Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

La Lettre d'Acceptation 4/7

Le lendemain...

Au cœur du Canton Doré de Solécendre, loin de la pauvreté, s'étendait un sublime manoir. Cette demeure, à la façade volcanique ornée de tours d'or, respirait le luxe et l'opulence. Du haut de sa fenêtre, la jolie Sielle Lockspear admirait le spectacle silencieux du jardin, le menton nonchalamment posé dans sa main. Seul bémol dans cette parfaite immobilité : Sylvestre, le fringant cocher de la famille, brossant les chevaux de la calèche adorée de son employeur.

Se désintéressant de l'extérieur, Sielle soupira. Ce que les après-midis au manoir étaient ennuyeux ! Enfermée dans sa chambre, elle n'avait que sa boîte à musique et ses livres comme seuls compagnons. Sa collection de manuscrits relataient uniquement des contes imaginaires ou du passé. Son préféré était inéluctablement celui d'Hoghart Lamarine ; le tout premier Défenseur de l'histoire.

« Ensemble avec la Justice » racontait ses tribulations aux côtés de sa partenaire de binôme : Xavia Parrish. Ensemble, ils avaient courageusement empêché la prise de Lumènia et sauvé sa ville mère lors de la violente conquête territoriale perpétrée par les troupes de l'empereur de l'île isolationniste de Kalata, près de deux cent ans auparavant. Lamarine y racontait ses déboires, ses plus sanglants combats. La mort tragique de ses parents, sa rencontre avec sa coéquipière, jusqu'à l'aventure de leurs vies : leur mariage et la naissance de leur fils. Malgré toutes les horreurs qu'il avait vu, ce grand homme n'avait rien perdu de son âme et sa bonté.

Sielle était passionnée par son couple avec Xavia Parrish. C'était exactement ce qu'elle désirait connaître durant son existence ; un homme avec qui elle partagerait des aventures à en couper le souffle. Qu'il soit riche ou non, c'était son souhait le plus cher, mais aussi le plus secret. Le décorum familial interdisait toute rêverie non raisonnable comme celle-ci.

Après avoir vérifié son horloge, Sielle se leva avec grâce de son fauteuil en velours, puis saisit son épée disposée sur son lit. Ses doigts tremblèrent sous le poids de l'objet ; ses mains étaient douces comme celles d'un enfant, signe qu'elle ne travaillait jamais dur, contrairement aux gens de la moyenne société.

Il était bientôt l'heure de son entraînement. Depuis que leur père avait envoyé leur candidature pour devenir Défenseurs, les jumeaux étaient forcés de pratiquer chaque jour durant plusieurs heures.

Lascan, son frère, devait déjà y être.

Les couloirs froids et marbrés de la forteresse Lockspear étaient interminables. Les parois de pierres obscures étaient recouvertes de tableaux peints à la main, représentant les nombreux membres de la noble caste. Sa famille était immense et très ancienne. Ses ancêtres avaient côtoyés le grand Quellin Richmond, le tout premier Gouverneur de Lumènia, dont elle était l'une des dernières descendantes directes, avec son père et son frère.

— Bonjour, Mademoiselle Lockspear.

Sielle étira un sourire à la servante passant par là, avant qu'elle ne disparaisse précipitamment, une pile de linges propres en mains. Tous les domestiques du manoir étaient charmants. La jeune fille en connaissait certains depuis toujours. Même s'ils n'avaient pas le même sang, ou encore la même valeur –comme le disait son père–, elle concevait que ces gens faisaient partie intégrante de sa famille.

À un tournant, Sielle arriva devant une grande porte à l'allure massive et impénétrable. En y entrant, des sons chevaleresques tintèrent jusqu'à ses oreilles. Au centre de cette vaste pièce, deux corps s'agitaient. Leurs silhouettes élancées miroitantes sur le marbre noir, deux hommes se battaient à coups d'épées.

Opposé à son fils, Ingwald fit tournoyer sa lame luisante dans les airs.

— Attaque par le haut, mouvement en bas !

Comme guidé par la voix patriarcale, Lascan appuya un genou à terre, évitant habilement la pointe acérée qui s'apprêtait à l'avoir au visage. Il se redressa plus vite que l'éclair et écrasa son arme contre celle d'Ingwald. Sous la force d'appui de son fils, le père Lockspear recula d'un pas. Il reprit néanmoins le dessus. Les fers s'entrechoquèrent brutalement ; Lascan tenta en vain de garder la cadence.

— Gauche, droite, gauche, rotation et...

En accordant ses gestes à ses mots, Ingwald tomba le rideau en réalisant un tour complet sur lui-même, cognant violemment l'arme de son garçon qui fut éjectée au bout de la pièce. Lascan perdit l'équilibre et s'écrasa au sol. Sonné, il rehaussa ses yeux polaires vers la pointe aiguisée que son père piqua sous sa gorge. L'adulte termina en disant :

— Domination absolue.

Le souffle erratique, Lascan considéra gravement l'homme qui le surplombait avec un air soudainement moins sévère. Doucement, Ingwald offrit une petite estocade sur la poitrine de son fils.

— Allez, debout. C'était un peu mieux que tout à l'heure.

Agacé, mais néanmoins docile, Lascan obéit. Sa défaite était cuisante et le mettait hors de lui. Il ressemblait beaucoup à son père pour son orgueil et sa fierté. Physiquement, encore bien plus. À quatorze ans, son corps athlétique était bien campé sur ses longues jambes. Son beau visage de porcelaine suscitait l'attention des jeunes filles nobles lors des bals et soirées mondaines.

— Ta force n'est qu'un simulacre, Lascan, le réprimanda Ingwald, tandis que l'adolescent retournait chercher son épée. Tu parais puissant, ta poigne est dure, mais tu es vite distrait et fatigué. Ceci est ton point faible, tu t'épuises trop vite. Il faut que tu travailles ta rapidité et ton souffle. Lorsque tu seras en face de tes ennemis, ceux-ci ne te laisseront aucun répit. Tache de t'en souvenir.

Enfin, Ingwald remarqua Sielle, discrète depuis son arrivée. En prenant son épée de la même manière qu'une canne, il émit un rire satisfait :

— Ah, Sielle, pile à l'heure.

— Vous m'avez appris à être ponctuelle, père.

— Tu as raison. Bien, viens par ici.

Obéissant à un automatisme acquis au fil du temps, Sielle marcha vers le centre de la salle, à sa place initiale, aux côtés de son frère. Ingwald reprit :

— Aujourd'hui, pour votre entraînement, je souhaite que vous appreniez ensemble. Que vous preniez conscience que la cohésion de groupe est importante. Lorsque vous deviendrez un binôme de Défenseurs, vous serez amenés à protéger les honnêtes citoyens ensemble. Vous allez combattre au péril de votre vie pour faire respecter la justice. Vous n'aurez pas de petits criminels à punir.

Côte à côte, Sielle et Lascan écoutaient le monologue puissant du patriarche sans ciller. 

— Le travail d'équipe est primordial. Avancer en solitaire n'est pas recommandé par les temps qui courent. Le monde regorge de dangers... Et vous, vous ferez partie de ces étoiles gardiennes venues sur Terre pour la sauver de la vanité humaine, du macabre destin qui l'attend. J'ai foi en vous, en vos capacités. Vous êtes des Lockspear. Vous êtes mes enfants.

D'un mouvement décidé, Ingwald retroussa ses manches et pointa son épée vers les deux adolescents. Ceux-ci échangèrent un regard circonspect.

— Maintenant, place à la pratique. Je vous ordonne de m'attaquer.

— Vous attaquer ? répéta Sielle, surprise.

— Oui, et sans relâche ! L'art du combat est une danse où tous les membres du corps sont en mouvement. Ne retenez donc pas vos coups, je ne retiendrai pas les miens.

— À deux, nous risquons de vous blesser, père, le prévint Lascan.

L'adulte ricana :

— Faudrait-il déjà que vous m'atteigniez. Trêve de palabres, je vous attends !

C'était la première fois que leur père les faisait travailler en équipe contre lui. Les jumeaux redoutaient beaucoup cet affrontement, surtout Sielle. L'héritière n'était pas très douée en maniement d'épées ; des armes lourdes et handicapantes. Elle se débrouillait un peu mieux à l'esquive et au tir à l'arme à feu.

Après avoir soupesé sa fidèle lame, Lascan fut le premier à s'élancer vers Ingwald. Sielle s'efforça de rejoindre son frère qui venait d'être rejeté en arrière, échappant de peu à une chute magistrale. Ils l'assaillirent de front, enchaînant les retours infructueux. Malgré tout, le chef de famille restait inébranlable.

— C'est tout ce que vous avez ? Allez, faites-moi voir de quel bois vous vous chauffez !

Exacerbé par les provocations de son père, Lascan chuchota à sa sœur :

— Sielle, attaquons-le en étau, nous aurons plus de chances de l'avoir. Quand je te fais signe, tu cours dans son dos et tu l'immobilises.

Elle hocha la tête et rabattit son épée. Sentant le coup double, Ingwald resta sur ses gardes. Il se prépara à contrattaquer lorsque subitement, sa fille vira de direction pour faire une pirouette sur le marbre lustré, attirant son œil ahuri. Dans ce moment d'inattention, Ingwald ignora Lascan qui fonçait toujours vers lui.

— Sielle ! Prête ?

La jeune héritière se redressa, debout derrière son père, puis brandit son arme, de concert avec Lascan. D'un élan commun, ils firent siffler leurs sabres dans l'air, tout droit vers la tête de leur géniteur. C'était un combo parfait. Or, brisant cette cohésion, Ingwald s'abaissa habilement, évitant les deux fers qui se rencontrèrent brusquement.

Sidérés, les jumeaux étaient paralysés face à ce retournement de situation.

— C'était une bonne idée d'attaquer de la sorte, mais vous êtes beaucoup trop directs. Aucune discrétion.

Avec une rapidité inouïe, le père Lockspear frappa Lascan à l'estomac à l'aide du manche de son épée. L'adolescent se courba en avant, réprimant un gémissement de douleur lorsqu'il tomba. Sielle se pétrifia de crainte, jusqu'à ce qu'elle ne reçoive un pitoyable croche-pied. Ses longs cheveux noirs s'étalèrent sur le carrelage. Debout devant les yeux bas de ses enfants, Ingwald susurra, d'une voix lente et méprisante :

— Vous êtes lamentables...

Honteux, les jumeaux ne repliquèrent pas. La déception de leur père était immense, ils le savaient. Le silence jusqu'alors oppressant se cassa sous le grincement de la porte. En pivotant, Ingwald surprit l'un de ses domestiques.

— Sir Lockspear ?

— Oscar, ne voyez-vous pas que nous sommes en plein entraînement ?

— Je le vois, monsieur. Je m'excuse de vous déranger, mais vous êtes demandé au téléphone.

— Qui est-ce ?

— Le Gouverneur Morchrès. Je crains qu'il y ait une Réunion du Conseil au MAJE.

À ces mots, Ingwald se mordit la lippe. Une Réunion du Conseil ? C'était un événement officiel assez rare pour le Conseil d'Enkkorag dont Ingwald faisait partie. Elles étaient surtout mises en place lorsque des problèmes survenaient dans l'archipel ; un moyen concret de faire le point et d'arranger les choses entre les partis en désaccord.

— Très bien, j'arrive de ce pas. Merci, Oscar.

L'homme s'inclina légèrement, puis s'éclipsa. Ingwald fit ensuite une rotation vers ses enfants, encore renfrognés et endoloris.

— Je prends congé pour aujourd'hui. Continuez à vous entraîner, nous en reparlerons ce soir, au dîner.

Ingwald quitta la pièce sans se retourner. Enfin seuls et remis sur pieds, Lascan et Sielle mirent quelques secondes avant de se porter de l'attention l'un à l'autre. Le garçon fut le premier à gronder sa détermination :

— Bien, père souhaite que l'on s'entraîne encore. Dans ce cas, continuons ! Je m'entraînerai jusqu'à ce que j'atteigne la perfection. Je veux qu'il remarque ma grandeur !

Il pointa vigoureusement son épée vers sa sœur.

— En garde, Sielle. Je ne te laisserai aucune chance.

Apeurée par ses paroles, la demoiselle déglutit. Avait-elle le choix ? Lascan était très sérieux. Pour lui, être faible était synonyme de mort. Les faibles ne voyaient que ce qui était évident et ne cherchaient pas plus loin, afin d'éviter le danger. Ils étaient incapables d'ajuster leurs vies d'angoisse dans des ornières nouvelles et, lorsque l'imprévu frappait, ils trépassaient sans pouvoir se défendre. Lascan, lui, ne voulait pas finir ainsi. Anticiper la mort et se battre de toutes ses forces ; voila son objectif.

Une peur viscérale opprima Sielle à l'idée qu'il ne lui laisse réellement aucune chance. Mais à cet instant, elle ne pouvait refuser. À son tour, la jeune fille leva son acier brillant, prête à tout pour éviter les coups sans pitié de son jumeau.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro