« La Brume des Etoiles »

par etrangelueur ♡

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« Grand-mère... Où est-ce que je mets mon sac ? »

Le jeune homme s'approchait doucement de sa grand-mère dans l'entrée, après l'avoir entraînée dans une forte embrassade, il cherchait désormais à organiser ses affaires.

Elles l'attendaient dans un coin de la pièce, après que sa mère les ait abandonnées sur le carrelage froid de la pièce.

« Mets-le sur la table de la salle à manger, tu le monteras après avoir mangé. »

Il hocha de la tête, suivant de près ses conseils et déposa son lourd bagage sur le meuble désigné.

Suivant son action, un bruit sourd retentit dehors alors que le crépuscule jaillissait à l'horizon.

Il tourna brusquement la tête et plissa les yeux pour tenter de découvrir l'origine du son.

Ne voyant rien, il abandonna vite l'idée de se concentrer davantage sur ce qui l'avait surpris et se joint à son aînée pour préparer le dîner.

Ils rirent gaiement, en se racontant leurs vies passées.

« Hoseok ? Prends du linge propre pour faire ton lit. »

Sautant du matelas, il descendit les escaliers en vitesse, ayant hâte de se coucher.

Le voyage ne l'avait que trop fatigué, alors il ne souhaitait plus que tomber dans des draps soyeux.

Même si la chaleur devenait étouffante.

Il remercia plusieurs fois sa grand-mère et retourna dans sa chambre.

Se cognant deux fois aux poutres du plafond en grimpant sur son lit après l'avoir fait, il ouvrit le velux le surplombant.

Histoire de pouvoir observer les étoiles, avant d'enfin s'endormir au pays des songes.

Sauf que cette nuit, le ciel était couvert par un épais brouillard.

Hoseok fut déçu. Il n'attendait que l'obscurité pour enfin observer ces constellations qu'il connaissait depuis l'enfance.

La frustration s'imprima sur ses traits, tant il rêvait de les voir correctement, sa vision habituellement gênée par la pollution lumineuse autour de son appartement à Séoul.

La campagne chinoise était l'endroit parfait pour contempler la voûte céleste.

Elle reflétait la tranquillité et l'isolation au monde.

Tout ce qu'Hoseok adorait.

Pourtant, il ne pouvait venir ici souvent, à cause de la distance et de ses études.

Ces pensées traversaient son esprit, le troublèrent et perturbèrent son allégresse.

Pour les oublier, ils les fit virevolter dans un coin de sa conscience et se plongea dans un sommeil semblant sans fin.

Hoseok attendit alors impatiemment la soirée du lendemain.

Vérifiant la moindre trace de nuage dans les alentours, il fut satisfait en n'en voyant aucun.

Mais en ouvrant la fenêtre, il vit de nouveau la brume encombrer sa vue.

Il se résigna à dormir, la poitrine lourde.

Se disant que le problème serait réglé d'ici quelques jours.

Les jours qui suivirent furent tous remplis de déception, ne laissant aucune trace d'espoir à Hoseok d'enfin apercevoir les astres.

Sa grand-mère voyait un léger changement dans le comportement de son petit-fils, habituellement plein de joie.

Elle se demandait ce qui avait bien put se passer, alors qu'elle marchait jusqu'à son jardin.

Et décida d'enfin lui demander, voulant s'assurer que son observation ne la trompait pas.

Alors qu'elle jouait aux mots fléchés dans son quotidien favori en silence, en face d'Hoseok, qui essayait de coudre son pantalon déchiré de la matinée, elle tourna son visage vers lui.

« Hoseok ? »

Il la regarda instantanément.

« Oui ? »

Elle posa son journal sur ses genoux.

« Est-ce que quelque chose te gêne ? »

Voyant son expression faciale, elle sourit, en ayant juste.

« C'est-à-dire que... C'est plutôt stupide... »

Les yeux attristés, elle rattrapa le crayon qu'elle avait fait tomber.

« Ce n'est pas stupide. »

Il ramena ses jambes contre son torse, après avoir bien pris soin de déposer son aiguille sur la table basse.

« J'aimerais beaucoup admirer les étoiles avant de m'endormir, mais même si le ciel a été bleu toute la journée, il y a toujours un étrange brouillard qui m'en empêche. »

Sa grand-mère fut surprise d'entendre cela.

« Tiens ? Pourtant j'arrive toujours à les voir... La brume veut sûrement jouer avec toi, elle doit s'ennuyer. »

Il la dévisagea.

« Quoi ? Mais je voudrais tellement les voir... »

Elle se replaça doucement sur son fauteuil.

« Ton problème ressemble à celui d'un personnage de conte. »

Il ne dit rien, attendant qu'elle continue.

« Un de ceux que mon père nous lisait quand nous étions petits... Celui du prince qui ne voyait jamais les étoiles. »

Un sourire mélancolique se peint sur son visage.

« C'est une courte histoire, mais elle faisait partie de mes préférées. »

Hoseok lui prit la main, silencieux, il voulait lui montrer qu'il était là.

« Alors, alors :

Chaque soir, le prince, au beau milieu d'un lac,

Cherchait les astres.

Elles le guidait par-dessus les cieux.

Lui montrant une nouvelle facette de la réalité.

Il les chérissait.

Mais un soir, la brume l'importuna.

Cela fit vibrer son cœur empli de solitude.

Elle avait perdue cette once d'illusion.

Que représentait la présence de quelqu'un.

Cela la rendait heureuse.

Le prince finit par la chérir,

Et fut le seul humain gardant la vision troublée,

Par des vagues de brouillard,

Mais comme tout autre personne,

Il dut disparaître.

La brume pleura sa disparition,

Avant qu'elle ne le voit resurgir,

Dans un artifice.

Ses étincelles se mêlèrent au brouillard.

Et s'éteignirent ensemble. »

Hoseok cligna plusieurs fois des paupières quand elle eut terminé son récit.

« C'est joli n'est-ce pas ? »

Il restait bouche-bée, il dut laisser un long souffle sortir de sa gorge, pour pouvoir acquiescer.

« Si tu veux un bel endroit où contempler le ciel, va au lac près de la maison, au centre s'y trouve une petite parcelle de terre. Tu pourras même voir le reflet des étoiles dans l'eau. »

Alors, suivant son conseil, il décida qu'à la nuit tombée, il irait observer les astres lumineux dans le plus bel endroit possible.

Aux abords d'un lac.

« Grand-mère, crois-tu réellement à cette histoire ? »

Les pupilles de la vieille femme scintillèrent comme des billes vernies luisantes au soleil.

« Les légendes ont toujours une base de vérité, n'est-ce pas ? »

Ils se regardèrent quelques instants.

Aux yeux d'Hoseok, la situation paraissait irréelle.

Comme si quelque chose l'avait arraché à la réalité, pour qu'il puisse observer les choses d'une autre façon.

Il sortit finalement de sa transe et décida d'aller préparer le déjeuner, toujours légèrement troublé.

Le crépuscule finit de se déployer à l'horizon, pour laisser la nuit remplir les cieux.

Muni d'une serviette de bain, Hoseok se dirigeait d'un pied ferme jusqu'au lac.

Arrivant au bord, il retroussa son pantalon et glissa ses pieds dans l'eau claire.

Pas très profonde et translucide, il traversa avec précaution, faisant attention à n'écraser aucun têtard qui aurait eu un peu de retard.

Ses pas le menèrent vers la petite île au centre de l'étendue d'eau.

Posant ses pieds trempés sur l'herbe verte, il mit sa serviette à ses côtés puis s'allongea dessus.

Ses iris se dirigèrent immédiatement vers la voûte céleste.

Et un sourire de soulagement grandit sur ses traits.

Il était si heureux.

Comme si un poids s'enlevait de son cœur.

Il ramena ses mains à ses épaules opposées.

Des larmes perlèrent presque sur ses joues.

Alors que sa vision s'embuait, il se sentait flotter.

Les étoiles lui avaient manquées.

Il se sentait si proche d'elles.

Quand elles le quittait pour une durée indéterminée, sa poitrine se faisait plus lourde.

Cette longue attente l'avait épuisé.

Peut-être suis-je en train d'exagérer, ce que ressent Hoseok.

Mais, sachez-le, je me sentais aussi de cette façon quand elles rencontraient leurs images se constituaient sur mes rétines.

Un sentiment brûlant l'envahit.

Sa peau scintillait à la seule lueur de la Lune.

Dont les nuances bleutées resplendissaient dans le lac.

Alors Hoseok cligna des paupières.

Ce mouvement vint détruire la belle panoramique qui se dressait devant lui.

Car la brume était revenue.

En s'en rendant compte, il fronça les sourcils.

L'émotion plaisante qui grimpait tout le long de son corps fut soudainement remplacée par de la colère.

Il voulait la traiter de tous les noms.

Elle lui gâchait un instant si important pour lui.

Hoseok allait presque la détester.

« Pourquoi ? Hein ?! Dis-moi pourquoi ?! Pourquoi tu es encore ici ?! Alors que j'ai tout fait pour t'éviter ?! »

Tout le calme qui régnait à lui pendant ces derniers jours fut balayé.

« J'en ai marre ! Arrête de gâcher ma vue ! Laisse-moi profiter un peu, non ?! »

Il abattit fortement son poing contre le sol.

Complètement exaspéré par la situation dont le sens lui échappait.

Quand ses paumes atteignirent la terre, il fut surpris de voir l'eau sauter autour de lui.

Cette fois, il eut peur.

Ramenant ses doigts à son crâne et ses genoux à son torse, il n'en pouvait plus.

« C'est quoi cette situation ? Vous voulez que je m'en aille ? Pourquoi ?! Je n'ai pourtant rien fait ?! »

Il ne savait pas à qui s'adresser.

Des larmes finirent enfin par s'égarer sur son visage.

Sauf qu'avant de s'écrouler, elles atterrirent sur l'index de quelqu'un.

Stupéfait, Hoseok leva la tête et recula.

« Hein ? »

Son premier réflexe fut d'observer le ciel.

Le brouillard avait disparu.

À la place, une main se tendait vers lui.

Encore troublé, il la prit.

Cherchant à trouver le propriétaire.

Elle le projeta en avant, sur le tissu blanc.

Son torse atterrit sur les cuisses d'une personne.

Il se releva de suite.

Fixant ce qui lui faisait face.

Des pupilles brillantes, des traits inhabituellement aussi beaux.

Les sentiments tourbillonnants dans la cage thoracique d'Hoseok le perturbaient.

Il fut alors hypnotisé par la créature.

« Tu- comment ? »

Un sourire se peint sur son visage d'ange.

« Salut. »

Une voix si profonde, qu'on aurait dit qu'elle provenait des limbes du monde.

Elle ressemblait à celle d'une personne s'étant tu depuis longtemps.

Ses longs cheveux lisses glissaient sur ses épaules, ils tombaient à ses pieds, et on ne voyait pas leur fin.

Un simple peignoir en soie cachait ses bras et le bas de corps.

« Oh, je crois que je t'ai surpris. Je suis vraiment désolé. »

Les joues d'Hoseok rosirent, il s'écarta bien vite du nouvel individu.

Le son sortant de sa bouche était si divin, qu'on n'entendait pas les mots banals qui coulaient sur sa langue.

Il eut une expression gênée.

« Ça fait longtemps que je n'ai plus parlé à un humain, alors je ne savais pas trop comment t'accoster. »

Hoseok avala difficilement sa salive, il ne savait plus quoi choisir entre la peur et la curiosité.

« Je suis Taehyung. Ravi de faire ta rencontre. »

L'humain secoua la tête.

« Hoseok. »

Taehyung se mordit la lèvre, inquiet de savoir s'il avait fait une bêtise.

« Désolé de t'avoir brouillé la vue ces derniers jours... Tu étais nouveau, et ton âme brille énormément quand tu regardes le ciel, alors j'étais intrigué tu vois. »

Il plaça un doigt sous son menton pour pouvoir le regarder dans les yeux.

« Mais j'ai eu un peu peur en te voyant pleurer, alors... Désolé. »

Il n'était pas désolé, cela se voyait.

Pourtant, Hoseok ne pouvait qu'opiner du chef, ne sachant que faire dans une telle situation.

« Alors, la brume, c'était toi ? »

Taehyung hocha la tête.

« C'est ça ! »

Le plus jeune n'était pas satisfait.

« Mais... Tu n'es pas mort avec le prince ? »

Le plus vieux rit.

Ce rire résonna mélodieusement dans les tympans de sa nouvelle rencontre.

Alors il prit sa main droite et entrelaça leurs doigts.

Posant la sienne au creux de sa taille.

Le fixa pendant que ses cheveux corbeaux s'effondraient sur Hoseok.

« Tu peux être ce prince, si tu veux. »

Ce dernier devint complètement rouge.

Il tomba en arrière en se couvrant les paupières.

Et Taehyung rit de nouveau.

« Encore désolé, j'adore faire ça. »

Ils se rassirent tous deux correctement.

« Tu veux regarder les étoiles avec moi ? »

Cela surprit l'interrogé.

« Je n'attends que ça depuis que je suis arrivé ici, tant que tu ne m'empêches pas de les voir, oui. »

Ils s'allongèrent côte à côte.

Taehyung proposa à Hoseok de poser sa tête sur son épaule.

De la brume les couvrit.

Comme s'ils étaient sur des coussins.

La sensation était superbe.

Leurs iris se baladèrent parmi les astres.

Avant que l'humain n'ouvre ses lèvres.

« Tu... Et pour le prince ? »

Suivant toujours les points lumineux de l'espace, la brume lui répondit.

« Ah, tu parles de Jimin ? C'est lui qui a écrit la légende. »

Les questions fusèrent alors.

« Tu as quel âge ? »

En regardant le ballet de l'Univers.

« Plus de mille ans, je pense. »

Hoseok ne cachait pas sa stupéfaction.

« Comment es-tu né ? »

Il jouait avec ses longues mèches.

« Comme tout le monde. »

Il était rapidement confortable avec Taehyung, chose impossible en temps normal.

« Ah, tu veux savoir pourquoi je suis un brouillard ? »

Je crois me souvenir de la raison.

« À ma mort, j'avais dix-huit ans, alors Jimin à soufflé mes cendres sur ce lac, et alors que mon corps s'engouffrait dans l'eau profonde, je suis venu brouiller les nuits étoilées de celui qui m'aimait, c'était son vœu. »

Hoseok fronça ses sourcils.

« Je ne sais pas pourquoi il fait ça, sachant que je ne l'ai jamais aimé en retour. »

Il tourna son visage en direction de son compagnon.

« Pourquoi ça t'a fait rire alors ? »

Il avait lâché ses cheveux en disant cela.

« Parce qu'il a marqué être un prince, alors qu'on n'était que de pauvres paysans. »

Il glissa ses phalanges dans son cou, mais tellement légèrement, que le plus jeune crut avoir imaginé cet événement.

« Tout de même, c'était plutôt gentil de sa part.

Puis caressa sa gorge, pour remonter jusqu'au menton d'Hoseok, qui se laissait faire.

Il regarda ses longs cils se rabattre sur ses joues, alors que de légers ombrages filaient sa peau.

« Faudrait penser à le remercier... »

Leurs respirations s'accélérèrent quelque peu.

« C'est vrai. »

Hoseok finit par tourner son regard vers le ciel.

« Au lieu de parler, on devrait plutôt faire ce pourquoi on est là. »

Taehyung fit une légère moue, avant de sourire et de reporter son attention au-dessus de lui.

Cette scène se répéta plusieurs fois, tant elle était agréable pour les deux personnes la partageant.

Pourtant, elle était anodine, mais aucun d'eux se posait réellement de questions, ils aimaient ce qu'ils faisaient.

Des chuchotements, des rires accompagnés de moments silencieux.

Tout était merveilleux.

Comme si les rêves remplaçaient la réalité.

C'était ce qu'Hoseok pensait.

Il avait l'impression que tout était issu de son imagination.

Un garçon fait de brume, si beau qu'une allure fantomatique se dégageait de lui, mais à la diction proche de la sienne.

Taehyung caressait toujours sa peau pendant qu'il déblatérait ses idées saugrenues.

Son toucher était semblable à celui de la soie qui comportait son accoutrement.

Notamment cette nuit-là.

Une énième soirée passée à contempler les constellations.

Cette fois-ci, c'était leurs mains qui s'étaient entremêlées.

L'absence de chaleur venant du plus vieux ne dérangeait pas le plus jeune.

Non, il était seulement heureux que ce contact ait lieu, aussi futile qu'il était.

Il avait lentement tourné la tête en direction de son nouvel ami.

« Taehyung ? »

Celui-ci lui répondit avec une simple onomatopée.

« Tu penses à quoi ? »

Il monta leurs mains jusqu'à leurs bouches, et les embrassa.

« À quel point j'ai envie de te serrer dans mes bras. »

Le contact n'avait jamais été un problème chez Hoseok, et il pouvait comprendre que son compagnon, qui n'avait plus senti d'être humain depuis des années demande plus de caresses.

« Tu peux. »

Ils se lâchèrent les doigts et Taehyung tendit le bras pour amener le corps brûlant contre lui.

Celui à qui appartenait ce corps entoura la taille de la brume.

Ils soufflèrent tous deux de soulagement et restèrent ainsi quelques minutes.

Avant que l'un d'eux ne se détache.

Leurs pupilles se captivaient.

L'eau qui se reflétait dans leurs iris tourbillonnait.

Elle créait de légères ondes, rendant leurs regards humides.

Pourtant, ils n'avaient aucun envie de pleurer.

C'était comme si les émotions se glissaient dans leurs esprits, s'imprégnaient d'eux, puis disparaissaient tout aussi doucement.

Tout était agréable, tout était parfait.

Pendant que les lèvres d'Hoseok fondaient sur celles de Taehyung.

Tout était clair.

Même les étoiles rougissaient.

Dans cette ambiance apaisante, le ciel continuait ses longues arabesques faites de constellations.

On aurait dit que c'était un rêve.

Une simple chimère conçue pour donner quelques instants de paix à son créateur.

Qu'est-ce que je peux aimer ces instants.

Leurs bouches s'accrochaient, ils n'avaient pas l'air de vouloir se détacher.

Même si la plus splendide des sensualités se dégageait de cette scène.

Ce n'était pas une histoire d'amour.

La main du plus vieux se déposa dans le cou du plus jeune.

Pour remonter jusqu'à ses cheveux.

Le dernier énoncé s'agrippait fortement à ses épaules sans chaleur.

Froissant leurs habits, ils cherchaient presque à s'étouffer.

Leurs dents s'entrechoquaient presque, tant le baiser s'intensifiait.

Cette embrassade resta telle quelle pendant plus d'une heure.

Cette heure, où ils laissaient leurs lèvres trouver leur chemin, elles vibraient les unes contre les autres.

De temps en temps, ils s'arrêtaient, pour souffler, rire, chuchoter, puis reprenaient leur inarrêtable danse.

Ils s'hypnotisaient mutuellement, alors tout était plus fort.

Plus que tout ce qu'ils avaient vécu avant.

Cette soirée se termina paisiblement, les deux protagonistes s'endormant jusqu'au lever du soleil, qui fit disparaître Taehyung.

Leurs baisers se répétèrent tout le long des vacances, les laissant prendre goût aux moments duveteux qu'ils s'offraient.

Seulement, un soir, le dernier, Hoseok décida de poser une question.

« Dis, Taehyung... Tu ne t'es jamais demandé comment tu pourrais faire pour pouvoir enfin reposer en paix ? »

Ils étaient tous les deux assis pour une fois, s'observant.

« Il doit probablement y avoir un moyen, mais je ne le connais pas. »

Taehyung avait pris la main d'Hoseok et la serrait doucement.

« Mais j'ai la sensation que tu es le dernier humain que je rencontre, je n'ai jamais autant apprécié une compagnie et les meilleurs choses sont celles qui se terminent le plus rapidement. »

Le plus jeune entoura ses bras autour de sa nuque.

Le garçon qui l'accompagnait fut surpris lors d'un instant, puis se laissa aller dans un câlin affectueux.

« Je pars demain. »

Il avait soufflé.

Pourtant, les larmes menaçaient leur propriétaire de perler le long de ses joues.

Elles pourraient ainsi glisser jusqu'au vêtement en soie que portait le plus vieux.

Ce dernier s'en était bien vite rendu compte.

« Pleure Hoseok, tu vas aussi me manquer. Mais ne t'en fais pas, on se reverra dans quelques années. »

Ses pleurs dégringolèrent et furent recueillis par un pouce presque transparent.

Ses sanglots tombaient alors Taehyung décida de l'embrasser.

Collant délicatement leurs lèvres.

« Eh, tu sais quoi ? Je crois que je t'aime beaucoup. »

Hoseok couvrit ses larmes de son rire puis hoqueta.

« Énormément. »

Leurs bouches se trouvèrent à nouveau, désespérées.

« Moi aussi, passionnément. »

Ses mains remontèrent jusqu'aux cheveux lisses de l'homme sur lequel il était assis.

Cette nuit fut de nouveau blanche pour Hoseok, qui ne lâchait pas Taehyung d'une semelle jusqu'à la dernière minute.

Celle avant que l'aube ne se lève.

« Eh... On se dit au revoir, c'est ça ? »

Le ton hésitant qu'avait employé la brume inquiétait l'humain.

« Jusqu'à ce que nos retrouvailles aient lieux. »

Et finalement, une goutte d'eau fondit de l'iris du plus vieux, il se mordit la lèvre et hocha la tête.

« A-alors... À bientôt, Hoseok. »

Le nommé plissa les yeux.

Pendant que les couleurs orangées envahissaient le ciel.

« À bientôt. »

Ils se quittèrent de cette façon.

La mère d'Hoseok vint le chercher dans l'après-midi.

Ce dernier s'efforçait de sourire et lui promit qu'il avait passé d'excellentes vacances.

Je ne pus en savoir plus, mon champ de vision s'arrêtait au-delà de la clairière.

Il ne revint plus les années suivantes.

Sa grand-mère avait déménagée dans le sud de la Corée pour se rapprocher de sa famille, alors la maison demeurait abandonnée.

Taehyung attendit.

Il s'ennuyait, essayait de me parler, sans succès.

Les jours ne se comptaient plus.

Il y en avait presque plus que ce qu'un humain pouvait vivre.

Mais un soir, un astre s'ajouta au panorama.

Somptueux, il scintillait si fort, qu'on aurait pu penser à l'étreindre.

Mon vieil ami l'avait aussi remarqué.

Il ne put s'empêcher de l'admirer.

Il me dit alors.

« Jimin... ? Penses-tu que c'est Hoseok, là-haut ? »

Je ne pouvais pas lui répondre.

Pourtant j'ai parlé.

« C'est lui, j'en suis certain. »

Il n'avait pas entendu.

Mais avait souri.

Je ne l'avais jamais vu si misérable.

Je lui souhaite uniquement de retrouver son amour perdu.

Il finit par dire.

« Je vais m'en aller... Je veux le rejoindre. »

Ses yeux étincelaient d'une lueur d'espoir.

Le rendant de nouveau plein de vie.

Il plongea immédiatement dans le lac.

Le brouillard cessa.

Il disparut.

Et je m'en allais.

La comète de Taehyung nagea jusqu'à celle d'Hoseok.

Ils purent ainsi rester ensemble.

Rien ne paraissait exister.

Car plus c'était irréel, plus le confort les accompagnait. 

Dernière nuit écoulée.