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ⅩⅤⅠⅠⅠ

(TW: TCA / Anorexie - Troubles du sommeil - Mention de suicide - Harcèlement - Revenge Porn)
Ce chapitre est être extrêmement choquant et/ou peut rappeler des événements tragiques.
Je tiens à prévenir que tout cela est une œuvre de fiction et que je n'incite ni n'encourage en AUCUN CAS à reproduire ce que les personnages font. Si certains d'entre vous sont jeunes et/ou sensibles, lire ce chapitre n'est pas recommandé car certaines scènes, propos ou personnages pourraient vous choquer.

Si vous connaissez quelqu'un qui a besoin d'aide contre les TCA ou si vous en avez besoin, voici un numéro gratuit et anonyme : 0810 037 037 (prix d'un appel local).
Parlez-en, c'est très important.

Bonne lecture. <3

______

Tu me câlines, je sens ta présence envelopper mon corps. Tu me balances de gauche à droite, comme dans un berceau. Je me sens de plus en plus faible contre cette porte de merde où je suis assis. Tu chantonnes la berceuse que me chantait papa quand j'étais enfant. Les souvenirs remontent amèrement, rapidement. Si vite que je n'ai pas le temps de vouloir retenir mes larmes. Le plafond de la chambre me semble si haut, ce silence est pesant, malsain.

- Tu pleures ? Me murmures-tu à l'oreille. Comme si tu n'en savais rien. Tu es triste ? Je reste muet, tu soupires. Dis moi, pourquoi tu es triste ?

Le plafond est si haut, j'aimerai bien le toucher tout comme j'aimerai toucher les nuages du ciel. J'aimerais y aller avec San, rien que lui et moi et qu'on rigole toute la nuit, qu'on s'endorme l'un contre l'autre, qu'on se donne des surnoms ridicules. J'ai mal au ventre, ça ne veut plus s'arrêter. Tu me regardes avec fierté, comme un de tes nouveaux trophées. Tu caresses mes cheveux, parcourt les traits de mes os ressortant de ma peau, me fout une claque en pleine gueule qui fait basculer ma tête sur le côté, comme celle que je me prends à chaque fois que je me regarde dans un miroir.

- T'as grossi.

Je sais.

- Quel gâchis tu es.

Je sais.

- Je te laisse à peine un mois et voilà avec quoi je me retrouve ! C'est le beau psychiatre qui t'a retourné le cerveau ?

Non.

- Ahh... Émanes-tu en souriant. Tu as compris, j'espérais que tu ne le comprennes pas. C'est ce garçon qui t'intrigue tant... Comment il s'appelle déjà... Ah oui ! "San", n'est-ce pas ?

- Oui.

- J'ai pu lui parler quelques instants. C'était drôle de le voir se retenir de pleurer face à toute la cruauté que je lui envoyais à la gueule.

Il a fait pleurer San ? Mon Sannie ? Personne. Je dis bien PERSONNE. N'a le droit de faire pleurer San. Je te regarde avec colère, j'ai envie de te faire valser dans le décor, tu peux toucher à qui tu veux, mais pas Sannie.

- Oh ? C'est quoi ce regard ? Tu es énervé car j'ai fait du mal à ton pauvre petit Sannie ?

Je ne dois pas me laisser emporter, je dois garder le contrôle... Garder le contrôle...

- Et puis qu'est-ce que tu vas me faire avec ce corps pourri, tu n'as aucune force, aucun moyens de me faire partir. Je peux sortir de ta chambre mais ta tête est ma maison, c'est mon foyer Wooyoung. Tu prends mon visage entre tes mains squelettiques et tes yeux cernés mitraillent mon envie de me défaire de toi. Tu comprends ?

- Oui...

- Souviens-toi ; tu es un gâchis, tu n'es rien de plus qu'un amas de graisse, rien de plus qu'un petit esclave de la bouffe et du poids que tu peux prendre. Tu veux rester un esclave ? Non ? Alors suis-moi, suis-moi pour toujours Wooyoung.

Je ne veux pas... Je ne veux pas finir comme ça, je ne veux pas que ça recommence... Je veux me voir, voir à quel point je suis hideux, à quel point je suis répugnant.

- Ana, tu peux sortir un moment s'il te plaît ?

- Pas de problème, trésor. Finis-tu après m'avoir offert un sourire digne d'un ange.

Et tu disparais, comme ça, d'un clignement d'œil.

Je lâche un long soupire, je suis enfin libéré de ce bourreaux qui m'oppresse, qui me torture et me terrifie de plus en plus à chaque fois que je le vois. Avec le peu de force de j'ai, j'arrive à glisser jusqu'à la salle de bain où je me lève, à deux doigts de tomber à la renverse car je ne me sens même plus capable de supporter mon poids. Je regarde mes mains qui serrent le rebord du lavabo, le regard flou, les yeux imbibés de larmes. Je n'ose pas affronter l'horreur que je vais voir, j'ai des vertiges, j'ai l'impression que je vais m'effondrer à la moindre seconde.

Quand tout cela a commencé déjà ? Comment j'en suis arrivé là ?

/Deux ans plus tôt\

Ça faisait un moment que je ne mangeais presque plus rien, que je comptais les calories dans chaque repas que Hongjoong me préparait, que je dansais des heures et des heures pour brûler les calories que je me forçais à manger devant mon aîné pour qu'il ne m'engueule pas, que la balance était devenue primordiale, que je me voilais la face.

Un soir, les gargouillements de mon ventre ont eu raison de moi, j'avais faim, terriblement faim, nuits et jours je pensais à la nourriture, à tout ce que je me privais pour ne prendre aucun gramme. Ça résonnait dans ma tête, me torturait l'esprit jusqu'à ce que je craque et que je me rende discrètement dans la cuisine pour chercher quelque chose à manger. Je voulais juste une tranche de pain, juste pour passer la faim, pour faire taire ces gargouillements incessants.

Alors que j'allais atteindre mon objectif, j'ai vu quelqu'un me prendre le paquet des mains. Je me suis figé. Hongjoong-hyung n'était pas présent ce soir-là. J'ai tout de suite pensé à un cambrioleur. Mais au lieu de me faire assommer, j'ai entendu quelqu'un rire, c'était mon rire.

- Je pensais que tu étais plus fort que ça, mon petit Wooyoung. Les tentations de la nourriture sont-elles aussi irrésistibles ?

Je me suis retourné vers cet homme, il me semblait inconnu, il était maigre, des cernes jusqu'à par terre et ses yeux vides d'émotions, comme s'il était mort.

- V-Vous êtes qui vous ?! Barrez vous de chez moi !!

- Tu devrais me reconnaître Wooyoung. Je suis toi.

Enfin, les gens m'appellent Anorexie pour être plus précis mais je suis une partie de toi, je suis toi.

J'étais terrifié, je ne voulais pas y croire. Tout était un cauchemar, un cauchemar dont je ne me réveillerai jamais. Je me reconnaissais à présent, cet homme avait mes traits, mais en quelqu'un de maigre, d'horriblement maigre... et je l'enviais tellement à l'époque.

Si j'avais su...

- B-Ba-barre toi d'ici o-ou j'appelle mon frère !!!

- Mais enfin trésor, je ne peux pas partir, je suis à l'intérieur de ta tête.

- Dans... ma ... tête...?

Je venais à peine de réaliser qu'en réalité, c'était lui, c'était lui tout ce temps qui me parlait, je reconnaissais sa voix.

Pèse toi.

Va faire du sport pour compenser.

Si tu manges ça, tu vas prendre du poids.

C'est pas bien de céder à ses caprices.

Tu dois lui mentir, sinon il s'inquiètera.

- Je suis celui qui te dit ce que tu peux manger ou ne pas manger.

- Je t'ai jamais dit de venir à ce que je sache.

- Oh je sais ! En général je m'incruste mais ne t'en fais pas, on fera un super duo tous les deux. Avait-il rigolé d'un charmant sourire.

- Un super duo...? j'étais dépité, tout cela n'était qu'une blague pour moi, j'avais bien l'intention d'appeler mon frère et de le faire dégager. Dégage, sors de chez moi espèce de taré !

Puis, il m'avait lancé le regard le plus glacial que j'avais vu, celui qui te glace le sang, celui qui te terrifie. J'étais tombé à terre tellement j'avais peur, j'avais peur qu'il me poignarde, qu'il me tue. Il est descendu de l'îlot où il était assis et a pris mon visage entre ses mains, ses yeux vitreux me dégoûtait.

- Je peux sortir de n'importe quelle pièce de ta maison mais je serais toujours dans un coin de ta tête, tu sais.

J'avais décidé de jouer le gentil, de ne pas me rebeller ni de faire le con, je ne savais pas quoi faire, je voulais hurler, appeler mon frère à l'aide, mais il n'y avait aucune issue.

- E-Et pourquoi tu es là..?

- Eh bien pour être comme toi, beau, mince, et pour que ton père soit fier d'avoir eu de si beaux enfants.

- Je ne vois pas le rapport...

- Je serais celui qui t'accompagnera et qui t'empêchera de faire des bêtises. Comme ce soir où tu allais manger ces tranches de pain, je me trompe, trésor ?

Il n'avait pas tort. En fait, il avait raison sur toute la ligne et je n'avais aucune autre issue que d'accepter sa compagnie.

- Non...

Il avait souri, un léger ricanement avait franchi ses lèvres. Il passa sa main sur ma joue puis me tira contre son torse pour me serrer dans ses bras, sa main gauche caressait mes cheveux. Je pouvais sentir ses os à travers ses vêtements, pourtant il n'avait pas l'air de faiblir.

- Mais je suis là à présent, tu n'es plus tout seul. Si un jour tu te sens perdu, je serai là pour toi, trésor.

On est resté quelques minutes comme ça, sans parler, je ne réalisais toujours pas ce qui m'arrivait. Est-ce que je devenais vraiment fou ? Ou est-ce que c'était seulement ma fatigue ? Mais les vertiges recommençaient... Je voulais retourner dormir, le ventre vide.

- Tu peux me laisser tranquille maintenant ? Je veux dormir...

Encore une fois il avait caressé ma joue.

- Pas de soucis trésor. Mais garde ça en tête : Il n'y a que les maigres qui sont heureux.

Puis, une fois que j'avais cligné des yeux, il avait disparu. J'étais horrifié, je n'ai presque pas pu dormir de la nuit entre mes maux de ventre et cette révélation si soudaine. Le lendemain, je l'ai caché à Hongjoong, je n'avais pas envie qu'il m'envoie à l'asile parce que je devenais fou.

Et j'ai fait semblant d'aller bien chaque jours de ma putain de vie.

Jusqu'au jour où ça a vraiment été trop loin.

/9 Août\

Hongjoong surveillait ce que je mangeais, il ne quittait pas la table sans que je n'ai fini mon assiette. A cause de ça, j'ai pris du poids. Ana m'a conseillé quelque chose mais je n'ai pas eu le courage de le faire, ça me semblait trop gros, ça me réduisait à faire cette technique si horrible. J'avais peur, j'aimais pas me réduire à la technique de dernier recours. Ana m'a aidé à ne pas céder à mes pulsions et je ne le remercie pas.

Pendant que mon aîné travaillait, Ana disait qu'il n'était pas fier de moi et c'était dur pour moi de l'entendre. Il était devenu un ami, quelqu'un qui comprenait ma souffrance contrairement à mon frère et à mes amis qui ne comprenaient rien. Alors que tout ce temps, c'était moi qui ne comprenais rien. J'avais pris cinq kilos, c'était énorme, énormément mal.

- Ana, qu'est-ce que je dois faire pour Hongjoong-hyung ?

- Je pense que tu es prêt à ce que je te les énumère.

- Énumère quoi ?

C'est ainsi que commença la boucle infernale.

- Les dix commandements de l'anorexie.

- Les quoi ? C'est quoi ça ? Un diplôme ?

- Ce sont des règles que tu dois exécuter chaque jour. Et si tu ne respectes pas ça, alors tu grossiras, de plus en plus.

- D-Dis moi !! Je veux à nouveau maigrir !!

- Écoute attentivement, je ne les répéterai pas deux fois.

1. Chaque calories tu compteras.
2. Chaque matin tu te regarderas.
3. Du sport jusqu'à épuisement tu feras.
4. Si l'on te force à manger, les plats tu vomiras.
5. Si tu mange de la nourriture calorique, tu te puniras.
6. La balance est ton amie, ne la néglige pas.
7. À tes proches tu mentiras.
8. Une taille fine et mince tu auras.
9. Pour obtenir une beauté parfaite, encaisser il faudra.
10. Plus maigre tu seras, plus heureux tu deviendras.

Je ne trouvais pas que ça me rendait plus heureux que ça, je me trouvais assez mince pour ma taille, je me trouvais beau avec ce poids.

Mais comme il le disait, il est dans ma tête, il peut partir mais sera toujours là.

/9 Janvier\

54 kilos. Voilà où j'en étais en ce début d'année. Finalement, je n'étais plus qu'un nombre. Je ne voyais plus personne, Yeosang m'avait prévenu que ça devenait dangereux, il me voyait m'amaigrir au fil du temps et j'ai fini par m'éloigner de lui. Il ne m'appelait plus, ne m'envoyait plus de messages, je ne le voyais même plus. Je n'avais plus la force d'aller au lycée, tout était devenu flou et insondable. Parfois, ça m'arrivait d'entendre Hongjoong pleurer au téléphone en criant qu'il en avait marre de cette situation.

J'avais bien conscience que tout était de ma faute, que j'aurais dû faire attention. J'ai même perdu mon frère dans l'histoire. Il ne restait qu'Ana. Pourtant, plus je maigrissais, moins je me sentais heureux, je n'avais pas l'impression d'être plus heureux que ça. En plus de ça, je faisais des crises de boulimie vomitives. Je mangeais, je m'empiffrais de nourriture, de gras, de sucre, et je me sentais toute chose... Jusqu'à ce qu'Ana m'ordonne de tout recracher aux toilettes.

Plusieurs jours plus tard, Hongjoong m'avait pris un rendez-vous chez un psychiatre. Malgré qu'il avait été un psychiatre adorable, mon moi de cette époque lui avait parlé comme à un chien. J'ai été horrible avec lui, juste parce qu'Ana était là et que je ne voulais pas qu'il me quitte. Il me répétait souvent que sans lui je n'étais rien et il avait raison à l'époque.

Au vu de mon poids et de ma taille j'ai dû me faire interner de toute urgence, Hongjoong n'avait même pas réfléchi à si c'était une bonne chose à faire ou pas. Je devais me faire interner, je devais me faire aider par des spécialistes pour m'en sortir. Hongjoong étant majeur, c'était lui qui avait ma responsabilité, une petite signature sur une autorisation d'entrée et me voilà parti dans un hôpital de première catégorie.

Là-bas, j'étais plus seul que tout. Je partageais ma chambre avec l'un des rares garçons qui étaient comme moi. J'ai vite compris que j'étais bien différent de lui. Il s'appelait Minseok, il était bien plus âgé que moi et il en était à sa troisième rechute. On ne se parlait pas mais je le détestais pour une raison qui m'échappait. Comme la plupart des gens comme moi, toutes les histoires de maladies mentales dont les psychiatres me parlaient étaient des conneries à mes yeux, je ne voyais pas à quel point ça me faisait du mal à moi et à mes proches. Je ne voulais pas guérir, je voulais encore et encore maigrir.

J'avais une sonde comme aujourd'hui, je trouvais ça ridicule, c'était comme le gavage des oies. Je n'étais pas un animal. Alors à chaque fois que j'en avais l'occasion et que les infirmières avaient le dos tourné, je vidais les poches de ma sonde dans le lavabo. Minseok me voyait faire, je pense qu'il n'avait aucune once d'espoir pour mon cas. Je n'ai pas pris un seul gramme en trois mois, mais je n'arrivais pas à maigrir non plus. Malgré le fait qu'on attendait qu'on finisse notre assiette, qu'on ferme les toilettes à clef pendant deux heures après les repas pour éviter qu'on aille se faire vomir ect... Ils connaissaient chaque astuce qu'on utilisait pour aller cacher ou jeter de la nourriture. Malgré ça, je ne prenais pas le moindre gramme.

Ana étant parti, j'étais seul contre le monde.

Plusieurs mois après, Minseok a pu rentrer chez lui, il avait gagné beaucoup de poids et avait un poids normal pour sa taille et son âge. La veille de son départ, j'ai eu une conversation avec lui. Il m'a raconté comment il était arrivé à l'hôpital et pourquoi, j'ai trouvé ça horrible alors qu'il avait vécu les mêmes traumatismes que moi. Je me rappelle de ses derniers mots avant qu'il ne s'endorme cette nuit.

"Toi et moi, on se ressemble pas. Malgré la maigreur, la sonde, la bouffe qu'on mange pas, on est différents. Moi, j'essaye de m'en sortir, toi, tu ne penses qu'à ta petite personne, tu ne veux plus être seul mais tu rejettes les personnes qui veulent t'aider. Et tu ne portes aucun respect pour les gens qui essayent de t'aider, t'es un taré et tu t'en rends même pas compte. Je t'ai vu parler à celui qui croit t'aimer alors qu'il veut juste te détruire."

Il n'était pas dupe, personne n'était dupe à mon sujet sauf moi. Tout le monde savait que je fonçais droit dans le mur et ils avaient essayé de me prévenir, de m'empêcher de commencer à courir vers ce mur mais Ana était bien plus convaincant.

Sans Minseok, ma chambre était vide, les seuls bruits que j'entendais étaient les gouttes de ma sonde qui tombaient doucement. Je n'avais plus aucune relation, bien que Minseok n'était qu'un camarade de chambre, j'aimais sa compagnie, j'enviai la manière dont il parlait à ses parents, il leur racontait sa journée, leur faisait part de ses progrès et ils semblaient si heureux au téléphone. Je rêvais de voir Hongjoong avec un sourire aux lèvres, qu'il soit fier de moi, ça faisait presque un an déjà qu'il ne m'avait pas souri, qu'il me gueulait dessus car je ne mangeais rien ou qu'il apprenait plus tard que je jetais ce qu'il me préparait.

Et surtout, je voulais voir Yeosang. Lui qui avait été là pour moi depuis la primaire, je lui causais encore des ennuis. Presque une année que tout avait changé, que je voyais les gens qui m'entouraient comme des ennemis. Yeosang a arrêté de me parler tout comme les autres, Hongjoong était de plus en plus mal avec moi à l'hôpital et sa propre maladie dont il devait payer les frais. La dernière image que j'avais de mon meilleur ami était son visage gâché par les larmes et Yunho qui tentait de le calmer. J'étais impassible, ça ne me procurait aucune peine de voir mon meilleur ami comme ça.

Plusieurs mois après je suis sorti, j'avais repris du poids et étais libre de sortir dehors. Ana n'est pas apparu depuis que Minseok est parti, il m'avait laissé tranquille pour une raison que je ne connais toujours pas. Une fois rentré chez moi, Hongjoong m'a pris dans ses bras, il pleurait. Les autres étaient là aussi, Yeosang souriait, il disait qu'il était fier de moi, de ce que j'avais dû faire pour rentrer chez moi et m'en sortir. Le soir de mon arrivée, on a fêté ça en mangeant dans un restaurant, on a payé cher mais ils étaient heureux de me revoir et voulaient fêter ça.

J'ai pu retourner au lycée, les gens venaient souvent me demander pourquoi j'étais absent tout ce temps, certains ne se rappelaient même plus de moi. Je n'aimais pas cette situation. J'ai vite arrêté d'y aller, j'avais peur des gens là-bas, les gens étaient tous choqués de ma maigreur et ne se gênaient pas pour le faire savoir. Je détestais y aller, les gens, les rires, la bouffe, les corps parfaits, la dysphorie qui me guettait de loin. Ana qui me regardait dans chaque classe, au bout du couloir dans lequel j'avançais. Plus j'avançais vers lui pour poursuivre les cours, plus il souriait.

Il n'est jamais parti, il s'est juste tut pour faire croire qu'il était parti pour de bon mais il était là, à me regarder, à me surveiller. Et elle, elle était là, ce monstre.

Sihun, cette fille que j'ai toujours détesté. Cette fois, ma haine avait une bonne raison d'être. Je voyais comment elle regardait mon frère, comment elle jouait les filles gentilles devant lui pour qu'elle lui plaise. Hongjoong avait des admiratrices à part elle, et ces filles se sont toutes éloignées de mon frère à cause d'elle. Sihun est une manipulatrice, elle embobine les gens pour arriver à ses fins et elle n'a aucun remords, elle ne regrette rien.

Kang Hyolyn était une des amies d'Hongjoong, elle était très amoureuse de lui. Elle était amicale et serviable, polie et bien éduquée, elle était très appréciée des garçons et ça se comprenait. Sihun la jalousait beaucoup, tout simplement parce que Hyolyn était belle, beaucoup trop belle pour ne pas complexer face à elle. Mais la raison principale était qu'elle était très proche de mon frère et que Sihun ne pouvait supporter que quiconque ne touche à "son Hongjoong". Alors, elle avait pour but de lui faire perdre sa beauté par n'importe quels moyens. Elle a fait en sorte que Hyolyn se fasse percuter, je ne sais toujours pas si elle l'a poussé ou si elle a payé quelqu'un pour le faire mais en tout cas, je sais qu'elle a fait en sorte que ça arrive.

Hyolyn a dû faire de la chirurgie, son visage était déformé, les chirurgiens ont fait leur maximum mais désormais, Hyolyn n'était plus celle qu'on connaissait et cela faisait une victoire pour Sihun. Déjà une année auparavant, elle avait fait exclure Heeyeon, une bonne amie à moi car elle était elle aussi tombée sous le charme de mon frère. Sihun s'était débrouillée pour prouver que Heeyeon volait les réponses des contrôles pour avoir d'excellentes notes, qu'elle se droguait, qu'elle se prostituait, qu'elle harcelait des gens du lycée contre de l'argent et d'autre chose désobligeantes. Heeyeon a été exclue définitivement du lycée et a déménagé, je me rappelle qu'elle pleurait au téléphone car ses parents ne la voyaient même plus comme leur fille.

C'est comme ça que j'ai compris que Sihun était responsable. Heeyeon détestait les cigarettes, elle passait des heures à réviser et nous passait même ses fiches pour qu'on révise nous aussi, elle était encore vierge. Elle m'a dit que c'était quelqu'un d'anonyme qui avait répandu de telles rumeurs, j'ai cherché à savoir qui c'était et c'est Sihun qui s'est elle-même dénoncée devant moi. Elle savait que j'étais l'un des rares qui la soupçonnait, elle avait un don pour se faire reconnaître innocente devant les gens, autant les adolescents que les adultes.

Son sourire malsain m'est toujours resté en tête, dans mes pires cauchemars. Et depuis qu'elle m'avait dénoncé ses fautes, elle tentait de me nuire, elle voulait qu'Hongjoong s'éloigne de moi, que je reste seul. Elle avait même réussi à coucher avec Mingi pour le convaincre de s'éloigner de moi. Mingi était réellement fou amoureux d'elle et elle en profitait pour se faire obéir jusqu'à ce que Mingi tombe amoureux de sa future petite amie.

Et l'expérience qui m'a le plus traumatisé est celle de Koari qui s'est suicidée à cause de cyber-harcèlement et à cause du revenge porn. Sihun était la meilleure de Koari, elles faisaient tout ensemble, elles dormaient souvent chez l'une et l'autre, elles vivaient pratiquement tout ensemble. Sauf que Koari avait fait une erreur ; avouer ses sentiments à l'égard de mon frère à Sihun.

Celle-ci s'est sentie trahie, abandonnée, elle voulait la faire payer de vouloir voler son joyau précieux. La plus jeune des deux avait eu un petit-ami sans plus de sentiments quelques mois auparavant. Il était très insistant sur le fait qu'il voulait des photos d'elle dénudée. Bien sûr, Koari avait refusé, mais son copain savait qu'elle était faible et qu'un petit chantage lui ferait changer d'avis.

Sihun était au courant de cet événement et elle ne s'est pas gênée pour s'en servir pour parvenir à ce qu'elle voulait. Elle avait récupéré les photos de l'ex petit ami de Koari et les avait postées sur les réseaux sous une fausse identité. Rapidement, Koari a été victime de harcèlement au lycée mais aussi sur tous les réseaux où elle était active. Koari était bien trop gentille et naïve pour croire que Sihun était responsable de cette atrocité, c'était sa meilleure amie, tout de même. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle se suicide en sautant du toit d'un immeuble. Pourtant, le lycée était au courant de ce qu'il se passait mais la réputation est quelque chose d'important de nos jours et l'établissement avait fermé les yeux sur cette histoire pour garder sa forte réputation.

J'ai quitté le lycée après ça. Je n'en pouvais plus, toutes les histoires qui s'y passaient me dégoûtait et me faisaient perdre foi en l'humanité. Je savais tout ce qu'il se passait mais je n'avais aucune preuve pour accuser Sihun, elle était la parfaite petite criminelle qu'on attrape jamais malgré tout ce que tu tentes contre elle. Ana se moquait de moi, il venait me rappeler chaque jour combien j'étais faible et impuissant. Je me sentais seul, je ne voulais plus que quoi que ce soit n'arrive à une personne que je connais et que j'aime. Personne ne me croyait, Hongjoong me regardait à nouveau comme si j'étais encore malade, Yeosang s'était à nouveau éloigné de moi car j'accusais la pauvre et innocente Lim Sihun.

J'étais seul, seul et triste de ne rien pouvoir faire. Ana m'a à nouveau pris contre lui, il me câlinait, me réconfortait. Je trouvais du réconfort dans les mains de mon bourreau.

- Regarde toi Wooyoung... Tu es devenu si gros...

- Je sais... Je suis énorme et j'ai l'impression de grossir de plus en plus vite...

- Ce n'est pas qu'une impression. Mais ne t'en fais pas trésor, je vais t'aider à perdre du poids rapidement.

- Merci, Ana...

Il avait réussi à reprendre le contrôle total de mon être et il allait bientôt me faire regretter de l'avoir rejeté.

/10 Octobre\

- Dans vingt jours tu seras transféré à l'hôpital Yonsei, c'est l'hôpital d'à côté. Tu n'as pas ton mot à dire, c'est le docteur Lee qui sera chargé de ton soutien psychologique.

Voilà ce qu'avait dit mon frère lorsque je me suis levé ce lundi matin. J'ai fait une rechute. J'ai maigri, j'ai perdu tout ce que j'avais gagné, que ce soit mon poids, mes amis et même mon frère. Les seuls qui restaient étaient Ana et mes regrets. J'ai accepté sans rechigner, comme il l'avait dit, je n'avais pas mon mot à dire vu qu'il était responsable de moi. Une fois qu'il est parti pour aller travailler, j'ai voulu appeler Yeosang. J'ai appelé une dizaine de fois, répondeur.

Jusqu'à ce qu'il décroche au dernier appel que j'ai osé passer.

- Je veux pas te parler. Avait-il prévenu avant que je ne parle.

- Yeosang...

- Tu causes du tort à tout le monde Wooyoung, je croyais que tu mangeais de nouveau normalement.

- Yeosang je t'en prie ne me laisse pas... Je suis malade, j'ai besoin de toi!...

- T'as pas voulu de mon aide avant, ça t'arrange bien d'être malade. Je me demande comment Hongjoong fait pour te supporter, laisse moi tranquille s'il te plaît.

- T'es mon meilleur ami, tu peux pas me laisser comme ça !...

- J'ÉTAIS ton meilleur ami. Je ne parle plus à Wooyoung, mais aux décombres de sa maigreur.

Il avait sûrement des raisons de plus vouloir me parler... J'ai balancé mon téléphone à travers la pièce, j'en avais marre de tout, je voulais juste disparaître. J'ai perdu tout ce qui me tenait à cœur et il y en a une qui était bien contente de le voir. Ana m'a repris dans ses bras pour me calmer, je crois n'avoir jamais autant pleuré. Et comme prévu, vingt jours après, le trente octobre, j'ai été interné à l'hôpital Yonsei.

/...\

Mes os, mes cernes, mon regard vitreux, c'est tout ce que je vois dans le miroir quand je me regarde. J'étais bien depuis que je suis arrivé dans cet hôpital, j'ai trouvé une raison de prendre du poids et de ne plus en perdre à nouveau. Mais bien sûr, il a fallu qu'il comprenne que je m'éloignais de lui petit à petit et que je commençais à l'oublier, que je commençais à guérir. Moi aussi je croyais comme lui que j'allais ne rien manger, que les méthodes des médecins ne serviraient à rien mais tout à été différent. À cause de lui, mon cœur ainsi que le plan d'Ana ont chaviré.

J'en ai assez de voir mes os sur ma peau, j'en ai assez d'être aussi hideux. Je ne veux plus jamais voir ce reflet, je veux me voir heureux, je veux retrouver mes amis, mon frère.. je veux retrouver la vie que j'avais avant. C'est décidé, j'arrête Ana, j'arrête de vouloir maigrir et de m'abîmer ainsi, j'arrête les commandements, j'arrête les règles.

Désormais je n'ai qu'une envie ; aller voir San.

Je sors de la salle de bain puis de ma chambre, cette foutue sonde m'encombre tellement, elle est chiante à trimballer. Lorsque je toque à la porte de la porte de San, il ne répond pas. Il doit sûrement être vexé de comment je me suis comporté avec lui, sauf que c'était Ana qui me contrôlait à ce moment, mon vrai moi était enfoui sous son contrôle. Je ne pensais pas qu'il ferait autant de mal à Sannie, je ne voulais pas qu'il fasse de mal à San, jamais je n'aurais voulu qu'il fasse du mal à mon Sannie...

Il est si beau quand il sourit, quand il est heureux, il est rayonnant comme un enfant innocent. J'aime son innocence, j'aime quand il me tient la main, j'aime quand il me dit que je suis beau malgré ma maigreur. J'aime qu'il soit là, j'aime sa chaleur, j'aime tout simplement qui il est.

Je tente d'ouvrir la porte, elle n'est pas verrouillée alors j'entre. Un violent frisson me traverse, un violent sentiment de déjà vu. Je ferme la porte, je peux entendre les pleurs soutenus de mon petit ange aux cheveux blonds. Je me dirige vers son lit où il est allongé, dos à moi, tremblant et gelé. Je monte sur le lit, au-dessus de lui, il me regarde avec des yeux surpris tandis que j'essuie ses larmes de mon pouce. Il a l'air si faible comme ça, ça me donne envie de le protéger et de ne laisser personne le blesser.

Il me serre dans ses bras, pleurant plus fort, à gorge déployée tandis que je souris simplement en le câlinant aussi, heureux d'avoir retrouvé mon Sannie.

- Woo-Wooyoung!.. Je t'aime !... Ne pars plus s'il te plaît, j-je croyais que tu ne m'aimais plus!...

- Je serai toujours là Sannie, c'est impossible de ne pas t'aimer.

Je câline Sannie qui s'arrête lentement de pleurer et qui commence à tout doucement se calmer sous les caresses que je lui offre. Je vois Ana qui me regarde dans le coin de la pièce, il me regarde sans plus d'émotions, puis il sourit comme à son habitude.

- Je crois qu'il aurait fallu qu'on ne se connaisse pas, trésor.

Tu vas m'abandonner pour ce morveux, chéri ? -

- N'oublie pas que sans moi, tu n'es rien.

On ne se débarrasse pas de nous comme ça, tu le sais bien San. -

- Je veux devenir... Ton/ta meilleur/e ami/e. -


Les deux démons nous regardent dans le coin de la pièce, nous toisant. Ana n'a plus le contrôle sur moi, et je ferais tout pour me battre contre lui. San s'est endormi, Izzy n'a plus de contrôle sur lui, ses insomnies sont finies. Ce sont nos amis enfouis dans les maladies, ceux qui nous font nous sentir moins seuls. Tu crois être aidé alors que tu te fais embobiner, tout ce qu'ils veulent c'est rester jusqu'à te tuer.

Il y a toujours un espoir pour que l'on puisse s'en sortir, j'y crois dur comme fer. Le ciel bleu de printemps apparaîtra derrière les nuages gris de l'hiver, le temps n'est pas notre ennemi.

Je serre San contre moi, les deux démons sont partis de la pièce. Je peux enfin profiter de l'avoir dans mes bras, de pouvoir passer un moment avec celui que j'aime. Je finis par m'endormir dans la chaleur humaine du blond, mon visage niché dans son cou, ses bras autour de mon dos.


Une question me trotte toujours dans la tête...

Pourquoi Sihun était-elle ici alors que sa mère ne travaille pas aujourd'hui ?

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