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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟖

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Conseil de l'auteure : pour être immergé dans l'atmosphère de ce chapitre, je vous recommande de le lire avec la musique juste au-dessus en fond ! On se retrouve en bas, as always ! Bonne lecture, mes loulous ! ❤️


Un bruit ambiant de télévision pour seul et unique son dans tout le salon. Des faisceaux lumineux au travers des volets d'un appartement plutôt coquet chauffant le parquet. Deux corps amoureux blottis l'un contre l'autre, leurs regards braqués vers l'écran face à eux. Jeongguk se sentait si bien contre Taehyung. La tête posée contre l'épaule de celui-ci, il appréciait la quiétude de ce moment en compagnie de son amoureux. Un autre épisode de la série Chambers qu'ils avaient tous deux démarrés par curiosité un peu plus tôt s'enclencha tandis qu'il inspirait et expirait lentement, apaisé. Parfois, quand l'atmosphère devenait tendue durant la séquence de visionnage, Tae allait lui caresser le cuir chevelu pour le détendre et le rassurer. Jeongguk pouvait se révéler être une véritable petite nature de temps à autre, c'était encore pire quand on le confrontait à des séries ou des films à suspens. La présence de son aîné à ses côtés lui faisait relâcher toute pression. Pendant que le générique assez lugubre de l'émission passait, une interrogation soudaine traversa l'esprit de l'ébène. Sans hésiter, il dit :

— Hyung ?

— Hmm ? fit le plus grand tout en penchant attentivement la tête vers le côté de Gguk, envoûté par l'ouverture de la série.

— Est-ce qu'il y a un endroit en particulier où tu aimerais le plus aller ? Une destination de rêve ?

Le plus jeune se redressa lentement, sans geste brusque pour pouvoir mieux observer son bien-aimé. Celui-ci semblait en pleine réflexion, ses yeux dirigés vers le plafond, ses sourcils bien épilés un tout petit peu froncés.

— C'est drôle que tu me poses cette question parce que je n'y ai jamais réfléchi auparavant, admit le grisâtre.

— Il y a un début à tout.

Cela faisait un bon moment maintenant que le noir de jais avait coupé les ponts avec Jimin et vivait au grand jour son histoire avec Taehyung. Ça faisait tellement de bien de ne plus avoir à mentir à propos de sa relation avec lui. Depuis sa dispute avec son meilleur ami, Jeongguk profitait davantage de son amant. C'était une importance capitale même d'être avec lui, bien plus importante que ses exercices à la con en grammaire anglaise. C'était encore tout nouveau pour lui d'entretenir une relation amoureuse avec quelqu'un, un homme qui plus est, malgré les phases déjà franchies dans la construction de leur « nous ». Ils avaient même brûlé les étapes avant de se poser ensemble.

Gguk voulait en apprendre plus sur cet homme qui partageait sa vie depuis plusieurs semaines. Il savait plusieurs choses sur lui mais pas assez pour le connaître sur le bout des doigts. Jeongguk désirait tout savoir de lui. Ses rêves, ses phobies, ses péchés-mignons, ce qu'il aimait, ce qu'il détestait... Absolument tout. En plus d'avoir un physique pouvant faire jalouser les divinités et qui rendait dingue le benjamin, l'argenté suscitait un grand intérêt chez lui. Contrairement aux autres garçons qu'il avait pu côtoyer, Taehyung avait de la conversation. Taehyung possédait une très bonne culture générale. Derrière son masque d'impassibilité, il avait moult faits à raconter. Plus particulièrement dans son regard. Ses mirettes sombres semblaient communiquer tant de choses que Jeongguk ne parvenait pas à déchiffrer et celui-ci espérait bien un jour en être capable. Il voulait passer le plus de temps possible avec lui, en profiter au jour le jour au détriment de ses derniers examens qui approchaient. Qu'il ait une heure de plus ou de moins pour réviser, qu'est-ce que cela changeait ? Ce n'était pas si grave car dans tous les cas, le noir de jais réussirait sans effort, les mains dans les poches. Il n'avait pas de souci à se faire de ce côté-là alors il pouvait se permettre d'avoir la tête ailleurs, d'avoir d'autres priorités bien plus intéressantes que de connaître par cœur des dates à rallonge dont il n'en avait franchement que faire. Oui, il était toujours fâché contre les cours de Civilisation, cette matière qui vous donne des envies de meurtres à chaque année énoncée par l'enseignant et que vous devez maîtriser pour qu'au final – surprise ! – elles n'apparaissent pas dans l'énoncé. Un sourire déforma peu à peu les lèvres de l'étudiant puis il avoua innocemment :

— Moi, mon rêve c'est d'aller avec mon âme-sœur en Scandinavie pour voir les aurores boréales. C'est un événement unique, époustouflant que l'on ne voit pas tous les jours et j'ai envie de vivre ce moment juste avec la personne que j'aime.

L'épisode démarra sur l'écran, mais les deux tourtereaux semblaient plus concentrés sur leur discussion que par une demoiselle se transformer au fur et à mesure des épisodes en l'ancienne propriétaire du cœur dont elle fut transplantée.

— J'ai remarqué que tu aimes beaucoup prendre en photo les couchers et levers de soleil et j'imagine du coup que tu adorerais photographier des aurores boréales, si tu venais à faire ce voyage. D'où te vient cet intérêt pour les phénomènes célestes ?

Le grisâtre paraissait vraiment intrigué par cette facette de la personnalité de Gguk, au vu de la façon dont il le contemplait. Même dans son intonation, le plus jeune avait pu sentir que son vis-à-vis éprouvait un certain intérêt à son égard. Son attention reposait complètement sur lui, de la bienveillance tapissait son regard adouci. Il le lorgnait comme s'il était le joyau le plus précieux qui soit. Il était suspendu à ses lèvres et voir son copain se comporter ainsi envers lui réchauffa un peu plus l'organe vital et les joues du gamin à la bouille de lapin. Ça le touchait énormément que l'on s'intéressait autant à lui, lui qui avait été rejeté si longtemps, lui qui était très maladroit. Jeongguk était conquis et sentait qu'il était de plus en plus épris de Tae. Il cala l'une de ses mèches derrière son oreille, un timide sourire retroussant ses lippes et répondit :

— Depuis tout petit, j'adore le ciel. Tu vois, les gens sont toujours là à râler, à critiquer la météo. Qu'il pleuve, qu'il fasse trente degrés, qu'il vente, qu'il neige : l'être humain n'est jamais satisfait. La météo n'est pas assez ceci, pas assez cela, il n'y a pas un jour où ça va. Malgré ça, les cieux s'en foutent. Les mortels ont beau ruminer dans leurs dents, le ciel ne les calcule pas et continue de nous faire manger de la drache. C'est peut-être con comme réflexion mais... J'aimerais être comme l'étendue au-dessus de nos têtes. Être intouchable, passer au-dessus des critiques des autres par rapport à ma façon d'être ou quoi... J'ai toujours eu des mimiques assez prononcées quand je parle ou bouge mon corps, sans trop savoir pourquoi. Je ne contrôle pas ça et malheureusement comme je te l'ai déjà dit, ça m'a attiré des problèmes au collège, en plus du fait que je sois homosexuel...

Il y eut un court silence qui fut vite comblé par un dialogue de la série retransmise sur la télé. C'était la première fois que Gguk se confiait sur ce sujet avec quelqu'un. Même avec Jimin, il n'avait pas osé par peur que celui-ci se moque ou ne comprenne pas où il voulait en venir alors qu'il n'y avait aucune raison pour qu'il le juge. Bizarre, il se sentait tout bonnement bizarre après cette confession, presque honteux. Il devait être ridicule à dire ça de bout en blanc face à Taehyung, son charabia n'avait pas de sens.

— Excuse-moi, c'est idiot ce que je viens de déblatérer, dit Jeongguk en détournant le regard, embarrassé.

De légers signes d'embarras commençaient à se montrer. D'un geste mécanique, son index alla frotter de droite à gauche la pointe arrondie de son nez. Bon dieu, que je suis gênant, se disait-il. La main de Tae attrapa doucement la sienne, celle s'activant à gratouiller son nez.

— Philosophe dans l'âme, mon Ggukie, commenta le coloré tout en riant.

— C'est pas drôle, hyung.

L'étudiant se mit à faire la moue, ce qui poussa Taehyung à attirer Jeongguk près de lui pour le prendre à nouveau dans ses bras, le jugeant beaucoup trop adorable sur l'instant.

— Je te taquine, trésor. Ce n'est pas du tout stupide et je respecte ta vision des choses. Je suis même agréablement surpris qu'un gamin de ton âge puisse avoir une réflexion aussi imagée.

— C'est vrai ? interrogea le noir de jais tout en jetant une œillade vers le faciès de l'employé de cantine et se lovant de nouveau contre lui.

Taehyung déposa un baiser sur l'une des tempes de son cadet.

— Oui. Ne change surtout pas ta manière de percevoir les choses, c'est ce qui rend ta personnalité originale. J'ai parfaitement compris le message derrière tes mots, si c'est ça qui t'inquiète. Et c'est tout à fait pertinent ce que tu viens de dire.

Sa mine déconfite retrouva de ses couleurs à la remarque de Tae. Ça le rassurait d'être compris par quelqu'un d'autre et de ne pas être pris pour un imbécile.

— Promis, un jour je t'emmènerai sur les terres scandinaves si c'est ton souhait le plus cher, chuchota Tae tout en frottant affectueusement Jeongguk contre lui. Puis, je pense que ça me ferait du bien de changer d'air tout en t'ayant à mes côtés.

Une énorme goulée de joie emporta Jeongguk à l'entente de ces mots puis il se mit à câliner très fort l'adulte contre lui, comme un enfant à qui l'on avait promis d'aller à Disneyland.

— T'es le meilleur, je t'aime ! s'emporta celui-ci tout en le couvrant de bisous papillons sur l'une de ses joues, ce qui eut le don de faire rougir la victime de son assaut, en plus de le faire éclater de rire.

Si c'était possible, Gguk enregistrerait ce son qu'il trouvait tout bonnement divin pour pouvoir le réécouter en boucle, en cas de coup de blues. Taehyung ne le savait peut-être pas mais son rire détenait le pouvoir d'annihiler toute noirceur en chaque être humain, de réchauffer les cœurs refroidis par les aléas de la vie. Jeongguk en était convaincu. Malgré toutes les choses péjoratives que disait Tae sur lui-même, il était persuadé du contraire et bien décidé à lui prouver qu'il avait raison.

— Finalement, je pense avoir aussi une idée de destination... songea à voix haute le gris.

Jeongguk se redressa à une nouvelle reprise, un « o » de surprise s'échappant d'entre ses croissants de chair. Il sollicita le plus âgé à lui confier son idée plusieurs fois dans la seconde qui suivit en s'agitant dans tous les sens, impatient de connaître l'endroit qui faisait le plus rêver son bien-aimé.

— Je dirais Lourdes, dans le sud de la France.

— Lourdes ? répéta Gguk tout en basculant sa tête d'un côté, pas sûr d'avoir déjà entendu parler de cette ville.

— Tu ne connais pas ?

Jeongguk fit un « non » de la tête puis Taehyung l'invita à se positionner correctement pour qu'il puisse tout lui expliquer et parfaire sa culture personnelle. Lourdes, petite commune aux pieds des Pyrénées. L'adulte aux prunelles obscures conta au plus jeune que là-bas, des pèlerinages catholiques y sont pratiqués chaque année et que ce lieu est très connu pour ses sanctuaires. Dans une grotte nommée « la Grotte de Massabielle », il est dit que dedans la Vierge Marie serait apparue à une jeune fille. De plus, la source de cette caverne contiendrait des vertus guérissantes. Des personnes malades de tout âge venant de toute la métropole française, du monde entier se rendent ici dans l'espoir que Dieu leur donne une nouvelle vie, foudroie le mal qui les ronge. Jeongguk en eut des frissons. C'était donc ça, les reportages qu'il voyait parfois aux infos où des bonnes sœurs accompagnaient des personnes âgées ou plus jeunes dans cette aventure spirituelle ? L'histoire de cette ville était si particulière, si sacrée... Les pupilles de Taehyung brillaient d'une certaine émotion, ses paroles également, à l'évocation de tous ces détails autour de Lourdes. Sa main ne cessait de jouer avec la petite croix qu'il portait autour de son cou.

— J'aimerais vraiment me rendre là-bas. J'ai vu des photos des basiliques et tout et franchement, c'est juste sublime. Je veux y aller parce que d'après moi, tout bon catholique doit s'y rendre au moins une fois dans son existence pour voir cette merveille. Puis... Et puis...

L'argenté fit une courte pause avant de reprendre. Jeongguk, quant à lui, n'avait pas cillé. Il était concentré sur lui, sur ses gestes accompagnant sa voix. Il pourrait passer des heures entières à l'entendre parler de ce qui le faisait vivre. La dévotion dont faisait preuve Taehyung à l'égard de sa religion était magnifique. Même pour un agnostique comme le noir de jais, c'était beau de voir jusqu'où la foi de quelqu'un pouvait aller.

— J'aimerais... Testé un truc, une fois arrivé là-bas...

Son ton s'était soudainement assombri. L'ébène le remarqua de suite et ses sourcils se froncèrent quelque peu à ce changement inattendu.

— On dit qu'après être passé dans la grotte, tous les malades ont été guéris miraculeusement. Comme si Dieu avait entendu leurs prières et les avait exaucées. Ça n'a marché que sur des maladies ou des blessures physiques jusqu'à présent et... Je veux me purifier d'un mal invisible... Qui me bouffe, juste là...

Taehyung tapota son crâne du bout de ses doigts, sous les yeux inquiets du plus jeune. Puis celui-ci comprit à quoi le plus grand faisait référence et put sentir son organe vital se comprimer dans sa cage faite d'os. Au vu de la façon dont Tae parlait de tout ça, Jeongguk supposa que, comme tous les autres pèlerins, son vis-à-vis misait tout sur cette visite religieuse qui pourrait lui apporter un miracle. Tae ne lui avait toujours rien dit à propos de ses tourments qui le rongeaient. Même en essayant de creuser la chose en douceur, il esquivait la conversation l'air de rien ou se fermait comme une huître. Ce n'était pas encore maintenant qu'il en aborderait de lui-même et puis, Gguk considérait que ce n'était pas le moment de parler de ça. Ils étaient bien là, à se lover l'un contre l'autre. Il était hors de question que l'étudiant ruine cet instant précieux avec ses interrogations intempestives. Tae était plutôt de bonne humeur et il ne désirait point gâcher tout ça. Le gamin de vingt ans se contenta d'acquiescer avant de glisser ses mains dans celles du salarié. Des coquelicots se mirent à éclore sur ses pommettes en constatant une fois de plus leurs différences de taille puis il plongea ses pupilles dans celles de celui qui faisait battre son cœur à mille à l'heure, ses lèvres retroussées en un minuscule sourire. Droit dans les yeux, Jeongguk lui promit. Il lui fit la promesse qu'un jour ils se rendraient à Lourdes, main dans la main, et qu'il serait là pour le soutenir dans cette épreuve qui semblait valoir énormément pour lui. Parce qu'après tout, Jeongguk ne pouvait rien lui refuser. Il était entièrement dévoué à lui tout comme le grisâtre l'était à son égard.

Un cognement ahurissant le fit sursauter. Il cligna plusieurs fois des yeux avant que ses pupilles ne zigzaguent un peu partout sur l'environnement qui l'entourait. Le décor de son petit appartement avait été remplacé par des meubles où de gros dictionnaires étaient empilés, rangés selon la classification de Dewey. Il y avait des tables en bois disposées un peu partout, où de jeunes gens discutaient entre eux, ou alors avaient le nez rivé dans leurs cahiers. Quand ce n'était pas des cahiers, pour certains c'était leurs ordinateurs qui leurs faisaient face. Un visage familier se trouvait devant lui à le scanner du regard, inquiétude et agacement entremêlés ensemble. Seokjin, assis face à lui, soupira. Jeongguk était encore plus perdu et confus face à la situation.

— Je crois qu'on va s'arrêter là pour aujourd'hui, Gguk. T'es complètement à côté de la plaque, ça ne va pas du tout.

Tout lui revint alors rapidement en mémoire, en remarquant leurs diverses affaires posées sur leur table. Son ami et lui s'étaient donnés rendez-vous à la bibliothèque de la fac pour qu'il puisse avancer dans ses révisions. Seul, c'était relativement compliqué alors Jin avait accepté de lui prêter main forte. La première heure s'était déroulée à merveille. L'ébène avait assez bien compris les remarques de son camarade et avait bien retenu ses définitions. Il était assez content de lui, c'était assez fluide jusque-là. Jusque-là.

— Je suis désolé, Jinnie...

Sauf que dix minutes plus tard, son esprit sadique était revenu à la charge pour l'embrouiller, l'empêcher de travailler et surtout, pour le faire culpabiliser davantage à propos de son bien-aimé, enfin ex bien-aimé. Il ne savait pas du tout quel statut donner au coloré désormais.

Jeongguk l'avait rejeté une deuxième et ultime fois, par téléphone. Il avait pris son courage à deux mains et avait appelé très tard dans la nuit Taehyung qui, apparemment, ne dormait toujours pas non plus. Il avait été partagé. D'un côté, ça lui avait fait terriblement de bien d'entendre de nouveau cette voix rocailleuse qu'il appréciait beaucoup. Puis d'un autre, elle lui avait rappelé ô combien celui-ci lui manquait. Les deux ressentis mélangés ensemble n'avaient pas fait bon ménage. Et bien qu'entendre les supplications de Tae fût douloureux aussi bien pour son mental que pour son pauvre petit cœur, le noir de jais avait préféré mettre un terme à tout ça pour se protéger et protéger son aîné. Même rester ami avec lui aurait été insupportable. Si cela avait été le cas, il sentirait chaque seconde passée à ses côtés l'urgence de l'embrasser, de le cajoler dans une longue étreinte, de lui dire encore et encore à quel point il l'aimait. La tentation aurait été trop grande.

Leur relation était vouée à l'échec. Jeongguk se l'était bien inséré dans le crâne, il l'avait bien compris maintenant au vu de la tournure dangereuse qu'avait pris celle-ci. Normalement, il aurait dû se sentir apaisé et libéré de ce poids écrasant ses épaules. Or, ce n'était pas le cas. Rien n'avait changé. La douleur était toujours présente et grandissante. Elle s'étendait tel un élastique prêt à rompre à n'importe quel instant. Le mini séjour chez sa mère avait calmé temporairement ses émois mais une fois de retour dans son soixante-six mètres carrés... C'était sans fin. Est-ce que tous les deux retrouveraient une routine banale ? Recoller les morceaux cassés de leur vie d'avant serait-il possible ? Surtout après toutes ces choses qu'ils avaient vécues, bien que leur histoire fût passagère, effervescente et enflammée ? En seraient-ils tous deux satisfaits, une fois le rideau baissé ? Jeongguk ne possédait pas les réponses à ses interrogations. Il était dans le flou total et la brume ne cessait de devenir de plus en plus épaisse dans les recoins ténébreux de sa matière grise.

Dans un état second, il observa son hyung débarrasser ses affaires avant de suivre le mouvement dans des gestes mécaniques, vide de gaieté. Il ne le remarqua pas mais, parfois, son ami jetait de vifs coups d'œil dans sa direction, préoccupé par son état. Quelque chose s'était clairement éteint en lui depuis cette effroyable nuit qui avait conclue le mois d'avril et signé la fin... Leur fin.

Un soupir las franchit la barrière des lèvres du plus jeune tandis qu'il trifouillait son assiette de pâtes à l'aide de sa fourchette. La faim n'était pas présente. Ses pensées étaient toutes tournées vers ses récents problèmes, ce qui lui avait sèchement coupé l'appétit. Rien à voir avec Seokjin qui savourait son repas tranquillement, l'air détendu. Celui-ci se donnait du mal pour revigorer le moral de Jeongguk. Il lui racontait les précédentes journées qu'il avait passées, cette fois où Namjoon avait failli casser l'une des fenêtres de leur appartement en voulant l'ouvrir parce qu'il faisait trop chaud et d'autres anecdotes en tout genre qui avaient rythmées son quotidien récemment. Il aspirait tirer au moins un infime sourire de la part de Gguk, en faisant ça. Celui-ci essayait vraiment de projeter toute sa concentration sur les paroles de son vis-à-vis. Il n'y avait presque pas de bruit ambiant, c'était moins la cohue comparée à d'habitude. Ils avaient pris leur précaution en venant manger dans la cantine. Ils avaient choisis un emplacement où il était impossible de voir la cafétéria d'où ils se trouvaient. Les yeux glissant le long des larges vitres qui offraient une vue sur l'extérieur, l'ébène finit par prendre une bouchée de sa nourriture, voulant se forcer à avoir de quoi tenir la journée dans le ventre. Il mâcha le plus doucement possible le contenu pour ne pas s'étouffer en s'encourageant intimement qu'il pouvait y arriver, que ce n'est pas une séparation amoureuse qui allait le tuer. Au même moment, un boucan assourdissant frappa l'espace. Le bruit était assez conséquent, ce qui attira les deux étudiants et quelques paires de globes oculaires curieux. Jeongguk regretta aussitôt d'avoir tourné la tête dans cette direction.

Il était bien là, debout et à quelques mètres de lui tandis qu'un garçon à peu près de son âge s'empressait de récupérer ce qu'il avait fait tomber de son plateau, à quatre pattes. Taehyung était bel et bien sous ses yeux, vêtu d'une tenue fidèle à lui-même et qui lui allait comme un gant, malgré la présence de son tablier de travail. L'une de ses manches était retroussée comme toujours, ce qui dévoilait son bandage énigmatique pour la plupart, symbole de souffrance pour une certaine personne présente dotée d'une chevelure noire et d'un air paniqué sur le visage.

La nourriture ne passa pas. Ça ne voulait pas descendre dans sa gorge. Pire encore, Gguk pouvait sentir la nausée tenailler ses entrailles, un amas monter puis redescendre dans son organisme accompagné par de l'inconfort écrasant le milieu de son torse. Sa respiration se mit à s'emballer, l'oxygène galérait à progresser jusqu'à ses poumons. Il tenta du mieux qu'il pouvait d'avaler ce qu'il y avait dans sa bouche mais il n'y parvint pas. Quelque chose coinçait, ça ne voulait vraiment pas. C'était comme si son corps refusait de lui obéir, comme s'il en perdait le contrôle. Les larmes lui montaient au coin des mirettes tant la sensation était affreuse. L'envie de vomir se faisait de plus en plus imposante et elle atteignit son paroxysme quand Taehyung aida l'étudiant avec son plateau. Il ne pouvait pas entendre ce qu'ils se disaient mais le simple fait d'avoir aperçu le plus vieux attraper le poignet de l'autre pour ensuite glisser une œillade vers l'exacte position où il se tenait lui avait suffi pour se sauver de la table et rejoindre en trombe les toilettes pour homme, sous les cris de Seokjin qui le poursuivait. Il les avait vu. Son indifférence fusionnée à la fatigue imprégnant ses traits faciaux. Ses yeux. L'étincelle de reproches qui dansait à l'intérieur. C'était trop d'un coup pour lui. C'était encore trop tôt à encaisser.

Jeongguk s'enferma dans le premier cabinet inoccupé et se laissa aller face à cette montée de stress soudaine. Les souvenirs affluaient au même rythme qu'il régurgitait tout ce que son estomac retenait. Une, deux, trois fois, assez pour que sa trachée le brûle comme jamais. Ses intestins se nouaient et se dénouaient, le rendant tout tremblant. Le bas de son corps lui faisait mal à un point inimaginable, comme si quelqu'un s'amusait à lui enfoncer un peu plus un pieux dedans. Son visage était littéralement ravagé par les perles salées s'étant évadées de ses sclères et ses cheveux étaient en désordre complet. Son souffle était anarchique, chaotique comme l'enfer, même après que le supplice s'était tu. Absolument rien n'allait. Il s'écarta alors du toilette puis, pris d'une vague de rage, il grogna et donna plusieurs coups de pieds contre la cloison face à lui qui émit des bourdonnements sonores avant de fondre en larmes. Jeongguk ramena petit à petit ses genoux contre lui, les entoura de ses bras et plongea son faciès anéanti par le chagrin dedans, pendant que Jin l'interpellait désespérément derrière la porte verrouillée tout en frappant celle-ci. Il n'y avait eu aucune amélioration. Jeongguk était toujours aussi mal en point psychologiquement comme physiquement et ce n'était pas demain la veille que les choses s'arrangeraient. Impuissant, démuni et minable. Trois adjectifs qui qualifiaient bien dans quel état d'esprit il se sentait. Surtout que Tae était toujours présent et avait peut-être éveillé un soupçon de jalousie en touchant la poigne de cet étudiant qu'il ne connaissait ni d'Adam ni d'Ève. Gguk était toujours aussi épris par l'argenté, même en ayant mis un terme à leur histoire, et c'était bien là que résidait tout le problème.

Tu me manques... J'ai besoin de toi... J'ai besoin de toi plus que jamais, Taehyung !

____________
Note de l'auteure :

J'ai trop de peine pour mon ptit bébé Gguk dans cette histoire, je lui en fais voir de toutes les couleurs le pauvre ;-;

J'espère que vous vous portez et que vous passez de bonnes vacances ! ❤️ La rentrée approche à grands pas d'ailleurs, comment vous le sentez ? Perso je me dis que ce ne sera pas une rentrée comme les autres aux vues du contexte avec le Covid-19 et tout ce qui s'ensuit. 2020 a été une année particulièrement étrange avec tous les événements qu'on a pu avoir ;-; J'ignore encore dans quelles conditions s'effectueront mes cours, je sais juste que ma rentrée aura belle et bien lieu en amphithéâtre mais après... Wait and see x.x

J'espère que ce petit chapitre vous aura plu ! En plus de voir l'évolution du Taekook séparément, certains passages de l'intrigue seront entrecoupés de rétrospectives plus détaillées de ce qu'il se passait entre eux quand ils étaient encore ensemble pour que vous ayez une vision plus globale de leur relation qui est, ma foi, aussi complexe que Dallas 💀

Impressions ?

Avis sur Gguk ?

Avis sur Tae ? 

Que pensez-vous qu'il va se passer dans les prochains chapitres ?

Votre personnage préféré jusqu'à présent ?

Celui qui vous peine le plus ?

Celui que vous haïssez plus que tout ?

Celui auquel vous vous identifiez le plus ?

Celui qui vous terrorise le plus ?

Qui des deux tombera le premier ? (question vague qui n'est peut-être pas si vague que ça 🙃)

Réponses aux prochains chapitres !

Je ne vous l'ai pas dit mais finalement après avoir longuement réfléchi, je conserve "So Close" et "So Far Away" comme titres pour les deux tomes. Je suis très attachée à eux et quand on regarde bien, il y a une grosse différence entre ce que je propose et les autres histoires sur la plateforme. Tant pis si leurs titres paraissent "génériques", le plus important réside dans le contenu proposé 😁

Je tiens encore à vous remercier pour votre patience et tout l'amour que vous portez à cette histoire. Je sais que je me répète dans mes notes d'auteures mais je tiens plus que tout à vous remercier à chaque fois parce que... Parce que vous m'apportez tellement de choses positives, les mots me manquent pour vous dire à quel point vous êtes importants pour moi ;-; ❤️

Je vous aime vraiment très très fort et je vous remercie encore pour tout l'intérêt que vous vouez envers cette intrigue et mes autres projets de rédaction. Vraiment, ça vaut tout l'or du monde pour moi ! ❤️

On se retrouve très vite pour la suite de cette intrigue qui n'a pas fini de vous faire suer ! (P.S : un kit respiratoire sera nécessaire pour d'ici peu... Mouhahaha 🙃) 

A très vite mes petits amours, prenez bien soin de vous ! ❤️

I purple you infiniment ! 💜

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