
2𝒐 ❝𝒍𝒆 𝒄𝒐𝒖𝒓𝒂𝒈𝒆 𝒅𝒖 𝒓𝒐𝒊❞
And this my hero's vow
I'll return
Rising victorious
❝❞
Dès qu'elle avait posé les pieds sur les terres latines, Ralia avait exigé de Niall un temps pour se baigner dans l'impétueuse mer. Il l'avait regardée avec amusement en songeant à quel point cette douce âme pouvait être étrange et pourtant si combative. En riant, la féroïenne s'était dévêtue et jetée dans l'eau avec les plus grandes joies du monde. Tout ce qu'elle faisait lui donnait une force pour éviter le futur et stopper un instant le temps. L'eau était froide, et les vagues s'échouaient comme de grosses larmes sur le sable doré. Mais l'odeur du sel, le cri des mouettes rappelait à Ralia ce qu'elle avait perdu. Il ne lui serait pas donné de revoir la mer si souvent, encore moins les falaises ou les cascades de sa terre natale. Elle ne pouvait s'empêcher de se rappeler les plus beaux des souvenirs, cela en était impossible. La mélancolie la prenait par stupeur, sans qu'elle ne s'en rende compte et par accès violents, elle eût mieux fait de se laisser flotter dans l'onde brutale que de continuer. Le soleil l'aveuglait et l'été perçait réellement, pas une mascarade de brume comme en Bretagne. Sylís, trempée et uniquement vêtue d'une chemise de chanvre courut vers son compagnon dans un immense éclat de rire. Elle émergea des flots telle une divinité mythique, de l'écume dans les cheveux et des algues au pieds. Dans un sourire, elle hurla à Niall de la rejoindre. Il déclina avec politesse l'invitation, jusqu'à ce qu'elle l'asperge d'eau. Dans une colère mimée, il se délesta de ses tuniques et s'en alla à la poursuite de Ralia. Comme deux enfants, ils jouaient à rire si fort, à cueillir le jour.
❝ Vous savez que je vous déteste ? Je suis trempé maintenant.
— Avec cette chaleur, vous allez rapidement sécher, je vous le promets. Et puis il nous reste combien, une journée à cheval ? Nous sommes arrivés, Niall. Après cela, je pourrais rentrer. Enfin. Mes îles me manquent.
— Comment est-ce, chez vous ?
— Imaginez des falaises verdoyantes. Parfois, en hiver, on dirait qu'elles embrassent les nuages tant elles sont hautes. Imaginez des cascades d'eau limpide, où il faut le plus des courages pour s'y baigner. Imaginez en hiver plus de neige que vous avez pu voir de votre vie. L'on se croirait sur les terres de Dieux. Et pourtant les explorateurs racontent que plus au nord, existent des contrées où l'hiver vit éternellement, sans aucune limite. Imaginez des champs verts, où le vent bat sans cesse les cheveux. Ma mère me racontait, lorsque j'étais petite, que je risquais de m'envoler ! Il fallait me voir, toute petite et une tempête de broussailles sur le crâne.
Niall ne put s'empêcher d'imaginer une minuscule version de la Ralia qui se tenait en face de lui. Il sourit tristement.
— Votre enfance dut être heureuse, à vous entendre.
— La vôtre fut-t-elle triste et morose ? Je me souviens encore de ce que vous m'aviez confié, à Kaamelott. Mais pourtant, vous êtes fils d'un grand seigneur. Même vivant dans une déchéance injustifiée, vous aviez votre famille.
— Mon père se réfugiait dans l'affectation et bannissait les marques d'affection. Voyez-vous, quand vous avez connu l'honneur des palais, les intrigues de cours ou la complaisance du luxe, le retour à la réalité est dur. Trop dur. Je suis l'aîné de ma fratrie, mais j'ai dû endosser seul toutes les charges, toutes les responsabilités. Avec deux frères cadets et une jeune sœur, j'étais pour mon père le moyen de reconquérir son prestige. Je prenais sa place lors de joutes, tournois ou mêlées. J'incarnais un espoir mais vain. Il se réfugiait dans le passé, la gloire d'antan. Quant à ma mère, elle a toujours vécu dans sa peur. Elle est douce, gentille mais soumise. Voyez-vous, mon père l'a sortie d'une misère familiale improbable, il était son seul espoir. Je pense qu'ils se sont vraiment aimés, mais que dire à présent ? Il me semble, lorsque je ferme les yeux, le soir que ma vie n'a jamais été de mon choix. J'ai cette ferme impression que je suis guidé par les fils invisibles d'une puissance mystérieuse. Que je suis un pantin. Vous savez, quand le Destin gît devant vous et vous dévisage avec un sourire macabre : tu seras nôtre, tu seras nôtre. Que je suis observé sans arrêt, que -
Niall s'arrêta brusquement. Il repensa aux visites de sa compagne secrète. Maintenant, il savait. Elle lui avait posé ce choix si terrible, qu'il en tremblait encore. Le choix des héros, lui avait–elle murmuré. Il savait ce Destin si triste. Même la mélancolie ne l'affectait plus car il vivait pleinement. La joie d'être en vie au matin, de regarder le soleil se lever, de sentir les rayons chauffer sa peau. Sentir l'air emplir ses poumons. Tout cela le rendait heureux de vivre. Son seul désir lui serait accordé, la fée le lui avait promis. Alors il pourrait mourir heureux, un sourire aux lèvres, un soupir dans les yeux.
— Vous êtes bien triste, mon ami. Où divaguent donc vos pensées ?
— Vers un futur où tous seront heureux.
— Soyons heureux à présent, Niall. Vous ne pouvez passer votre temps à prier pour le futur. ❞
Je n'ai pas de futur, songea–t–il. Mais cela il le tut. Et il contempla les collines aux cyprès ondoyants. Il eut des souvenirs d'une autre vie. Celle où il avait été heureux, celle où il avait vécu. Et dans cette vie, il courait dans les forêts. Il riait à la vie et les rayons du soleil venaient caresser ses joues avec tendresse. Dans cette vie, il était heureux. Il n'était plus Niall, celui sans sommeil mais simplement un homme. Mais qu'est-ce qu'une vie humaine aux yeux des puissances qui ont des desseins plus grands ? Qu'est-ce que l'amour aux yeux de l'univers ? Il secoua la tête, refoulant des larmes. Il n'aurait plus à y penser car la souffrance passerait bientôt.
Ils se remirent en selles, Scàthach d'un pas joyeux entama la marche. La jument se trouva contente de retrouver la terre ferme et de la nourriture digne de ce nom.
Des souvenirs comme des voix qui s'appellent dans le vent,
Medhel an gwyns, Medhel an gwyns
Murmurés et jetés dans les vagues montantes
Medhel, oh medhel an gwyns.
Des voix comme des chants entendus à l'aube,
Medhel an gwyns, medhel an gwyns,
Qui chantent les secrets d'enfants à naître,
Medhel, oh medhel an gwyns.
Des rêves comme des souvenirs jadis nés dans la brise,
Medhel an gwyns, medhel an gwyns.
Amants et enfants, cuivre et étain,
Medhel, oh medhel an gwyns.
Des rêves comme les châteaux qui dorment sur le sable,
Medhel an gwyns, medhel an gwyns,
Qui s'échappent des doigts ou tenus par la main,
Medhel, oh medhel an gwyns.
Des chants comme les rêves que la jeune fille file,
Medhel an gwyns, medhel an gwyns,
Tissant le chant des cris de l'étain,
Medhel an gwyns.
***
Il rêve. Les souvenirs d'une patrie perdue ou bien d'une terre promise. Il voit devant lui la douceur de sa mère, la tendre Elaine. Elle rit à mesure qu'elle l'enserre dans ses bras. Il rêve mais ne dort pas. Les souvenirs d'une époque bénie ou bien du triomphe de l'amour. Il baigne dans l'eau mais il n'a froid car tous ses malheurs n'existent pas. Il regarde le ciel mais il n'a pas sommeil car ses malheurs n'existent pas. Un passé lointain ou un futur incertain, voilà ce qu'il voit. Il voit sa mère, il voit la fierté de son père. Il voit l'homme qu'il aurait pu devenir, l'œil brillant et le sourire aux lèvres. A–t–il une famille ? Il ne le sait mais voit deux beaux enfants, fiers eux aussi. Peut-être qu'il connaît l'amour, le vrai. Et dans une tempête qui frappe son corps, il aime. Il voit un fantôme se mouver sans grande tristesse. Et dans ses yeux, elle rit. Et dans ce rire il voit les visages du monde.
Il voit le feu dans leurs âmes. Or sa bouche s'ouvre mais aucun mot n'en sort. Il rêve. Les souvenirs d'une patrie perdue ou bien d'une terre promise. Et à cet instant, il n'est plus lui mais un autre. Une vie qui semble impossible, à présent car son cœur est noir et ne veut pas se faire guérir. Il essaye, c'est dire la vérité : quitter le monde des dieux pour vivre parmi les hommes. Il traverse un pont qui a l'allure d'une épée, il gît, blessé du cœur mais ne meurt pas. Il se tient, toujours prêt, toujours. Car dans son espoir toujours vain, il a touché la lumière. Mais le passé le rattrape. Il vit de ce qu'il est, pas de ce qu'il souhaiterait être.
Il rêve, mais ne dort pas. Il rêve qu'il dort, qu'il rêve, qu'il dort. Il rêve : il se réveille.
Lancelot ouvrit les yeux, le front en sueur. La vision avait paru si réaliste qu'il sentait encore l'odeur de la mer. Ses iris s'habituèrent à l'obscurité. Non, il n'était pas, simplement et toujours dans la forteresse et sur un trône instable. Il leva le regard. Méléagant était là. Bien sûr, il était toujours là. Un sourire énigmatique se dessina lentement sur les lèvres du spectre. On eût pensé qu'il était satisfait : Lancelot avait peur, de nouveau. Mais Méléagant ne pensait, il agissait. Il frappait comme un poignard dans la nuit, dont le baiser était plus froid que toutes les glaces des pôles. Combien d'âmes avait–il défaites ? Il n'osait plus compter, la mémoire ne lui venait plus. Mais quand il voyait Lancelot, il voyait sa plus grande œuvre.
❝ Qu'avez–vous vu ?
— J'ai senti quelque chose... Que je n'ai jamais connu auparavant. Je ne saurais vous décrire. On aurait dit un espoir. Mais j'ai perdu espoir le jour où Arthur a disparu. Je ne cherche plus la rédemption, je cherche mon pouvoir...
La voix de Lancelot se tut dans un doute profond. Il se trouva une fois encore happé par les ténèbres.
— Vous vous mentez à vous–même.
— Je sais.
— Pourquoi vous raccrocher à la lumière instable ? Je pourrais faire de vous un dieu. Les dieux ne meurent pas. Il me suffit simplement de votre détermination. Tous vos ennemis disparaîtraient. Vous seriez un héros de nouveau, vous seriez victorieux.
— Ce n'est pas mon destin, répliqua le régent avec violence. Je suis mortel, mon destin est de mourir. Je ne veux pas contrecarrer les lois naturelles. Les dieux... ils s'oublient. Je ne veux pas souffrir de l'éternité. Laissez moi, Méléagant.
— Les dieux vivent, ils s'amusent. Ils règnent. Si vous l'admettez vous même. Vous n'êtes pas digne de cet honneur.
— Vous appelez ça honneur ? Est-ce un honneur que de voir mourir ceux que vous aimez ? Est-ce un honneur que de rester éternellement sur une terre désertique ? Un honneur de vivre, haï de tous ? Vous dites me connaître, je vous suis car je n'ai pas autre choix : sans vous je suis perdu. Mais vous êtes ma salvation et ma malédiction.
— Je ne me lasserai jamais de vous. Comme vous êtes un être fait de contradictions ! Vous ne valez pas plus que les idiots que vous pourchassez.
— Partez ! Partez ! hurla le chevalier.❞
Et le rire du spectre envahit la pièce. Les ombres prenaient la forme de ses cauchemars. Il voyait encore se tordre le rictus de son tourmenteur. Dans un dernier éclat de colère, Lancelot se saisit d'une torche brûlante. Peut-être que dans un espoir vain, il pensa que la lumière d'un brasier vint tuer les ténèbres qui l'envahissaient. Il resta. Il contempla le feu qui crépitait devant lui comme un rire et encore un rire. Et dans un sursaut de bon sens, il eût envie de se laisser dans les flammes. Je suis mortel, je dois mourir un jour ou l'autre. Mais comment pouvait-il admettre cette faiblesse qui était sienne ? Non, il ne resta pas à contempler les flammes. Il tomba, plutôt. Le sol n'était pas très haut, de là où il était. Et il tomba sur l'herbe humide dans une douceur qui n'était pas terrestre. Lancelot pensa, peut-être que quelque divinité m'aime encore. Le régent resta étendu au sol. Quand il respirait, chaque bouffée d'air était un étau qui se resserrait autour de sa poitrine. L'air froid de la nuit sans étoiles brûlait ses poumons comme jamais auparavant. Était-ce cela, que de se sentir vivant ? Qu'avez–vous vu ? La question tournait dans son esprit, ses pensées étaient embrumées. Non, il ne pouvait pas expliquer sa vision. J'ai vu... J'ai vu l'espoir, j'ai vu l'aube d'un nouveau jour. J'ai vu un sourire, une main qui m'aimait. J'ai vu la vie, je le crois. Il s'allongea complètement, les yeux hagards fixés sur le ciel sans étoiles. Et si le monde s'effondrait, on le retrouverait, étendu et attendant l'ombre qui venait conforter son cœur blessé.
***
Le rêve de Niall n'était pas aussi mouvementé que les précédents. Un étrange sentiment l'avait pris à la gorge en pleine nuit et retrouver le sommeil n'avait pas été tâche aisée. Il s'était maintenant perdu dans une illusion faite de brume et de nuit, où brillaient parfois quelques astres. Si le paysage lui avait semblé inconnu au premier abord, il lui parut qu'il fût plus familier après quelques regards. Il errait dans une forêt de mystères où par moments surgissait une biche. Le brouillard l'enveloppait comme un voile amical. Il guidait ses pas, presque. Et plus Niall marchait, moins il sentait la distance qu'il parcourait. Il s'arrêta soudain : elle était là.
❝ Où suis–je ?
— Dans l'immensité de vos songes, doux chevalier. Venez, prenez ma main, que je vous montre.
Il s'exécuta, et lorsqu'il se saisit des doigts de son interlocutrice, un frisson parcourut son échine. Il eut froid.
— Pourquoi faites vous cela ? Je ne suis pas vraiment un héros, et si je dois le devenir, cela sera avant ma mort.
— Niall, vous ne comprenez pas. Tout ceci... Et elle désigna le monde qui les entourait, Tout ceci doit être sauvé. Si Méléagant gagne, si Lancelot cède, toute la beauté du monde sera perdue.
— Mais je le connais ! Il résistera !
— Vous n'êtes pas avec lui en ce moment, mon doux chevalier. Il y a une raison pour laquelle vous avez croisé son chemin et c'est la volonté des Dieux. Faites confiance à votre destin.
— Je ne vous suis pas. Vous me dites que j'ai un destin mais que je ne pourrai pas sauver Lancelot...
— Vous n'êtes que le moyen ; personne ne peut le sauver sauf lui-même.
— Je ne suis qu'un moyen aux yeux des Dieux ? Juste qu'une marionnette ?
— Vous êtes sa salvation, mais aussi son chagrin. Embrassez le monde.
— Dites moi au moins votre nom. Je saurais m'attacher à votre regard bienveillant.
— L'on me surnomme la Dame à l'Épée, de là d'où je viens. Parfois, sur vos terres mortelles, je suis Caoilainn Ó Caisidei. Et dans vos légendes promptes au merveilleux, je suis tout autre. L'esprit d'un objet inanimé, d'une épée légendaire. Vous me connaissez depuis toujours, Niall.
Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur quand il réalisa pleinement le pouvoir des divinités malicieuses.
— Vous êtes donc... Son incarnation ? Vous êtes réelle ? Et non pas juste un brasier ?
— J'ai veillé sur le rocher depuis des siècles. Arthur est venu. Ramenez le, protégez le, mon doux chevalier. Car de son trépas viendra la fin d'une époque heureuse
— Où puis–je le trouver, à Rome ?
— Cherchez son passé.❞
Elle sourit et Niall la détailla encore. De son aspect évanescent, une aura resplendissante scintillait autour d'elle. Ainsi, Caoilainn était celle qui avait hanté ses rêves depuis son arrivée. Petite et mince, douce de traits et le visage rempli de bienveillance. Une chevelure brune se mêlait au marron de ses yeux, une tempête étrange de combativité dans ses iris. Et pourtant, à la regarder comme cela, son image s'effaçait instantanément, comme s'il ne serait jamais à même de se rappeler de ses traits. Caoilainn disparaissait, si bien que le jeune homme ne se souvint plus de la couleur de ses yeux ni de son joli visage en se réveillant. Il sentait simplement une présence rassurante l'entourer. Comme si ses tourments avaient cessé. Il posa son regard vers l'aube naissante. Cette sensation de calme qui l'envahissait à présent lui montra une vision claire de l'affection qu'il portait au monde. Ralia en faisait partie, étrangement. Mais quand il la voyait, endormie à ses côtés, l'air aussi absent et paisible, il ne voulait que la protéger. Il esquissa des lèvres un petit sourire, sentant son cœur se serrer à l'approche du futur. Peut-être pouvait–il oser espérer. Les Dieux lui avaient peut-être confié bien plus qu'une simple tâche sur terre. Son propre nom signifiait « champion ». Il serait un champion de l'âme.
Niall avait réveillé Ralia, sans qu'elle n'eut remarqué son air songeur et absent. Cependant, elle aussi semblait troublée, si bien qu'il se demanda si elle n'avait pas aussi reçu la visite de beaux compagnons dans ses rêves. Ils se remirent en route gaiement en parlant de tout, sauf de l'avenir ou de la mort. Quand il la regardait, il voyait en elle une chaleur que peu possédaient au cours de leurs brèves vies. Sylís était enjouée mais soucieuse, et dans ce souci de l'autre et des puissances obscures, elle enchantait les âmes. Jamais, même dans sa colère, elle n'avait eu un mot déplacé à l'égard de ce qu'elle combattait ardemment. Et depuis l'aveu de Niall quant à Lancelot, elle essayait tant bien que mal de comprendre les desseins des sentiments et des psychés humaines.
Ils entendirent Rome avant même de l'apercevoir. Le Tibre s'écoulait paresseusement entre les collines, et les cris de la ville s'élevaient loin dans l'air. L'odeur vint, aussi. Il y avait des effluves de vase et les égouts mais surtout celles des activités. Les tanneurs qui embaumaient le cuir, les parfums des teintures des tisserands. Ralia s'émerveillait : jamais elle n'avait vue pareille ville. Il y avait à chaque coin de rue des antiques ruines. Et les milles couleurs qui resplendissaient sous le soleil donnaient des airs exotiques à cette jeune femme du Nord. Elle voulut s'arrêter à tous les détours et il fallut à Niall la plus grande des patiences pour lui rappeler qu'ils étaient ici pour une mission. Ils bifurquèrent des heures entières, à travers diverses villas et autres ruines et bâtiments délabrés. À la tombée de la nuit, ils se trouvèrent vains. Pourtant, Niall ne voulait pas abandonner. Pas si près du but. Il n'avait qu'à trouver Arthur et il rentrerait, il reverrait enfin Lancelot. Alors ils frappèrent, ils parcoururent, ils parlaient et essayaient. Cherchez son passé. Que savait–il d'Arthur ? Il avait vécu toute sa jeunesse à Rome, puis était parti en Africae, dans la légion. Puis était revenu, dans la milice urbaine. Mais quoi d'autre ? Il chercha dans les tréfonds de sa mémoire. Rien.
Quand il était arrivé à Kaamelott, Lancelot lui avait parlé longuement d'Arthur. Le régent avait lu les tablettes retraçant la vie de son ancien ami. De Rome, de son ancien mariage... Niall s'arrêta. L'ancien mariage du roi, la voilà, la réponse que Caoilainn lui avait tendue. Le chevalier entraîna Ralia jusqu'au quartier des riches demeures. Elle protesta, comme à son habitude mais l'amena devant une villa. Elle était grande, avec des colonnes à son entrée. La porte, décharnée, était entrebâillée, comme si une force les invitait à entrer. Ils la poussèrent. Un grincement s'en échappa. Devant eux, un puit de lumière, un homme seul. Et une réponse. Le roi de Bretagne.
❝ Je pensais que Lancelot allait mettre plus de temps à me retrouver !❞
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro