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Conseil de l'auteure : Une petite musique est jointe en média pour ce chapitre, ma foi, assez singulier. N'hésitez pas à la jouer en fond pour être immergés dans l'atmosphère de ce chapitre ! Bonne lecture à vous, mes amours !  ❤

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Il faisait froid. L'air ambiant était aussi glacial que tous les icebergs flottant comme des âmes en peine dans l'océan austral. Il n'y avait rien, absolument rien dans ce décor imprécis et terne, vide de toute couleur. Pas même une plante ou des cadres, n'importe quel objet qui pourrait apporter un semblant de vie dans cet étrange décor.

Allongé sur le sol immaculé et à plat ventre, Jeongguk émergea. Difficilement peut-être, mais il reprit peu à peu ses esprits. Il se redressa, aveuglé par la blancheur du lieu, une douleur affreuse lancinant sa tête. Une fois assis, le jeune homme examina l'environnement qui l'entourait et très vite, mille questions lui traversèrent l'esprit et une certaine incompréhension mêlée à de l'angoisse le submergea. Qu'est-ce qu'il foutait là ? Pourquoi les murs, du sol au plafond, étaient blancs ? Il se releva alors complètement désorienté, jetant de vifs regards tantôt sur la droite, tantôt sur la gauche ou derrière lui. Il n'y avait aucun indice lui permettant de savoir quoi que ce soit sur ce lieu plus proche de l'imaginaire que du réel. Gguk vérifia sa propre apparence et fut étonné de voir qu'il était vêtu sobrement, aux teintes du Yin et du Yang. Vraiment, il ne comprenait rien à ce qui se tramait.

Alors il ferma quelques secondes les yeux, pensant faire encore un rêve qui n'avait ni queue ni tête. Ça lui arrivait beaucoup en ce moment, il fallait dire. L'enchaînement des derniers événements avait un impact plutôt conséquent sur son train de vie et la réalité venait parfois s'immiscer dans son imaginaire, lorsque Morphée venait le border de ses bras consolateurs. Il se concentra aussi fort que possible dans l'espoir de revenir dans le vrai monde en comptant jusqu'à dix. Il fit le décompte calmement, le cœur au repos et une fois celui-ci fini, il rouvrit les paupières.

Rien n'avait changé. Enfin, une silhouette s'était ajoutée à quelques mètres de lui.

Silhouette qu'il reconnut de suite, habillée tout comme lui de vêtements clairs et sombres. Une chevelure bouclée et rebelle châtain foncé, des mèches tombant au ras de ses cils qui rendaient son regard encore plus perçant qu'il ne l'était déjà, une expression impassible, sa peau d'habitude bronzée devenue pâle due à la clarté de cette « pièce »... Taehyung.

Le noir de jais retint son souffle. Son aîné se tenait là, une certaine distance les séparant, les pupilles braquées tout droit sur lui. L'intensité de son œillade était telle que Jeongguk ressentit des frissons parcourir sa colonne vertébrale. Tandis qu'il lorgnait son vis-à-vis de la tête aux pieds, il put noter un détail troublant chez celui-ci durant sa contemplation. Ses mains étaient recouvertes d'une matière visqueuse, qui ressemblait fortement à de l'encre noire. Quelques gouttes de ce liquide perlaient du bout de ses doigts avant de s'échouer au sol, le maculant.

Lentement, tel un revenant, Tae tendit l'un de ses bras en direction du plus jeune tout en penchant la tête sur le côté. Était-ce là un appel silencieux lui étant destiné ? Un sous-entendu signifiant qu'il souhaitait le rejoindre ? Jeongguk n'eut pas le temps de réfléchir que, tout d'un coup, l'espace se retrouva immergé dans l'obscurité la plus totale. Un hoquet de surprise quitta ses lèvres. C'était si soudain qu'il crut que son cœur bondirait hors de sa cage thoracique. Durant plusieurs secondes, la luminosité alterna entre lumière et ténèbres, s'entrecoupant parfois de nuances rouge vif et quand tout redevint normal, Gguk tomba nez à nez avec une paire d'obsidiennes aussi captivantes que repoussantes. Elle possédait cette étincelle qui l'attirait, qui l'affolait, qui tordait ses entrailles jusqu'à l'éclatement et le plongeait dans un état léthargique cuisant.

Le châtain lui attrapa délicatement les mains avant de les lui montrer. Elles aussi étaient enduites de cette chose rappelant la couleur du pétrole. Le regard de l'étudiant se perdit sur ses poignes. Le contraste entre sa peau de porcelaine et la noirceur de cette substance accapara toute son attention. Elle l'intriguait. Il les examina sous tous leurs angles, paraissait émerveillé, alors que Tae, lui, affichait un mystérieux rictus sur son visage.

Lorsque leurs regards se croisèrent une nouvelle fois, les aiguilles du temps se figèrent. Tous deux étaient happés par la lueur lanternant dans les rétines de l'autre et il n'y avait plus que cela qui comptait pour eux. Ils se lorgnaient avec appétit, avec enthousiasme, comme s'ils avaient face à eux la plus belle œuvre d'art encore jamais créée. Plus les secondes passaient, plus l'intensité de leur eye-contact grandissait, réchauffait la froideur ambiante de cet infini aux teintes de l'hiver. La pulsion battait sous leurs veines ; celle de fusionner leurs ombres jusqu'à ce qu'épuisement s'ensuive, jusqu'à ce que les démons de l'un atteignent la raison de l'autre. Elle cognait fort, aussi puissamment que leur organe vital respectif. Ils pouvaient se sentir mutuellement glisser vers le fond, encore plus profondément dans la folie. Ça les démangeait. Cette urgence était intenable. Elle était vitale et s'ils ne lâchaient pas prise d'ici les prochaines minutes, ils en mourraient. Ressentir le corps de l'autre, épiderme contre épiderme, était primordial.

Le plus âgé approcha sa paume tout contre son propre visage et la recouvrit de cette encre pendant que Jeongguk suivit le mouvement, passa l'une de ses mains en oblique, partant de sa joue pour ensuite arriver à sa bouche puis poursuivre sur l'autre joue. Ils procédèrent à cette action bizarre qui n'avait pas de sens en parfaite synchronisation, sans détourner une seule fois leurs mirettes de leur source d'obsession respective. Car oui, elle était toujours là et plus imposante que jamais ; cette obsession frôlant les frontières de l'amour. Elle pulsait en eux, sillonnait leur organisme tel un poison, les enivrait de tout leur soûl. Elle ressentait le besoin d'éclore, d'être mise à l'épreuve, d'être nourri pour s'accroître encore plus. Ils s'enviaient dans un mutisme absolu, se dévoraient et se déshabillaient du regard. Mille et une choses ne pouvant être décrites se passaient dans leurs prunelles, dans leurs têtes et ils paraissaient en transe, obnubilés par leurs apparences, des arrières-pensées vicieuses cachées dans les tréfonds de leurs psychés. Grand Dieu, ce serait un sacrilège de les déranger en plein échange visuel charnel ! Personne n'oserait rompre ce face à face d'une intensité sans nom où la mystique, la possession sous toutes ses formes, l'intoxication, la fascination et le sexe se mêlaient. Plus aucun déni, plus de retenue ; il fallait à tout prix libérer cette pulsion et en jouir le plus de fois possible.

Et dans ce décor qui s'illumina une nouvelle fois aux couleurs de la passion, de la tentation interdite, les deux hommes partagèrent leurs propres obscurités sur l'autre dans des caresses lascives, ne tenant plus en place, le péché de la chair tambourinant plus que jamais dans leur crâne. Il en fallait plus, toujours plus, mais « plus » n'était jamais assez pour ces deux être très épris l'un de l'autre. Ils devaient repousser leurs limites, tout le temps, chaque jour car demain pourrait être la fin. Tout pourrait se terminer pour de bon entre eux et c'est dans cette conviction aliénée, dans cette psychose à deux qu'ils mettaient à exécution leurs envies, leurs désirs les plus enfouis.

Tout en ôtant l'accoutrement de l'autre, jugé bien trop encombrant, ils s'abandonnèrent à une passion monstrueuse ponctuée de baisers affamés, nécessiteux et de touchers désireux. Leurs torses se recouvrirent de noir sous leurs paumes chaudes, leurs nuques, leurs visages, tout y passait, tandis que leurs langues se caressaient, se cherchaient, entamaient une bataille inexistante, se chérissaient, se goûtaient jusqu'à ce qu'ils n'en puissent plus. À ces contacts avoisinant le divin, ils se sentirent flotter et transcendés par la volupté de leurs gestes, brûlés dans les flammes et égarés de la grâce divine.

Les deux « amoureux » peinaient à respirer convenablement tant ils se donnaient corps et âmes et croulaient sous les effets destructeurs de leurs manœuvres. Leurs cœurs palpitaient, l'adrénaline les rongeait et bientôt, de deux êtres distincts, ils convergeraient en un.

La température ne cessait de monter, le désir de les rendre à fleur de peau tandis que des soupirs de satisfaction s'échappaient d'entre leurs paires de demi-lunes et fusionnaient ensemble, aux sons de succions provoqués par leurs embrassades ardentes. Un parfum de débauche embaumait l'oxygène oscillant dans l'air, effleurait leurs narines pendant que la luminosité du lieu alternait tantôt entre l'amarante et l'obscurité la plus totale. Puis, pianissimo, juste au-dessus de leurs têtes remplies de chimères qui attendaient de devenir réalité, une cascade charbonneuse tomba droit sur eux, les peignant, les engloutissant dans leur entièreté. C'était une mer noire mouvementée qui s'étendait désormais dans cette pièce qui n'avait ni début, ni fin. Elle était tout aussi opaque et terne que les limbes eux-mêmes.

Une seconde passa. Puis une deuxième et une troisième. Au bout de quelques instants qui parurent une éternité, en dessous de cet océan lugubre, Taehyung et Jeongguk remontèrent à la surface, dans les bras de l'un l'autre, en tenue d'Adam. La luxure se lisait dans leurs prunelles, leurs lippes carminées se désiraient, leurs corps se réclamaient et s'évertuaient à être les plus proches possibles. L'encre froide ruisselait sur leurs peaux échauffées, fondait tout contre celles-ci et créait une curieuse impression qui ne les dérangeait point. Au contraire, cette matière combinée à leurs touchers électrisants les shootait comme s'ils avaient consommé de l'ecstasy. Quoique l'extase était bien là, plus imposante que jamais, au vu de leur danse endiablée et satyre dans cette eau noircie.

Ils étaient tout le mal dont ils avaient besoin, une addiction tenace et inguérissable les rendant accro qui circulaient dans leurs vaisseaux sanguins et les mettait sens dessus-dessous ; tout ce qui leur permettait de tenir le coup dans ce monde injuste, ligué contre leur attirance mutuelle, leur lien défiant toute les lois de l'attraction. Alors ils se laissèrent aller, succombèrent à ce désir inépuisable qu'ils se vouaient, la peau de l'un sous les ongles de l'autre, leurs libidos au bord de l'implosion, leurs visages dénaturés par le plaisir assouvi... Ils étaient perdus mais sauvés à la fois dans la douce et ferme étreinte de l'autre.

Alors qu'est-ce que cela donnerait, une fois ces deux âmes-sœurs imprévisibles éloignées de leur source d'euphorie ?

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Note de l'auteure : 

Je vous jure, je n'ai rien fumé pendant la rédaction de ce chapitre 😭 (disons que le VCR de Map of the Soul : ONE où les loulous se tartinent le visage d'encre m'a laissé sans voix 🤭)

J'espère que vous allez bien et que vous profitez bien de ces dernières semaines de vacances ! ❤️ De mon côté, dans 5 jours je pars en vacances avec mon chéri une semaine dans le sud de la France et je vais voir pour la première fois mon meilleur ami en 11 ans d'amitié virtuelle. J'ai très très hâte et je sais d'avance que je vais chialer de joie en le voyant 🥺

J'ai lu vos petits retours dans les commentaires du précédant chapitre (je vais y répondre au fur et mesure, ne vous inquiétez pas 👀) et hsbbddb je vous jure je vous aime, vous êtes super adorables et ça me touche toujours autant que vous appréciez ce que je fais. Merci d'être là et de m'encourager, vraiment ça me fait très très plaisir vous imaginez pas à quel point ! ❤️🥺

Impressions ?

Que pensez-vous qu'il va se passer ensuite ?

Quel avenir pour la relation de nos deux loulous  ? 

Rendez-vous dans les prochains chapitres !

Comme je vous l'avais expliqué en note d'auteure dans le précédent chapitre, ce petit chapitre sert de transition, de tremplin pour un thème déjà mentionné dans So Close : la dépendance sexuelle. Le lien unissant Tae et Jk repose beaucoup sur ça et le sexe peut devenir vite dangereux si la relation repose uniquement sur ça. Ça peut aboutir à une forme de nymphomanie/satyriasis, d'hypersexualité donc une addiction équivalente à celle à l'alcool ou à la drogue. Bien évidemment, la gravité de ses effets n'est pas la même, mais elle reste tout de même grave et ça peut entraîner des bouleversements dans le quotidien de personnes souffrant de ça. Ça peut être un moyen d'échapper à la réalité, d'oublier un partenaire en enchaînant des coups d'un soir dans l'espoir " d'être lavé " des touchers de ce partenaire et autre (🚨 Jimin dans cette intrigue 🚨).

Je rappelle que So Close et So Far Away, en dépit de son contenu un poil risqué, est une exploration de la psychologie humaine sous toutes ces facettes. Je fais ça avant tout parce que j'adore les thèmes liés à la psychologie/psychiatrie et parce que j'aime m'intéresser à des sujets que l'on aborde pas souvent ou qui peuvent sembler tabous. Je tente d'apporter quelque chose de nouveau à cette plateforme, à ma sauce et de montrer que les thrillers sont accessibles à tous, même à ceux qui n'ont pas l'habitude d'en lire. Et bien sûr, je tente de déconstruire les stéréotypes sur les romances toxiques et de les dénoncer à partir de nombreuses pages web que j'ai lu. Tous les sujets que j'aborde sont traités en tant que tel, sans romantisation/banalisation et je tente d'être la plus vigilante possible quand j'attaque un sujet pointilleux, pour éviter toute boulette. Car mon but est aussi de vous instruire, en plus de proposer une histoire assez dense qui vous tienne en haleine. 

Si je dis ça, c'est parce qu'il y a quelques jours j'ai aperçu un tweet qui m'a atterré à propos de So Close. La personne a résumé l'histoire a quelque chose de "hard", "qui a trigger pas mal de monde au point qu'ils n'arrivent pas à aller jusqu'au bout de leur lecture", à des "scènes de viol hyper détaillées", à de la "mutilation" (je cherche encore où cette personne a trouvé ça étant donné qu'aucune scène de ce type n'a été rédigée pour des raisons évidentes, surtout que Wattpad interdit la description de ce type d'acte), à des "scènes horribles" et a détourné quelqu'un de ne pas la lire. J'étais très en colère en voyant ça sur l'instant car c'est plus de 3 ans de recherches en tout genre et de création qu'elle a déformé, qu'elle a réduit à quelque chose de purement malsain voire problématique. Et je ne tiens pas à être associée à d'autres auteurs tout aussi problématiques sur cette plateforme ou que mon travail soit schématisé de cette façon. 

Même si So Close et So Far Away explorent des thèmes durs, je veille avant tout à ce que la lecture soit safe par le biais de trigger warnings et autres pour vous. Je veux que vous vous sentez bien durant votre lecture, que cela ne vous affecte pas trop parce que le but n'est clairement pas de vous traumatiser gratuitement. J'essaie d'expliquer au mieux les tenants et aboutissants, de poser les bons mots sur cette intrigue pour qu'il n'y ait pas de malentendus entre nous. La communication auteur/lecteurs est primordiale pour moi et c'est comme ça qu'une certaine confiance mutuelle s'installe, quelque part. 

Je suis passée outre depuis, je vous rassure de suite. C'est pas ça qui va me stopper dans mes projets ou me pousser à tout arrêter 😘💪

Du coup voilà, on se retrouve vite pour le chapitre suivant ! Je vous couvre de bisous, prenez bien soin de vous et merci encore mille fois de me suivre et de m'encourager ! Vous êtes la crème des crèmes des lecteurs ! Gros love sur vous, mes amours ! N'oubliez pas de bien vous hydrater car il recommence à faire chaud ❤️