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Le Commencement d'un Rêve 2/6

Au petit matin, la splendeur architecturale de Solécendre était baignée par les tons irisés de l'aurore. Les premiers travailleurs émergeaient alors que les rues pavées, encore imprégnées de la pluie de la nuit précédente, se réveillaient progressivement dans une brume mécanique. Les commerces ouvraient leurs vitrines tandis que les Défenseurs s'apprêtaient à commencer leur patrouille matinale.

La ville se parait de grandes banderoles colorées, arborant les couleurs représentatives des Îles Marâtres pour le Championnat des Nations : le beige doré, le bleu saphir, le vert émeraude et le gris argenté, déployées sur ses larges boulevards.

Même s'il ne commençait que dans trois semaines, l'événement était déjà bien ancré dans les esprits. Avec les dégâts causés par la tuerie de la Guivre Mécanique, beaucoup pensaient que cette tradition enkkoragienne serait annulée. Mais ô grand jamais Rogan Morchrès n'aurait interrompu cette fête si chère aux yeux de son défunt père.

Parmi l'effervescence du centre-ville, une magnifique calèche de bois noir avançait ; un « L » majuscule était peint en doré sur la portière. Le cocher, élégamment vêtu d'une veste à jabots et d'un chapeau haut-de-forme, conduisait deux superbes chevaux. À son passage au milieu de la route, tous les yeux furent attirés par ce véhicule d'où émanait luxe et magnificence.

C'était exactement ce qu'inspirait Ingwald Lockspear, à bord de son vaisseau.

La famille Lockspear, d'illustres Défenseurs richissimes, l'était l'une des plus nobles de Lumènia. Leur empire ostentatoire était très convoité, tant ils avaient acquis une notoriété inégalée dans la société, grâce à leurs prestigieux travaux en ingénierie et leur maîtrise de la principale source d'énergie fossile de l'archipel : le Solarium. Ingwald Lockspear avait révolutionné cette matière minérale, traditionnellement réservée aux armes à feu et aux navires, en la combinant avec une arme blanche. C'est ainsi qu'il était à l'origine des dernières Solarépées, l'armement de prédilection des Défenseurs.

Accompagné de ses deux tout jeunes héritiers, Ingwald parcourait la cité pour s'emplir de son aura festive. Le nez dépassant de la calèche, sa fille, Sielle, regardait attentivement les trottoirs animés. Derrière elle, son frère jumeau, Lascan, gardait le menton bien haut, imitant son père à la perfection.

Les Lockspear étaient reconnaissables par leur teint diaphane, leurs cheveux noirs et leurs yeux gris polaires. Ingwald ne faisait pas exception à cette règle ; ses mèches soigneusement peignées en arrière, avec des tempes légèrement grisonnantes, étaient les reliques d'une chevelure autrefois sombre et lustrée. Svelte et élégant, il était un esthète que de nombreuses femmes rêvaient de séduire.

D'un ton nostalgique, le père de famille marmonna :

— La période du championnat ; que de bons souvenirs. C'était il y a bien longtemps, mes chers enfants. J'ai appris à devenir bien plus qu'un simple Défenseur. Un jour, vous devrez passer par là, vous aussi, lorsque vous serez assez grands. C'est la tradition de notre famille.

— Bien entendu, père, répondit poliment le petit Lascan, avec une pointe aberrante de maturité pour son âge. La protection de Solécendre sera ma priorité. Je veux marcher dans vos pas et devenir un grand homme, comme vous.

Ingwald sourit dans sa barbe, tandis qu'il appuyait fièrement sa paume sur les cheveux de son fils. Sielle, quant à elle, était captivée par les scènes qui se déroulaient devant ses yeux : le boulanger sortait ses petits pains du fournil, libérant un parfum délicieux qui chatouillait ses narines. Le livreur de journaux criait les dernières nouvelles à tue-tête, tandis que les vendeurs s'époumonaient et que les mécaniciens tapaient du marteau dans une symphonie incessante.

Une fillette blonde courait joyeusement sur l'avenue, un sac de pâtisseries à la main, tandis qu'un jeune voleur de pommes s'emparait de l'objet de son désir sur l'étalage d'un commerçant, avant de prendre la fuite.

Sa face épaisse toute rouge de colère, le maraîcher glapit de toutes ses forces :

— Eh ! Vaurien, reviens ici !

Le garçon en cavale passa en coup de vent à côté de la calèche sous les complaintes du marchand. Sielle le regarda partir en souriant. Derrière elle, son père maugréa :

— Sale bandit de bas étage... Vous voyez, les enfants, ce genre de bassesse est à empêcher absolument. Je tiens à vous le dire, car aucun Défenseur n'était là pour empêcher ce voleur de nuire. C'est un très mauvais exemple pour les enfants... À croire que ces agents, soi-disant de la paix, ne sont là que pour faire joli. Ah... La justice n'est plus ce qu'elle était. Tous les criminels doivent être punis au même degré.

— Il a seulement volé une pomme, père. C'est un petit crime, fit remarquer la jolie Sielle.

— Aucun crime n'est petit, ma fille. D'où l'expression : « qui vole un caillou, dérobe une montagne ». Pour devenir un Défenseur digne de ce nom, cette leçon est essentielle. Apprenez à réfléchir avant d'ouvrir la bouche, jeune ignorante, cela vous sera utile dans le futur.

Timidement, Sielle baissa la tête, honteuse de cette remise à l'ordre. Sous l'œil moqueur de Lascan, la douce fillette retourna s'asseoir, troublée par l'austérité de leur éthique. Cependant, même si elle ne répondit pas, elle savait qu'en tant qu'enfant, il était de son devoir de respecter les paroles de son parent. On lui avait enseigné que les adultes disaient toujours la vérité, même si parfois cela semblait injuste, et que tous les crimes n'étaient pas condamnables.

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Milléïs courait, filant tout droit, son esprit enfantin s'amusant à imaginer un chemin coloré connu d'elle seule. Les mains prises d'un sachet en papier contenant son petit-déjeuner, elle zigzaguait entre les passants affairés du centre-ville. C'était devenu une habitude pour sa mère de l'envoyer chaque matin faire les courses chez Monsieur Krambug, le petit boulanger du coin –un gentil personnage avec plus de poils sous le nez que sur la tête. Et comme toujours, la joie se lisait sur son visage lorsqu'il apercevait la pétillante fillette arriver à la première heure d'ouverture.

Soudain, son regard se posa sur un fastueux carrosse qui passait sur le chemin. Il était sublime et méritait qu'on s'y attarde. Milléïs aurait adoré monter dedans, juste pour voir comment on y voyait le monde, à bord.

Aussitôt, la fillette reprit la route vers sa maison, s'engageant sur la montée menant à son quartier tout en saluant quelques maçons et ingénieurs en plein travail de reconstruction. Tout à coup, quelque chose attira son attention. Elle s'immobilisa et fit trois pas en arrière.

En regardant au sol, elle aperçut un enfant visiblement de son âge, pieds nus et assis à même le trottoir. Sa tête était enfouie dans ses bras, secoués de spasmes.

Était-il en train de pleurer ? Inquiète de son état, Milléïs s'approcha de lui et l'aborda :

— Hey, bonjour. Pourquoi tu pleures ?

Le garçonnet sursauta, reculant maladroitement comme s'il voulait fuir quelqu'un. Cependant, lorsqu'il réalisa que son interlocutrice n'était qu'une enfant, il se calma. Milléïs détailla son visage apeuré et couvert de suie. Les larmes avaient tracé deux rigoles sur ses joues à la peau dorée. Son petit nez retroussé, constellé de tâches de rousseur, était noirci par la cendre. Lorsqu'elle croisa son regard noisette, elle sourit tendrement.

— Tu m'as l'air bien souillon. C'est pour ça que tu es triste ?

Pour toute réponse, il secoua négativement la tête.

— Ah non ? ... Oh, je sais ! On va jouer au jeu des Trois Questions. Je t'en ai déjà posé une, je t'en pose encore deux et si je trouve pas, j'ai perdu. Alors, voyons voir... réfléchit-elle, sous l'œil confus du garçon. Tu es triste parce que tu t'es fait mal ?

Il bougea encore une fois la tête de gauche à droite.

— Non ? Bon, alors... Tu es triste parce que... tu es seul ?

Un instant, il fit une moue, suivie d'un haussement d'épaules. Milléïs comprit alors que ce n'était pas ça non plus. En gonflant ses joues d'air, elle râla :

— Oh, j'ai perdu... Tant pis... Alors pourquoi tu es triste ?

Il ne répondit pas, préférant essuyer ses larmes d'un revers de manche. Attristée de voir ce jeune inconnu dans cet état, Milléïs eut une idée. Elle s'agenouilla et fourra sa main dans son sac en papier. Elle en sortit un petit pain tout chaud, incrusté de billes de sucre roux. Pensant que cela pouvait le consoler, elle le lui tendit en souriant.

— Tiens, c'est une Brioche Perlée. Elles sont si bonnes ! Tellement, qu'une petite bouchée a le pouvoir de sécher les larmes les plus amères. C'est ce que ma maman me dit tout le temps.

Le gamin jaugea la pâtisserie avec envie, mais n'osa pas l'accepter.

— Je t'en fais cadeau, le rassura-t-elle.

Après tout, un présent ne se refusait jamais. Le garçon agrippa craintivement la goûteuse tendresse. Il mordit lentement dedans, se délectant de chaque saveur qui flirtait avec son palais. Les petites perles de sucre de betterave éclataient de façon exquise sur la langue.

— C'est bon, pas vrai ? Je m'appelle Milléïs. Et toi, c'est quoi ton nom ?

Elle était si aimable avec lui...

Plus tôt, son père l'avait grondé, méchamment insulté ; le petit garçon avait donc pris la fuite loin de sa rage, le temps qu'il se calme. Depuis qu'il était là, assis à se lamenter, cette fille avait été la seule à prêter attention à lui. Les passants pressés ne semblaient même pas remarquer sa présence, allant jusqu'à le bousculer en poursuivant leur chemin.

Les joues délicatement rosées, l'enfant avala sa bouchée et souffla à mi-mots :

— Dra... Draval.

Un croissant de lune naquit sur le visage de Milléïs, heureuse d'avoir eu la réponse à sa question. Amicalement, elle brandit ses doigts vers lui.

— Enchantée, Draval. Allez debout, le sol est tout sale.

Draval sécha ses larmes en coinçant sa brioche entre ses dents. Puis, il scella sa main à celle de cette âme attentionnée qui l'éblouissait par sa lumière et sa beauté. Cette lueur s'ouvrait sur quelque chose de bien plus profond : un sentiment que l'on appelait l'amitié.

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