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Night Game - @elhaleila in Spotify

(Un mélomane est, dans le sens courant, un « amateur de musique, particulièrement de musique classique ». Au sens littéral, le terme, dérivant du grec melos (chant mélodieux, poème lyrique) et mania (folie, manie), désigne une personne qui nourrit une passion pour l'art lyrique.) - Google

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˗ˏˋ 𝐌𝐄𝐋𝐎𝐌𝐀𝐍𝐈𝐀 𝐛𝐲 𝐉𝐄-𝐒𝐔𝐈𝐒-𝐔𝐍𝐄-𝐁𝐈𝐒𝐂𝐎𝐓𝐓𝐄 'ˎ˗

☁️ | 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈 : 𝐕𝐈𝐂𝐓𝐈𝐌𝐄 ･:*:･
❝ ( 𝐖𝐡𝐲 𝐭𝐡𝐞 𝐰𝐨𝐫𝐥𝐝 𝐢𝐬 𝐛𝐚𝐝 ? ) ❞

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MA VICTIME SUR LA BANQUETTE ARRIÈRE, bâillonnée, attachée, blessée, je roulais tranquillement dans les grandes rues de Tokyo pour la ramener à destination. Il était dans les alentours de dix-huit heures, le soleil tapait fort et une brise de vent faisait envoler mes bouclettes brunes.

Mon casque autour de mon cou, sifflant un air de musique qui me trottinait depuis plusieurs jours dans la tête et m'arrêtant à un feu rouge, je me tourne vers la jeune femme présente derrière moi un léger sourire aux lèvres.

- Vous me permettez un peu de musique ?

Voyant qu'elle ne répond pas et qu'elle n'allait sûrement pas le faire vu son état actuelle, mon regard se redirige vers la route.

- Excusez moi de vous embêter avec ça, de toute façon vous n'êtes pas en très bonne posture pour contester.

Ma main gauche tapote le rebord de la fenêtre de ma portière dans un rythme certain. Je prend mon téléphone et lance une de mes nombreuses playlist que j'avais créée il y'a bon maintenant quelques années.

| 𝐈 𝐖𝐚𝐬 𝐌𝐚𝐝𝐞 𝐅𝐨𝐫 𝐋𝐨𝐯𝐢𝐧' 𝐘𝐨𝐮
- 𝐊𝐈𝐒𝐒
0:01 —◦—————————— 4:02
↠ⁿᵉˣᵗ ˢᵒⁿᵍ ↺ ʳᵉᵖᵉᵃᵗ ⊜ ᵖᵃᵘˢᵉ

Tonight, I want to give it all to you

Cette musique que je connais que trop bien résonne dans la voiture. Fredonnant et reprenant ma route, j'étais assez contente de la réussite de ma mission.

In the darkness, there's so much I want to do

- Le chef va être content dis-je dans un sourire et Sasori va être fier de moi, c'est génial heinn ? Parlais je en m'adressant à la victime

Celle-ci remue dans tous les sens en lançant des gémissements plaintifs, mon soupire est bruyant et quand je voulu accélérer pour me rendre plus vite au point de rendez-vous, la jeune femme se mit à frapper contre la vitre.

And tonight, I want to lay it at your feet
'Cause girl, I was made for you

- Oh madame, arrêtez votre petit manège de suite, je n'ai aucune envie de m'arrêter et de devoir vous rendormir pour que vous fermez enfin votre petite bouche et que je n'ai plus à entendre vos espèces de euuuh je fis des guillemets avec ma main, appels à l'aide.

And girl, you were made for me

Elle n'arrête pas pour autant. Je pris mon téléphone en main car celui-ci ne fit que de sonner, mais le nom qui est apparu sur mon écran me fit grimacer. Je décide donc de ne pas répondre reposant mon téléphone sur le siège à côté de moi.

I was made for lovin' you, baby

Les voitures ne font que défiler de l'autre sens où du même sens que la mienne. C'était agréable quand même un bel après-midi comme ça où tout allait bien, ou tout...

- Raaah ! Quoi encore ? Je repris mon téléphone et vois cette fois-ci un nom qui me plaisait bien m'accordant un léger sourire aux lèvres. Oui Sasori ?

You were made for lovin' me

- C'est Hidan chérie. Je perdis mon sourire immédiatement Pourquoi ne réponds-tu pas quand c'est moi qui décroche ?

- Tu veux que je te fasses une liste des raisons du pourquoi ?

And I can't get enough of you, baby

- Non non ça va aller. dit il d'un ton déprimé T'es où ? On t'attends toi et ton joli petit minois.

- J'arrive j'arrive et je te rappelle-

Il raccroche directement.

Can you get enough of me?

- Connard.

La jeune femme sur la banquette arrière avait arrêtée de geindre. Je regarde dans le rétroviseur et la voit la tête posée contre la vitre les yeux maintenant clos. Elle a sans doute dû s'évanouir à cause du sang qui émergeait de sa tête.

Tonight, I want to see it in your eyes
Feel the magic, there's something that drives me wild

J'appuye sur l'accélérateur et après quelques minutes, je suis enfin arrivée à destination. Une silhouette que je reconnaîtrais entre mille par sa carrure était assisse devant le grand immeuble fumant ce qui semblait être une cigarette.

And tonight, we're gonna make it all come true
'Cause girl, you were made for me

Je me gare pas très loin et en soufflant la tête contre mon volant, je regarde attentivement par la suite ou est-ce que je me trouve. Un des quartiers reculés au fin fond de la ville, pas très loin de là ou j'habite au final.

And girl, I was made for you

I was made for lovin' you, baby
You were made for lovin' me
And I can't get enough of y-

Je coupe le contact et pris mes clés de voiture avant d'ouvrir la portière. Entendant le doux bruit de mes bottines frottant le sol. Je regarde en direction de la silhouette un peu plus loin et mets mes mains au côté de ma bouche afin de me faire entendre.

- Lâche moi cette clope et vient m'aider ! Je n'arriverais pas à la traîner jusqu'au sous-sol je te préviens !

Il retire la cigarette de sa bouche laissant disparaître la fumée dans l'air. En m'imitant avec ses mains, il prend une voix idiote pour se moquer.

- Et qu'est-ce que j'y gagne ?

- Rien du tout ! Il hausse un sourcil Hidaaaaan, magne toi !

Je vois au loin qu'il souffle exagérant légèrement. Se levant et jetant le mégot au sol, le Jashiniste marche d'un pas peu rapide vers moi.

- Qu'est-ce que je ne ferrais pas pour toi.

- J'ai galérée à la faire entrer dans la voiture, j'allais galérée à la faire sortir. Tu sais très bien que Sasori n'est pas patient.

- Sasori par ci, Sasori par là.. Il n'y a pas que lui tu sais ?

- En attendant c'est lui qui va la faire parler donc si tu ne veux pas te faire tuer par le chef, je te conseille de la ramener rapidement dis-je dans un sourire. Je fais mon job, tu fais le tien.

- C'que tu peux être désagréable parfois..

- Toi aussi, mais on ne te le dit pas assez.

L'homme aux cheveux argentés prend la femme dans ses bras pour la porter tandis que je cours rapidement vers l'intérieur pressée de revoir une personne qui m'avait tant manquée.

Au fin fond du sous-sol de l'immeuble fantôme, une petite lumière était allumée, elle reflétait une chaise en bois qui n'avait pas l'air très stable avec également pas très loin une table ou plusieurs outils effrayants à vue d'œil sont disposés parfaitement rangés dessus.

Un homme aux cheveux rouges et aux yeux d'un marron resplendissant leva les yeux de son téléphone où il y tapait au clavier un message qu'il envoie avec ses fins petits doigts, je cours vers lui sans ne perdre plus de temps et essaye de le prendre dans mes bras mais celui-ci me repousse vivement.

- Sasori ! Tu m'as manquéeeee ! Dis je d'une voix enthousiaste

- Pas moi. dit-il avec une grimace

- Je vais prendre ça comme un « oui toi aussi Aiiuna » souriais-je en réajustant mon casque.

La musique entre dans mes oreilles jusqu'à se disperser dans mon cerveau, Hidan arrive quelques secondes plus tard déposant la jeune femme sur la chaise au milieu de la pièce peu éclairée. Sasori s'approche de la victime lui levant la tête et l'examine rapidement.

Je sens une main tapoter mon épaule. Je me tourne vers l'homme aux cheveux argentés et regarde ses yeux violets distinctifs.

- Tu travailles demain ?

- Ouais, toute la journée en plus. Ça s'annonce fatiguant.

- Pourquoi tu continues à faire tourner cet endroit ? Il s'appuye sur une table pas loin de lui en croisant les bras  j'veux dire, tu gagnes assez avec toutes ces missions non ?

- Parce que la musique est importante surtout dans les quartiers éloignés de la ville. Ces vinyles ont besoins d'être écoutés et je ne peux pas les abandonner !

- Bla bla bla, tu parles d'eux comme ci ils étaient vivants. Il hausse un sourcil

- D'une certaine manière, ils le sont ! Pour moi, ils sont précieux. La musique doit vivre et se doit de parfaire de génération en génération.

- N'importe quoi.. Il lève les yeux au ciel et je lui donne un coup dans l'épaule

- Elle est vivante ? Dis-je à l'attention de Sasori

- Oui, essaye de moins l'amocher la prochaine fois. Son ton était sec et arrivez plus tôt aussi, vous aviez 30 minutes de retard cette fois-ci.

- Va te faire, je prendrais tout mon temps « la prochaine fois » réplique Hidan d'un ton colérique et voyant qu'il allait s'énerver je le devança

- Oooh arrête d'être grincheux ! Souris, t'es plus mignon comme ça. L'homme aux cheveux rouges souffle un bon coup pour montrer son agacement

- Dire que j'avais mis en place tout un stratagème pour faire amie-amie avec cette fille, il pourrait me remercier au moins. C'est Zetsu le génie des plans pas moi ! Chuchotais-je à Hidan

Lui même se contente d'hausser les épaules. J'écarte derrière mon oreille le casque pour m'apprêter à écouter la discussion. L'ambiance était lourde, mais l'unique bruit de la jeune femme qui se redressait semblant être réveillée était entendu dans la pièce.

Ses yeux bleus scrutent avec peur son entourage puis ils se posent sur les garçons et moi. Je lui sourit à pleines dents. Seul ses paroles étouffées m'ont été accordées comme réponse. Sasori lui enlève le tissu posé sur sa bouche pour la laisser respirer un peu.

Sa voix fébrile la trahissait de toute peur présente chez elle et quand elle posa cette seule et unique question, mon sourire disparu me rappelant de nombreux souvenirs qui me firent frissonner.

- Pourquoi ? dit-elle d'un élan de désespoir

- Parce que. réplique l'homme aux cheveux rouges

Hidan lui explique tranquillement ce qu'elle faisait ici et pourquoi. Moi, par défaut, je ne pouvais pas rester. J'admire Sasori plus que tout pour ses talents et son sang-froid dans certaines situations mais la torture est vraiment une pratique qui me terrifie.

Je n'ai jamais oser l'avouer à qui que ce soit mis à part Konan qui elle l'avait bien remarquée. Je prétextais des rendez-vous, des choses à faire juste pour m'échapper d'une pièce ou les cris d'une personne sortait comme étant douloureux.

J'attendis alors que le Jashiniste eu finit pour leur annoncer mon départ. Après quelques paroles et une jeune femme totalement paniquée, je me racla la gorge prenant l'attention des trois personnes présentes dans la pièce.

- Je suis dans le regret de vous annoncez que je dois vous fausser compagnie.

- Tu as un « rendez-vous » c'est ça ? Hidan imite des guillemets avec ses doigts et je hoche la tête de haut en bas pour affirmer ses dires.

- Avec mon collègue, il faut qu'on s'organise pour les prochains mois. Mais faite ça sans moi, tu me raconteras hein. Dis-je à l'attention du Jashiniste

J'ouvre une nouvelle fois la bouche un sourire aux lèvres pour dire au revoir au deuxième homme de la pièce. Il me fait un signe de main, les yeux rivés vers la table sans un mot.

Je marche vers la sortie de cette endroit lugubre, mais au moment ou je mets un pied sur la marche d'escalier en dehors de la pièce, Hidan m'interpelle courant presque pour me rattraper.

- Attend ! Pourquoi tu pars tout le temps dans les moments les plus intéressants ?

- Je t'ai dit que je devais...

- Non il y'a autre chose me coupe t-il en fronçant des sourcils

Le silence plane dans le couloir, mon regard dérive vers les murs si abîmés et si sales que l'on pourrait croire qu'une bombe de poussière est passée par là pour refaire la peinture. Ne voulant pas céder à son regard, je ferme mes yeux et serre mes bras contre ma poitrine soufflant légèrement.

- Ce ne sont pas tes affaires Hidan et tu le sais.

- Oui mais écoute voyant que j'allais m'en aller il me prit par l'épaule pour me retenir même si je ne suis pas la meilleure personne à qui on pourrait totalement se dévoiler et parler de ses problèmes, tu restes... ses doigts viennent pincer son nez putain qu'est-ce que c'est merdique de dire ça.

J'hausse un sourcil essayant de comprendre ou il voulait en venir.

- T'es l'une des personnes que j'apprécie le plus dans cette ville pourrie.

Mes sourcils qui se sont froncées au fur et à mesure de la phrase, se relâchent pour qu'un sourire vienne étirer mes lèvres.

- Arrête t'es trop niais quand tu parles comme ça.

- C'est mon âme de charmeur qui prend le dessus poupée. Dit il en riant presque Plus sérieusement, si t'as un problème et même si on ne pourra pas y faire grand chose, c'est toujours mieux de le dire.

Je laisse mes bras tomber le long de mon corps et le regarde dans les yeux avant de lui donner un petit coup de poing dans l'épaule.

- T'inquiète pas pour ça. Dis-je en montant les escaliers d'un pas lourd, je me retourne finalement une dernière fois et l'interpelle d'une petite voix Hidan, merci.

Il sourit ce qui me laisse apercevoir sa dent habillé d'or au côté gauche de sa bouche. Ses yeux violets se ferment légèrement à ce geste et sa main se lève pour se secouer de droite à gauche en signe d'adieu.

- Pas de problème princesse, et si tu veux me remercier, ramène moi un paquet de cigarettes de la boutique en bas de chez toi, je n'ai pas fait gaffe à la marque la dernière fois mais elles ont vraiment bon goûts.

- Pas de soucis l'artiste, j'te ramène ça.

Et c'est comme ça que je sorti du bâtiment, les derniers rayons du jour descendants du ciel pour venir se pointer sur le goudron imbibé d'essence des véhicules passant par là.

Les mains dans les poches je marche jusqu'à ma voiture, cherchant ma clé dans ma poche. Je mets mon casque bien comme il le faut sur mes oreilles.

Encore du KISS qui passe dans mes oreilles, à croire que c'était le groupe du jour.

I feel uptight on a Saturday night
Nine o'clock, the radio's the only light

I hear my song and it pulls me through
Comes on strong, tells me what I got to do
I got to

Je remonte dans ma voiture connectant mon téléphone au Mirror link de celle ci, profitant de « Detroit rock city ».

Je sors du parking et m'arrête à un feu rouge qui fait le bout de la rue, à la fenêtre, un enfant accompagné de sa mère, lui tenant la main, sourit à celle ci si fort qu'il pourrait en avoir mal aux joues.

Ce spectacle m'amena finalement à une phrase très précise.
« Aiiuna, tourne la page. »

𝐌𝐄𝐋𝐎𝐌𝐀𝐍𝐈𝐀 Ⓐ
(𝐎𝐜𝐭𝐨𝐛𝐫𝐞 𝟐𝟎𝟐𝟐)