𝐗𝐕 ─ 𝕡𝕖𝕥𝕚𝕥𝕖 𝕗𝕚𝕝𝕝𝕖
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─ Tu devrais partir.
Au lever du jour, Touya avait quinze ans et le plus beau sourire du monde. Derrière lui, le soleil flamboyait et faisait scintiller les buissons de sauge qui entouraient le parc dans lequel il se trouvait. Ce dernier venait juste d'ouvrir ses grandes portes en fer détériorées. Le vent, lui, s'était levé et s'était mis à hurler de toutes ses forces.
Keigo, son meilleur ami, resta silencieux une minute et d'étranges pensées nostalgiques sillonnèrent son esprit. Au bout d'un moment, le brave blond tendit la main et toute la frustration que Touya avait accumulée tonna en un instant ; les larmes coulèrent, lui flambèrent les joues et incinérèrent toute pensée cohérente.
Si Keigo avait su que c'était impossible, il n'aurait jamais exposé cette idée. La soif de liberté n'était qu'une utopie apocryphe et mensongère à laquelle personne ne devait croire. Quoi qu'il advienne, les humains seraient contrôlés et détruits par plus éminent qu'eux.
─ Tu devrais t'enfuir et ne plus jamais revenir, ajouta Keigo, les yeux fixés vers l'horizon. Je pourrais t'accompagner, tu sais. Tu dois t'en aller, car tu finiras par te perdre. Si quelque chose t'arrive, je ne pourrais pas le supporter.
─ Arrête, Keigo, je t'en supplie. Tu sais bien que c'est impossible, tu sais bien qu'il me surveille ! (Touya pleurnicha avant de l'attraper par les pans de sa chemise blanche.) Seule la mort pourrait me permettre de m'enfuir et de ne plus jamais avoir à le supporter. Il va réussir à me détruire.
Keigo réfléchit bien longtemps avant de savoir quoi dire. Sa main éthérée et veinée attrapa celle de l'autre garçon sans même que ce dernier ne puisse réagir, trop occupé à implorer seigneurs et divinités. Le blond resta un petit instant à passer ses doigts sur la peau squameuse de son compère pendant que ses prunelles ambrées contemplaient les morceaux de peau écorchés qui lui tombaient presque du visage.
Quand Touya était avec Keigo, il avait le mérite de se sentir divin. Les multiples privilèges auxquels il n'avait jamais eu le droit en compagnie de son odieux paternel venaient désormais à lui comme des aumônes. Avec lui, tout allait bien, tout se déroulait de la meilleure des façons. Grâce à lui, Touya avait l'aubaine d'être encore en vie après tout ce temps.
─ Merci, chuchota Touya. Merci pour tout, poulet.
─ Je t'ai déjà dit de m'appeler maître, ricana-t-il.
Dès l'instant où sa phrase fut prononcée, une bourrasque tapageuse vint les interrompre. Cette dernière transforma la crinière lin de Keigo en un embrouillamini important, qu'il s'empressa en vain de remettre en place. Ses efforts lui suffirent à empirer la chose et il darda un soupir en remarquant le plaisir pervers que son ami prenait à le regarder ramer.
─ Parle-moi d'elle, Keigo, lança finalement Touya en ajustant sa capuche. Parle-moi de Sayuri.
Son ami sourit. Sa petite sœur était tout pour lui et aucun jour ne s'écoulait sans qu'il ne lui parle de ses tracas. Touya ne l'avait jamais rencontrée et pourtant, le sentiment de la connaitre tout autant que son frère revenait souvent. Quelques mots sacrés expliquant à la perfection ses activités, quelques histoires à raconter, et en général, la conversation pouvait durer des heures.
─ Hier soir, elle est revenue des cours beaucoup plus tôt et a remarqué mon absence, conta-t-il les yeux à moitié fermés, profitant de la douce lumière qui tombait sur lui. Je lui ai menti, encore et encore. Je ne peux pas lui dire, je ne veux pas qu'elle soit triste. Qu'est-ce qu'elle déclarerait, en sachant que tu es maudit ?
Et là, comme toujours, Touya laissa sa tête tomber sur le côté dans un automatisme troublant. Dans son esprit, de nouveau, ses convictions et pensées se bousculèrent et finirent, en conséquence, par absorber toute décence.
Il devait mourir, disparaitre de la surface du globe et c'était la seule solution.
─ Je ne veux pas que tu meures, finit par avouer le blond, les lèvres étirées en un sourire amer. Je ne veux pas te perdre.
─ Je sais, Keigo.
•✒ 𝙵𝚞𝚒𝚛 𝚗𝚎 𝚜𝚎𝚛𝚝 𝚊̀ 𝚛𝚒𝚎𝚗, 𝚎𝚝 𝚎́𝚟𝚒𝚝𝚎𝚛 𝚕𝚎𝚜 𝚜𝚘𝚞𝚌𝚒𝚜 𝚗𝚎 𝚏𝚊𝚒𝚝 𝚚𝚞𝚎 𝚛𝚎𝚝𝚊𝚛𝚍𝚎𝚛 𝚕𝚊 𝚖𝚘𝚛𝚝.
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𝙀𝙧𝙞
𝟏𝟖 𝐅𝐄́𝐕𝐑𝐈𝐄𝐑 𝟐𝟎𝟎𝟏 – 𝟎𝟓 : 𝟓𝟓
─ Mon petit lapin, où es-tu ?
Eri ne répondit pas à son poursuivant, ayant beaucoup trop peur que sa position soit dévoilée. Sa vue était entièrement brouillée par les larmes qui saturaient ses yeux, et elle dut placer ses deux petites mains devant sa bouche pour éviter de hurler sous l'influence de la peur. Oh, si seulement elle s'était enfuie dès le début ! Elle regrettait, s'apitoyait sur son sort et se plaignait d'avoir cru aux complaisantes paroles d'un homme, et à son serment de la laisser partir si elle faisait en sorte de l'écouter.
─ Eri ! Sors de ta cachette, viens voir Kurono ! Si tu ne te décides pas à montrer le bout de ton nez, tu sais ce qui arrivera à ta mère !
C'était sa douce mère qui l'avait vendue au chef des Shie Hassaikai, Overhaul. Eri le méritait plus que tout autre humain. Cependant, elle ne voulait pas rester avec ce monstre. Il lui faisait peur, la terrifiait et faisait trembler son corps tout entier dès qu'elle l'apercevait. Le fait qu'il lui avait fait du mal n'arrangeait pas les choses, au contraire ; cela ne faisait que renforcer la haine qu'elle éprouvait envers lui.
Quand Eri sentit une main froide se poser sur son épaule, tout son sang fit marche-arrière. Ses sens devinrent fous et elle fila, esquivant tous les obstacles qu'elle croisait. La petite fille courait si vite qu'elle s'écorcha les pieds sur le parquet, répandant davantage d'eau-de-vie sur les reliefs déjà tachés. La douleur ne lui parvint même pas ; l'appréhension d'être attrapée lui vrillait les entrailles avec virulence. En fait, elle était trop habituée à la détresse pour y faire attention.
─ Eri ! Reviens ici, vite !
Il continuait de beugler sans cesse et la gamine était sûre qu'il finirait par la rattraper à un moment ou un autre. Arrivée au bout du couloir, la petite fille s'arrêta brusquement. Trois choix s'offrirent à elle. Devait-elle rentrer dans cette armoire, au risque de se faire attraper ? Les escaliers lui firent de l'œil, et elle finit par éclater une nouvelle fois, prise par la honte incandescente qui brulait dans son épigastre. Une gamine qui ne pouvait jamais arrêter ses soubresauts et sanglots, voilà ce qu'elle était.
─ Ma maman chérie, je t'en supplie, viens me chercher ! Je suis tellement désolée. Je suis navrée d'avoir tué papa. Je ne l'ai même pas fait exprès.
La panique déboula d'un coup et la percuta de plein fouet. Son poursuivant acharné allait la rattraper et la tuer. Elle ne reverrait jamais sa mère et son père. Eri pourchassait un but invisible à l'intérieur de son esprit, rêvant quelquefois qu'elle était en sécurité dans les bras de ses parents, alors que le plancher humidifié amortissait ses pas inexpérimentés.
─ Il ne faut pas avoir peur. Il ne te rattrapera pas. Avec moi, tu es en sécurité.
D'un minable sursaut, Eri se retourna vers la provenance des paroles. Qui avait parlé ? Elle regarda tout autour d'elle en tremblant, et finit par croiser un regard rubicond. La fille qui se tenait face à elle devait être à peine plus âgée qu'elle. Ses cheveux sombres étaient coiffés en deux petites couettes irrégulières et le grain de beauté qui traînait sur le côté de son menton rehaussait ses traits fins. Elle était très belle, même si sa peau transparente dégageait une surprenante lueur écarlate.
─ Qui es-tu ? demanda Eri.
D'un coup, en entendant Kurono l'appeler, Eri émit un terrible cri aigu qui perça le silence déroutant des longs couloirs inoccupés. Si elle ne se décidait pas à bouger et s'enfuir, elle allait vraiment finir par y passer. Un choix crucial se soumettait à elle, déchirant émotions et impulsions à l'intérieur d'elle.
─ Je m'appelle Hana, se présenta l'ectoplasme. Suis-moi, je vais t'aider à te cacher pour qu'il ne puisse pas te trouver.
Quand Eri saisit la main qui lui était tendue, elle eut la surprise de voir qu'elle ne la traversait pas. Ce n'était pas comme dans tous les films que son père lui montrait il y a quelques années. Ce fantôme était gentil et elle le sentait. Avoir peur d'elle ne servirait à rien ; croire en elle, en fin de compte, finirait sûrement par lui sauver la vie et lui permettre de fuir cette école. Elles coururent dans tous les sens pendant environ dix minutes. La petite Eri était épuisée, mais fit tout son possible pour la suivre sans faiblir. C'était ça, ou Overhaul recommencerait, et à vrai dire, elle ne voulait pas tester toutes les horreurs qu'il lui avait faites encore une fois. Ses épais cheveux blancs et ternes partaient dans tous les sens à chaque pas qu'elle effectuait, et elle regretta de ne pas avoir de nœuds pour les retenir.
Maman en avait toujours sur elle et n'oubliait jamais de choses aussi futiles.
Les escaliers accidentés et détériorés devant Eri défilèrent à une vitesse folle. Plusieurs fois, la petite fille manqua de tomber, et si Hana n'avait pas été là, Chronostasis aurait fini par la piéger au détour d'un couloir. Dans l'école flottait une odeur si sauvage que les narines d'Eri tressautaient follement, puis s'arrêtaient brusquement ; ses crispations dégoutées à chaque fois qu'elle voyait un corps n'arrêtaient pas Hana, et même les plaintes désespérées qu'elle poussait ne la distrayaient pas de son but. Lorsque ses poumons commencèrent à s'embraser, forcés de fonctionner, la petite fille fit tout pour ne pas abandonner.
Au bout d'une longue et esquintante course, elles se stoppèrent brusquement devant une porte cassée aux allures trompeuses. Le regard qu'Eri lança à la dérobée vers le plafond quand Hana se retourna la motiva, et elles se retrouvèrent bien vite dans ce qui semblait être un vestiaire en ruine. Était-ce une salle de sport ? Cela l'étonnerait.
Eri leva les jambes afin de passer progressivement au-dessus des habits qui trainaient un peu partout dans la pièce, et finit par arriver devant un petit bassin lorsqu'elle parvint enfin à tous les éviter. Berk ! Ce dernier était rempli de morceaux de chair gluants et inidentifiables, réduits en bouillie à cause du temps passé. Chercher à comprendre ce qu'ils représentaient n'était sûrement pas une bonne idée.
─ Avance ! Si tu ne continues pas, il va te rattraper !
Hana lui serra la main et ses jeunes yeux sombres devinrent fixes. Leur éclat se tourna vers l'intérieur, sur les années passées à errer. Sa poigne, elle, devint presque inexistante alors qu'Eri osa enfin avancer quand elle fut certaine que sa nouvelle amie ne la laisserait pas tomber. Lorsque ses pieds nus entrèrent en contact avec l'eau du pédiluve, les frissons qui lui secouaient le corps avec force pendant sa course-poursuite revinrent, et devinrent plus féroces qu'auparavant.
Les flots secoués par l'intrusion soudaine étaient si froids que ses membres se paralysèrent durant un court instant. La couleur de la surface de l'eau changea, devenant un mélange abstrait de pigments multicolores, avant de se teindre d'un rouge cramoisi. Eri n'avait jamais vu de pareil phénomène et cela la dégoutait. Le haut de cœur qu'elle retint en plaçant ses mains devant sa bouche n'atténua pas les picotements désagréables qui lui tordaient les doigts de pied, alors elle sortit rapidement du maudit bassin. En jetant un regard à Hana, la petite fille put se rendre compte que le fantôme à ses côtés la fixait de la plus étrange des façons, comme si elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi.
D'un mouvement brusque, Eri franchit la porte de sortie face à elle pour découvrir un déluge. La pluie tombait avec un tel entrain qu'elle manqua de la plaquer sur le sol. En quelque temps, sa longue robe délavée fut trempée et réduite à l'état de serpillère, rendant difficile le fait de ne pas frissonner sous le froid ambiant. Quand ses iris se levèrent, Eri remarqua dans l'immédiat l'énorme piscine qui se tenait devant elle. Cette dernière avait l'air plutôt normal en comparaison avec le reste de l'école.
Eri n'était jamais allée à la piscine. Maman ne lui permettrait pas et Monsieur Overhaul lui disait toujours que ce n'était qu'une perte de temps. Pourtant, elle aurait voulu essayer une fois, rien que pour sentir l'eau l'entourer entièrement.
─ Ma petite Eri, ma fille !
La petite fille se figea. C'était la voix veloutée de sa maman, et elle venait tout droit du grand et mystérieux réservoir. La panique grandit vertigineusement à l'intérieur d'elle, tandis que des voix lui hurlèrent que sa mère allait se noyer. Eri vit son bras tenter désespérément de remonter vers la surface et tout ce qui lui vint à l'esprit fut de demander de l'aide à Hana. Lorsqu'elle se retourna pour le faire, elle eut la surprise de remarquer que le spectre avait disparu sans laisser de traces. Du coup, elle ne prit pas la peine de réfléchir. Elle courut, courut tellement vite qu'elle manqua de glisser à cause de toute l'eau qui se trouvait sur les bords du grand bassin. En quelques secondes, elle se retrouva près de l'eau noircie et s'abaissa pour tendre la main vers ma mère.
─ Maman, maman, attrape ma main ! hurla-t-elle, désespérée.
Quand sa mère le fit et suivit ses suppliques, Eri manqua de s'évanouir. L'entièreté de son corps fut traînée vers la piscine et elle tomba brusquement dans cette dernière. Elle avait froid, terriblement froid. L'eau rentra en abondance à l'intérieur de ses narines et elle utilisa ses mains dans l'espoir de conserver un peu d'air. Cependant, quelque chose lui tira le pied et la tracta jusqu'au fond de l'eau, empêchant toute pensée cohérente d'être produite par son esprit. Oh non ! Et maman ? Sa maman allait se noyer ! Eri regarda tout autour d'elle dans l'espoir d'apercevoir la longue chevelure blanche de sa mère, mais ne vit rien, absolument rien, à part les cadavres qui tapissaient le fond du bassin. La vue de ces derniers la fit glapir d'horreur, et elle tenta donc de manière désespérée de leur échapper.
À bout de souffle, Eri essaya de remonter à la surface pour respirer pendant un instant, mais l'eau salée lui brûla les poumons, attaquant chacune de ses bronches une par une. La petite fille avait tellement mal qu'elle aimerait disparaitre et oublier tout ce qui s'était passé. Ce qu'elle vivait était pire que ce que Monsieur Overhaul lui infligeait quotidiennement. Oui, c'était pire que tout, car elle ne pouvait même pas réagir alors que sa mère se noyait devant ses yeux. En plus de cela, elle allait mourir. Elle allait périr sans avoir revu ses parents, sans avoir pu les serrer dans ses bras une dernière fois, alors que tout ce qu'elle voulait, c'était être libre.
Soudain, alors que sa bouche s'ouvrait enfin pour laisser l'eau pénétrer ses poumons, Eri se sentit tirée vers le haut. Elle n'eut point la force de bouger, ni même d'ouvrir les yeux lorsque son corps fut expulsé de la piscine et entra en contact de manière violente avec l'air glacial. Les tremblements qui lui prirent furent incontrôlables, amplifiés par l'aquilon qui soufflait fortement sur l'école sans interruption. La lune plongea derrière elle tandis qu'elle tentait de reprendre une respiration normale, distinguant dans la pénombre étouffante les contours d'une silhouette menue.
─ T-Tiens bon ! Ne t'endors pas !
Quand sa vue se flouta, Eri se dit que tout ce qu'elle voulait en ce moment, c'était partir d'ici, s'envoler et ne plus jamais ouvrir les yeux. Elle souhaitait que tout redevienne comme avant, que ses péchés soient graciés et tolérés. Peut-être qu'à force de prier, elle finirait par s'éveiller au fond de sa cellule, près de ses peluches bariolées et chamarrées.
Son sauveur appuya vigoureusement sur sa poitrine et lui souffla de tenir bon. Au bout d'une longue minute à subir sans pouvoir réagir, les poumons se Eri finirent par rejeter toute l'eau qu'ils avaient absorbée. En toussotant à cor et à cri, la petite fille pressa ses mains contre sa gorge bandée et eut l'impression que cette dernière avait été transpercée par une centaine de lames affûtées. Tentant encore et encore d'arrêter la détresse qui mitraillait ses membres de mille et une informations, son corps se recroquevilla. C'était quelque chose d'intenable, d'insupportable ; la mort de son âme réduite en poussière. L'hémoglobine qui jaillit de sa bouche aspergea le sol à côté d'elle, mais fut très vite dilué avec l'averse.
─ Est-ce que... Est-ce que tu vas bien ?
La tête d'Eri vira vers la droite et l'air las qui déforma son visage poupard étonna son interlocuteur. C'était le garçon aux cheveux noirs de toute à l'heure, devina-t-elle en détaillant ses faits et gestes. Trempé de la tête aux pieds, Tamaki se tenait au-dessus d'elle, les yeux écarquillés, et contemplait ses mimiques avec inquiétude. La petite fille devina immédiatement qu'il avait sauté dans le but de la sauver et ne put retenir les larmes qui lui montèrent aux yeux en se rendant compte de ce qui avait failli arriver. La mort aurait été la plus douce des libérations, mais était-elle vraiment prête à abandonner aussi vite avant d'avoir retrouvé ses parents ?
Sa mère n'avait jamais été là, et elle s'en rendait compte, à présent. Elle était en sécurité, assise dans le canapé et lisait sûrement un quelconque roman, comme elle aimait souvent le faire avant de l'abandonner à son triste sort.
─ J-Je t'en prie, ne pleure pas ! (Il murmura en attrapant ses petites mains, puis recommença à parler.) Ce n'est pas grave, d'accord ? Tu es vivante. Tout ira bien. Je suis là, maintenant. P-Plus personne ne te fera de mal.
Il prit Eri dans ses bras, renforçant le léger sentiment de confiance qui s'était installé au fond de son estomac quand elle avait cessé sa baignade. C'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un trembler autant en faisant quelque chose d'aussi innocent, et elle ne put s'empêcher de le comparer à elle. L'enlacer ne le rendait pas à l'aise, et les soubresauts qui lui prirent firent trembler leur étreinte, qui résista, malgré le fait qu'il soit gêné par cette dernière. La tristesse qui s'empiffrait de l'espoir, elle, d'Eri était un gouffre sans fond, synonyme de malheur et de problèmes à venir. Les longs doigts froids et violets qui lui caressaient le visage et qui n'étaient plus qu'angoisse, eux, ne suffisaient pas à calmer ses craintes et ses peurs.
─ Merci, merci, finit-elle par dire, merci Monsieur Tamaki.
Les yeux baignés de larmes, il sourit. Il gloussa si tristement que l'inquiétude qu'Eri ressentait doubla, emportant toute la contenance qu'elle avait réussi à conserver. Pourquoi se sentait-il si mal ? Que s'était-il passé alors qu'elle courait pour échapper à Chronostasis ? Tout à coup, ses pleurs se mêlèrent à la pluie et ils se lamentèrent, pleurèrent ensemble durant de longues minutes qui leur parurent interminables. Mouillés, ils n'avaient l'air que lamentables, mais ce n'était pas leur problème. Ils ne s'en sortiraient peut-être pas et chaque moment comptait.
─ Ne me remercie pas, s'il te plaît, grogna-t-il. Je suis un monstre. J-Je... Je l'ai tué. J'ai tué mon meilleur ami.
Eri ne lui répondit pas, car elle ne savait tout simplement pas quoi dire. De toute façon, elle avait aussi volé la vie d'un homme. Elle avait rogné de la surface de la terre l'existence de son père en engloutissant chaque fragment des souvenirs liés à ce dernier. De ce fait, elle comprenait Tamaki mieux que quiconque à présent, et savait à quel point être un meurtrier faisait mal.
─ Reste avec moi, s'il te plaît.
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Mes propres chapitres me rendent triste comme jamais. Je suis un monstre. Pauvre petite Eri, elle n'a rien demandé et se retrouve dans des affaires horribles à cause d'Overhaul. Beuh. Bon, au moins maintenant, Tamaki est là pour veiller sur elle et ne vous inquiètez pas : beaucoup de scènes entre ces deux-là auront lieu afin de réchauffer nos petits coeurs. :c
N'hésitez pas à me donner votre avis sur ce chapitre. Encore une fois, des indices ont été dispersés dans certaines parties du chapitre et j'espère que vous les trouverez.
A la prochaine mes amis !
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