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𝗕𝗼𝗻𝘂𝘀 𝟭 : 𝘚𝘪𝘩𝘶𝘯

NDA / Bonus lié à la fin numéro 1.

TW : Harcèlement, viols, attouchements sur mineurs, mention de suicide.

Bonne lecture <3

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Le brouhaha de la salle d'audience était insupportable, les gens criaient en voyant l'accusée entrer dans la salle. Elle ne semblait émettre aucune émotion, son visage était impassible, elle était apathique à ce qu'elle voyait et entendait, elle savait que peu importe comment elle essaierait de se défendre, la fatalité viendrait la cueillir. Aucun avocat, juste sa mère en tant que témoin, elle était seule contre tous, contre les gens, contre le juge, contre sa mère, contre la famille de Seonghwa, sa dernière victime. Le juge Jeon entra dans la pièce, réclamant le silence qui fut l'un des plus angoissants.

Une fois assis, le juge appela premièrement celui qui a porté plainte et témoigné pour homicide volontaire. Il s'agissait du docteur Kim Seokjin, un docteur de l'hôpital Yonsei où il exerçait sa profession. Embourbé dans une sévère dépression à cause de la mort de son neveu Park Seonghwa, son visage était pâle, triste et ses yeux cernés de cercles pourpres sous ses globes oculaires. Le pauvre docteur était accro aux médicaments depuis, voulant se dire que tout allait bien alors que non, plus rien n'allait bien.

Ce n'était pas la première fois qu'il venait ici, à la cour d'assises de Séoul, devant le juge Jeon. Cette fois-ci, ce n'était pas envers sa sœur qu'il devait témoigner mais une adolescente, une fille ubuesque et psychopathe qui avait empoisonné son neveu sans aucun remords.

- Vous êtes bien Kim Seokjin, oncle et responsable légal du patient Park Seonghwa, étant hospitalisé à l'hôpital Yonsei ? Questionna le juge.

- Oui Monsieur le juge. Répondit le noiraud.

- Jurez vous de dire la vérité à ce tribunal, rien que la vérité ? Levez la main droite et dîtes "je le jure.".

- Je le jure. Obéit-il, la main droite levée.

Ensuite être revenu à sa place, discutant avec son avocate, son regard se noircit en voyant que le juge appela cette fois l'accusée à la barre. Avec de belles manières elle se leva de sa chaise, les mains devant, le visage toujours l'air ennuyé, contrairement au joli sourire qu'elle abordait si souvent auparavant.

- Vous êtes bien Lim Sihun, née le sept mai 1999 à Busan ?

- Oui.

Sa voix montrait son désintérêt autant que son visage sans expression apparente. C'était un monstre, une créature apathique et sans empathie pour n'importe qui se mettrait en travers de son chemin. Elle n'avait d'yeux que pour une personne, qui maintenant était décédé suite à un suicide à l'antigel, le même poison qu'elle avait utilisée pour assassiner sa victime sans le moindre remords. Le monde n'avait plus de goût, il était fade et triste, tout comme son existence la plus pure. Sihun était malade, folle, tout ce qu'on pouvait dire d'elle, elle s'en fichait, elle savait qu'elle n'était pas quelqu'un de normal.

- Madame Lim, vous êtes consciente des faits qui sont accusés contre vous ? Demanda le juge.

- Oui.

- Vous êtes accusée d'homicide avec préméditation, de harcèlement, d'infraction de la vie privée d'autrui, d'incitement au suicide, menaces de mort et incitation à la haine. J'espère que vous êtes consciente de ce que vous allez dire à ce tribunal. Le brun soupira et se pencha vers la jeune femme. Reconnaissez vous les faits ?

Un long silence angoissant prit part à la salle. Est-ce que Sihun allait avouer ou tout nier en bloc ? Est-ce qu'enfin elle allait reconnaître ses actes ? Elle ne disait rien, elle fixait juste le juge Jeon qui lui aussi, était pris d'une angoisse au ventre à cause des yeux de la noiraude posés sur lui. Ses yeux sans plus d'émotions, ils semblaient se moquer de lui. L'impatience lui montait à la tête, il allait reposer sa question, mais une voix sortie résonna dans la salle.

- Oui, je les reconnais.

/...\

Je m'appelle Sihun, Lim Sihun. J'ai dix-neuf ans et je suis étudiante en deuxième année en école de commerce, ayant sauté une classe. Je n'ai jamais aimé ma vie, elle n'avait pas de sens, et je l'aimais encore moins lorsque je voyais le seul qui comptait pour moi se rapprocher de quelqu'un d'autre.

Vous me voyez sûrement comme un monstre, une sans-cœur et vous avez raison. C'est ce que je suis, je n'ai jamais été empathique, je ne comprends pas pourquoi vous autres personnes avez de fortes émotions contrairement à moi qui ne peut presque rien ressentir, je suis apathique à presque tout ce qu'il se passe dans ma vie.

Mais vous pouvez me juger, sans même savoir ce qu'il se passe derrière ma personne égoïste et sans remords. Vous ne savez pas ce qu'il se passe, vous ne savez rien de moi, de mon histoire, de mon passé. Je suis l'aînée de ma famille, j'ai tout vu, je sais tout. Je me souviens de tout, de chaque passages de ma vie, et ceux-ci ont fait de moi ce que je suis aujourd'hui ; un monstre.

Lors de ma naissance, j'étais une enfant normale, avec une maman et un papa qui s'aimaient. On vivait telle une famille normale, avec un chien blanc qui s'appelait Yuki, ma sœur Chinsun est née deux ans après moi. Elle ne me ressemblait pas, pas du tout même. Ma mère était australienne et coréenne, mon père totalement coréen.

Nous avons grandi en tant que famille plutôt nombreuse, avec trois enfants, moi, Chinsun et Heesun. Nous sommes toutes nées avec deux ans d'écart, moi la plus âgée, Heesun la petite dernière. J'aimais beaucoup m'occuper de mes sœurs, elles étaient tout pour moi mais apparemment je ne savais pas m'en occuper, j'étais trop brutale sans que je ne puisse me contrôler. Chinsun et Heesun était les préférées de mon père, il les gâtait et les chouchoutait, tandis que seule ma mère prenait véritablement soin de moi. Je ne savais pas pourquoi mon père me rejetait ni pourquoi il préférait mes sœurs à moi, ça me faisait mal à la poitrine à chaque fois.

Mais tout à véritablement commencé lors d'un soir d'hiver, j'avais huit ans, j'étais tranquillement dans mon lit en train de dormir lorsque j'ai senti quelqu'un se faufiler sous mes draps. C'était mon père, qui était venu se coucher avec moi. Au départ, il dormait juste avec moi, car ma mère "le dérangeait". J'étais naïve et innocente, je croyais qu'il prenait de l'affection pour moi. Qu'est-ce que j'étais idiote.

Des nuits plus tard, il a commencé à toucher mes cuisses, ma poitrine en pleine croissance, mon intimité. Et terrifiée de peur, je ne disais rien, car c'était la seule affection que je recevais de cet homme. Je me rappelle lorsqu'il a plaqué sa main contre ma bouche, son odeur d'alcool et de cigarette nauséabonde venait attaquer mon odorat, jusqu'à ce qu'il me retire mon pyjama. J'avais commencé à me débattre, à crier contre sa main, je la frappais mais rien ne le faisait bouger. Je sentais déjà à cet âge qu'il n'était pas normal lui non plus, que ce n'était pas normal de faire ça à sa petite fille de huit ans.

Je me souviens de ses mains sur mon corps, sur mes cuisses, et de son membre contre mon intimité. J'ai hurlé, j'ai tout tenté pour me défaire, je souhaitais que ma mère ou mes sœurs se réveillent et voient mon père tel qu'il était ; un monstre. Je me souviendrais toujours de cette phrase qu'il me disait lorsqu'il venait le soir et abusait de moi ; "Si tu dis quelque chose à qui que ce soit, je te tue, toi et ta mère." Il n'en avait rien à foutre de moi, ni de ma mère, il n'aimait que Heesun et Chinsun, elles étaient ses protégées, ses chouchoutes. Moi j'étais son vide-couilles, ça n'allait plus dans leur couple alors il déversait sa colère et son envie de sexe sur une gamine de huit ans.

Je le détestais, il me dégoûtait. Le jour, je faisais semblant de l'aimer, je faisais semblant que tout allait bien mais au fond, une partie de moi avait été enlevée. Mon innocence, mon enfance, ma dignité, il avait tout prit en à peine une soirée. Lorsque je faisais mal quelque chose, ou que j'étais trop bruyante à son goût, il me frappait et je ne devais rien dire, sous peine d'être tuée plus qu'intérieurement. Ma mère était protectrice avec moi, elle n'hésitait pas à se battre avec mon père pour me protéger, à prendre les coups à ma place pour m'éviter les bleus et le sang qui coulait.

Le pire c'était quand je faisais mal à l'une de mes sœurs sans le faire exprès, car je ne contrôlais pas ma force. Il me jetait dehors, dans le froid, sans eau ni nourriture, et je devais attendre le retour de ma mère le soir pour rentrer à la maison. Ce cirque a duré jusqu'à mes treize ans. Mes sœurs étaient pourtant adorables avec moi, mais je les détestais pour être des enfants surprotégées de ce monstre qu'était mon géniteur. Personne ne savait ce qu'il se passait le soir dans mes draps, où il faisait des compliments déplacés sur ma poitrine naissante, de ma soi-disante beauté, où il abusait de moi sans que je ne puisse rien faire... J'étais impuissante.

Jusqu'au jour où c'est allé trop loin pour moi, pour mes treize ans.

On m'avait jeté dehors, encore une fois. Mes sœurs avaient tenté de me faire rentrer mais je savais que mon père allait sûrement me faire quelque chose de regrettable. Elles se sont énervées, me traitant d'égoïste, de pauvre fille et d'autres insultes désobligeantes. J'en avais marre. C'est je crois mon souvenir le plus marquant, et celui dont j'ai le plus de remords. Pour leur faire peur j'ai attrapé un petit chaton qu'il passait devant la maison, j'adorais ce chaton mais je voulais leur faire peur, leur faire comprendre que si elle n'arrêtait pas, qu'elle finirait comme cet animal. J'ai balancé le chaton à travers la route, jusqu'à ce qu'il se fasse percuté par une voiture.

J'ai vu l'horreur dans les yeux de ma sœur cadette, elle était terrifiée et j'aimais ce que je voyais, elles avaient peur de moi, j'avais le pouvoir sur elles. Elles n'ont su résister à l'envie de le dire à leur papounet chéri et c'est là que le train de ma vie à prit une autre tournure. Ma mère et mon père se disputaient, comme chaque soir et ma mère m'a pris la main et mon père a dit quelque chose.

- Je prends mes filles et je m'en vais, ta fille est un monstre, elle n'a pas de cœur !

Il avait raison. Je n'avais plus aucuns remords sur rien du tout, plus rien ne me rendait heureuse. J'étais bonne à l'école parce qu'il fallait l'être, pas parce que j'aimais ça, les autres de mon école m'avaient surnommé pareil ; le monstre parce que je ne souriais plus. Le soir même j'ai quitté la maison avec mes affaires et celles de ma mère, on a roulé jusqu'à Séoul où habitaient mes grands-parents. On a vécu avec eux durant beaucoup de temps, jusqu'à récupérer leur maison à leur décès.

Ma mère était infirmière à l'hôpital, alors elle voyait bien que j'avais un problème, un énorme problème. Elle a pris rendez-vous chez le psychologue où elle a appris les viols, les attouchements, le harcèlement au collège, le favoritisme de mon père, tout. Elle s'est excusée je ne sais combien de fois, mais rien n'était sa faute, c'était elle mon modèle, je voulais lui ressembler. Elle était si forte et battante, elle ne se laissait jamais tomber. La voir si abattue par ces nouvelles me faisait beaucoup de peine. À cette époque, il n'y avait qu'elle qui me faisait avoir encore un peu d'humanité.

J'avais peur des hommes, de la masculinité. J'avais peur de ressembler à mon père. Le monde n'a jamais été gentil avec moi, la nature ne m'a jamais fait de cadeaux. À quinze ans, le verdict tombe. Je suis diagnostiquée sociopathe à cause de violents traumatismes dans mon enfance et mon adolescence. Ma mère était effondrée, elle a plongé dans une dépression, je n'arrivais plus à m'en vouloir, la fonction de culpabilité avait été effacée de mon cerveau. Ma stabilité émotionnelle était trop fragile, trop faible pour que je reste en liberté, si j'arrivais à tuer des animaux sans exprimer le moindre remords, je pouvais faire pire que ça.

J'ai été placée dans un hôpital psychiatrique où bon nombre de gens étaient comme moi, mais j'étais la plus jeune de tous. Mon traitement était lourd, voire trop lourd pour une ado de quinze ans. Mais j'ai réussi à sortir, après plus d'un an et demi, j'ai pu revoir ma famille et j'étais très heureuse de les voir.

Le lycée s'est plutôt bien passé, à l'hôpital j'avais appris qu'avec un sourire, on pouvait obtenir ce que l'on voulait. Alors je me suis mise à sourire et à montrer de fausses émotions, vu que je ne pouvais en ressentir presque aucune. Malgré tout, je ne pouvais contenir mon impulsivité, et c'est sûrement ça qui m'a fait mettre devant ce tribunal. En première, alors qu'un garçon me faisait des avances, j'étais traumatisée par les garçons alors dès que j'en voyais un, je me mettais en boule et pleurais toutes les larmes de mon corps. Quelqu'un a fait partir le mec qui me faisait des avances dégoûtantes.

Il avait tendu la main vers moi pour m'aider à me relever et il m'avait demandé si tout allait bien. Ce garçon aux cheveux noirs, ça été le tout premier à me demander si j'allais bien, à vraiment se soucier de moi. Son nom restait dans ma tête. Kim Hongjoong. Il n'était pas comme les autres garçons, il était beau, gentil, respectueux, il se souciait de mon mal-être. Il ne savait pas que j'étais malade, je n'ai jamais voulu lui dire. Je n'avais pas envie que lui aussi, me prenne pour un monstre.

J'étais totalement amoureuse de lui, je le suivais partout, jusqu'à demander à passer une classe grâce à mes excellentes notes pour rester avec lui. Je n'avais d'yeux que pour lui, que pour mon aîné. Et chaque fille qui était là, à vouloir le voler de moi, je la faisais disparaître de sa vie aussi rapidement qu'elle était arrivée, par tous les moyens. Même celles à qui je tenais le plus, je les faisais disparaître. Les psychiatres avaient raison, j'étais dangereuse pour moi-même et pour les autres. Arrivée à la fac, Hongjoong allait en école d'art tandis que j'allais en école de commerce, j'étais désespérément triste mais j'allais le voir dès que je le pouvais, j'étais obnubilé par sa personne, il semblait être un dieu pour moi.

Mon seul véritable obstacle pour que je puisse sortir avec lui était son petit frère Wooyoung. Je le détestais, et lui aussi me détestait. Je le détestais car il était un obstacle pour arriver jusqu'à Hongjoong, il prévenait Hongjoong de tout ce que je faisais, car lui seul était au courant de ma véritable nature. C'est pour ça que lorsque Hongjoong s'est mis à "détester" son frère, j'ai fait semblant de le rassurer. C'était une chance que ce crétin de Wooyoung aille à l'hôpital, je n'allais plus l'avoir dans les pattes.

J'ai réussi à sortir avec Mingi pour encore plus me rapprocher de Hongjoong, cet idiot était trop naïf, comme si je pouvais l'aimer. Un soir, j'ai tenté d'embrasser Hongjoong mais il m'a repoussé après avoir répondu à mon baiser, disant que c'était pas bien ce qu'on faisait. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps, je voulais mourir, Hongjoong me détestait, c'était sûr, il n'allait plus jamais vouloir me revoir. Pourtant, le lendemain il m'avait parlé normalement, il était content de me voir. Il était vraiment le garçon parfait, et personne ne pouvait m'empêcher de l'avoir rien que pour moi.

Un jour, lors de ma deuxième année, ma mère a été promue et à été transférée à l'hôpital Yonsei, un hôpital psychiatrique et physique qui s'occupait de nombreux malades. Je m'intéressais beaucoup à cet hôpital car Wooyoung y était, et je voulais savoir si cet idiot était sur le point de crever ou pas. Contre toute attente, j'ai appris que Wooyoung était plutôt bien et ça m'énervait. Ma mère était heureuse à ce moment-là, elle adorait s'occuper de son patient dont elle avait remplacé l'infirmier. Un certain Seonghwa, très respectueux et gentil, mais très malade aussi.

Il avait une maladie rare, elle n'avait pas vraiment de nom mais il était là dedans depuis un moment. Je me fichais de lui, il ne m'intéressait pas. Du moins pas avant que je retrouve mon Hongjoong dans sa chambre, ils se connaissaient. Mon cerveau n'a fait qu'un tour en le voyant, il était incroyablement beau lui aussi, j'avais limite de la peine pour lui qu'il soit malade.

Les semaines passaient et moins je voyais Hongjoong, il passait son temps à peindre ou à aller voir Seonghwa. Seonghwa. Ce nom me sortait par les oreilles, Hongjoong ne parlait que de lui, tout le temps, toute son attention, sur Seonghwa, que Seonghwa et tout le temps Seonghwa. J'en avais marre, est-ce que ce patient pouvait voler mon Hongjoong ? Bien sûr que oui. En me renseignant un peu sur lui, j'ai vite compris qu'il aimait les hommes, et le mien en particulier. Ça y est, je le détestais lui aussi.

Rapidement, j'ai commencé à stalker sa famille, ses amis, sa routine, je passais souvent à l'hôpital pour découvrir ce qu'il mangeait, son traitement, combien il pesait, ce que ma mère lui faisait comme examens le matin. Je le prenais en photo dans la rue, à l'hôpital quand je le pouvais et j'avais un dossier complet sur lui en permanence, j'avais peur d'oublier des détails sur lui. Je connaissais l'histoire de sa famille, je connaissais tout de lui, et je n'allais pas tarder à l'éliminer.

Premie plan que j'avais imaginé ; le rendre hétéro et le faire aimer quelqu'un d'autre que Hongjoong. Alors un soir, je me suis glissé dans sa chambre, j'ai essayé de le toucher. Je voulais le faire souffrir des mêmes souffrances que j'ai vécues, je voulais le voir souffrir de mes mains, je voulais qu'il crève cet enfoiré. Il m'a repoussé et m'a menacé avec un pot de fleur, prêt à me le lancer dessus. J'étais heureuse de voir qu'il avait peur, il pleurait. Mais j'avais tellement peur des hommes que je suis vite partie, en oubliant mon sac. Grave erreur de ma part, sûrement ma plus grosse erreur dans cette histoire.

Tout ce que j'avais sur lui se trouvait dans ce sac, avec mon téléphone, mon appareil photo et tout ce dont je disposais pour pouvoir me faire innocenter. Alors, j'ai tenté de retrouver le sac par tous les moyens, impossible de le trouver, j'étais foutue. Il ne me restait plus qu'une solution ; le tuer pour de bon. Alors je me suis renseignée, la meilleure solution pour le tuer sans me tâcher les mains était l'empoisonnement. C'était simple et efficace, surtout que l'opération de Seonghwa était prévue à quelques semaines de cela.

Je l'ai revu une fois à la pharmacie avec Hongjoong et son deuxième oncle, Namjoon. J'adorais son expression, il était angoissé, il avait peur. Encore une fois, je jouissais du pouvoir que je pouvais exercer sur lui, j'adorais voir son expression de terreur. Rien que pour ça, je me remerciai d'être aussi méchante et traumatisée, même si c'était idiot à faire.

Deux semaines après, j'ai testé quelque chose pour voir le temps que cela prendrait. J'ai versé de l'antigel dans l'eau du chien de Yunho, Geumsaek. À peine un jour après, il était mort. C'était parfait, un poison sensible pour l'humain, qui n'a aucun goût une fois mélangé, c'était parfait pour un meurtre sans vouloir se salir les mains. Alors j'ai attendu le jour de l'opération de Seonghwa, le jour venu j'ai fait une sorte de jus que j'ai fait goûter à Seonghwa et San, celui-ci n'était pas empoisonné, de sorte à ce qu'ils ne se doutent de rien.

Je sais que je suis une horrible personne, San m'ayant insulté de vipère, je voulais m'enfuir, pleurer et me cacher dans le dos de ma mère tellement, même lui qui semblait innocent, il me faisait peur. J'ai réussi à garder cette peur dans mon ventre et à sourire, comme d'habitude. Jusque là, Hongjoong ne m'apportait plus aucune attention, il m'évitait et il était obsédé par Seonghwa. À l'heure de l'opération, j'ai hésité à donner le jus empoisonné à Seonghwa.

Je déversais juste ma haine sur lui, je le détestais car il aimait mon Hongjoong, je voulais qu'il disparaisse mais il avait déjà bien souffert, tel que moi j'avais souffert. Mais mon égoïsme et mon impulsivité morbide m'avait fait faire une action que je n'arrive plus à regretter. J'ai donné le jus à Seonghwa, il était sous morphine, il n'allait plus tarder à sombrer dans une profonde paralysie, puis le sommeil, puis la mort après son opération.

Quand je suis partie de l'hôpital, je me suis regardée dans le miroir de ma salle de bain, j'ai arrêté de sourire. J'avais réalisé que je n'étais pas normale, que je ne l'avais jamais été finalement, et que je méritais tout ce qui m'était arrivé dans la vie. J'étais un monstre sans cœur, comme on me décrivait bien. Je n'arrivais pas à exprimer de remords pour mes actions, je me souvenais des mots de mes psychiatres, que j'avais tellement peu d'estime de moi qu'il m'était impossible de pleinement aimer une personne. Car au final j'aimais Hongjoong car il me rappelait ce père que j'aurais aimé avoir, alors que je l'imaginais me violer dans mes draps chaque soir. Sauf que Hongjoong n'était pas comme ça, Seonghwa non plus.

Finalement, j'étais véritablement un monstre, comme mon père était un monstre. Mon pire cauchemar venait de s'exaucer, je lui ressemblais, j'étais devenue comme lui.

Mais finalement, qu'est-ce qu'un monstre ?

Après que la mort de Seonghwa ait été annoncée, j'ai tout avoué à ma mère, tout. Je n'en pouvais plus de me dire que ce n'était pas ma faute alors que tout l'était, quelqu'un devait me faire enfermer, je suis un véritable monstre. Quelques jours après, ma mère a eu le courage de dire aux oncles de Seonghwa que c'était moi la responsable de tout ça, il a porté plainte contre moi, plusieurs fois.

Et me voici, quatre mois après. Hongjoong s'est suicidé, San aussi, Wooyoung est mort à la suite de l'anorexie qui le rongeait, tout ça pour la mort d'une seule personne. J'aurais aimé être aussi importante que Seonghwa pour quelqu'un, j'aurais aimé être lui, être quelqu'un de normal mentalement. Son oncle doit être si peiné, mais je n'arrive pas à exprimer le moindre regret. Je vois cet homme déprimé, à deux doigts de se foutre une balle me regarder d'un air de colère intense et je le comprend, moi-même j'aimerais me tuer, comme j'aimerais tuer les démons à l'intérieur de moi.

Je vivais avec un pistolet au-dessus de ma tête, prête à risquer le fait de me retrouver en prison. Je comprends tous ceux qui me détestent, car personne ne peut aimer une personne comme moi. Le pire, c'est que j'ai d'abord pensé à faire tuer son donneur, Chan. Mais même s'il était mort avant l'opération, Seonghwa aurait encore été en vie, et je n'avais pas envie de traumatiser plusieurs enfants, je sais à quel point ça peut faire mal.

- Lim Sihun, vous êtes condamné pour meurtre avec préméditation, harcèlement, incitation à la haine, incitation au suicide. La justice vous condamne à la prison à perpétuité.

Je souris, c'est tout ce que je mérite.

Les mains menottées, je jette un dernier regard à ma mère, elle ne me regarde même pas.

J'ai tout foiré.

J'ai échoué en tant que sœur, en tant que fille, en tant que petite amie, en tant qu'amie, j'ai gâché mon existence. Il n'y avait peut-être pas de place pour moi dans le monde des gens normaux, j'ai ma place avec les gens malades, pas avec les gens bons.

Je veux que le baiser de la mort prenne mon âme et m'envole loin de la douleur d'être simplement moi.

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