
quatre
CHAPITRE QUATRE
PAUL
les rêves font de bonnes
histoires. mais le plus
important se passe
lorsqu'on est éveillé.
— Duncan Idaho à Paul Atréides
SES REVES AVAIENT TOUJOURS un semblant de réalité.
Il pouvait entendre le murmure du sable qui ondulait au grès du vent. Chaque mouvement de chaque infime grain lui parvenait comme un doux chant. Le désert se dévoilait à lui dans ses moindres détails, ses paysages, son odeur, ses sons, ses goûts.
Un goût de sang et de larmes.
Paul marchait entre les dunes comme l'ermite errant sans but. Même si le soleil essayait de le saisir de ses rayons brûlants, il ne ressentait pas la chaleur. Même si sa route se faisait de plus en plus longue, aucune fatigue ne venait ralentir ses pas. Devant lui s'étendait un océan de sable qui continuait si loin que ses yeux ne pouvait pas en distinguer la fin. Une image de calme, de sérénité qui dissimulait la fureur attendant le moment de se déchainer.
Sa vue se brouilla un court instant, un éblouissement éphémère qui lui fit fermer les yeux. Lorsque Paul les rouvrit il n'était plus seul. Et le désert avait fait place à un canyon rocheux dont les couleurs sombres annonçaient la tombée de la nuit. Devant lui, une silhouette féminine se frayait un passage entre les pierres étroites, ses mouvements agiles et fluides semblables à ceux de la plus gracieuse des danseuses. La fille leva la tête vers lui et Paul découvrit un regard bleu sur bleu, marqué par une exposition prolongée à l'épice, ce regard même qui hantait toutes ses nuits depuis de nombreux jours.
La fille d'Arrakis le regardait toujours. Ses belles boucles sombres étaient recouvertes d'un léger voile qui la protégeait des attaques du désert. Son nom lui était inconnu mais Paul avait l'impression de la connaître depuis toujours. Elle était le spectre de son sommeil, l'apparition de ses rêves. Et lorsqu'elle lui parla, sa voix était aussi mélodieuse que le chant de la harpe.
"Parle-moi de ton monde natal, Usul."
Paul ouvrit la bouche pour assouvir la soif de connaissance de la belle du désert. Mais son visage s'effaça sous le souffle d'une violente rafale qui balaya tout sur son passage. Il se sentit comme emporté par la tempête qui serait toujours plus forte que lui, quand bien même il luttait pour s'accrocher à sa vision.
La scène changea de nouveau. Un nouvel amas rocheux, cette fois-ci en plein jour. Une dizaine d'hommes qui guettait au loin, leur regard porté vers l'immensité des dunes. Tous portant robes fines et distilles, ce vêtement aux incroyables propriétés qui leur permettait de survivre à la chaleur d'Arrakis. Tous arborant des yeux d'un bleu profond, le peuple Fremen qui régnait sur le désert intérieur. Paul se tenait à leur côté comme s'il était de leur, peut-être car c'était le cas. Il sentit une main se poser sur son épaule.
"Paul."
Cette voix, il la connaissait. Il l'avait déjà entendu et pas seulement en rêve. Ce visage, il l'avait déjà vu aussi, ces longs cheveux sombres et ce regard aussi noir qu'une nuit d'hiver. Les seuls pupilles ébènes au milieu de cette armée d'hommes aux yeux bleus. La jeune femme lui souriait et il sentait que lui aussi. Mais le chant du sable s'éleva et lui seul semblait l'entendre. Il chuchotait à son oreille.
"Les mirages sont ennemis du voyageur dans le désert."
Et un nom qui résonnait en boucle dans son esprit. Sarab. Ce qui est caché. Un nom qui le frappait de l'intérieur comme une lame le transperçant de toute part. Il avait mal. Il hurlait. La fille au visage familier, la servante trop curieuse au service de sa mère, l'entendit. Sa main se posa contre sa joue et lorsque Paul croisa son regard, des larmes de sang s'écoulait de ses yeux sombres. Son visage se désagrégeait en un millier de grain de sables condamnés à se perdre dans le désert. Il s'effaçait comme le mirage derrière les dunes mais sa voix demeurait et il l'entendit l'appeler encore et encore.
"Paul !"
— Paul.
Le jeune homme ouvrit les yeux lorsqu'il sentit une légère pression secouer son épaule. Son esprit était encore ailleurs lorsqu'il ouvrit les yeux et reconnut sa mère, tout de noir vêtu. Sa chambre était plongée dans l'obscurité et seule la lumière d'une lampe à suspenseur lui permettait de distinguer plus que des ombres. Dehors, il pleuvait à torrent. L'averse faisait vibrer les murs du Castel Caladan. Quitter le monde des rêves était chaque jour de plus difficile pour Paul, d'autant plus lorsque le réveil n'était pas attendu, comme en cet instant. Il faisait nuit noire et pourtant sa mère était habillée et elle était venue le quérir. Bien que la force de poser des questions lui fasse défaut, il comprit instantanément que quelque chose n'allait pas.
Encore endormi, il se frotta les yeux pendant que Jessica se dirigeait vers son armoire pour en sortir des vêtements propres. Elle ordonna à son fils de s'habiller avant de quitter la pièce, le laissant seul dans l'incompréhension. Ce fut seulement lorsque les pieds nus de Paul rencontrèrent le sol froid de sa chambre qu'il se reconnecta à la réalité. Mais malgré tout, le souvenir de son rêve agité le poursuivait.
Tandis qu'il enfilait son uniforme, il y pensait encore. D'abord il y avait eu cette fille sur Arrakis, cette Fremen qu'il voyait en rêve depuis plusieurs semaines. Et puis, il y avait eu elle. Rani, la domestique de sa mère. Pourquoi elle ? Que faisait-elle sur Arrakis avec les hommes du désert ? La signification de sa vision ne s'offrait pas à lui et tant de questions s'ajoutait à celle qui se posait déjà quant à ce réveil forcé par sa mère.
Cette dernière l'attendait près de la grande salle d'audience du Castel. Paul ajustait son col tout en marchant, suivi par la lampe à suspenseur qui éclairait ses pas. Il fronça les sourcils lorsqu'il aperçut une autre silhouette dans la pénombre. Un homme se trouvait aux côtés de sa mère, il ne put identifier le docteur Yueh que lorsqu'il fut suffisamment proche. Le médecin eut un léger mouvement de tête pour le saluer, une expression neutre sur le visage. Quand elle le vit arriver, sa mère fit quelques pas vers lui.
La question qui lui brûlait les lèvres échappa :
— Mère, que se passe-t-il ?
— La Révérende Mère Gaius Helen Mohiam est ici, répondit-elle. C'était mon professeur à l'école Bene Gesserit. Aujourd'hui, elle est diseuse de vérité pour l'empereur en personne.
Sa voix avait une allure mécanique et grave. Paul y vit un signe de trouble. Sa mère se servait de toutes les capacités qu'elle avait appris chez les soeurs. Cela ne fit que grandir son inquiétude.
— Elle aimerait te rencontrer, continua Jessica, et Paul crut distinguer une variation rauque dans son ton.
— Pourquoi ?
— Elle aimerait en savoir plus au sujet de tes rêves.
— Comment peut-elle être au courant pour mes rêves ? s'étonna Paul.
Il n'en avait parlé à personne, pas même à son père, seulement à... Le regard que lui accorda Jessica était lourd de sens. Paul se sentit trahi, abandonné. Ce n'était pas sa mère qui lui faisait face mais la Bene Gesserit qui avait été élevée toute sa vie à rester loyale envers son ordre.
— Et pourquoi le docteur Yueh est ici ? enchaîna-t-il pour couper court à son malaise.
— Il doit t'examiner, il n'aura besoin que de quelques minutes.
Sa mère lui tourna le dos sans lui laisser le temps de protester. Paul se sentait comme pris dans un piège dont il ignorait la nature. Paul pivota vers Yueh à la recherche d'un quelconque soutien, mais le docteur ne semblait pas prêt à lui en accorder. L'homme posa délicatement ses doigts sur la tempe de Paul. Formé par l'école Suk et soumis au conditionnement impérial, le médecin n'avait besoin que de quelques observations et palpations pour évaluer l'état de santé de son patient. L'angoisse qui grandissait dans le ventre de Paul en était presque à un stade douloureux. Le garçon essaya alors d'obtenir des réponses auprès d'une autre personne que sa mère :
— Docteur Yueh, que se passe-t-il ?
Sans cesser son examen, l'homme lui répondit en choisissant d'employer le langage secret de l'armée Atréides. Ses mots n'étaient que des murmures que Jessica ne pouvait pas distinguer de l'autre côté de la pièce.
— Les Bene Gesserit disent qu'elles agissent pour le plus grand bien...
Yueh établit le contact visuel avec l'héritier.
— Mais, sans vouloir manquer de respect à Dame votre Mère, elles servent aussi leurs propres desseins.
— Que voulez-vous dire ? demanda Paul dans le même dialecte.
— Soyez prudent.
Yueh recula et Paul sentit la présence de sa mère dans son dos. Mais elle n'avait absolument rien de rassurant.
— Son cœur est plus robuste que jamais, ma Dame, annonça le médecin.
Jessica hocha la tête et signa pour lui répondre. Ne parlez à personne de cela, traduisit Paul dans sa tête. Sa mère l'avait initié à ce langage qu'ils employaient pour être certains que personne ne les entendre. Le fait qu'elle prenne la peine de l'employer pour ordonner au docteur Yueh de garder le silence signifiait qu'elle voulait que ce qui se passait ici reste absolument secret. Même au yeux du Duc.
Jessica conduisit Paul à travers un couloir vide. La demeure des Atréides dormait et eux seuls la hantaient à cette heure tardive de la nuit. Dans l'obscurité, la tête de taureau qui ornait l'entrée de la salle d'audience, celle de l'animal qui avait mis fin à la vie du père de Leto, avait quelque chose d'effrayant. Tous les endroits familiers à Paul revêtait ce masque terrifiant et s'il avait été plus jeune, le garçon aurait déjà laissé sa peur prendre le dessus.
Alors qu'ils allaient franchir la porte, Jessica s'arrêta soudain pour faire face à son fils. Paul pencha la tête sur le côté, interpelé. Visage tourné vers le sol, la Dame posa une main délicate sur la poitrine du jeune garçon. Un geste de tendresse pour lui montrer que la mère qu'il aimait tant était toujours là. A nouveau, elle s'adressa en lui en langue des signes. Souviens-toi de ton entrainement. Paul hocha la tête pour acquiescer.
Jessica rabattit le capuchon de sa robe sur sa tête et poussa la porte de la salle d'audience. Elle entra la première et Paul la suivit. Alors qu'il fit un pas à l'intérieur un frisson le parcourut de part en part. Sa mère gardait la tête baissée dans une attitude d'humilité. La pièce ronde n'avait pas encore été dépouillée de ses meubles et l'un des fauteuils qui trônaient en son milieu était occupé. La silhouette clairement féminine qui s'y tenait était aussi habillée de noir. Un haut couvre-chef recouvrait sa tête et son visage était voilé. La Révérende Mère de l'ordre Bene Gesserit. Paul marcha jusqu'à sa mère et à mesure qu'il s'approchait, il sentait l'étau se resserrer. Terrorisé et à la fois agacé par cette femme devant qui Jessica se mettait plus bas que terre.
Cette femme était une intruse.
— Un air de défi dans le regard, comme son père.
La voix de la révérende mère était vieille et sage. Un léger accent d'ailleurs s'y distinguait.
— Laisse-nous.
L'ordre était clair et adressé à Jessica. Cette dernière s'empressa d'obéir non sans donner une dernière recommandation à son fils.
— Tu dois faire tout ce que la révérende mère exige.
Paul regarda sa mère quitter la pièce en refermant la porte derrière elle. Il était désormais seul, lâché dans la gueule du loup. Ou plutôt face à une sorcière qui prenait ses aises dans un siège de la salle d'audience de leur demeure.
— Vous congédiez ma mère dans sa propre maison ? s'indigna-t-il.
— Approche. A genoux.
Paul fut plongé dans le noir total le temps d'un court instant et lorsqu'il fut de nouveau conscient de ce qu'il faisait, il était agenouillé aux pieds de la Révérende Mère. Cette proximité lui permettait de détailler son visage aux traits anciens derrière son voile. Vexé dans son ego d'avoir été ainsi soumis, le garçon transperça du regard la vieille femme :
— Comment osez-vous user de la Voix sur moi ?
L'ancienne le fixait elle aussi, le jaugeait du regard. Paul crut y distinguer une lueur de mépris. Elle le prenait pour un être inférieur qui ne méritait même pas le droit qu'elle réponde à sa question. D'un geste, elle souleva sa manche et révéla une étrange boîte posée sur l'accoudoir du fauteuil. Sans plus de cérémonie, elle ordonna de nouveau :
— Mets ta main droite dans la boîte.
Paul n'obéit pas tout de suite. Il ne voulait pas céder à la volonté de cette femme et la défia du regard. Elle s'empressa donc de le rappeler à l'ordre :
— Ta mère t'a prié de m'obéir.
Oui, cela était vrai. Et c'était uniquement par respect pour elle qu'il s'exécuta. Lentement, il introduisit sa main dans la boîte. Son membre disparut sous la pierre ancienne qui la composait, comme avalée par la gueule d'un monstre à la fourrure métallique. A peine eut-il achevé son mouvement que la Révérende Mère fondit sur lui. Il y avait des allures serpentines dans son geste lorsqu'elle plongea sa main vers le cou du jeune garçon. Une lueur se refléta sur la surface de l'aiguille aiguisée qu'elle pointait contre sa gorge. Paul sursauta, surpris par cette soudain attaque.
— Je porte à ton cou le Gom Jabbar, dit-elle. Une aiguille empoisonnée pour une mort instantanée.
Paul eut un léger mouvement de recul mais il se contint, de peur que l'aiguille létale n'entre en contact avec sa peau. Piégé.
— L'épreuve est simple : si tu retires ta main de la boîte, tu meurs, annonça la révérende mère.
Loin de se laisser impressionner — ou du moins en apparence — Paul répliqua :
— Qu'est-ce qu'il y a dans cette boîte ?
— La douleur.
Passé le frisson de l'instant, la réponse de l'ancienne l'amusa plus qu'autre chose. Cette vieille folle pensait-elle réellement pouvoir lui faire du mal à lui, l'héritier du Duc Leto, dans sa propre demeure ? Un mot de sa part, et toute l'armée fondrait sur elle.
— Inutile d'appeler les gardes, le calma la vieille femme, comme si elle avait lu en lui. Ta mère se tient derrière cette porte, personne ne passera.
Nouvelle trahison. Jessica savait ce qui arriverait et elle participait activement à ce petit jeu qui pourrait coûter la vie à son fils.
— Pourquoi faîtes-vous cela ? questionna-t-il.
— Un animal pris au piège dévorera sa propre patte pour s'échapper. Que feras-tu, toi ?
Paul ne comprit pas vraiment le sens de ces paroles énigmatiques, mais un chose était certaine. Le test commençait.
Au début, il ne ressentit que de la gêne. Un picotement désagréable comme après une piqûre d'insecte. Et puis cela devint plus dérangeant, une inflammation grandissante. Bien qu'il s'efforçait de rester digne, Paul laissa échapper un petit gémissement. Il tentait tant bien que mal de conserver ce rictus plein d'arrogance qui laissait la révérende mère de marbre.
La sensation grandit, la démangeaison devenait brûlure. Cela chauffait, chauffait, de plus en plus fort, comme si quelqu'un marquait la paume de sa main droite au fer rouge. Le visage du jeune homme était déformé par la douleur et ce fut un cri déchirant qui résonna dans la pièce.
— Silence ! ordonna la sorcière.
Paul voulait fuir, courir hors d'ici et se réfugier n'importe où tant que la douleur cessait. Elle se faisait plus pernicieuse, un feu brûlant qui dévorait sa main. Il cria encore, c'était beaucoup trop. Personne ne pouvait résister à cela ! La révérende mère restait immobile, guettant le moindre de ses gestes, le moindre faux pas qui lui donnerait une raison de l'occire sur le champ.
Cela grandissait, encore et encore. La douleur le dévorait de l'intérieur. Sous son voile, la vieille femme jubilait, il le sentait. Elle se délectait de son malheur. Le corps entier de Paul tremblait, secoué par la souffrance et par la peur. S'il voulait sortir de cette pièce vivant, il devait être fort que ces sensations insidieuses. Il devait aller au-dessus. La douleur ne cesserait pas, il le savait. Elle ne ferait que devenir de plus en plus forte. Mais la peur, il devait s'en débarrasser. Il était Paul Atréides, fils du Duc Leto et de Jessica. Il était plus fort que la terreur.
Je ne connais pas la peur. La peur tue l'esprit.
Cet enseignement Bene Gesserit que sa mère lui avait appris lui vint en tête.
La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale.
Dans la boîte sa peau se détachait de sa main, les cloques explosaient.
Et j'affronterai ma peur, lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi.
Paul ferma les yeux un court instant. L'image de la flamme grandissante s'imposa à lui. Mais il ne brûlait pas, il était le brasier. Il ne se consumait pas, c'était lui qui emportait tout sur son passage. Paul était le feu dévastateur qui engloutirait tout, même la douleur. Il était plus fort que cela, en lui grandissait la puissance qui détruirait tout sur son passage.
Il inspira, les larmes coulant malgré lui, et libéré de l'emprise de la peur, il affronta le regard de la Révérende Mère. Ses yeux sombres changèrent soudain d'expression, mais Paul ne s'y attarda pas. Dans les puits noirs des yeux de la sorcière il voyait encore plus loin.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin.
Des images de massacre défilaient devant ses yeux et il était le feu qui emportait tout, carbonisait la végétation, faisait hurler ses victimes. Une lame couverte de sang dans les mains d'un visage qui disparaissait sous le vent.
Et là où la peur sera passée, il ne restera plus rien.
La situation était retournée, désormais c'était lui qui dominait. Dans sa douleur, il puisait sa force et ses larmes le délivraient de son emprise.
Plus rien d'autre que moi.
Paul avait gagné.
— Ça suffit !
L'ancienne recula et éloigna la menace de son épine empoisonnée. D'un seul coup tout se brisa en Paul et il redevint le jeune garçon effrayé qu'il était. Mais la douleur avait cessé. Inspiration, expiration, il revenait dans le monde concret. Il glissa sa main hors de la boîte maudite. Pas une seule égratignure sur sa peau claire. Rien. Comme s'il ne s'était absolument rien passé. Il fusilla du regard la vieille femme et se leva presque d'un bond en faisant quelques pas en arrière.
Tandis qu'il cherchait sur sa main la moindre trace de ce qu'il venait de vivre, la Révérende Mère s'adressa à lui :
— De même que l'on tamise le sable, nous tamisons les êtres. Si tu n'avais pas été capable de contrôler tes pulsions, tel un animal, nous n'aurions pu te laisser vivre. Tu as hérité d'une trop grande puissance.
— Parce que je suis fils de Duc ? demanda-t-il candidement.
— Parce que tu es le fils de Jessica ! répliqua sèchement la Bene Gesserit. Tu es puissant à plus d'un titre, mon garçon.
De nouveau plongé dans le flou, Paul entendit à peine la Révérende Mère appeler Jessica et cette dernière ouvrir la porte.
— Tu l'as éduqué selon les préceptes de la Manière, continua l'ainée alors que Jessica s'approchait.
Paul jeta un rapide coup d'œil dans sa direction mais sa mère évita son regard.
— Parle-moi de ces rêve, exigea soudain la Révérende Mère.
Paul aurait pu lui mentir, il aurait voulu. Ces visions faisaient parti de son intimité et il voulait être le seul à décider de s'il voulait les partager ou non. Mais la Révérende Mère était aussi diseuse de vérité. Elle voyait derrière tous les mensonges.
— J'en ai fait un cette nuit.
— Qu'as-tu vu ?
— Une fille sur Arrakis.
Et Rani disparaissant tel un spectre dans le désert. Mais ça, il le garda pour lui. Si elle n'insistait, cela pourrait rester son secret
— Avais-tu rêvé d'elle auparavant ?
— Oui, admit Paul, à contre cœur.
— Rêves-tu souvent de choses qui se produisent tel que tu les avais rêvé ?
— Pas tout à fait, non.
Paul ne sut pas si ses réponses avaient satisfaite la Révérende Mère, mais cette dernière se leva, en ayant visiblement fini avec lui.
— Au revoir, jeune humain. J'espère que tu vivras.
La Révérende Mère s'en alla alors, suivie de Jessica. Paul entendit la porte se refermer derrière lui.
OMG J'AI ADORE ECRIRE CE CHAPITRE !!!!! j'aime tellement cette scène en même, c'est probablement ma préférée avec celle du sauvetage de la moissonneuse.
je crois que j'ai tout donné ahaha j'espère que ça vous a plus ! le prochain chapitre sera le dernier se passant sur caladan, il sera ensuite temps pour nos chers amis de rejoindre arrakis
merci encore pour tous les gentils commentaires et le votes que je reçois pour cette fanfiction, vous êtes vraiment tous top ! à la prochaine <3
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro