Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟐

━━━━▣━━◤◢━━▣━━━━━

Conseil de l'auteure : pour être plongé dans l'atmosphère de ce chapitre, je vous conseille de le lire accompagné de la musique ci-dessus. Je vous souhaite une agréable lecture, sweeties ! ❤️


Un mouvement sur la droite. Un autre sur la gauche, un peu plus brusque. Une faible plainte peinant à sortir d'entre ses lèvres rosées.

Ne pars pas...

Une secousse frénétique de la tête. Une grimace douloureuse tiraillant ses traits endormis.

Ne pars pas, je t'en supplie...

Un poing au cœur. Un bruit. Le sien en train de se briser à la vue de celui qui le faisait battre ardemment, chaque minute, chaque seconde de sa misérable existence. Plus de souffle... Et sa voix se déchirant dans l'air qui appelait, implorait aussi fort qu'il le pouvait le nom de ce garçon aux cheveux noirs possédant sa destinée entre ses mains qui lui tournait le dos, sans mot dire. Un autre son : un claquement, signe de sa propre chute. Jeongguk venait de passer la porte, sans le contempler une seule fois, comme s'il n'avait aucune valeur à ses yeux après tout ce qu'ils avaient vécu ensemble.

Un énième couinement plaintif quittant le fin fond de sa gorge et Tae se réveilla en sursaut, presque à bout de souffle, les mirettes grandes ouvertes. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine et la désagréable sensation d'être recouvert de sueur l'envahit. Il ferma quelques instants les paupières et prit de profondes inspirations, dans l'espoir d'apaiser les pulsations incontrôlables de cet organe détruit à maintes reprises par le passé, comme dans le présent. Une minute passa, s'ensuivit une deuxième. Finalement, les cognements cessèrent puis Taehyung se releva dans cette noirceur englobant chaque recoin de cette chambre qui ne lui appartenait pas, le tracas déformant son faciès et la couverture ne recouvrant plus que le bas de son corps. Le froid de la nuit caressa son torse nu ainsi que ses bras, ce qui lui refila quelques frissons.

Troublé. C'était le bon adjectif pour qualifier l'argenté à cet instant même. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas fait de cauchemars projetant ses peurs les plus profondes. Cette crainte maladive qui le poussait à agir n'importe comment, à briser plus qu'il ne l'était ceux qu'il côtoyait dans l'espoir de les garder le plus longtemps possible auprès de lui. Une sensation étrange l'habitait. Comme pour se rassurer, le presque trentenaire jeta un vif coup d'œil vers sa gauche, plus exactement vers une masse reposant juste à côté de lui. Jeongguk dormait comme un loir, la respiration tranquille. Ses joues étaient bouffies, ses cheveux, quant à eux, étaient dans un bazar sans nom tandis que ses lèvres étaient légèrement tirées vers l'avant. Tous ces détails lui donnaient l'aspect d'un poupon en version adulte. Il était adorable dans cet état, si attendrissant qu'il manqua de faire louper un battement venant du cœur de son amant.

Celui-ci souffla lourdement, soulagé, dépité et tendu par ce rêve qu'il venait de faire. Son cerveau lui envoyait des images très vicieuses quand le Noir s'abattait sur la métropole lilloise et ses environs, à une heure incertaine parfois. Chose qui arrivait de plus en plus fréquemment et qui fatiguait encore et toujours plus son esprit tourmenté. Ces moments étaient révélateurs de ses faiblesses et Taehyung était un homme détestant être faible, malgré son attitude paradoxalement défaitiste à souhait. L'étudiant, allongé de tout son long à côté de lui, se mit à remuer. De petits grognements accompagnaient ses torsions puis d'un mouvement faible de la main, il frotta ses paupières.

— Je t'ai réveillé ? demanda à voix basse le salarié, sans quitter des yeux son petit ami.

En silence, Jeongguk acquiesça, toujours en frottant ses yeux de la façon la plus mignonne qui soit.

Bonté divine, ce gamin est si mimi... Comment peut-il bien vouloir d'un gars comme moi ?

Éternelle question sans la moindre réponse pour Taehyung. Un mince sourire fendit ses lèvres tout en observant l'ébène se redresser avec paresse.

— Pardonne-moi, bébé. Ce n'était pas mon intention.

Clairement, ce n'était pas du tout son but de le sortir de son profond sommeil.

— Tu as fait un cauchemar ? demanda le plus jeune, émergeant de son repos et désormais assis.

— Ce n'est rien, vraiment. Ne t'inquiète pas pour moi, rendors-toi.

Jeongguk n'écouta pas son hyung et se pencha vers sa lampe de chevet pour l'allumer. D'une obscurité oppressante, une douce lumière tamisée prit possession de celle-ci.

— Mon ange, tu devrais dormir au lieu de t'occuper de moi. Tu commences tôt demain, en plus.

Les études de Gguk devaient passer avant ses problèmes. Tout devait passer avant lui. Tae ne désirait point être une source de stress pour lui ou l'ennuyer avec ses soucis personnels. Il voulait encore moins en parler. Aborder ses problèmes entacherait sa candeur, détruirait sa pureté, l'accablerait de tristesse, changerait l'opinion qu'il avait de lui et Taehyung ne souhaitait aucunement que cela se produise. Il devait préserver son amoureux, même si cela devenait de plus en plus difficile chaque jour.

— Rien à foutre, répondit l'ébène d'une voix grave et endormie.

Celui-ci se tourna en direction de l'argenté pour l'avoir de face. Son agitation provoqua la friction des draps les recouvrant et lorsque son regard tomba sur le visage pâle de son aîné, ses sourcils se froncèrent instantanément. De suite, il approcha sa main de l'une des pommettes de son vis-à-vis tandis que Tae, lui, ne comprenait rien au soudain changement dans l'attitude de son cadet et se contenta de le contempler bêtement.

Qu'y a-t-il ?

Gguk le regarda attentivement durant de longues secondes qui parurent presque une éternité pour l'employé de cantine. Et si l'on s'attardait de plus près, on pouvait déceler sur son expression de l'inquiétude.

— Tu as pleuré, hyung... répondit Jeongguk tout en caressant sa joue de son pouce.

... Hein ?

À cette révélation venant du plus jeune, Taehyung vérifia de lui-même son état actuel. Il glissa ses doigts sous ses yeux et... Effectivement. Il s'était larmoyé pendant qu'il dormait, sans s'en apercevoir. Et aussitôt, les images de son mauvais rêve revinrent à la charge comme par magie, comme si elles n'avaient attendu que cela, de mettre encore plus à mal leur détenteur. Elles repassèrent en boucle encore...

Ne pars pas...

Et encore...

Ne pars pas, je t'en supplie...

La séquence la plus déchirante se répétait inlassablement dans sa tête, tel un vinyle sur un tourne-disque. La douleur que lui avait inspiré ce passage refit son apparition avec violence. Elle grossissait, s'étendait millimètre après millimètre en son for intérieur, creusait un trou dans son cœur lui rappelait à quel point il n'était qu'un être humain faible, peureux et dans l'incapacité d'aller au-delà de ses tourments. L'idée que Gguk partirait pour de bon un jour le terrorisait comme jamais. Que ferait-il sans lui à ses côtés ? Il les entendait, les appels de Jeongguk pour le ramener à la réalité et s'assurer qu'il allait bien. Mais le mal était fait. La tristesse était là, grandissante et plus imposante que les nuits précédentes et dévora Taehyung dans son entièreté. Sans prévenir, il éclata en sanglots tout en cachant son visage et se laissa aller contre l'élu de son cœur. Ce gamin de vingt-ans avait su apporter moult couleurs à son monde terne et si proche du spleen, chose qu'aucun autre n'avait réussi à faire auparavant. La présence du jeune homme était nécessaire pour son bien-être mais aussi dangereuse pour la noirceur cachée dans les recoins de son esprit. Jeongguk était à la fois devenu son nirvana et sa prison en très peu de temps. Son beau malheur.

Celui-ci prit les devants puis allongea sur ses cuisses le plus âgé, en alerte et attentif à ses besoins. Il entreprit une série de caresses dans sa chevelure tout en lui murmurant des paroles se voulant réconfortantes et se penchant parfois pour embrasser sa tempe. Les gouttelettes coulaient à flot le long des joues du grisâtre. Cela faisait un petit moment qu'il n'avait pas pleuré au point de trembler de tout son long tout contre Gguk. Cette sensation ne lui avait pas manqué.

— Est-ce que tu veux m'en parler ? questionna le noir de jais tout en chuchotant et massant le cuir chevelu de son aîné. Je ne te forcerai pas, si tu ne veux pas. Et si tu t'en sens capable, on a toute la nuit pour en discuter si besoin.

Une perle. Jeongguk était véritablement une perle avec lui et encore une fois, comme toujours, Tae n'était pas certain de le mériter. Le jeune homme à la bouille de lapin sacrifiait ses heures de sommeil juste pour lui, se privait de repos pour l'aider à aller mieux et Taehyung avait la désagréable sensation de n'être qu'un poids pour lui, dans ces conditions. Il y eut un court silence entre les quatre murs logeant les tourtereaux. Partagé entre l'envie de ne rien dire et celle de confier à cœur ouvert ses peurs, le salarié hésita. Ses arguments pour et contre fusaient comme jamais dans sa tête tant il réfléchissait de trop puis, finalement, après un reniflement imperceptible...

— Tu étais dans mon rêve... Tu me tournais le dos, face à une porte. J'essayais de t'interpeller, je te suppliais de ne pas me laisser seul et puis...

Il marqua une courte pause, prit une grande inspiration et conclut :

— Et puis tu as franchi le seuil de la porte, sans m'accorder un mot ni même un regard.

Une nouvelle vague d'émotions le secoua, ses sclères s'embuèrent à nouveau et Tae confessa, le timbre brisée :

— Ça fait mal, Jeongguk... Ça me fait affreusement mal, rien que d'y songer...

Le martyre l'ébranlant était indescriptible. Il n'était plus qu'une symphonie de lamentations, une âme chantant sa propre souffrance et se déversant contre son point d'accroche qu'était l'ébène. Il ressentait juste l'urgence d'être loin d'ici, cette folle lubie d'être enterré six pieds sous terre tant il se sentait honteux de craquer pour la énième fois devant celui qui l'importait plus que de raison. Personne ne devait être témoin de ses instants de faiblesse. Personne sur cette terre ne devait voir à quel point il était misérable dans ces moments-là. Il se devait de garder en permanence son masque, aussi bien pour lui-même que pour le monde qui l'entourait. Jeongguk avait vu trop de fois ses failles et c'était tout simplement honteux pour lui-même, lui qui voulait conserver cette image forte et impartiale devant lui.

— Je sais que c'est idiot et très ridicule de ma part d'avoir fait un rêve pareil mais... J'ai si peur que tu m'abandonnes... J'ai peur que du jour au lendemain, tu prennes tes cliques et tes claques à cause de moi, de mon comportement, que tu sois saoulé de ma présence et que tu décides de chercher mieux ailleurs... Je prie tous les jours que chaque « au revoir » et chaque « bonne nuit » ne soient pas des adieux...

Subitement, il se redressa sous l'air désorienté de Jeongguk face à son geste plutôt imprévisible. L'argenté se positionna en tailleur juste en face de lui, l'air abattu. Il chercha ses mots, comment construire ses prochaines phrases dans l'espoir de ne pas effrayer son brun préféré, les pupilles rivées sur les couvertures. Il ne se sentait pas capable de confronter le regard de l'étudiant, pas dans un état pareil. Minable, il se sentait juste minable.

— Je... Tu...

Son cerveau turbinait à plein régime, ne lui laissant guère de répit pour élaborer correctement ses aveux. L'anxiété nouait son œsophage tant il n'était pas serein. Rien n'allait. Les phrases tournaient dans sa matière grise comme un véritable manège, sans s'arrêter et c'était très pénible. L'une de ses mains se dirigea machinalement vers son bras bandé qu'elle frotta de façon mécanique avant de le pincer par-ci par-là. Il semblait comme déconnecté de la réalité, présent et absent en simultanéité sous l'œillade soucieuse de son cadet. L'angoisse le tenaillait fermement et se traduisait par des gestes parasites.

— Je... Je...

Il se pinça bien plus fort l'avant-bras, frustré de ne pas savoir aligner deux mots, agacé par lui-même et, par extension, par ses émotions l'empêchant de s'exprimer librement. De nouvelles larmes s'échouèrent le long de sa peau hâlée et son visage se tordait dans une expression proche de la contrariété.

— Donne-moi la main, mon cœur, souffla d'un coup son vis-à-vis.

La main de Jeongguk apparut dans son champ de vision. Au départ, Tae ne broncha pas. Il douta de nouveau, se demandant si par ce geste l'étudiant était sérieux ou lui faisait du bluff. Si l'on cherchait encore à l'entuber, comme toutes les précédentes fois ; à le charmer pour ensuite mieux le détruire. Qui voudrait de lui dans une relation sérieuse, de toute façon ? Lui, le pauvre type bizarre qui terrorisait tout le monde, en plus de refiler la chair de poule à lui-même. Sa place n'était pas ici, dans ce studio chaleureux. Et lui-même ne devait pas avoir sa place dans le for intérieur de Jeongguk.

Non... Jeongguk n'est pas comme ça. Pas lui. Il n'est pas les autres, Taehyung. Prends-lui la main. Tu n'as rien à craindre.

Lento, sa poigne qui s'acharnait sur son membre enveloppé de ce perpétuel bandage médical délaissa celui-ci pour venir attraper avec délicatesse celle de son bien-aimé. Puis naturellement, leurs paires de mains respectives s'entremêlèrent entre elles. Jeongguk appliquait des caresses douillettes à l'aide de ses pouces sur le dessus des mains du plus âgé. Taehyung frissonna à ce contact et manqua de peu de rougir, ayant encore du mal à assimiler les marques d'affection que l'on pouvait lui témoigner. L'un des pouces remonta un peu plus haut vers son poignet et exerça une légère pression dessus.

— Ton cœur bat vite, hyung. Cale-toi sur ma respiration, on va prendre de grandes bouffées d'air ensemble. D'accord ?

En chœur, ils réalisèrent des exercices de respiration. Gguk commença et l'argenté le suivit. Inspiration et expiration à la suite, le souffle d'abord laborieux de l'aîné de sept ans devint de plus en plus calme au fur et à mesure que les secondes s'échelonnaient. Il fit le vide dans sa tête, se concentrant alors sur les bruits émis par le benjamin et son toucher presque berceur contre son derme. Le tempête à l'intérieur de lui se dissipa pour le laisser lentement, mais sûrement, entrevoir un infime rayon de soleil et Taehyung s'interrogea si l'ébène ne posséderait pas en secret des bienfaits thérapeutiques. Il y avait définitivement quelque chose de différent chez ce garçon aux iris couleur jade. C'était sûr et certain. Il était putain de spécial. Les orbes sombres du gris se braquèrent en direction de leurs mains entrelacées. Ses pulsations cardiaques avaient retrouvées un tempo régulier et progressivement, sous les encouragements implicites de l'étudiant, il se lança :

— Jeongguk... J'ai pris de gros risques en t'acceptant dans mon quotidien. Vis-à-vis de moi-même, de Dieu... Ce n'est pas un hasard si nous en sommes arrivés là, comme je l'ai suggéré dans le poème que je t'ai destiné.

— Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda le plus jeune.

Taehyung se racla la gorge, le nœud dans sa gorge était coriace et bien serré comme il le fallait. Il captura avec douceur l'une des mains de Gguk et la ramena jusqu'à ses lèvres charnues dans le but d'y déposer un baiser papillon puis de la câliner entre ses doigts.

— Tu te souviens du jour où je t'ai rendu ta carte de cantine ?

L'appréhension était revenue, le tenaillant par les entrailles et le cou. Cette sensation n'était décidément pas prête de partir. Jeongguk se contenta de hocher de la tête, patientant qu'il poursuive sa confidence nocturne. Il devait maintenant lâcher la bombe.

— Cette carte, je l'ai gardé exprès avec moi jusqu'à ce que l'on se revoit dans les toilettes de la cantine. C'était déjà tout tracé dans ma tête lorsque je t'ai vu pour la première fois à la caisse. Quand j'y repense...

Un rire bref quitta ses croissants de chair puis il reprit :

— Le premier élément qui m'a frappé chez toi, c'est ton regard. Ça me fait incroyablement chier que tu détestes autant tes prunelles parce que tu ne te rends pas compte à quel point elles sont précieuses. Je n'ai jamais vu une paire d'yeux aussi belle et expressive de mon existence entière. Jeongguk, je...

Il se rendit compte qu'il s'emballait dans sa déclaration et secoua la tête comme pour se remettre les idées en place.

— Je t'ai entendu les jours suivants notre rencontre, dans la cafétéria. J'ai vu tes regards en coin dans ma direction lorsque tu mangeais avec ton ami. Tu n'étais vraiment pas discret, mon ange. Au départ, j'éprouvais un certain intérêt pour toi... De la curiosité. Quelque chose m'intriguait chez toi pour une raison qui m'échappe encore. Puis, ce que je ressentais s'est transformé en attirance purement physique au départ et puis... Cette attraction à ton égard a évolué. Elle a grandi en quelque chose de plus fort, de plus terrassant, de plus... Je te jure, tu m'as fait passer des nuits blanches à force de hanter mes pensées.

Si je pouvais définir cette émotion qui me submerge quand tu parles, en t'ayant à ma vue, peu importe l'humeur dans laquelle tu te trouves... Je dirais que c'est un subtil mélange entre fascination et amour. Tu fous mes repères en vrac depuis le premier jour et je ne peux plus me passer de toi, dorénavant.

— Et quand tu as oublié ta carte étudiante... continua Tae, pris d'un élan d'émotions. J'ai sauté sur l'occasion. Je pouvais pas rêver mieux pour tenter d'avoir ne serait-ce qu'un seul échange avec toi. J'ai anticipé la chose, en faisant parfois exprès de passer à côté de vous dans le restaurant universitaire... Je voulais vraiment te voir, malgré le fait que ça soit mal, que... Que j'encoure un emplacement de premier choix en Enfer pour ça et pour un tout tas d'autres choses...

Je te jure qu'au nom de Marie, je fais tout mon possible pour te rendre heureux. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu ne manques de rien. J'essaie de me dépasser pour être à la hauteur de ton amour, de convenir à tes attentes... De chasser le mauvais côté qui sommeille en moi...

Et putain, je m'en veux encore pour toutes ces fois où j'ai cherché à te violenter par tous les moyens possibles ! Je ne voulais pas... Je ne voulais vraiment pas te faire subir ça, Jeongguk. C'est juste impardonnable de ma part alors que toi, tu–

Il n'eut pas le temps d'en rajouter plus que Jeongguk tira sur son bras pour l'attirer vers lui. Leurs lippes entrèrent en collision et, surpris par cette action inattendue du plus jeune, le cœur de celui à la chevelure grise se remit à battre la chamade comme jamais. C'était rare que Gguk prenne les devants mais quand il le faisait, il l'exécutait à merveille, rendant alors le plus âgé toute chose et lui faisant perdre une bonne partie de ses moyens. Taehyung apprécia le temps de plusieurs microsecondes ce baiser exquis, en plus de la volupté si particulière des demi-lunes du noir de jais. Puis, quand ils se séparèrent suite à un manque d'air, Jeongguk l'entraîna dans une étreinte forte. Câlin auquel Tae finit par répondre tout en calant son menton sur son épaule et s'accrochant à lui, comme si sa vie en dépendait.

— Cesse de t'excuser, souffla l'ébène d'une voix rocailleuse. Je suis heureux à tes côtés, bien plus que tu ne l'imagines. Je suis un homme comblé grâce à toi. Je pourrais gravir des montagnes tant tout ce que tu me donnes me transcende. Ne doute pas de toi. Arrête de te mettre la pression comme ça, tu n'as pas besoin d'atteindre un idéal pour moi. Tu es parfait tel que tu es. Je ne veux que toi, c'est impensable que j'aille voir ailleurs. Ouvre-toi plus souvent à moi quand quelque chose te tracasse. Appelle-moi, réveille-moi s'il le faut. Jamais je ne t'enverrai balader pour ça, Taehyung. Je te le dis, pour tout et n'importe quoi. Si tu te sens triste, en colère, que tu veuilles me partager une blague, que l'on fasse l'amour, que tu aies besoin d'être écouté : juste, appelle-moi et j'accourrai.

Je t'aime, Tae.

Je suis fou de joie de savoir que je suis dans ton cœur et dans ton esprit depuis le début.

Je t'aime comme jamais aucun autre homme ne pourra t'aimer et ce serait cruel de ma part d'abandonner un être aussi exceptionnel que toi.

Les paupières du nommé se scellèrent à l'entente de ces paroles revigorantes et une nouvelle montée de larmes le submergea... Ce n'était plus des larmes de tristesse et de peur qui noyaient son visage... Mais bien de soulagement. Bien que ce fût contre ce qu'on lui avait inculqué plus jeune, Taehyung remercia le ciel de l'avoir mis sur le même chemin que Jeongguk, en dépit du chaos que celui-ci apportait dans son quotidien.

Il ouvrit de nouveau les yeux, quelques mèches décolorées retombant sur ses cils, les pupilles orientées vers le plafond. Toute chaleur avait disparu. Ses draps étaient froids, l'euphorie s'était tue. La frustration était de retour en même temps que la dure réalité. Des poches dues au manque de sommeil creusaient le dessous de ses yeux et surtout, le manque de son bel ébène le coupait de toute envie de dormir. Il avait beau tourner dans son lit, un coup à droite, un coup à gauche, rien n'y faisait. C'était toujours le même scénario qui se répétait depuis plusieurs jours maintenant. Taehyung resta là, un bras sous son crâne, en pleine réflexion avec lui-même tout en mordillant parfois sa lèvre inférieure.

Ce n'était vraiment pas malin, ce qu'il avait fait quelques heures plus tôt et les jours précédents à la cantine. Son égoïsme avait pris le dessus sur sa raison et il avait profité de la moindre occasion pour faire regretter Jeongguk de son double rejet à son encontre. Connaissant sur le bout des doigts celui-ci, Tae savait que ce serait du gâteau pour éveiller un certain mal-être chez lui en rusant de gestes trompeurs, de gestes séducteurs à l'égard d'autres garçons de son âge dans le restaurant universitaire. Ça avait commencé par une offre de son aide auprès d'un garçon ayant renversé son plateau non-loin de la table de Gguk et de son camarade de classe. Il n'avait pu alors réfréner ce désir monstre d'être tactile avec cet inconnu juste pour susciter une certaine réaction chez l'étudiant bilingue. Tactique sadique de sa part qui avait visiblement très bien marché ce jour-là et les jours suivants avec d'autres personnes choisies au hasard. Résultat, la mine déconfite et presque en pleurs du noir de jais n'avait flatté que temporairement son ego car maintenant, à plus de deux heures du matin, il jugeait ses actes commis irréfléchis, intolérables et ressentait juste l'envie de s'insulter de tous les noms. Surtout que le but premier n'était pas de blesser Jeongguk mais de tenter de le récupérer. Mais ça, c'était une tout autre histoire. Pourquoi fallait-il que tout devienne compliqué pour lui, à chaque fois ? Pourquoi la vie rajoutait une difficulté supplémentaire à son train de vie déjà bien truffé de ronces épineuses ?

Il soupira bruyamment, las de lui-même, avant de se redresser tout en veillant à ne pas se lever trop vite pour éviter d'avoir le tournis. La quiétude régnait dans sa chambre. Dans son esprit stigmatisé aussi, d'ailleurs. Ce qui était plutôt étonnant. Il n'y avait pas ce brouhaha de fond parasitant ses méninges et l'obscurité logeant en lui semblait s'être tarie, du moins pour le moment. Car elle finissait toujours par revenir de façon inopinée et les conséquences après cela étaient désastreuses, physiquement comme psychologiquement. C'était le moment où jamais.

Tae se leva, pris d'une détermination de dernière minute, profitant de cet instant de répit psychique pour aller vers son secrétaire en bois massif, face à son lit. Il recula la chaise se trouvant devant lui, s'installa puis sortit des tiroirs un tas de feuilles blanches puis un stylo Bic noir. Rien ne le dérangerait cette fois-ci. Pas cette chose dans son crâne l'empêchant d'avoir une vie banale, rien ni personne. Tae était en paix avec son mental fragilisé et pour la première fois depuis des journées entières, il retenta la mission qu'il s'était donné en priorité. Écrire cette fichue lettre pour Jeongguk dans l'espoir de se faire pardonner. De lui expliquer le pourquoi du comment il était devenu ainsi. Pourquoi Kim Taehyung était devenu « Kim Taehyung ». Il devait en finir au plus vite. Ça traînait et Taehyung n'aimait pas que les choses prennent trop de temps.

Le crayon en main, il le décapuchonna et accorda une lorgnade vers l'unique croix restante accrochée sur le mur face à lui. Tous les autres crucifix avaient été mis au placard pour une durée indéterminée. Sa foi envers l'Être Suprême s'était carrément réduite entre-temps, depuis le départ de Gguk lors de cette nuit-là. Comment continuer de croire aux divinités sans aucun signe d'intervention de leur part ? Après toutes ces prières chuchotées avec piété ? Avec indifférence, il dit d'une voix monocorde :

— Je n'ai pas besoin de toi, compris ?

Puis, il reporta son attention vers le blanc du papier, la pointe du Bic en position de rédaction. Alors il écrivit. L'adulte était partie pour une séance d'écriture dont il ne savait pas s'il parviendrait à se dévoiler mais rien n'était impossible pour rétablir le lien s'étant décousu entre lui et son petit miracle aux cheveux bruns. Les vieux souvenirs revinrent, se précisèrent petit à petit dans son esprit et–

Miséricorde, qu'ils étaient sinistres et inavouables. Le genre d'histoire que personne n'aimerait vivre ou ne serait-ce qu'entendre car elle piétinerait les âmes sensibles tant elle était affreuse et dégoulinante de malsanité. Pourtant, Tae faisait partie de ces gens émotifs dont on avait démoli l'existence, sans aucune once de pitié. Et l'origine de son supplice s'étendant sur presque onze ans, voire au-delà, portait le doux et, pourtant, illusoire surnom de « Maman ».

_________
Note de l'auteure :

Vous savez ce que cette fin de chapitre signifie ? Un autre chapitre sous le pdv de Tae qui suivra celui-ci 🙃

J'espère que vous vous portez bien et que vous avez passé un bon week-end ! Et j'espère que ce retour du point de vue de Taehyung vous aura plu ! J'avais très peur d'avoir perdu la main pour rédiger sous son pdv et finalement... Je suis contente du résultat 😁❤️

Impressions ?

Votre avis sur Tae ?

Sur Jk ?

Sur leur relation ?

Quel genre de souvenirs pensez-vous découvrir dans le prochain chapitre ?

Pensez-vous que tout ait été dit sur les traumas de Tae ou... Il y se cache encore d'autres choses ?

Réponses aux prochains chapitres !

Les prochaines lignes que vous allez lire sont importantes pour le chapitre qui succédera celui-ci :

Le prochain chapitre sera je pense très long, dans une structure un peu différente de ce que j'ai pu faire jusqu'à présent. Il contiendra une, deux voire peut-être trois scènes qui vont vous rendre mal à l'aise, tout dépend de votre seuil de tolérance et je ne plaisante pas quand je vous annonce ça. Même en me disant que ce sont mes idées pour l'intrigue, je suis en mode "😨" rien que d'y penser.

Je vous rassure de suite, il n'y aura pas de descriptions d'abus sexuels ou quoi parce que clairement c'est au-dessus de mes forces et je ne me vois pas décrire ça surtout au vu du contexte de l'histoire de Taehyung. Ce sera mentionné de façon implicite comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent.

Je vous demande, s'il vous plaît, que vous soyez patients pour la publication de ce futur chapitre car il va me demander pas mal de patience et un sacré mental d'acier pour sa rédaction ;-;

Je pense avoir tout dit. Je vous remercie encore pour votre patience et vos petits mots doux en commentaires, vous êtes adorables ❤️

Faites bien attention à vous, couvrez-vous bien et gardez bien vos masques en espace publique ! On se retrouve très prochainement pour la suite de ce tome qui n'a pas fini de vous en faire voir de toutes les couleurs ! Je vous embrasse fort, les loulous ! Je vous love fort fort fort ❤️

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro