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trois
















CHAPITRE TROIS

ARANI











Ses connexions nerveuses et musculaires
ne ressemblaient en rien à celle des autres
et elle avait en plus la sympathico, un pouvoir
mimétique qui lui permettait d'assumer
l'apparence d'un autre être en même temps
que son esprit.

—  Sarab, ou celle qui est cachée, par l'historien Bronso d'Ix














C'ETAIT FAIT. LA MAISON ATREIDES PRENDRAIT possession d'Arrakis dans les plus brefs délais. La cérémonie officielle s'était bien déroulée, à en croire les échanges des soldats Atréides qui déambulaient parfois dans les couloirs du Castel. Toujours selon eux, le Duc avait adopté une noble et fière attitude face à l'Emissaire du changement et le contrat avait été signé et marqué du sceau de la famille maîtresse de Caladan et bientôt de la planète la plus dangereuse de l'univers. Des membres de la Guilde Spatiale et de la Cour Impériale étaient présents ce jour-là, ainsi qu'une sœur Bene Gesserit.

Arani l'avait compris lorsqu'elle avait retrouvé une Dame Jessica plus troublée que jamais après le départ de cette belle troupe. Tandis que la jeune femme l'avait aidé à se délester de ses vêtements de cérémonie encombrants, elle l'avait surprise à remuer les lèvres de façon mécanique, murmurant des paroles qu'elle n'avait pas réussi à comprendre. Consciente qu'elle ne devait plus se faire remarquer, Arani s'était contenté d'échanger des banalités avec la noble femme qui n'avait répondu que de façon évasive.

Elle était bouleversée et même son entrainement ne pouvait contenir toutes les émotions qui envahissaient son esprit. Elle était inquiète par rapport à l'avenir, à ce qui se passerait sur Arrakis, il n'y avait aucun doute à cela. Mais ce pouvait-il que quelque chose d'autre se cache derrière cette attitude et la présence d'une représentante du Bene Gesserit ce jour-là ? Arani devait rester vigilante à ce sujet. Ce genre d'information serait des plus cruciales pour le baron qui attendait régulièrement des rapports de son espionne.

Rapports qui devenaient de plus en difficiles à transmettre sans éveiller les soupçons. Au début, elle faisait passer ce qu'elle avait appris à un autre agent Harkonnen qu'elle rencontrait dans la ville jouxtant la demeure Atréides, lorsqu'on l'envoyait faire des achats pour les cuisines. Désormais, elle n'avait plus autant de libertés et devait suivre Dame Jessica presque constamment. Bien qu'elle apparaissait détendue en sa présence, Arani savait qu'il restait de la méfiance en elle. Jessica la surveillait tout autant qu'elle.

Quelques jours étaient passés depuis la prise de pouvoir officielle d'Arrakis. Les serviteurs étaient pour la plupart réquisitionnés pour terminer les malles remplies de mobilier et d'affaires personnelles à envoyer sur la planète des sables. Arani y avait pris part à plusieurs reprises, lorsque Jessica n'avait pas besoin d'elle. C'était un travail pénible et pas forcément utile dans le cadre de sa mission, mais elle devait s'y plier pour rester dans son rôle. Lorsqu'elle en aurait fini avec tout cela, elle espérait que le Bene Tleilax lui offre un repos bien mérité.

Un matin, après avoir terminé la préparation quotidienne de Jessica avait évoqué le cas de son fils. Comme toute mère concernée par le bien-être de son enfant, elle se sentait inquiète vis-à-vis de son état de fatigue et de son humeur. On lui avait rapporté qu'il passait plusieurs heures à s'entraîner sans pause. Sachant qu'elle ne pouvait pas aller à l'encontre de la volonté de son fils,  Jessica pouvait au moins rendre moins pénibles ces séances d'échange armé. Aussi, elle demanda à Rani d'aller lui porter de quoi s'hydrater. Parfait. Une chance pour moi de l'observer en action.

Connais ton adversaire et aucun de ses mouvements ne pourra te surprendre. Anticipe et tu seras toujours en position de force.

A pas rapides, Arani marchait dans les couloirs sombres, un plateau avec un verre et une carafe d'eau pleine entre les mains. Elle avait dû demander le chemin vers la salle d'entraînement où se trouvait Paul Atréides à deux soldats qui s'étaient montré bien trop avenants pour n'avoir que de bonnes intentions à son égard. Heureusement, elle les avait vite quitté, prétextant l'urgence de l'ordre donné par Dame Jessica. Si elle avait pu, ils seraient déjà tous les deux étendus au sol en train de se noyer dans leurs larmes de douleur, mais elle avait encore une fois pris sur elle pour ne pas se trahir.

Presque arrivée à destination, elle entendit le son sec et violent d'une lame qui s'abattait contre le bois dure. Des coups répétés que l'on portait avec force contre un mannequin d'entraînement conçu pour permettre aux guerriers de se défouler d'une telle façon. Arani adopta une démarche plus lente, plus légère pour réduire le bruit de ses propres pas à mesure qu'elle s'approchait de la porte de la salle. Subtilement, elle s'avança pour jeter un regard à l'intérieur de la pièce éclairée par le soleil matinal de Caladan qui filtrait au travers d'une fenêtre en arc de cercle.

La pièce avait été vidée, comme les autres. Il ne restait plus que quelques meubles en bois sculpté sur lesquels étaient déposées des armes, les pauvres mannequins recouverts d'éraflure et la silhouette du jeune Atréides qui montrait son dos à Arani.

Vêtu d'une fine chemise blanche et de son bas d'uniforme vert sombre, Paul frappait contre sa cible en enchaînant des mouvements précis et violents. Ses cheveux en bataille s'agitait à chacun de ses mouvements qui, mis bout à bout, avaient l'allure d'une danse mesurée au rythme hypnotique.

Arani ne semblait pas pouvoir détourner son regard du jeune garçon qui exécuta soudain une petite pirouette en l'air avant d'envoyer son pied dans la tête factice qui lui faisait face et de frapper de nouveau le bois. La jeune femme ne l'avait pas imaginé aussi agile. Il était atterri contre le sol un genou à terre et presque sans aucun bruit. Ces quelques secondes d'observation étaient suffisantes pour comprendre que Paul était un combattant aussi redoutable que les soldats des légions Atréides dont la réputation n'était plus à faire. Si quelque chose se passait mal et qu'elle se retrouvait dans un combat face à lui, elle ne pourrait parier sur sa propre victoire.

— Qu'est-ce que ma mère t'envoie me dire cette fois ?

Arani peina pour ne pas faire chuter la précieuse vaisselle de son plateau. C'était la deuxième fois en peu de temps qu'il remarquait sa présence sans même se tourner face à elle. D'autant plus que ses paroles lui virent comprendre qu'il l'avait reconnu. La jeune femme s'assura de l'équilibre de ce qu'elle portait avant de pénétrer totalement dans la pièce. Paul s'était enfin retourner pour lui faire l'immense honneur de lui accorder un regard. Arani ne commettrait pas l'erreur de le regarder en face cette fois-ci et se contenta de fixer sa poitrine qui se soulevait sous le rythme d'une respiration irrégulière.

— Je ne voulais pas vous déranger, messire. Dame Jessica m'a demandé de vous apporter à boire.

Elle lui tendit son plateau et, tant bien que mal, essaya d'esquisser un sourire pour cacher son malaise. Paul mit un peu de temps avant de saisir un verre et se chargea de le remplir lui même avant qu'Arani le fasse. Elle l'entendit boire l'eau d'un traite et il reposa le récipient à l'endroit exact où il l'avait pris.

— Ma mère s'inquiète pour rien. Je suis encore capable de prendre soin de ma santé tout seul.

En disant cela, il s'assit sur l'une des imposantes tables, sa tête dépassant désormais celle d'Arani, ce qui réduisait ainsi la chance que leurs regards se croisent à son plus grand bonheur.

— Souhaitez-vous que je transmette ce message à votre mère ?

Elle avait laissé échapper un soupçon de provocation dans sa voix. C'était voulu et contrôlé. Si elle voulait éviter qu'il la congédie trop vite, il fallait qu'elle se démarque d'une façon ou d'une autre. Laisse-moi apprendre tout de toi, Paul Atréides. Ta mort n'en sera que plus rapide.

— J'ai l'impression que ma mère s'est vite entichée de toi, marmonna le garçon.

— Je suis à son service et j'exécute simplement ses ordres.

— Elle ne sollicite pas autant ses domestiques, habituellement, renvoya l'Atréides.

— Elle estime que je suis efficace.

— Et d'une curiosité mal placée, aussi.

Arani fronça les sourcils face à cette remarque. Apprendre que Jessica avait discuté d'elle avec son fils avait de quoi la vexer et remettre en question sa capacité à rester discrète vis-à-vis de ses véritables intentions. Vexée d'avoir perdue la joute verbale face à Paul également. Il y avait un léger rictus sur le visage de ce dernier qui l'irritait. La personnalité de l'héritier se dévoilait à elle comme les pages d'un livre qu'elle tournait.

— Avez-vous besoin de quelque chose d'autre, messire ? enchaîna-t-elle en posant son plateau sur la table.

— Ça dépend de ce que tu entends par "quelque chose", répliqua-t-il.

Arani sentit le rouge lui monter aux joues à ce moment-là sans même en connaître la raison. Il jouait avec ses nerfs certainement pour la tester. Mais à quel réponse s'attendait-il ? Qu'est-ce qu'une servante à la fois zélée mais forte en caractère dirait face à cela ? Elle réfléchissait trop encore une fois. Scytale lui avait maintes fois exposé ce défaut et recommandé d'être plus impulsive lorsque la situation le demandait.

— Tout ce que messire désire et qui est à ma portée.

Elle avait adopté la même attitude ambigüe qui avait perturbée l'héritier Harkonnen lors du sommet sur Geidi Prime. Cela marchait souvent avec les hommes. Mais Paul lui prouva une fois de plus qu'il n'était pas comme tout le monde en répondant par le silence. Et alors qu'elle avait tout fait pour ne pas que ça arrive, ses pupilles rencontrèrent de nouveau les siennes. Mais il y avait quelque chose de différent cette fois-ci. Une lueur dans le regard de l'Atréides qu'elle n'avait pas décelait lors de leur précédent échange.

— C'est comme ça que tu t'entraines ? déclara soudain une voix forte.

Les deux jeunes gens tournèrent la tête vers la porte dans un mouvement synchronisé. A pas lourd, Gurney Halleck, l'un des lieutenants du Duc Leto pénétra dans la pièce, un grand paquet sous le bras. De tous les soldats Atréides, Gurney était l'un des plus redoutables contre lequel les Harkonnen l'avait mis en garde. Maniant la force brute aussi aisément que les vers, l'homme dans la cinquantaine affichait constamment une mine blasée qui donnait le cafard à Arani rien qu'en le regardant. C'est après son entrée fracassante et sa remarque qu'Arani se rendit compte de la proximité entre elle et Paul. Reprenant son attitude de servante, elle fit un léger pas sur le côté pour s'éloigner.

— Je faisais une pause, Gurney, répondit Paul sans se lever. Que fais-tu ici ? C'est toi le nouveau maître d'armes ?

— Duncan Idaho étant parti, c'est à moi d'assurer, répondit le plus vieux.

Il posa avec force son paquet sur un autre meuble et entreprit de retirer sa veste d'uniforme. Arani fut impressionné par sa musculature si développée malgré l'âge. Les hommes Atréides étaient tous dangereux à leur manière.

— Mademoiselle, reprit le soldat, loin de moi l'idée de vous chasser mais cela risque de devenir mouvementé par ici. Transmettez mes respects à Dame Jessica.

Tu es totalement en train de me chasser, vieux fou, pensa-t-elle. Elle exécuté tout de même un soupçon de révérence et attrapa le plateau de ses deux mains, prête à repartir la queue entre les jambes. Mais Paul saisit soudain l'un de ses poignets pour l'arrêter dans son geste. Si son regard était brûlant, son toucher l'était encore plus et une décharge électrique secoua le corps de la danseuse-visage qui pivota vers l'héritier en quête d'une justification à un tel contact.

— Ma mère a mis cette jeune fille à mon service pour le reste de la matinée. Elle reste.

Je n'ai pas exactement dit ça comme ça... Mais elle avait compris que l'adolescent cherchait seulement à contrarier Halleck qui avait sorti deux armes de son paquet . Le soldat haussa les épaules.

— Comme tu voudras.

Arani ouvrit de grands yeux lorsque la lame fut lâchée. Traversant la pièce à toute vitesse, le couteau se rapprochait dangereusement. Paul et elle eurent une réaction similaire et s'écartèrent en chœur laissant la dague se planter dans le bois du meuble plutôt que dans leur chaire. Ce n'était pas passer loin. Si Arani conserva son équilibre, Paul eu plus de mal à quitter sa place sur la table.

— C'était grossier ça, nota Paul désormais debout.

Il empoigna l'arme tandis que Gurney souffla :

— La demoiselle est plus réactive que toi en tout cas.

Arani se mordit la lèvre ne prenant conscience de son erreur. En laissant parler son instinct de survie, elle avait preuve d'un réflexe qu'une jeune servante assignée aux cuisines ne devrait pas avoir. Heureusement, le combat qui s'engagea entre le vieux soldat et Paul coupa court à toutes les questions que les deux hommes auraient pu se poser.

Paul n'était pas nécessairement prêt pour reprendre l'entrainement de façon si brutale et cela se sentait. Il dut encaisser deux coups du plat de la lame de Gurney avant de passer aux choses sérieuses. Il activa le premier son bouclier qu'il portait attaché à son poignet. La seconde peau translucide qui protégeait des coups les plus dangereux se déploya autour de l'Atréides puis de son instructeur qui ne lui laissa pas le temps de respirer bien longtemps.

— Allez, bas-toi, bon sang, provoqua Gurney.

— Ne me tente pas, vieil homme.

Loin d'être atteint par la remarque faite quant à son âge, Gurney continua l'assaut. Comme Arani l'avait déjà analysé tout à l'heure, Paul se défendit dans des mouvements rapides mais contrôlés. Son arme rentra en contact avec celle de Gurney plusieurs fois avant qu'il ne tente de l'atteindre au flanc mais le soldat avait anticipé et il saisit le bras de son cadet, son autre main armée avançant lentement contre sa gorge, ce qui enclencha le son strident provoqué par le bouclier qui avertissait du danger.

— Les coups lents pénètrent le bouclier, rappela Gurney avant de repousser Paul en direction d'Arani.

Ce dernier inspira profondément et étira ses épaules en piétinant devant lui. Il avait perdu toute l'assurance dont il avait put faire preuve quelques minutes plus tôt. Cela fit sourire intérieurement Arani qui appréciait de le voir pour une fois en position de faiblesse.

— Je crois que je ne suis pas d'humeur aujourd'hui, souffla Paul.

Trop émotionnel. C'est ça sa faiblesse, pensa Arani. 

— Pas d'humeur ? répéta Halleck d'un air offusqué. Qu'est-ce que l'humeur à avoir là-dedans ? Tu te bas quand la nécessité s'en fait sentir, peu importe l'humeur. Alors, bas-toi !

Et c'était reparti. Paul se contenta d'esquives et de parades au début, mais très vite il se sentit plus concerné face au sérieux de Gurney. Malheureusement, le vieux soldat prit le dessus et d'un geste sec désarma le jeune homme. L'arme perdue glissa jusqu'aux pieds d'Arani. La jeune femme fixa un instant l'acier de la lame qui lui renvoya son reflet.

Une image de violence dans un objet conçu pour la violence.

De son côté, Paul était démuni et ne pouvait qu'éviter de se prendre des coups. Arani hésita mais elle finit par attraper la lame et sa voix résonna dans la salle :

— Messire Atréides !

Le couteau s'envola et Paul le saisit en vol, juste à temps pour parer le nouvel assaut de Gurney.

— Alors tu as besoin d'une intervention extérieure pour t'en sortir, hein ? Pathétique.

Paul chargea le premier lors de cet échange qui se fit encore plus violent que ceux d'avant. Arani avait du mal à suivre les mouvements des deux hommes qui se concentraient chacun sur celui qui lui faisait face, l'ennemi à abattre. Même sans participer au combat, Arani eut une poussée d'adrénaline, se figurant à la place de Paul en train d'affronter son maître Scytale. Lui aussi ne plaisantait jamais lorsqu'ils s'exerçaient à reproduire différentes techniques de combat. Elle avait arrêté de compter le nombre de défaite qu'elle avait encaissé face à lui mais elle avait retenu toutes les leçons qu'elle avait pu en tirer.

Je ne vous décevrai pas, maître. Perdue dans ses pensées, elle avait perdu le fil de l'affrontement entre Paul et Gurney et lorsqu'elle se reconnecta, ces derniers étaient au sol, la lame de Paul contre la gorge de Gurney et celle du vieil homme dans le flanc de l'héritier. En combat réel, ils se seraient rejoint dans la mort. Paul se releva en premier et tendit sa main à son entraineur. Une fois debout, les deux hommes se séparèrent. Paul revint vers Arani pour se servir un nouveau verre d'eau, épuisé après ce duel intensif. Alors qu'il reprenait son souffle, il se tourne vers la jeune femme qui était resté silencieuse.

  — Rani... Merci.

C'était la première fois qu'elle entendait ce mot sortir de sa bouche.























bon... j'ai écrit ce chapitre en étant à moitié endormie par mes médicaments contre le rhume (seule raison qui pourrait me faire détester l'hiver) donc je m'excuse si il est un peu moins bien que les précédents. en attendant, j'ai quand même pris plaisir à l'écrire ! j'espère qu'il vous aura plus à vous aussi.

prenez soin de vous en cette fin de semaine et à la prochaine !

















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