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L'Art Pédagogique 4/6

Quelques jours plus tard, isolé dans son bureau, le directeur Wynstead prenait part à de la paperasse nominative. Il notait les élèves sur leurs conditions de combat transmises par Miss Dahiri. La majorité était dépourvue d'éloges. Consternant ! Pour ça, Wynstead était intransigeant. Il n'exigeait que l'excellence, à l'image d'un futur Gouverneur à l'avenir radieux auquel il aspirait. Fort heureusement, certains éléments possédaient des caractéristiques intéressantes, tel que le binôme de Milléïs Gazergray et Draval Whiteley.

Cohésion parfaite, effort commun, entente à toute épreuve. Ils avaient tout pour former un binôme d'exception. Derrière eux, tout proche dans le classement, le binôme Lockspear ramait avec souffrance. Leur puissance était conséquente, tout comme leur expérience en la matière. Mais leur travail d'équipe restait beaucoup trop pauvre ; c'était absolument à étoffer.

Alors qu'il noircissait les derniers bilans, son téléphone à engrenages sonna. La clochette entêtante fit relever l'œil du directeur qui décrocha le gros combiné à fil du bout des doigts.

— Allô ?

— Bonjour Wynstead, ici le Gouverneur Morchrès.

Wynstead interrompit la course de sa grande plume d'oie, les yeux plus ronds qu'à l'accoutumée. Pourquoi le Gouverneur l'appelait-il ? Et pourquoi cette voix si sombre et morose ? Rogan Morchrès, qui était connu pour être un homme doux et plein de vie, semblait avoir changé du tout au tout. Espérant comprendre, le directeur sourit machinalement et répondit :

— Sir Morchrès, que me vaut le plaisir de votre appel ?

— Le plaisir n'est pas vraiment de mise, mon cher Wynstead. Je vous appelais pour vous faire part d'une tragédie qui a eu lieu voilà quelques jours, à Solécendre.

Aussitôt, Wynstead joua des arcades sourcilières, interloqué.

— Une tragédie ?

— Oui. Silver Bancroft est mort.

Horrifié, le sourire du Vice-Gouverneur disparut. Il s'écria alors :

— Quoi ? Mais... Que s'est-il passé ?

— Le mystérieux gang s'est introduit dans les catacombes de la ville. Bancroft, qui était de garde avec sa partenaire, a envoyé un message radio pour informer le Défensariat de cette incursion. Ces intrus étaient des Contestataires, selon le rapport. Il a tenté d'arrêter l'un d'eux, mais... Ce vaurien a abattu notre Défenseur de sang-froid. Nous avons tenté de le sauver, mais il a fini par succomber à ses blessures ce matin même, à l'hôpital.

Pâle, Wynstead posa sa paume contre sa bouche et balbutia :

— Par Théros... Et la Guivre Mécanique... ?

— Le gang n'a pas réussi à l'atteindre, fort heureusement. Mais nous savons désormais que ces gens en ont réellement après elle. Nous allons prendre les mesures nécessaires, afin que ce qu'il s'est passé ne se reproduise pas. Malgré tout, Bancroft ne sera pas mort en vain, il aura protégé les citoyens jusqu'à son dernier souffle. C'était un jeune Défenseur remarquable... C'est... tellement dommage de l'avoir perdu. Une messe va être dite en son honneur, la semaine prochaine.

— Dois-je être présent ?

— Non, ce n'est pas la peine. Occupez-vous du pensionnat et de l'apprentissage des élèves. Je ne veux en aucun cas que ce triste décès n'entrave le bon déroulement de leur formation. Cela ne sert à rien de livrer ceci aux enfants, ça ne leur procurerait que de l'inquiétude inutile.

— Compris, monsieur.

— Bien. Je vous laisse à votre travail, Wynstead. Tâchez de garder notre conversation secrète.

— Bien entendu, Sir Morchrès. Au revoir.

Wynstead raccrocha lentement. Son crâne chuta entre ses longs doigts, accusant son élégance posturale habituelle. Comment une pareille tragédie avait-elle pu se produire ? Mettre un Défenseur à mort était un crime des plus odieux dans leur société. Un affront ! Surtout si cela touchait directement le personnel proche du Gouverneur.

Wynstead était en colère, il tenta néanmoins de canaliser ce flux volcanique afin que son bureau ne finisse pas balayé par sa rage. Après un tel événement, un seul et unique nom claqua dans son esprit, le forçant à serrer convulsivement ses poings sous son menton jusqu'à ce que ses phalanges tournent au blanc. Il se siffla alors à lui-même :

— Zelior...


— Bonjour, les enfants, et bienvenus à votre premier cours de vol sur Méca-Condors !

Dans les jardins du pensionnat, sous les rayons bienfaisants du soleil, les apprentis faisaient face à leur professeur de vol, Amaury Cumberstone. L'équilibre parfait entre malléabilité et rigidité, Cumberstone imposait la sagesse et la confiance. Avec lui, l'atmosphère était nettement moins lourde qu'avec Miss Dahiri.

— Tout d'abord, jeunes néophytes, qui d'entre vous pourrait me dire à quoi servent les Méca-Condors ? questionna-t-il, d'une voix légèrement haute pour un homme.

Dans le rang, une jeune fille leva la main.

— Oui, toi.

— Les Méca-Condors servent à... voler ? dit-elle, avec hésitation.

— Oui, en majeure partie, gloussa l'homme aux mèches rousses. Mais aussi, ils aident les Défenseurs dans leurs missions de tous les jours. Lorsqu'un Défenseur obtient une mission, parfois elle peut se trouver dans des villes trop éloignées pour s'y rendre à pieds. Faisant partie de la classe des Animaltroniques, le Méca-Condor est donc le plus fidèle ami du Défenseur. Il n'obéira qu'à vous. Lorsqu'un Méca-Condor est assigné à un agent de la paix, il le restera indéfiniment, quoi qu'il arrive.

— Oh ! C'est un peu comme un oiseau de compagnie, sourit Milléïs, gaiement.

— Un oiseau de compagnie très utile, oui. Chaque Défenseur possède son propre Méca-Condor. Il peut l'emmener partout avec lui, sans qu'il ne prenne beaucoup de place.

— Ah oui ? Mais... Un Méca-Condor mesure bien deux mètres trente de haut. Comment peut-il être emporté partout ? interrogea Lunich, confus.

Un rire guttural franchit la moustache raide de Monsieur Cumberstone, à l'instar de Lascan. Le fils Lockspear trouvait la question du jeune garçon tout à fait idiote. Son sourire irradiant de mépris parlait irréfutablement pour lui.

— Très bonne question, Monsieur Bigham. Laissez-moi vous éclairer sur ce sujet.

Cumberstone glissa sa main dans la large pochette attachée à sa ceinture. Il en sortit un étrange objet en métal mi-doré, mi-argenté. Il tenait dans la main et ne semblait pas lourd pour un sou. Au milieu de ses douze facettes bicolores, un bouton bleu de forme losange y reposait.

— Il y a des années, les membres du MAJE chargés de la branche inventrice eurent l'idée de créer cet Animaltronique volant. Selon eux, son aide serait précieuse pour chaque Défenseur en manque d'altitude. Mais c'était beaucoup trop encombrant de devoir se promener avec un gigantesque oiseau sur les talons. Ils eurent alors le génie de mettre au point ce mécanisme intelligent au Solarium, consistant à gérer les électro-cellules de fer de l'animal, afin de les miniaturiser pour qu'il tienne finalement sous forme de Dodécaèdre. C'est une science fascinante qui a pris près de trente ans de développement. À mes débuts chez les Défenseurs, les Méca-Condors venaient à peine de sortir. Avant, c'était assez ardu de partir en mission dans les villes alentours, ou encore de secourir des gens en danger dans les hauts sommets de Solécendre. Ces missions étaient confiées aux Brigades de Pilotage, la plupart du temps. Mais désormais, je ne peux plus me passer de mon cher Méca-Condor. Étant le chef du Défensariat et des brigades anti-criminels de Solécendre, son aide m'est des plus précieuses lorsque je dois me rendre au plus vite sur les lieux d'un délit. D'ailleurs, permettez-moi de vous présenter mon compagnon.

D'une moue oscillant entre amusement et fierté, Monsieur Cumberstone actionna d'un pouce le losange présent sur le Dodécaèdre. Un cliquetis retentit. Soudain, l'objet de métal se mit à trembler sous les grands yeux écarquillés des adolescents. Il se démantela, dessinant au fur et à mesure, une imposante silhouette volatile. Lorsqu'il fut assez gros, Cumberstone le posa au sol, le laissant finir sa transformation.

De colossales ailes dorées apparurent, s'appuyant sur un majestueux corps d'argent. Un bec crochu comme un aigle poussa, surplombé par des yeux bleus perçants. Une couronne de plumes métalliques décorait son crâne étincelant ; le bouton en losange y était exposé en un cristal sur son front. La bête exhala un cri aigu lorsque son assemblage fut terminé. Les élèves restèrent cois, littéralement bouche bée par ce superbe animal mécanique. Cumberstone, lui, s'approcha de la créature sans peur, caressant tendrement son plumage froid et acérain. Fièrement, l'enseignant le présenta :

— Voici Karbon, mon Méca-Condor. Il m'accompagne depuis le tout début de mon aventure chez les Défenseurs.

— Il est magnifique ! s'émerveilla Milléïs, son visage fendu d'un sourire.

— En effet, et les vôtres seront ainsi. D'ailleurs, j'ai reçu les exemplaires de vos Dodécaèdres. Le MAJE nous les a fournis ce matin.

Chacun leur tour, Cumberstone leur en offrit un, tout droit extirpé de son sac. Lorsque Milléïs et Draval eurent le leur, ils échangèrent un regard complice.

— N'oubliez pas que les Méca-Condors seront avant tout vos alliés. Ils ne sont pas que des machines créées pour vous aider dans votre travail. Leur système a été conçu pour qu'ils ressentent le lien qui va se tisser entre eux et leurs Défenseurs. Ils sont un peu comme... des enfants.

Après sa distribution, Cumberstone retourna auprès de Karbon.

— Aujourd'hui, je vais vous apprendre à faire connaissance avec votre Méca-Condor.

— Seulement connaissance ? dit Draval. Vous n'allez pas nous apprendre à voler dessus ?

— Oh si, bien entendu, mon garçon. Mais avant de chevaucher un Méca-Condor, vous devez lui faire comprendre que vous êtes son maître. Pour ce faire, vous allez devoir appuyer une fois sur le losange présent sur son front. Un algorithme enregistrera alors votre visage dans ses données et il vous considérera comme son maître à part entière. Vous pourrez même lui donner un nom. Mais faites bien attention... Les Méca-Condors que vous tenez sont neufs et n'ont encore jamais servi. Soyez donc vigilants sur le fait que personne d'autre que vous ne soit dans leur champ de vision lorsque vous presserez le bouton. Il pourrait y avoir confusion dans ses systèmes. Un Méca-Condor n'a qu'un seul maître dans toute sa vie, alors ne soyez pas brusque avec lui. Bien... Allez-y, partez vous isoler dans un coin et ouvrez votre Dodécaèdre ! s'illumina Cumberstone, les bras en l'air.

Légèrement désarçonnés, les adolescents abdiquèrent. Tous prirent des chemins séparés sur l'immense arrière cour du pensionnat. De son côté, Milléïs était un peu perdue. Elle retournait le Dodécaèdre de tous bords, comme une idée dont elle ne saisissait pas le sens. Elle s'arrêta finalement à l'orée de la forêt, contre la barrière de lances. Draval était plus loin, elle le voyait. Son sursaut drolatique et déphasé suite au dépliage de l'oiseau la fit rire en toute discrétion.

Pour elle aussi, il était l'heure d'actionner la bête. En pressant le losange avec hésitation, elle sentit la vibration frénétique de l'objet. Le choc lui fit lâcher son Dodécaèdre qui embrassa violemment l'herbe. Lorsque le Méca-Condor se matérialisa dans un chuintement, celui-ci battit aléatoirement des ailes, étourdi par ce nouvel environnement. Il poussait de petites plaintes stridentes et inquiètes. Milléïs le dévorait des yeux, si magnifique et brillant.

Soudain, il se figea devant elle. Le bleu magnétique de ses prunelles de verre la fixait intensément. C'était le moment ; le décryptage du visage avait commencé. Milléïs s'arma de courage et avança à tâtons vers l'animal mécanique. La main tendue, elle n'avait qu'à écraser le bouton. Seulement, une enjambée trop hâtive fit redresser le condor dans une posture de défense.

Sans le quitter des yeux, la blonde lui murmura :

— Tout doux, mon beau...

Il ne restait qu'une poignée de centimètres ; la panique la submergeait petit à petit. Son cœur battant dans ses oreilles, elle rehaussa ses doigts. Avec précaution, elle effleura le losange sur son front et les yeux de l'oiseau s'illuminèrent aussitôt. Soudain, le Méca-Condor poussa un cri strident et créa un cocon avec ses ailes tout autour d'elle. Milléïs se statufia, les yeux fermés, se demandant ce que l'oiseau allait faire d'elle...

— Intéressant, ton Méca-Condor t'a accordé sa confiance.

Cette voix appartenait à Monsieur Cumberstone. Celui-ci tournait parmi les élèves, afin de veiller à ce que tout se passe bien. Il avait été attiré par la vue satisfaisante provenant de Milléïs. Lorsque le condor libéra la jeune fille de son emprise, elle relâcha d'un souffle, toute la pression accumulée durant cette accolade.

— Waouh, c'était une sensation... étrange, confia-t-elle, alors que l'oiseau se tenait droit à ses côtés.

— Je comprends, Miss Gazergray. C'est une émotion céleste que nous offrent les Méca-Condors lorsqu'ils nous entourent de leurs ailes. C'est un signe d'affection ; d'affection et de respect. Ce qui veut dire que ce condor t'a acceptée en tant que maître. Les Défenseurs expriment la puissance des Méca-Condors par une communion de cœur. Pour lier votre fil à tout jamais, tu devras lui rendre ce geste, en le serrant toi aussi dans tes bras.

Doucement, Milléïs pointa un œil vers l'animal artificiel qui la couvait avec silence. Vêtue d'un sourire confiant, elle déambula vers lui et déposa une main tendre sur les plumes métalliques de son thorax. Cumberstone l'encouragea d'un regard. Incertaine, elle finit par l'entourer, sa joue posée sur la matière glacée de sa poitrine. Aussitôt, le Méca-Condor gazouilla et recouvra Milléïs d'une aile bienveillante.

— Voilà. Désormais, toi et ce Méca-Condor êtes liés pour l'éternité. Qu'importe ton parcours ou tes changements, il te reconnaîtra toujours. Car une partie de toi sera indéfectiblement gravée en lui : Ton regard. Il s'en souviendra toute sa vie.

Le rire empli de joie de Milléïs fit, à son tour, sourire Monsieur Cumberstone.

— Maintenant, peut-être as-tu envie de lui donner un prénom ? Ça ne fera que renforcer les liens qui vous unissent.

Après s'être éloignée de l'oiseau mécanique, Milléïs l'observa attentivement. Comment pourrait-elle le nommer ? Il était à la fois gracieux et puissant, avec un corps fait d'or et d'argent qui la rendait minuscule à côté de lui. Trouver un nom approprié n'était pas facile. Pourtant, un en particulier lui vint en tête comme un mirage :

— Arktis... Il s'appellera Arktis.

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