Let It Snow | 3
| Oh, the weather outside is frightful
But the fire is so delightful
And since we've no place to go
Let it snow! Let it snow! Let it snow! |
Deux jours s'étaient écoulés depuis la rencontre entre Grace et Evan. Ce dernier avait admiré avec plaisir les étoiles depuis le jardin de sa nouvelle amie, qui lui avait présenté une ou deux constellations visibles. Ensuite, Maggie lui avait proposé de rester manger, et elle avait renvoyé les deux adolescents au supermarché pour acheter plus de soupe et un dessert.
Ce matin il faisait beau, le soleil brillait sur la neige immaculée tombée durant la nuit. La route devant chez Maggie et Grace était glissante à souhait, et la jeune fille s'amusait à faire des glissades tout en chantant Let it Snow, une chanson de Dean Martin. Soudain un chien dévala la rue en jappant, droit sur l'afro-américaine. Celle-ci était effrayée de ces canidés, malgré qu'elle les trouve très mignons, et ne put s'empêcher de s'arrêter net. Une voix qu'elle connaissait bien mais n'arrivait pas à remettre cria à travers l'allée :
— Markus ! Au pied !
Apparut alors au haut de la rue Evan, courant pour essayer d'attraper son jeune border collie.
— Markus !
Il mit alors le pied en plein sur la plaque de glace et tomba sur les fesses avant de descendre à tout vitesse, tournant sur lui-même. Apeuré, il cria tandis que son chien courait vers lui pour l'imiter, croyant qu'il jouait. Lorsqu'il arriva en bas, au pieds de Grace, elle s'accroupit près de lui.
— Evan, ça va ?
Il se releva, un peu étourdi tandis que Markus remontait la pente en frétillant de la queue.
— Je crois que oui.
— Tu crois ou tu es sûr ?
— Je crois, je te dis !
— Tu m'as fait presque plus peur que ton chien, dis voir ! Tu sors d'où pour courir ainsi sans regarder où tu mets les pieds ? le réprimanda l'adolescente.
— Ben, de chez moi...! Mais en fait Markus n'est avec nous que depuis trois mois et il est extrêmement hyperactif, il court toujours sur tout le monde. Donc, comme il est vif, la plupart des gens sont effrayés alors que ce n'est qu'un jeune qui veut jouer, expliqua t-il en le montrant qui descendait de nouveau la plaque de glace en aboyant de joie. Du coup je voulais le rattraper, puis je t'ai vue, et là ben... Je suis tombé, quoi.
Grace ne retint pas un rire franc qui fit sourire Evan.
— Au début, ton Markus m'a en effet effrayée – j'ai très peur des chiens même si je les trouve mignons – mais quand j'ai vu ta chute, j'ai totalement oublié ta furie de chien, j'ai failli faire une crise cardiaque je crois !
L'afro-américaine rit encore, et Evan suivit, tout en caressant la tête de Markus qui s'était approché. Grace recula d'un pas, apeurée, mais le jeune homme la rassura.
— Ne t'inquiète pas, il est gentil.
— Tout le monde dis ça, mais le chien finit quand même par me sauter dessus, grommela Grace, pas convaincue.
— Justement, il fait ça lorsque quelqu'un lui plait et qu'il veut jouer avec lui. En gros, tu attires les chiens.
Comme pour appuyer ses propos, Markus jappa en sautillant.
— Caresses-le, tu verras il ne te feras aucun mal.
Avec des gestes indécis, Grace approcha sa main gantée de la tête du border collie, qui fourra son museau dans sa paume. Elle retira tout de suite sa main, mais Evan l'encouragea à continuer, et elle tenta une nouvelle fois. Le chien se laissa alors caresser sur le haut de la tête, et Grace fit une tête que l'on aurait pu qualifier d'émue.
— Oooh, lâcha t-elle, attendrie.
— J'ai une idée, fit savoir le jeune homme châtain en sifflant Markus et en commençant à grimper le long de la rue. Suis-moi.
Une fois en haut, Evan se laissa glisser, Markus se précipitant à sa suite. Grace n'hésita qu'une demie seconde avant de les suivre, chantant de nouveau à tue tête Let it Snow. Lors de la deuxième descente, Evan se joignit à elle, et Markus finit par lui aussi aboyer un son approximatif. Les adolescent se mirent à rire, le border collie joyeux comme jamais sautant partout autour d'eux.
° ° °
Le temps de l'après-midi se gâta, et le ciel assombrit laissa quelques gros flocons tomber paresseusement. Après s'être amusés, Grace et Evan étaient rentrés dans leurs maisons respectives. Maggie, qui les avaient observés un temps, avait demandé à sa fille :
— Tu as joué avec un chien ?
— Il faut bien évoluer, dans la vie !
Avait répondu l'adolescente en haussant les épaules, un petit sourire accroché aux lèvres. Sa mère n'avait pas cherché plus loin, et la jeune afro-américaine était monté dans sa chambre pour répéter. L'audition suivante se déroulerait le mardi qui venait, l'après-midi. À nouveau, il faudrait aller à New York. Evan avait proposé que l'un de ses parents prenne Grace avec pour covoiturer et éviter un déplacement à Maggie, mais celle-ci préférait amener sa fille en personne, et ne voulait soi-disant pas embêter les parents du jeune homme. Grace avait soupiré lourdement, mais n'avait rien ajouté, préférant évidemment y aller accompagnée de sa mère plutôt que d'inconnus.
— Grace !
L'appel de Maggie sortit la jeune fille de ses pensées, et elle dévala les marches des escaliers en courant tandis que sa mère la réprimandait une énième fois.
— Ne pas courir dans les escaliers, Grace, ne pas courir !
— Oui maman, balaya l'adolescente en soupirant. Qu'est-ce qu'il y a ?
— Si ça t'intéresse, dit Maggie en donnant à sa fille un joli flyer hivernal.
Grace l'attrapa et plissa les yeux pour tenter de lire.
— T'aurais pas vu mes lunettes ? abandonna t-elle.
— Peut-être au salon ? suggéra sa mère.
Grace s'y dirigea et trouva en effet sa monture sur la table basse. Elle la porta à son nez avant de regarder à nouveau le flyer. « C'est quand même mieux comme ça ! »
Le prospectus disait :
𝐅𝐄̂𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐒𝐀𝐈𝐍𝐓-𝐍𝐈𝐂𝐎𝐋𝐀𝐒
𝟎𝟔 𝐝𝐞́𝐜𝐞𝐦𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟐
𝐑𝐮𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐕𝐢𝐞𝐢𝐥𝐥𝐞 𝐅𝐞𝐫𝐦𝐞 𝟏𝟓
𝐎𝐮𝐯𝐞𝐫𝐭 𝐝𝐞 𝟑 𝐚̀ 𝟏𝟔 𝐚𝐧𝐬
𝐕𝐞𝐧𝐢𝐫 𝐚𝐯𝐞𝐜 𝐮𝐧𝐞 𝐜𝐡𝐚𝐧𝐬𝐨𝐧 𝐩𝐫𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐞́𝐞 𝐬𝐢 𝐯𝐨𝐮𝐬 𝐝𝐞́𝐬𝐢𝐫𝐞𝐳
𝐮𝐧 𝐬𝐚𝐜𝐡𝐞𝐭 𝐝𝐮 𝐒𝐚𝐢𝐧𝐭-𝐍𝐢𝐜𝐨𝐥𝐚𝐬, 𝐨𝐮 𝐟𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐥𝐚 𝐦𝐚𝐫𝐜𝐡𝐞 𝐝𝐞 𝐍𝐢𝐜𝐨𝐥𝐚𝐬
Grace avait l'habitude de cette soirée, qui se déroulait chaque années au centre ville. Elle y allait souvent seule ou accompagnée de sa mère, mais une idée illumina son esprit. « Et si je proposais à Evan de venir ? Enfin, si je le revois d'ici là. C'est le lendemain de l'audition. Je devrais l'apercevoir là-bas. »
Tout en souriant, l'afro-américaine plia distraitement le flyer pour le mettre dans la poche arrière de son jean.
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