
𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟖
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Conseil de l'auteure : Une musique stressante pour un chapitre rempli de suspens ! Le fond noir est requis pour une bonne immersion dans l'atmosphère de ce chapitre et avec la musique ajoutée en médias, c'est encore mieux. Accrochez votre ceinture mes loulous, on se retrouve en bas comme toujours ! Bonne lecture à vous ! ❤
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L'anticipation.
Avoir un minimum d'anticipation permet d'imaginer à l'avance toutes les possibilités d'événements pouvant vous arriver et d'estimer la probabilité de l'accomplissement de chacune d'entre elles, avant de rayer celles étant trop perchées pour qu'elles puissent devenir réalité. Cela peut sauver la mise à beaucoup de personnes si l'on réfléchit de cette façon, en plus de potentiellement les empêcher d'encourir la catastrophe. Jeongguk aurait aimé avoir cette capacité de tout prévoir et ne pas foncer tête baissée dans des situations dangereuses...
Respire, Jeongguk...
Pour au final se foutre dans la merde comme c'était le cas, présentement.
Respire calmement...
Jeongguk ignorait combien de temps venait de s'écouler mais tout ce qu'il savait c'était que ni lui, ni Taehyung n'avaient l'air décidé de bouger. Tous deux restaient là, le regard braqué l'un sur l'autre, à se jauger en silence. L'ébène ne savait point si c'était pareil du côté du châtain mais c'était le bordel dans son esprit. L'angoisse affluait dans son organisme, le rendant incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Il semblait comme en apnée tant l'air n'arrivait pas à atteindre ses poumons. Gguk pensait que tout se serait déroulé comme il l'avait prévu plus tôt, dans la soirée. À aucun instant, il n'avait pensé que Tae le surprendrait depuis la fenêtre de sa salle de bain. Celui-ci paraissait tout aussi surpris par la tournure des événements. Sans doute ne s'attendait-il pas à ce que l'ébène soit tout proche de lui, à l'épier dans l'ombre depuis une fenêtre voisine. Un bruit sourd se mit alors à retentir au loin, sortant le temps de quelques secondes l'étudiant de sa torpeur. Le tonnerre grondait, se rapprochait petit à petit, ne rendant l'atmosphère que plus lourde et pesante encore.
Entre-temps, Tae avait osé se rapprocher de la vitre de sa fenêtre, sans cligner une seule fois des yeux, avant de poser dans un geste délicat l'une de ses mains dessus. Jeongguk l'observa faire, le souffle coupé, le cœur battant puissamment dans sa poitrine. Vint la microseconde où leurs pupilles se croisèrent et ce même phénomène étrange qui se produisait chaque fois qu'ils se contemplaient longuement se reproduisit. Ils se perdirent dans les iris de l'autre, presque envoûtés, plongés dans une transe bizarre dont il était difficile de rompre le charme. Ils n'avaient pas l'air de réaliser ce qu'il se passait véritablement. De là où il se trouvait, l'étudiant pouvait voir le visage larmoyé de son bien-aimé se raffermir peu à peu. Son masque impassible était replacé correctement, sa tristesse avait disparu aussi vite qu'elle était apparue et Gguk ne put réprimer un frisson parcourir son échine. Un autre grondement retentit alors dans les cieux, inondant pendant un millième de secondes l'espace terrestre plongé dans le noir. C'est à ce moment-là que Taehyung bougea en premier et ce, de façon extrêmement précipitée. Et ce n'est que lorsqu'il ouvrit la porte de la minuscule pièce où il se tenait que Jeongguk comprit l'enjeu des prochaines minutes et se réveilla enfin.
Et merde !
L'effroi de la suite de cette rencontre déformant ses traits faciaux, Jeongguk se mit en route à son tour. Il fallait qu'il parte d'ici et vite ! Son instinct prit alors le relais sur son corps et le guida tandis qu'il voyait l'ombre de son aîné mouvoir derrière les rideaux blancs de son appartement. Il le sentait. Son cerveau lui signalait que le danger était là, plus présent que jamais, à coup de gros gyrophares rougeoyants qui s'illuminaient et s'éteignaient à la vitesse de l''clair. Le dernier cauchemar mettant en scène sa propre mort sous la main de l'employé de cantine et savoir que celui-ci l'avait espionné derrière les portes de secours du toit de son immeuble lui intimaient que Taehyung était capable de tout et de n'importe quoi ; et le fait de pas savoir quoi exactement rendait la chose encore plus effrayante queelle ne l'était déjà. C'était une terreur irrationnelle qui rythmait la cadence de sa course et le poussait à accélérer un peu plus ses pas.
Il descendit rapidement les marches et pour tenter de gagner du temps, il sauta depuis la troisième en partant du bas avant de se réceptionner parfaitement au sol. Une fois arrivé à l'extérieur, l'air sec de cette soirée s'annonçant remplie d'éclairs l'accueillit. Jeongguk jeta d'abord un regard à gauche puis un autre à sa droite, ne prenant pas le temps de respirer. Ses yeux s'écarquillèrent d'horreur en notant cette silhouette qu'il ne connaissait que trop bien, quelques mètres seulement les séparant, qui se tenait devant son habitation. Tae était arrivé au même moment que lui à l'extérieur et dans la seconde qui suivit, celui-ci braqua ses obsidiennes dans la direction que Jeongguk.
— Jeongguk ! gronda-t-il avant de s'élancer vers lui.
Jeongguk ne réfléchit pas longtemps et choisit l'option la plus simple : fuir. Il entama alors une course en empruntant la ruelle qui séparait les deux immeubles car s'il avait opté pour aller directement vers sa voiture, l'adulte l'aurait sans aucun doute rattrapé et Gguk cherchait justement à ce qu'il ne finisse pas entre ses griffes. C'était ainsi que démarra une bien drôle de partie de chasse entre les deux hommes, en pleine nuit, sous un éther sombre et tonitruant.
Le noir de jais n'était absolument pas prêt à se confronter au châtain. Pas maintenant, encore moins dans ces conditions. Tout ce qu'il voulait, c'était récolter des informations qui pourraient lui permettre d'obtenir des indices sur le pourquoi du comment du comportement peu anodin de celui-ci. Pas se taper un putain de marathon sous la flotte, tout en priant de ne pas trouver la mort d'ici les prochaines minutes. S'il y avait bien une chose que craignait Jeongguk c'était que s'il se stoppait dans sa course, Tae perdrait une nouvelle fois le contrôle comme cette nuit-là et ne cherche à le tuer de ses mains douces. Jeongguk ne l'avait pas oublié. Le trauma était toujours là, enfoui quelque part dans un coin lugubre de son esprit, profondément ancré en lui. Il était trop apeuré à l'idée de se frotter de nouveau à cette part dangereuse habitant le for intérieur de l'employé de cantine et ce sont ces horribles, tenaces et inlassables souvenirs qui le poussaient à accélérer un peu plus la vitesse de sa ruée.
Un autre éclair fit son apparition dans le ciel pendant que Jeongguk emprunta une rue sur la droite. Quelques secondes plus tard, les cieux craquèrent dans un bourdonnement assourdissant et lentement, la pluie vint par de fines gouttelettes contre le goudron constituant les routes. C'était comme un air de fin du monde qui planait au-dessus de la tête des deux hommes, un avant-goût de l'apocalypse et les anciens tourtereaux se perdaient dans les quartiers déserts, s'enfonçaient dans leurs propres affres : mourir sous la poigne de son premier amour pour l'un, perdre une nouvelle fois l'être aimé pour l'autre. Jeongguk osa jeter un regard par-dessus son épaule derrière lui, la respiration lourde, son organe vital tambourinant la chamade. Taehyung était toujours à ses trousses et semblait décidé à ne pas le lâcher. Il ressentait même cette impression aliénée que celui-ci gagnait petit à petit du terrain, ce qui accrut encore un peu plus cette angoisse qui le tenaillait au creux de son ventre.
C'est qu'il court vite, putain !
— Jeongguk arrête-toi, bordel ! l'interpella encore le plus âgé.
La pluie s'échouant sur son visage, Gguk essaya de ruser, n'ayant strictement que faire des appels désespérés du salarié. Même s'il ne connaissait aucune rue de Lille-Sud, il tenta le tout pour le tout en déambulant à l'aveuglette dans la première qui passait par-là dans l'espoir de le semer. Un tour sur la gauche, encore du même côté, puis il passa par la droite, continua tout droit, évita de peu de se manger un lampadaire en pleine face, bifurqua une énième fois à gauche. Un flash étincela pendant un temps l'environnement avant que les nuages ne crient pour la troisième fois. Le noir de jais vérifia ses arrières et quand il constata que Tae n'était plus là, il ralentit donc ses pas avant de s'appuyer contre un mur, à bout de souffle.
Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas couru comme ça. Ses jambes le tiraillaient, sa respiration se faisait anarchique et la sueur se mélangeait à cette averse, ne faisant qu'une avec ses vêtements noirs et son épiderme liquoreux. Il grelotta quelque peu mais cette sensation de fraîcheur se répandant sur son corps lui fit le plus grand bien. Durant un très court laps de temps, il se questionna sincèrement comment ils avaient pu en arriver, après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Jeongguk était arrivé au point de le fuir comme la peste tandis que du côté du châtain, celui-ci s'accrochait désespérément à lui comme l'on s'agripperait à une bouée de sauvetage en pleine mer. C'était du jamais vu. Ce n'était pas stipulé dans le script que les couples traversent ce genre d'ennuis, pensait l'étudiant. Là, Jeongguk se sentait presque au cœur d'un thriller psychologique où le héros – enfin généralement, c'était très souvent une femme qui était prise pour cible – découvre peu à peu le vrai visage de son nouvel amant et qui, à la toute fin du film, doit se dépatouiller pour sauver sa propre peau. Parce que bien évidemment, l'amant en question se révèle être un homme dangereux, aux pensées tordues, « ne voulant faire aucun mal » à son bien-aimé mais qui exécute tout l'inverse de ce qu'il déclare.
Putain, t'es pas dans une fiction Gguk...
Il clôt quelques instants les paupières, retrouvant peu à peu une respiration régulière à force d'inspirer et d'expirer, avant de passer une main dans ses cheveux pour les plaquer vers l'arrière. Ils étaient mouillés et bientôt, il ne pleuvrait plus des cordes mais des trombes d'eau. Soudain, son téléphone vibra dans la poche de son jean.
Il sonna même à plein volume, une musique des années quatre-vingt qu'il chérissait plus que tout lui servant de sonnerie pour les appels entrants, ce qui le liquéfia sur place. Ne daignant point y toucher, l'ébène le laissa alors sonner dans le vide, sans décrocher. Après plusieurs microsecondes à trembler contre sa cuisse, le cellulaire se tut. Jeongguk se retenait presque de respirer. L'oxygène refusait d'entrer dans ses poumons. Puis son iPhone se remit à retentir, aux sonorités rétro de Bette Davis Eyes de Kim Carnes. Jeongguk ne le sentait pas. Mais alors, pas du tout. Cependant, n'ayant guère le choix, l'une de ses mains s'aventura dans la poche avant de son pantalon pour extraire le petit objet. Une fois celui-ci en main, l'appréhension coulant en lui tel un véritable poison, il prit son courage à deux mains et retourna l'appareil, l'écran faisant face au ciel. Son cœur dégringola de plusieurs étages avant de s'écraser lourdement au sol, dans un « splash » dégoûtant et la panique, déjà bien présente, ne fit que s'intensifier davantage, de légers spasmes prenant d'assaut cette pauvre main qui tenait le téléphone. En haut, écrit de façon parfaitement centrée, figurait huit lettres sources de son malheur, de ses songes tourmentés depuis trop longtemps déjà et surtout de ce putain d'affolement qui ne cessait de grimper et de remuer ses cinq sens. Taehyung était en train d'essayer de le joindre.
Une seconde passa. Puis une deuxième... Une troisième... Puis Jeongguk se résigna, coulissant son doigt sur le logo vert pour accepter l'appel. À l'allure où son cœur battait, il croyait que d'ici peu il succomberait à une crise cardiaque. Celui-ci ne trouvant guère le repos, Gguk porta son téléphone à son oreille lentement, le souffle court. L'adrénaline ne le quittait pas. Elle n'était pas décidée à partir, du moins tant qu'il n'aurait pas déserté les lieux, pas tant qu'il n'aurait pas rejoint sa voiture. Tant qu'il ne saurait pas si Tae avait bel et bien rebroussé chemin.
— A... Allô ? demanda-t-il, anxieux.
Il attendit. Encore et encore... Personne ne lui répondit. Seul le bruit torrentiel de cette pluie comblait le vide, un éclair fendant l'éther en deux.
— ... Tae ?
Sa voix tremblait. Même l'effroi s'emparait de ses cordes vocales et les serrait fort, extrêmement fort. La pression était si pesante, si intense, Jeongguk n'avait aucune idée de s'il tiendrait encore pour longtemps ou non. C'était monstrueux. Tout ce qui l'entourait lui semblait hostile subitement, comme si d'une minute à l'autre on tenterait de l'attaquer par surprise. Il essayait du mieux qu'il pouvait de se rassurer, d'apaiser cette terreur qui le mettait sens dessus-dessous. N'aies pas peur, Jeongguk. Tu ne risques rien, tout va bien ; paroles qu'il s'acharnait à s'enfoncer le plus profondément possible dans le crâne, en vain. La prise autour de son cellulaire se renforçait au fur et à mesure que ses soubresauts s'aggravaient.
Gguk en avait pourtant vécu des situations stressantes et périlleuses en vingt ans d'existence, aussi bien dans son domicile familial qu'au sein de son parcours scolaire. À la maison, c'était survivre ou mourir quand son père revenait chaque soir au bas de la porte, sa colère aveugle et démesurée ne cessant son ascension démentielle, détruisant l'existence du fils et de la mère Jeon. Au collège, c'était pareil face aux brimades des autres, face aux agissements de son principal harceleur Edward qui ne manquait jamais d'occasion pour briser un peu plus l'ego du jeune homme, déjà minime à l'époque. Il pensait qu'il avait tout vu, tout expérimenté...
— Tu comptes jouer à ce petit jeu encore longtemps, dis-moi ?
Jusqu'à maintenant. Le noir de jais crisa intérieurement entre l'envie de pleurer jusqu'à la dernière larme, ce sentiment de sauve-qui-peut trépidant véhémentement dans son organisme et ce vertige inopiné qu'il éprouva à l'entente de ces octaves graves qui, il y a encore peu, attisaient des fantasmes en amas en lui à chaque fois qu'il y repensait, consciemment ou non. La voix de Taehyung ne provenait pas seulement du haut-parleur de son iPhone... Elle était proche. Très proche. Tout près. Bien trop près. Une expiration heurta le creux de sa nuque frileuse, lui cédant plusieurs friselis. Jeongguk déglutit difficilement, à cette constatation puis à une nouvelle reprise, il devint incapable de respirer. Il pivota la tête le plus lentement qu'il le pouvait, redoutant ce qui l'attendait juste derrière lui bien qu'il se doutât dans le fond que le danger était à proximité.
C'est pas possible...
Il tourna encore de quelques centimètres, son téléphone toujours scotché à l'oreille... Et son regard rencontra une paire d'orbes sinistres, voilée par des mèches châtain foncé imbibées d'eau, qui le fixait d'une façon indescriptible, lui aussi suspendu à son téléphone, avant de le couper sèchement. Jeongguk se voyait dans ses iris déjà mort, enterré six mètres sous terre et put sentir ses intestins se tordre sur eux-mêmes. Il n'eut même pas le temps de détaler que les bras de Tae essayèrent de l'encercler pour l'empêcher de faire un quelconque mouvement. Sa prise était ferme et coriace encore une fois, Gguk avait beau se débattre comme un diable dans un bénitier, l'adulte avait vraiment l'air décidé de le garder à ses côtés.
— Lâche-moi, lâche-moi ! hurlait à plein poumons le plus jeune.
— Tu rêves ! Pas après tout ce cinéma que tu viens de me faire.
En tentant de s'extraire des bras de Taehyung dans des mouvements incontrôlés, la main de l'étudiant s'érafla contre le mur voisin, provoquant alors une douleur horrible lancinant celle-ci et celui-ci laissa échapper un grognement à cette collision.
— Il faut qu'on parle toi et moi, tu ne crois pas ?
Tandis que Jeongguk entrevoyait une fin tragique que le destin semblait lui avoir réservé, un élan de clarté lui vint. Un vieux, très vieux conseil que Jimin lui avait donné en cas d'agression dans la rue ou même en cours, quand il se faisait encore moquer pour ses mimiques très prononcées ou juste pour le simple fait qu'il était homosexuel. Il inspira un grand coup puis souffla discrètement pour se calmer. Il pouvait le faire. Il pouvait maîtriser cette situation, même face à sa source d'obsession. Il n'avait aucune idée de si cela fonctionnerait mais il était prêt à tout pour se sortir de là. Il avait déjà usé de ses ressources une première fois sur Taehyung. Il pouvait très bien le refaire encore. Alors l'air de rien, il cessa de s'agiter, faisant croire qu'il se laisserait faire. Comme il s'y attendait, l'employé de cantine relâcha toute attention sur lui, se desserrant peu à peu. Gguk patienta.
Un...
Deux...
C'était maintenant ou jamais.
Trois !
Et sans que Taehyung ne vit la chose arriver, il reçut violemment le sommet du crâne de l'ébène dans son faciès. Sonné, celui-ci eut le mauvais réflexe d'avancer sa jambe avant de tenter une nouvelle fois d'avoir toute son emprise sur Jeongguk. Son tibia en ligne de mire, le benjamin se pencha très vite, l'attrapa à pleines mains puis tira vers lui, engendrant la perte d'équilibre de son ancien amant qui se fracassa au sol dans la seconde qui suivit dans un cri de surprise. C'était la première fois que Jeongguk usait de cette technique d'auto-défense et il y était parvenu avec succès. Il devait une fière chandelle à son ami pour cet enseignement précieux.
La voie étant momentanément libre, le jeune homme se servit de cet instant pour prendre la fuite sous les interpellations de l'aîné, une énième course s'entamant alors. Ce dernier s'était, par ailleurs, remis sur pied et tenta de rattraper les mètres qui les séparaient en accélérant ses pas du mieux dont il était capable.
Jeongguk avait réussi à établir une certaine distance entre eux. À présent, il fallait revenir sur ses pas et regagner son véhicule. Ça, par contre, c'était une autre paire de manches. Surtout pour lui qui possédait un sens de l'orientation fortement douteux. Même le GPS de son téléphone ne pourrait pas le secourir, celui-ci étant tombé en rade de batterie à cause du mode lampe torche utilisé plus tôt alors qu'il était bien déchargé, avoisinant les quinze-dix pour cent. Le gamin à la bouille de lapin ne devait plus que compter sur lui-même et sur sa mémoire pour s'orienter. Il éleva donc sa réflexion à son maximum et s'élança à nouveau, aux sons de pas faisant écho loin derrière lui. Finalement, Jeongguk fut agréablement étonné par ses capacités mémorielles. Il avait su reconnaître quelques unes des façades par lesquelles il était passé devant plusieurs minutes auparavant, dans ce labyrinthe urbain. Il devait se dépêcher car Tae le poursuivait toujours et si celui-ci le rattrapait, il passerait un très mauvais quart d'heure. Jeongguk le sentait du tréfonds de son âme.
Alors qu'il commençait un peu à perdre espoir, ayant l'impression de tourner en rond, un miracle apparut droit devant lui. Sa fidèle Toyota était dans son champ de vision, garée sagement au bord du trottoir. Une centaine de mètres les éloignait l'un de l'autre. Un regain d'espoir l'emporta et il ne put s'empêcher d'exprimer sa joie avant de recommencer à courir. Il ne s'en rendit pas compte sur le moment mais il venait de commettre une grave erreur en clamant son euphorie. Pendant sa montée jusqu'au Graal, Jeongguk ne remarqua pas que Taehyung avait surgi d'une ruelle adjacente, sprintant à une vitesse inouïe dans sa direction. Lorsque leurs chemins s'entrecroisèrent, l'affolement du plus jeune des deux quadrupla. Cette peur qu'il avait fait taire revint à la charge, sous les battements indomptables de son cœur et Gguk dut puiser dans ses dernières forces pour essayer d'augmenter la cadence de sa course. Il était à bout de tout. Son genou émit même un « crac » épouvantable tant il insistait sur ses muscles mais l'ébène refusait d'abandonner. Le départ lui tendait les bras, il y était presque.
Il darda ses iris jades derrière lui. Il en allait de même pour Tae, qui semblait se rapprocher dangereusement, ne faiblissant pas face à la météo capricieuse, ni à quoi que ce soit même. Le prédateur ne voulait pas laisser en paix sa proie. Encore une dizaine de mètres. Son torse brûlait comme s'il portait les flammes de l'Enfer en lui, les douleurs musculaires l'assaillaient, chaleur et froideur enveloppaient son organisme à la fois et pourtant, il ne voulait rien lâcher même si Taehyung gagnait peu à peu du terrain. Il continua, continua encore, haletant comme ce n'était pas permis, sortit entre-temps ses clés, braqua encore un regard affolé derrière lui, se stoppa ayant enfin atteint sa destination, frôla du bout des doigts la poignée de la porte côté conducteur et... !
Nulle nuitée ne fut plus mouvementée que celle-ci. L'éden mugit dans une détonation puissante et éblouissante au-dessus de la métropole lilloise... Et l'unique sésame pour déguerpir de ces allées ténébreuses glissa de la main de Jeongguk, celui-ci succombant à ce trop-plein d'émotions anxiogènes pour un esprit fragile comme le sien. Jeongguk n'avait absolument rien anticipé du tout et qui sait, les prochaines heures seraient peut-être encore plus déroutantes qu'elles ne l'étaient déjà ?
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Note de l'auteure :
Bonsoir, mes amours ! J'espère que vous vous portez bien et que votre confinement se passe pour le mieux ^w^ ❤️
On se retrouve aujourd'hui avec un nouveau chapitre qui est, ma foi, très différent de tout ce que j'ai pu faire jusqu'à présent. C'est la première fois que je rédige un chapitre de ce style, où il y a de l'action pure et c'est également ma toute première scène de course poursuite rédigée de ma vie entière ;-; Il se peut que les descriptions faites soient très maladroites ou autre, c'est un exercice qui m'a donné beaucoup de fil à retordre et je m'en excuse 😭
J'espère néanmoins que ce chapitre vous aura plu ! Il est annonciateur de beaucoup de choses pour la suite de cette intrigue 😋
Impressions ?
Avis sur Jeongguk ?
Avis sur Tae ?
Une idée de ce qui va se passer après ce chapitre ?
Réponses aux prochains chapitres !
Alors, le prochain chapitre... Il contiendra de la violence graphique et un passage un chouïa malsain. Je dirais que vous allez voir flous au moins pour les 5-6 prochains chapitres 🙂
Je vous avais dit que les choses sérieuses démarrent VRAIMENT dans ce second tome et que So Close n'est que la partie voyante de l'iceberg. On va explorer des nouveaux thèmes, tout comme des thèmes déjà effleurés dans So Close et potentiellement creuser ceux déjà évoqués. Il faudra juste que je continue de tout écrire dans mon cahier à idées car je suis très très loin de l'avoir bouclé et j'ai encore aucune idée de combien de chapitres contiendra So Far Away ;-;
Mais, mais, mais...
J'ai déjà écrit dans mon téléphone les mots ultimes de Jeongguk pour le chapitre final et donc, ceux qui concluront l'intrigue. Comment vous dire que j'étais brisée en 15 après ça ? 💀 Sur l'instant ça a vraiment piqué, j'étais en pls totale. Rassurez-vous cependant, nous sommes encore très loin de la fin et je vous réserve encore beaucoup de rebondissements pour cette intrigue de fifous 👀
Je tiens encore à vous remercier pour tout votre soutien, pour tout votre amour envers cette histoire et aussi envers moi-même. Ça me touche toujours aussi fort de vous voir aussi passionnés par cette histoire et par ses personnages. Vraiment, vous me comblez de joie et j'espère vous combler tout autant pour encore très longtemps 🥺❤️
Merci à vous d'être là. Je ne cesserai jamais de le dire mais je suis très très contente de vous avoir parmi mes lecteurs. Vous êtes les best ❤️
Je vous couvre de milliers de bisous et vous dis à très vite pour la suite de So Far Away ! Prenez bien soin de vous, restez bien au chaud et courage à tous ! Les fêtes approchent bientôt, tenez bon pour toutes celles et ceux qui ont cours en distanciel tout comme moi. On va y arriver, on peut le faire. On va tous et toutes gérer nos études haut la main et n'oubliez pas que quoi qu'il puisse se passer, je serai fière de vous. Et je crois surtout en vous ❤️
Love you, mes loulous 💜
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