Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝒐1 ❝𝒍𝒂 𝒕𝒆𝒓𝒓𝒆 𝒑𝒓𝒐𝒎𝒊𝒔𝒆❞



Way back in days of old
There was a legend told...
❝❞

Le voyage dura une semaine et trois jours. Le bateau fut pris à de nombreuses reprises dans des tempêtes monstrueuses et connu cependant des jours d'accalmie. Enfin, il arriva en vue des terres de Bretagne. Le capitaine décida de caboter durant les derniers jours pour trouver un port ou une plage pour accoster. Ralia Sylís Mēidenn inspira l'air marin de ce pays qu'elle commençait à peine à connaître. La Bretagne ne différait pas trop de ses îles mais il y avait à sûr beaucoup plus de population. La terre qui se découpait à l'horizon n'était composée que de falaises ou de forêts mais elle sentait que son aventure ne faisait que débuter. Un sentiment étrange l'avait prise en quitter son village, qu'elle ne reviendrait pas de sitôt. C'était idiot, elle le savait. Chaque personne ressentait ce désir nostalgique en quittant son territoire ancestral. Or, il s'agissait d'un pressentiment bien plus pressent. Un présage comme lui avait enseigné sa mère. La jeune chef de clan chassa ces pensées de sa tête. Il fallait se concentrer sur un seul objectif : de rendre jusqu'à la cour du roi Arthur, lui rendre l'hommage et repartir. Dans une lune elle serait de retour. Du moins l'espérait-elle...

     ❝Ma dame, j'ai repéré une plage pour accoster. Elle est à une lieue. Je vous laisserai débarquer, vous, Artair Douglass et Ceallach Ó Caoimh. Puis je repartirai. Après votre entrevue avec le roi, demandez Richard Yorke au port de Kaamelott. Il est un distant cousin, il pourra vous ramener.

— Merci Lulach. Tu mérites un bon repos. Et surtout, dis à nos amis que je serais de retour pour la nouvelle lune.

— Je n'y manquerai pas, ma reine.❞

      Les adieux se gonflèrent de larmes et de souvenirs joyeux, de promesses enfin. Ralia et ses deux compagnons sautèrent du bateau dans la mer glacée. Ils restèrent plantés là à regarder l'horizon et leur embarcation puis se retournèrent vers la côte escarpée. De longues falaises découpaient le ciel rougeoyant et les rayons du soleil épousaient les formes de l'océan. Seul un petit sentier se découpait vers un plateau couvert de forêts. La troupe cheminait paisiblement pendant que la nuit s'installait et les étoiles naissaient.

***

❝Monseigneur ! Trois voyageurs ont débarqués sur les rives nord-est de vos terres. Il faut absolument les intercepter. Il s'agit peut-être d'espions !

— Ailean, combien de fois je t'ai dit de ne pas me déranger quand je m'occupe de mes carottes ?

— Vous m'avez dit de vous avertir dès que nos gens apercevaient des mouvements. Parce que si Lancelot lance des espions sur vos terres, il fallait vous avertir et ensuite vous iriez faire un rapport en Carmélide. Ce genre de choses.

— Bon, c'est vrai. Excusez moi. Vous savez que je déteste que l'on me dérange quand j'entretiens mon potager. Sans lui, nous ne tiendrons pas un seul siège. Et il faudra s'y préparer si Lancelot ou Loth nous attaque. Où sont-ils exactement ?

— Craig Phadrig. Les voiles de leur bateau arboraient un étendard bleu : une abeille survolant un soleil. Il y a une femme et deux hommes. On dirait des chevaliers et elle une dame de haute qualité.

— De haut rang idiot, de haute qualité, ça ne veut rien dire. Quant à ce symbole, j'ai ma petite idée mais il faudra vérifier là-bas. Quel chemin prennent-ils ?

— Celui de la côte. Au dernier rapport, ils arrivaient près de l'arbre percé.

— Allons-y, nous n'avons pas une minute à perdre !❞

***

Les trois comparses s'étaient arrêtés pour la nuit au pied d'un arbre qui semblait étrangement percé. Ralia sentait une brise froide parcourir sa peau. Au dessus d'elle, les étoiles brillaient comme des milliards de feux qui ne cesseraient de flamber. L'odeur de la mer se mêlait à présent aux effluves de la forêt, un festival de sensations nouvelles. La mélancolie la guida vers ses terres à peine quittées. Son père lui manquait et le deuil n'était qu'impossible à faire. Sa mère Resha, elle, avait succombé six ans auparavant et jamais plus Macrath Glens n'avait été le même homme. Certains soirs, sa fille l'entendait murmurer des paroles erratiques. Il parlait de la ramener d'entre les morts grâce au Graal. Bien sûr, le Thane des Féroé participait à la quête mais simplement dans l'intérêt d'une gloire et d'un honneur qui ne serait jamais égalé. D'aucun n'avait trouvé la coupe sacrée, le roy Arthur tournait en rond, voilà les nouvelles que l'on recevait rarement dans les îles. La liaison avec le continent avait toujours été compliquée, les bateaux faisant souvent naufrage et les messages coulant avec. Oui, Ralia avait désiré découvrir le monde mais l'idée de diriger son peuple, de l'aider à vivre n'était que plus tentante. Rendre hommage à Arthur lui faisait ressortir ses souvenirs les plus enfouis et ses désirs les plus sincères : elle découvrait le royaume de Logres et s'acquittait de son nouveau devoir de Thane des Féroé.

Le visage de sa mère illumina enfin sa nuit. Resha avait toujours été une femme généreuse mais aussi redoutable. Elle avait été jadis prêtresse, officiant les cultes des Dieux et transmettant leurs messages. Les mystères et autres cérémonies n'étaient que son œuvre. Mais elle avait aussi appris l'art des poisons et des poudres, outil essentiel pour sa fonction. Enfin, elle avait tout transmis à sa fille. Ralia avait poursuivi les travaux de sa mère et approfondi l'étude des plantes et de leurs effets. En cela, son arme était redoutable. Certes, elle ne maniait médiocrement l'épée mais rien ne pouvait vaincre un poison. Peut-être qu'en Bretagne trouverait-elle de quoi enrichir ses études. Par réflexe, la jeune femme serra la sacoche qui lui servait de bagage. En dehors de ses potions, elle avait pris avec elle les livres et carnets de son père, pensant les décortiquer et aussi les présenter au roi pour prouver son ascendance.

Soudain, un bruit sec la tira de ses songes. La lune éclairait faiblement le paysage et des silhouettes se découpèrent devant elle. Des scintillements capturaient les rayons argentés pour se refléter dans les yeux de Ralia et ses amis.

❝Ne faites pas un geste, tonna une voix. Vous êtes sur les terres du seigneur de Calédonie.

— Sieur, nous ne venons pas en ennemis ! Je suis Ralia Sylís Mēidenn, fille de Macrath Glens, le Thane des Féroé. Il est mort voilà quelques semaines et m'a urgée de prêter allégeance au roi Arthur, en tant que clan fédéré.

— Quelle blague ! Le roi Arthur a disparu il y a des mois ! Vous ne pouvez qu'être des espions.

— Non, je vous le jure Sieur...

Malgré la faible lumière, la Thane distingua la silhouette de celui qui lui faisait face. Il était un homme de grande stature, barbu. Son torse était couvert d'une armure tandis que le bas de son corps... recouvert d'une jupe à carreaux.

Je sais qui vous êtes ! Mon père m'avait parlé de vous. Si je ne me trompe, Calogrenant, roi de Calédonie. Écoutez je vous conjure de me croire. Nous ne savions rien de la disparition du roi.

— Vous semblez honnête mais je dois quand même vous emmener devant mes seigneurs alliés, en Carmélide. Là nous serons en sécurité. Venez, nous avons de la place sur les chevaux.❞

Ralia monta derrière Calogrenant, ses comparses sur deux autres chevaux montés par (effectivement) des chevaliers au service du roi de Calédonie. Tout cela lui parut si étrange, tout était allé si vite. À peine débarquée, voilà que l'on lui apprenait la disparition de la seule personne qui pouvait la légitimer comme successeur de son père. Voilà aussi qu'elle se faisait capturer et emmener vers un royaume voisin. Non, cela n'est qu'un rêve.

❝Que s'est-il passé, Messire ? Nous ne sommes avertis de beaucoup dans nos îles.

— Ça a commencé quand Arthur a échangé sa femme avec celle d'un autre chevalier, Karadoc. Guenievre s'est barrée avec Lancelot et il a commencé à comploter contre Arthur avec Loth d'Orcanie. Leur coup d'état a échoué et Guenievre redevenue reine, Karadoc a repris sa femme. Mais les dieux n'ont pas aimé. Les rumeurs ont chuchoté que Lancelot était devenu fou et qu'il voyait un homme en noir... Arthur avait perdu de son autorité et pour réaffirmer son pouvoir, a replanté Excalibur. Tout le monde s'est succédé et a échoué bien sûr. C'est lui l'Élu, le vrai. Sauf que quand il a voulu la reprendre, eh bien... Il a échoué aussi. Si vous voulez mon avis, je pense qu'il n'a pas essayé.

— Oh. Mais pourquoi ? C'est un bon roi ! Juste et Élu des Dieux pour guider la quête du Graal.

— Dame Ralia, vous êtes bien naïve. Non, Arthur n'allait pas bien. Il a renoncé à son titre de roi. Leodagan est devenu régent puis Karadoc. Notre Pendragon lui, est devenu obsédé par sa descendance. Il a parcouru le continent pour rechercher ses éventuels enfants mais il n'en a trouvé aucun. Mort ou simplement pas de lui, c'est tot ce qu'on a su. Enfin, il est revenu à Kaamelott. Il a essayé... De se tuer. Lancelot était là pour le tuer aussi. Sauf qu'il l'a sauvé. Personne n'a compris. Cela nous amène il y a cinq mois. Le bruit a couru qu'Arthur était mort alors tout le monde s'est précipité pour lui rendre ses derniers honneurs. Il n'était pas mort mais c'était tout comme. Une dizaine de mois après sa tentative de suicide, il n'avait toujours pas repris ce qu'il avait perdu. Karadoc lui a alors rendu le pouvoir. En somme, tout le monde est allé le voir, dont Lancelot. Arthur lui a donne les pleins pouvoirs, une erreur !

Calogrenant secoua la tête, la gorge nouée.

» Lancelot s'est mis à rechercher les chevaliers de la Table Ronde, à mettre leurs têtes à prix. Arthur, lui, a tout simplement disparu de la surface de la terre. Tout ce qu'on sait, c'est que notre bon régent a mis la tête d'un marchand d'esclaves, Venec, à prix aussi. Je vous emmène auprès d'alliés, contre Lancelot. Nous devons retrouver Arthur, sans lui, nous ne pourrons rien.

— Suis-je prisonnière, alors ?

— Je le crains, ma Dame. Je suis navrée, vous êtes arrivée au mauvais moment. Cela arrive. Vous voyez une fois, j'étais sur les routes de Carmélide pour aller à Kamelott et je suis tombé dans une flaque, mon armure a rouillé et...

— Sieur Calogrenant, je ne voudrais paraître indigente d'esprit mais pourquoi ne me laisseriez-vous pas repartir ? Personne ne sait que je suis là.

— C'est plus compliqué. Des pirates à la solde de Lancelot parcourent les mers sans vergogne. Vous pourriez être capturée. Voire pire. Nous avons besoin d'alliés et votre petite île pourrait être d'une aide précieuse. Nous vivons un enfer. D'aucun n'a compris ce qui était arrivé à Lancelot. Il avait été un frère pour nous. Mais certains ont murmuré qu'il s'agissait de cet homme en noir.

— Vous l'avez déjà vu ?

— Non, jamais aucune âme ne sait de qui il s'agit. Je pense qu'il s'agit d'une farce. Mais mes alliés eux... sont plus superstitieux. Ils évoquent un défi des Dieux.

— Oh... J'ai vraiment choisi un moment inopportun pour arriver. J'avais promis à mon peuple d'être là dans une lune. D'ailleurs, où nous conduisez vous ? Vous avez mentionné la Carmélide mais c'est vaste.

— Vous verrez bien.❞

Ralia décida de ne plus poser de questions. Elle avait rencontré Calogrenant, se souvint-elle. Mais elle était âgée de sept ans, sans doute ne s'en remémorait-il pas. Ils chevauchèrent jusque l'aube, s'arrêtèrent plusieurs heures à couvert. Sans doute pour éviter les hommes de Lancelot. Pourquoi quelqu'un d'aussi preux que lui avait cédé ? Quand son père lui avait raconté les histoires ds chevaliers de la Table Ronde, Lancelot était un exemple. Certes Macrath Glens se faisait vieux alors et ne l'avait connu qu'un couple d'années mais le jeune homme l'avait impressionné. Des faits d'armes héroïques, des valeurs prônant la vertu. Et pourtant, il avait confié à sa fille que le blanc chevalier avait une lueur singulière dans son regard. Une mélancolie inexplicable, une jalousie infondée. Comme s'il était jaloux d'un monde qu'il n'avait connu et ne pourrait connaître. Comme s'il rêvait d'un ailleurs sans personne et juste un public pour l'acclamer. Comme s'il cherchait une épaule pour soulager le lourd fardeau qu'il portait depuis son enfance. Ralia n'avait jamais eu cette habilité à lire le cœur des gens à l'instar de son cher père. Oh que vous me manquez. Vous êtes parti bien vite.

Elle ne comprenait pas le cœur des hommes. Ils étaient tous en quête de gloire, de pouvoir mais ne s'intéressaient aux choses simples de la vie, ne profitaient de la chaleur d'un foyer ou de la douceur de la pluie. Non, il fallait qu'ils soient des bêtes assoiffées de sang et de chair, éternels insatisfaits. Maïs comprenaient–ils que le désir venait en apprenant de l'existence ? Cela elle ne le savait. Mais si tous les hommes pensaient comme cela, l'humanité entière serait sauvée !
Ce Lancelot, pris d'une folie incontrôlable. Osera–t–il défier les Dieux ? L'hybris, l'orgueil démesuré n'est qu'une raison de plus pour tomber bien bas sur cette terre. On pense voler aussi haut que le soleil et voilà qu'il ronge nos esprits. PAF, nous nous enfonçons dans les débris de l'océan et nous coulons gentiment sans que personne ne se soucie de nous aider à remonter.

❝Dame Ralia, messires chevaliers, vous voilà arrivés.

Un château découpait le ciel gris de tourelles. Devant, un champ d'engins de siège et d'armes, prêtes à massacrer une ville entière.

— Où donc ?

— Chez vos hôtes, le roi et la reine de Carmélide.❞


Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro