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L'Art Pédagogique 1/6

— Pour commencer, sachez que je ne vous ferai pas de cadeau. J'ai toute mon existence été entraînée dans la dureté de la vie, dans la rage et le feu de la lutte sur mon île. Aujourd'hui, je n'ai jamais été aussi fière de mon parcours, alors je compte bien en faire de même avec vous.

Dans l'immense jardin de l'arrière cour, en rangs pour leur premier entraînement, les adolescents dardaient un œil inquiet sur leur enseignante. Miss Dahiri tenait une grande épée, à travers son chemisier, les muscles de ses bras les menaçaient presque par leurs contractions répétées. Sa peau noire luisait à la lumière aveuglante du soleil.

— Si vous ressortez d'ici vivants, vous deviendrez des prêtres de combat, de vraies terreurs. Pour l'instant, vous n'êtes que du fumier, un ramassis de bons à rien !

Elle s'approcha de Draval au premier rang et se cala devant lui, attisant sa peur. Elle lui cria alors en le pointant du doigt :

— Toi, le guignol, montre-moi ta tête de guerrier !

— Gaaaah ! glapit Draval, crispant son visage avec ferveur.

— Tu ne me fais pas peur, tu vas me travailler ça !

Elle lui écrasa un petit coup de poing dans le ventre, le faisant plier en avant, puis reprit :

— Un Défenseur est une personne engagée pour la justice et l'aide aux nécessiteux. Durant votre apprentissage, vous découvrirez la voie qui vous convient le mieux selon le grade que vous obtiendrez avec les années.

— Les grades ? questionna Milléïs, d'un ton hésitant.

Elle ne voulait pas recevoir la même correction que Draval.

— Les grades sont la hiérarchie des Défenseurs, ceux qui forment les différents stades de grandeur, reconnaissables à la couleur des ailes sur l'Insigne des Défenseurs. Ils sont au nombre de quatre, à savoir le Grade Imperitus, le grade débutant bronzé ; celui que vous recevrez en sortant du pensionnat. Le Grade Cupidum, le second grade argenté, qui vous offrira la possibilité de vous ouvrir sur des études supplémentaires dans des écoles spécialisées, à savoir l'école de médecine, d'ingénierie, de pilotage et cetera. C'est aussi à partir de ce grade que vous pourrez intégrer l'une des nombreuses brigades des Defensariats, comme la Brigade de Communication ou la Brigade Détective, par exemple. Vient ensuite le Grade Peritum, l'or, comme celui que je porte à mon cœur. C'est un grade prestigieux qui n'est offert qu'aux Défenseurs méritants ayant accomplis des prouesses durant leur service. Les porteurs de ce grade sont des personnes puissantes, intelligentes et respectables, souvent élues comme pédagogues, employés au MAJE ou Chefs de Brigades dans les Défensariats enkkoragiens.

Miss Dahiri fit un demi-tour sur la gauche, les élèves suspendus à ses lèvres pleines.

— Le dernier, le plus haut de la hiérarchie, est le Grade Dominus, réservé à l'élite. Tous les Vices-Gouverneurs sont affublés de ses ailes aux trois couleurs, attribuées aux plus valeureux, aux plus courageux et aux plus créatifs des Défenseurs. Il donne accès aux grandes portes du MAJE et aux postes hautement convoités qui l'accompagnent, comme Chef de Département ou même Gouverneur. Pour obtenir ces grades, vous devrez travailler et avant tout respecter les règles d'or du code des Défenseurs. Ces dogmes divins qu'un agent de la paix exemplaire se doit de ne jamais enfreindre. Ils sont au nombre de sept et ont été établis par le MAJE, voilà plus de cent ans pour la plupart. Première règle : l'entraide est la clé de la réussite ; toujours porter secours à un binôme en détresse.

Dans l'alignement, Lascan toisa discrètement Milléïs et Draval. Avec leur entente désastreuse, l'héritier Lockspear pensait qu'il n'était pas prêt d'apporter son aide à ces deux pouilleux.

— Deuxième règle : vos supérieurs sont ceux qui vous instruisent et vous accordent du temps. Vous leur devez un respect sans faille. Troisième règle : les binômes sont à la base animés par la même passion, celle de servir la justice. Aucune mésentente violente entre binôme n'est tolérée. Quatrième règle : qu'il soit un voleur ou un honnête citoyen, une personne en danger ou qui appelle à l'aide doit être secourue. Cinquième règle : vos rapports sont très importants pour que le travail des départements du MAJE soit fait. Toujours venir faire son rapport au Défensariat de sa ville après chaque mission. Sixième règle : les ordres que vous recevez de vos supérieurs ne sont en aucun cas discutables. Et enfin, la septième règle, la plus importante de toutes...

Impitoyablement, Miss Dahiri jaugea une à une chacune des âmes qui lui faisaient face.

— Fut un temps où cette règle n'existait pas. Elle fut établie il y a vingt-sept ans, suite à la Grande Rebellion qui a frappé le siège du MAJE, où près d'une centaine de militants ont été tués par les Défenseurs en place. Cet affrontement mémorable visant la destruction du MAJE fut condamné comme un crime. Ce pourquoi, le Gouverneur de l'époque, Ebenezer Morchrès, fonda la Loi Morchrès qui érigea la règle numéro sept. Celle-ci consiste à ne jamais tuer, sauf en cas d'extrême urgence.

Le visage froissé d'incompréhension, Lascan répéta :

— Ne jamais tuer ? Que voulez-vous dire par « en cas d'extrême urgence » ?

— Un cas d'extrême urgence est un événement mettant en péril les villes enkkoragiennes, leurs villageois, mais aussi le gouvernement ; telle que la lointaine attaque de la Guivre Mécanique, par exemple. Tous les meurtres, assassinats volontaires ou non, sont prohibés. Les Défenseurs sont entraînés et pourvus d'assez d'armes sophistiquées pour maîtriser leurs ennemis sans leur ôter la vie.

— Pardonnez-moi, madame, lança Tegan, en pointant ses doigts au ciel. Et si nous ne respectons pas ces règles, que se passerait-il ?

La professeure coinça un œil grave sur le garçon au palmier de dreadlocks. Elle lui siffla alors, pleine d'aigreur :

— Le Défenseur qui désobéit aux six premières règles se verra remettre un avertissement. Mais s'il récidive, il sera temporairement privé de ses fonctions ou, dans certaines circonstances, privé définitivement. Seule la septième règle n'est en aucun cas pardonnable. Si elle est enfreinte une seule fois, le Défenseur responsable sera condamné et démuni à jamais de son insigne. Le gouvernement ne plaisante pas avec la Loi Morchrès. Aucun meurtre n'est justifiable, tout comme aucun meurtrier n'est accepté dans les rangs des Défenseurs.

En tapant sa lame retournée sur le tapis d'herbe humide, Miss Dahiri décida qu'il était temps de commencer.

— Assez parlé, place à la pratique ! Débutons cet entraînement par une série d'échauffements. Allez, plus vite que ça !

Avec une souffrance aride, les élèves commencerent leurs étirements sous la férule de leur tortionnaire. Répéter ces mêmes gestes inlassablement devenait difficile pour certains élèves non sportifs. Pour Lunich, c'était comme si cette éternité de douleur lui volait respiration sur respiration. Au bout de vingt minutes, Miss Dahiri jugea que s'en était assez, pour le plus grand bonheur des adolescents à bout de souffle.

— Pour aujourd'hui, je vais tester vos compétences au combat à l'épée. C'est très important pour un Défenseur de savoir manier les armes qui lui serviront à se défendre, mais aussi à défendre les autres. Venez prendre une épée, ici, coassa-t-elle en pointant un tonneau de bois derrière elle.

Tour à tour, les aspirants Défenseurs vinrent se saisirent d'une tige métallique. Lorsque ce fut le tour de Sielle et Lascan, ils reconnurent les deux jauges de lumière blanche agrafées au manche.

— Ce sont des Solarépées ? réalisa Sielle.

— Oui, la création de votre père, chère héritière, lui glissa Miss Dahiri. Beaucoup plus maniable qu'une épée de fer, elles sont légères et nettement plus puissantes. Elles seront parfaites pour ce cours.

Lascan et Sielle se regardèrent, puis regagnèrent le groupe.

— La Solarépée est le bijou des Défenseurs, la fière création du grand Ingwald Lockspear. Depuis sa venue dans les fournitures, les Défenseurs ne sont que plus efficaces sur le terrain. Vous voyez les deux jauges près du manche ? Celles-ci permettent de stocker l'énergie du Solarium lorsqu'elles sont exposées au soleil. Une fois pleines, elles peuvent extraire la puissance le long de la solide lame d'iridium, un élément connu pour sa résistance contre la corrosion, les hautes températures et sa forte inélasticité. Elles forment ainsi une lumière dépassant les cinq cent degrés. Grâce à ceci, même la roche, le bois ou l'acier peuvent être tranchés en un temps record. Des vies supplémentaires peuvent donc être sauvées, lors d'un éboulement ou d'un effondrement domestique.

— Mais s'il n'y a plus de Solarium dans les jauges, elle devient une épée normale, fit remarquer Milléïs.

— C'est exact. Elle reste néanmoins plus résistante et plus maniable que nos bonnes vieilles épées. De mon temps, lorsque j'avais votre âge, les épées pesaient entre quatre et six kilos. C'était beaucoup moins pratique à tenir.

Avec assurance, Miss Dahiri pressa le petit bouton présent sur la poignée de sa Solarépée. La longue lame argentée émit alors un sifflement, avant qu'une lueur blanchâtre et radiante ne l'enrobe entièrement. Avec agilité, l'institutrice fit une rotation et exhala un cri de détermination. Elle abattit son épée incandescente sur l'imposant tonneau, le scindant comme une vulgaire motte de beurre. Milléïs, Draval et Lunich eurent un hoquet lorsque des flammes consumèrent, dans un rire sournois, les deux parties du récipient tranché.

— Je vous affronterai chacun votre tour, par binôme. Si j'arrive à vous mettre au sol, vous avez perdu. Dans le cas contraire, c'est moi qui aurais perdu. Pour commencer, j'aimerais me mesurer aux héritiers Lockspear. J'ai ouï dire que votre père était un Défenseur fort et respecté dans sa jeunesse. J'aimerais juger si ses enfants sont à son image.

Sielle cessa de respirer, pétrifiée à l'idée d'affronter cette femme effrayante. Lascan, lui, était assez confiant. Rien n'avait le pouvoir d'attiser ses craintes, encore moins cette molyngsienne charpentée comme un bûcheron. Le riche binôme prit place. Les autres pensionnaires reculèrent, spectateurs, afin de ne pas être emportés dans la bataille. Espérant exacerber ses élèves, Miss Dahiri parada avec assurance :

— Je vous attends, ne retenez pas vos coups !

À ces mots, un vent de combativité souffla tel un chant de guerre. La tension s'ajouta à l'ambiance électrique. Lascan fut le premier à s'élancer, laissant une Sielle désappointée derrière lui. Avec impétuosité, il largua son épée sur celle de l'enseignante. Il la repoussa vivement afin de la faire tomber. Les entraînements aux côtés de son père l'avaient rendu plus puissant, plus résistant. Les deux pas en arrière que produisit Miss Dahiri le conforta dans cette idée.

— Vous êtes fort, héritier. Mais laisser sa partenaire derrière soi est une faute grave !

Miss Dahiri tenta de faire perdre l'équilibre à Lascan en le molestant sous la rage de sa lame, avant que sa botte ne vienne marteler son abdomen. Le touché se plia en deux, gémissant entre ses lèvres. L'enseignante voulut recommencer, mais ses réflexes furent devancés ; les mains de Lascan suivirent sa cheville, la bloquant violemment en pleine course. Il profita de son avantage pour faire pivoter le tibia de son assaillante. Miss Dahiri ne lui laissa aucun répit. Elle prit appui sur son adversaire et s'élança de côté dans un saut torsadé qu'elle exécuta avec une maestria bluffante. Sa longue queue de cheval et ses centaines de tresses suivirent le mouvement. Une fois retombée sur ses jambes, le corps en esse, la molyngsienne éjecta Lascan sur le côté.

Au pas de course, elle galopa vers Sielle. La douce fille se paralysa, ne sachant que faire. Lorsque le scintillement du coutelas adverse l'éblouit, elle se réveilla. L'héritière l'évita et la contra avec dextérité. Entre temps, Lascan se pressa pour protéger sa sœur. Miss Dahiri n'eut aucun problème à détourner son estocade, déviant sa position. En voyant l'arme de son frère se rapprocher de son visage, Sielle cria et recula. Elle s'enchevêtra les pieds dans un morceau de bois fumant, chutant ainsi par terre comme une marionnette désarticulée.

Déconcentrés par cette vue, les yeux de Lascan s'écarquillèrent, laissant l'opportunité à Miss Dahiri de le désarmer. Lorsque son fer tournoya dans les airs, elle envoya une gifle au jeune homme qui dégringola sur l'herbe, la joue cramoisie. C'était fini.

— Eh bien, pour les héritiers d'un homme aussi puissant qu'Ingwald Lockspear, vous faites de bien piètres Défenseurs, cracha Miss Dahiri, sous l'œil assassin de Lascan. Vous avez la force, la vitesse, la riposte, mais individuellement. Ce n'est pas ça être un Défenseur ! Le travail d'équipe est primordial, sinon, vous n'arriverez jamais à rien !

La figure de Sielle s'empourpra honteusement, tandis que Lascan, d'un regard glacial, maudissait la combattante en cachant la brûlure à son visage.

— Relevez-vous et allez rejoindre les autres. À l'avenir, vous allez me faire le plaisir de travailler sur votre cohésion d'équipe.

Défiguré de haine et d'humiliation, Lascan rejoignit l'attroupement, suivi de Sielle. Un autre binôme fut appelé au combat. Sous les yeux désabusés de tous, Miss Dahiri les mit également au tapis. Il en fut ainsi pour chaque duo. Tegan et Andronika l'avaient attaquée ensemble, prenant exemple de la défaite des Lockspear. Or, l'expérience de la Défenseure leur fit langoureusement embrasser le gazon impeccablement tondu. Andronika crut même avoir perdu une seconde dent après que sa mâchoire eut heurté le sol. Lunich et Banha réalisèrent presque l'impossible en la faisant vaciller. Néanmoins, Miss Dahiri eut juste besoin de faire tomber le lourd Lunich sur le dos de Banha pour clore l'affrontement.

Milléïs et Draval, eux, optèrent pour une attaque en étau. Miss Dahiri trouvait leur travail d'équipe tout à fait remarquable. Ils étaient complémentaires, rien n'était laissé au hasard. Ils veillaient l'un sur l'autre, même en combat. Cette entente irréprochable provoqua la jalousie de l'envieux Lascan, la frustration ne faisait que croître en son for intérieur. Cependant, l'échec les rattrapa aussi, donnant naissance au sourire narquois de l'héritier.

— Bien, ça ira pour aujourd'hui. Vous avez bien travaillé, conclut la molyngsienne, le front perlé de sueur.

Lorsque les nuages arborèrent leurs robes crépusculaires, courbaturés et endoloris, les apprentis posèrent les armes. Quel entraînement draconien ! En souriant, Miss Dahiri leur jura que cela n'était qu'un avant-goût de leurs futures souffrances. Pour leur plus grand malheur...

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