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14 ❝𝒍'𝒆𝒙𝒕𝒂𝒔𝒆 𝒅𝒖 𝒎𝒂𝒓𝒕𝒚𝒓❞

What are you all standing around for?
We got an event to break ground for
There's so much to do
❝❞


     Les pierres humides du château avaient manqué à Niall. Ils étaient arrivés il y a quelques jours sur la côte Bretonne. Arthur, Venec et Elyios avaient continué jusqu'en Carmélide ; Blanchefleur avait débarqué avec eux mais avait disparu aussi vite que ses pieds foulèrent le sol. Le chevalier sans sommeil et la féroïenne s'étaient dirigés vers la forteresse de Kaamelott en silence. Elle avait échoué à la mission confiée par le régent ; pis encore, elle avait prêté allégeance à Pendragon le fuyard. Pour cela, elle devait été jugée pour trahison. Elle n'avait pas objecté devant le sort qui l'attendait. Ils ne parlaient pas, mais ils se comprenaient au delà des mots. Parfois, quand ils s'arrêtaient, elle posait la tête sur son épaule et il la prenait dans ses bras, ils restaient ainsi plusieurs heures durant, silencieux et emplis de doute. La forteresse semblait avoir changé aux yeux de Ralia. Plus sombre, plus lugubre, plus hantée... Plus torturée. Ils n'étaient pas passés par la grande porte. Ils avaient emprunté un chemin dissimulé dans les hautes herbes et les lierres paresseux. La Thane en avait profité pour ramasser quelques plantes ; le chevalier le lui avait autorisé. La porte avait grincé, tombant presque en ruines dans les mains de l'aide de camp. Les tunnels grouillaient de poussière et d'insectes en tout genre, d'os abandonnés et de plantes délaissées. Ils grimpèrent des escaliers étroits qui n'avaient pas vu la lumière depuis des lustres. Ils sortirent après de longues minutes pesantes dans leurs corps et leurs coeurs. Niall adressa secrètement une prière à Caoilainn et la remercia de lui avoir permis de revenir après tant de mois d'absence. L'air rance et humide, saturé par la terre vieillissante hantait ses poumons comme une délivrance sacrée. Chaque pas qui s'enfonçait dans cette terre grasse et abondante le rapprochait un peu plus des battements de son cœur, chaque pas le rapprochait de l'interminable attente de ces derniers mois. Sans qu'il ne s'en rendît compte, ses pieds battaient le sol avec de plus en plus d'entrain. Sa respiration se faisait de plus en plus saccadée, ses yeux se chargeaient d'étoiles. Il allait le revoir et c'était la seule chose qui comptait dans le monde. Je vais le revoir, à la lueur du jour, je vais le revoir, sentir son souffle, entendre sa voix, voir son corps, sentir ses mains dans les miennes. Je vais le revoir et c'est la seule chose qui compte. Je vais le revoir et c'est la seule chose qui compte. Je vais le revoir et je serai heureux.

❝ Vous pensez à lui, n'est-ce pas ?

— Oui, répondit-il simplement. J'ai envie de le revoir.

— Je comprends. Si j'aimais quelqu'un comme vous l'aimez, je ressentirai la même chose.

— Je suis désolé pour ce qui sera décidé. J'aurais espéré que cela se passe autrement.

— Ce n'est pas grave, au moins je suis avec vous.❞

Ralia sourit doucement et ils arrivèrent en même temps dans une petite cour. Le ciel était assombri par des nuages noirs et le vent du nord rafraîchissait les deux jeunes gens. Niall frissonna sous le froid. L'été était achevé depuis plusieurs semaines, presque un ou deux mois, et les plus érudits murmuraient que l'hiver se présentait, discret, dur, froid, impardonnable. Les pièces se firent plus familières, les visages moins distants. La salle du trône était glaciale, comme si une présence invisible sapait les forces vitales des hommes et des femmes présents. Une brise moqueuse effleurait leurs épaules, soulevait les rideaux, comme le rire cruel d'un dieu vengeur. Lorsque Sylís pénétra dans la salle, elle ne le reconnut pas. Ce n'était pas tant l'armure que son visage émacié, fatigué et plus mort que vivant. Il était enfoncé dans ce costume, cette armure oui, cette seconde peau constellée d'écailles blanches et noires. Il attendait, il observait, l'œil triste et morne. Il ne parlait pas, il ne semblait pas même respirer. Lorsque Sylís pénétra dans la salle, elle le vit vaciller devant l'arrivée de Niall. C'était un petit mouvement, discret, invisible. Mais Sylís le vit. Il se redressa mais son dos resta voûté. Après tout, c'était le poids du royaume de Logres qu'il portait sur ses épaules. Certains visages étaient familiers, d'autres non. La féroïenne reconnut le prêtre, l'air encore plus préoccupé que d'ordinaire. Elle distingua aussi les traits sombres et changeants de Mevanwi de Vannes. Sa blondeur faussement candide n'était plus ; ses yeux verts ne reflétaient plus de belles émeraudes mais des forêts sous une tempête sans nom. Des flammèches dansaient autour de ses doigts gracieux aux grès des palpitations de son cœur. Elle n'était plus vêtue de rouge flamboyant mais d'un pourpre qui côtoyait le noir. À côté d'elle se tenait un jeune homme d'à peine dix-sept ans, trop jeune pour savoir le sort qui lui était destiné, trop âgé pour en reculer.

Lancelot avait eu du mal à se lever de son siège. Ses mouvements se faisaient avec difficulté, un cadavre enfermé dans un cercueil trop étroit. Au fond, c'était ce qu'il espérait. Mourir était une bien belle bénédiction pour les tourments de son cœur. Il avait tressaillit lorsqu'il avait vu Niall pénétrer dans l'immense salle poussiéreuse et froide. Il aurait voulu se lever et lui crier de partir, loin, si loin d'ici. Rester était synonyme de mort et de calamité. Méléagant le lui avait dit. Il le lui avait murmuré. Il savait que la promesse que l'Homme en Noir lui avait faite était fausse. Si sa loyauté vacillait, ils mourraient aussi. Ses espions et émissaires lui avaient rapporté la venue d'Irlande de troupes en direction de la Carmélide, leurs armées se préparant à l'assaut. Il y avait des hommes à Kaamelott mais ils étaient largement dépassés par l'adversaire. Le régent attendait des nouvelles du roi Loth. Les derniers émissaires lui avaient rapporté qu'il avait tué le duc de Berry et son épouse puis mis le feu au château. Cela datait d'il y a déjà plusieurs mois. Son fils, il ne le connaissait que trop bien. On le lui avait présenté et sous les murmures de l'Ombre vengeresse, il lui avait coupé un doigt. Lancelot s'était dit qu'il n'avait pas été lui-même en cet instant et avait même légèrement vacillé à la vue du morceau de chair sanguinolent. L'une des filles était mariée à quelque nobliau qui n'avait pris partie dans le conflit. L'autre... Avait disparue. Qu'importait, puisqu'il allait bientôt mourir. Il avait cru à une vision, lorsqu'un soir, en se couchant, il avait découvert sur sa poitrine des marques qui semblaient figurer l'apparence de cicatrices. Peut-être, après tout. Il en avait obtenues au combat, contre chevaliers noirs ou créatures diaboliques. C'était cela qui avait fait de lui un héros. Un héros... Cela fait longtemps que l'on ne m'a pas appelé comme ca. Je n'en suis pas un, je n'en ai jamais été. Juste un lâche. Il avait commencé à sept ans. Sept ans, ce n'est pas un âge pour commencer à tuer. À sept ans, on joue avec des épées de bois, on tombe, on rit à gorge déployée. À sept ans, on est innocent et on demande à sa mère de chasser les monstres avec un baiser. À sept ans, on lit sur Alexandre et ses exploits, on ne rencontre pas la Mort dans les yeux. Il n'avait jamais vraiment eu d'amis, parce qu'il trahissait ou blessait les amis qu'il pensait avoir. Lancelot avait toujours été seul.

Le silence pesait trop. C'était une cour fantôme qui s'étalait dans la salle du trône. Un petit murmure s'était emparé de l'assemblée à la venue de Ralia et de Niall, des bruits de gorge et autres grognements. On s'était écarté à leur arrivée. L'amant du régent était de retour au château, peut-être serait-il de retour dans sa couche ? Au milieu du faux silence cependant, une voix résonna. Elle ne trompa personne par le tremblement de son timbre.

❝ Pourquoi êtes-vous de retour sans le traître Arthur Pendragon ? Avez-vous échoué à votre mission ?

— Non, bon seigneur, intervint le Chevalier Sans Sommeil. La femme qui m'accompagne ici est la traîtresse. Nous avons effectivement trouvé l'ancien roi mais elle l'a laissé s'enfuir une fois accosté sur les rives de Bretagne. Je vous l'apporte ici pour qu'elle soit jugée selon ses crimes.
Il jeta un regard désolé à son amie, celle-ci lui répondit avec un petit sourire triste.

— Merci, Niall Ó Faoláini, sieur de Belle-Fontaine. Vous serez récompensé pour votre honnêteté.
Il décida d'ignorer les murmures narquois. À côté de lui, Ralia sursauta légèrement. Elle se rendit compte que jamais elle n'avait entendu le nom complet de son comparse d'armes. C'était étrange, pensa-t-elle, de ne connaître cela que maintenant, alors qu'elle risquait de mourir dans peu de temps.
À présent, vous, Ralia Sylís Mēidenn, Thane de Faroe, serez conduite aux geôles en attendant un jugement qui sera à la hauteur de votre traîtrise.❞

Elle fut emmenée sans résistance. En descendant les escaliers étroits, elle remarquait des portes dérobées, des petits passages dissimulés derrière quelque recoin sombre. Elle passa la minuscule cellule dans laquelle on l'avait retenue des mois auparavant et elle attendit. Sa peine serait douloureuse mais après pour une juste cause. La féroïenne n'était pas la seule femme de cette forteresse à attendre. Une autre filait, rapide et vive dans les couloirs. L'on ne songeait pas vraiment à la remarquer, quoique sa chevelure rousse sauvage retenait l'attention d'un pauvre garde ou d'un garçon de cuisine. Quand ils désiraient s'approcher d'elle pour lui adresser une parole, elle se contentait de répondre avec un petit sourire nerveux et un regard froid. Elle ne se fit pas remarquer non plus lorsqu'elle grimpa les marches quatre à quatre vers les appartements du régent. Le personnel du château eût été trompé par sa tenue et la pensait une lavandière commune qui venait changer des draps ou apporter de l'eau. Et puis ils semblaient être en alerte, repousser une énième tentative de prise du château. Son pas était vif, dur, déterminé, non celui d'une suivante. Mais chacun était trop en émoi devant la bataille qui semblait imminente maintenant pour se rendre compte qu'elle venait de franchir le seuil de la tour du régent. Si les domestiques prêtaient bien attention, il était possible de distinguer les jointures de ses doigts, toutes blanches et crispées autour d'un petit objet de métal. Ses yeux bleus comme la mer en mouvement se rétrécissaient à mesure qu'elle s'avançait dans le noir. Son souffle se faisait de plus en plus haché, ses lèvres se resserraient.

L'eau du bain était en train de refroidir mais Lancelot ne s'en apercevait pas. Il était trop absorbé par ses pensées pour s'en apercevoir. Niall s'était présenté pour lui demander s'il désirait quelque chose, le régent l'avait doucement congédié. Il ne désirait seulement que la paix de l'âme et la solitude. L'eau refroidissait mais lorsqu'il y était entré, elle avait été brûlante. Sa peau nue avait frissonné, s'était rougie. Il en avait l'habitude, pourtant. Il prenait toujours ses bains trop chaud pour y rester plus longtemps. C'étaient les uniques occasions où il pouvait être réellement seul. L'eau refroidissait, mais elle était troublée par le savon et les fleurs déposées délicatement pour parfumer. Les pétales s'étaient étiolés, se perdant sur les panneaux de bois comme sur le corps de Lancelot. Peut-être ont-ils pensé que je serais heureux et les fleurs symbolisent ce bonheur. Il s'empara d'une rose jaune pâle. C'était étrange, ce n'était plus la saison des roses et celle-ci était parfaitement conservée. Un pétale tomba sur sa cuisse, il ne l'enleva point. Il la contempla des minutes entières, fasciné par autant de délicatesse dans une chose aussi fragile. Il la laissa retomber. Il joua avec l'eau de ses doigts, machinalement presque, l'esprit ailleurs. Il avait peur mais Niall était revenu. Niall était là et il n'aurait plus jamais peur car lorsque Niall était là, Méléagant n'était plus rien. Niall le rendait courageux, il lui redonnait foi. Mais pas plus qu'il ne s'apercevait que l'eau refroidissait, il ne s'aperçut pas qu'une figure au visage dissimulé par une cape venait d'entrer. Il ne s'aperçut pas non plus de sa longue chevelure rousse comme il ne s'aperçut pas de son épée ou de son visage qui eût semblé si doux en temps de paix. Il ne s'aperçut pas de la lame dans ses mains qui se dirigeait vers lui. Il ne s'aperçut de rien ; il ressentit. Le premier coup le foudroya. La dague était longue et tranchante. Lorsqu'elle plongea dans ses entrailles, il voulut crier mais aucun son ne franchit ses lèvres maintenant pâles. La femme qui lui faisait face s'approcha de lui, sa bouche à quelques pouces de son oreille droite.

❝ Celui-là, c'est pour mon frère. ❞

Le deuxième coup le fit saigner. La dague était belle et redoutable. Lorsqu'elle plongea dans ses entrailles, il voulut lever la tête mais son corps ne lui obéissait plus. La femme qui lui faisait face murmura une nouvelle fois à son oreille.

❝ Celui-là, c'est pour mes parents. ❞

Le troisième coup le fit prendre espoir. La dague était empoisonnée et vicieuse. Si personne n'arrivait à temps pour le sauver, si quelqu'un arrivait quelques instants trop tard, alors il mourrait. Oui, quelle bénédiction que de mourir. Il serait enfin libéré de cette culpabilité qui le rongeait jusqu'à sang. Il serait libéré de tout poids, de tout acharnement du monde des Ténèbres sur son âme. Parce qu'il pensa : La Mort doit être si belle. S'allonger doucement contre la douce terre brune, entendre les herbes chuchoter des mots d'amour au dessus de nos têtes et écouter le silence éternel des étoiles insatisfaites. Ne pas avoir d'hier ou de lendemain, simplement et justement oublier le temps et la vie, pardonner l'existence. Être en paix.

❝ Celui-là, c'est pour mon peuple. ❞

Il se laissait faiblir, s'emporter vers de contrées lointaines. Déjà, ses yeux se fermaient alors qu'il tentait désespérément de se raccrocher au rebord de la baignoire. L'eau était teintée de rouge, les fleurs se flétrissaient à mesure qu'il se vidait de son sang. C'est donc cela qu'a ressenti Arthur avant que je ne le sauve ? Mais cette fois, il n'y a pas de Lancelot pour venir me sauver. Je suis seul. Ses yeux se posèrent sur son assaillante et elle brandit une nouvelle fois sa lame.

❝ Celui-là, enfin, c'est pour moi. Pour la vie que vous avez ruiné. ❞

La lame lui perça une dernière fois la chair mais il retint ses cris. Dans son extase, il était devenu un martyr. Si on le découvrait trop tard, il serait mort. Ses souffrances seraient terminées. Le monde tournait et se faisait de plus en plus sombre et menaçant. La réalité se distordait. Les prêtres et les amants mentaient. Il n'y avait pas de lumière au bout du tunnel. Tout était composé de souffrances et de ténèbres. Lancelot. Lancelot. Reveillez-vous mon beau chevalier. Lancelot, écoutez ma voix. C'était vrai, il n'y avait pas de lumière, juste des ténèbres. Mais au milieu de ces ténèbres se tenait une femme qui pleurait. Elle était belle, changeante sans doute. Si ses yeux la quittaient même pour un instant, il oubliait son visage. Elle était douce, pâle, des iris qui oscillaient entre un bleu d'azur et un marron profond. Ses lèvres rouges formaient un sourire suppliant. Sa chevelure avait la couleur des feuilles de l'automne. Sa main vint caresser la joue du régent. Il frissonna à son contact.

— Lancelot, reveillez-vous. Vous n'allez pas mourir aujourd'hui.
— Qui êtes-vous ? Je vous connais.
— Bien sûr que vous me connaissez ; je suis là pour vous protéger. Rappelez-vous. Vous savez qui je suis, Lancelot. J'ai toujours veillé sur vous, mon beau chevalier. Combattez ce mal qui ravage votre cœur car vous êtes bon. Vous êtes fort et pur. Vous êtes aimé. Levez les yeux et vous verrez le soleil ; votre chemin est parsemé de chagrin. Votre rôle est de guérir. Vous retrouverez la paix.
— Mais... si je ne suis pas à la hauteur ? Si je meurs, je n'ai pas à affronter le malheur.
— Vous n'êtes pas un lâche, mon beau chevalier. Vous allez vivre. Vous devez vivre. Lancelot, reveillez-vous.

❝ Lancelot, reveillez-vous ! Je vous en supplie, ne m'abandonnez pas. Lancelot, reveillez-vous !

Niall avait trouvé le régent exsangue dans la baignoire. L'eau était teintée de rouge et les blessures profondes. Le château était déjà en état d'alerte car des résistants s'étaient introduits et s'étaient attaqués à divers stocks de nourriture et d'armes. Un fugitif était d'autant plus dur à repérer. Dans sa panique, il était descendu aux geôles comme une furie et était allé chercher Ralia. Dans un espoir insensé, il avait pensé qu'elle pouvait le soigner grâce à sa connaissance des herbes. Elle était à ses côtés, silencieuse car ne sachant pas quoi dire. Il s'était précipité sur le corps de celui qu'il aimait, ravalant doucement ses larmes.

— Niall, allez me chercher des langes, du pissenlit, des fleurs de soucis et de la camomille. Maintenant si vous voulez qu'il vive.

Il acquiesça et sortit en trombes dans les jardins. La féroïenne s'empara de draps amassés sur le sol et appuyait de toutes ses forces sur les blessures. Dans la tornade qu'avait créé cet événement, elle n'eut pas le temps de rougir devant la nudité du régent. Il était beau, c'était vrai. Grand et musclé, comme ces héros qui étaient peints sur les vases grecs. À présent, c'était si étrange de le voir ainsi, désarmé, mourant, alors que quelques heures auparavant, il tremblait et faisait trembler par son pouvoir. Ses mains se teintaient aussi de rouge mais elle ne voulait pas s'en préoccuper. Doucement, elle approcha sa tête de celle du chevalier, nettoya du coin d'un lange son visage.

» Ne mourrez pas maintenant, Lancelot. Ne laissez pas quelqu'un qui vous aime seul. Votre heure viendra sans doute mais ne mourrez pas maintenant. Je vous le demande. Vous ne devez pas mourir. Pour Niall... sa voix se brisa alors que le silence la happait, incapable de prononcer ces mots plus fort que pour elle même. Pour Arthur, pour... nous.

— Vous soignez un meurtrier ? N'avez-vous pas honte ?
Ralia sursauta si fort que les tissus blancs lui tombèrent des mains.

— Blanchefleur ? Que... son regard passa rapidement sur les mains ensanglantées de la jeune femme, de ses doigts crispés sur la dague, sur l'étincelle de triomphe dans ses yeux. Mais vous êtes folle ! S'ils vous trouvent, ils vous pendront, ou pire !

— Peut-être, mais ce sera avec honneur.

— Ne parlez pas comme ça. Je ne peux pas me résoudre à vous laisser mourir. Venez, il y a des passages qui vous conduiront en dehors du château.

— Mais vous... Vous aussi, vous pouvez risquer la mort.

— Peut-être, mais ce sera avec honneur, répondit Ralia avec un petit sourire.

Les deux femmes s'engagèrent discrètement dans les couloirs étroits. L'agitation était telle que personne ou presque ne semblait remarquer ces deux silhouettes qui se mouvaient trop rapidement pour participer à l'effort de guerre. Sylís ne remarqua pas non plus le regard accusateur d'un jeune garçon de dix-sept ans qui suivait ses mouvements. Elles trouvèrent un souterrain et se séparèrent. Elles ne gâchèrent pas de précieuses secondes à parler, cela ne servait à rien. La féroïenne remonta quatre à quatre les marches de l'escalier qui menait à la salle d'eau. Niall et le jeune garçon se trouvaient devant.

— Où étiez vous ?

— Je... Devais prendre quelque chose.

— Vous mentez ! s'exclama l'adolescent. Je l'ai vue, Niall. Elle a aidé la personne qui a tenté de tuer notre régent à s'enfuir ! Peut-être que vous en savez plus que vous ne le montrez. Dame Mevanwi vous interrogera. ❞

Ralia ne dit rien lorsqu'elle fut conduite dans une pièce sombre et froide. Ralia ne dit rien lorsque l'Enchanteresse la menaça avec ses flammes. Ralia ne dit rien quand elle sentit les coups traverser son dos. Après tout, la douleur n'était qu'une illusion. Elle espéra simplement que Niall eût pu soigner Lancelot.

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