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𝟐. 𝐁𝐞𝐥𝐥𝐚̂𝐭𝐫𝐞 𝐚𝐮 𝐛𝐨𝐢𝐬 𝐝𝐨𝐫𝐦𝐚𝐧𝐭.

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La nuit de Taehyung fut l'une des plus cauchemardesques qu'il ait vécu. Lorsqu'il avait décidé de retourner dans sa chambre pour tenter de récupérer quelques heures de sommeil, son mental et son corps réunis avaient refusé de lui obéir. Son esprit avait fait une fixette sur les messages envoyés depuis le numéro de Jungkook et ceux-ci avaient tourné en boucle inlassablement jusqu'à temps qu'un violent mal de crâne survienne. Les termes utilisés... Sa manière de s'exprimer... Ça sonnait tellement comme lui. C'était si déstabilisant.

Il avait passé le reste de la nuit à cogiter, à psychoter sur le moindre objet composant son espace intime, à tourner et se retourner sur lui-même dans son dessus-de-lit, à contempler avec méfiance les ombres qui s'étaient formées dans les recoins de la pièce avant que le peu d'énergie qu'il lui était resté disparaisse.

Tae s'était réveillé le lendemain tout aussi fatigué que la veille et que les jours précédents, amorphe, des cernes violets se creusant en dessous de ses mirettes, l'impassibilité pour visage. Il l'avait pressenti. Il allait devoir encore décaler la deadline pour remettre son roman à son éditeur. C'était un miracle que celui-ci n'avait pas encore rompu leur contrat d'ailleurs, au vu du retard qu'il cumulait.

Avec toute la volonté du monde, Taehyung s'était imposé une longue séquence de rédaction de plusieurs heures, dans l'espoir d'être efficace et de rattraper son retard dans le script qu'il avait rédigé sur papier pour ne rien oublier de ses idées. Sauf que cela n'avait servi à rien, sa tentative avait été vaine. Panne d'écriture. Sa concentration avait refusé de coopérer avec lui, encore une fois. Il avait eu l'impression de manquer cruellement de détails dans ses descriptions narratives, de ne pas aller au bout des choses comme il le désirait, d'avoir régressé d'un coup dans son style d'écriture. Cela avait eu pour effet de le plonger dans un état de frustration considérable. Ne pas réussir dans son domaine de prédilection le contrariait et cette situation commençait sérieusement à l'agacer, bien plus qu'il ne l'était déjà.

Il n'avait pas prévenu ses parents de cet « incident » survenu la nuit. Bien qu'il en eût ressenti l'envie urgente sur l'instant même, comme chacune des autres fois, il s'était résolu à le faire pour la simple et bonne raison que ses géniteurs ne l'auraient pas cru. Comme souvent, ils auraient jeté la faute sur son manque de sommeil ou alors sur le fait qu'il n'acceptait toujours pas que Jungkook n'était plus parmi eux. En soi, peut-être qu'ils n'avaient pas tort. Il devait probablement être dans une sorte de phase de déni, enfin, il ne savait pas trop comment définir l'émotion qui l'assaillait. Il ne savait plus et tout ce qu'il voulait pour le moment était de pouvoir travailler de nouveau correctement et que tout ce carnage se stoppe enfin.

La pénombre prit rapidement le pas sur la lumière qui embrassait l'infini de sapins et ses environs puis c'est ainsi que le blondinet passa une autre soirée seul dans cette habitation trop grande pour un seul homme, en proie à ses tourments.

Après s'être préparé à manger dans sa cuisine, Taehyung s'installa à table dans le salon. Il disposa son assiette, son verre et ses couverts tout près de lui avant de déguster son plat, concocté avec soin. Son fidèle ordinateur se trouvait juste sous ses yeux pour l'occuper durant le repas.

Auparavant, ce vacarme digne des monastères les plus strictes qui puissent exister aurait été comblé par les rires des deux frangins. L'atmosphère aurait été d'autant plus chaleureuse, plus vivante et animée. C'était indéniable, un élément dans cette maison semblait s'en être allé en même temps que l'ébène. Élément qui manquait également à l'appel dans le for intérieur du blond aux yeux bleus.

Son dîner se passait plutôt bien. Il dévorait avec appétit sa nourriture, buvait de tout son soûl et prenait plaisir à regarder le film qui défilait sur son écran, le tout accompagné d'une magnifique vue sur l'extérieur que lui livrait l'immense baie vitrée devant lui.

Ayant grandi dans un espace semblable durant sa jeunesse aux côtés du plus vieux, cet habitacle avait de suite tapé dans l'œil des garçons. Pour certains, vivre dans un coin escarpé en pleine forêt les aurait effrayés ou les aurait fait sortir de leur gonds. Vivre dans la nature représentait le pire du pire, en termes de praticité. Les commerces les plus proches se trouvaient à une vingtaine de kilomètres, le réseau mobile se montrait capricieux une fois sur deux et le silence ambiant pouvait se révéler terrorisant pour ceux habitués à la tintamarre continuelle de la ville. Or, pour Jungkook et Taehyung, c'était tout le contraire. Habiter ici, dans ce cadre idyllique à l'allure de paradis terrestre, était l'une des meilleures choses qui leur soit arrivée, malgré son prix plutôt élevé sur le marché de l'immobilier. Ses murs avaient pu être témoins de scènes en tout genre. Des moments joyeux, des spécialités culinaires ratées, des nettoyages printaniers, des coups de gueule, des tensions au bord de l'éclatement, des rapprochements interdits, des phénomènes déroutants... Cette baraque en avait décidément vu de toutes les couleurs depuis leur acquisition.

Taehyung appuya sur la barre « Espace » pour mettre son film sur pause. Ensuite, il entreprit de débarrasser la table et de déposer la vaisselle sale dans l'évier. Durant ses allers-retours, son téléphone vibra une première fois, délaissé juste à quelques centimètres de l'ordinateur qui s'était entre-temps mis en veille. Il alla nonchalamment en sa direction avant de vérifier ses notifications. Ses lèvres s'esquissèrent en un magnifique sourire, un sourire tellement grand qu'il lui provoqua une crampe aux joues.

Jimin, son meilleur ami vivant en Corée du Sud, venait de lui envoyer une photo sur WhatsApp. Celui-ci s'était baladé dans les rues de Séoul avant de se perdre apparemment chez l'un des multiples disquaires de la capitale. Il avait débusqué un vinyle rare que le blond cherchait corps et âme partout, sans qu'il ne puisse mettre la main dessus. Sa photo était accompagnée de cette légende « Je te l'achète et te l'envoie par colis le plus vite possible, mon petit Tata ! », un cœur rouge concluant celle-ci. Cette petite attention de son camarade lui réchauffa le palpitant et l'immergea dans un état de bien-être incommensurable.

Park Jimin, de deux ans son cadet, était son plus valeureux et précieux ami qu'il possédait. Un simple message de sa part à sa destination, via l'un des incalculables réseaux sociaux où il était inscrit, avait permis aux deux compères de bâtir au fil des mois une amitié solide qui n'était pas prête de connaître la fin. Ils se considéraient même désormais comme des âmes-sœurs amicales tant ils étaient sur la même longueur d'onde, le reflet du miroir de l'autre et s'étaient promis qu'un jour ils se verraient pour de vrai, en face-à-face. Il n'y aurait alors plus d'écrans pour barrière dans leur relation et les indénombrables kilomètres les séparant auraient été réduits à néant. Rien que de s'imaginer cet instant, Tae était ému. Il avait si hâte de l'accueillir à bras ouverts sur les terres scandinaves, de pouvoir le câliner contre lui et le remercier pour ces bons moments partagés à ses côtés et ces fous rires échangés en appel vidéo. Il se doutait d'avance qu'il pleurerait en le voyant au loin, au moment venu. 

Alors qu'il s'apprêtait à répondre à son acolyte, son mobile vibra, signifiant qu'une nouvelle notification venait d'arriver. Son sourire se fana instantanément et ses sourcils se froncèrent.

— Putain, c'est une blague ?

Encore ce foutu numéro qui revenait le hanter et qui le rendait grossier.

✉️ Jungkook

>> Taehyung... Je n'ai pas eu le choix cette nuit, vraiment. Je t'avais dit de ne pas appeler. Pourquoi tu ne m'écoutes pas ? Qu'aurais-tu raconté ?

>> Dois-je te le faire comprendre à ma manière pour que tu finisses par l'assimiler ?

>> Tu vois ce que tu me fais faire ? Je ne le veux pas, mais il faut que tu saches obéir parfois. Pour ton bien ainsi que le nôtre.

Le blond souffla profondément en lisant et relisant la conversation. C'était pathétique. La personne qui était en train de composer ses messages était juste pathétique. Toutefois, malgré l'effroi qu'il avait pu ressentir pendant une partie de la nuit, il ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était une coïncidence. De nouveaux messages arrivèrent successivement, sans que l'homme de vingt-quatre hivers n'eut le temps de réagir.

✉️ Jungkook

>> Réponds-moi, bon sang.

>> As-tu idée d'à quel point je me languis de toi ? Je suis à fleur de peau sans toi à mes côtés, sweetheart... Mais toi...

>> Tu as l'air de tellement bien dormir sans moi. Ça m'attriste de constater cela. Dois-je en conclure que tu t'en fiches de moi ? Que mon départ ne t'attriste pas plus que ça ?

Quand Tae eut le malheur d'ouvrir le dernier message reçu, la panique le gagna à tel point qu'il lâcha brutalement son malheureux cellulaire qui n'avait rien demandé, tout en poussant un hoquet de surprise. Celui-ci s'écrasa dans un « clac » audible contre le sol et fit deux rebonds. Taehyung, encore une fois, se retrouva dans l'incapacité de respirer et eut l'impression de mourir de l'intérieur, de sentir chaque cellule de son corps se désagréger. Il se mit à haleter bruyamment, au seuil de la crise d'angoisse, se maintenant du mieux qu'il pouvait contre le plan de travail de sa cuisine. Ses jambes flageolaient, si bien que son état s'aggrava lorsqu'il se rendit compte qu'il était en train de paniquer. Son sang battait puissamment dans ses veines sous la poussée d'adrénaline, son organe vital quant à lui tambourinait comme jamais dans sa cage thoracique, suivi d'une montée de larmes qui n'attendait que de noyer tout entier ses iris cristallins.

L'écrivain venait de recevoir une photographie assez sombre de lui-même en train de dormir dans son lit, un air paisible sur le visage, sa touffe d'or en bataille, sans s'être douté qu'on l'avait épié dans l'ombre...

Le tout, juste au-dessus de lui, une maigre distance le séparant de son faciès, de ses lippes charnues entrouvertes.

— Je suis en train de perdre la raison... Ce n'est pas réel, ce n'est pas possible !

La tranquillité du lieu qu'il appréciait tout autant que l'écriture, n'était désormais plus que source de crainte, un cauchemar éveillé à ses yeux.

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