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La Lettre d'Acceptation 1/7

Neuf années passèrent.

Après l'achèvement des constructions, Solécendre avait retrouvé son aspect d'autrefois. Au fil du temps, tout comme les saisons, les avancées technologiques avaient pris leurs aises dans la société.

En l'espace de seulement quatorze ans, Solécendre avait subi une transformation remarquable, abandonnant son image de ville brisée et douloureuse pour devenir une mégalopole cosmopolite et moderne d'une envergure impressionnante. À travers l'archipel, elle était maintenant connue sous le nom de « soleil mécanique », en raison du nuage grisâtre émanant des usines et de leurs machines, visible à des kilomètres à la ronde. Mais également pour la sublime couleur cuivrée de ses immeubles au point du jour.

Au cours d'un matin paisible, un étrange véhicule cylindrique fendit le ciel dans un grondement de tonnerre. Il montait bien au-dessus des habitations les plus basses de la Vallée d'Étain, zigzaguant jusqu'à atteindre les sommets des enseignes. Un épais nuage de vapeur s'échappait de son unique réacteur arrière, alimenté par un système aérodynamique ingénieux.

Ce Vapo-Jet improvisé provoqua des cris de mécontentement chez les passants et les travailleurs. À bord du bolide, des éclats de rire s'élevèrent au-dessus des quintes de toux.

Milléïs et Draval avaient bien grandi. Les yeux brillants, l'adolescente âgée de quatorze ans se cramponnait fermement au dos de son meilleur ami, qui conduisait avec fierté. Dans leur course, ses longs cheveux bouclés flottaient gracieusement dans la brise. Elle avait conservé sa blondeur d'enfance et son visage radieux s'illuminait d'un sourire rayonnant.

En mimant une radio imaginaire à sa main, Missa s'introduit dans la peau d'un protecteur de l'archipel en pleine action :

— Défenseure Gazergray pour Whiteley, j'ai un message !

— Je vous écoute, Gazergray, continua Draval en faisant de même.

Il appréciait bien son petit jeu.

— Je crois que les lumèniens sont de très mauvais poil, ce matin. À croire qu'une bande de malfrats a dévalisé la boulangerie de Monsieur Krambug !

— Je le pense aussi, Gazergray. Oh mais, voyez-vous ça ? C'est nous qui l'avons dévalisée ! Quelle bande de vandales nous sommes !

Il s'esclaffa en brandissant d'une main le sachet contenant leur précieux petit-déjeuner. En agrippant le sac en papier, Milléïs lui clama, amusée :

— On l'a tout de même payé, voyons !

Le grondement du Vapo-Jet forma un tourbillon redoutable qui s'entrelaçait aux éclats de rire des deux amis. À quelques mètres d'eux, dans le petit quartier enfumé de la Vallée d'Étain, Icencia se réveilla.

Le soleil faisait briller ses rayons à travers la fenêtre de sa maison toujours bancale. En remettant ses cheveux en arrière, elle sortit de son lit et se dirigea dans le couloir en direction du salon. À cette heure-ci, Milléïs était déjà debout depuis un bon moment, sa chambre vide en témoignait. L'adolescente avait pris l'habitude de se lever tôt, et cela se confirma lorsque Icencia arriva dans la salle à manger, où elle ne trouva personne.

Seul un vacarme de moteur attira son attention vers la porte d'entrée.

Les pieds sur son paillasson, Icencia surprit l'arrivée d'un véhicule fumant rapiécé de bois et de cuivre. Celui-ci atterrit devant le perron non sans problème en vue des turbulences qui secouèrent le duo à bord. Lorsqu'il fut immobile, Milléïs cria joyeusement :

— Bonjour, maman !

— Bonjour, les enfants. D'où arrivez-vous, comme ça ?

— De la boulangerie, dit Draval, d'épaisses lunettes brunes d'aviation sur les yeux. On a pensé à vous prendre un petit quelque chose.

Icencia sourit, touchée, lorsque Milléïs lui offrit un sachet contenant une brioche sucrée toute chaude.

— Merci beaucoup, vous êtes adorables. Alors, qu'allez-vous faire de votre journée ? Pas d'entraînement avec moi, aujourd'hui, je suppose ?

— Non, pas aujourd'hui, maman. Madame Whiteley nous a demandé de lui ramener de l'onguent antiseptique de chez l'herboriste.

— Mon père s'est écorché la main hier, ajouta Draval.

— Je vois. Eh bien, dans ce cas, pouvez-vous aussi me ramener une bricole de l'Herboristerie ? J'ai besoin de suffrias blanches séchées pour mon infusion du soir. Milléïs, accompagne-moi, je vais te donner de l'argent.

Elle obéit et sortit du Vapo-Jet. Icencia la conduisit ensuite vers la cuisine, où elle prit un pot en fer posé sur une étagère et en sortit un gros jeton doré et argenté. Le Duris se divisait en deux types de pièces : les grandes et les petites, chacune ayant sa propre valeur. L'emblème millénaire de l'archipel, le rouage ailé, était gravé sur chacune d'elles.

— Voilà, il y a le compte. Et n'oublie pas, canari, pas un mot à Draval concernant la lettre, d'accord ?

— Évidemment, c'est une surprise ! Je trépigne d'avance à l'idée de voir sa tête en apprenant la nouvelle !

Icencia sourit devant tant d'enthousiasme et embrassa sa fille sur la joue. En la regardant quitter la maison, Icencia réalisa à quel point sa fillette avait grandi. Le voile dentelé de sa robe virevoltait derrière elle, tandis que son chemisier blanc, orné d'un corselet, épousait parfaitement les nouvelles courbes de son corps en pleine transition. Ses jambes graciles la portaient fièrement, hardies et confiantes, mais ses yeux, eux, restaient purs d'innocence.

Tant de temps avait passé ; cet engrenage infernal avait laissé des rides sur la jeune mère. Son reflet dans le pot à pièces ne mentait pas, à son grand désespoir.


Le Vapo-Jet fit escale sur une avenue bondée et bruyante. L'air était doux, presque chaud en cette magnifique matinée. Milléïs et Draval attachèrent leur vaisseau sur une place prévue à cet effet, puis se promenèrent sur les pavés séchés par l'été en perdition. La ville ressemblait à une ruche, grouillant d'humains et de robots se heurtant et se frôlant.

Un jeune livreur de journaux entamait sa tournée, naviguant entre les Méca-Fourmis. Ces insectes d'acier, deux cents fois plus gros que leurs homologues biologiques, s'affairaient au nettoyage des rues. Leurs mandibules tranchantes ne faisaient qu'une bouchée des ordures. Grâce au sceau de conformité, gage obligatoire de docilité pour toute créature mécanique, le MAJE les déployait en milieu urbain comme forestier, assurant ainsi la préservation et l'entretien des espaces de vie, tout en prévenant leur détérioration.

Les deux amis se mirent en route vers le cœur vibrant du centre-ville pour faire leurs emplettes. L'Herboristerie se trouvait sur une plateforme élevée de Solécendre, à plus de quatre étages en plein air. Naturellement, leur chemin les conduisit vers l'Élévateur.

Les deux adolescents se figèrent devant un édifice dont la hauteur vertigineuse les faisait paraître minuscules en comparaison. Ces tours, évoquant des géants de métal étirant leurs doigts vers les cieux, s'entrelaçaient les uns aux autres. Devant eux, une plateforme, reliée à la structure principale, était soutenue par une imposante plaque de bronze encadrée de balustrades protectrices. Un homme habillé d'un uniforme marron à rubans se tenait à proximité du portillon d'accès. Autour de lui, un petit groupe de personnes s'amassait déjà, plongé dans un tumulte de conversations animées et de klaxons lointains.

— Bonjour, c'est pour embarquer ? demanda le valet d'Élévateur.

— Oui, dit Milléïs.

— Quel étage ?

— Le quatrième, s'il vous plait. L'étage commercial, affirma à son tour Draval.

— Très bien, veuillez monter à bord.

Le groom leur ouvrit avec courtoisie. À peine avait-il refermé derrière eux qu'il se tournait déjà vers les voyageurs.

— Veuillez vous tenir, chers passagers, nous montons !

D'un geste expert, l'homme abaissa un levier massif, déclenchant un grondement sourd accompagné d'un crissement métallique. Les bielles et turbines s'éveillèrent, animant le colossal système d'engrenages qu'arborait l'architecture. Le mécanisme s'ébranla, propulsant l'Élévateur le long de la façade droite du bâtiment, enveloppé dans un nuage de fumée.

À mesure qu'ils prenaient de l'altitude, une vue imprenable sur Solécendre s'offrait à eux. La ville s'étendait telle une pieuvre, belle et ponctuée de longs panaches blancs s'échappant des machines à vapeur.

Ils passèrent les trois premiers étages : des plateformes résidentielles où des appartements flambants neufs avaient été construits. Le valet fit quelques haltes à ces niveaux pour déposer des passagers. Profitant de l'arrêt de la machine, Milléïs accosta son ami avec entrain :

— Au fait, Draval... Ce matin, tu m'as confié avoir quelque chose d'important à me dire. C'était quoi ?

À ces mots, la moue gaie de Draval s'assombrit. Son nez retroussé, constellé de tâches de rousseur, se plissa, comme les rebords froissés de son cœur. En passant une main dans sa chevelure châtain libre au vent, il déglutit.

— Eh bien, je... Je voulais te parler d'une chose en particulier. J'ai un doute depuis quelque temps.

— Un doute ? répéta Milléïs, la mine interdite, avant d'être interrompue par le valet.

— Le quatrième étage. L'étage commercial, messieurs dames !

L'Élévateur s'arrêta lorsque le levier fut pointé vers le ciel. Des personnes débarquèrent à cette place, y compris Milléïs et Draval. L'étage commercial était un large couloir protégé par des barrières. Une multitude de boutiques le jalonnaient : couturiers, confiseurs, cordonniers, mais aussi l'herboristerie.

Sur le chemin de la boutique, Draval reprit le sujet qui le tracassait :

— Comme je te le disais, j'ai un doute, ces derniers temps.

— Un doute sur quoi ?

— Sur mon père.

L'adolescente haussa ses arcades sourcilières par la surprise.

— Tu te souviens de cette fois où il avait trompé ma mère, il y a deux ans ? Je crois qu'il recommence.

Offusquée, la blonde clama :

— Ce n'est pas possible... Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Tu sais, ces derniers temps, il sort sans cesse de la maison, à toute heure du jour et de la nuit. Je n'ai aucune idée d'où il va, mais il semble passer beaucoup de temps en centre-ville...

Au même moment, lorsque le binôme se posta devant la vitrine de l'herboristerie, la porte s'ouvrit sous leur nez. Un homme émergea de la boutique, souriant et un bandage entourant sa forte poigne. Cependant, sa joie semblait s'évanouir presque instantanément à la vue des deux adolescents. Il se raidit, confronté à la mine froncée de Draval qui, blême, s'écria :

— Papa ?

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