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L'Art Pédagogique 2/6

3 Octo 1877

Sur la nappe des cieux, immobiles, les étoiles se rassemblaient. Dans la capitale de Solécendre, un duo prospérait. Silver Bancroft, le garde rapproché du Gouverneur, et sa partenaire, Laliza Rhonarick, entamaient leur patrouille de nuit. Nonobstant leurs grades désormais différents, les deux comparses appréciaient partager une mission ensemble, de temps à autre. L'automne arrivait, la fraîcheur et l'humidité rendaient l'air bien plus respirable qu'en été. 

Silver aimait ce genre de climat. Ça lui faisait constamment penser aux longs mois qu'il avait passés au Pensionnat Richmond, auprès de Laliza. Ils avaient tous deux été nommés Lauréats durant les cinq années suivant l'attaque de la Guivre Mécanique. Ils avaient été les plus compétents, ceux qui avaient récolté le plus de points pour représenter Gorstys durant le championnat traditionnel. Cela avait été une joie pour Silver et Laliza de marcher auprès du nouveau Gouverneur, pour son tout premier championnat.

Malgré leur travail remarquable, la Coupe d'Enkkorag leur était passée sous le nez. Les natifs de l'île de Fiorra l'avaient emportée haut la main.

Cette nuit-là, comme toutes les semaines, Silver et Laliza partaient vérifier les catacombes. Le Gouverneur Morchrès était inquiet, il paraissait qu'un gang étrange trainait dans les parages. Il avait donc décidé d'augmenter le taux de surveillance durant la période d'apprentissage, afin de protéger au mieux l'objet de destruction suprême. Un accroissement important de forces armées se relayait chaque jour et chaque nuit. Silver n'en était pas mécontent, au contraire. La Brigade Exclusive était parfois ennuyante lorsqu'il ne se passait rien. Voir d'autres horizons et d'autres personnes était vivifiant pour le moral et l'esprit.

L'entrée principale était située dans une grande bouche sur le versant d'un immeuble, juste derrière la Tour Engrenage. Plusieurs autres passages, également surveillés, parsemaient la cité. Leurs constitutions étaient faites de tunnels rocheux arpentant tous les soubassements de la ville. Et à son centre, une chambre scellée avait été spécialement construite pour accueillir le cadavre du serpent de fer. Veillé par les yeux dorés de Laliza, Silver leva la main et fit signe aux gardiens grelottants, déjà présents sur place.

— Bonsoir, tout s'est bien passé ?

— Pour le mieux, oui, lui répondit l'un des Défenseurs de garde. Nous n'avons vu personne.

— Il faut tout de même rester prudent. Le Gouverneur a dit que ces hommes sont rusés. Il faut garder l'œil ouvert et le bon ! continua Laliza, son chignon brun laissant glisser quelques mèches rebelles le long de sa nuque.

— Elle a raison. Bien, allez vous reposer, nous prenons le relais.

Les hommes en poste remercièrent le binôme, puis s'en allèrent. Les premières heures de garde furent assez calmes. Laliza enchaînait les cent pas devant la massive porte de cuivre oxydée, au cœur de la ruelle muette où ils se trouvaient. Silver, lui, était adossé près d'une des deux allées débouchant en ville. Il dit alors, attirant l'attention de la demoiselle :

— Tu as raccourci ta frange, Boutefeu ?

— Heureuse que tu l'aies enfin remarqué, sourit Laliza, sans interrompre sa marche. Ça faisait longtemps que tu ne m'avais pas appelée ainsi...

Le nez légèrement busqué de la fille fléchit, ralentissant ses pas au même titre que le diaporama de ses souvenirs.

— On se voit de moins en moins, Silver. Nos moments d'avant me manquent, réalisa-t-elle, presque tristement.

— C'est vrai, ils me manquent aussi. Mon poste dans la Brigade Exclusive me demande d'être toujours présent pour le Gouverneur et ce, jour et nuit en cas de besoin. Et toi, tu es en voie de devenir la future Ingénieure en chef du Défensariat de Solécendre. Lorsque tu travailleras au MAJE, dans la branche inventrice, nous seront hélas amenés à nous voir encore moins. Mais... En attendant, pourquoi pas renouer, Boutefeu ? Un dîner, ça te tente ?

Aussi ferme et stricte était-elle parfois, Silver savait qu'un bon repas pouvait radoucir la coque acidulée de sa coéquipière. La gigantesque corolle de longues dents blanches que lui montra Laliza l'obligea à en faire de même. 

— J'adorerais un dîner, oui. Disons... chez Nogard ? proposa-t-elle, d'un ton espiègle.

— Je vois que tu n'as rien perdu de ton bon goût, rit Silver, amusé à l'idée de la voir s'empiffrer comme un dragon.

C'était si bon de retrouver ses amis. Or, tandis que la nuit était à son paroxysme, le binôme fut dérangé par une série de bruits suspects et métalliques. Laliza et Silver ne bougèrent pas, l'œil porté sur la ruelle s'engouffrant vers la gauche. Ils n'écoutaient plus que les trépidations irrégulières de leur cœur et le vent se heurtant à leurs tympans.

Le calme plat revint, puis le tintement reprit seulement quelques secondes après. Dans un sursaut, Silver posa sa main sur son Magnergie accroché à sa ceinture et toisa Laliza.

— Qui est là ? cria-t-il, fermement.

À pas de loups, Bancroft délogea son pistolet en cuivre et le serra fortement dans sa paume. En arrivant au crochet, il se glissa par delà la paroi de briques, avant de jeter un œil dans le sombre chemin ; il était vide. Seul un conteneur à déchets y subsistait. À ce moment, Silver extériorisa un souffle fébrile.

Le germe des cliquetis n'était rien d'autre qu'un rat grignotant une ordure sur le couvercle de la poubelle. Un rire nerveux franchit alors la bordure de ses lèvres.

— R.A.S, dit-il à l'intention de Laliza.

Elle soupira de soulagement, mais ce fut de courte durée. Soudain, une voix féminine sortie de nulle part chantonna dans le dos de Silver :

— Oh que vois-je ? Un petit couple de Défenseurs, comme c'est mignon !

En se retournant avec force, Bancroft vit deux silhouettes se tenant dans l'ombre de la ruelle de droite. Une jambe galbée fit un pas, dévoilant dans la lumière du lampadaire, les courbes gracieuses d'une femme. Elle était habillée d'un pantalon en tissu effiloché et d'une vieille chemise rouge pourvue d'un corset en cuir. Sa longue crinière chocolat, ondulée, était rasée sur le côté gauche. Les lignes de pois tatouées sous les yeux de cette inconnue frappèrent Silver et Laliza.

Vivement, le Défenseur la pointa de son Magnergie et déclara, d'un ton nullement contestable :

— Qui êtes-vous ? Vous n'avez pas le droit d'être ici !

— Barthélise, pour vous déservir, se présenta la susnommée, d'une révérence théâtrale.

— Retournez d'où vous venez !

— Je crains que cela soit impossible, malheureusement. Voyez-vous, j'ai pour mission de faire diversion, rit-elle, une touche malévole au creux de la voix. Gédéus, attaque !

Sitôt ces mots dits, le second spectre en retrait s'extirpa des ténèbres, à l'image d'un cauchemar. Un corps voûté et squelettique sprinta alors vers Silver, son écharpe rapiécée virevoltant dans son dos. Surprenant le Défenseur, cette chose humaine grogna et lui sauta dessus, le faisant tomber à la renverse. Laliza s'activa à cette vue et invita son Magnergie à la danse. Elle tira un premier jet lumineux sur Barthélise qui bondit agilement sur la droite. Tandis que Silver se battait ardemment avec Gédéus et son faciès défiguré, Laliza encaissa le coup de pied aux côtes que Barthélise lui administra. À l'aide de sa crosse, la Défenseure cogna la joue de la vaurienne, faisant choir une larme de sang jusqu'à sa mâchoire.

Laliza tenta de sortir sa radio pour prévenir le Défensariat, mais Barthélise la saisit par derrière et l'étrangla. Elle se libéra d'un coude bien placé dans l'abdomen, tandis que Silver réussissait à s'affranchir de l'emprise sauvage de Gédéus en le repoussant d'un pied. En montrant ses dents jaunies de saleté, l'être bestial cria :

— Défenseur, mauvais ! Défenseur, tuer !

Silver se releva habilement et évita la mâchoire du décérébré qui s'apprêtait à se refermer sur son mollet. D'un revers de cils, Silver vit sa partenaire et la femme à la chemise pourpre. Serait-ce des membres de ce fameux gang ? Silver en était convaincu. Or, les mots de Barthélise résonnaient encore dans sa tête : ils avaient pour mission de faire diversion ? Ce qui voulait dire... que d'autres membres devaient être dans les parages.

Ses craintes se certifièrent lorsqu'une ombre outrepassa le combat de Laliza pour venir flirter avec les catacombes. À gorge déployée, Silver hurla :

— Laliza ! La porte !

Promptement, l'appelée se tourna vers l'entrée. Sa gorge s'assécha lorsqu'elle vit les battants béants. Sans perdre une seconde, Silver frappa Gédéus au visage et courut vers les sous-sols. Il dégrafa la petite radio cuivrée attachée à sa hanche et tonna, l'appareil contre ses lèvres :

— Code rouge ! Code rouge ! Défenseur Silver Bancroft en poste avec la Défenseure Laliza Rhonarick, j'appelle à toutes les unités ! Quelqu'un s'est introduit dans les catacombes ! Le gang nous a attaqués, nous avons besoin de renforts dans l'immédiat !

Après avoir raccroché, Silver s'enfonça dans les profondeurs des méandres de la ville, bien décidé à arrêter cet intrus. Laliza supplia son prénom, inquiète qu'il s'aventure seul dans les catacombes et ses interminables labyrinthes. Or, Barthélise ne lui laissait aucun répit. Sa main agrippant les cheveux de Laliza, elle murmura :

— La gloire de notre mentor approche. Vous, les Défenseurs, allez amèrement regretter votre affront !

La brune aux yeux d'or serra les dents, puis attrapa le bras de son ennemie avant de lui tordre. Barthélise glapit de douleur, avant que la botte de la Défenseure ne vienne lécher sa poitrine avec puissance. Dans l'élan, la manche de la vaurienne se déchira et resta dans la main de Laliza. La jeune femme, dont la chevelure s'était détachée dans sa rixe, remarqua alors l'énième tatouage draconien qui enjolivait l'épaule de l'espionne.

En la braquant avec son Magnergie, Laliza souffla avec rage :

— Maximus Ultors, j'aurais dû m'en douter. Vous n'êtes qu'une race à part, les déchets de la société. Pourquoi faites-vous tout cela ?

— Nous n'avons qu'un seul but, ma jolie : l'anarchie, sourit-elle sournoisement, les fesses sur les pavés. Trop longtemps, le gouvernement a malmené le peuple. Trop longtemps, il nous a fait du mal en tuant nos familles, en laissant mourir nos enfants !

— Nous ne faisons que protéger la population ! C'est notre rôle d'empêcher ces morts et vous... Vous ne faites qu'aggraver les choses !

— Pauvre folle... Il est désormais l'heure de reprendre ce qui nous appartient de droit.

Seule une grimace d'incompréhension déforma les traits de Laliza. Elle n'eut le temps d'assimiler ce retournement de situation qu'elle se retrouva plaquée au sol. Gédéus la surplombait en grognant, les orbes désaxés de folie. Son hideux visage était si proche du sien que ses sens furent agressés par le dégoûtant parfum de sa bouche. En un instant, Gédéus lapa goulûment la joue de la jolie Défenseure, abandonnant là une répugnante ligne de salive.

Enfin, il la déposséda de sa masse pour s'enfuir.

Laliza émit un hoquet, au bord du vomissement, lorsqu'elle réalisa que les deux Contestataires avaient disparu. Vive comme l'éclair, elle bondit sur ses jambes et vérifia les ruelles, mais elles étaient inéluctablement vides. Laliza profita de cette accalmie pour saisir sa radio et s'installer sur le réseau de Silver.

— Silver, est-ce que tu m'entends ? Silver ?!

Les grésillements du silence furent son unique réponse. Elle espérait tant que son coéquipier s'en sorte. Les catacombes étaient un lieu extrêmement dangereux et avec un fou en liberté sillonnant ses tunnels, il l'était bien davantage.

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