flashback.

•

2010.

Le soleil enveloppait le parc d'une douce chaleur.

Je riais, les mains couvertes de terre, alors que Castiel esquissait un sourire malicieux.

Nous venions de construire une superbe cabane : un abri fragile, mais à nos yeux, indestructible.

— On pourrait rester ici toute la journée, non ? Proposais-je, les yeux brillants d'enthousiasme.

— Ça sera notre repère secret pour toute la vie, affirme le brun.

— Rien qu'à toi et moi ?

— Rien qu'à toi et moi, il attrape mon petit doigt pour le lier au sien.

2012.

La sonnette retentit,  annonçant l'arrivé imminente de Castiel. Ses parents doivent partir pour leur travail pendant trois jours, alors pendant qu'ils sont absent, il vient habiter à la maison. Nos parents sont de vieux amis, alors ils sont ravis de pouvoir leur rendre ce service de temps en temps.

Et moi, j'ai hâte de le voir.

Avec maman, nous avons installé un matelas pour lui dans ma chambre, tandis que papa a préparé son plat préféré.

Je cours vers la porte d'entrée, pour accueillir la famille Veilmont. Jean-Louis, toujours élégant dans son habituel chemise-cravate, paraît plus vieux que sa femme. Valérie dégage une aura de jeunesse et de dynamisme, ses cheveux sont décolorés dans un dégradé de rouges et elle porte l'uniforme d'hôtesse de l'air de sa compagnie.

Valérie me prend directement dans ses bras, contente de me voir.

— Merci d'accueillir notre Cassy pour ses trois jours, fait-elle à l'attention de mes parents.

— C'est toujours un plaisir de l'avoir avec nous, réplique directement mon père, content de ne plus être le seul homme à la maison.

La mère du petit garçon me repose par terre, tandis que Jean-Louis va chercher la valise de son fils dans la voiture. Castiel s'approche enfin de moi, un sourire taquin sur les lèvres.

— Salut Olive.

— Salut Cassy, répondais-je en tirant la langue.

On rigole, puis il me prend dans ses bras, me faisant tournoyer un peu.

— Tu m'as manqué, chuchotais-je à son oreille.

2013.

Aujourd'hui, nous sommes le 12 Août.

C'est une journée que nous attendions tous avec impatience, moi la première.

Les festivités battaient leur plein chez les Veilmont. La famille de Castiel ainsi que la mienne étions réunis pour fêter ses 9 ans. Le gâteau aux chocolats trônait au centre de la table avec les bougies allumées, dégageant une délicieuse odeur.

Castiel, les yeux éclairés par les petites flammes, se préparait à faire un vœu en soufflant sur les bougies. Nous étions tous réunis autour de lui, chantant en cœur.

— Allez mon cœur, encourage Val, tu peux souffler tes bougies !

Il s'approche du gâteau, la bouche en cœur et l'instant d'après, des applaudissements et des acclamations retentissent dans la pièce. Mes parents offrent à Castiel, un paquet soigneusement emballé de papier coloré. En l'ouvrant, le petit brun, découvre une paire de converse rouge accompagné d'un sweat noir.

— En espérant que ça te plaît, sourit gentiment ma mère.

— C'est génial, merci beaucoup ! S'exclame-t'il, un mélange de surprise et de gratitude sur son visage.

Jean-Louis va ensuite chercher un énorme carton, avec simplement un grand noeud rouge dessus. Il aborde un sourire rempli de fierté. En voyant la grandeur du paquet, Castiel ne peut retenir un « wow » sortir de sa bouche. Il est descendu de sa chaise, les yeux pétillants d'excitation, et a commencé à déballer le présent avec précaution. À l'intérieur, se trouvait une magnifique guitare noir. Le visage de Castiel s'est illuminé d'une joie indescriptible en prenant l'instrument entre ses mains. Il a parcouru les cordes du bout des doigts, déjà complètement fasciné.

Je m'avance un peu timidement vers lui, voulant moi aussi lui offrir mon cadeau. Je lui tends, sans prononcer un seul mot, le paquet soigneusement emballé par ma maman. Castiel a délicatement attrapé le présent et l'a soigneusement déballé, révélant le cadre photo que j'ai personnalisé : Au centre, il y a trois photos Polaroïd que nous avions fait la dernière fois, en volant l'appareil de mon papa. Et j'ai décoré tout le cadre en bois avec des paillettes et des étoiles rouges. Je lui ai aussi écris une lettre, pour lui avouer que c'est le meilleur, des meilleurs amis du monde mondiale.

— Joyeux anniversaire Castoche.

— J'adore, merci beaucoup Olive. Ses yeux scrutaient les photos, un énorme sourire sur son visage.

2015.

La boîte de Uno était sortie, les cartes multicolores prêtes à être distribuées. Nous étions Iris, Castiel et moi, assis par terre, prêts à nous plonger dans une partie intense.

Nous avons rencontré Iris cette année. Avec sa chevelure flamboyante et son énergie débordante, elle est un peu comme une bouffée de joie dans notre quotidien. Toujours partante pour des idées loufoques et des aventures délirantes, elle a rapidement rejoint notre duo pour former un trio infernal.

— Que le meilleur gagne ! lança Castiel, un sourire malicieux aux lèvres.

Nous avions rapidement plongé dans l'univers compétitif du Uno. Les cartes volaient, les rires fusaient, et la compétition devenait de plus en plus féroce. Chacun de nous était déterminé à être le maître du Uno ce jour-là.

Cependant, au fur et à mesure que la partie avançait, des regards sceptiques et des accusations de tricherie commençaient à circuler. Les cartes glissaient mystérieusement, et les sourires de Castiel alimentaient nos soupçons.

— Castiel, je suis sûre que tu triches ! Déclarais-je, pointant un doigt accusateur vers lui.

— Moi ? Tricher ? Jamais de la vie, avait-il répondu, tentant de feindre l'innocence.

— On ne peut pas faire confiance à ce sourire narquois, impossible, ajouta notre meilleure amie.

2017.

Les parents de Castiel ont encore une fois du s'envoler pour leur travail. Mais nous sommes au collège désormais, alors ils laissent la maison entre les mains de notre duo inséparables. Leurs déplacements sont devenu plus fréquents et plus long. Cette fois-ci, ils partent seulement pour une semaine, mes parents ont donc accepté que je séjourne chez les Veilmont pendant leur absence.

L'indépendance a prit une place importante dans la vie de Castiel. La maison est à lui, du moins temporairement. Et étant souvent chez lui, nous avons établi nos règles, mais la plupart d'entre elles impliquent surtout plus de pizzas. Ayant l'appartement pour nous tout seul, nous permettaient d'être complètement libre pour jouer notre musique : lui à la guitare, moi au chant ou parfois au piano.

Généralement, les nuits sont courtes : soit nous nous lancions dans un marathon de films jusqu'au petit matin, soit nous passions la soirée à discuter. La chambre d'amie, était soigneusement préparée par les parents de Castiel, à chacune de leurs absences. Pourtant, à chaque fois, je me retrouvais à dormir dans la chambre de leur fils. Ses murs étaient ornés de plusieurs étagères qui débordaient de CD et de vinyles. Et elle donnait directement accès à la terrasse privée de l'appartement. Je m'y sentais à ma place.

Ce sont toujours des moments mémorables, plein de rires et de complicité.

2018.

Le soleil se lève lentement, baignant le parc d'une lumière chaleureuse. Comme chaque matin, nous nous donnons rendez-vous, là où nous avions construit notre cabane enfant. Et comme chaque matin, Démon me reconnait au loin et s'élance dans ma direction en courant.

— Toi aussi tu m'as manqué crapule, admettais-je en riant.

— Je crois qu'il a bien compris que 'balade du matin' signifie 'voir Olivia'.

Je suis souriais, fière de savoir qu'il m'adore.

— Prête pour notre promenade habituelle ?

— Toujours.

Nous entamons notre promenade, Démon gambadant joyeusement à nos côtés. Demandant de temps à autres qu'on lui lance un bâton pour qu'il puisse courir et nous le ramener par la suite.

Les parents de Castiel sont de moins en moins présent avec leurs voyages fréquents, et ils ont bien compris que Castiel devait se sentir un peu seul. Alors, pour combler le vide laissé par leurs nombreuses absences répétées, ils ont acceptés que Castiel adopte un compagnon à quatre pattes.

Et depuis l'arrivé de Démon, ce petit rituel s'est installé. N'étant plus dans la même classe cette année, cela nous permet d'avoir un moment rien qu'à nous.

2019.

Castiel et moi étions assis dans son salon, lui avec sa guitare entre les mains et moi, me préparant mentalement à chanter. C'était une soirée comme tant d'autres, où nous nous retrouvions pour répéter ensemble, dans l'intimité de notre petit monde à nous. Alors que je me lançais dans la chanson, je sentais le regard attentif de Castiel posé sur moi. Une fois la chanson terminée, il prit une profonde inspiration avant de rompre le silence.

— Tu sais, Olive, tu as vraiment une voix magnifique...

Ses mots me firent chaud au cœur, mais je ne pus m'empêcher de rougir légèrement.

— Merci, mais chanter devant toi est une chose, chanter devant d'autres personnes en est une autre.

Castiel me fixa avec intensité, ses yeux reflétant une lueur d'encouragement.

— Pourtant, tu devrais vraiment penser à te lancer. Tu as un véritable talent, et les gens devraient avoir la chance de t'entendre.

Je souris, reconnaissante pour son soutien indéfectible. Avec Castiel à mes côtés, je me sentais plus forte, plus capable d'affronter mes peurs. Peut-être qu'un jour, j'aurais le courage de suivre son conseil et de chanter devant une audience plus large.

2019.

Avec Iris, Kim et Violette, nous essayons de nous retrouver au moins une fois par mois pour une soirée entre filles. Ce soir, nous nous sommes retrouvés chez Violette. Nos éclats de rires, remplissant mélodieusement la pièce.

Nous sommes assisse sur un tas de coussins, entrain de manger tous les toasts que Violette a soigneusement préparé.

— Ambre a encore fait des siennes, raconte Iris. Elle a ridiculisé Chani à la cantine, mais elle ne s'est pas laissé faire. Pour se venger, elle lui a vidé son assiette de pâtes bolo sur elle.

— MAIS NON ! Crions-nous en même temps avec Violette et Kim.

— C't'fois-ci ça s'est bien r'tourné contre elle, ricana la métisse.

— J'imagine que Chani a du avoir de gros problèmes après ça, s'inquiéta directement Violette.

— Elle a été envoyé chez la directrice mais je ne sais pas à quelle sanction elle a eu le droit, je ne l'ai pas croisé dans les couloirs de toute l'après-midi, explique Iris.

— J'aurais adoré voir la scène, ça devait être magique, intervenais-je.

— C'était hallucinant, avoue la rouquine.

— C'est quand même fou de se dire qu'elle et Nathaniel sont jumeaux, ils sont complètement différent l'un de l'autre.

— C'qui est étrange'ssi, c'est ta relation 'vec Castiel, lâcha soudainement Kim, accompagné de son fidèle sourire en coin.

— Qu-quoi ? Paniquais-je.

— C'est vrai ça, qu'est-ce qu'il se passe entre vous deux ? Demanda timidement Violette.

— Mais rien du tout ?

Mes yeux deviennent rond comme des ballons, je suis surprise par le questionnement des filles.

— Il ne se passe vraiment rien entre vous ? M'interrogea Iris.

— Non vraiment, il ne se passe rien, avouais-je en me triturant les doigts. Nous sommes juste amis...

— Il t'regarde quand même sacrément beaucoup pour un simple ami. Affirma Kim. Il n's'est jamais rien passé entre vous ?

Je fis un 'non' de la tête, sentant mes joues devenir couleur cramoisi. Il est vrai que Castiel et moi sommes vraiment très proches mais il ne s'est jamais rien passé pour autant. Je me suis déjà, plusieurs fois, posé des questions sur mes sentiments envers lui, et j'avoue être complètement perdue. Mais le brun ne ressent rien pour moi alors il est hors de question de gâcher notre amitié pour quelques doutes à la noix.

2019.

Alors que les étoiles illuminaient timidement le ciel nocturne, Castiel m'a emmenée sur un parking désert pour notre séance d'entraînement à la conduite. Assis dans le siège du conducteur, il m'a regardé avec un sourire taquin.

— Prête pour une nouvelle leçon ? Demanda-t'il, ses yeux brillants d'excitation.

J'ai hoché la tête avec détermination, bien que mes mains aient légèrement tremblé sur le volant.

— Je suppose que oui, ai-je répondu essayant de dissimuler mes nerfs.

— Ne t'en fais pas, je suis là pour t'aider. Prends juste ton temps et tout ira bien. Me rassure-t'il, accompagné d'un sourire.

Pendant les heures qui ont suivi, il m'a guidée à travers les bases de la conduite, me corrigeant doucement lorsque je faisais des erreurs et m'encourageant à chaque progrès. Malgré mes appréhensions initiales, je me suis sentie de plus en plus confiante au volant, grâce à la patience et au soutien de Castiel.

Alors que la nuit avançait et que notre leçon touchait à sa fin, je me suis rendue compte à quel point j'appréciais ces moments passés avec lui ; et j'ai su que je pourrais toujours compter sur Castiel pour être là, peu importe les défis auxquels nous pourrions être confrontés.

2020.

Je me retrouvais allongée sur le lit, tentant désespérément d'échapper aux chatouilles incessantes de Castiel. Ses doigts agiles glissaient le long de mes côtes, provoquant chez moi un mélange de rires et de protestations.

— Arrête, Castiel ! Arrête ! Riais-je, tandis que mes mains tentaient en vain de le repousser.

Son rire résonnait dans la pièce, un sourire espiègle illuminant son visage. D'un geste rapide, il attrapa mes poignets pour m'immobiliser, intensifiant ainsi la lutte.

— Tu ne t'en sortiras pas comme ça Olive, plaisantait-il ses yeux pétillants de malice.

Petite remise dans le contexte : Ayant fait notre rentrée en seconde, nous avons du choisir un des clubs proposés par le lycée. Dans nos options se trouvaient le club de musique, mais étant beaucoup trop timide pour chanter en public, j'ai préféré me rabattre sur le club de Basket, comme Castiel.

Et il se trouve que j'ai malencontreusement plaisanté sur le fait qu'au moins, en étant au club de basket, j'allais pouvoir passer du temps avec un tas de beaux-gosses. Propos qu'ils l'ont piqué dans son égo, puisque — pour se venger — le brun a débuté une session de chatouille.

Malgré mes protestations, je ne pouvais m'empêcher de rire aux éclats. Mais alors que nos regards se croissaient, quelques choses de différent passa dans le sien. Une lueur qui me fit directement frissonner. Une étrange tension flotta soudainement entre nous, je sentais mes joues s'enflammer et mon coeur battre la chamade.

— Euh, Castiel, à quoi tu joues ? Demandais-je perturbé.

— J'ai très envie de t'embrasser, là tout de suite maintenant, lâcha-t'il soudainement.

Je le regardais, étonnée par ces mots inattendus.

— Pourquoi tu ne le fais pas, alors ? Questionnais-je, en essayant de paraitre complètement détendu.

Castiel hésita, son regard se perdant un instant dans le mien.

— Parce que je ne veux pas risquer de ruiner notre amitié, avoue-t'il d'une voix plus basse.

Quelques choses dans son regard montrait qu'il regrettait d'avoir abordé le sujet. Mais je souriais, mes yeux pétillant d'amusement.

— Tu penses vraiment que tu pourrais ruiner quoi que ce soit entre nous ?

— Peut-être pas. Mais je préfère jouer la carte de la sécurité.

— La carte de la sécurité ? Répétais-je. Ça ne te ressemble pas.

Un sourire en coin apparut sur ses lèvres, son regard intense planté dans le mien. Il approcha son visage, un peu hésitant, et frôla le mien. Un frisson d'excitation et d'appréhension parcourut tout mon corps.

Puis, finalement, ses lèvres se déposèrent sur les miennes dans un baiser doux et délicat. Mon cœur s'emballa et des papillons s'agitèrent dans mon ventre. Ce contact provoqua un sourire timide sur mon visage, et je sentis Castiel esquisser un sourire lui aussi. C'était comme si tout s'alignait parfaitement dans cet instant, effaçant les doutes et les soucis, ne laissant place qu'à cette connexion spéciale entre nous.

2020.

Le lendemain matin, secouée par les événements de la veille, j'ai ressenti le besoin irrépressible de partager ce qui s'était passé avec Iris. Alors, j'ai décidé de la retrouver au café près du lycée pour discuter, avant de commencer les cours. Je me suis assise à une table, les pensées tourbillonnant dans ma tête, tandis que j'attendais que la rouquine arrive. Quand elle est apparue, son sourire chaleureux m'a donné un peu de réconfort.

— Salut, tentais-je de paraître normale.

Elle a prit place en face de moi, les sourcils froncés.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Débuta-t'elle, de l'inquiétude dans sa voix. Je me suis torturée l'esprit toute la soirée après ton message, hier.

Il faut dire que je ne lui ai donné aucune explication, je lui ai juste envoyé : « 🚨 rdv demain, 8h au café ».

— Désolé, m'excusais-je en me triturant les doigts, j'avais vraiment besoin de te parler.

— Je suis toute ouïe, souria-t'elle timidement.

Je lui ai déballé tout ce qu'il s'était passé la veille, depuis le début de notre conversation avec Castiel jusqu'à ce baiser inattendue. Mon visage passant par toutes les émotions.

— Wow, c'est intense, finit par lâcher Iris après mon monologue.

— Je ne sais pas quoi faire Riri, je suis totalement perdue. Ce matin, pendant la balade habituelle de Démon, il n'en a pas parlé, comme s'il ne s'était rien passé. J'ai carrément cru que j'avais rêvé de tout ça !

— Je pense qu'il ne s'est pas non plus comment agir, et qu'il ne veut pas faire les choses de travers et risquer de gâcher votre amitié. Il faut que tu en parles avec lui, Olive. Fait-elle de sa voix douce et réconfortante. Et si tu veux mon avis, je pense qu'il est sincère. Avec Kim et Violette, nous avons remarqué depuis un bout de temps qu'il te dévore littéralement des yeux. Et il est vraiment très proches de toi, enfin je veux dire : plus qu'un ami d'enfance devrait l'être...

2020.

Dans la cour du lycée, alors que la journée battait son plein, Castiel m'a abordée avec un air excité.

— Hey, Liv ! J'ai quelqu'un à te présenter, m'avait-il dit, agitant un geste en direction de la personne qui se tenait un près de lui.

J'ai levé les yeux pour voir une fille au style audacieux et au sourire confiant s'approcher de nous. C'était Debrah, une élève que je connaissais de nom mais que je n'avais jamais vraiment rencontrée.

— Salut ! Enchantée de te rencontrer, je suis Debrah, m'avait-elle dit, tendant la main avec assurance.

— Olivia, ai-je répondu, serrant sa main avec un sourire poli.

Castiel a regardé entre nous deux avec un sourire satisfait.

— Debrah est passionné par la musique, elle aussi. On s'est rencontré sur le toit pendant que je jouais de la guitare, elle s'est mise à chanter et le rendu était super, lâcha-t'il enthousiaste.

Un léger sentiment de méfiance a commencé à germer en moi. Debrah semblait sympathique, mais quelque chose dans son regard me mettait mal à l'aise, comme si elle cachait quelque chose derrière son sourire charmeur.

Pendant que nous échangions quelques banalités, je me suis promis de rester vigilante envers cette nouvelle venue dans nos vies, consciente que les apparences pouvaient parfois être trompeuses.

2020.

Alors que les jours passaient, j'ai commencé à remarquer un changement . Castiel semblait de plus en plus absorbé par ses répétitions avec Debrah. Ils passaient des heures à travailler sur des chansons, à perfectionner chaque note et chaque harmonie. Comme nous faisions, mais moi je n'ai jamais eu le courage de chanter devant quelqu'un d'autre que lui.

Il y avait des jours où je me sentais complètement ignorée, comme si notre lien autrefois si fort commençait à s'effriter. Les rares fois où nous nous retrouvions seuls, nos conversations étaient entrecoupées de silences gênants, et je sentais une distance grandir entre nous. Ou il me parlait d'à quel point Debrah était exceptionnelle.

C'était difficile à admettre, mais je savais que notre amitié traversait une période difficile. Et malgré mes efforts pour dissimuler mes sentiments, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une pointe de tristesse en voyant Castiel s'éloigner peu à peu de moi. Surtout que nous n'avons jamais reparlé du baiser.

2020.

Dans la cour du lycée, je me tenais seule, observant distraitement les élèves qui vaquaient à leurs occupations. Mon regard finit par se poser sur Castiel, qui discutait avec Debrah et quelques personnes de notre classe, plus loin. J'essayai de lui adresser un sourire, mais il ne me remarqua même pas.

Comme à son habitude ces derniers temps, il m'évitait délibérément. Chaque fois que j'essayais de m'approcher de lui, il me repoussait, m'ignorant complètement. Je sentais le poids de son indifférence peser sur mes épaules, me laissant dans un état de confusion et de tristesse.

C'était difficile à comprendre. Nous avions toujours été si proches, si complices. Mais maintenant, il semblait me repousser à chaque fois que j'essayais de me rapprocher de lui. Je me demandais ce que j'avais pu faire de mal pour mériter un tel traitement de sa part.

Pourtant, malgré sa froideur apparente, une part de moi refusait de perdre espoir. Peut-être qu'avec le temps, les choses reviendraient à la normale entre nous. Mais pour l'instant, j'étais laissée seule avec mes questions et mes doutes, me demandant ce qui avait bien pu se passer pour que Castiel change autant à mon égard.

2020.

Je l'ai vu, là-bas, avec elle. Castiel, avec son bras enroulé autour des épaules de Debrah. C'était comme un coup de poignard pour moi, même si je m'y attendais un peu. Officiellement, ils étaient en couple et il ne m'en a même pas parlé.

Je suis restée là, immobile, à les regarder. Une partie de moi se sentait trahie, comme si une part de notre amitié avait été brisée. Mais en même temps, je me sentais en colère contre moi-même pour ressentir ces émotions. Castiel avait le droit de sortir avec qui il voulait, après tout. Et ce, malgré ce qu'il s'était passé entre nous.

Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de me demander où tout avait mal tourné entre nous. Nous étions si proches avant, inséparables. Maintenant, il semblait qu'il m'évitait délibérément, me laissant seule avec mes pensées et mes regrets. C'était comme si je perdais un morceau de moi-même, et je ne savais pas comment faire face à cette perte.

2020.

C'était une journée comme les autres au lycée, du moins jusqu'à ce que je vois Debrah essayer de se rapprocher de Nathaniel, le délégué principal. Elle posait ses mains sur son torse, un sourire malicieux aux lèvres, tandis que Nathaniel tentait de la repousser avec politesse.

Je me suis approchée, curieuse de comprendre ce qu'il se passait. Et c'est là que j'ai vu la vérité éclater devant mes yeux. Debrah n'était pas celle qu'elle prétendait être. Derrière son innocente se cachait une manipulatrice, prête à tout pour parvenir à ses fins.

Castiel est arrivé quelques instants plus tard, ne voyant que la scène où il croyait que le délégué draguait sa copine. La tension a monté d'un cran, et bientôt une bagarre a éclaté. Debrah, comme à son habitude, a joué la pauvre innocente, se cachant derrière son masque.

J'ai compris alors qu'elle avait utilisé les mêmes stratagèmes avec Castiel, le poussant à me tourner le dos, à me croire coupable de quelque chose que je n'avais pas commis. Et tout comme Nathaniel, j'avais été prise dans ses filets de mensonges.

2020.

Allongée sur mon lit, je me laisse absorber par l'obscurité de ma chambre. Des jours, peut-être même des semaines se sont écoulées depuis que je suis ainsi, comme figée dans un état de torpeur. Je suis seule avec mes pensées sombres, mes doutes et mes peurs.

Chaque jour est un combat pour sortir du lit, pour affronter le monde extérieur. Je me sens submergée par une tristesse indéfinissable, un poids écrasant sur mes épaules. Les larmes coulent souvent sans raison apparente, et je me sens incapable de les arrêter.

Chaque matin, c'est le même rituel. Je me lève, sans conviction ni élan, et je me prépare pour affronter une nouvelle journée de cours. Mes parents tentent de me soutenir, mais leurs efforts semblent vains face à cette lourdeur qui pèse sur mon cœur.

Je me sens enfermée dans une bulle de solitude, incapable de partager ma détresse avec quiconque.

Je m'éloigne peu à peu de mes amis, chaque interaction étant un véritable défi. Je n'arrive pas dissimuler ma tristesse. Jouer la comédie devient insupportable, alors je préfère ne pas leur imposer mes mauvaises ondes.

Pourtant, malgré cette distance que j'impose, je sais au fond de moi que mes amis sont là pour moi, prêts à m'écouter et à me soutenir dès que j'aurais le courage de leur ouvrir mon cœur. Mais pour l'instant, je lutte seule contre mes démons, cherchant désespérément un moyen de sortir de l'obscurité qui m'envahit.

Malgré mon repli sur moi-même, Iris reste une présence constante dans ma vie. Elle ne cesse de m'entourer de son soutien et de sa bienveillance, même lorsque je me replie dans ma coquille. Ses petites attentions, ses mots doux et son écoute attentive sont comme des rayons de lumière dans mes journées sombres.

Elle est là, toujours prête à écouter mes pensées les plus sombres, à me réconforter quand les larmes menacent de couler, et à me rappeler que je ne suis pas seule. Malgré tout ce qui se passe autour de moi, je sais que je peux compter sur elle, et cela me donne un peu de réconfort dans cette période difficile.

Je sais que mes parents ont essayé de contacter Castiel, dans l'espoir qu'il puisse me ramener à la réalité, mais il ne leurs a jamais répondu. Son silence résonne comme s'il avait choisi de tourner le dos à notre amitié, sans même un mot d'explication. Cela ne fait que renforcer ce sentiment de solitude qui m'envahit chaque jour un peu plus.

2020.

Je me suis mise à écrire mes propres chansons. C'était comme une bouée de sauvetage dans cet océan de confusion et de tristesse. Chaque note, chaque mot que je couchais sur le papier était un pas de plus vers la guérison.

Puis, j'ai pris mon courage à deux mains pour publier ma première chanson sur une plateforme de musique. C'était terrifiant de partager mes sentiments les plus intimes avec le monde, mais c'était aussi libérateur. C'était comme si chaque mélodie criait mon désespoir, mais aussi un espoir de guérison...

2020.

❤️💬 ↗️
aimé par iris.rheault, peggydecrypte et 194 autres personnes.
olivialevis I just published my first song on spotify 🙈
voir les 58 commentaires.

iris.rheault yeahhhhh, that's my best friend

kimpossible p'tite cachotière

violettedessine félicitation liv ! 🎉

capuc1ne OMG

peggydecrypte un article du ✨tonnerre✨

dajan.basket Bravo p'tite tête 👏🏼

Et je ne sais pas ce qu'il s'était passé, mais en seulement quelques heures mon morceau a déjà plus de cinq cents écoutes, c'est tout simplement incroyable.

Je jette un coup d'œil à tous les commentaires laissés sous mon post et ne peut m'empêcher de sourire en voyant tout l'enthousiasme que mes camarades de classes mettent à m'encourager.

Tout le moment a laissé un petit mot, sauf lui.

2020.

« Chère Olivia,

J'ai récemment eu l'occasion d'écouter votre composition musicale et je dois dire que j'ai été profondément impressionné par votre talent. Votre voix et vos paroles transmettent une émotion authentique et captivante qui est vraiment rare de nos jours.

En tant que productrice de musique, je suis toujours à la recherche de nouveaux talents prometteurs et je crois fermement que vous avez le potentiel pour devenir une artiste exceptionnelle. J'aimerais beaucoup avoir l'opportunité de travailler avec vous et de vous aider à concrétiser votre vision artistique.

Je vous propose donc de venir enregistrer vos morceaux dans notre studio. Nous mettrons à votre disposition une équipe de professionnels expérimentés pour vous accompagner tout au long du processus d'enregistrement. Je suis convaincu que nous pourrions créer quelque chose de vraiment spécial ensemble.

N'hésitez pas à me contacter si vous souhaitez discuter plus en détail de cette proposition ou si vous avez des questions. Je serais ravi de pouvoir vous rencontrer et de discuter de vos projets musicaux.

Dans l'attente de votre réponse, je vous adresse mes salutations les plus sincères.

Cordialement,
Miiko »

2020.

Alors que j'entrais dans le studio, mes nerfs étaient à vif. J'avais rendez-vous avec Miiko, la productrice, ainsi qu'avec Kero, un manager, et toute l'équipe technique. C'était ma première fois dans un environnement professionnel de ce genre, et l'excitation et l'anxiété se mélangeaient en moi.

En attendant dans le hall du studio, j'ai jeté un coup d'œil rapide à quelques affiches sur les murs, annonçant les prochains albums et concerts de divers artistes. Mon regard s'est arrêté sur une affiche du groupe Eldarya, dont j'avais entendu parler. Leur ascension fulgurante dans l'industrie musicale était impressionnante, et savoir que j'allais enregistrer dans le même studio qu'eux me remplissait d'une étrange combinaison de fierté et d'appréhension.

Quand Miiko est venue me chercher, j'ai pris une grande inspiration pour me calmer. Elle avait un sourire chaleureux et accueillant, ce qui m'a un peu rassurée. Elle m'a présenté à Kero et au reste de l'équipe, qui m'ont tous saluée avec enthousiasme. Leur attitude positive et professionnelle a contribué à atténuer un peu mes craintes.

Miiko m'a brièvement expliqué le processus d'enregistrement et m'a montré le studio où nous allions travailler. C'était impressionnant de voir tous les équipements sophistiqués et les instruments de musique alignés dans la pièce. Je me sentais comme une petite fille dans un grand magasin de jouets.

Nous avons discuté des détails de la session d'enregistrement et Miiko m'a donné quelques conseils pour me mettre à l'aise. Elle m'a encouragée à me laisser aller et à exprimer pleinement mes émotions à travers ma musique. Sa confiance en moi m'a donné un peu plus de courage pour affronter l'après-midi qui m'attendait.

C'est le début d'une nouvelle aventure, et j'étais prête à relever le défi, aussi intimidant soit-il.

2020.

Au fil des semaines, j'ai passé des heures interminables au studio, à travailler sans relâche avec Miiko et l'équipe technique. Chaque jour était une nouvelle opportunité de perfectionner mes chansons.

— Olivia, j'ai quelque chose à te proposer, m'avait-elle annoncé, un large sourire illuminant son visage.

— Quoi donc ? Demandais-je en levant un sourcil, curieuse de savoir ce qui la rendait si enthousiaste.

— Le groupe Eldarya part en tournée prochainement, et ils cherchent un artiste pour assurer leur première partie : j'ai pensé que tu serais parfaite pour ça.

J'ai senti mon cœur s'emballer à l'idée de cette proposition. J'ai lâché un « Sérieusement ? », à la fois excitée et nerveuse. Miiko a hoché la tête avec un large sourire.

— Oui, sérieusement. C'est une occasion en or pour toi, Olivia. Tu pourrais toucher un public beaucoup plus large et faire connaître ta musique à des milliers de personnes dans toute la France.

J'ai pris quelques instants pour absorber la nouvelle, réalisant la portée de cette opportunité.

— Je... je ne sais pas quoi dire, balbutiais-je, dépassée par l'émotion. Puis, ça veut dire jouer sur scène devant un tas de personnes.

— Prend ton temps pour réfléchir. Et puisque tu es encore mineur, il faut que tes parents acceptent. Mais sache que je crois en toi, Olivia. Tu as tout ce qu'il faut pour réussir.

2020.

J'ai attendu avec impatience de partager la nouvelle avec mes parents. Mais lorsque je leur ai annoncé la proposition de Miiko, leur réaction a été tout sauf enthousiaste.

— Une tournée ? S'exclame ma mère, l'air préoccupé. Mais ma chérie, tu es encore au lycée.

Mon père a serré les poings, visiblement contrarié.

— Nous avons toujours dit que l'éducation était ta priorité.

J'ai senti mon cœur se serrer d'anxiété. Je ne voulais pas les décevoir, mais cette opportunité était trop importante pour la laisser passer.

— Je comprends vos inquiétudes, ai-je commencé, cherchant mes mots avec précaution. Mais c'est une chance incroyable pour moi, pour ma musique. C'est ce que je veux vraiment faire, ce pour quoi j'ai travaillé si dur ces derniers temps.

Ma mère a soupiré, passant une main dans ses cheveux.

— Nous ne voulons pas te décourager, ma chérie. Mais une tournée, c'est beaucoup de responsabilités. Et tu es encore si jeune...

— Je sais que c'est risqué. Admettais-je sentant mon estomac se nouer d'appréhension. Mais je suis prête à relever ce défi. Et je ne veux pas abandonner mes études pour autant. Je peux suivre les cours en ligne pendant la tournée, je suis déterminée à réussir dans les deux domaines.

Mon père m'a scrutée, ses yeux bruns empreints d'une intense réflexion.

— C'est une décision importante, Olivia. Nous voulons juste être sûrs que tu es prête à en assumer les conséquences.

— Je le suis, ai-je répondu essayant de transmettre toute ma détermination dans mon regard. Je veux saisir cette opportunité, même si cela signifie travailler deux fois plus dur.

Ma mère a finalement soupiré, semblant céder devant ma détermination. « Très bien », a-t-elle dit, résignée.

— Nous ne pouvons pas te priver de cette opportunité. Mais nous voulons que tu continues à suivre tes cours en ligne en parallèle. L'éducation reste importante, Olive.

J'ai hoché la tête avec reconnaissance, sentant un poids se lever de mes épaules.

— D'accord, je ferai de mon mieux pour jongler entre les deux, promettais-je.

Mon père m'a offert un sourire chaleureux.

— Nous savons que tu es capable de le faire, ma chérie. Nous sommes fiers de toi.

— Et après la tournée, tu reprendras les cours en présentiel. Ajoute ma mère, d'un ton ferme.

J'ai acquiescé, reconnaissante de leur soutien.

— D'accord, c'est promis.

2020.

La salle des délégués est calme cette après-midi. Assise à une table avec Nathaniel, mon dossier étalé devant nous. Un peu stressé par la situation, je joue nerveusement avec mes doigts. C'est une grande étape à passer, quitter le lycée pour réaliser un rêve de petite fille.

—  C'est une opportunité incroyable Olivia. C'est génial si tu peux réussir à gérer les deux en même temps, essaya-t'il de me rassurer.

— C'est juste un peu bizarre de me dire que je vais quitter le lycée.

— Tout va bien se passer ! Il fit une courte pause avant de reprendre : Puis si tu as un quelconque problème, je serais là.

— C'est vrai, je suis tellement reconnaissante de t'avoir. Sans toi, ça serait une véritable catastrophe, rien que pour gérer tous ses papiers administratifs.

Cette histoire avec Debrah a été une véritable tempête dans ma vie. Et étant les seuls à connaitre la vérité, nous a beaucoup rapprochés.

— Je suis vraiment désolé pour toute cette histoire, Oli...

— Tu n'y es absolument pour rien, alors ne t'excuse pas. Mais c'est vraiment perturbant que tout le monde pense que c'est toi qui a causé cette bagarre.

— Mieux vaut garder le silence sur cette histoire, je ne veux surtout pas aggraver la situation. Castiel n'est pas prêt pour une discussion à ce sujet.

Je souris timidement, triturant mes doigts nerveusement.

Nathaniel n'aime pas revenir sur cette histoire, donc je suis même surprise qu'il ait abordée le sujet. Après la fameuse bagarre, il m'a tout raconté dans les moindres détails : la conversation qu'il a surprise entre Debrah et son manager, où elle essayait d'émincer Castiel du contrat avec la maison de disque. Jusqu'au moment où j'ai fais mon arrivé : surprenant Debrah amadouant le blondinet. La suite de l'histoire s'est déroulée sous mes yeux : Castiel est arrivé, les a vu en mauvaises postures, et s'est emporté. Pourtant, c'est un garçon intelligent, je ne comprends pas comment il a pu se faire retourner le cerveau de la sorte...

2020.

J'entrais dans l'enceinte du bâtiment, et comme à mon habitude je pris l'ascenseur pour aller directement à l'étage du studio. Je toquais timidement, à peine ai-je entrouvert la porte que je vois Miiko un sourire jusqu'aux oreilles avec le groupe Eldarya derrière elle.

— Suuuurprise !

— Olivia, intervient Kero. Nous te présentons Leiftan, le chanteur du groupe. Valkyon, le batteur. Ezarel, le bassiste et Nevra, le guitariste.

J'ai dû me pincer un instant pour réaliser que j'étais sur le point de travailler avec eux.

— Enchanté, lâchais-je complètement paniqué.

— Ravi de te rencontrer, me répond Leiftan. Nous avons entendu beaucoup de bonnes choses sur toi.

— C'est un plaisir de t'accueillir parmi nous, ajoute plus timidement Valkyon.

— Salut, lâche Ezarel qui a été forcé par un coup de coude d'un de ses partenaires de scène.

— Je sens que ça va être le début d'une belle collaboration, sourit malicieusement le brun ténébreux.

— Ne commence pas à l'intimider Nevra, alerte la productrice. Ne fais pas attention à lui, c'est un véritable coureur de jupon.

— Nous voulions faire des présentations digne de ce nom avant que la tournée ne commence, intervient Kero.

— Et je crois savoir que tu as un nouveau morceau en cours de composition, peut-être que les garçons pourraient t'aider ? Ajoute subtilement Miiko.

— C'est pas comme si on avait vraiment le choix, marmonne celui aux cheveux bleus.

Il se reçu une tape derrière la tête du batteur et soupira, il n'a pas vraiment l'air très ravi que je sois là. Mais hors de question de me laisser abattre, je sors mon carnet de mon sac en essayant de parler avec assurance.

— J'ai déjà écrit les paroles et j'ai une idée de la mélodie, mais je suis ouverte à toutes les suggestions pour l'améliorer.

Les garçons ont échangé un regard complice, semblant prêts à relever le défi. Leiftan s'est avancé vers moi et a jouté « Montre-nous ce que tu as écrit jusqu'à présent. » J'ai pris une profonde inspiration et commencé à chanter les premières lignes de ma chanson, ma voix résonnant dans le studio.

Leiftan a hoché la tête en rythme, tandis que Valkyon tapotait un rythme sur ses genoux. Les deux autres membres du groupe semblaient absorbés par la musique.

— C'est un bon début, m'encourage le plus discret du groupe.

— Je le vois comme un morceau très dynamique, explique à son tour le brun, il faut trouver une composition musicale où tu vas pouvoir t'éclater sur scène.

Nous avons alors plongé dans une session de brainstorming intense, testant différentes mélodies, harmonies et arrangements. Chacun apportait sa propre touche créative, contribuant à façonner mon morceau en quelque chose de vraiment spécial.

Au fil des heures, nous avons vu la chanson prendre forme sous nos yeux, devenant de plus en plus vibrante et captivante. C'était une expérience magique.

2020.

Le cœur battant la chamade, je me tenais en coulisses, les mains moites et les genoux légèrement tremblants. Le bruit de l'excitation de la foule résonnait à travers les murs de la salle de concert, ajoutant à ma nervosité grandissante. C'était le jour d'inauguration de la tournée, et j'étais sur le point de réaliser ma première performance sur une vraie scène, devant des milliers de personnes.

Leiftan s'approcha de moi, un sourire encourageant aux lèvres.

— Tu vas y arriver, Olivia. Respire profondément et fais confiance à ton talent.

Je lui adressai un sourire tendu, essayant de calmer les battements frénétiques de mon cœur.

— Merci, Leiftan. J'espère juste ne pas faire de catastrophe.

Nevra, Ezarel et Valkyon se joignirent à nous, leurs visages affichant une confiance inébranlable.

— Tu vas tout déchirer, Olivia, ajoute celui aux cheveux bleus avec un clin d'œil malicieux.

— Nous sommes tous derrière toi, m'encourage le brun.

— Penses à tous ses concerts dans les cafés, intervient celui aux cheveux blancs.

Un rire nerveux m'échappa alors que les lumières de la scène s'allumaient, annonçant le début du spectacle. C'était maintenant ou jamais.

J'avais confié aux garçons, que j'avais terriblement peur de monter sur scène et de chanter devant autant de monde. Alors pour m'habituer à la foule, ils m'ont organisé des petits concerts surprises dans des bars privées. Et il faut dire, que ça a été une merveilleuse idée. Mais aujourd'hui, c'est la première date de la tournée. Il y a des milliers de personnes dans la salle, et j'angoisse énormément. Ça n'a plus rien à voir.

— Tu es fantastique Olivia, intervient une dernière fois Nevra, ils vont t'adorer.

Accompagné de son fidèle sourire en coin, il me poussa en direction de la scène. Je respirais un bon coup avant de me lancer, le cœur battant à milles à l'heure, mais déterminée à donner le meilleur de moi-même.

2020.

Le bus roulait paisiblement sur l'autoroute, le paysage défilant lentement par la fenêtre.

Logiquement, je n'étais pas sensé dormir dans le tour bus avec les garçons mais nous nous sommes tellement bien entendu qu'ils m'ont finalement proposé de passer littéralement toute la tournée avec eux.

Leiftan et Valkyon étaient assis à mes côtés dans le mini-salon du bus, discutant de tout et de rien alors que je m'efforçais de me concentrer sur mes cours en ligne. Le bruit du moteur du bus se mêlait aux éclats de rire de Nevra et Ezarel, qui étaient plongés dans une partie de jeux vidéo à l'arrière.

— Je ne t'ai jamais vu aussi concentré, me taquina celui aux cheveux blancs.

— Je veux juste m'assurer de ne pas prendre de retard sur mes études pendant la tournée, expliquais-je un petit sourire sur mes lèvres.

— Toujours déterminée, c'est admirable, me complimente le leader du groupe.

— Ça n'a pas été une affaire facile de faire accepter à mes parents de partir en tournée avec vous, alors hors de question de manquer à ma promesse.

— Et comment se passent tes cours en ligne ? Demanda-t'il intrigué.

— Pas trop mal, parfois c'est un peu difficile de se concentrer avec toute l'agitation ou le stress autour de moi.

— Je ne me fais pas trop de soucis pour toi, tu es une fille intelligente, me complimente à son tour Valkyon.

Nous continuâmes à bavarder joyeusement. Alors que Nevra et Ezarel sont plongés dans une partie de jeux vidéo, leurs rires ponctuant le bruit du moteur.

— Hé, Olivia, cria Nevra, tu devrais faire une pause ! Viens jouer avec nous !

— Je dois vraiment finir cette leçon, mais peut-être plus tard.

— Ne te crame pas le cerveau avant le concert de ce soir, ricana son acolyte.

— Allez, viens te détendre un peu, insiste le brun.

— Les maths peuvent attendre !

Cette phrase sortant de la bouche d'Ezarel me fit rire, c'est lui qui m'aide lorsque je rencontre un quelconque problème dans les matières scientifiques. Je lève les yeux de mon ordinateur, en souriant.

— D'accord, juste une petite pause alors.

Voyant que j'ai craqué très facilement, Valkyon et Leiftan n'ont pas pu s'empêcher de ricaner. Je rangea mes affaires et me dirigea dans la partie salle de jeu du tourbus. Les garçons étaient entrain de jouer à Mario Kart, je passais donc le reste du trajet à jouer et à rire avec eux.

2020.

Après un concert incroyable, nous sortons du bâtiment et retrouvons certaines fans des garçons qui attendent dehors. La nuit est fraîche mais l'atmosphère est remplie d'excitation et d'enthousiasme. Nous nous frayons un chemin à travers la foule animée vers notre bus, prêts à partir pour notre prochaine destination.

— OH MON DIEU, c'est eux ! Alerta une fan dans la foule.

Toute la foule se mit à hurler, et j'éclatais de rire. Les garçons sont très content de rencontrer leurs fans, cependant la gente féminine peut parfois se montrer un peu trop envahissante. Le seul à qui ça ne pose pas forcément de problème est Nevra, qui est ravi de faire plus ample connaissance avec elles.

Avant de partir, les garçons vont donc discuter un peu avec leurs fans. Ils font des photos, signent des autographes et parfois, ils font même des vidéos lorsqu'on leurs réclame de saluer un de leurs amis qui n'ont pas pu être présent pour le concert de ce soir.

— Leiftan, on peut faire une photo ?

— Valkyon, tu peux signer mon t-shirt s'il te plaît ?

— Moi aussi je veux une photo, s'exclame une autre fan dans la foule.

Les membres du groupe sourient et s'efforcent de répondre aux demandes de chacun.

— Olivia, j'adore ta voix, fait soudainement une fan prêt de moi, tu es incroyable sur scène !

— M-Merci beaucoup, c'est adorable, répliquais-je en rougissant, assez surprise de ce compliment.

— On peut faire une photo ? Demanda son amie.

— Bien sûr, souriais-je.

C'est la première fois que des fans font attention à moi à la fin d'un concert — enfin, attention à moi pour mon talent, et non pas pour m'interroger sur ma relation avec les garçons. Lors de notre dernière date, les fans m'ont aperçu serrer les membres du groupe dans mes bras, et bien évidemment ça a tout de suite enflammé les réseaux sociaux. J'ai d'ailleurs reçu énormément d'insulter de certains fans, certains sont même allé jusqu'à dire que je servais de « vide couille » aux garçons pendant la tournée.

Heureusement, ils ne sont pas tous comme ça.

Cela m'a permit de remarquer que j'avais une réelle communauté derrière moi qui était entrain de se créer, puisqu'une tonne de personnes ont prit ma défense face à ces mauvais commentaires. Les garçons m'ont aussi beaucoup soutenu.

— On doit y aller, annonce finalement Ezarel, mais on vous remercie infiniment pour ce soir vous avez été un public incroyable !

La foule se mit soudainement à s'exclamer déçu que nous ne puissions pas rester plus longtemps. Malheureusement, nous sommes pressé ce soir. Nous devons prendre la route le plus rapidement possible pour ne pas trop perturber le planning, soigneusement organisé par Kero.

2020.

Nous sommes en plein cœur de la tournée, ce soir a lieu notre plus grosse date : Paris. Nous séjournons donc à Paris, dans un hôtel, pour l'occasion. Nous sommes arrivés hier soir et allons entamer, aujourd'hui, une grande journée de répétition. Mais avant ça : c'est l'heure du petit déjeuner.

Je descends au rez-de-chaussée et remarque les garçons, déjà installé à une table. Je prends une assiette et pars me servir au buffet, où j'y retrouve Nevra devant le stand de Muffin, entrain de les observer hésitant.

— Un problème ?

— Je ne sais pas lequel prendre : celui aux chocolats ou celui aux myrtilles ? Soupira-t'il.

Je rigola face à son hésitation et décida de piquer le dernier muffin aux myrtilles. En me voyant l'attraper, il se tourna vers moi avec des gros yeux.

— Mais j'avais décidé de prendre les deux, s'exclama-t'il outrée.

— Tu devrais me remercier, je t'évites des calories en plus, souriais-je malicieusement.

— Tu ne perds rien pour attendre, jolie cœur.

Je souriais, fière de moi. Mais mes joues n'ont pas pu s'empêcher de rougir à l'attente de se surnom. Nevra s'est lancé dans un petit jeu de séduction avec moi, et je me sens un peu déstabilisée. Son charme est indéniable, et il semble prendre plaisir à me faire des avances. Mais au fond de moi, je ne cesse de penser à Castiel...

2020.

— Je ne peux pas croire que c'est déjà la fin de la tournée, lâchais-je les larmes aux yeux. Ça a été une aventure formidable, je vous remercie infiniment pour m'avoir fait confiance pour faire les premières parties de vos concerts. Vous allez terriblement me manquer les garçons.

— Ce n'est qu'un au revoir, Oli, essaya de me rassurer Leiftan.

— Tu as été formidable sur scène, à chacune de nos dates. Intervient Valkyon, affichant lui aussi un sourire triste.

— Nous ne te remercierons jamais assez pour tout ce que tu as fais, tu as rendu notre première tournée encore plus formidable, souria malicieusement Nevra.

— Et ne sois pas triste, nous nous reverrons bientôt p'tite tête, ajouta celui aux cheveux bleus.

— Prends soin de toi pour la suite, lâcha le blond, bon courage avec la reprise des cours. Et surtout, n'arrêtes jamais la musique, tu as un véritable talent Liv.

Je les serras tous une dernière fois dans mes bras. Mon cœur en miette. Je n'ai aucune envie de les quitter et de retourner à la réalité, ma réalité. Les garçons me font un dernier signe de la main avant d'empoigner leurs valises et d'aller chercher leur voiture. C'était une incroyable expérience, ils ont été géniaux.

⌞ 🎸🕶️🍷 ⌝

hi !

J'ai tenté un nouveau format d'écriture.
Je voulais pouvoir raconter le passé d'Olivia
de manière 'simple et efficace'
mais je trouve le chapitre beaucoup troooooop long :(

7900 mots.

— lana