
𝒐3 ❝𝒍𝒆𝒔 𝒚𝒆𝒖𝒙 𝒅𝒖 𝒅𝒊𝒆𝒖❞
Is it meant to make your insides ache ?
Meant to make your chest go tight ?
Meant to make you sweat and shake ?
❝❞
Cela faisait maintenant plus de trois ans et demi que Flavia Livia n'avait pas vu son mari. Ils avaient été mariés il y a plus de seize ans, alors qu'il venait d'être affecté en Bretagne. Alors qu'il se dirigeait vers l'inconnu, la jeune femme avait découvert qu'elle attendait leur premier enfant. Portia était née de cette union. Et à chaque fois que son époux revenait, un nouvel enfant naissait. Avaient suivis Gaius, Octavia, Aemilius, Aurelius et Aulia. La romaine avait été heureuse, malgré la distance et les années. Elle avait vécu avec sa sœur, Nycenia. Et c'était en essayant de la rejoindre qu'elle avait été capturée. On avait murmuré à Rome que des attaques se dessinaient, que bientôt, la ville et sa puissance tomberaient. Alors, toute la famille était partie. Sur les routes, Flavia Livia avait entendu toutes sortes de rumeurs, que la Bretagne était tombée et que le roi était mort. C'était un usurpateur qui l'avait remplacé sur le trône, fou et cupide. À chaque détour, à chaque auberge, elle avait essayé de glaner quelque information sur le destin des dernières troupes romaines là-bas. Tous se contredisaient. Les soldats avaient été tués, faits prisonniers, avaient fui. L'on parlait de résistance et de trahisons, de malédictions et de dieux en colère. La réponse aux péchés du roi, chuchotait–on. Mais elle n'avait rien appris sur son mari, rien sur les garnisons. Et pis encore, elle avait succombé. Ce fut un soir, dans le nord de la Gaule. La nuit était noire et épaisse comme la poix. La chaleur des premiers jours d'été se faisait ressentir et tout était trop calme. Elle avait eu ce mauvais pressentiment des crépuscules violents. L'auberge était vide, du moins c'était ce qu'avaient laissé à présager les soldats. Le raid avait été brutal, rapide, terrifiant. Et étrange encore, ils l'avaient laissé avec ses enfants. Peut-être avaient-ils une once de bonne foi dans leurs âmes en péril. La vie au camp était dure. Et Flavia Livia avait eu le malheur d'être belle. Elle avait eu le malheur d'être frappée d'une jolie beauté, sans doute trop commune à Rome mais intrigante dans le monde. Et cela avait causé des maux à son cœur endolori. Du fait de ses sourires, on l'avait gardée pour les lits. Jamais elle n'avait pleuré devant ses enfants. Elle ne voulait pas leur infliger un chagrin de plus. Ils grandiront sûrement sans père. Ils ne peuvent pas perdre une mère. Non, elle se l'était promis. Elle ne pleurerait pas. Elle n'aurait pas peur. Un des généraux l'avait bien traitée. Il la nourrissait régulièrement et lui faisait se faire soigner ses blessures. Surtout, il veillait sur ses enfants. Il parlait peu latin mais elle avait réussi à lui faire savoir son nom. C'était lui aussi, qui avait réclamé une esclave germaine. Flavia Livia l'avait prise sous son aile. Elle aussi avait été maudite. Les Dieux l'avaient faite belle. Elle avait pensé un instant que la jeune esclave subirait le même sort qu'elle. Un trophée, un prix jeté de mains en mains, de corps en corps. Mais le général n'avait fait rien de tel. La germaine était douce et attentionnée et lui-même l'avait remarqué. Elles avaient appris à communiquer au delà des mots, une sorte de compréhension qui émanait du cœur. Oui, sa compagne était belle, avec ses grosses boucles blondes qui descendaient en cascade sur son corps et ses yeux bleus perçants. Ces yeux qui s'emplissaient de peur et de désespoir le soir venu. Qu'avait-elle vécu ? Qu'avait-elle vu ?
Flavia Livia n'avait su son nom qu'au jour fatidique où revint le chef des troupes. Celui que tout le monde craignait — ou faisait semblant de craindre — celui qui tuait les insolents et les désobéissants. Celui qui l'avait mise dans son lit puis s'en était débarrassé aussi rapidement. Celui qu'on nommait roi. Loth, celui que l'on redoutait. Il était revenu d'une campagne au fin fond de la Gaule et avait pris, repris, déshonoré l'esclave. Le général avait appris à lui faire une place dans son cœur. Il l'avait nourrie, habillée, admirée et avait commencé à lui apprendre sa langue. Et le vil roi l'avait reprise, comme si elle n'était qu'un vulgaire objet de plus à ajouter à son trésor. Ce fut là que la romaine sut enfin son nom. Elle l'avait crié d'une voix pure et forte, douce et claire. Ascilia. La porteuse de torches. Celle qui venait de Germanie. Depuis ce jour fatidique, elle ne l'avait revue que très rarement, mais elle errait dans le camp la tête haute et le regard digne. Livia savait que le général avait été insulté ; son honneur avait été bafoué. Lui ne sortait plus de sa tente que pour donner des ordres et invectiver ses soldats. Ses yeux qui avaient semblé presque empli de joie s'étaient teintés de mélancolie et de haine. Quand on questionnait le roi, il répondait que son général n'était qu'un idiot et un incapable qui s'émerveillait sur des bêtises. Et Flavia continuait à vivre au rythme des douleurs et d'un espoir qui mettait trop de temps à venir. Elle n'arrivait à se l'admettre mais elle commençait à connaître et se plier à la vie du camp. La romaine avait subtilisé un poignard au général et si celui-ci s'en était un jour rendu compte, il ne lui avait rien dit. Peut-être qu'il veillait sur elle. Peut-être. C'était seulement au milieu de la nuit, avec ses enfants autour d'elle, en sécurité, qu'elle s'autorisait à rêver. Elle osait repenser à son époux, bien loin maintenant, elle osait repenser à sa vie d'avant. Or, il était impossible d'imaginer le futur. Livia vivait dans une illusion pour éviter de se briser. Elle devait rester forte pour ses enfants. Eux-mêmes n'avaient aucune idée de la souffrance de son corps. De son âme brisée. Elle n'était qu'une fragile plume de verre sur le point de tomber. En cela, elle admirait Ascilia. Jamais elle n'avait baissé la tête depuis ce jour affreux. Elle résistait. Elle survivait avec courage.
Après la naissance de leur troisième enfant, Octavia, Caius s'était mis en tête d'acquérir une domus dans le sud de la Gaule, aux alentours d'Aginnum. Elle rit au souvenir d'une rencontre fortuite entre Portia et Gaius avec un enfant, non loin du forum de Iulius, bien avant leur demeure d'Eysses. Ses doux enfants s'étaient invectivés avec un autre au sujet d'huiles d'olive et quelques maudits sesterces. Un instant, elle se demanda. Mais qu'est donc t-il arrivé à cet enfant ? Vit-il encore ? Où est-il ? Puis elle se stoppa. Cela ne rimait à rien. C'était simplement un moyen d'échapper aux horreurs. Elle secoua la tête. Transie de froid, tout son corps frissonnait. La chaleur de Rome lui manquait ardemment. Quand allait—elle la revoir ? Jamais plus sans doute. Elle haussa les épaules et remonta la maigre couverture. Sa tente semblait déserte et abandonnée dans ce campement encombré. Son lot de souffrance était passé, au moins. Flavia Livia se redressa doucement et massa ses poignets endoloris par les chaînes. On les lui avait retirées mais elle portait encore les marques sur sa peau. Caius m'aimera–t–il toujours ainsi ? Me trouvera–t–il toujours belle ? Oui, cela elle le savait. Sa robe était recousue çà et là et sa couverture paraissait un maigre rempart contre le froid mais elle la serra encore plus. D'un pas hésitant, elle s'aventura hors de la tente. C'était la première fois qu'elle osait véritablement sortir. La Romaine avait toujours peur, elle devait se l'avouer, mais elle ne mourrait pas ici. Pas pour ses enfants, elle ne céderait pas. L'air la frappa en plein dans le visage. Les bourrasques de vent étaient violentes dans cette région. L'odeur vint ensuite jusqu'à elle, un mélange de crasse, d'ordures et de soldats en train d'agoniser. Elle n'avait pas grand chose à faire, ci ce n'était aider à la nourriture ou panser les blessés. Tout était gris, les gens criaient. Tout était bruyant. Et pourtant elle distinguait dans cette horreur une illusion de beauté. Rien qu'une essence qui s'échappait par endroits de cœurs purs et nobles.
❝ le général désire vous voir, murmura un soldat en s'approchant d'elle.
Il lui fit signe de la suivre et elle fut amenée vers des tentes aux drapés luxueux et nobles. Même là, la boue était atroce, comme un trou béant qui tentait d'happer chaque pas des visiteurs. Comme un monstre rêvant d'engloutir une nouvelle victime. Le bruit des épées, le hennissement des chevaux, les hurlements des blessés et les cris des militaires résonnaient comme une musique étrange à laquelle on s'habituait enfin. L'homme qui l'avait escortée la fit rentrer dans une tente somptueuse et brodée de motifs anciens. À un modeste bureau était assis le général. Ses boucles grises oscillaient parfois comme si une brise d'air les embrassait. Flavia Livia, ne sachant que faire, esquissa une révérence maladroite et entreprit de trébucher sur l'un des lourds tapis qui couvraient le sol. La voyant ainsi, il se leva et la rattrapa. Elle le regarda, les yeux emplis de compassion.
— Merci, bredouilla–t–elle dans un mauvais breton.
Il lui sourit en retour.
— Ne vous inquiétez pas, répondit le général en latin, doublé d'un très fort accent. Je ne vous veux pas de mal. Au contraire. Je requiert votre assistance.
— Mon... mon aide ? Je ne suis qu'une vulgaire fille de lit que vos hommes se sont passés pour leur bon plaisir. Je ne vous serai d'aucune aide.
— J'en suis sincèrement navrée, Flavia Livia.
— Je vois que vous vous êtes souvenu de mon nom. Cela fait du bien de l'entendre.
— Je me souviens de tous les noms. De tous ceux que j'ai perdu et de tous ceux qui ont perdu à cause de moi. C'est pour cela que j'ai besoin de votre aide. J'ai perdu. Je refuse de me battre, de sortir de cette tente. Mes espoirs, ma lumière a été brisée. J'ai été humble et loyal, abaissant ma tête devant celui qui est mon roi. Que j'appelais et reconnaissais en tant que tel. J'ai subi les affronts, les moqueries et les insultes sans broncher. Car j'officiais mon devoir ; protéger celui que j'appelais mon roi. J'ai pris les coups mais mon honneur a été atteint. Me battre n'a plus aucun sens.
— Vous me rappelez un noble héros, général.
— Appelez moi Galessin.
— Général Galessin, avez-vous entendu parler du grand Achilles ? Et de sa colère ? C'est lui que les Muses chantent.
Flavia Livia inspira doucement, s'exprimant d'une voix claire et entama de son meilleur breton.
» Voyez vous, vous êtes comme lui. Ce grand héros qui fut outragé et insulté. Il était révéré dans toute l'antique Grece. Il était général, lui aussi, gouvernant les Myrmidons. Il était condamné à un destin empli de peine. Vivre vieux et tomber dans l'oubli ; mourir jeune et couvert de gloire. Dix ans durant, il combattit aux pieds d'Ilion la Magnifique. Il servit habilement. Et vint le jour où la douce et belle Briseis arriva. Achilles la réclama, le juste prix de son honneur. Et il l'aima comme il aimait Patrocle, il l'aima comme une sœur, presque comme une amante. Tous deux occupaient son cœur. Puis vint l'orgueilleux Agamemnon qui se trouva jugé pour offenses aux Dieux. Il se vit contraint de retourner la jeune Chryseis. En échange, il obligea Achilles à lui céder Briseis. Le guerrier se mura alors dans une colère atroce. Folle de douleur, folle de rage. C'est cette colère que chantent les Muses. Il refusa tout, il refusa le combat. Et de l'écume de la mer se leva Thétis la grande, aux yeux perçants. La belle, la magnifique. Et elle le réconforta. Il ne revint que lorsque mourut Patrocle. Il revint pour le venger. Et lui-même mourut. Il fut pleuré. Et Briseis le pleura aussi. Mais elle continua sa vie sans lui.
Vous me rappelez ce héros, général. Mais ne partagez pas sa colère ; ce fut là sa chute.
Il hocha doucement la tête, d'un air pensif, presque douloureux. Il n'avait pas oser l'interrompre ; il aimait tant cette histoire. Il tournait sans cesse ses bagues, les souvenirs d'une époque maintenant révolue où il avait vécu des multiples vies. Tout était bien loin, tout était morcelé. Il aurait donné cher pour être revenu en Orcanie, loin de tout. Revenir à Bàgh na h-Eaglaise. Ce n'était pas son genre que de fuir. Or, il ressentait de la colère, et cette rage ne le quittait pas. Au contraire, plus il restait dans ce campement, plus il haïssait. Pour la première fois, il voyait l'inutilité et la stupidité. Certains amis – ou même rivaux – lui manquaient. Il s'était appelé fouille merde et il devait avoir que ce surnom lui seyait. Mais il ne faisait rien. L'humiliation plutôt, les moqueries et les reproches. L'incompétence même. Tout cela l'enrageait. Ferghus lui avait conseillé de prendre son mal en patience et d'attendre. Mais Galessin ne pouvait plus attendre. Il ne voulait plus attendre. Toute sa vie, il avait accepté les reproches, les injures et moqueries. Au fond, peut-être aurait–on du le surnommer le patient. Il avait dédié sa vie au service de son roi, délaissant sa famille, celles qu'il avait aimé. Mais il refuserait de céder une fois encore. Ce jour, cet affront était sien. Cette revanche aussi. Lui même condamnait la désertion. Il haïssait les couards. Mais s'était-il déjà retrouvé à leur place ? Non, sans doute. L'honneur avait primé et il primerait encore.
» Vous savez qu'elle ne vous appartient pas, reprit doucement Flavia Livia.
Il la dévisagea.
— Je préfère qu'elle m'abandonne une fois libre que la laisser mourir dans des chaînes.
Leurs regards se croisèrent. Il la trouvait étrange, forte même. Pour quelqu'un qui avait vécu autant, elle ne semblait pas fléchir. Elle ne semblait jamais abandonner. Il l'aimait bien, à vrai dire. Elle et son accent latin. Et ses manières. Peut-être que dans une autre vie, une où ils ne connaîtraient pas la guerre, peut-être alors qu'ils auraient pu se lier d'amitié. Et Galessin était troublé. Car la nuit, lorsqu'il était étendu sur sa couche, il restait éveillé. Des sentiments qu'il n'avait jamais vécu fusaient. Cela ressemblait à des éclairs : il avait été pris dans des bras épars. Áine et Aengus n'avaient pas eu pitié de lui. Il ne savait vraiment si il aimait Ascilia. Il désirait la protéger, la voir guérir, la connaître. Mais il n'avait jamais réellement connu l'amour. Pas dans sa forme la plus pure. Il avait eu de l'affection, de la passion et de la tendresse pour celles qu'il avait connues. Mais était-ce de l'amour ? Il ne pouvait le dire. Ces sensations devaient–elles le faire souffrir de l'intérieur de son âme ? L'empêcher si fort de respirer et le faire trembler ? Il avait toujours été face à des dilemmes qu'il avait avec plus ou moins d'agilité réussit à éviter. Mais ici, reculer était impossible. Quand le jour fatidique était arrivé, il s'était retrouvé de nouveau comme un petit garçon perdu, terrorisé devant les légendes du cù-sìth. Le chien fantôme avait hanté ses rêves et pourtant, il eût semblé parfois qu'il fut son protecteur. Mais il ne m'a jamais protégé. Pas lorsque ma mère est morte. Pas lorsque Yseult est morte, lorsqu'elle ne m'a pas attendu. Pas lorsque le corps d'Hira se brisa sous les roues de la carriole. Pas lorsque Julyan et Danel expirèrent leurs derniers souffles. Non, le cù-sìth ne m'a jamais protégé. Je l'ai simplement craint.
— Que savez-vous de la liberté, général ? Que savez-vous de la servitude ? Avez-vous passé ne serait-ce qu'un jour dans des chaînes ?
Elle le regarda doucement et il aurait juré qu'elle pleurait. Et elle cru que des larmes coulaient des yeux de l'Orcanien. Ses mots avaient sonné plus dur qu'elle ne le voulait.
— Laissez moi, répondit–il simplement.
— Et mes enfants ? Comment vont-ils ?
— Ferghus vous mènera à eux. ❞
Et ils sortirent. Il se laissa choir sur sa couche et pleura. Ce n'étaient pas vraiment des larmes de désespoir mais il pleura. C'était plus une résignation, peut-être. Ce qu'il s'apprêtait à faire lui coûterait la vie, pour sûr. Mais qu'importait sa propre existence quand il pouvait sauver celle d'un autre ? Car à vrai dire, les yeux bleus d'Ascilia le hantait. Ils avaient laissé une empreinte glaciale dans son esprit, dans son cœur. Et l'idée que quelqu'un d'aussi innocent puisse subir les blessures d'un ignoble personnage amenait en lui un feu qui ne s'éteignait pas. Qui s'attisait. Que savez-vous de la liberté, général ? Que savez-vous de la servitude ? Avez-vous passé ne serait-ce qu'un jour dans des chaînes ? Cela aussi, le hantait. Car toute sa vie, il avait été libre. Libre de choisir son allégeance, libre de choisir son destin. Il avait trahi un certain nombre de fois et n'en avait eu aucun remords. Mais à présent, il sentait le poids de la culpabilité. Combien avaient péris depuis l'arrivée au pouvoir de Lancelot ? J'aurais pu agir. J'aurais pu faire quelque chose. Lever ma voix. Stopper mon épée au lieu de l'abaisser. J'aurais du agir. J'aurais du faire quelque chose. Il avait combattu si longtemps ce qu'il appelait vérité. Mais était-ce un mensonge ? Quelle était cette vérité dont il vantait si souvent le nom, cette vérité dont il avait voulu être le garant ? C'était non pas la sienne mais celle de son roi. De son roi, conspirateur et intrigant. Son propre désir, celui de retourner en Orcanie était synonyme de sa lâcheté car même là-bas attendrait d'autres menaces. Des menaces dont il n'osait pas encore évoquer le nom. Non. Combien il aurait donné pour voir Gauvain. Combien il aurait donné pour effacer sa culpabilité. Combien il aurait donné vivre loin de tout. Pour s'affranchir de sa charge. Que savez-vous de la liberté, général ? Que savez-vous de la servitude ? Avez-vous passé ne serait-ce qu'un jour dans des chaînes ? En vérité, il n'avait jamais été libre d'agir à sa convenance. Sa liberté était une illusion. L'illusion du pouvoir que tenait son roi sur lui. Mais il respira. Car après tout, il était Galessin, duc d'Orcanie. Et en se relevant, il crut à un mirage. Deux yeux bleus, froids comme de la glace venait de fuir. Il adressa une prière secrète aux Dieux.
Je viendrai pour toi. Je mourrai sans doute
mais je viendrai. Je te veux libre. Je ne veux pas voir ta souffrance. Je veux voir ton sourire. Et tu pourras m'abandonner. Je ne veux pas voir tes larmes.
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