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Limonaire - Aruani


L'odeur du sucre flottait avec l'air.

Peu importe où il se rendait, Armin pouvait s'imprégner des multiples saveurs qui lui chatouillaient la langue. Les friandises dansaient autour de lui dans un festival de couleurs. Les rires et les cris des enfants s'envolaient par milliers pour se fondre dans la musique rocambolesque des attractions.

Émerveillé par un tel décor, le garçon manqua de peu de perdre les deux camarades qui l'accompagnaient. Sa contemplation fut ainsi brusquement stoppée par l'un d'entre deux, qui venait de saisir son épaule pour le réveiller.

- Arrête de traîner ! On va avoir le temps de rien faire à cause de toi.

Le ton de celui qui le réprimandait fit trembler de culpabilité le petit blond. Les yeux accusateurs du troisième l'empêchèrent de prononcer une quelconque réplique. Le regard rivé sur ses chaussures abîmées, Armin bredouilla alors des excuses presque inaudibles. Celles-ci furent rapidement suivies des soupirs exaspérés des deux garçons de sa classe.

- On n'a vraiment pas de chance d'être tombé avec lui...

Ce furent les derniers mots qu'ils prononcèrent avant de faire volte-face pour poursuivre leur route. La gorge de l'esseulé se serra, et il secoua la tête pour tenter de chasser les méchantes paroles, comme à son habitude. Il aurait préféré rester avec la maîtresse pendant cette journée, au lieu d'être avec des personnes qui ne voulaient pas de lui.

Les mélodies extravagantes continuaient d'emplir ses oreilles. Armin tâcha de se concentrer sur celles-ci pour se consoler. Le parc n'inspirait que de la joie.

L'atmosphère contrastait merveilleusement avec les murs cafardeux de son école. Il avait été le premier excité à l'idée d'une sortie scolaire dans un lieu comme celui-ci, et le petit blond n'avait pas pu dormir de la nuit tant il avait hâte de se retrouver au milieu de ballons, de barbe à papa, de popcorn et de manèges.

Malheureusement, sa consolation fut de courte durée. Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre les deux garçons, ceux-ci échangèrent une oeillade complice qui n'inspira rien de bon à Armin. Après un compte à rebours que ce dernier ne comprit pas, ils coururent du plus vite qu'ils pouvaient pour semer celui qui les dérangeait.

- Attendez... ! 

Sa vaine requête se noya instantanément sous le flot de sons qui l'entourait. Un enfant hurla non loin de lui, réclamant les bras de sa mère. Deux petites filles gloussèrent bruyamment en passant près d'Armin. La musique annonçant le début d'un nouveau tour de carrousel venait de retentir.

Ses yeux azur cherchèrent quelques secondes un visage familier, mais la foule semblait toujours plus nombreuse et étrangère. Il se retrouvait soudainement terrorisé, incapable d'émettre le moindre mouvement. Sa vision se brouilla de larmes qui ne demandaient qu'à couler fougueusement sur ses joues rondes.

- Hé. 

Le bruit s'arrêta.

Armin se tourna vers cette voix, soudain nourrit d'espoir qu'un autre élève soit tombé sur lui.

Néanmoins, il ne reconnut pas la personne qui lui faisait face. Elle ne faisait pas partie de sa classe. C'était une fille qui avait l'air d'avoir son âge, et qui le fixait avec une expression stoïque.

- Pourquoi est-ce que tu pleures ?

Bouche-bée, le petit blond toisait son interlocutrice inconnue dans un mélange de crainte et de curiosité. Celle-ci répéta sa question face à son silence.

- Pourquoi est-ce que tu pleures ?

Armin renifla.

- Parce que je suis perdu. Mes copains m'ont laissé.

La petite fille pencha la tête.

- Ce ne sont pas tes copains s'ils t'ont laissé.

Il ne sut que répliquer.

- Tu as d'autres copains ? elle le questionna.

Son expression se teinta de honte. Il secoua timidement la tête. Face à sa réponse, cette étrangère vint doucement lui saisir la main, et commença à l'entraîner avec elle.

Il s'apprêtait à contester sa démarche, mais un élément vint empêcher tout mot de glisser entre ses lèvres.

Le parc était vide.

Il n'y avait plus de musique. Plus d'enfant. Les attractions étaient en marche, mais ne portaient plus personne sur leur dos. Tout le monde s'en était allé. Dans un élan de panique, Armin demanda à la petite fille où ils étaient partis.

- Ils vont revenir, ne t'en fais pas. Pour le moment, le parc est à nous.

Cette idée paraissait invraisemblable au petit blond. Toutefois, il ressentait une proximité avec celle qui l'entraînait il ne savait où. Il décida donc de se laisser guider, se sentant apaisé par le calme ambiant.

- Je m'appelle Annie. Elle l'informa, toujours la main dans la sienne.

- Et moi Armin.

- Je sais.

Armin était perdu. Il aurait eu toutes les raisons d'avoir peur, et pourtant, plus il avançait dans les chemins du parc avec elle, plus il était confiant. Ils s'arrêtèrent enfin devant un carrousel.

Probablement le plus beau que le garçon avait pu observer. Celui-ci continuait de tourner malgré l'absence de passager sur ses diverses montures.

Annie l'emmena grimper sur l'une d'entre elles. Ils s'installèrent chacun sur un cheval, et rapidement, ils rirent ensemble au fil des tours, enthousiasmés par cette solitude qui les réunissait. Ils testèrent chaque carrosse afin de trouver la meilleure place.

Finalement, ils finirent par se stopper, essoufflés par leur amusement. Ils se sourirent avec tendresse, et rougirent tous deux avec candeur.

- Tu es ma première copine, Annie.

Une brise vint faire virevolter leurs mèches blondes. La petite fille s'approcha de lui, et lui déposa un timide baiser sur sa joue.

- Tu verras, Armin, plein de bonnes choses vont t'arriver. Je te le promets. Ne laisse plus jamais personne t'embêter.

Armin la dévisagea, perplexe et inquiet.

- Au revoir, elle termina. Je suis heureuse de t'avoir connu.

Le garçon tenta d'attraper de nouveau sa main, mais il n'effleura que du vide. Un tonnerre de sons vint alors secouer son ouïe.

- Armin ?

La voix de sa maîtresse retentit. Il se dirigea vers elle, encore bercé par le fantôme de son amie. Apaisé par leur promesse, qui jamais ne s'ôta de ses esprits.

Merci, Annie.

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