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six



















CHAPITRE SIX

JESSICA

















nous sommes la maison atréides. nul
appel ne saurait rester sans réponse,
nulle confiance ne saurait être trahie.
l'empereur nous demande d'apporter
la paix sur arrakis. la maison  atréides
accepte.

— Leto Atréides











JESSICA AURAIT TOUT donné pour que le temps se fige en cet instant pour ne jamais reprendre son cours. Plongée dans la quasi obscurité de la passerelle de débarquement du vaisseau, la concubine du Duc attendait en silence. Une vingtaine de soldats Atréides en armure l'entouraient elle, ainsi que son compagnon et son fils, la famille ducale entièrement réunie pour poser sur la nouvelle planète placée sous sa juridiction. Dune, planète de sable et de mort. Arrakis, piège mortel qui n'attendait que se refermer sur eux.

Jessica en avait voulu à Leto d'accepter toute cette folie même en ayant conscience du danger. Elle lui en avait voulu, mais elle l'avait aussi compris, c'était pourquoi elle n'avait pas essayé de le convaincre de rester sur Caladan. Quelle grossière erreur, elle le regrettait amèrement désormais. Mais plus aucun retour en arrière n'était possible.

Quelqu'un vint prévenir le Duc que le vaisseau s'était bien stabilisé et que les portes s'ouvriraient dans quelques minutes. Aussitôt, un officier ordonna à ses hommes d'activer leurs boucliers. Le son caractéristique du déploiement de cette technologie protectrice résonna dans l'espace confiné.

La dame se permit de jeter un regard en arrière. Ses yeux d'azur croisèrent d'abord les pupilles sombres de Rani, masquées sous un léger voile couleur crème. Vêtue comme les deux autres servantes positionnées à sa droite, elle attendait aux côtés de sa maîtresse comme on lui avait ordonné. Debout devant elle, Paul fixait le sol métallique. Evitait-il son regard volontairement ? Jessica l'ignorait mais son fils semblait si distant ces derniers temps. Elle l'avait à peine aperçu durant le voyage spatial.

Il est aussi angoissé que moi. Comment lui en vouloir ? Il est si jeune et voilà qu'on chamboule tous ses repères. Jessica tressaillit lorsqu'elle sentit sa main se faire capturer par une poigne puissante. Elle tourna légèrement la tête vers sa gauche. Le voile et les bijoux qui recouvraient son visage n'empêchaient pas la femme de distinguer le sourire réconfortant offert par Leto, son Duc pour qui elle avait été prête à tout, même a désobéir aux ordres du Bene Gesserit. Mais elle n'avait aucun regret à ce sujet. Aucun. Elle aimait Leto et ferait n'importe quoi pour rendre leur famille heureuse.

Près du Duc, Gurney Halleck interrompit la lecture du recueil de poèmes dont il ne se séparait jamais lorsque le son indiquant l'ouverture des portes retentit. Une lumière fade s'infiltra peu à peu à l'intérieur de l'appareil. Un souffle brulant souleva les vêtements de Jessica qui ferma un instant les yeux pour éviter d'être trop soudainement éblouie. Elle frissonna lorsqu'elle sentit d'infime grains de sable rouler contre sa peau, et l'inspiration qu'elle prit rendit sa gorge encore plus sèche que ce qu'elle était. Elle n'avait pas encore posé un pied à terre que déjà Arrakis lui faisait part de son hostilité.

— Mes poumons goûtent l'air du temps qui souffle sur les sables amoncelés, récita Halleck.

Ses paroles furent suivies d'une mélodie puissante jouée par une cornemuse, instrument traditionnel dont les Ducs de Caladan ont toujours été particulièrement friands. Le musicien vêtu du vert de leur maison sortit le premier du croiseur spatial entonnant l'hymne Atréides, un chant aux sonorités militaires qui représentait toute la force de la maison qu'elle acclamait.

Au grand dam de Jessica, Leto lui lâcha la main pour descendre à son tour sur cette terre inconnue et son mouvement enclencha celui de toute sa suite. Les servantes de Jessica soulevèrent l'immense traîne de sa robe aux teintes orangées, lui permettant ainsi de ne pas se prendre les pieds dans le riche vêtement crée pour ce moment unique. Arrivée au pied de la passerelle de débarquement, la dame accepta la main tendue par Gurney et ses petits pieds foulèrent le tapis orné de de l'aigle Atréides déroulé pour l'occasion. L'animal se retrouvait sur toute les bannières déployées aux quatre coins de la piste d'atterrissage.

Paul marchait aux côtés de sa mère, en silence. Mais contrairement à tous les soldats qui avançaient droit devant eux d'un air solennel, le jeune homme regardait autour de lui d'un air curieux. Un sourire se forma sur son visage juvénile lorsqu'il reconnut l'homme à la carrure forte qui attendait un peu plus loin. Oubliant toute convenance, Paul dépassa sa mère puis son père pour rejoindre le vieux mentat de la famille, qui l'accueillit avec un sourire, et pour lui offrir une puissante accolade amicale.

— Mon jeune maître ! s'exclama joyeusement le vieil homme. Alors qu'est-ce que ça fait de marcher sur un nouveau monde ?

C'était terriblement perturbant, pensa Jessica. Et c'était un euphémisme.

— C'est exaltant, et le mot est faible, répondit Paul, en accord avec les pensées de sa mère dont il ignorait tout.

Le couple ducal s'était à son tour approché de Thufir Hawat qui accorda un salut plus solennel à Leto. Ce dernier lui accorda une légère tape dans le dos avant de lui demander des nouvelles.

— Mes éclaireurs se sont appliqués à sécuriser la ville, répondit Thufir en revêtant son masque de sérieux. Même si on travaille encore sur quelques zones sensibles.

Ses paroles interpellèrent Jessica et elle remercia le voile qui recouvrait son visage et empêchait ainsi quiconque d'avoir accès à ses pensées. Le chef de la sécurité s'inclina enfin devant elle et elle lui rendit son salut d'un mouvement de tête. Elle aurait aimé se montrer plus chaleureuse mais elle savait que ça ne serait que pure hypocrisie. Elle ne vouait aucune haine envers Thufir mais elle avait compris qu'il se méfiait d'elle depuis le jour où elle avait posé pour la première fois son pied sur Caladan. Une sorcière Bene Gesserit, voilà ce qu'elle était pour lui. Et comment lui en vouloir ? C'était en partie vrai.

Le cortège reprit sa route à la suite d'Hawat qui leur servirait de guide, après avoir passé déjà plusieurs jours sur Arrakis. Au loin, la dame aperçut une foule d'autochtones qui observaient avec attention les nouveaux arrivants. Leurs nouveaux gouverneurs, leurs nouveaux maîtres. De nouveaux envahisseurs. Tous habillés de lourdes robes sombres, seuls leurs yeux étaient visibles pour la plupart. Et soudain, quelqu'un cria.

— Lisan al-Gaib !

Jessica ouvrit de grands yeux lorsqu'elle remarqua que celui qui avait parlé montrait la famille du Duc de son doigt. Non, plus que ça. Il désignait Paul. Son appel fit écho dans la foule qui se mit à scander ce nom telle une prière, une ovation remplie d'espoir et de croyance. Jessica en vit certains lever les bras vers le ciel terne et bien qu'ils s'éloignaient peu à peu d'eux, leurs voix ne se turent pas. Les pièces s'assemblèrent dans l'esprit de Jessica qui comprit très vite d'où venait tout cela. Pour une fois, elle pouvait remercier sincèrement le Bene Gesserit.

Thufir s'était arrêté devant un petit vaisseau dont la forme évoquait une gracieuse libellule. D'autres appareils identiques étaient posés plus loin. Leto avait été séparé d'elle et Paul qui se rendront ensemble jusqu'à la ville principale de la planète qui leur servirait de demeure et de base pour les opérations de récolte d'épice qui devait reprendre au plus vite.

— Ne vous laissez pas abuser par leurs cris de bienvenue, justifia Thufir. Ils suivent les règles de leurs anciens maîtres. Présence obligatoire. Une conception toute Harkonnen de l'amour.

Mon vieux Thufir, si vous saviez. Jessica monta la première dans l'étrange appareil — le pilote lui apprit qu'on le nommait un ornitopthère — et prit place derrière le siège du conducteur. Paul s'assit près d'elle et ses trois servantes furent envoyées à l'arrière, sur des bancs beaucoup moins confortables que les sièges occupés par la dame et son fils. Elle vit que Rani retira aussitôt son voile, ses mèches sombres dévalant son dos et poussa un long soupir peu gracieux.

Ses deux collègues la regardèrent de travers, sûrement agacée par son attitude un peu déplacée. Jessica avait appris depuis le temps que Rani était bien loin de la première impression qu'elle avait eu d'elle. Même si elle faisait son travail de la meilleure des façons et se montrait toujours plus ou moins respectueuse, elle avait parfois des sursauts d'insolence et de familiarité envers sa dame. Mais il y avait autre chose en elle. Une chose que Jessica n'avait toujours pas réussi à identifier. Et cela la contrariait.

Le pilote pressa un bouton sur le tableau de bord de l'ornitopthère et les vitres de la cabine de pilotage commencèrent à se refermer.

— Allons vous mettre à l'abri du soleil, dit-il. La chaleur peut tuer sur cette planète.

Oui, elle l'avait bien ressentie. En cela, elle comprit le geste de Rani et l'imita en dégageant son visage. Thufir eut la même réaction que les deux femmes et déposa sa casquette sur son accoudoir. Il apporta son aide au conducteur de l'engin qui le mit en marche, ses ailes commençant à battre avec un rythme soutenu.

— Ils nous montraient du doigt.

Jessica se tourna vers Paul qui venait de s'adresser à elle.

— Que disaient-ils déjà ?

— Lisan al-Gaib, répéta Jessica.

Elle n'avait pas oublié le nom prononcé par cette foule en délire. Il s'était déjà ancré dans sa mémoire.

  — Cela signifie "la Voix d'ailleurs", traduisit-elle. C'est ainsi qu'ils nomment leur Messie. Preuve que le Bene Gesserit a bien œuvré ici.

— En créant des superstitions ?

— En préparant le chemin, Paul.

Pour garantir une sécurité parfaite à tous ses adeptes, les sœurs du Bene Gesserit avaient mis en place de nombreuses stratégie. La Missionaria Protectiva était l'une d'elle et consistait à mettre en place des superstitions qui permettait une meilleure manipulation des peuples. La Révérende Mère avait averti Jessica que ce travail avait été fait sur Arrakis et elle en avait eu la preuve. Ainsi, les natifs de cette planète ne se montrerait pas hostiles envers eux. Du moins, elle l'espérait.

— Ce peuple a attendu pendant des siècles l'arrivé du Lisan al-Gaib, expliqua-t-elle à son fils qui ne semblait pas tout saisir. Lorsqu'ils te voient, ils voient des signes.

Elle aurait aimé ne pas l'impliquer dans tout ça mais elle n'avait pas eu le choix... Si, elle l'avait eu en réalité. Elle l'avait fait le jour où elle avait donné naissance à un fils pour le Duc. Par égoïsme et par orgueil, elle avait emporté Paul au milieu d'un jeu dangereux. Et là encore, elle ne regrettait rien.

— Ils voient ce qu'on leur a appris à voir, jugea Paul en s'enfonçant dans son siège.

Jessica secoua la tête, déçue de sa réaction. Il ne comprenait vraiment pas.

Thufir Hawat leur annonça que l'appareil était prêt à décoller. Jessica sentit qu'ils quittaient le sol à une allure soutenue. L'orni monta à une certaine altitude puis son pilote l'élança vers l'avant. Jessica observa le paysage à travers la vitre transparente. Bientôt la piste d'atterrissage qui avait accueilli leur vaisseau disparut et un monde de sable et de roches s'imposa à elle.

Arrakis portait si bien son surnom de Dune. Le paysage désertique s'étendait à perte de vue sous les rayons d'un soleil brulant. L'orni planait au-dessus de hautes falaises rocheuses qui semblaient renfermer de multiples grottes où il serait bien aisé de se cacher.

— La barrières Bouclier, présenta Thufir. Ces montagnes protègent la ville des tempêtes. Et des vers.

Paul se pencha en avant pour avoir une meilleure vue sur le spectacle qui s'imposait à lui. Au détour d'un mont, la grande Arrakeen apparut, le soleil faisant briller le toit de ses bâtiments aux formes si particulières. La ville était à l'image du désert qui l'entourait, silencieuse, terne, en attente. Le contraire même du château de Caladan dans lequel avait évolué Jessica. La cité était si calme qu'il était difficile de croire que des milliers de gens y habitaient.

La dame surprit Rani en train de s'agiter à l'arrière pour essayer d'apercevoir elle aussi le paysage de la nouvelle planète sur laquelle elle allait vivre. Malheureusement, sa vue était obstruée par les autres passagers. Attendrie, Jessica lui fit un signe l'autorisant à se lever et la jeune femme détacha sa ceinture, sous les protestations d'Hawat qui y voyait une mise en danger de la vie de la servante qui ne serait pas protégée en cas de mouvement violent de l'appareil.

Rani n'en avait que faire. Elle vint se placer juste derrière le siège de Paul, debout les bras appuyée sur le dossier du fils de Jessica. Ce dernier leva la tête vers elle et sa mère crut y distinguer un sourire.

— Ca change de Caladan, n'est-ce pas ? lui demanda-t-il.

— C'est certain, répondit Rani.

— Tu t'y feras. Tu n'as pas le choix.

— Vous non plus, messire.

Paul lança un regard contrarié à la servante avant de laisser échapper un rire nerveux. Jessica fronça les sourcils. Depuis quand les jeunes gens avaient-ils instaurés une telle proximité ? C'était non seulement inconvenant mais en plus, la concubine ne parvenait pas à inhiber le léger malaise qu'elle ressentait vis à vis de Rani.

Perché sur le point le plus d'Arrakeen, le grand palais était l'édifice le plus impressionnant que Jessica n'ait jamais vu. Alors que l'ornitopthère se préparait pour se poser, elle posa une main contre son coeur et prit une grande inspiration.

Il était temps pour elle de pénétrer dans sa nouvelle et ultime demeure.



































c'est enfin les vacances pour moi !!!! cela veut dire que je pourrai bien avancer dans cette fanfiction avant d'attaquer la partie la plus difficile de mon année. ne vous habituez donc pas un rythme soutenu de publication après la rentrée.

même si c'est sans doute mon perso préféré de la sage dune, les chapitre du point de vue de jessica sont assez difficiles à écrire pour moi car c'est un personnage que je trouve très complexe et pas facile à cerner. j'espère qu'elle vous aura paru in character dans ce chapitre.

avant de vous quitter : on est d'accord que le costume de jessica durant cette scène est juste magnifique ????!!!!


je veux dire, les costumes de ce film sont insane en général mais celui-ci c'est de loin mon préféré !

















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