NDA / Ceci est une fin alternative, une "happy end".
Celle-ci prend sens où Sihun n'a pas donné le deuxième verre de jus à Seonghwa dans lequel il y avait de l'antigel, dans la salle d'attente de l'opération.

Pour ceux qui ne le savent pas, l'antigel contient de l'éthylène glycol, un composé chimique qui est très présent dans l'antigel. Celui-ci mélangé à quelque chose (par exemple un jus de fruits) est extrêmement toxique pour les êtres vivants si ce n'est pas traité et cela n'a aucun goût une fois mélangé.

Ni Wooyoung ni San ni Hongjoong ne sont décédés dans cette fin.

TW : Scarification

Bonne lecture <3

______

Je me réveille doucement par la lumière du soleil, nous sommes deux jours après l'opération. Elle s'est extrêmement bien passée, bien que désormais je dois rester dans mon lit d'hôpital de manière permanente vu que mon torse est très endommagé par l'ouverture qu'on m'y a fait. J'ai très mal lorsque je bouge et que je n'ai pas la morphine pour faire cesser ces douleurs, alors comme je ne peux plus bouger, les infirmières viennent me nourrir, me laver -même si ce moment est très gênant- et m'aident à prendre mes médicaments. Aussi, on ne m'a autorisé les visites qu'aujourd'hui, vu que le jour d'après l'opération j'étais encore sous morphine car ma peau est très fragilisée et j'étais vraiment épuisé mentalement, je devais me faire à tout ça.

Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui m'arrive, je suis là allongé, avec une sonde qui me nourrit continuellement, à porter le cœur de quelqu'un d'autre. Et surtout, je n'arrive pas à me dire que je vais pouvoir rester debout toute une journée, courir, faire du sport, aller dehors avec mes amis et ma famille. Néanmoins, je ne pourrais pas sortir avant au moins deux semaines car ma convalescence est très longue et très dure à s'en remettre. Mais je sais que les autres seront là pour moi et viendront me voir, certes je vais m'ennuyer dès que Sannie partira mais ce n'est qu'une question de temps.

Quelqu'un toque à la porte. D'une faible voix j'autorise la personne à entrer, j'allais m'endormir mais ce n'est pas grave. Je vois San entrer dans ma chambre, tout sourire, on doit l'avoir autorisé à me voir. Il s'assoit à mes côtés, ses fossettes qui ressortent de ses commissures.

- Bonjour Hyungie~ Tu te sens comment ? Ça te fait mal ? Me questionne-t-il de ses yeux brillants.

- Coucou Sannie, je me sens bien pour l'instant et non je n'ai pas mal grâce aux médicaments.

- Cool ! Sourit-il. J'ai eu un appel de Hongjoong Hyung, il aimerait te voir.

Joongie veut me voir ? Oh mon dieu, il ne pouvait pas mieux tomber. C'est une jolie journée en plus, quoi de mieux qu'une journée aussi belle et ensoleillée pour faire une déclaration d'amour. Je demande à Sannie de remonter un peu le haut de mon lit, ce qu'il fait et lui donne mon feu vert pour qu'il accepte le rendez-vous avec Joongie. Il envoie un message à ce dernier, un petit sourire mesquin au visage.

- Qu'est-ce qui te fait sourire Sannie ? Lui demandé-je gentiment.

- Oh rien, c'est juste que je suis fier de toi Hyung. De ce que tu as traversé au cours de ta vie, je suis heureux de t'avoir à mes côtés. Finit-il par sourire mon cadet.

Qu'il est mignon, San a toujours été franc avec moi et il sait dire des choses qui réchauffent le cœur et qui font très plaisir. À cet instant, j'essaye de le prendre dans mes bras malgré la douleur. Il comprend rapidement et me câline tendrement comme il a l'habitude de le faire. Nous restons l'un dans les bras de l'autre, j'ai peur de le lâcher, juste parce que j'ai peur que maintenant que je suis quelqu'un de normal qu'il me lâche, comme si je n'étais rien de plus que moi.

Je finis par le lâcher, plus par obligation que par envie pour qu'il aille retrouver Wooyoung à travers l'écran de son téléphone alors que je regarde le plafond blanc. Vu que je ne suis plus malade, suis-je réellement normale ? J'ai peur que l'on me balance dans une forêt de responsabilités sans rien pour me protéger de la vie, mais peut-être que c'est le prix à payer pour avoir gâché la vie de mes deux oncles, car ils savent à quel point mes fondations sont fragiles. Pourtant je sais que tout devrait aller mieux maintenant, que tout est réglé et que je devrais être heureux mais bizarrement je me sens mal.

J'ai stressé ma famille à cause de mon état, je leur ai fait avoir un quotidien horrible à cause de cette maladie. Ils ne dormaient plus, ne mangeaient plus, il n'y avait que moi et moi seul. L'attention que l'on me porte depuis tout petit est une amie que je porte depuis longtemps, et j'aimerais qu'elle s'en aille désormais. Parce que j'ai peur de finir seul, de n'être que quelqu'un de normal, qu'un mouton parmi les autres. Je veux être spécial pour quelqu'un, je veux être important, je veux changer la vie de quelqu'un, en bien et pas la détruire comme j'ai fait avec mes oncles.

J'ai peur de perdre mes proches, de perdre les gens que j'aime, j'ai juste peur de finir sans rien ni personne, juste avec moi, mais je ne sais même pas qui je suis, je ne sais presque rien de moi. Je me demande ce que le petit Seonghwa de sept ans dirait s'il me verrait, maintenant guéri mais avec une envie de rester malade car au final, on y trouve du réconfort. J'ai de tonnes envie, de sauter dans le vide, de me noyer, de m'ouvrir une fois de plus le torse en deux, juste pour savoir ce que ça fait.

Je devrais peut-être arrêter de penser à ça, je suis dingue. Je caresse l'une de mes peluches lentement, comme si j'en prenais soin alors que c'est juste une peluche. J'ai peur de l'avenir et d'à quel point il peut être décevant, comment je pourrais finir, comment tout ce que j'aime pourrait se terminer. Je n'ai plus rien à faire à part attendre, toujours attendre, je n'ai fait que ça durant quatorze années de ma vie où je n'ai rien accompli hormis un vieux diplôme qui ne me servira sûrement à rien une fois dehors. Regarder le plafond, les murs, c'est ce que je fais de mieux. Et puis ces cicatrices qui m'enlaidissent... Je les déteste toutes, je veux qu'elles disparaissent, qu'elles n'aient jamais existé.

Je devrais arrêter d'être aussi négatif alors que c'est un beau jour pour tout le monde, y compris moi normalement. Je veux juste dire qu'à part attendre, je n'ai rien fait d'extraordinaire pour mériter une chance de vivre normalement, je n'ai rien fait de bien pour avoir le cœur de Chan en moi... En regardant le ciel bleu sans nuage, je me dis que finalement c'est peut-être une trop belle journée d'avril pour ne pas en profiter, et qu'il faudrait que je réfléchisse à ce que je vais dire lorsque Hongjoong arrivera.

De toute façon, je vais lui dire ce que j'ai sur cœur, je ne peux faire que ça. Même si je me fais passer pour un sombre imbécile, un garçon timide et perdu, je n'aurais pas honte car pour moi, je n'ai plus de raisons d'avoir honte d'aimer Joongie. Je regarde mon cathéter dans la veine de mon bras gauche, et dire que je voulais faire comme San faisait sur ses bras avant que je ne rencontre Joongie. Je n'ai jamais été sûr mais je crois qu'avant d'avoir rencontré Hongjoong, Wooyoung et les autres j'étais vraiment mal, trop épuisé, pas assez sûr de moi, j'étais trop instable mentalement. Ma vie n'avait aucun sens, quel était le but de ma vie, pourquoi étais-je né.

Une fois, sans forcément vouloir déranger mon cadet, je suis entré dans sa chambre pour voir s'il dormait, il n'était pas dans son lit. J'entendais sa respiration saccadée, cette respiration maltraitée par des dents, il souffrait et il pleurait. Lorsque j'ai ouvert la salle de bain, j'ai failli vomir sous le choc. Du sang sur le sol, mais surtout sur ses bras, ils étaient rouge vif. Je l'ai tout de suite emmené à l'infirmerie où on lui a soigné les deux avant-bras, des bandages recouvraient les différents traits rouges que Sannie avait fait d'un simple couteau. Il avait honte, terriblement honte devant moi alors que je ne comprenais pas pourquoi il a fait ça.

Il m'a dit que c'était parce qu'il voulait moins souffrir, qu'il voulait transformer sa douleur mentale en douleur physique, pour aller mieux. Je savais que le disputer ne servirait à rien, alors je n'ai rien fait, je ne pouvais pas l'empêcher hormis l'aider à résister à la tentation. J'ai voulu essayé, mais je n'ai pas eu le courage, j'avais peur de la douleur de ce qu'un pauvre couteau pouvait faire à ma peau. Ma douleur physique s'était transformée en douleur morale au fil des années et je n'avais rien vu jusqu'à maintenant, j'étais tellement naïf de croire que j'allais pouvoir guérir seul.

Mais depuis que je suis avec les autres, je pense que ma vie a un tout autre sens. Je ne suis pas juste malade, je suis malade ET entouré de personnes qui veulent me voir debout, qui veulent que je guérisse pour pouvoir passer plus de temps avec eux, pour pouvoir faire quelque chose de ma vie de malade.

Tandis que je fais une longue réflexion intérieure, quelques coups sur la porte résonnent dans mes oreilles. Je tourne la tête vers celle-ci, une petite idée de qui cela pourrait être me vient et je souris automatiquement. Après que j'ai autorisé l'entrée, je vois celui que j'attendais depuis maintenant un bout de temps, mon Joongie. Qu'il est beau dans ses vêtements qui va bien avec ses cheveux roux, il a l'air timide, gêné aussi peut-être ? Cependant, il tient une sorte de bouquet de magnifiques fleurs blanches, je ne sais pas quelle est leur type mais elles sont magnifiques. J'adore quand Joongie m'offre des fleurs, c'est certes une petite attention mais il choisit avec beaucoup de temps et il y a toujours un sens derrière celles qu'il m'offre.

Aller Seonghwa, c'est pas le moment de se dégonfler, il faut que tu lui dises, c'est maintenant ou jamais.

Ses joues rouges le rendent encore plus mignon, surtout quand il s'assoit sur le petit tabouret à côté de moi. On se regarde longuement dans les yeux, jusqu'à ce que sa main prenne la mienne.

- Bonjour Hwa. Commence-t-il d'une voix relativement calme.

- Bonjour Joongie.

- Comment tu te sens ? Est-ce que l'opération s'est bien passée ? Me sourit-il, il est vraiment adorable c'est pas possible...

- J-Je vais bien. Je rougis, non non c'est pas le moment ! Elle s'est vraiment bien passé, je n'ai rien senti, sauf la convalescence qui va me laisser des cicatrices et deux voire trois semaines à rester comme ça, allongé avec une sonde et un cathéter.

Hongjoong pose les fleurs sur mon torse, où la cicatrice devrait être. Il se rapproche de moi puis me sourit en me caressant les cheveux.

- Tu sais Hwa, peu importe le nombre de cicatrices que tu auras, tu seras toujours mon Seonghwa, celui que j'aime et que je chéris. Mon cœur commence à faire des siennes, mes joues rougissent. Toutes tes cicatrices montrent que tu es passé par quelque chose, et celle sur ton torse montre que tu as enfin réussi à guérir. Je suis fier de toi Hwa, tellement fier de toi...

Arrêtez moi je vais faire une bêtise. Lorsqu'il parlait, j'ai voulu l'embrasser, de toutes mes forces. Comment aurait-il réagi si je l'avais fait ? Il m'aurait peut-être repoussé... Mais peut-être qu'il aurait répondu à mon baiser, qui sait. Je ne peux m'empêcher de le fixer, son magnifique visage qui me regarde est tout simplement une œuvre d'art.

Aucun de nous ne parle, on contemple juste l'autre, sans rien dire. Je sais qu'il veut me dire quelque chose, mais quoi, je ne sais pas, ça se voit sur son visage qu'il veut me demander quelque chose. Moi aussi je veux lui dire, il faut juste que j'arrive à trouver les mots... Eh puis je m'en fiche, il faut que ça sorte. Prenant mon courage et toute ma fierté en main, je tourne la tête vers lui.

- Il faut que je te dise-...

- Hwa faut que je te parle-...

On l'avait dit en même temps, nos joues trahissaient nos volontés. Il n'y avait pas de doute sur ce que l'on voulait de l'autre, souriant, je pris la parole alors qu'il est encore muet.

- Vas-y, je t'en prie. Lui souris-je tandis que son visage prend une couleur carmin.

- A-Alors en fait je dois te dire que... Il prend une pause, ses mains tremblent, il tremble tout entier. Que je t'aime Seonghwa !... Lâche-t-il telle une bombe dans mon cœur à cet instant. J-Je suis amoureux de toi depuis le début, j-je ne savais pas comment te le dire.. Je suis dé-désolé si ce n'est pas réciproque, je comprendrais que tu ne veuilles pas d'un garçon comme moi...

Moi ? Ne pas vouloir d'un garçon comme lui ? Si, je rêve d'un garçon comme lui, je rêve de lui. Alors que plusieurs larmes dévalent sur ses joues, je serre sa main dans la mienne, ce qui le fait sursauter. Il me regarde, hésitant, ses yeux noirs me fixant. Je souris, heureux de savoir que ce que je ressens est réciproque, puis, j'use de mes forces et combat ma douleur pour enrouler un bras autour de sa nuque et finalement, déposer mes lèvres contre les siennes.

Il met quelques secondes avant de réaliser et de répondre à mon baiser en tenant mon visage avec ses deux mains. Nos yeux se ferment puis débute une série de très courts baisers entre nous. Il vient timidement lécher ma lèvre du haut, de ce fait j'ouvre ma cavité buccale pour laisser le passage ouvert à sa langue qui danse amoureusement avec la mienne. Il a un peu le contrôle sur notre baiser, sûrement car je suis inexpérimenté.

Quelques secondes plus tard, nos échanges se calment et il me rallonge doucement sur mon lit d'hôpital tandis qu'il reste au-dessus de moi, ne sachant pas encore réaliser. Il embrasse ma joue en souriant puis reprend les fleurs qu'il avait déposées sur mon torse.

- Ce sont des camélias, des fleurs de pêchers. Elles symbolisent un amour éternel, ou plutôt l'amour éternel que j'ai pour toi. Annonce-t-il un peu gêné, tout cela faisant battre mon cœur. Accepte les s'il te plaît, je te promets de t'aimer jusqu'à l'infini Seonghwa, malgré tout ce qui pourra nous arriver.

Je prends timidement les fleurs dans mes mains puis lui déposent un bref bisou sur les lèvres pour le remercier.

- Moi aussi je te promets un amour éternel Joongie, merci d'être entré dans la vie.

- Dis moi, combien de temps de visites il me reste ?

- Je dirais environ quarante minutes, pourquoi ?

- Parce que je veux profiter de chaque minute que j'ai avec toi. Il colle son front contre le mien, ses yeux qui s'ancrent dans les miens. Reste ma muse, à jamais.

- Mais d'ailleurs Joongie, pourquoi moi ? Pourquoi pas un autre pour être ta muse ? Qu'est-ce que j'ai de plus que les autres ?

Il sourit, décolle son front du mien et caresse ma joue tendrement de son pouce.

- Car je suis un artiste, je crée de l'art. Pourtant, certaines personnes sont elles-mêmes un art, c'est pourquoi tu es ma muse.

Tu es ma muse d'un amour éternel.

𝐅𝐈𝐍

______

Voilà pour ceux/celles qui voulaient une fin heureuse, où Joong et Hwa sont ensemble ^^

Il ne reste plus que l'épilogue (pour l'histoire principale) et les trois bonus et ensuite, terminée

Ça va me faire bizarre de ne plus écrire cette beauté :'D