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Le Commencement d'un Rêve 3/6

— Tu habites loin d'ici, Draval ?

La voix délicate de Milléïs atteignit les oreilles du jeune garçon parmi le tumulte de la rue animée. Marchant sur le pavé, entre l'écho des conversations et les klaxons lointains, il tourna son regard curieux vers la fillette.

— Non, tout près. Mon papa est forgeron, il répare les épées des gens et fabrique plein de choses.

— Comme quoi ?

— De nouvelles épées ou des fers à cheval.

Elle gloussa, alors qu'il avalait sa dernière bouchée.

— D'accord. Moi, ma maman est une ancienne Défenseure !

— Pour de vrai ? s'émerveilla-t-il, les paupières toutes écarquillées.

— Oui ! Elle était la meilleure, mais elle a arrêté quand je suis arrivée dans son ventre.

— Ohhh... Moi, j'aimerais devenir un Défenseur quand je serai grand.

Dans le regard de Draval, Milléïs discernait un véritable tourbillon d'étoiles. Hélas, ces lumières scintillantes se fanèrent doucement, cédant la place à une mélancolie si tangible qu'elle semblait presque toucher son cœur.

— Mais... Mes parents n'ont pas les moyens de m'envoyer au pensionnat des Défenseurs.

Milléïs accueillit cette nouvelle avec tristesse. Sa propre expérience avec sa mère lui avait appris que les parents se dévouaient sans relâche au bonheur de leurs enfants. Or, Draval n'avait connu qu'une parcelle de cette joie, un demi-sourire dans un monde qui promettait un rire éclatant.

Soudain, leur avancée fut brutalement interrompue par un jeune homme, surgissant d'une ruelle sombre. Il portait encore les marques de l'adolescence sur son visage, ses mèches huileuses tombant négligemment sur son front. Sa silhouette efflanquée, ses haillons et la pomme jaune à moitié mangée qu'il serrait dans sa main dévoilaient sans détour sa précarité sociale. Milléïs, pétrifiée, plissa le front.

Elle se rappelait de ce visage aperçu à la sortie de chez Monsieur Krambug. C'était un voleur !

— Oh, mais que vois-je ! Deux demi-portions en promenade, ricana le jeune homme, ses grands yeux noirs brillants de malice. Je peux savoir où vous allez, comme ça ?

— Qui es-tu ? questionna Draval.

En brandissant son vieux béret troué, il se présenta :

— Jobal. Jobal Zelior, humble vagabond. Et vous ?

— Ma maman m'a dit de ne pas parler aux inconnus ! gronda Milléïs, ses poings minuscules posés sur ses hanches. Elle était Défenseure, alors elle sait ce qu'elle dit !

— Défenseure ? Eh bien, c'est intéressant. Mon père était un Défenseur, lui aussi.

L'œil brillant d'admiration, Draval demanda :

— C'est vrai ?

— Bien sûr, microbe ! C'était un Défenseur des plus importants, un maître dans sa matière. Il possédait le prestigieux grade Peritum et la plus grande collection d'armes à feu que l'on puisse voir sur Lumènia. Si vous voulez, je peux vous la montrer. Je sais qu'il la cache dans notre maison, dans un coffre secret.

Milléïs et Draval se regardèrent, décontenancés.

— Ne vous inquiétez pas, les morveux. Vos parents ne sauront jamais que vous avez fait un petit détour. Je vous promets que ce sera rapide. Suivez-moi.

Passionné à l'idée de voir ces armes ayant appartenues à un grand Défenseur, Draval ne tint pas compte du danger. Il s'approcha du bandit sympathique et se tourna aussitôt vers Milléïs :

— Viens, ça va être drôle, on va voir des armes de Défenseurs ! S'il te plait, il a promis de nous ramener vite.

— Écoute ton ami, tu ne le regretteras pas, assura le brigand en faisant un clin d'œil.

Titillée par sa curiosité enfantine, Milléïs dessina un sourire sur ses joues. Un petit détour ne leur ferait certainement pas de mal, sa mère ne lui en tiendrait sans doute pas rigueur.

Sans se retourner, Jobal entraina avec lui les deux enfants à travers la basse-ville. Les ruelles devenaient de plus en plus sinistres, même en ce radieux matin. Les hauts immeubles dissimulaient le soleil, plongeant leur marche dans la pénombre. Milléïs et Draval n'avaient jamais exploré cette partie de Solécendre, plongée dans une morne torpeur. Ils croisèrent un chat errant, dont le ventre ballonné par la faim éveillait la compassion.

L'animal feula d'un air menaçant avant de disparaître par une vitre brisée.

— Nous y voilà ! 

Jobal leur montra une porte dissimulée dans un renfoncement obscur, au bout d'un cul-de-sac. Milléïs, effrayée par les alentours, hésita à le suivre. Elle voulut rebrousser chemin, mais Draval prit sa main et l'entraîna avec lui. Jobal les fit alors entrer dans un taudis.

Une unique fenêtre laissait pénétrer un filet de lumière, dévoilant sur les murs de bois décrépis des graffitis taillés à même la surface. Ils représentaient des dessins étranges : des profils de dragons aux cornes pointues s'élevant vers le ciel.

Une fois la porte close, la présence imposante de Jobal les écrasait. Malgré son mal-être d'être à présent prisonnier, Draval réussit à esquisser un sourire forcé.

— Alors, il est où le coffre secret avec les armes de votre père ?

Jobal conserva un silence mortifiant. Son unique réponse se consolida en un ricanement glacial.

— Les enfants d'aujourd'hui sont tellement naïfs. C'est absolument parfait, je n'aurais même pas eu besoin de vous forcer la main.

Faisant reculer les enfants d'un geste brusque, il dégagea une dague rouillée de sa ceinture.

— Je vous ai menti. La seule arme qui se trouve ici, mes chers enfants, est dans ma main. Vous allez m'écouter et faire tout ce que je vous dirai, sinon... Cette lame viendra flirter avec votre gorge !

Pris au piège, Milléïs et Draval avalèrent péniblement leur salive, submergés de regrets. Terrorisés, les deux jeunes otages reculèrent instinctivement devant l'éclat menaçant qui dansait dans le regard de leur ravisseur.

Jobal, agrippant fermement son poignard, réduisit l'écart qui les séparait.

Tremblant de peur, Draval bégaya :

— Pourquoi vous faites ça ?

— Pourquoi ? Vous savez c'que c'est l'avancement des choses ? Nous, les membres de la modeste communauté, nous souffrons depuis des décennies de l'impact de la noblesse sur nos vies. Des hommes, des femmes et des enfants de votre âge meurent encore chaque jour dans les entrailles de la ville, alors que les riches s'empiffrent et s'enrichissent toujours plus sur le dos des honnêtes gens. Nous sommes les sous-produits d'une hiérarchie dictatoriale qui ne prône que la survie des nobles, des haut placés et autres puissants acteurs économiques. Tout ça me répugne. Ça nous répugne tous ! Le MAJE se croit plus intelligent que tout le monde avec ses inventions révolutionnaires, ses avancées technologiques et ses traditions stupides. Mais ils ne font que s'encroûter dans le passé ! Ils pensent que nous sommes idiots... Mais ce qui se prépare aura un impact bien plus grand que tout ce qu'ils ont construit, jusqu'à présent. Le passé n'est plus, il faut laisser sa place au futur...

Il fit un pas de plus en avant.

— Vous ne comprenez pas ce que je dis, n'est-ce pas ? Évidemment, les enfants ont une part d'innocence que j'envie beaucoup. Je me suis laissé emporter... Mais ne vous inquiétez pas, moi-même je ne comprenais pas au début, mais j'ai su assimiler tout ça avec l'aide de mes frères. Je vous aiderai personnellement.

Encore un pas.

— Tant que nous ne serons pas assez nombreux, le gouvernement et ses sujets nous traîneront encore et toujours dans la poussière. Pour notre mentor, nous devons annihiler cette oppression et délivrer le peuple démuni en l'améliorant ! Nous sommes la partie immergée d'un ensemble de pratiques inhumaines, amenée à se perfectionner et se diversifier. Nous souffrirons encore malheureusement, mais cette souffrance deviendra notre auxiliaire de survie. Le moyen suprême pour nous d'arriver à nos fins ! Et vous... Je vous élèverai dans cette vision des choses, comme je l'ai moi-même été. Mieux vaut débuter au berceau pour une dévotion totale et un apprentissage des plus efficaces. Vous allez m'accompagner dans notre rebellion et devenir Contestataires, tout comme moi.

Milléïs et Draval ne comprenaient pas un traître mot de ce voleur fou. Des Contestataires ? Qu'est-ce que c'était ?

En enchaînant un pas en avant, Jobal souleva la manche de sa chemise en lin usé, dévoilant le haut de son bras. Sur sa chair halée, un dessin était tatoué à l'encre noire. Milléïs cligna des yeux : c'était le même dragon qui décorait les murs.

— Vous voyez ça ? C'est la marque de notre confrérie : Maximus Ultors. Bientôt, vous en serez détenteurs, vous aussi. Je serai votre précepteur ! Je vous enseignerai l'art d'instaurer la terreur et de détruire ce que le Conseil d'Enkkorag a érigé. Nous placerons alors l'archipel tout entier sous notre domination. Il adoptera notre idéologie : celle de la vie et du renouveau ! Même les Quatre Météores et les Défenseurs trembleront en entendant notre nom.

Ces propos dénués de toute rationalité faisaient trembler les genoux de Draval. Pourtant, nourri par la nécessité de protéger Milléïs, qui se tenait serrée contre lui, il puisa dans ses réserves de courage et cracha :

— Les Défenseurs ne trembleront pas devant vous, ils sont plus forts !

— Vous êtes méchant ! clama à son tour Milléïs, sur le même ton.

— Silence ! Vous allez être de gentils enfants et m'obéir. Je suis votre chef, à présent !

En attrapant la petite main potelée de sa camarade, Draval se lança dans une course effrénée en direction d'une porte dissimulée aux tréfonds du misérable repaire. Il l'avait repérée un bref instant plus tôt, peut-être s'agissait-il de leur unique espoir d'évasion.

Cependant, Jobal les rattrapa, saisissant Draval en plein vol. Malgré les tentatives de résistance désespérées du jeune garçon, il fut soulevé du sol, retenu par le col de sa chemise.

— Où crois-tu aller, petit cafard ? Je vais t'apprendre à vouloir jouer les héros !

Dague brandie, Jobal s'apprêtait à infliger à sa victime une punition à la hauteur de l'offense. Il approcha sa lame du visage de Draval, mais dans le tumulte, il rata sa cible –sa pommette– et lacéra involontairement son arcade sourcilière. Le sang se mit à couler sur le visage du petit garçon qui hurla de douleur.

Les larmes rouges brillaient dans les yeux de Milléïs, figée par l'horreur.

Bien que terrorisée et épuisée, elle savait qu'elle devait intervenir pour sauver Draval.

De tout son élan, Milléïs courut bravement sur Jobal et s'accrocha à sa jambe, mordant sa cuisse de toutes ses forces. Le jeune homme rugit et lâcha Draval qui tomba lourdement de concert avec le poignard. D'un puissant coup de bras, Jobal expulsa la petite fille à deux mètres de lui.

— Saloperie ! hurla-t-il.

En dépit de la douleur et de la peur qui l'étreignait, Draval ne céda pas au désespoir et saisit fermement la main de Milléïs. Ensemble, ils se ruèrent vers la porte, ignorant ce qui les attendait au-delà. Ils ne découvrirent qu'un escalier sombre et inquiétant qui s'élevait en spirale vers l'inconnu.

Or, leur instinct de survie, plus puissant que tout, les guidait. Sans la moindre hésitation, ils se mirent à grimper les marches.

— Revenez ici, petites ordures ! Au nom du mentor, je vous ordonne de m'obéir !

Ne trouvant plus son poignard, fou de rage, Jobal les poursuivit en ramassant un objet au hasard : un pieu en bois qu'il utilisait pour maintenir sa fenêtre ouverte. Draval, aveuglé d'un œil par le sang qui coulait sans arrêt, avançait sans visibilité, guidé uniquement par son désir de sécurité. Leurs respirations saccadées se mélangeaient, formant les échos d'un appel au secours.

La voix tonitruante de Jobal se rapprochait de plus en plus.

Soudain, à force de monter, les mains de Draval heurtèrent une nouvelle porte. Il l'ouvrit, inondant leurs yeux d'un flot de lumière éblouissante.

Ils se trouvaient à l'extérieur, sur un grand balcon de pierres circulaire qui ceinturait le sommet de l'édifice. S'agissait-il d'une antique tour de guet ? La question ne put se poser, car les deux jeunes enfants réalisèrent rapidement qu'ils se trouvaient dans une impasse.

Reprenant péniblement son souffle, Jobal parvint enfin à les rejoindre. À sa vue, Milléïs et Draval se retournèrent, étouffant à peine un cri de surprise. Ils reculèrent instinctivement, leurs yeux écarquillés fixés sur le pic effilé et menaçant du pieu.

— Vous êtes des enfants impossibles, ma parole... Néanmoins, votre courage et votre détermination seront forts utiles pour servir notre confrérie. Mais il va falloir que vous obéissiez à vos supérieurs, que vous reteniez bien leurs paroles et surtout...

Il jeta le morceau de bois en l'air. L'objet tournoya, puis retomba habilement dans sa main.

— Que vous vous habituiez au goût de la souffrance et du feu, car les enfants comme vous devront apprendre la discipline par de sanglantes cicatrices !

Milléïs et Draval s'étreignirent l'un l'autre, les yeux débordant de larmes. Le prédateur sortit de sa poche un briquet métallique et l'alluma. La flamme jaillit, s'emparant du pieu. Elle illumina la scène de ses langues orangées. Quelles pouvaient bien être les sinistres intentions qui se cachaient derrière ce geste ? Cherchait-il à les effrayer davantage, ou ses desseins étaient-ils encore plus diaboliques ?

Cette magie semblait le fasciner, le rendant encore plus terrifiant.

Ils reculèrent jusqu'à ce que leurs bassins heurtent les barrières du balcon. Le vide béant des bas-quartiers s'étendait devant eux. Étaient-ils condamnés ? Ils espéraient toujours un signe, une lueur d'espoir, n'importe quoi qui leur permettrait de s'en sortir.

Ce qu'ils reçurent en fin de compte lorsqu'une détonation coucha Jobal sur les roches du balcon.

Le sang gicla, maculant le dallage. Au moment où le plomb perfora sa jambe, le voyou poussa un hurlement qui résonna comme un coup de tonnerre. Sa torche s'échappa de ses mains tremblantes et roula sur le sol, sa flamme refusant de mourir. À côté, Milléïs et Draval s'effondrèrent à genoux, leurs visages pressés l'un contre l'autre.

Deux silhouettes surgirent de l'entrée béante de la tour. Il s'agissait de corps vêtus d'uniformes noirs et beiges appartenant aux Défenseurs lumèniens.

— Plus un geste, crapule ! clama l'un d'eux, tout en braquant Jobal avec son arme. Enfin nous te retrouvons.

Étalé au sol, désorienté et souffrant, Jobal marmonna une poignée d'insultes.

— Vous êtes en état d'arrestation pour l'enlèvement de ces deux enfants. Vous avez le droit de garder le silence, nulle défense ne sera acceptée de votre part.

Le Défenseur menotta Jobal, tandis que son coéquipier se précipitait pour aider les victimes. Milléïs et Draval étaient restés immobiles. Rien ne pouvait sécher leurs larmes, sauf la douce voix de l'adolescent à la peau caramel qui s'agenouilla près d'eux.

— Ça va aller, les enfants. Nous sommes des Défenseurs venus pour vous secourir. Vous ne risquez plus rien, nous allons vous ramener chez vos parents.

Cependant, un bruit d'embrasement ramena leur attention sur la paroi derrière eux.

Le feu s'était déclaré à partir du pieu enflammé que Jobal avait laissé tomber. Rapidement, toute la façade extérieure se mit à brûler. Les deux Défenseurs se relevèrent et s'acharnèrent à battre les flammes de leurs pieds dans une tentative désespérée de les éteindre. Cependant, leurs efforts se révélèrent vains et la seule voie de sortie se trouvait désormais bloquée. Submergés par la peur, la chaleur étouffante et les cendres tourbillonnantes, Milléïs et Draval laissèrent de nouveau couler leurs larmes.

Le jeune Défenseur à la peau caramel saisit alors la radio qui pendait de sa ceinture :

— Défenseur Nazim Viorel aux renforts. La tour prend feu, nous sommes en possesion des jeunes otages et du criminel. Nous descendons par la voie du ciel, appelez une Brigade de Pilotage sur-le-champ !

Il raccrocha et sortit un objet étrange de sa poche : une boule à douze facettes dorées et argentées. Son partenaire l'imita sans poser de question ; il connaissait parfaitement la suite du plan. Pendant ce temps, le feu avait commencé à toucher le balcon. Les craquements du bois se succédaient à un rythme effrayant, renforçant la terreur des enfants.

Il ne tiendrait plus longtemps à ce rythme.

Les deux Défenseurs appuyèrent sur un bouton bleu présent sur leur sphère avant de la jeter dans le vide. Une lueur blanche se libéra en contrebas, suivie de près par deux immenses oiseaux de fer qui s'envolèrent depuis le sommet de la tour. Leur ballet attira le regard de Milléïs et Draval : c'était de majestueux Méca-Condors.

Très vite, Nazim Viorel bondit sur le dos d'un des rapaces tandis que son partenaire lui passait les enfants tour à tour. On leur recommanda de bien s'accrocher derrière leur sauveur et de ne surtout pas bouger. L'oiseau s'envola alors loin de la tour de guet.

Les deux petits avaient le souffle coupé ; le vent fouettait leurs joues alors que la hauteur vertigineuse leur conseillait de ne pas regarder en bas. À l'horizon, l'incendie projetait une palette de couleurs chatoyantes dans le gris terne des bas-quartiers. À cet instant, le second Méca-Condor arriva, portant sur son dos Jobal et son détenteur.

Ils étaient sauvés.

Ensemble, Milléïs et Draval furent escortés loin de la tour en ruines, sous l'aile des Défenseurs. Les Brigades de Pilotage et leurs superbes Aéroplanes prirent la relève pour éteindre le feu. Leurs ventres libérèrent des trombes d'eau sur le brasier qui mourut en abandonnant des décombres calcinés et fumants.

Plus tôt, un vieil homme avait eu l'initiative de prévenir un binôme qui patrouillait sur le boulevard. Du haut de sa fenêtre, il avait vu un personnage louche emmener deux gamins vers la basse-ville. Les Défenseurs n'avaient donc pas attendu pour intervenir. Ils étaient arrivés dans un timing parfait, juste avant que le bandit ne fasse davantage de mal à ces pauvres enfants.

L'ancienne tour de guet avait eu moins de chance, hélas.

— Maximus Ultors ! Maximus Ultors ! Au nom de notre majesté draconique, notre sainte confrérie terrassera votre cupidité et vous traînera jusqu'à l'Hypogée ! Vous, les Défenseurs, vous paierez vos crimes et vos injustices !

Saucissonné et taché de cendres, Jobal Zelior fut emmené en détention. Par dessus ses cris de révolte, il parvint à jeter un ultime regard à Milléïs et Draval avant de disparaître hors de la ruelle, tiré par d'autres Défenseurs venus en renfort. Ce contact, glacial et brûlant à la fois, leur offrit un sentiment de crainte très vite calmé par l'aura protectrice des agents de la justice.

Ces héros qu'ils admiraient, des étoiles plein les yeux.

Icencia et la mère de Draval furent rapidement contactées par les autorités et priées de venir chercher leurs enfants au Défensariat. Lorsqu'elles arrivèrent dans le hall de l'établissement, les deux femmes enlacèrent leurs progénitures dans les larmes de soulagement.

Par-delà l'épaule de leurs mamans, Milléïs et Draval se jetèrent une intense œillade. Cette périlleuse aventure partagée avait laissé une trace indélébile dans leur cœur : celle d'un courage inespéré et d'une affection pure.

En liant leurs doigts minuscules, Milléïs et Draval fondèrent d'un regard échangé, l'armature désormais indestructible de leur amitié.

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