Chapitre 4
Chanyeol fixait la forme recroquevillée sur son lit sans réellement savoir comment agir. Baekhyun semblait s'être transformé en une petite chose tremblante, un animal blessé se repliant sur lui même pour dissimuler son museau entre ses pattes fragiles. Il ignorait quel comportement devait être adopté dans ce genre de situation, il n'était guère accoutumé au réconfort, ni aux gestes tendres. Chanyeol était un homme se complaisant dans la solitude, l'ignorance des sentiments qu'il jugeait trop encombrants. Certes, il avait fait quelques exceptions avec Sehun et Jongin, ou bien le petit Jimin, mais ceci était trop peu pour affirmer qu'il était un maître dans le domaine des relations sociales. Sehun était d'ailleurs le premier à lui reprocher son manque d'empathie, mais le géant ne lui en tenait pas rigueur, mettant cela sur le compte de la jeunesse. Il savait que son ami était une personne sensible, en quête d'affection et c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il l'avait placé sous son aile.
Sans s'en rendre compte, le caporal-chef laissa un soupir passer la barrière de ses lèvres, attirant ainsi l'attention de Baekhyun qui l'avait ignoré jusqu'à présent.
Le plus petit jeta un regard hésitant dans sa direction, son visage prêt à s'enfouir à nouveau entre ses bras au moindre geste menaçant.
Chanyeol, en avisant ses oreilles plaquées à l'arrière et ses orbes craintives, compris que l'argenté n'était toujours pas rassuré en sa présence, et ne lui accordait que peu de confiance.
Fait décevant, mais incontestablement justifié.
-Je ne vais rien te faire Baekhyun, souffla t-il en se massant les tempes, je t'ai amené ici pour te protéger.
Le géant remarqua avec une pointe d'ironie que sa phrase, si l'on oubliait le contexte actuel, ne pouvait pas être plus mensongère.
-Je sais que tu ne me comprends pas mais là, reprit-il en désignant l'ensemble de la pièce d'un geste de la main, il ne t'arrivera rien.
Baekhyun le contemplait dorénavant avec curiosité, ayant abandonné un peu plus tôt sa posture défensive pour s'assoir plus posément sur le matelas.
-Moi, insista Chanyeol en posant sa main contre son torse, je te protégerai.
Une étincelle fugace éclaira les orbes azures du plus petit, mais Chanyeol n'y prêta pas attention, trop accaparé par ses pensées.
Il avait beau y réfléchir, se creuser les méninges jusqu'à ce que son cerveau soit en surchauffe, il n'arrivait pas à comprendre les motivations des scientifiques. Baekhyun paraissait n'avoir aucune valeur à leurs yeux, si ce n'était celle d'un sujet d'expérimentation. Il ne parvenait pas à concevoir qu'on puisse nier l'humanité d'un être qui respire, qui pense, qui ressent. Avoir une paire d'oreilles particulière sur le crâne suffisait-il à rejeter sa condition d'être humain ? Cela justifiait-il l'ignorance d'un coeur qui bat, du sang qui coule dans les veines, des atomes qui constituent un être, des nucléons qui forment leurs noyaux, des quarks qui composent ces nucléons ? Pensaient-ils que Baekhyun ne ressentait pas la douleur, que son corps, assemblage de nerfs, y était insensible ? Que son intelligence évidente n'était pas issue de l'organe époustouflant qu'était l'encéphale ? Foutaise, l'évidence présente sous les yeux de ces hommes orgueilleux ne suffisait visiblement pas à les convaincre de leur sottise. Des monstres assoiffés de connaissances, c'était là l'unique vison que Chanyeol pouvait se faire d'eux. Si à ses yeux, Baekhyun n'était pas un animal dépourvu d'esprit, un robot incapable d'éprouver des sentiments, il n'en était pas de même pour les hommes de science.
Et pourtant, les larmes sur les joues laiteuses du plus petit devraient être la preuve irréfutable de son humanité.
Le géant ne parvenait pas à soulager la douleur qui assaillait son coeur à mesure que ses yeux parcouraient le visage ravagé de l'argenté.
Les orbes de Baekhyun n'avaient jamais été aussi ternes. Les aigues-marines lumineuses, d'un bleu clair ou presque vert en fonction de l'angle d'éclairement, n'étaient désormais que des abysses glaciales, de sombres perles dépourvues de vie et de lumière. L'étincelle qui s'y reflétait avait totalement disparue, pour laisser place à la langueur et la résignation.
Baekhyun avait compris. Il avait compris que sa vie ne serait désormais plus la même, que sa liberté qu'il chérissait tant lui avait été sauvagement arrachée. Il lui semblait évident que les hommes qui lui avaient fait du mal recommenceraient plus tard, qu'il n'était plus le chasseur mais bel et bien la proie, celui qui se ferait dévorer.
Chanyeol ne supportait pas cette situation, il ne pouvait accepter le fait qu'il soit responsable du malheur d'un être innocent, qu'il ne vaille pas mieux que ses collègues. Lui qui méprisait la nature humaine parfois trop cruelle, qui se répugnait à agir comme ses semblables, qui se permettait de leur reprocher leurs agissements... Etait-il meilleur finalement ? Chanyeol, qu'il le veuille ou non était également un homme, et l'arrivée de Baekhyun dans son existence le lui avait rappelé avec un fracas retentissait, celui de ses convictions piétinées.
Il sursauta lorsque son visage rentra soudainement en contacte avec une chose d'une douceur déconcertante.
Stupéfait, il laissa la chevelure argentée caresser sa peau avec timidité, demeurant statique face à la démonstration affective de Baekhyun. Ce dernier, ayant senti la détresse et la douleur de son sauveur, avait décidé de l'aider à sa manière, ne supportant plus les ondes négatives qui se dégageaient du plus grand.
Baekhyun frottait doucement sa tête contre la joue du caporal-chef, les yeux fermés, les mains crispées sur le draps tandis qu'il tentait de réprimer les frissons que le contact avait engendré. Bien qu'il ait agi de son plein gré, il craignait toujours de se retrouver à proximité du plus grand, les souvenirs de la cascade toujours péniblement imprimés dans sa mémoire.
Chanyeol ne saurait décrire le sentiment qui s'empara de lui au moment où il réalisa que Baekhyun essayait de le réconforter. La bouche ouverte et les yeux écarquillés, il osa à peine jeter un regard en direction du plus petit, ne sachant comment réagir face à lui. Force avait été de constater qu'il était totalement imprévisible, à l'image de la vie sauvage qu'il avait mené jusqu'à aujourd'hui.
Le géant ignorait ce qui était le plus embarrassant. Le fait d'être câliné de la sorte ou bien que ce soit Baekhyun qui lui manifeste de l'affection ? Il n'appréciait pas les marques de tendresse en temps normal, mais le fait que ce soit l'argenté qui lui en témoigne était quelque peu touchant.
Avec hésitation, il posa maladroitement sa main contre le crâne du plus petit, se souvenant avec anxiété que le principal concerné n'avait pas très bien réagit lors de son premier essai.
Baekhyun poussa un grognement mécontent, mais ne fit rien pour dégager la grande main du géant, se contentant de resserrer sa prise sur le draps et de fermer un peu plus fortement les yeux.
Il ne pouvait pas le repousser, pas après qu'il l'ait éloigné des personnes qui avaient tenté de lui nuire. Le petit argenté avait senti la fureur du caporal-chef, son inquiétude et ses remords lorsqu'il était apparu dans le laboratoire. Son étreinte autour de son corps violenté avait été rassurante et prévenante, comme s'il craignait qu'il se brise en mille morceaux. Certes, Baekhyun se méfiait toujours car cela était dans sa nature et qu'il ne pouvait s'en défaire, mais Chanyeol avait réveillé quelque chose en lui, un instinct qui lui était inconnu et qu'il peinait à appréhender. Il se sentait redevable, assujetti à un sentiment inexplicable, une envie qui brulait son corps comme jamais le froid qu'il avait connu n'avait été capable de le faire.
Il avait beau lui en vouloir, lui rapprocher de l'avoir emporté dans cet endroit inconnu, il ne pouvait nier le fait que Chanyeol était différent. Il ne se sentait pas menacé en sa compagnie, ses regards et ses paroles transpiraient de sincérité, son corps qu'il avait jugé au départ effrayant ne lui inspirait que sureté et réconfort. Baekhyun ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, mais son seul point d'ancrage se trouvait face à lui et il ne pouvait se résoudre à le laisser partir.
-Tu es exceptionnel, lui murmura le plus grand.
Chanyeol ne parvenait pas à assimiler le fait que Baekhyun, cet être en danger à cause de ses décisions hâtives, puisse vouloir le réconforter. Il aurait aimé savoir ce qui se tramait dans sa tête, connaître ses pensées, pouvoir communiquer avec lui, s'excuser de son comportement.
Mais alors qu'une nouvelle fois, il se laissait dériver à travers ses pensées, on tapa brusquement à sa porte.
Baekhyun s'éloigna soudainement de lui pour se cacher sous les draps, tandis que Chanyeol jurait silencieusement contre l'imprudent qui avait effrayé son petit protéger.
Rageusement, il quitta son lit pour ouvrir la porte, n'attendant pas de connaître l'identité du nouvel arrivant pour grogner :
-J'espère que tu as une très bonne raison pour venir me déranger.
Le jeune soldat qui se tenait derrière la porte baissa honteusement son regard, ne parvenant pas à défier les orbes semblables à l'onyx de son supérieur. Anxieux, il tapait nerveusement du pied tout en remuant ses doigts tremblants, essayant de trouver le courage de répondre à la menace évidente du caporal-chef.
-L-Le général vous demande dans son b-burau.
Chanyeol ne prit même pas la peine de le remercier, se contentant de lui lancer un regard glacial avant de lui claquer la porte au nez.
Ennuyé, il se dirigea vers Baekhyun en se demandant comment il allait s'y prendre pour lui faire comprendre qu'il devait s'absenter, avant de se figer lorsqu'il avisa ses yeux fermés et sa bouche entrouverte, laissant passer une respiration lente et mesurée.
La vision de cet être endormi, s'exposant à lui avec une vulnérabilité touchante, ne fit qu'accroître son désire de protection. En s'abandonnant aux bras de Morphée, le plus petit lui témoignait sa confiance, sa certitude que le soldat ne profiterait pas de son sommeil pour lui faire du mal, son envie de croire en lui malgré la douleur que lui avaient infligé ses semblables.
Chanyeol laissa sa main vagabonder contre la joue douce de l'argenté, le coeur gonflé par un sentiment indescriptible.
Baekhyun avait fait le premier pas, c'était à lui désormais de lui prouver qu'il ne s'était pas fourvoyé en lui accordant sa confiance.
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Lorsque Chanyeol pénétra dans le bureau de son père, il ne fut pas vraiment surpris de constater que Jongin s'y trouvait également. Loin d'être naïf, il avait rapidement compris pour quelle raison sa présence avait été requise et pouvait déjà deviner que la future confrontation n'allait pas lui plaire.
Le bureau du général était spacieux, bien plus que nécessaire. Chanyeol, à chaque fois qu'il y mettait les pieds, se faisait la réflexion que quelques chambres supplémentaires auraient pu être construites en réduisant la taille de la pièce.
Des vies sacrifiées, pour un confort futile.
Le général appréciait la technologie de pointe, comme l'attestaient les dalles holographiques qui recouvraient le mur pour présenter la vision d'une foret enneigée. Les détails étaient saisissants, à tel point que Chanyeol se faisait avoir à chaque fois, pensant réellement avoir à faire à un paysage derrière une baie vitrée. Néanmoins, il suffisait que son père appuie sur un des nombreux boutons recouvrant son bureau tactile pour que l'illusion soit brisée, et que les murs blindés refassent leur apparition.
-Chanyeol, l'interpela subitement son père, assis-toi je te prie.
L'interpelé s'exécuta sans protester, prenant place sur la seconde chaise faisant face au bureau imposant du général.
À côté de lui, Jongin affichait un air préoccupé, n'ayant probablement pas compris ce que son supérieur attendait de lui.
Celui-ci ne les laissa pas longtemps dans l'ignorance, un sourire aimable ornant ses lèvres pâles.
-Votre récente intervention dans la zone A-14 fait l'objet de quelques débats.
Kai se tendit à l'entente des paroles du général, tout en jetant un coup d'oeil interrogateur en direction de Chanyeol qui lui répondit par un sourire crispé.
-Le conseil voit d'un très mauvais oeil l'assassinat de trois hommes, reprit-il sans se défaire de son sourire, sans oublier le quatrième qui ne cesse de hurler que ses camarades et lui-même ont été attaqués sans raisons valables.
-Mais nous ne les avons pas tué ! S'exclama Jongin en se soulevant légèrement de sa chaise. Nous n'avons visé aucun point vital, nous les avons seulement neutra-
Le général leva sa main pour lui intimer le silence, coupant le plus jeune qui, scandalisé, avait pourtant bien des choses à dire.
-Vos intentions lorsque vous avez tiré m'importent peu soldat Kim, fit-il sévèrement, le résultat est que trois hommes sont morts aujourd'hui. Comment allez-vous justifier cela face au conseil ?
Chanyeol, qui était resté silencieux jusqu'à présent ne put se retenir plus longtemps face à l'air condescendant du plus âgé.
-Et vous, comment allez-vous expliquer la présence de quatre civils armés dans les couloirs ?
Le général abandonna son attitude décontractée en se décalant du dossier de son fauteuil, pour adopter une posture droite et dominatrice, ses mains jointes en face de lui et les coudes fermement ancrés sur le bureau.
-Ceci Chanyeol, c'est aux soldats chargés de vérifier la sécurité du bunker en patrouillant de s'en charger. Et, en vue des évènements, tu ne peux pas nier avoir été en service au moment où la fusillade a éclaté.
Le concerné serra discrètement les poings, retenant à la dernière minute le flot d'insultes qui menaçait de s'écouler de sa bouche.
Evidement qu'il ne pouvait pas démentir, puisqu'il était à l'origine de la fusillade et qu'il était celui ayant informé les autres de l'activité suspecte des quatre hommes.
-Qu'est-ce qu'on nous rapproche exactement ? Défia-t-il après s'être calmé. D'avoir éliminé des hommes qui mettaient en péril la vie des civils ? D'avoir assuré la sécurité du bunker ?
Jongin afficha un être outré avant de vivement répliquer :
-On a tué personne Chanyeol !
Chanyeol lui lança un regard d'avertissement, lui faisant implicitement comprendre à travers sa mise en garde qu'il serait le seul à mener cette discussion. Il ne mettait pas en doute la capacité de son ami à se défendre lui-même mais face à son père, il était le seul à pouvoir batailler.
Jongin baissa la tête à contre coeur, furieux de ne pas pouvoir aider le caporal-chef. Néanmoins, ce dernier lui avait assez parlé de son père pour qu'il sache qu'il avait affaire à un adversaire trop redoutable pour qu'il puisse lutter.
Alors, enfermé dans un mutisme pesant, il assista avec impuissance à la confrontation enflammée entre le père et le fils, chacun répliquant avec une froideur qui n'avait d'égal que leurs arguments implacables.
-Tu n'avais pas l'autorisation d'intervenir Chanyeol, avança le général, ton supérieur t'avait ordonné d'attendre les renforts. En désobéissant, tu nous as empêché de recueillir des témoignages pouvant expliquer la présence de ces hommes dans les couloirs. Vous auriez eu plus de chances de les arrêter vivants avec l'aide d'autres soldats.
-Et risquer que des civils soient tués ? Les suspects avaient commencé à se déplacer en direction du réfectoire, le temps que les renforts arrivent aurait pu être fatal aux personne qu'ils auraient croisé.
Un sourire moqueur, horriblement déplacé dans le cadre de leur conversation, étira les lèvres du père de Chanyeol.
-Mais cela nous ne pouvons pas l'affirmer, puisque vous êtes intervenus avant.
Les yeux de Jongin s'écarquillèrent de stupéfaction, tandis que le soldat à la chevelure ardente peinait à conserver son masque d'indifférence.
-Vous insinuez qu'on aurait dû les laisser faire ? Commença le géant avec mépris. Qu'on aurait dû prendre le risque que des innocents soient tués pour pouvoir capturer vivants des hommes dangereux ?
-Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, Chanyeol.
Abandonnant son attitude détachée, le dénommé se leva brusquement en plaquant avec violence ses mains sur le bureau de son géniteur, ses yeux habités d'une fureur sombre et inquiétante.
-Et en supposant que nous ne soyons pas intervenus, reprit-il en ignorant sciemment la remarque de son adversaire, que se serait-il passé ? Des gens seraient morts et le conseil aurait toujours quelque chose à nous reprocher.
Il rapprocha son visage déformé par la haine jusqu'à effleurer le nez de son paternel, crachant ces mots comme s'il s'agissait d'un venin :
-On se serait à nouveau retrouvé dans votre foutu bureau pour débattre comme nous le faisons maintenant. Donc dites-moi, mon général, à quoi rime notre discussion puisque vous et moi savons parfaitement qu'elle ne changera rien à la décision du conseil ? Dites-moi plutôt ce que vous avez à me dire que je puisse quitter cette pièce qui me donne la nausée.
Une lueur dangereuse s'alluma dans les orbes tout aussi sombres de son père, mais il n'en avait cure.
Il détestait qu'on le prenne pour un imbécile, qu'on tente de lui mettre dans bâtons dans les roues d'une manière aussi peu subtile et insultante.
Car s'il y avait bien une chose que Chanyeol n'acceptait pas qu'on remette en question : c'était son travail.
-Alors abrégeons puisque tu es si impatient, trancha le général en quittant son fauteuil, toi et le soldat Kim serez jugés dans les jours à venir. Une enquête est en cours et les résultats qu'elle apportera permettront au juge de décider de votre sort.
Il se place face à son fils, profitant de leur différence de taille pour le regarder de haut.
-En raison de notre lien de parenté, je n'occuperai pas la place de juge. Le colonel Park en revanche, se fera un plaisir de s'en charger.
Chanyeol se sentit perdre des couleurs à la déclaration du plus âgé, mais se reprit bien rapidement.
-Est-ce tout ? S'enquit-il en le défiant du regard.
Le général lui offrit un sourire tordu, avant de lancer à l'attention de Jongin :
-Tu peux disposer.
Le concerné quitta le bureau en affichant une mine inquiète, se souciant de ce qui pourrait arriver à son ami après qu'il ait osé défier ouvertement son père.
Chanyeol de son côté, amorça à son tour quelques pas en direction de la sortie, signifiant clairement qu'il n'était plus disposé à l'écouter.
Mais alors qu'il allait poser sa main contre l'écran digital pour actionner le mécanisme d'ouverture, la voix du général claqua brusquement dans son dos, fouettant l'air et dissipant le sang-froid dont il savait habituellement user :
-Comment va Baekhyun ?
Chanyeol nota avec une gêne inexplicable l'emploi du prénom du petit être, avant de répondre d'une voix agacée :
-Je n'ai pas envie d'en parler.
Le souvenir du scientifique lui dévoilant que son père avait ordonné à ce que l'on touche Baekhyun ne l'avait toujours pas quitté, continuant de défiler vicieusement sous ses yeux vengeurs.
-Oh vraiment ? Il faudra bien en parler un jour ou l'autre pourtant, les résultats de sa prise de sang son arrivés et le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils sont... Fascinants.
Son père lui tendit une feuille qu'il s'empressa de rejeter, se sentant sali à son toucher.
-Des résultats que vous lui avez arraché à son insu, je refuse d'être complice de cela.
Il actionna la porte, ne supportant plus la présence toxique du général.
-Tu l'es déjà pourtant, railla ce dernier avant que la porte ne se referme dans son dos.
Et même si Chanyeol désirait plus que tout répliquer, il savait au plus profond de lui qu'il ne s'agissait que de la pure vérité.
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Dehors, il retrouva Jongin accompagné de Sehun qui venait juste de le rejoindre. Celui-ci en l'apercevant s'empressa de lui poser une multitude de questions, sous le regard moqueur de Kai et le soupir exténué du géant.
-Alors c'était comment dehors ? Il te voulait quoi ton père ? Et comment il est le gars que t'a ramené pendant ta mission ?
Chanyeol sentit une migraine pointée alors que cela ne faisait que cinq minutes qu'il était en présence du plus jeune.
-Beau, commença t-il, rien qui te regarde, et beau encore.
Sehun arrêta soudainement de s'agiter, les sourcils froncés et l'air renfrogné.
-Tu ne peux développer un peu plus ?! S'exclama-t-il.
-Non.
Chanyeol ignora le visage scandalisé du jeune soldat pour se concentrer sur Jongin, remarquant ainsi le pansement blanc qui contrastait avec la peau dorée de sa joue.
-Tu es allé te faire soigner, c'est bien, approuva-t-il.
-Ce n'est pas comme si tu m'avais laissé le choix, répondit Kai en haussant les épaules. Et je ne te remercie pas, je suis tombé sur le médecin qui fait toujours la gueule à cause de toi.
-Celui que tu n'aimes pas ? Intervint subitement Sehun.
Pour seule réponse, Kai afficha une mine énervée, convainquant ainsi le plus jeune que le sujet n'était définitivement pas abordable.
Ils marchèrent silencieusement durant quelques minutes, s'éloignant du bureau du général pour se diriger vers la zone A-5 regroupant les espaces personnels des occupants du bunker.
Las du mutisme qui semblait s'être emparé du petit groupe, Sehun ne tint pas une seconde de plus avant de reprendre la parole :
-On va prendre un verre ? Il paraît que Taemin a trouvé un nouveau mélange sympa en mixant des saveurs au hasard.
Soudainement plus intéressé, Jongin s'empressa d'approuver l'idée de son camarde.
-Et toi Chanyeol ? Lui demanda t-il en s'efforçant de conserver un air neutre.
-Navré, mais Baekhyun m'attend, déclina-t-il bien qu'il ne soit nullement désolé.
Il avait passé une journée assez pénible, inutile d'en rajouter en supportant une minute de plus les bavardages incessants de Sehun, et la vison écoeurante de Jongin faisant les yeux doux au barman. Aussi, bien qu'il ne l'avouerait jamais, il était impatient de retrouver son petit protégé à la chevelure métallique.
-On peut venir avec toi ? Se ravisa Sehun lorsqu'il comprit qu'il s'agissait là d'une occasion idéale pour rencontrer cet être mystérieux.
Après tout, ce n'était pas tous les jours que Park Chanyeol gratifiait une personne de l'adjectif "beau", sa curiosité était à son paroxysme et il ne pouvait demeurer plus longuement dans l'ignorance.
Chanyeol lui lança un regard glacial, puis s'adoucit considérablement lorsqu'il croisa les orbes implorantes de son ami.
-Baekhyun a besoin de calme et de repos. Qui plus est, ce serait cruel de ta part de gâcher le plaisir de Kai.
Ce fut sur ces douces paroles qu'il délaissa les deux soldats, rigolant silencieusement en se remémorant le visage rougissant de Jongin, et le regard curieux de Sehun qui semblait être bien décidé à enquêter à son sujet.
Mais il n'avait guère le temps pour les histoires de coeur, Baekhyun l'attendait et il se devait d'être à la hauteur de ses espérances.
Chanyeol passerait probablement le restant de sa vie à se racheter au près du plus petit, mais cela lui importait peu.
Après tout, ne pouvait-il pas y trouver son compte ?
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Je l'avoue, je ne suis pas satisfaite de ce chapitre.
Je trouve l'écriture mauvaise, probablement la fatigue mais ça me contrarie de vous livrer quelque chose de pas vraiment abouti.
J'espère malgré tout que vous avez apprécié, n'hésitez pas à voter si c'est le cas.
J'attends vos retours avec impatience. Qu'avez-vous pensé du petit rapprochement entre Chanyeol et Baekhyun ? Trop brusque ou bien amené ?
Qu'en est-il du père de Chanyeol ?
Avez-vous apprécié le personnage de Chanyeol à travers cette confrontation ? Je pense qu'il s'agit pour l'instant de l'intervention que je préfère venant de lui, j'ai aimé le mettre en scène.
J'essaye de bosser davantage sur les personnages secondaires dans cette fiction, j'espère que c'est observable !
Merci de lire cette histoire.
A bientôt ~
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