier.
C'est une théorie assez intéressante et qui pourrait tenir la route, pas mal inspecteur Jeon, le complimenta Sunmi. Il faut prendre en compte tous les éléments afin de mieux pouvoir le profiler et trier les suspects.

Ils continuèrent tous de rassembler des informations entre soi, avant de finir par se disperser vers divers tâches qu'on leur avait assigné.

PLUS TARD.
Une silhouette imposait sa présence dans le décor maussade des couloirs du département fédéral. Ce fut un individu qui peignait l'ambiance de son aura siphonné et séductrice. Il était vêtu d'une veste en cuir et des vêtements noirs, accompagnés d'une touffe au teint de jais qui soulignait les courbes de son visage. Les regards étrangers tombaient sur son physique, et son sourire hasardeux rendait curieux les plus naïfs. L'homme scrutait l'ensemble des éléments se présentant à sa vue. En lisant les indications sur les panneaux, il retrouvait enfin la pièce qu'il rejoignait avec une légère hâte. Dès son entrée, le personnel de la section criminelle se hissait de leur confort pour accueillir inconsciemment celui qui allait les rendre bientôt fou.

      Il était l'espèce qui diffusait à travers les individus, étant sous son autorité, le malheur, la dépendance de l'adrénaline intellectuelle, les délits de la tentation. Inspirant à chaque être humain à regretter certains actes, et d'autres à en prendre de manière totalement délibérée un pur plaisir. Un rictus parcourait ses chairs rosées, il se tint là en dégustant l'excitation qui coudoyait son esprit. Une nouvelle expérience enjoliverait ses journées, malgré l'irritation de faire partie de ces troupeaux indécis, il comptait s'enivrer pleinement d'un peu de distraction en attendant que son radar repère la race dont il était à la recherche :

      Le Dieu de l'ivresse et de la folie.

      ㅡ Bonjour, lâcha-t-il avec un large sourire.
      ㅡ Bonjour, vous avez besoin d'aide ? s'intéressa une officière de police.
      ㅡ De l'aide ? Non j'crois que VOUS en avez besoin.

      La jeune femme légèrement perdue regarda autour de soi, ses collègues commençaient à cogiter face à ce nouveau personnage.

      ㅡ Jeune homme, qui êtes-vous ? demanda un enquêteur.
      ㅡ Oh.

Il afficha une expression exagérée de surprise, avant de fouiller ses poches car il avait oublié de prendre son badge à l'accueil.

Vous n'avez pas été prévenu de ma venue ? il se désigna du doigt.

     Ils se regardaient tous, cherchant une réponse à travers les expressions, afin de comprendre la raison de sa présence quand soudain, quelqu'un se rappela.

      ㅡ V-Vous êtes le lieutenant transféré de la NIS ( Service de Renseignement National équivalent au FBI ) non ? s'empressa de dire un jeune officier.

      L'homme se dirigea vers une table pour monter dessus, avalant une cacahuète qu'il attrapa avec sa bouche au vol. Les autres furent offusqués de son comportement, tandis que Jungkook qui vint d'arriver en posant un dossier sur un bureau, croisa ses bras, arquant un sourcil face à cet homme.

      ㅡ Je m'excuse de mon impolitesse. J'aurai dû me présenter de suite. Je m'appelle Hong Ryun, mais on me surnomme dans ce milieu, le Chacal Noir, autrement dit...

      HONG RYUN • code 𝐀𝐍𝐔𝐁𝐈𝐒
      STATUT | Agent de police.
      Cet homme était le fragment extorqué des catacombes égyptiennes, flambant tel un soleil à la seule exposition, tranchant tel le khépesh du pharaon en temps de guerre. Il était le contraire de la bonté. Impétueux par moment et délibérément aride, il pouvait facilement se débarrasser de ses sentiments. Il était doté d'inclinaisons à jouer avec ses prochains. Les tortures n'étaient pas son passe-temps de plaisir, c'était énerver les autres qui refaisait sa journée. Libertin de nature, comme un auteur, il s'inspirait de nouvelles venues pour construire des contextes mettant à l'épreuve ses propres compétences comme la vie des autres.

Par ennui, il était capable de chicaner des propos de manière à outrancier les récits, déclenchant une troisième guerre mondiale. Le sourire sournois ne quittait presque jamais ses lèvres, et le sarcasme se suivait toujours dans ses bohèmes. Il était un Dieu égyptien, ceux des damnés, dont le sort n'était connu que de lui-même. Et le monde de la justice avait ouï dire que ses méthodes d'arrestations, dont le taux serait de 80% pour le démantèlement des bandes organisées, n'étaient pas spécialement agréables à vivre. C'était une grosse bête affamé qui ne suivait pas les protocoles de bonne conduite. Gare à celui qui deviendra sa cible, il pourrait y perdre sa dignité.

Et je suis vôtre nouveau Capitaine. À partir de maintenant, c'est moi qui va diriger toutes les opérations concernant les démantèlement des grandes organisations criminelles de Séoul.

      Les chuchotements devinrent plus fort, les tons de stupéfaction se propagèrent, alors qu'il mâchait ses graines, le sourire en coin qui en disait bien plus long. Il semblait trop jeune pour être le capitaine, la trentaine minimum, mais si leur supérieur l'avait engagé d'un autre département aussi connu que le NIS, c'est qu'il avait beaucoup de valeur et qu'il était très compétent dans son domaine.

      ㅡ Ma collègue la Lieutenante Lee Sunmi semble avoir des difficultés, il marcha sur la longueur de la table. Elle se précipite à capturer les petits poissons afin d'atteindre les requins. Cependant ça ne fait pas avancer les choses, ça nous fait perdre du temps. Énormément de temps, ce qui fait augmenter le taux de crime et une dégradation d'un grand nombre de vies. La ville ne cessera de s'intoxiquer si on laisse des ordures traîner dans le coin sans rien y faire.

Il se tourna vers eux, les désignant tous du doigt.

C'est pourquoi, on va râteler tout Séoul, toutes les rues, tous les quartiers, toutes les pistes d'atterrissages, les ports. Nous passerons la métropole au peigne fin et vous enfermerez tous ceux qui vous paraîtront suspects, et tenteront de faire obstruction à la justice.

      Jungkook voyait des étincelles dans les yeux de ses collègues, ce type commençait à leur donner de l'espoir, ce qui n'était pas bon pour eux.

C'est fini l'époque où nous devons suivre à la règle ces droits que peuvent avoir des foutus criminels. À quoi elles servent si ce n'est que leur permettre de continuer à engendrer le massacre ? Ils se permettent de rire face à l'impuissance des fédéraux qui parlent aux noms des lois dont ils se servent pour nous contrer, continuant de commettre des délits abominables. Nôtre méthode doit évoluer. Elle doit être plus drastique afin qu'ils aient peurs mêmes de sortir de leur trou. Qu'ils tremblent à la vue d'un flic.
Ouais ! lancèrent plusieurs.
On purifiera notre ville de ces infectes bêtes, afin que nos familles et nos amis, puissent enfin se sentir en sécurité dehors, sans à craindre de subir la cruauté dont font preuves ces rats.

Beaucoup applaudirent pour cette mise en scène, en partageant leur avis empestant de réciprocité.

      ㅡ Et nous commencerons par éradiquer tous ceux qui se mettront sur notre chemin, en couvrant les trois clans les plus célèbres de Séoul. L'Empire l'un des gangs les plus important de la pègre. Le Cobra qui a atteint récemment un niveau élevé de crime, et le meilleur pour la fin, il sourit d'excitation, Le Golden Imperial, le réseau fantôme improbable à trouver mais pas impossible.

      C'était loin de plaire à Jungkook qui voyait dans le sourire de ce gars, un manque cruel d'empathie. Son seul but était la chasse aux sorcières. Et pour cela, tous les méthodes semblaient être permis. Il avait déjà entendu parler de ce mec, franchissant certaines limites pour arriver à ses objectifs. C'était comme la mort en personne, venue chercher les damnés qu'il emmènera en enfer personnellement. Un chacal prêt à l'assaut, déchiquetant ceux qui se mettent en travers de ses ambitions, sans une once de regret.

      ㅡ Mon objectif est clair, si je veux coffrer des enculés, je dois faire bouger les choses, c'est à dire, agir comme un enculé. Et afin d'augmenter le taux de réussite, je vais devoir prendre des mesures assez radicales.
      ㅡ Comme quoi ? demanda Jungkook.

Il sauta de la table pour atterrir au sol, avant de souffler.

      ㅡ Virer tous ceux qui ne parviendront pas à capturer mon gibier.

      Il haussa les sourcils, avant de sourire malicieusement. Le brouhaha foisonna dans une grande ampleur et le mécontentement se répandit vite. Aucun d'eux n'était d'accord avec ces mesures mais ça ne semblait pas affecter le nouveau.

      ㅡ Alors, je vous souhaite à tous, bonne chance à cet enfer qui va commencer. Car à partir d'aujourd'hui, personne ne soufflera, tant qu'on aura pas détruit ne serait-ce qu'une partie de cet iceberg qu'est la pègre de cette agglomération.

Et derrière lui, Hong Ryun laissa une tumulte qui allait bientôt engendrer la folie au sein du département. Que cela soit bien ou mauvais, lui seul savait comment toute cette situation allait se retourner. Car désormais, cet homme comptait jouer à un jeu bien amusant.

Jungkook expira en voyant tout ce remue méninges. Il fallait prévenir son supérieur des dernières nouvelles.

Inspecteur Jeon ? l'appela quelqu'un au dos.
Oui ? il se retourna.
Le médecin légiste Kang Seulgi m'a demandé que vous la rejoigniez.

Le jeune homme inclina une fois la tête avant de se précipiter à marcher dans le couloir pour ne pas rater l'ascenseur qui commença à fermer ses portes. Avant que cela ne se produise, il accourût rapidement, étant à deux doigts d'échouer, sauf que quelqu'un interposa sa main contre une côté de l'entrée. La main du flic fut posé sur l'autre sens, il croisa le regard de celui qui eut la politesse de l'attendre. Et étrangement, le noiraude sentit des frissons parcourir sa nuque au contact des prunelles sombres qu'ils venaient de percuter de sa vue.

Tu montes ? il demanda en arquant un sourcil.

Jungkook tilta de sa position inactive, et se dépêcha d'entrer, en se mettant derrière le nouveau capitaine qui semblait vouloir secouer tout le département. Une fois que l'engin démarra, il tenta de rester calme, analysant de derrière ce personnage un peu étrange. Il semblait écrire quelque chose sur son téléphone, malheureusement il n'arrivait pas à voir quoi, mais visiblement, le type harcela de messages la personne à l'autre bout du réseau. Et quand il éteint brusquement l'écran, le flic détourna le regard.

Ryun vit à travers le reflet de son portable, l'inspecteur dans son dos qui fixait les portes. Un malin sourire s'incrusta sur ses lèvres, il rangea son mobile, fourrant ses mains dans ses poches.

Tu es Jeon Jungkook non ? il demanda sans se retourner.
Comment vous...
Je me suis renseigné sur les personnes avec qui je vais travailler, il se tourna vers lui. Il me semble que tu enquêtes sur des meurtres en série ? Un cas assez particulier d'après les rapports.
Vous vous intéressez à ce cas ?
Oui, étant donné que maintenant, je supervise toutes les enquêtes en cours. Alors si tu as besoin d'aide, il posa sa main sur son épaule, j'espère que tu sauras gérer comme un grand. J'ai pas besoin d'incompétent qu'on doit tenir par la main.

Au contact de sa main, Jungkook sentit ses poils s'hérisser comme jamais, il avait la paume assez solide au point de saisir l'intensité de son poids. Il pouvait presque sentir ses doigts s'enfoncer dans ses os. Et son sourire fut similaire à une personne qu'il connaissait très bien, ce même air loufoque et intrépide. Lorsque les portes s'ouvrirent, le noiraud n'hésita pas à retirer sa main en s'inclinant rapidement, avant de quitter l'ascenseur pour se dépêcher de parcourir le couloir, sans même lui jeter un regard. Il avait étrangement froid dans le dos, comme si des yeux transperçaient son échine, au vu de le maudire.


      Lieu, Le Velours.

      Irene faisait glisser son doigt sur le pavé tactile de son ordinateur portable afin d'ouvrir un fichier où un enregistrement en direct fut exposé. Elle s'était assurée de placer les caméras de surveillances dans chaque pièce de son établissement. Bien évidemment à l'insu des clients, qui pensaient qu'elle avait suffisamment d'honneur, pour ne pas épier le linge sale que pourraient apporter ces derniers. Ce n'est pas que la dominatrice voulait se rincer l'oeil dans le but d'émoustiller sa libido, ou de vendre le contenu et augmenter ses revenus. Mais pour pouvoir surveiller ceux qui oseraient enfreindre les règles qu'elle avait sciemment fait instauré dans son business.

Certes elle fut loin d'être irréprochable de quoi la dépravation ferait elle-même ses éloges, mais cette dernière se souciait de toutes celles engagées dans ses locaux. Car sous sa protection, elles craindraient moins la violence de l'Homme faisant du bruit sur leur os, et l'animosité de leur voix résonnant en écho sur leur peau, dénigrant la valeur de leur identité. De faire de ces créatures le tombeau de leur secret.

      La propriétaire du Velvet n'avait pas eu cette chance, d'être prise sous l'aile d'une personne qui sauraient lui éviter de briser son âme meurtri par l'horreur, désormais éparpillée en morceau dans un vaste désert emporté par le sable. Car oui, elle n'en possédait que des bribes dont le passé les avait maintenant emporté.

      Elle s'enfonça dans son siège en observant un acte sexuel se produire sous ses yeux. Ce genre de scène la fit replonger dans un état second, où son ancienne vie des plus humiliante et sordide rattrapa son présent chaotique. Et sa conscience fit ressurgir les sentiments de dégoût qu'elle éprouvait à son égard. C'est comme se flageller de son propre gré pour ne pas oublier pourquoi tout ça avait commencé et dans quel but. Parce que rien ne se produisait sans que derrière une raison y soit cachée.

      Et ces ignorants qui venaient déverser leur billet souillé par la répugnance de leur fantasme, étaient tellement vulnérables face à la séduction qu'une femme pouvait exercer sur eux. Elle avait juste besoin de montrer un peu de sa peau pour que les mâles se mettent à dresser leur animal pour partir à la conquête du zénith. Des dresseurs souvent pathétique cela dit, qu'elle en plaignait celles qui devaient s'ennuyer intérieurement à les stimuler.

      ㅡ Tu devrais arrêter d'espionner le sénateur Won en plein dans son intimé, se faufila Joy dans son dos, ce n'est pas sain pour tes yeux.
      ㅡ Qui aurait cru qu'il aimait la sodomie, elle ferma la fenêtre, lui qui fait preuve de machisme et d'homophobie. Tu vois ce qu'on peut découvrir même sur ceux qu'on croit être des mâles alphas ?
      ㅡ Tu vas utiliser ce secret pour influencer ses décisions ? elle lui massa les épaules.
      ㅡ Devrais-je ?

Se demanda Irene en fermant les paupières pour savourer ce confort.

J'épouserai bien tes mains, elles savent toujours ce dont j'ai besoin.

     Joy se pencha vers ses lèvres, les effleurant de son souffle, la panthère noire l'attira vers soi pour la faire asseoir sur ses cuisses, mais celle-ci résista.

      ㅡ Tu te souviens de nôtre règle ? Pas de sexe entre les membres du Velvet.
Qui a créé cette stupide règle, grogna Irene.
Toi, elle se moqua.
Je vais la retirer.

La plus jeune la fixa en fronçant les sourcils, se souvenant d'une chose.

Pourquoi tu as brisé cette règle avec Lys?
Tu ne comprendras pas, soupira Irene en renversant sa tête, j'adorai sa témérité, malgré son air d'agneau, je voyais en elle du potentiel. C'était une petite aristocrate, les filles dans son genre, elle se mord la lèvre, elles sont plus embrasante au lit qu'elles ne semblent le montrer.

      Joy leva les yeux au ciel, elle n'était pas spécialement intéressée par les histoires de cul. Ce qu'elle aimait c'était les chiffres d'affaires fructueux.

      ㅡ Tu t'occupes du Velours en mon absence ?
Où est-ce que tu vas ?
J'ai un rendez-vous, elle alla vers son dressing.
Avec Namjoon ?
Non, la noiraude se changea.

      La jeune femme qui s'occupait de tous les problèmes administratifs de la leader du Velvet fut surprise de savoir qu'elle voyait quelqu'un en dehors de Namjoon. Bien que leur relation restait totalement libre et que la toxicité de leur lien perdurait depuis des années, elle ne l'avait jamais vu apprécier quelqu'un au point d'aller à des rencards.

      ㅡ C'est quelqu'un que je connais ? insista-t-elle.
      ㅡ L'inspectrice Lee Sunmi.
      ㅡ Quoi ?! s'écria-t-elle. J'croyais que tu préférais éviter de te mêler-
      ㅡ Comme on dit, sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis.
      ㅡ Depuis combien de temps ça dure ? Namjoon est au courant ?
Tu crois que je ferais quoi que ce soit sans qu'il en soit mis au courant ? elle s'agaça.
C'est du sérieux avec elle ?

Irene vit à quel point son bras droit était anxieuse à ce sujet, car c'était vraiment très risqué de se frotter à une fédérale surtout celle qui pourrait l'arrêter sans même se soucier des sentiments éprouvés à son égard. Des rumeurs couraient comme quoi l'inspectrice Lee Sunmi avait eu une relation avec quelqu'un qu'elle a séquestré en prison malgré l'avoir aimé. Pour quel crime ? L'escroquerie. Alors que la déesse du temple de la luxure a bien commis pire comme délit.

      ㅡ Je cherche toujours des avantages prometteurs. L'inspectrice en fait justement partie. Ça ne fait que quelques semaines qu'on se fréquente si on peut dire ça. Puisqu'elle s'évertue à attraper Namjoon, elle n'a pas le temps de prendre des congés. Cette femme ne dort jamais on dirait, elle alla prendre son sac.
      ㅡ C'est lui qui t'as dit de baiser avec elle ? Joy s'énerva.
      ㅡ Le jour où Namjoon m'ordonnera de baiser quelqu'un contre ma volonté...

Elle se tourna vers sa subordonnée.

Ce jour sera son dernier, claqua Irene de la langue. Maintenant va reprendre tes occupations, tu sembles avoir du temps libre à dépenser pour juger mes actions, elle fit un mouvement de tête.

      Joy crispa sa main, le ton de sa patronne insinuait qu'elle ne devait pas se mêler de ses ambitions.

     Avec Irene, ne jamais perdre de vue la place qu'on occupe, même si elle peut être quelqu'un de solidaire et agréable, c'est une femme qui peut fracasser le crâne de celui qui ose remettre en question ses décisions, et étaler sa cervelle sur la table, ou d'arracher les testicules et les accrocher à un tableau de bord, comme leçon. Il faut bien mettre de l'ordre et faire preuve d'autorité en incluant la crainte dans ce milieu.

     Son bras droit se rua vers l'aile regroupant les danseuses du cabaret, afin d'exposer son mécontentement à une collègue, comme elle avait l'habitude de faire pendant que la patronne s'amusait. Celle-ci déambula les escaliers et pris place sur une chaise en croisant les bras et soufflant du nez, attirant ainsi l'attention de son ami.

     ㅡ C'est encore Irene qui t'a dit d'aller te faire voir ? haussa la membre un sourcil.
     ㅡ Irene est étrange ces derniers temps. Elle en a pris des risques dans sa vie, mais cette fois c'est différent.
En quoi ?

Joy la regarda quelques secondes, elle ne pouvait pas révéler ses angoisses à tout le monde ici, puisqu'elle ignorait qui travaillait encore pour Namjoon et irait balancer leur soucis à ce dernier. Comme l'avait fait Yerim dans le passé.

Au fait, où est Yerim ? elle demanda.
Euh, je crois qu'elle, essaya-t-elle de trouver une excuse. Elle a chopé la diarrhée-
Elle l'avait chopé la semaine dernière et le semaine d'avant et y a un mois, fut méfiante Joy, c'est son cycle mensuelle d'avoir la chiasse on dirait, elle bondit. Où est cette salope ?

La jeune femme quitta la salle de spectacle pour retrouver la danseuse vedette de leur cabaret. Elle était convoitée par le public pour sa jeunesse, sa beauté et surtout ses agréables formes à regarder. Mais cette petite peste comme la traitait Joy, avait la mauvaise habitude de disparaître tel un caméléon sans même recevoir l'autorisation de cette dernière pour retrouver la ville et y faire ce que bon lui semblait. Peut-être même qu'elle est allée voir le leader de l'Empire pour lui faire ses rapports du mois. Car c'était le pion de Zeus qu'il a lui-même choisi et introduit chez son amante, la panthère noire.

      Ayant parcourut tout le bâtiment, la présence de la demoiselle ne figurait pas. Elle soupira en essayant de la joindre par téléphone, les coups de fils se faisaient rompre, comme si quelqu'un raccrochait sciemment. Énervée, la coréenne alla dans le bureau d'Irene, avec l'intention de faire morfler leur cadette. Lorsqu'elle entra dans la pièce servant de refuge à sa patronne, elle y aperçut Jungkook, siégeant sur une chaise, les pieds croisés, posés sur la table avec insolence.

Tu as une seconde pour virer tes pieds, sinon j'ferai frire tes cuisses de poulet pour nourrir mon chien, elle le menaça.
Arrête d'imiter ta boss, t'as pas de personnalité ou quoi ? À vouloir faire tout ce qu'elle fait, jusqu'à parler comme elle.
Et toi tu devrais peut-être arrêter de sortir ta langue comme un bon toutou à la vue de Taehyung. C'est pas toi qui le vénère au point de vouloir lui ressembler ?

Elle poussa ses pieds au sol, Jungkook sentit le poids de ces derniers le rencontrer.

Il y a une différence entre vénérer quelqu'un et vouloir ressembler à quelqu'un.
      ㅡ Qu'est-ce que tu es venu faire ici ? elle soupira.
      ㅡ Où est ta patronne ? J'ai besoin de lui parler, et pas à sa pâle copie.

      Il fit un mouvement de balayage près de son propre visage avant de la désigner. Joy crispait ses dents, elle pouvait facilement sortir de ses gonds contrairement à celle pour qui elle bossait. Irene lui avait appris que si elle voulait se faire respecter, elle devait savoir parler avec retenue et sourire face aux insultes comme si ses paroles n'avaient aucune valeur, car ça avait le don d'énerver l'opposant.

      ㅡ Bon la mascotte de l'Empire, ici c'est la cours des grands, Irene n'a pas l'intention de perdre son temps avec un clebs.
Tu rages parce que j'ai touché un point sensible ? il sourit mesquinement.
Non, même si je n'ai pas à me justifier, vouloir être comme Irene et tenter de lui ressembler prouve encore plus à quel point c'est une icône. Alors que cela soit vrai ou non, pour moi c'est un honneur de lui servir et apprendre d'elle.

Jungkook fit une moue, peu réjouie d'entendre l'affirmation de ses mots. Il avait envie de la provoquer encore un peu, mais ça devenait ennuyant. Vivement que Lys revienne, il aimait plus se confronter à elle et la faire chier que cette vipère insipide.

Bref. J'suis là pour vous prévenir d'un truc grave, il reprit son sérieux. Je suis en ce moment sur une affaire assez glauque. Seulgi a reçu plusieurs cadavres en deux mois. Elle a fait des autopsies pas très joyeux à regarder. Toutes les victimes sont des femmes qui bossaient en tant que putes.
Tu peux aussi être plus délicat.

      Elle s'assit sur le bord du bureau en croisant les bras, le coréen attrapa un verre pour se servir de l'alcool, elle tapa le dos de sa main pour l'en empêcher.

      ㅡ Sois plus respectable et dis une fille de joie ou une prostituée, au moins pour honneur leur mémoire d'avoir été victime. Elles étaient des humaines elles aussi.
Mais quelle différence ça peut faire, c'est juste un putain de synonyme, il fronça le front. Et puis, c'est pas un peu ironique, celles qui bossent chez vous sont pas moins des victimes de trafics, il la nargua. Comme on dit, c'est l'hôpital qui se fout de la charité.

Des foudres passaient entre eux deux, c'était clair comme de l'eau de roche qu'ils ne se sont jamais appréciés, et ce n'est pas près d'arriver de si tôt.

Bref, d'après les traces d'abus et de violence, il reprit nonchalamment, on pourrait déduire que ce sont des meurtres prémédités. On a trouvé sur chaque cadavre, cette même façon de tuer, en traçant un trait profond sur chaque membre du corps de la victime, afin qu'elle se vide lentement de son sang. On voit même leur artère sortir. Il leur arrache le visage et les tétons, avant d'exposer leur entrejambe pour les humilier du fait qu'elle se prostitue. On présume que c'est l'Exorciseur derrière ces crimes. Et qu'il voulait assurément que ces personnes languissent dans d'atroces souffrances.

Joy horrifié par ses paroles, tenta de reprendre son souffle, réfléchissant : toutes les victimes vendaient leur corps pour de l'argent ou du moins devaient se prostituer que cela soit avec consentement ou non. Ce qui veut dire que la personne ne s'attaquait qu'à ce genre d'individus. Et que tout cet établissement en était majoritairement regorgé. Une pensée furtive l'avait frôlé, Yerim ne répondait pas à ses appels, d'habitude elle laisse un message arrogant.

Si je suis plusieurs hypothèses d'après les maigres éléments que je dispose, il aurait peut-être un mobile. Je pense que cette personne avait eu un traumatisme qui fait qu'il tue toutes les prostituées qu'il repère. Soit, c'est un extrémiste d'une secte qui croit qu'il faut purifier le monde de la débauche. Ou alors c'est un détraqué qui aime juste prendre plaisir à les torturer et les buter.
Et pourquoi tu m'en parles ? Ça ne serait pas parce que tu t'inquiètes pour nous quand même ?

Il roula des yeux.

Je m'inquiète pour ma queue, elle ne pourra plus apprécier le luxe de vos services si vous veniez à crever. Ça serait dommage de l'en priver.

Jungkook afficha un rictus rapide. La jeune femme arqua un sourcil, éreintée par ce gars qui ne changera sûrement jamais de comportement.

Je t'en parle car on a découvert que le meurtrier a massacré plusieurs putes déjà. La dernière victime qui a eu le malheur de tomber sur lui et que Seulgi vient d'autopsier, elle taffait chez vous.
      ㅡ Attends, fronça-t-elle les sourcils. L'une des nôtres ? elle fut toute pâle, qui c'était ?

      Elle s'inquiéta subitement que les traits de son visage se déformèrent de peur, Jungkook avait remarqué cette expression de crainte.

      ㅡ Une certaine Joo Eun-Ji.

      Malgré le fait qu'elle soit désolée pour cette fille qu'elle connaissait en tant que prostitué agaçante, elle avait ressenti un certain soulagement que ça ne soit pas Yerim. Même si cette fille était une tête brûlée, arrogante qui bouleversait le silence, elle ne la voulait pas pour autant morte. Tout le monde s'était habitué à son enthousiasme, à sa façon à elle d'entretenir la bonne humeur des autres, agrémentant les spectacles. Elle était l'une des membres du Velvet.

      ㅡ Donc si on suit le parcours de ce détraqué, et qu'il a déjà assassiné une de nos filles, ça veut dire que le Velours est devenu sa nouvelle cible ?
      ㅡ C'est bien ce que je pense. En fait, puisque vôtre business est illégale, la police ne sait pas encore quel est le prochain objectif du tueur en série. Du moins je suppose que le Velvet pourrait l'être mais comme les fédéraux n'arrivent pas à vous coffrer, il sera difficile pour eux d'empêcher ce malade, car on ne connaît pas son identité.

Joy se leva de la table pour commencer à faire les cents pas. Ils avaient peut-être des agents de sécurités, ils ne suffiraient pas pour protéger tout le monde. Il fallait prévenir Irene impérativement sur ce qui commençait à se tramer sous leur nez.

Néanmoins, rajouta Jungkook, Namjoon et Irene forment une alliance comme partenaire de business, donc vous êtes sous nôtre protection. Nous vous offrirons une bonne poignée d'hommes pour les disperser autour de vôtre établissement comme convenu dans le contrat. On veillera de choper cet enculé et charger son fion de vos jouets, il sourit.
      ㅡ Tu arrives encore à plaisanter alors qu'un taré rode dehors ! elle s'ahurit.
Faut bien détendre l'atmosphère, tu pisses la trouille.

Elle soupira d'agacement en prenant son portable pour appeler Irene. Celle-ci ne répondait pas. Puis elle tenta de contacter encore une fois leur cadette.

      ㅡ Par ailleurs c'est bientôt la réunion de tous les chefs des clans.
Tu crois que je ne le sais pas ?! elle s'énerva, se mordant l'ongle d'angoisse.
Je savais que tu es la trouillarde de vôtre bande, mais là j'en ai presque honte.
J'angoisse parce qu'on sait rien sur ce fou qui court après toutes les prostituées. Et en plus Yerim ne répond pas non plus à mes coups de fils. J'ai peur qu'il lui soit déjà arriver quelque chose.
Yerim ?

Il fixa un point, tentant de se souvenir de son visage.

C'est la minette qui bossait en agent double pour Nam avant de se faire choper non ?
Tu as dit que étant donné que nos deux organisations collaborent, vous ferez le nécessaire pour nous protéger et nous offrir tout ce qu'il faut ?
Ce sont les mots de Namjoon. Pas les miens. Honnêtement, si ça ne tenait qu'à moi, j'me foutrai de votre sort, il sifflota.
Ouais mais t'es dans l'obligation de nous fournir de l'aide non ? Sinon, ton radis ne pourra pas profiter de nos service.

Joy haussa un sourcil en affichant une fausse moue, pour le soûler. Jungkook crispa sa mâchoire, cette histoire de radis s'est un peu trop longtemps étendue à son avis. Celui ou celle qui avait fait courir cette calomnie infondée allait se faire défoncer sans vergogne et retenue.

Tu es le traqueur de la bande, tu retrouves n'importe qui de n'importe quel trou. Donc, si j'te demande de retrouver Yerim. Tu dois effectuer ce service conformément au pacte ?

Après sa moquerie, elle pouvait toujours rêver qu'il lui offre sa coopération.

Je refuse que mon temps soit gaspiller pour une gonzesse, il alla partir.
Tu ne veux vraiment pas que je remonte ça jusqu'à ton chef ? elle se plaça devant lui. Parce que d'après les dernières nouvelles, si Yerim n'était pas douée dans ce qu'elle fait, Namjoon ne l'aurait jamais engagé. Et on sait tous les deux qu'elle bosse toujours pour lui car elle est efficace et discrète, elle croisa les bras.

Le flic se mordit la lèvre et renversa sa tête d'irritation, les mains dans les poches, il finit par se gratter l'arrière de son crâne avec fureur.

      ㅡ Putain, si tu savais comment tu me fais chier à en crever, il râla.
      ㅡ Y a t-il quelqu'un que t'apprécie dans ce monde de toute façon, elle grimaça.
      ㅡ Ouais, moi, il se pointa du bout des doigts.

      Tout le monde savait que Jungkook n'affectionnait vraiment personne, en dépit qu'il voue du respect pour Taehyung tout comme pour les autres péchés, jamais personne n'a vraiment pu cerner ses affinités. C'était vraiment quelqu'un d'insensible à leur yeux et Orgueilleux, tel le péché qui le définit.

Bon, depuis quand elle a disparu ?
Je ne l'ai pas vu depuis ce matin, elle a l'habitude d'écrire un message pour dire qu'elle reviendra une fois ses tâches accomplis. Mais cette fois, rien. Aucune nouvelle. Et puis avec cette histoire de tueur en série, on sait jamais.
      ㅡ J'ai besoin de voir les vidéos de surveillance. Et passe son numéro, j'vais essayer de pister sa localisation ou du moins le dernier lieu où elle avait été.

      Joy lui tendit son portable, il nota se dernier sur le sien, avant de le ranger.

      ㅡ Espère pas trop la revoir, si l'Exorciseur en a fait sa proie, avait-il dit avant de s'en aller mener son enquête.

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Jungkook qui va mener une enquête privée pour retrouver Yerim ? Ça annonce pas mal de chose huhu

Et un new personnage qui va faire beaucoup de bruit par-ci et par-là

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