𝑬 𝑺 𝑷 𝑶 𝑰 𝑹 • Mυιcнιro Toĸιтo •
Ceci est un os dans le cadre du concours angst de @vicouldly . Il comporte des situations d'angoisse et panique, aussi je préfère vous avertir au préalable. Merci de la lecture mes couleurs <3. Ce genre d'os est exceptionnel, don't worry.
Le clapotis de la rivière était le seul à troubler le calme de la forêt. La lune, croissant argenté dans le ciel, se reflétait dans l'eau tandis que le vent, fine brise glacée, secouait les branches des arbres. Natsu, dans ce calme trompeur, veillait. Elle ne pouvait pas dormir. Elle n'y arrivait pas. Les yeux rivés au sol, elle marmonnait des choses uniquement compréhensibles par elle. La ton de sa voix n'était pas volontaire, après quelle importance puisqu'elle était la seule présente en cet endroit ?
L'avait-il oubliée ? Oui, lui. Ce premier amour dont elle n'arrivait pas à s'en défaire. Ce premier amour qui, à cause du cruel de la vie, s'était évaporé comme le fait la neige à l'arrivée du printemps. Lui, le seul qu'elle ait vraiment aimé. Lui, qui l'avait toujours soutenue.
Katana en main et les yeux grands ouverts, elle ne put s'empêcher de resserrer sa prise lorsque le craquement d'une branche attira son attention.
Je ne veux pas mourir.
Non, pas avant de l'avoir trouvé. Pas avant qu'ils aient rattrapé le temps perdu et avancé côte à côte. Non, pas avant qu'elle soit certaine qu'il ne l'ait pas oubliée.
Il ne m'a pas oubliée... n'est-ce pas...?
Au fond d'elle, Natsu le savait, il n'y avait aucune certitude. Rien ne garantissait que ses souvenirs avaient gardé une partie d'elle.
Mais il se souvient de moi, c'est obligé.
Parce que oui, quatre ans ne suffisaient pas pour oublier. Elle en était certaine. En si peu d'années, son souvenirs était ancré en lui, tout comme elle. Il n'y avait pas de doutes là-dessus.
Alors pourquoi la vitesse des battements du cœur de Natsu ne cessait d'augmenter ? Était-ce la peur du noir... ou autre chose ? En réalité, elle le savait, elle se voilait juste la face. Mais le dicton ne disait-il pas que l'espoir faisait vivre ? Mais ne disait-il pas aussi qu'à trop espérer on finissait pas être déçu ? Alors que faire ? Attendre la réponse, ou aller la chercher soi-même ? Malgré le fait qu'elle niait, la jeune fille avait rejoint le rang de pourfendeur pour lui. Ce même homme pour qui elle n'arrêtait pas de paniquer depuis quelques temps. Depuis quelques jours. Depuis quelques mois.
Le temps avait-il une importance dans l'histoire ? Si, il affectait la mémoire. La perception des choses. Il affectait tout. Le passé. Le présent. Le futur. L'avenir. Les gens. Le monde. Et elle alors ?Avait-elle changé depuis ? Était-elle mieux ou au contraire, détestable ? Et comment le confirmer ? Quelle personne fiable pourrait le faire ? Un pourfendeur ? Lequel ? Quel grade ? Devait-elle avoir des affinités avec celui-ci ?
Ses jambes cédèrent sous son poids, elle tomba, plus que confuse. Ses pensées s'entrechoquaient sans qu'elle n'arrive à faire le tri dans son esprit. Ses yeux émeraudes exorbités ne cessaient de fixer le sol terreux tandis qu'elle tentait vainement de chercher un moyen de se clamer. Enfin, à quoi bon ? S'il se souvenait d'elle, ça s'arrêterait peut-être là. Il lui dirait adieu, et leurs chemins se sépareront à nouveau. Et elle serait à nouveau seule.
Natsu se prit la tête entre les mains et serra si fort son cuir chevelu qu'elle s'arrache quelques cheveux. Non, ce n'était pas ça. Ses cheveux n'avaient jamais été aussi fragiles. Il y avait un problème.
« J... je perds des cheveux ? »
Son pouls s'accéléra sous l'effet de la panique, celle-ci de plus en plus présente. Cet accumulation de chose l'effrayait davantage.
« Ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas possible, ce n'est pas poss- »
Dans le cerveau de Natsu, il y eu comme un bruit de verre brisé, et ce fut le noir.
« RÉVEILLE-TOI !! LE DÉMON ATTAQUE !!! »
En sursaut, Natsu se redressa. Depuis combien de temps était-elle ainsi allongée au sol ? Dans son esprit, tout était encore flou...
Katana en main, elle chercha des yeux une quelconque forme démoniaque. Sur sa droite se trouvait un jeune pourfendeur de grade Mizunoto qui, le fer à la main, menaçait devant lui. Sans prendre la pende de le saluer, Natsu porta son regard dans la même direction que lui. Derrière les arbres, c'était certain, se cachait un démon.
Puis, tout fut rapide ; son épaule gicla de sang, déchirant son haori au passage. Le démon, elle ne l'avait pas vu passé. Ni senti. Elle se retourna lentement, comme si elle craignait de voir une chose horrible. Non, à la place se tenait un jeune garçon à la main tâchée de sang. Si l'on se référait à son physique, il devait avoir neuf ou dix ans. Ses yeux rouges avaient des pupilles félines et ses cheveux verts semblaient sales. Et ses canines étaient particulièrement longues.
« Félicitations ! Vous avez devant vous un prétendant au rang de Lune Démoniaque ! Woaaaw, vous pouvez mourir heureux ! »
Ils ne pourraient jamais le battre. Même s'ils s'y mettaient à deux. Elle le savait. Son grade si peu élevé en était la preuve. Ils ne sortiraient pas vivants de ce combat. Il n'y avait pas d'issue possible.
Puis, tel un ange tombé du ciel, un pourfendeur inconnu trancha la tête du démon a une vitesse impressionnante. Elle tomba au sol, la surprise ne quittant pas le visage du démon alors qu'il disparaissait assez rapidement.
Il se tourna vers eux. Il avait des yeux bleus inexpressifs ainsi qu'une longue chevelure noire. Son katana était encore dans sa main, il n'avait pas encore décidé du moment pour le ranger. En quatre ans, Natsu songea qu'il n'avait pas tant changé. Son cœur s'emballa dès l'instant où leurs regards se croisèrent et des larmes lui montèrent aux yeux. Trois ans. Trois ans sans nouvelles de l'être qui lui était le plus cher. Muichiro Tokito se tenait là, devant elle, et venait de lui sauver la vie.
« Muichiro, t-tu es... »
Le reste de sa phrase mourut dans le fond de sa gorge. L'émotion lui faisait perdre peu à peu ses moyens, encore plus que lors de son état de panique. Comment devait-elle réagir ? Devait-elle s'avancer pour l'enlacer ? Ou rester en retrait et lui parler de loin ?
« Qui es-tu pour m'appeler par mon prénom ?
— Pardon ? »
Une chose en elle se brisa. Était-ce un morceau de son cœur, ou bien celui de son âme ? Ou bien une chose encore plus importante ? Quoi qu'il en soit, elle priait pour que ces paroles ne soient que le fruit de son imagination. Ou une blague. Oui, dans quelques instants il sourirait pour lui dire : « Je rigole, Natsu ! Tu m'as manquée ! ». Et elle irait se réfugier dans ses bras, comme avant. Et tout redeviendrait parfait.
« Je répète ma question, qui es-tu ? demanda-t-il encore.
— M-mais enfin c'est moi, Natsu ! »
Sa voix tremblait, elle en était consciente. Mais elle ne baissait pas les yeux, elle ne fuirait pas. Tout son être était persuadé qu'au fond de lui, il savait qui était-elle. L'espoir fait vivre, disait-on. Mais ne pouvait-il pas aussi détruire ?
L'autre pourfendeur tentait vainement de comprendre la situation. Ses yeux jonglaient entre le Pilier et la jeune fille. Son nom ; Noguchi. On le retrouvera plus tard, durant l'entrainement d'Himejima.
« Je ne te connais pas, je ne le connais pas, tu ne me connais pas. Il n'est pas choquant que tu connaisses mon prénom, mais de là à ce que tu m'appelles ainsi, il y a des limites ! Nous sommes des inconnus alors... hors de ma vue.
— J-je ne comprends pas...
— Qu'y a-t-il de difficile dans ce que je te dis ? Tu m'as manqué de respect, je n'avais déjà aucune considération pour toi alors disons que maintenant, je te méprise. Estime-toi heureuse que je ne t'assomme pas sur-le-champ. Maintenant, va-t'en. »
Chose étonnante, Natsu ne protesta pas. Les larmes coulaient à flots mais elle lui sourit. Sincèrement. Avec tout l'amour qu'elle aurait voulu qu'il lui rende. Puis s'enfuit. Loin d'ici, loin de tout. Longtemps, elle avait espéré. À présent que lui restait-il ? Rien. Rien du tout. Juste des souvenirs et un cœur en miettes.
L'espoir fait vivre, disait-on. Mais ne pouvait-il pas aussi détruire ?
C H O K O L O R S
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