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𝐏𝐇𝐎𝐁𝐈𝐀𝐒
(ELI MOSKOWITZ)
CHAPITRE QUATRE
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          LES QUATRE AMIS ÉTAIENT A PEINE ENTRÉS DANS LA CAFÉTÉRIA que la voix de Kyler se fit entendre, faisant cesser toutes les discussions alentours.

— Hé, les gars ! Vous voyez ce panneau avec un gros pénis dessus ? Je crois que Sam tient de son père.

          La plupart des lycéens se mirent à rire tandis que Rain serrait les dents, contrariée. Kyler avait répandu des rumeurs peu flatteuses sur Sam, et toute l'école ne parlait plus que de ça.

— Hé, Kyler ! s'exclama soudain Miguel en posant son tableau sur une table. Si tu la fermais et arrêtais d'être un enfoiré ?

— Tu veux te faire frapper, Rhée ? demanda l'autre en le poussant. Je suis prêt pour ton karaté bidon.

— Ce n'est pas du karaté bidon, répondit Miguel au moment où son adversaire levait le poing.

          Il para son coup et le regarda dans les yeux.

— C'est Cobra Kai.

          Il lui assena un coup en plein visage. Des exclamations fusèrent dans la cafétéria. Kyler se jeta sur Miguel mais celui-ci lui envoya plusieurs coups qui l'envoyèrent au sol.

— Oh, wow, s'exclama Rain, surprise. Vas-y, pète lui les dents ! hurla t-elle, faisant sursauter Eli et Demetri à ses côtés.

— Pas de pitié ! s'exclama Aisha tandis que leur ami envoyait Brucks au sol.

          Les amis de Kyler ne tardèrent pas à rejoindre la bagarre mais Miguel les renvoyait un par un. Il attrapa un plateau et courut à l'autre bout de la cantine avant de faire glisser une chaise dans les pieds de Brucks qui tomba à nouveau.

          Miguel passa devant le trio en courant, suivi par un ami de Kyler.

— Hé ! s'exclama Rain en lui attrapant le bras.

          Elle le retourna vers elle et lui envoya un coup de genou dans les parties avant de lui abattre son plateau sur le crâne.

— Ouh, ça fait du bien ! s'écria t-elle en levant les bras tandis qu'il tombait.

          Au même moment, Miguel sauta sur une table et écrasa le plateau qu'il tenait dans ses mains sur Kyler, l'envoyant définitivement au sol et clôturant la bagarre. Les autres élèves se mirent à applaudir et à hurler. Miguel reprit son souffle sous les acclamations, mais la principale entra dans la cantine, l'air furieux.

— Descends de là tout de suite ! ordonna t-elle en lui attrapant le poignet.

          Et ainsi, sous les huées des élèves, elle emmena Miguel hors de la cafétéria.

☆

— Pourquoi j'ai accepté ? demanda à nouveau Demetri tandis que, quelques jours plus tard, il attendait avec Eli et Rain au milieu du dojo rempli d'élèves du lycée. C'est contraire à tous mes principes. C'est comme un cours de sport en plus et sans raisons.

— Essaie juste une fois, plaida Eli. Tu as vu le combat. Miguel a tout démonté.

          La seule raison pour laquelle Rain avait accepté de venir, c'était parce que Eli le lui avait demandé. Elle savait qu'il voulait vraiment essayer de se défendre contre les brutes comme Kyler, et elle voulait l'y aider, même si le slogan de Cobra Kai suffisait à la rendre méfiante.

— Bon ! s'exclama Johnny Lawrence en entrant dans la pièce. Aujourd'hui, on commence- il s'arrêta en voyant que personne ne l'écoutait. Silence ! hurla t-il. Faites moi face.

          Les adolescents obéirent et le grand blond passa lentement dans les rangs en les observant en détail.

— Sympa le tee-shirt, dit-il en passant à côté de Demetri.

— Merci, sourit le brun.

— Je plaisante. Il est à chier.

          Demetri baissa la tête tandis que la rousse lançait un regard méfiant à Johnny, qui s'approcha d'une fille avec un appareil dentaire.

— Un conseil : si tu as des dents merdiques, ne souris pas.

         Les sourcils de Rain se froncèrent un peu plus. Elle jugeait peut-être vite mais cet homme ne lui attirait aucune sympathie.

— J'ai l'impression d'être puceau juste en te regardant, lança t-il à un garçon. Quand je regarde ce dojo, je ne vois pas de Cobra Kai. Je vois des ratés. Des intellos. Je vois un gamin obèse avec une casquette et des nichons. Mais au cours de ma brève expérience de sensei, j'ai aussi vu des miracles, dit-il en regardant Miguel. Alors il y a peut-être encore de l'espoir pour vous. Mais je dois voir ce que vous valez. Formez les rangs !

          Les gens échangèrent des regards d'incompréhension et Lawrence soupira d'un air agacé.

— Ça veut dire alignez-vous !

          Ils obtempérèrent en se mettant à la file indienne et Johnny soupira encore.

— En ligne ! Mettez vous en ligne !

— Vous voulez dire en rangs ? demanda Demetri.

           Ça risquait d'être long.

☆

          Lorsque Johnny eut réussi à les aligner comme il le souhaitait et qu'il eut finit ses remarques désobligeantes, il leur apprit à donner des coups de poings corrects, passant dans les rangs pour corriger leur position.

— Hé, la Lèvre ! s'exclama t-il au bout d'un moment. Oui, toi, avec la lèvre bizarre. A qui tu crois que je parle ?

          L'instinct protecteur de Rain s'éveilla brutalement, tandis que tous ses sens se mettaient en action, prêts à intervenir à n'importe quel moment.

— Excusez moi, monsieur Lawrence- commença Demetri.

— Sensei Lawrence ! corrigea Aisha.

— Désolé. Vous ne devriez pas vous moquer de l'apparence de quelqu'un.

— Oh vraiment ? Je ne suis pas censé parler de sa lèvre ?

— Ben... oui.

— Vous n'êtes pas censé parler de l'aspect physique de quelqu'un alors qu'il ne peut rien y faire, intervint Rain.

— Ouais, eh bien écoute moi, Poil de carotte. C'est peut-être ce qu'on vous apprend à l'école mais dans la vraie vie, les gens ne font pas ce qu'ils sont censés faire. T'entends ça, la Lèvre ? Si tu ne supportes pas qu'on se moque de toi, comment tu vas supporter un coup de coude dans les dents ?

— En appelant la police ? proposa Demetri tandis que la rousse levait les yeux au ciel.

— Laisse tomber, souffla Miguel.

— Quoi ? Il sait que les nazis ont perdu la guerre, non ? Pourquoi je devrais avoir peur de lui ? Parce qu'il a un serpent sur le mur ? Ce n'est pas un prof qui peut nous donner une mauvaise note. On le paie. Il travaille pour nous. Il ne peut pas nous faire de mal.

          Johnny s'avança jusqu'à Demetri d'un air menaçant. Eli prit la main de Rain et la fit reculer d'un pas tandis que tout le monde faisait de même.

— T'as fini ? Frappe moi.

— Quoi ?

— Frappe moi, ordonna Johnny.

          Peu convaincu, Demetri obéit tout de même mais le blond para facilement.

— Plus fort.

          L'adolescent recommença mais le schéma fut le même.

— C'est tout ce que tu as, princesse ?

          Le brun lança son poing plus rapidement mais Johnny lui retourna le bras et le plaqua violemment sur le sol.

— Que ça serve de leçon à tous, dit-il en regardant ses élèves.

          Rainbow secoua la tête en croisant les bras sur sa poitrine. Johnny s'arrêta devant elle et la regarda dans les yeux.

— T'as quelque chose à dire, Poil de carotte ?

— Je pense pas que vous devriez traiter vos élèves comme ça.

— Tu penses mal. Si tu crois que tu es venu ici pour te reposer, tu peux retourner jouer à la poupée.

— Je ne voulais même pas être ici en premier lieu, provoqua la rousse. Je n'ai rien à apprendre de vous.

— Oh vraiment ? Tu sais déjà te battre, c'est ce que tu es en train de dire ? Miguel ! Viens.

          Johnny fit s'écarter tout le monde afin de laisser la place aux deux adolescents. Il fit signe à Miguel d'y aller.

— Quoi, vous voulez que je la frappe ? demanda t-il en désignant son amie.

          Celle-ci haussa les épaules.

— Combattez, ordonna Johnny.

— Désolé, soupira Miguel à l'intention de la rousse.

          Il voulut lui mettre un coup de poing mais elle l'évita. Il parut surpris mais réitéra quand même son mouvement, qu'elle para à nouveau. Étonné, il tenta un coup de pied mais elle attrapa sa jambe et la coinça avec son bras, avant de balayer son autre jambe, déséquilibrée. Miguel tomba par terre mais se releva rapidement.

          Il ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse aussi bien et à ce qu'elle sache se défendre. Il se précipita à nouveau sur elle mais elle l'esquiva et retourna le bras du garçon et l'entraîna au sol avant de l'immobiliser en coinçant son bras dans son dos. Elle finit par le relâcher et se releva en défiant Johnny du regard.

— Où t'as appris à te battre ? demanda t-il.

— J'ai grandi avec trois grands frères, répondit-elle simplement.

— moi qui écrit les scènes de combat et qui me rend compte que je sais pas les écrire correctement malgré mes 8 ans de karaté : 🤡🤡🤡