❝𝗖𝗵𝗮𝗺𝗽𝗮𝗴𝗻𝗲 𝗖𝗼𝗮𝘀𝘁❞ - 𝗕𝗹𝗼𝗼𝗱 𝗢𝗿𝗮𝗻𝗴𝗲

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Minho n'en était pas certain, mais tout cela avait une odeur de fin. Il ressentait comme un sentiment d'accomplissement, comme s'il se tuait à la tâche depuis des mois pour arriver à un but bien précis, un but dont lui seul n'avait pas conscience. Une quête qu'il avait mené avec acharnement, il avait désormais atteint son but. Qu'allait-il faire maintenant ? Quel serait l'objet de ses songes, celui qui occuperait son esprit et le tiendrait éloigné de ses pensées intrusives ? C'était si angoissant de se sentir inutile et désœuvré, il se voyait déjà errer dans les rues de Paris sans but précis, sans idées positives en tête, seulement lui et les plus négatives. Sa main dans celle de celui qu'il aimait, il se laissait mollement guider à travers le musée, ne jetant que de distraits coups d'œil à ces œuvres qui l'avaient pourtant tant inspiré, écoutant à moitié son presque « amoureux » qui semblait très concentré dans ses explications d'œuvres d'art.

« Et tu vois ce tableau ? Jisung parlait sans vraiment vérifier si Minho écoutait, il lui contait seulement les choses qu'il aimait. Il est magnifique et en plus il a une super symbolique, ça montre la Frida Kahlo avant son divorce, du coup elle est super jolie, elle rayonne parce qu'elle est avec son mari et ils s'aiment, elle a un bon teint et elle porte une robe mexicaine, elle a l'air confiante et je sais pas si tu vois mais dans sa main elle a l'amulette de son mari.. il dit avec enthousiasme, se lançant dans une explication que le plus âgé trouvait déjà compliquée. Il n'avait peut être pas le niveau de concentration requise pour tout cela, à vrai dire. Mais à gauche, c'est la Frida après que son mari ait demandé le divorce, et donc là elle est toute pâle et elle porte une robe européenne, elle a l'air toute triste et brisée... me laisse pas hein, j'veux pas finir comme elle. »

Minho gloussa doucement, peut être un rire amer, peut être un rire confus, il n'en était pas certain. Qui pouvait lui promettre qu'il serait toujours aux côtés de Jisung demain ? Qui pouvait se lever et lui affirmer avec certitude qu'il l'aimerait jusqu'au bout, qu'il le soutiendrait jusqu'à la fin ? Personne. Pas même lui même. Il ne pouvait pas le rassurer et lui faire des promesses mirifiques que lui même ne saurait peut être pas tenir. Alors il passa calmement sa main dans les cheveux légèrement ondulés de son cadet et lui sourit tendrement, voilà le seul réconfort qu'il pouvait lui apporter, pour l'instant.

« On est même pas en couple Ji'... »

Le susnommé paru déconcerté, aussi, il chancela un instant, ses orbes noires plongées dans celles de son amant. Avait-il bien compris ? Il mis quelques temps à trouver quoi lui répondre. Peut être un reproche, peut être un simple rire, il n'en savait rien, tout semblait faux et teinté de mensonge. Il aurait voulu pleurer, peut être même le frapper, mais il n'était pas légitime, du moins, il ne pensait pas l'être. Il se sentait juste de trop. Il se retrouvait muet à fixer les pupilles de son aîné.

« Tu veux pas qu'on le soit...? Il risqua. »

Minho haussa les épaules consciemment, Jisung put presque sentir les fragments de son propre cœur traverser ses entrailles et anéantir chacune de ses cellules. Il saignait, pourtant, il ne dit rien.

« Tu veux pas continuer ton explication ? C'était interessant... »

Minho changea de sujet, peut être parce qu'il avait trop peur, peut être parce qu'il était trop anxieux. Il venait de blesser consciemment celui qu'il aimait, pourtant, il n'arrivait pas à agir normalement. Il ne pouvait pas peindre un sourire qu'il n'avait pas, il ne pouvait pas feindre une assurance qu'il n'avait définitivement jamais eu. À quoi bon tenter de rassurer Jisung quand lui même avait les mains moites à la mention de l'avenir ? Il aurait besoin qu'on le rassure lui aussi, il en avait toujours eu besoin. Mais peut être que certaines personnes n'étaient faites que pour aider les autres et les soulager, en se faisant elles mêmes passer après tout le monde. Il était définitivement une de ces personnes.

Peut être que Jisung attendait seulement quelques mots doux, quelques paroles ou quelques instants d'attention qui gonfleraient son cœur d'espoir, mais même ça, à l'instant même, Minho était incapable de lui donner, incapable de faire un pas vers lui. Il lui avait tendu son cœur et lui, il venait de le fracturer, lamentablement. Il n'avait pas su l'aider, pour la première fois, il avait échoué.

Avait-il peur de perdre son joyaux avant même de l'acquérir ? L'avait-il seulement acquis un jour ? Tout cet amour semblait être une vaste blague soudainement, comme une hallucination collective, comme un mirifique mirage dont lui seul n'avait pas pu se passer. Il ne se souciait plus d'avant désormais, il voyait seulement les grands yeux implorants de celui qu'il aimait appeler son « amoureux », alors même qu'il ne l'était pas, alors même qu'il aurait aimé l'être. C'est comme si le futur de leur relation était entre ses mains seules, comme s'il avait tout le pouvoir de choisir quel cœur chérir et quel cœur briser.

« Donc, hum.. ouais, elle est triste et tout, reprit Jisung en faisant fi de cette catastrophique situation malgré les quelques larmes qui menaçaient de dévaler ses joues, mais en fait leurs cœurs sont liés par une sorte de fil rouge, et celui de la Frida triste il est en mauvais état, elle a un ciseaux et du sang sur sa robe parce qu'elle se coupe les artères... l'autre par contre elle a son cœur intact. »

Jisung s'arrêta une deuxième fois dans ses explication. Sans un bruit, il prit doucement la main de Minho dans la sienne, la serrant étrangement fort, comme s'il avait peur qu'il disparaisse, comme s'il avait peur qu'il s'évapore d'une seconde à l'autre. S'il disparaissait, alors il disparaîtrait avec lui. Le rouquin n'avait pas su le rassurer, tant pis, Jisung les rassurerait tous les deux. Les rôles devaient s'inverser pour espérer faire avancer les choses. Et s'il avait besoin de plus de temps pour se lancer dans une relation, Jisung l'attendrait, parce qu'il était amoureux, et parce qu'il savait que Minho l'était tout autant.

« Bref et donc finalement la Frida de droite c'est son double qui la soutient dans cette épreuve, et hum, j'ai oublié la suite.. »

« C'est pas grave, c'est déjà génial de connaître tout ça, ça me fascine de voir la niveau de culture que t'as... souffla Minho avec une réelle admiration dans les yeux. Il avait toujours été fasciné par ces gens capables d'acquérir mille et unes connaissances, de connaître les secrets des dieux et les pensées les plus intimes des auteurs, de savoir plus de choses sur des sujets que lui même ne maîtrisait absolument pas, tout ça sans une once d'effort. En toute honnêteté, c'était aussi une des choses qui l'avaient fait tomber pour Jisung. »

Le susnommé lui sourit fièrement, il aimait recevoir ces doux compliments de la part de Minho, sentir ses yeux scintillants posés sur sa personne et l'admirer avec fierté. Il voulait être son joyaux, son unique joyaux, la seule pierre précieuse qu'il défendrait corps et âme, la seule qu'il n'échangerait pour rien au monde, même face à des pierres aux milliers de carats. Seulement, lorsqu'il vit les yeux de son amant admirer avec passion tous les autres tableaux de la pièce, il comprit qu'il ne serait pas son unique centre d'intérêt, son unique combat, mais bien une œuvre d'art parmi tant d'autres, une fierté parmi des milliers d'autres.

« Tu viens ? Y'a la Joconde là bas, s'exclama le rouquin tout excité en pointant une pièce bondée du doigt. »

Jisung aquiesca, et Minho afficha un large sourire avant de le tirer légèrement tant son excitation prenait le dessus. Ils avancèrent à grands pas vers la pièce tant convoitée. L'aîné se sentait comme dans un film, comme s'il atteignait enfin l'ultime œuvre d'art, la clé majeure de son bonheur. Il pouvait déjà sentir ses yeux s'humidifier et ses larmes couler alors même qu'il s'apprêtait à admirer de simples coups de pinceau. Mais la main du brun dans la sienne changeait tout, et il le savait. À quoi bon observer la plus belle des œuvres d'art si son précieux bijoux n'était pas à ses côtés ?

De son doigt, le brun pointa deux personnes entre lesquelles il y avait assez d'espace pour se glisser et tenter de se rapprocher de l'œuvre, alors ils s'y engouffrèrent. Certains touristes pestèrent quand ils sentir les deux jeunes adultes les bousculer involontairement, mais les susnommés ne firent pas vraiment attention, ils avaient atteint le premier rang.

Un guide prenait le temps d'expliquer de sa claire et forte voix comment le grand Léonard de Vinci avait conçu le portrait de Monna Lisa, seulement, Minho et Jisung n'écoutaient plus rien. Leurs regards furent brusquement happés par celle qui les suivait du sien, le rouquin put presque sentir un long frisson courir de ses pieds à sa nuque, lui arrachant un soupir. Elle était si belle, là dans sa robe aux allures si souples et légères, elle les toisait du regard, elle se montrait supérieure et personne ne saurait le lui reprocher. Ses traits fins et son teint si pâle semblaient pouvoir être admirés de n'importe où, alors même que les couleurs plutôt moroses du tableau n'attiraient d'habitude pas l'œil des plus curieux. Minho n'avait absolument jamais rien vu d'aussi sublime. Il avait vu ce tableau des centaines de fois à travers ses écrans, il avait ri devant des tas de caricatures de cette œuvre, mais la voir de si près semblait lui avoir complètement frappé le cœur, d'une manière totalement irréversible.

« Minho...? »

La voix de Jisung, pourtant si légère, parvint directement aux oreilles du rouquin, malgré les discussions si bruyantes des quelques centaines de personnes derrière eux. Ils parlaient si fort qu'il en était impossible pour Minho de distinguer un seul mot parmi tous ceux prononcés chaque secondes.

« Je sais que c'est pas du tout le moment, mais écoute moi s'il te plaît. Minho pencha la tête sur le côté, interdit et anxieux face à son cadet. Le plus jeune pris une grande inspiration, et plongea ses yeux dans les siens. Tu sais je... je sais que t'as peur et que tu veux pas forcément d'une relation sérieuse, peut être que c'est moi qui te fait peur, honnêtement j'ai peur d'avoir tout gâché entre nous... mais je t'aime vraiment sincèrement, je sais pas comment te le dire tellement c'est fort... Il semblait presque l'implorer, comme s'il pouvait se mettre à genoux devant lui et le supplier de l'aimer pour toujours, de faire de lui son unique joyaux et de détruire tous les autres. Il ne voulait que ses yeux, il n'avait besoin que de ses yeux, car aucune autre pierre ne méritaient d'être admirée par Minho. Je veux que ton bonheur Minho, alors s'il le faut je t'attendrai même plusieurs années, tout ce que je veux c'est que tu sois heureux avec moi.. et que tu m'aimes. »

Le cœur battant, le rouquin ne put que constater comme les yeux de son amant étaient brillants, aujourd'hui. Les lumières de la pièce se reflétaient dans ses yeux comme la lune se reflétant dans un fleuve, aussi, il approcha doucement son visage du sien, et, sans un mot, effleura ses lèvres des siennes. Jisung sourit, et l'aîné prit en coupe le visage de son amoureux entre ses mains avant l'embrasser doucement, seuls les bruits des spectateurs les applaudissant résonnant dans leurs oreilles.

FIN.

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hum jv pleurer je pense

la fin de mona lisa le jour de mon anniversaire venez on pleure tous ensemble omo j'y crois pas

j'avais vrmt une big panne d'inspi et j'avais du mal à écrire sans abandonner, j'suis trop fière d'avoir réussi à écrire une fin potable même si c'est plusieurs mois après

merci à ELY0NNAH pour genre tout ce qu'elle a fait pour moi, pour l'inspi quand j'en avais pas, pour les covers, pour tous les moments où elle m'a remonté le moral c'est trop mon bb je l'aime <3

j'espère que ce chap vous plaît et merci d'avoir lu et aimé mona lisa ❤️

(nouvelle ff bientôt btw)