Chapitre 8
Aujourd'hui, le deux avril, Yoongi doit s'installer à l'hôpital. Ça me fait tellement bizarre... Deme dire que ca y'est, le moment de tranquillité est terminé et que la bataille va réellement commencer... J'attends en ce moment dans mon salon depuis près de vingt minutes, assis sur mon canapé sans rien faire. Il est en train de ranger ses affaires qui étaient restées dans ma chambre, la dernière fois que qu'il est venu. Ça fait maintenant environ une demi-heure pour prendre deux, trois habits, ça fait long quand même. Je décide donc de monter voir si tout allait bien, je m'inquiète un peu. Il aurait très bien pu faire un malaise en plein milieu et moi, je n'aurais rien entendu comme un con. Alors que j'allais empoigner la poignée, la porte s'ouvre faisant apparaître Yoongi avec des yeux rouges, comme s'il avait pleuré. Oh non ! Mais qu'est-ce qu'il a ?
— Ça va pas ? Dis-je d'une voix rassurante en le prenant dans mes bras.
— Oui, oui... C'est juste le fait qu'on ne va plus pouvoir dormir tranquillement ensemble à partir d'aujourd'hui...
— Bien sûr que si ! Je te l'ai dis, je ne te quitterai pas d'une semelle jusqu'à la fin par toutes les étapes qu'on devra passer. Et puis j'ai déjà dormi avec toi à l'hôpital ça me dérangera pas plus. Il sourit dans mon cou en resserrant l'étreinte. Après quelques longues secondes à lui caresser le dos, je me retire et le regarde. Tu veux qu'on passe chez toi avant ?
— Oui, je veux prendre une ou deux choses.
Il met son sac à son épaule et, sans se presser, pis nous rendons à son petit appartement pas très loin de chez moi. Je l'aime sa petite demeure, elle est bien décorée, chaleureuse et me donne l'envie d'y vivre.
D'y vivre avec lui.
Jusqu'à nos vieux âges.
Mais encore une fois,
c'est impossible.
À ma grande surprise, il prend seulement une photo de nous et une de ses parents. Oh... Ça me déchire le coeur... Ça prouve qu'il aime toujours sa famille malgré son abandon. Il a un trop grand cœur, une qualité comme un défaut j'ai envie de dire. Mais de toute façon, je n'ai rien à dire, c'est pas moi qui vais bientôt partir du monde vivant. Ah bordel Jimin ne dit pas ça ! Il les range dans son sac, le referme puis me regarde en souriant, signe qu'on peut partir. Avant de fermer pour la dernière fois son studio, il l'observe calmement, la main sur la poignée. Puis tout doucement, l'espace entre le boit de la porte et son encadrement rétrécit jusqu'à devenir nul. Main dans la main, nous partons ensuite pour son café, là où il travaillait à temps partiel. Il fit ses adieux aux employés et à son patron, le remerciant mille fois. L'homme était limite à pleurer en prenant Yoongi dans ses bras, c'était beau à voir. Après qu'ils lui eurent souhaité bon voyage, nous les quittons à contre coeur. Cela fait tellement étrange de se dire que plus jamais, il ne reposera plus un pied dans ce petit restaurant...
On marche main dans la main, un peu comme tout le temps, en parlant de tout et de rien, jusqu'à un arrêt de bus. Certains regards de passants se font plutôt désapprobateur mais s'ils savaient comme je m'en fous. C'est pas à nous qu'il ma que une case parce qu'on aime une personne du même sexe, c'est à eux qu'elle leur manque pour ne pas accepter l'amour dans tous les sens du terme et peu importe avec qui. Un moteur me sort de mes pensées, me faisant remarquer que nous sommes arrivés à l'arrêt. Le bus arrive assez vie et nous y montons, où Yoongi faillit perdre l'équilibre. Comme il est devant moi, je le retiens facilement contre moi et regarde s'il y a de la place alors que le véhicule se met à rouler.
Aucune.
Putain... Et je sens que mon copain devient de plus en plus lourd à retenir. Et non, c'est pas le mal du transport, c'est sa maladie qui vient de se redéclancher. Ça fait aucun doute, il fallait que ça arrive. Tout en l'aidant à marcher, je me dirige vers un siège où un homme de la trentaine est installé, à pianoter sur son téléphone.
— Excusez-moi monsieur, est-ce que vous pouvez laisser votre place pour mon copain ? Il est-
— Et puis quoi encore ?! Râle l'homme en nous toisant. Tu n'as qu'à attendre comme tout le monde qu'une place se libère, espèce de morveux ! J'ai attendu pour l'avoir alors tu fais pareil ! C'est seulement le mal du transport qu'il a ton pote, c'est pas comme si il allait mourir. Les regards se tournent vers nous, je déteste ça ! Sa réflexion m'énerve.
— Si justement et sa phase terminale est proche ! M'exclamé-je le coeur lourd tel du plomb.
— C'est ça et moi j'ai le sida.
J'allais riposter mais je sens Yoongi tirer ma manche alors je le regarde et voit qu'il n'est vraiment pas bien. Cette visite fend le coeur, c'est insupportable de le voir de plus en plus dans un état comme ça. Son corps tremble, son visage en sueur en plus d'être épuisé où quelques mèches se collent dessus. Il tombe soudainement dans mes bras, et j'eus juste le temps de le rattraper fortement avant qu'il ne se fracasse contre le sol.
— YOONGI !!! Putain Yoongi reprends toi !!! Yoongi !!!
Je prie tout le monde de s'écarter pour que je le couche parterre malgré la saleté. Heureusement d'un côté qu'il ne pleut pas, je ne sais pas comment j'aurais fait pour le coucher. Il a perdu connaissance et son corps tremble encore comme s'il faisait une sorte de convulsion. Difficilement, je le mets en position latérale de sécurité après avoir retiré son sac à dos. Des passagers alertent le chauffeur et il change son itinéraire pour l'hôpital. Putain merci ! Ils sont pas comme ce foutu thon qui n'est même pas compréhensif pour laisser une place à la con ! En arrivant, les urgences ont été prévenue par d'autres et étaient présente. Elles prennent Yoongi sur un lit d'hôpital et l'emmènent à toute vitesse.
Je remercie beaucoup le conducteur et les personnes m'ayant aidé. Avant de descendre, je jette un regard noir au sale égoïste puis sort, rejoignant mon copain.
Cela fait une heure que j'attends dans sa chambre. J'avais décidé de ne pas rester devant les soins intensifs et de me rendre dans la nouvelle chambre qui lui avait été attribuée. Elle est située à l'est du bâtiment, au dernier étage, soit l'endroit où tous les patients mourants sont déplacés. Ces pièces ont une meilleure isolation en plus de l'esthétique, permettant aux futurs anges de s'envoler en tranquillité. Rien que d'être dans une chambre de ce genre me fait sentir extrêmement mal, j'ai l'impression que mon coeur se comprime dans ma poitrine et m'étouffe...
J'ai débarrassé le sac de Yoongi et décoré sa chambre pour m'occuper. Ça lui fait au moins une chose en moins à faire ! Je suis content de ce que j'ai fait, j'ai mis les cadres sur les étagères, amélioré l'esthétique en globalité. La porte s'ouvre et son médecin, ainsi que deux infirmières entrèrent, poussant le lit où mon petit-ami est couché, à plus grand désespoir encore inconscient. Ils le déplacent sur le lit principal et le branchent à un cardiogramme ainsi que d'autres machines. Au premier son, mes yeux veulent évacuer leur tristesse mais je les en empêche. Bande de vauriens... Les deux femmes partent dans rien me dire, ramenant le lit de déplacement. Le médecin, Park Gumsuk, que j'ai fini par bien connaître suite à mes visites pour Yoongi, s'avance vers moi avec un léger sourire.
— Comment va-t-il ? Demandé-je en torturant mes doigts de mes ongles. Sa phase terminale a commencé... c'est ça ?
— Oui malheureusement. Je baisse la tête. Pour l'instant il devrait pouvoir encore se déplacer mais ce sera pas pour longtemps. Il perdra usage de son corps au fur et à mesure.
— Et... par quelle partie par exemple ?
— Aucun patient n'est pareil, et puis c'est encore une maladie où nous avons très peu d'informations. Ça peut être ses doigts comme son coeur, emportés par cette dernière.
Vraiment sympa ce docteur, il sait comment rassurer les gens ! Même en cas comme ça il est direct, il pourrait quand même un peu réfléchir avant de parler. Au moins d'éviter d'aggraver la tristesse des proches.
— Il devrait se réveiller d'ici une heure ou deux. Tu voudras rester dormir ? Comme tu faisais pendant ses poussées.
— Oui, si ça ne vous dérange pas.
— Pas du tout ! Je vais prévenir mes collègues qu'ils t'apportent de quoi dormir.
Je souris et il part en fermant doucement la porte. Je m'avance lentement vers Yoongi pour prendre sa main dans la mienne. Elle est... pour pas dire froide elle est assez tiède... Je prends une chaise, située pas loin du lit, de mon autre et l'amène pour m'assoir dessus. Je caresse sa peau de porcelaine, joue avec ses doigts, l'embrasse, jusqu'à ce que le sommeil me gagne. Toujours main dans la main, je finis par m'assoupir, le visage dans le creux de mon bras posé sur le matelas.
À partir de cet instant, la vraie guerre commence.
Nos journées tranquilles deviendront des combats.
Et nos rires deviendront des pleurs.
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