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(TW : Troubles du sommeil / Terreur nocturne / Paralysie du sommeil - Mention de suicide - Parents abusifs, comportement abusifs)
Seriez-vous surpris si je vous disais que ma plus grande phobie était de mourir dans mon sommeil ?
Le sommeil, une chose reposante et calme, où plus rien n'a de sens et où tout est possible. Le mien n'a pourtant rien de reposant, au contraire, il me fatigue plus qu'il ne me repose. Je me suis toujours demandé pourquoi j'étais comme ça, pourquoi le seul moyen de me reposer était de mourir pour dormir à jamais, pour dormir en paix.
Vu que mon sommeil était un fardeau, j'enchaînais les nuits blanches jusqu'à épuisement, juste pour ne pas souffrir et ne pas faire souffrir ceux qui m'entouraient. Les psychiatres disaient souvent que comme la nourriture, le sommeil est un carburant pour le corps, si tu ne t'en procure pas, ton moteur va crever, tu vas crever. C'est pour ça que je me suis autant intéressé à Wooyoung, sa plus grande peur est la nourriture, moi c'est le sommeil. Néanmoins, je pense que l'on avait besoin de la présence de l'autre pour vraiment réparer les fissures de nos cœurs démolis.
Quand je suis avec Wooyoung je dors mieux que jamais, je suis vraiment reposé et mon esprit devient clair, tout devient plus clair. Quand je suis là avec lui, il mange, il sourit, il rit, il vit. Lorsque je vois mes cauchemars assombrir les derniers espoirs de ma guérison, un Wooyoung rempli d'euphorie vient chasser les nuages noirs de mon esprit.
Pourtant, ce soir, il n'est pas présent à mes côtés. J'ai peur, j'ai peur de cauchemarder, j'ai peur d'être éveillé dans un cauchemar comme depuis quelques jours. J'en ai parlé à Seonghwa-Hyung, il s'inquiète pour moi, je n'ai jamais fait ce genre de cauchemar ou du moins je ne m'en souviens pas vu que je ne me souviens de rien de mes nuits. Mais depuis quelques jours je me réveille dans mes cauchemars, je suis conscient, je peux penser mais je ne peux pas crier à l'aide, je ne peux pas parler ni hurler, ni bouger, je ne peux rien faire. Je suis prisonnier de mes cauchemars et je dois supporter pour finir par me réveiller, ça me traumatise, je ne veux pas dormir.
Mais trop tard, j'ai fini par m'endormir avec Shiber entre mes mains. Seonghwa-hyung l'a lavé, il est tout propre et il sent bon ! En plus, Hyung a recousu une vilaine déchirure que Shiber avait à la patte. Maintenant il a une papatte toute belle et bien recousue, Seonghwa-hyung m'a promis qu'il avait été très doux avec Shiber et qu'il ne lui avait pas fait mal. Je savais que Hyung n'aurait pas fait de mal à mon Shiber, il est trop attentionné et doux pour faire du mal à une peluche aussi douce que lui.
Ça me fait penser à la première fois où j'ai dormi avec Wooyoung...
/...\
- San, pourquoi tu dors encore avec une peluche ? Me demanda Wooyoung.
- Déjà, c'est pas une peluche ordinaire, c'est Shiber ! Avais-je répondu en lui montrant le chiot en peluche que j'avais en mains.
- Et alors ?
- C'est mon doudou pour dormir, maman me l'a offert quand j'étais petit. Depuis, je n'arrive plus à dormir sans lui, déjà que je ne dors pas beaucoup, ça serait un comble si je ne l'avais pas ! Répondis-je à nouveau, tout fier.
Il avait pris Shiber entre ses mains, l'avait regardé quelques secondes avant de tirer une mine un peu grincheuse et de me le rendre.
- Il est pas beau.
- Heiiin ?! M'indignais-je. Shiber est adorable, c'est juste toi qui ne sait pas admirer sa beauté !! Avais-je fini en lui tirant la langue.
Un silence s'était installé. Je boudais dans mon coin, allongé sur le lit et m'occupant de construire un petit lit à mes côtés pour Shiber tandis que Wooyoung était dans la salle de bain. Je ne savais pas ce qu'il faisait et je m'en fichais, j'étais vexé qu'il ait dit que ma peluche n'était pas belle alors qu'elles sont toutes belles à mes yeux. Wooyoung est revenu un moment après, sa sonde était vide. Avant, je n'avais aucune idée de à quoi ça servait alors je me disais que c'était normal, qu'il savait ce qu'il faisait et que ça devait être dans son rétablissement. J'étais si naïf de croire ça...
Il s'est allongé sur le lit et à éteins la seule lumière qui éclairait la pièce sur la table de nuit et s'est mis dos à moi après m'avoir souhaité une bonne nuit. J'essayais de ne pas m'endormir, je ne voulais pas que Wooyoung se réveille par ma faute, hormis Seonghwa, je ne m'autorisais à dormir avec personne d'autre. Je me rappelle que ses cheveux frottaient contre mon nez, ils étaient doux, j'avais envie de les caresser. J'ai accidentellement effleuré son épaule lors de mon éternuement à cause de ses cheveux qui chatouillaient mon nez, je voulais m'excuser mais il me coupa la parole.
- San, tu serais prêt à remplacer Shiber ?
Je ne m'attendais pas à cette question que je ne me suis jamais posée, pour moi, c'était impossible de dormir sans ma peluche, même si Seonghwa était là, il n'y avait qu'elle qui calmait un peu mon mal-être.
- Euh... Non, pourquoi ?
- C'est dommage...
Sa voix était basse, il était entre sommeil et éveil. Il s'est retourné de mon côté, la lune illuminait ses yeux, ils semblaient si fatigués.
- Pourquoi tu me poses cette question ?
- J'aimerais dormir dans les bras de quelqu'un, moi aussi...
Sans réfléchir, j'ai enroulé mes bras autour de son corps, Shiber entre nous deux, il y avait un minimum de distance entre nous car on ne se connaissait pas encore assez bien. Je voulais juste lui faire plaisir, lui faire passer une bonne nuit.
- Tu sais, Shiber est très gentil et il accepte de te faire un peu de place avec lui dans mes bras. Lui avais-je souris.
Il m'a fixé quelques secondes avant de me sourire en retour, se nichant dans mon étreinte. Certes Shiber était là mais les cheveux de Wooyoung frottaient une fois de plus contre mon nez. Je me sentais rougir, il était magnifique à s'endormir lentement sous les rayons lumineux de l'astre de la nuit. J'ai voulu passer ma main dans ses cheveux mais j'ai renoncé.
- Merci, San... Et toi aussi, Shiber... termina-t-il avant de s'endormir dans mes bras.
Je n'ai pas eu le courage de m'endormir, je me contentais de le regarder dormir, son visage était si beau, je le trouvais absolument parfait. J'ai fini par m'endormir de fatigue autour de la cinquième heure du matin, et bizarrement, je ne l'avais pas réveillé, aucune crise ce soir-là.
Les nuits qui ont suivies se sont avérées être plus reposantes que tout, j'étais apaisé, je me sentais bien. Je ne savais pas si c'était Wooyoung qui me faisait cet effet mais dormir avec lui m'avait changé, c'était la première bonne nuit de sommeil que j'ai passé depuis des années.
/...\
Je ne sais pas quelle heure il est, mais je suis conscient, je peux penser alors que je ne suis pas réveillé. Tout ce que je vois pour l'instant sont des murs, des murs bleus ciel que je connais bien. C'est la chambre de quand j'étais enfant. Les murs bleus ciel, les jouets de mon enfance déposés sur l'étagère de bois et sur mon bureau. Mes cahiers de l'école primaire sur ce dernier, mes stylos et mes affaires d'école au sol. Autour de moi il y a mes peluches de l'époque et dans mes mains se trouvent Shiber, tout propre et neuf.
Je suis retourné en enfance ? Non....non non non... Non c'est pas possible...
Je ne veux pas revivre ça, je ne veux pas !!!
Une femme qui crie mon prénom depuis le salon, ma mère. Je t'en prie, ne te lève pas, non... Non arrête de bouger !! Va pas la voir bordel, non non NON NON NON !!!
Je reconnais les couloirs de ma maison, le carrelage froid marron, plus j'avance vers le salon plus mes poils se hérissent, plus mon cœur s'emballe. J'ai peur, non, je veux pas... Je veux pas revivre cette scène, je veux pas... Seonghwa, Wooyoung, Hongjoong, n'importe qui, sortez moi de là, par pitié !!
Je ne peux plus revenir en arrière, c'est fini... Ma mère, une cigarette à la main, assise sur le canapé avec mon beau-père à côté d'elle. Elle me regarde avec mépris, ce regard qui m'a toujours terrifié et qui m'est resté en tête de nombreuses années et encore aujourd'hui. Je sais ce que ce regard veut dire mais le San de l'époque, le San âgé de seulement huit ans ne sait pas encore à quoi il va faire référence... Si j'avais su, je m'aurais barré en courant de chez moi, jusqu'à aller à l'autre bout du monde pour m'échapper de cette femme.
Elle pose sa cigarette sur le cendrier de cristal, je joue nerveusement avec mes doigts en ayant toujours Shiber contre moi. Elle se lève, ma gorge se serre, mes larmes montent, mais rien ne sort, je ne peux pas crier à l'aide, je ne veux pas revoir ça, je ne veux pas m'user les poings à force de taper contre les planches, s'il te plaît, non... San, part, court, je t'en prie... Tu ne sais pas à quoi va ressembler cette "punition", ni à quel point elle va te faire changer...
Elle agrippe mon poignet fermement, il dit que ça lui fait mal, qu'il voudrait qu'elle serre moins fort, elle n'écoute pas et le force à avancer dans la chambre d'ami que personne n'utilise. Cette pièce n'a qu'un lit, une commode et un placard vide.
NON, NON, NON, NON, NON, NON, NON.
NON, NON, NON, NON, NON, NON, NON.
NON, NON, NON, NON, NON, NON, NON.
NON, NON, NON, NON, NON, NON, NON.
NON, NON, NON, NON, NON, NON, NON !!!!!
San, s'il te plaît, réveille toi !!... Réveille toi !!! RÉVEILLE TOI !!!!!
Elle ouvre le placard, dit à son enfant qu'il ne bouge pas jusqu'à ce qu'elle ne lui dise de sortir. Elle referme la porte du placard, je serre Shiber contre ma poitrine, mes larmes coulent sur mes joues, je sais très bien quel sera le scénario et quelle douleur je vais devoir revivre...
Réveille toi. Réveille toi. Réveille toi.
Un léger bruit de ferraille, une clé qui tourne, une porte qui ne s'ouvre plus.
Elle m'a enfermé dans ce maudit placard, dépourvu de lumière et d'oxygène sans que je n'ai une chance de sortir. Le seul qui était là était Shiber. Je crie, j'hurle que quelqu'un m'aide, que quelqu'un m'extirpe de cet enfer sur Terre mais personne n'entends, personne ne viendra m'aider, je suis seul face à mes peurs et au commencement de mon traumatisme.
Mes ongles abîmés, mes mains rouges, ma gorge enrouée à cause de mes pleurs mélangés à mes cris d'enfant. Je tape contre la surface dure des planches de bois qui composent le placard, je n'arrive plus à respirer, j'étouffe. L'oxygène se faisait de plus en plus rare, étant petit, je ne savais pas que l'air n'était pas infini et qu'en pleurant, je perdais du temps sur ce qu'il me restait avant de mourir d'asphyxie. Je mets des coups de poings contre la porte, je voulais sortir, je ne comprenais pas pourquoi ma propre mère m'avait enfermée là-dedans, qu'avais-je fait de mal pour me punir d'une telle violence ?
C'est la réponse que je n'aurais jamais.
Je me suis résigné à revoir mon traumatisme, personne ne viendra m'aider, je suis condamné à revoir ce qui m'a valu des années à être dans des hôpitaux, à voir des psychiatres, à m'avoir emmené dans un asile. Je veux me réveiller, je veux me réveiller, je veux hurler, jusqu'à perdre mes cordes vocales, je veux mourir...
Je suis resté sept heures dans ce placard avant que mon beau-père ne vienne me sortir de là. J'ai pleuré contre son épaule, ma mère n'était pas là, elle était sortie. Il m'a soigné les mains, les ongles, m'a donné à manger, m'a fait prendre mon bain et m'a fait faire mes devoirs. Pendant tout ce temps, le moi de l'époque demandait en boucle "pourquoi ?" "pourquoi maman m'a fait ça ?" "elle ne m'aime plus ? J'ai fait une bêtise ?"
Comment pouvait-on infliger ça à quelqu'un ? À un enfant qui restera à jamais sans réponse de pourquoi il se faisait punir en se faisant enfermer dans un placard durant des heures voire des jours. Même mon beau-père n'en savait rien, il laissait juste faire, sûrement par peur que sa femme lui fasse du mal. Car si elle pouvait faire ça à son propre enfant, elle n'aurait aucun mal à blesser un adulte.
Quand elle est rentrée, elle m'a hurlé dessus d'être sorti du placard. J'ai fait une crise d'angoisse, je ne savais pas ce qu'il se passait, je me sentais comme les dernières minutes que j'avais passé dans le meuble ; en train d'asphyxier. J'ai vomis tout ce que j'avais mangé, ma mère m'a remis dans le placard pour ça, je l'avais supplié de ne pas m'y remettre, jusqu'à lui promettre d'arrêter de faire des bêtises, de faire le ménage, la cuisine, le linge, j'étais prêt à tout pour ne pas y retourner. Elle n'avait rien écouté de ce que je lui avais dis et m'avait remit à l'intérieur.
Mon beau-père l'a suppliée à son tour de faire un trou dans le meuble pour ne pas que je meurs sous le manque d'air. Elle a accepté et a fait un trou d'à peu près cinq centimètres de rayon et est partie de la pièce alors que je hurlais pour une chose : Shiber.
Il était en dehors du placard, tout seul dans le noir. J'étais assez grand pour le voir à travers le petit trou, la nuit était tombée, le noir avait gagné la pièce, je ne voyais plus rien, je mourrais de faim, j'étais recroquevillé dans le fond du placard comme un animal abandonné en train de pleurer. J'avais peur que l'air me manque encore à nouveau, j'avais peur de ne plus jamais pouvoir sortir, de ne plus revoir Shiber. J'ai passé la nuit dans ce placard, j'ai passé treize heures à pleurer et à me demander pourquoi je méritais ça. À huit ans j'avais déjà fait ma première nuit blanche, j'étais trop terrifié pour dormir.
J'ai vu le jour se lever, mes yeux étaient presque déshydratés aux vus de mes pleurs et je n'avais plus de voix à cause des cris que j'avais poussé pour sortir. Encore une fois, ça a été mon beau-père qui est venu m'ouvrir et m'avoir porté jusqu'à la cuisine. Je n'ai rien mangé même si j'avais faim, j'étais encore choqué de la violence dont j'avais été victime. J'ai pris mes affaires et suis parti à l'école.
J'aurais rêvé dire à mon maître pourquoi mes yeux étaient si rouges et pourquoi j'avais l'air si déconnecté mais étant un enfant naïf et innocent, ma mère m'avait bien fait comprendre que si je disais quoi que ce soit, elle allait me remettre dans le placard. Le soir venu, mon maître a posé des questions à mon beau-père qui a d'ailleurs su bien mentir.
Le soir, c'était mon beau-père qui s'occupait de moi alors le strict minimum ; les devoirs, la douche et le repas. Ma mère était hypocrite. Malgré tout ce que je faisais pour ne pas retourner au placard, j'y allais tous les soirs, c'était devenu ma chambre. Je ne dormais que très peu, jusqu'à épuisement, je loupais parfois l'école car je ne me réveillais pas tellement j'étais épuisé. Je ne m'endormais seulement quand Shiber était avec moi, c'était le seul qui me donnait de l'affection et qui me permettait de supporter tout ça.
Je lui parlais comme à une vraie personne, comme un ami à qui me confier, à qui parler, qui câliner et même qui jouer. J'étais seul dans le noir sans n'avoir rien à faire à part attendre que la fatigue m'assomme ou alors attendre que mes parents arrêtent d'hurler, de se frapper, de s'insulter. Leurs cris me terrorisaient, j'avais peur que l'un d'eux ne tue l'autre dans un excès de colère et que tout ça soit de ma faute. Je n'avais rien à voir avec leurs disputes mais à mon âge je n'avais presque aucune notion de culpabilité, ma mère me disait que si je dormais dans le placard c'était de ma faute, si son mariage avait foiré c'était de ma faute, si elle était malheureuse c'était de ma faute. Elle me faisait croire que tout était de ma faute.
Pour me punir encore plus, elle avait décidé de me confisquer Shiber. Ce fut la seule fois où je me suis rebeller, je me suis battu pour garder Shiber avec moi, si elle me le prenait, je perdais tout. Elle n'a pas réussi à me le prendre mais elle avait déchiré une partie de son cou. J'ai fondu en larmes dans mon placard en passant mes doigts autour de sa "blessure". Je pensais que c'était de ma faute si Shiber était blessé.
Revivre tout ça n'a que pour but de vouloir que je me tue, je ne veux pas voir plus que ça, je veux me réveiller. Réveille toi San bordel !!!!
Plus aucun bruit, je suis à deux doigts de m'endormir dans le placard, Shiber contre moi. Trois violents coups de la porte d'entrée résonnent... Bordel, oui, OUI OUI OUI !!! OUIII !!! Je ne sais pas de combien de temps mon cauchemar a avancé mais je me souviens du jour où on est venu me chercher, où on m'a retiré à mes parents. J'étais sauvé, une certaine "Madame Choi" avait remarqué mon physique à l'école et s'inquiétait, elle avait fait part de ses inquiétudes à la police et les policiers m'ont retrouvés, à moitié en train de dormir avec mon chien en peluche en main.
Avant de partir avec les policiers, ma mère a prononcé une phrase qui me traumatisa, voire si ce n'était pas le plus traumatisant...
"Je n'aurais jamais dû te donner naissance."
Je me réveille en sursaut, le cœur qui bat à fond et le front recouvert de sueur. Je respire fort, la lumière du matin agresse mes yeux. Je suis si heureux de m'être réveillé de cette terreur, j'ai peur que ça recommence, je déteste me rappeler de chaque détails de ce moment de ma vie... Alors que je suis en train d'essayer d'oublier tout ce que je viens de vivre, je sens un bras s'enrouler autour de mon cou et un visage se nicher à l'intérieur. Je regarde la personne à mes côtés et voit la touffe brune de Wooyoung, encore endormi.
Bordel, il est resté avec moi... Je le serre contre moi, je suis si heureux qu'il ne soit pas parti, je ne sais pas ce que je ferais sans lui, ni sans Seonghwa-Hyung... Il faut que j'aille le voir lui aussi, je veux être sûr qu'il n'ait pas disparu !! Je me détache doucement de Wooyoung, sans le réveiller et sors du lit. Je mets mes chaussons et sort discrètement de la chambre. Je cours timidement dans le couloir, de peur que je n'arrive trop tard et que mon aîné ne soit plus là, je toque à sa porte. Il ne répond pas, je m'apprête à partir quand soudain, la porte s'ouvre et je découvre Seonghwa, les cheveux en bataille et les yeux encore endormis.
Mes larmes montent, je lui saute au cou, le serrant fort pour vérifier que je ne suis pas en train de rêver. Il me rend mon câlin en fermant la porte après m'avoir fait entrer dans la chambre. Il ne m'a pas abandonné, il est bien là lui aussi... Je suis si heureux de ne pas les avoir perdus !...
- Sannie...?
- T'es pas parti!... Je t'aime Hyung!... S'il te plaît ne pars pas!...
- Je t'aime aussi Sannie. Et non, je ne partirai pas, t'es comme mon petit-frère, et je serai toujours là pour les gens qui compte pour moi.
- Hyung.. J'ai fait un cauchemar... Un horrible cauchemar...
Il recule jusqu'à son lit où il s'assoit puis s'allonge avec moi à ses côtés. Je m'en veux de l'avoir réveillé si tôt mais j'avais besoin de vérifier qu'il est toujours là... Mon aîné caresse mes cheveux doucement, toujours avec son habituelle douceur.
- Ce n'est qu'un mauvais rêve Sannie, n'y pense p-
- N-Non!... C-C'était pas un rêve!... J'ai revu mes traumatismes, je voulais me réveiller mais je n'y arrivais pas!... J'avais peur que toi et Wooyoung ne soyez plus là, que vous m'abandonniez!... Je resserre mon aîné plus fort tandis qu'il tente de me calmer avec sa tendresse réconfortante.
- Oh... Je suis désolé, Sannie... Mais je suis là, Wooyoung aussi est là, nous t'aideront à aller mieux, on s'entraidera jusqu'à ce que l'on sorte de cet hôpital. Même si moi ça risque d'être compliqué...
- Hyung... Je veux que tu sortes de l'hôpital avec nous...
Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, il essuie une larme qui se libère de mes yeux.
- Ne t'en fais pas pour moi, vous êtes plus jeunes, vous êtes ma priorité.
- Je t'aime Hyung...
- Moi aussi Sannie, moi aussi.
On reste en mode câlins pendant au moins une bonne dizaine de minutes pendant que je lui explique ce qui m'est arrivé. Il a été compréhensif et attentif, il m'a réconforté comme il le fallait, il a toujours été fort pour réconforter les gens. Je crois que c'est la personne la plus altruiste que je n'ai jamais connue. À la fin de mon récit, lorsque je voulais me reposer dans ses bras, il regardait souvent son téléphone et soupirait. Je me demande ce qu'il se passe, il a l'air moins euphorique que d'ordinaire...
Alors que j'allais lui demander ce qui ne va pas, la porte de la chambre s'ouvre. Moi et Seonghwa-hyung regardons et voyons Wooyoung qui cours vers nous ainsi que l'infirmière de Seonghwa-Hyung pour ses examens quotidiens. Pendant que notre aîné fait ses examens, moi et Wooyoung restons sur le lit. Cette fois, c'est lui qui me prend dans ses bras et qui est en larmes.
Il me serre contre lui, j'entends ses sanglots dans mon oreille...
- Tu m'as foutu la trouille, espèce d'idiot!... Susurre-t-il dans mon oreille entre deux sanglots.
- Q-Quoi-
- Je me suis inquiété pour toi!.. Tu criais dans ton sommeil, tu criais "non" en boucle, tu criais pour que l'on vienne t'aider, j'avais peur pour toi!!... Pleure-t-il toujours en chuchotant et en me câlinant.
Mon cœur rate un battement, mes joues chauffent... Wooyoung s'inquiète pour moi... Ça fait chaud au cœur...
- Wooyoung je-
- Tu vas pas nous abandonner Shiber, Seonghwa et moi, hein ?... T-Tu vas rester avec nous, n'est-ce pas?...
- Je n'ai aucune raison de vous laisser...
- Je ne supporterai pas que tu partes, ça ferait un trop gros vide dans mon cœur... Je ne serais plus le même sans toi...
Il se sépare de moi, j'entends madame Lim partir de la chambre, Seonghwa-hyung est toujours là mais je m'en fiche. C'est quoi.. cette sensation dans mon ventre..? J'ai chaud, j'ai terriblement chaud... J'ose poser ma main sur la joue rougie de Wooyoung pour essuyer les quelques larmes qui coulent encore. J'ai un pressentiment, un bon pressentiment.
Le brun devant moi prend mon visage entre ses mains, se mordille la lèvre, les yeux toujours aussi brillants... Les nuages qui se dégagent pour laisser paraître un magnifique ciel bleu.
Je m'attendais à tout sauf aux lèvres de Wooyoung posées sur les miennes.
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