𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟻 - 𝙰𝚛𝚒𝚎𝚜
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-Est-ce que quelqu'un pourrait avoir l'obligeance de m'expliquer ce qu'il se passe ? demanda Seokjin qui ne pouvait plus se retenir, profitant du fait que les chevaux n'étaient plus au pas de course pour quémander des réponses.
Il n'y comprenait définitivement plus rien.
Mais seul le silence lui répondait, le même qui les accompagnait depuis le début. Les membres de la tribu des Montagnes restaient de marbre sous les protestations confuses du médecin, et V demeurait tout aussi silencieux. En réalité, il hésitait à parler, mais il ne savait pas trop comment s'y prendre et avait peur d'encore une fois offenser les indigènes, qui rappelons le, avaient le pouvoir de vie ou de mort sur sa personne.
-Oui V, tu as l'autorisation de parler avec ton peuple, tu n'es pas un esclave. La voix posée de la jeune femme face à lui s'éleva dans l'air alors qu'elle regardait face à elle, comme si elle ne venait pas de littéralement deviner les pensées les plus profondes de l'argenté.
L'otage se racla alors la gorge, quelque peu gêné d'être aussi transparent, et haussa le ton à l'attention du psychologue et de son assistante :
-Quand vous m'avez demandé d'aller chercher du bois pour le feu, le soir dernier, j'ai...fait la rencontre des membres de ce peuple. dit le grisé, la voix tremblante.
"Rencontre" était un fâcheux mot car ce qu'il avait vécu se rapprochait plus d'un kidnapping, hors le jeune homme ne voulait pas être vulgaire devant ses ravisseurs et encore moins les rendre en colère, plus qu'ils ne l'étaient à l'arrivée.
-Mais comment ça s'est passé ? Je veux dire, pourquoi ne nous as-tu pas prévenu ? questionna le grand châtain, toujours aussi perdu.
-Je- commença V.
-Moi et mes compères avons fait le choix assez égoïste qu'est de capturer votre camarade. Il était muet comme une tombe et nous avions des doutes quant à son identité. le coupa calmement la femme aux mèches de tissus, tirant sur la crinière de l'étalon pour l'intimer d'aller plus vite sous les gros yeux de Miyeon et du médecin.
-Maintenant je vous demanderais de vous taire et d'économiser votre salive ainsi que votre force pour soigner mon confrère, auquel cas la vie de V sera remise en jeu par votre faute. ajouta le chef de la tribu, en tête, alors qu'au loin se dessinaient des petits toits d'habitations en bois, sur le flan de l'immense montagne.
C'est sans plus d'explications que tous se turent, les chevaux remis au pas de course, Seokjin encore plus confus et inquiet qu'à l'origine.
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-Pas un pas de plus ou je te tranche la gorge, intru. grogna la même femme blonde qui avait pris V en otage, à l'attention de SeokJin.
En effet, celui-ci s'était avancé brusquement vers le lit du blessé en constatant les dégâts sur le corps de Namjoon, ayant oublié un maigre instant les personnes qui l'entouraient, ses instincts de médecin arrivant à la charge. La blonde au regard meurtrier l'avait empêcher de tout mouvement en dégainant son épée tranchante sur son ventre, et le psychologue se stoppa dans son élan, mais sans enlever son regard douloureux du malade.
-Halte. Laisse-le, il est notre allié. l'arrêta le chef, qui rentrait à son tour dans la maison de bois.
-Qui sont-ils ? demanda sèchement la blonde tout en rangeant difficilement son arme, posant ses pupilles noires pleines de mépris sur le psychologue et son assistante.
-Des soigneurs. fit-il, laissant vagabonder son regard dans la petite hutte de Namjoon, évitant sa figure au bord de la mort, avachi sur son lit.
V restait immobile à l'entrée de la cabane, surveillé par deux gardes sur ses arrières, alors que le chef de la tribu, la blonde, Seokjin et Miyeon se tenaient à l'intérieur, près du malade.
L'argenté contemplait les lieux avec une toute particulière attention. Cette architecture soignée, simpliste et à la fois très naturelle de toute les habitations du village donnait une atmosphère très authentique à la montagne et lui rappelait les comptes de fées qu'il lisait autrefois.
Il était certain que ce peuple vivait en symbiose avec la nature, car toute forme contemporaine et citadine de vie humaine comme on pouvait en apercevoir dans les livres scolaires, semblait avoir désertée les lieux.
Ici, dans ce petit village où les lacs et cascades d'eau claire jouxtaient avec de petites maisons de bois, parfois même de roche quand elles étaient taillées à même la pierre de la montagne, et où l'on pouvait apercevoir plus bas des étendues d'herbe verte, rien ne pouvait faire penser que l'humain avait, auparavant, détruit la planète.
La Terre semblait être née une deuxième fois, expulsant toute trace de pollution et d'activité humaine néfaste.
Malheureusement, les plaintes et geignements de souffrance pure qui traversaient la barrière des lèvres du blessé tâchaient ce tableau merveilleux. L'homme aux cheveux blonds, qui se prénommait Namjoon, devait souffrir atrocement en vue de son corps maculé de sang, parfois limpide et rouge vif, parfois oxydé et séché.
Tous, à sa vue, furent prit d'un malaise intense, d'un sentiment douloureux qui compressait la poitrine, même pour les citoyens d'Eomma qui ne le connaissaient pas. Son expression tirée de fatigue et de mal profond faisaient peine à voir.
Alors, après avoir scruté chaque parcelle de peau du blessé, Jin s'abaissa à hauteur du lit et enfila sa paire de lunette sans oublier sa paire de gants, tandis qu'il fronçait les sourcils, concentré.
-Miyeon, sort moi une pince, des compresses stérilisées et du désinfectant. ordonna-t-il à la jeune femme sans perdre de temps, qui se dépêcha de sortir le matériel de son sac à dos qu'elle emportait partout depuis qu'ils étaient atterris.
Mais la guerrière s'était sentie menacée à ces mots incompréhensibles et à ces mouvements à ses yeux suspects, et amena donc vigoureusement sa main au manche de son épée avant que le noiraud ne l'intima de s'arrêter, encore une fois.
-Que faites-vous ? questionna-t-il, tout de même sur ses gardes, épiant les moindres faits et gestes du médecin avec une certaine retenue d'intervenir.
-Je vais lui extraire la balle de son abdomen. C'est une chance qu'elle ne soit restée qu'en surface, la chaire est suffisamment ouverte pour que je puisse l'enlever sans causer de dégâts. expliqua consciencieusement le grand châtain, ayant revêtit une expression sérieuse et calme, comme si il ne s'apprêtait pas à soigner un inconnu presque mort, avec la crainte d'échouer.
Puis après avoir demandé un peu de calme pour pouvoir soigner l'état grave du blessé, le docteur, son assistante et la blonde dont le nom était encore inconnu, étaient restés auprès de Namjoon, qui avait été endormi préalablement.
Le grisé s'était alors retrouvé dehors, dans les ruelles de pierre, désormais sans gardes à ses trousses, à son plus grand bonheur. Il en avait assez d'être constamment sous surveillance. Cela voulait dire pour lui, qu'au fond, il ne cesserait jamais de paraitre dangereux pour les autres.
Mais pour une fois, le chef de la tribu avait demandé à ce que son otage soit un tant soit peu libre, se doutant bien qu'un jeune homme comme lui était tout à fait inoffensif. L'argenté parcourait alors le village avec une légère crainte, regardant les alentours, émerveillé.
Ce paysage où s'étendaient arbres, cours d'eau, roches et prairies vertes était vraiment idyllique, presque féerique. Cela contrastait énormément avec l'accueil peu chaleureux dont V avait été témoin.
L'otage se baladait donc, sous les rayons d'un soleil matinal mais réchauffant, rêvassant et essayant d'oublier que sa tête était en ce moment même en jeu. Il espérait de tout cœur que Seokjin réussisse à guérir ce pauvre homme, car il ne comptait pas mourir aussi jeune, pas juste après avoir survécu au pire.
Mais alors qu'il était une énième fois plongé dans ses pensées, une petite pression sur le bas de sa manche le sortit de ses songes, et il baissa alors la tête en constatant qu'une adorable petite fille lui tirait la manche, timidement.
Le beau grisé l'interrogea alors du regard, l'enfant semblant si peinée de le déranger, mais à la fois si curieuse.
-Z-Ze peut toucher tes cheveux ? demanda-t-elle penaude en baissant la tête, mettant ses mains dans son dos et frottant son pied contre le sol.
Le détenu rigola alors tendrement, pour la première fois depuis qu'il était ici, se remémorant à cette vue, un petit garçon qui vivait avec lui sur Eomma, étant d'ailleurs à l'époque son plus proche ami. Le jeune homme l'avait toujours surnommé Hobi, n'arrivant jamais à retenir son numéro d'immatriculation.
Car là où avait vécu V, chaque enfant possédait une série de chiffres et de lettres en guise d'identité, mais le grisé n'avait toujours eu qu'une seule lettre pour prénom : V.
On lui répétait souvent que c'était parce qu'il était divinement beau grâce à ses cheveux argentés provenant des dieux en personne, mais aussi parce qu'il était quelqu'un de spécial pour le Sauveur.
Hors le grisé s'était longtemps maudit pour être né avec cette chevelure qui attirait les regards, et qui le rapprochait de ce Sauveur, cette personne qu'il haïssait plus que tout. Il en avait longtemps souffert, il s'en arrachait même parfois les racines, mais rien ne pouvait changer leur éclat argenté, différent de ses camarades.
Seul ce fameux Hobi avait réussi à lui faire apprécier sa chevelure.
Il n'avait pas été comme tout ces hypocrites à jalouser sa belle crinière et à lui répéter qu'il devrait en prendre soin s'il voulait continuer de plaire autant au Sauveur.
Non, lui, il avait su le mettre à l'aise et lui faire comprendre qu'il devrait considérer ses cheveux comme une qualité à part entière avant d'être un fardeau.
Ce petit garçon, aussi jeune était-il, lui avait appris que ses cheveux le rendait unique pour ce qu'il était et non pas parce le Sauveur les adorait.
Alors, depuis leur rencontre, V et Hobi ne se lâchèrent plus, ils étaient inséparables. Le plus vieux des deux n'avait cessé de chérir ses mèches grisés, de les recouvrir de compliments afin de mettre en confiance son camarade.
Mais ces maigres moments de bonheur ont dû s'arrêter un jour, lorsque Hobi s'en était allé, lui aussi.
Secouant la tête, l'argenté s'accroupit alors à la hauteur de la petite fille, tout en continuant de sourire mélancoliquement à la vue de l'enfant, qui lui rappelait son cher ami.
-Bien sûr. lui murmura-t-il doucement, la laissant grimper dans ses bras alors qu'elle se précipitait sur ses mèches argentés qui scintillaient au soleil.
Les enfants ayant sur lui un effet calmant, le jeune homme oublia un instant que cette petite faisait partie du peuple indigène qui le retenait plus ou moins en otage pour le moment, et il passa ses bras derrière son dos pour l'empêcher de tomber sur la roche dure.
-T'as des trop trop trop zolis cheveux ! Ils sont maziques ! s'extasia-t-elle des étoiles dans les yeux, en regardant la mèche de sa chevelure grisée qu'elle tenait dans ses petits doigts potelés.
V se fit la réflexion que la petite ressemblait vraiment au Hobi de ses souvenirs. Les mêmes mimiques arboraient son joli petit visage, et sa façon de s'exprimer ressemblait étrangement à celle de son ancien ami.
Peut-être était-elle sa réincarnation. se dit le grisé, la nostalgie coulant dans ses veines.
Et pendant que le prisonnier continuait de s'amuser avec la bambine, un certain noiraud l'observait de loin, depuis la terrasse en bois tressé de la cabane de Namjoon, curieux mais également attendri à cette vision.
Peut-être n'était-il pas si méchant. se dit le chef de la tribu, une mine indéchiffrable au visage.
-Hum, Monsieur ...? hésita Miyeon, qui était discrètement sortie de la hutte du blessé pour donner l'état des lieux au capitaine.
-Je vous écoute. fit l'homme en se retournant vers celle qui l'avait sorti de ses observations.
-Nous avons réussi à stopper l'hémorragie, et j'ai fourni à votre camarade des anesthésiants, qui lui permettront de se rétablir sans trop souffrir. Nous avons également pansé toutes ses blessures. expliqua-t-elle. En revanche, les coupures partiellement infectées sont inquiétantes, comme l'entaille qui se trouve sur le haut de sa cuisse.
L'assistante en médecine se racla alors la gorge, sous le regard confus de Jeongguk, qui ne comprenait pas un mot de ce charabia.
-Une hémorragie est un saignement abondant, les anesthésiants sont des médicaments permettant de réduire la douleur et une blessure infectée est une plaie qui devient gonflée, rouge et qui parfois laisse échapper de mauvaises odeurs, Monsieur. expliqua-t-elle tandis que le noiraud délaissait son froncement de sourcils habituel pour une crainte visible.
-Est-ce grave ? demanda Jeongguk dans une grimace, la vision du sang et du pus remontant dans sa mémoire et lui provoquant des remontées acides.
-Pas si nous le surveillons de près. le rassura-t-elle, rangeant une de ses longues mèches brunes derrière son oreille. Pour ce qui est de la fièvre et du rhume, c'est en partie dû au trop plein de douleur, mais ses anticorps vont pouvoir se reconstruire calmement.
-Ira-t-il bien ?
-Je ne peux rien vous promettre, mais si nos traitements sont efficaces, il sera remit sur pied dans quelques jours, si on ne compte pas son bras qu'il devra garder plâtré pendant au moins un mois.
-Alors faites en sorte que ce soit le cas. termina-t-il en partant sous le nez de l'étudiante, le visage de nouveau fermé.
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vous en apprendrez encore plus sur le passé de V plus tard, don't worry (donc c'est normal si vous êtes dans le flou actuellement)
et merci pour les 200 vues passées !
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