𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 5
𝑀𝑜𝑟𝑠𝑢𝑟𝑒 ⁵
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Une main se posa contre sa bouche et un bras puissant la plaqua contre le lit d'à côté. Un genoux sur chacune de ses jambes, une main maintenant ses bras au dessus de sa tête et l'autre la faisant taire, elle était complètement immobilisée.
- Tu vois ? Tu as beau être douée au corps à corps, par surprise on peut facilement t'immobiliser.
- Li...Livai ?! Parvint-elle à murmurer entre ses doigts.
Il ne répondit pas, vérifiant que Furlan dormait toujours. Il faisait sombre, très sombre, seul un sillon de luminosité extérieur procuré par la lune éclairait la pièce. Lydia était immobilisé, apeurée, ne sachant pas quoi faire. Elle ne pouvait se fier à ses sens ni à sa déduction dans un lieu aussi sombre. Était-ce bien Livai à cet instant ? Oui, à ce moment-là, ce fut comme si elle avait espéré que ce soit lui, ce qui l'agaça légèrement. Le jeune homme murmura.
- Oui je suis bien Livai.
Elle sembla se détendre, reconnaissant sa voix de surcroit. "J'avais peur que ce soit Thierry sur l'instant".
- Pourquoi tu te détends ? Tu pensais que c'était un psychopathe ? Comme ce Thierry ?
Lydia fut surprise, ayant l'étrange impression qu'il lisait dans ses pensées. Livai avait un peu desserré son emprise sur sa bouche, lui permettant d'articuler deux trois mots en chuchotant.
- Oui c'est vrai, j'avais peur de tomber sur n'importe qui.
Une brève expression de surprise sembla traverser les yeux de Livai, que la jeune femme commençait à distinguer, s'était habituée à l'ombre de la pièce, mais ce n'était peut être qu'une illusion.
- Pourquoi ? Je te rassure ? Tu ne me connais pas, je peux très bien être un pervers moi aussi, peut être que je suis pire que Thierry.
Le cerveau de Lydia se mit alors à réfléchir à toute allure. Elle avait comme la sensation qu'il ne lui voulait pas de mal, bien qu'elle ne le connaissait que peu. Peut-être était-ce l'instinct, ou simplement l'espoir d'être en sécurité qui lui était trop monté à la tête, ce qui commença à la faire angoisser.
La lueur de la lune éclaira les yeux d'aciers de Livai, lui offrant une lueur sauvage. Lydia était comme une proie sous son prédateur. Bien que cela lui fasse peur, elle devait avouer que cet homme était terriblement attirant à cet instant. Ce n'était plus une peur instinctive mais une peur stimulante. La chemise à moitié déboutonnée du brun laissait visible un bout de ses pectoraux, sa poigne était ferme, ses mains grandes, et ses quelques mèches rebelles tombant sur son front le rendaient irrésistible. La brune perdait tout ses moyens, face à lui, elle ne pouvait plus lutter, ou plutôt, elle n'en avait pas envie. Une terrible tentation à laquelle elle projetait de s'abandonner, la raison embrumée par la fatigue et l'altération de ses sens dans l'ombre. Elle ferma alors les yeux, attendant que le prédateur la dévore.
Lydia sentit un souffle chaud dans son cou et frémis. Elle se figea en sentant la bouche de Livai se plaquer sur sa peau, retenant son souffle un bref instant. Soudainement, elle sentit des dents. La jeune femme tentait de crier à travers la main du brun qui s'était resserrée, mais seul un son lointain en émanait. Elle écarquilla les yeux lorsqu'il la mordit. Une douleur aiguë se fit sentir, entre l'insupportable et l'agréable, tandis qu'elle essayait de se débattre pour le faire cesser. Au bout d'un moment, les dents de Livai quittèrent son cou, ne laissant que ses cheveux caresser le visage de Lydia. Elle ferma les yeux, comme soulagée que ce soit terminé, évitant de penser à ce qu'il pourrait se passer après. Le titillement des mèches sombres du jeune homme la rassurèrent un peu. Puis elle entendit la voix de Livaï.
- T'as vraiment cru que j'allais te violer ?
Lydia écarquilla les yeux surprise.
- M...mais...
- Ce que je t'ai fais au cou, c'est une punition pour ton insouciance. Tu as de la chance d'être tombée sur moi plutôt que sur Thierry. Jamais je ne pourrai faire une telle chose.
- Comment oses-tu me parler comme ça ! Je suis ta supérieure !
- Ce n'était pas à là chef d'escouade que je m'adressais, mais à la gamine insouciante qui ne connaît rien à la vie.
La jeune femme le regarda un instant et tourna la tête. Elle ferma les yeux pour contenir la colère qui montait en elle face au toupet dont il faisait preuve. Mais c'était elle qui s'était fourrée dans cette situation. Une supérieure n'a pas à entrer dans les chambres de ses subordonnés en pleine nuit. Elle finit par briser le silence.
- En fait tu as fait ça pour me protéger ?
Il la lâcha et s'assit sur le lit, se refermant sur lui-même comme il avait tant l'habitude de le faire.
- Tch ! Raconte pas n'importe quoi !
Lydia pencha légèrement la tête sur le côté en observant sa silhouette de dos contrastant avec la lueur de la lune. Un sourire bienveillant adoucit le visage de la jeune femme dans l'ombre. Du dos de l'un de ses doigts, elle vint tapoter le dos de Livai une unique fois.
- T'es pas aussi mauvais que t'en as l'air.
Le brun fut surpris par de telles choses, adoucissant les traits de son visage, bien que cela ne soit pas visible par Lydia qui ne pouvait observer que son dos. Mais il se rendurçit et lâcha froidement.
- Allez file !
Elle sourit avec amusement avant de se lever et de quitter les lieux. Livai s'allongea sur son lit et réfléchit, scrutant le sommier du lit du dessus de son regard d'acier.
- Pourquoi j'ai fait ça ?
- C'est ton instinct protecteur.
- Furlan, t'étais réveillé ?
- Ouais, dit celui-ci en se tournant vers lui, depuis qu'elle est venue me boucher le nez. J'ai paniqué en te voyant faire, j'ai cru que vous alliez passer à l'acte sous mes yeux.
- Tch dis pas n'importe quoi, j'ai autre chose à foutre, faut pas oublier qu'on est venu ici pour tuer Erwin.
- Ouais, dit Furlan évasif, mais ce soir, pourquoi t'as fait ça ?
- Elle m'avait réveillé et ça m'a soulé, j'avais envie de la remettre un peu à sa place.
- T'es un sadique, fit remarquer le blond.
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Lydia courut jusqu'à son bureau, en faisant des pas légers du fait de ses pieds nus. Elle entra dans son bureau en refermant la porte à clé derrière elle. La jeune femme s'avança dans la pièce et se dirigea ensuite vers sa chambre, adjacente à son bureau, avant de se jeter dans son lit. La jeune femme s'enroula dans sa couette et serra son coussin contre elle. Lydia y logea sa tête pour reprendre ses esprits. Qu'est-ce qui venait de se produire ? Était-ce déraisonnable ?
Elle remis son oreiller à sa place et s'assit sur son lit. "À cet instant il était vraiment attirant, avant qu'il ne me morde sauvagement." Lydia passa un doigt à l'endroit où il l'avait mordu. Elle avait mal, et sentit du bout de son index quelques restes de salive. Elle soupira bruyament, agacée, et l'essuya, mais une odeur parvint au nez de la cheffe d'escouade, pourvu d'un fin odorat. La jeune femme sentit ses doigts et l'odeur métallique qui en émanait ne trompait pas.
- Je saigne !
Mais, bien trop fatiguée, elle préféra se laisser tomber sur son lit et rejoindre la doux bras de Morphée plutôt qu'affronter une quelconque luminosité dans le but de panser sa blessure.
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Le lendemain, Lydia entra dans le réfectoire pour rejoindre son escouade. Ses yeux étaient plutôt creusés et cernés du fait de la nuit agitée qu'elle avait eu entre les rapports et le petit accroc dans la chambre de Livrai. Elle s'assit en face de Gwenn, passant sa main sur son visage encore engourdi comme pour le masser.
- Salut, dit-elle encore un peu endormie. Irène n'est pas là ?
- Non, elle est tombée malade, j'ai du la trimballer jusqu'à l'infirmerie hier soir, annonça Gwenn.
- Ah bah mince alors, ce n'est pas trop grave ? Je vais passer la voir, fit Lydia en levant légèrement le regard vers le mur en face d'elle.
- C'est juste un rhume un peu fiévreux.
Elle avait l'habitude de ce genre de nouvelles, notamment vers l'automne et l'hiver. Irène avait une immunité assez fragile. Dès qu'il y avait le moindre virus, elle l'attrapait, bien que son infection soit souvent moins longue que les autres. Elle était comme le détecteur à épidémie du Bataillon.
- Vous semblez fatiguée aussi Lydia, fit remarquer Flagon.
- Flagon, tu n'as pas à me vouvoyer, ça me vieillit. Mais oui, j'ai eu une nuit assez courte.
- J'en connais une qui n'a pas finit les rapports dans les temps, la charria Sairam en buvant son jus.
Livai entra dans le réfectoire suivi de Furlan et d'Isabel. Gwenn les remarqua aussitôt et leur fit signe de venir. En croisant le regard du brun, Lydia fut parcourue d'un frisson dans son échine et de multiples picotements dans tout son corps. Cela la fit paniquer.
- N...Non Gwenn ! Chuchota-y-elle.
- Bah quoi ?
- Haaaaa, soupira la chef d'escouade en écrasant sa tête contre la table.
Livai se dirigeait vers la place juste à coté d'elle, mais Lydia saisit le bras de Furlan pour l'asseoir à cette place.
- Euh cheffe d'escouade Lydia ?
- C'est mieux de garder les places d'hier, bredouilla-t-elle.
- Ça importe peu, dit Gwenn qui ne comprenait pas ses actions, t'es bizarre Lydia aujourd'hui.
Furlan était tout aussi dans l'incompréhension qu'elle, mais une petite lumière traversa soudain son esprit. Il repensa aux événements de la nuit dernière et fit aisément le lien entre cela et la situation actuelle. Le jeune homme soupira intérieurement "Putain Livai..."
- C'est pas grave, j'aime bien cette place, dit Furlan en trempant sa tartine dans son bol de lait, tentant de rattraper le coup.
Livai s'assit sans broncher à côté de Furlan, ne faisant pas attention à ce qu'il se passait. Isabel pris sa place habituelle aux côtés de Gwenn. Une masse fit soudainement plier le dos de Lydia en deux, écrasant sa tête contre sa tasse de thé.
- Hanji ! T'as renversé mon thé...
- Haha, t'en fait pas, tiens prend le mien.
La jeune femme grommela un peu mais finit par accepter en faisant légèrement la moue. Elle en but une gorgée et fit instantanément une grimace.
- Herk ! C'est du thé rouge, je n'aime que le thé vert...
Hanji se mit à rire de plus belle d'un air bien trop énergique pour des soldats encore embrumés de sommeil de bon matin. Furlan fit soudainement remarquer.
- La jeune femme aux cheveux blonds n'est pas là ?
- Irène ? Non, elle est tombée malade, elle est à l'infirmerie, répondit Gwenn entre deux gorgées de thé noir.
- Tiens Lydia, c'est quoi ça ? Demanda Hanji en tirant sur le col de sa chemise, l'étranglant presque.
Lydia se figea, faisant un lourd bruit de déglutition accentué par la tension du tissus contre sa gorge. "Oh merde, c'est vrai que si ça a saigné hier, ça a du laisser des marques ! J'étais trop pressée ce matin pour y faire attention !"
- C'est...un chat.
Livai qui buvait tranquillement son thé noir leva ses yeux gris en direction de Lydia et Hanji, sans trahir la moindre émotion, tandis que Furlan faisait mine de ne rien voir.
- Un chat ? Mais y'a pas de chat ici.
- Un chat sauvage, j'étais dehors et il avait attrapé une pauvre petite chouette, alors...j'ai voulu sauver la chouette, et je me suis accroupie....il s'est jeté sur moi et m'a mordue férocement.
- Oh ma pauvre, tu n'es vraiment pas dégourdie, rit Hanji. Ce chat là ne devait pas être très commode.
- Non, une vraie bête sauvage sans pitié et malpolie, grommela Lydia.
Livai haussa un sourcil et Isabel sembla voir apparaître l'ombre d'un sourire derrière sa tasse de thé. Elle plissa les yeux de manière suspicieuse et les mena vers Furlan qui lançait des regards à Livai.
"Mmh, ces deux là me cachent un truc."
- Oh mais tu sais, il avait peut-être la rage, fit remarquer la scientifique.
- Non, ce chat semblait plutôt propre, je n'ai pas décelé de maladie.
Hanji jeta un coup d'œil autour d'elle, et son regard scruta la pièce avant de se poser sur Livaï qui s'essuyait les mains minutieusement. Ses yeux se plissèrent derrière ses lunettes et elle sourit à Lydia.
- Il faudrait quand même que je t'examine à l'infirmerie.
- Okay, si tu veux, je vais aux toilettes d'abord.
Lydia se leva, époussetant les miettes de tartine qu'elle avait mis sur son pantalon. Puis elle partit en direction des toilettes. Gwenn posa sa tasse et se pencha au dessus de la table pour s'adresser à voix basse à Hanji.
- Elle a couché avec quelqu'un ?
- Mmh, il semblerait qu'elle n'ait pas été jusque là, elle n'agirait pas aussi ouvertement sinon.
- Eh bien, ça commençait à faire longtemps.
- De quoi parlez-vous ? Demanda Isabel.
- Le "chat sauvage" en question se trouverait être un homme, et c'est un des codes qu'on utilisait lorsque nous étions des recrues pour parler des hommes. Elle a manifestement été mordue par un homme la veille, dit calmement la rousse.
- Eh Gwenn, déballe pas tout comme ça, gronda Hanji.
- Bah quoi, c'est pas comme si cet homme était à notre table, si ? Et puis c'est normal de faire des potins entre subordonnés.
Livaï continuait d'observer la scène du coin de l'oeil en buvant son thé tandis que Furlan, anxieux, tripotait sa chemise. Les deux hommes finirent par se lever et se dirigèrent vers l'extérieur.
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- T'es au courant des risques que tu nous fait prendre ? Imagine qu'elle balance tout. Et puis, elle te fuit comme la peste maintenant.
- Justement, ça m'arrange, ça me fera un supérieur en moins dans les pattes.
- T'es pas croyable.
Isabel les rejoint en courant et se plaça devant ses deux amis, les mains sur ses hanches d'un air déterminée. Elle fronça ses sourcils et les pointa du doigt.
- Vous deux ! Vous me cachez un truc !
- Qu...quoi ? C'est que...
- Vas-y Furlan, dit lui si tu veux, c'est pas très important, soupira Livaï.
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Hanji était à l'infirmerie avec Lydia, elle s'avança vers elle.
- Alors Lily, tu peux tout me dire, que c'est-il passé ?
- Bein c'est que....
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- Quoi ? Tu l'as mordue ? Mais ça va pas dans ta p'tite tête ! S'énerva Isabel. C'est notre supérieure ! Même si ça nous fait chier, il faut la respecter un minimum.
- C'était pour qu'elle arrête de péter plus haut que son cul, et comme ça, elle me fout la paix, s'impatienta Livaï.
- Ouais, et y'a aussi ton instinct protecteur qui a voulu la prévenir face à Thierry qui a joué, fit remarquer Furlan.
- Tch ! Pense ce que tu veux, lâcha Livaï dédaigneux avant de se diriger vers le terrain d'entraînement.
Il s'assit sur un tronc d'arbre couché suivit par Furlan et Isabel. L'écarlate s'accrocha au tronc et balança sa tête en arrière. Elle sautilla d'une jambe à l'autre avant de demander à ses acolytes.
- Et pour l'autre blond là, Erwin, on en est où ?
- Dès qu'on en a l'occasion, on le saigne, trancha Livaï.
- Et on vole les dossiers, ajouta Furlan.
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- Quoi ? C'est Livai qui t'a mordu ?
- Oui, mais moins fort Hanji !
Hanji jubilait en sautant sur place.
- Alors, c'était comment ?
- Bein rien, ça m'a fait mal, qu'est ce que tu pensais ?
- T'as pas eu des frissons ?
- Non, il me faisait peur et il m'énervait au plus haut point. Ce nabot, il a peut être pensé que je m'écarterai de lui par peur, mais non, je compte bien le remettre à sa place, je suis sa supérieure, grogna Lydia avant d'ouvrir grand les yeux en semblant se rappeler de quelque chose. Dis-moi Hanji, il est quelle heure ?
- 8h10 pourquoi ?
- Oh non l'entraînement ! Je suis à la bourre !
Elle quitta l'infirmerie en vitesse et courut jusqu'à terrain d'entraînement. Lydia fut d'ailleurs ravie de voir qu'elle ne sentait presque plus rien au niveau de sa jambe. Les trois acolytes étaient assis sur un tronc d'arbre. La jeune brune arriva derrière eux, essoufflée et les joues rouges écarlates. Le trio tourna la tête de façon synchronisée pour observer la jeune femme.
- Vous êtes en retard, fit remarquer Furlan.
- É...é'olé...(désolé)
- Vous n'avez aucune endurance, dit Isabel.
- He...fermez-la...ha, les gamins, ha, 10 tours....de terrain ! Parvint-elle à dire en reprenant son souffle avant le départ des voyous.
Après quelques minutes, Lydia était de nouveau débordante de forme, sa respiration étant de nouveau fluide et simple. Le vent lui semblait plus frais avec la sueur qui dégoulinait encore un peu sur son visage et sa nuque. Puis, le son d'un craquement de branche parvint à ses oreilles et lui fit tourner la tête à sa gauche. Livaï se trouvait au niveau de ce son.
- Qu'est-ce que tu fous là toi ? Allez, va rejoindre Isabel et Furlan.
- Non.
- T'es chiant nabot, pourquoi t'as toujours besoin de contester mes ordres ? Soupira-t-elle en s'asseyant.
- J'aime pas recevoir d'ordres.
Le soleil commençait à montrer sa puissance matinal et la jeune femme retira sa veste, laissant la marque de morsure visible. Livai la regarda quelques instants puis tourna son champ de vision vers ses deux amis qui étaient en train de courir, épuisés. Lydia ne l'avait pas puni pour insubordination. Peut-être cela serait-il pris comme du favoritisme, mais elle prenait toujours en compte le milieu de vie d'un soldat. Elle tolérait ce genre de choses de la part des trois anciens habitants des Bas-Fonds. Après tout, on ne change pas quelqu'un du jour au lendemain. Elle avait compris qu'il devait y avoir un temps d'intégration, tout comme elle en aurait eu besoin si elle avait dû vivre dans les Bas-Fonds.
- Tu sais, ici, à la surface, tu te retrouves toujours obligé, à un moment ou à un autre, d'obéir aux ordres. C'est ainsi, sinon, tu ne réussiras nulle part.
- Tch , je ne suis pas comme toi à me plier comme un gentil toutou devant le premier ordre qu'on me donne, dit-il.
- Je n'ai jamais dit que je me suis toujours pliée aux ordres, j'étais un électron libre, je vivais comme bon me semblais, le contredit-elle évasive en regardant les oies voler aux dessus de la forêt. D'ailleurs je me fait souvent reprendre par Erwin car je procrastine trop...
- Pourquoi n'as-tu pas continué à être un électron libre ? Demanda-t-il d'un ton lassé.
- Qui sait, pour l'égalité ? La justice ?
- Tu ne serais pas une de ceux qui a horreur des nobles ?
- Tais-toi, le silence est apaisant tu sais, j'ai pas souvent l'occasion de l'entendre, souffla-t-elle doucement.
Livaï posa son regard sur elle, surpris d'avoir été coupé de cette manière, mais il vit que ses yeux étaient fermés, éblouis par le soleil matinal. Ses cheveux flottaient avec le zéphyr, qui apportait l'humidité du matin. Il finit par fermer les yeux à son tour, dans ce silence agréable. À cet instant il découvrit comme une facette agréable que pouvait adopter Lydia. Il se demanda si c'était cela son vrai visage ou bien simplement l'une de ses facettes. Livai sentit comme une douce chaleur l'englober. La dernière fois qu'il avait ressenti cela était aux côtés de sa mère.
Isabel et Furlan arrivèrent à bout de souffle quelques minutes plus tard et s'écrasèrent lourdement sur le tronc, leurs torses s'élevant et se rabaissant avec rapidité et intensité pour reprendre leur souffle.
- Eh bien ! Regardez-vous, on dirait deux canards que l'ont vient d'égorger ! Allez reposez vous un peu comme Livai l'a fait pendant que vous courriez. Et puis, évidemment, comme vous l'aviez fait pendant que Livai se reposait, il va lui aussi se mettre à faire 10 tours de terrain. Allez Livai, debout, sourit-elle avec un air malsain.
- Allez onii-chan, bouge ton cul, grogna Isabel.
- À ton tour, branleur, s'énerva Furlan.
- Tch !
Il partit courir à son tour. Son visage était fouetté par ses cheveux de suie, quelques gouttes de sueur commençaient à perler le long de sa nuque. Il avait les yeux entrouvert, et ne montrait aucune fatigue, aucune faille. À cet instant, l'image qu'il avait eu de Lydia tout à l'heure venait de se faire écraser par l'agacement qu'il ressentait. Livai fut fort peu ravi de constater que sa morsure n'avait pas suffit à déstabiliser la cheffe d'escouade.
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- Wouaaaah Armin ! Les patates brûlent ! Ah ça déborde !
- Mais Sacha fais quelque chose !
Mikasa les devança et éteint le feu tandis que Jean était en train de mettre le couvert. L'asiatique pris la casserole et la bossa au centre de la table sur une plaque de liège posée par Eren. Hanji les regardait faire avec amusement. Christa servit chacun d'entre eux en souriant doucement.
- Au fait j'y pense, Eren, Armin, vous connaissiez Lydia du coup ? Fit remarquer Jean.
- Oui, mais on ne savait pas qu'elle avait une relation avec le caporal-chef Livai, dit Eren.
- La cheffe d'escouade Hanji a dit qu'il l'avait aimé, pas qu'il avait eu une relation avec elle, le corrigea Armin.
- Je ne sais pas si le capitaine serait intéressé par ce genre de chose, dit Connie.
- Huhuhu, détrompez-vous, c'est un homme après tout, rit Hanji.
- Eh ! Ne nous spoilez pas ! S'énerva Christa en gonflant légèrement ses joues.
La tête d'Hanji s'écrasa dans son assiette après avoir reçu un coup de poing. Derrière sa silhouette maintenant pliée en deux apparut Livaï, dorénavant visible malgré sa petite taille.
- Eh binoclarde de merde, la prochaine fois que tu parles de ce genre de chose, évite de le crier devant des gamins en riant.
- P...pardon...Shorty.
Il jeta un œil aux soldats de sa nouvelle escouade. Tous baissèrent les yeux, gênés et rougissant.
- T'es contente maintenant ? Putain, j'étais juste venu pour me servir un verre d'eau.
- Les enfants, écoutez, c'est normal pour des adultes...
- On sait, on est plus des gamins, c'est juste que ça nous fait bizarre de penser que le caporal chef soit déjà tombé amoureux, la coupa Jean.
Livai releva les yeux vers Eren alors qu'il était en train de remplir son verre d'eau. Il avait parfois l'impression que le titan shifter était un peu le même type de personne que Lydia : chiant et insouciant.
- Caporal-chef Livaï, vous saviez que je la connaissais ? Demanda Eren, sérieux.
- C'est possible, répondit-il évasif avant de finalement apporter quelques précisions. J'ai déjà entendu ton prénom sortir de sa bouche plusieurs fois, elle semblait beaucoup t'aimer.
- Que...que s'est-il passé lors de ses derniers instants ? On ne nous a jamais rien dit, hormis qu'elle a perdu la vie. On ne sait même pas comment ça s'est passé. C'était en expédition ?
- C'est pas tes affaires. Même si l'autre bigleuse risque de vous le dire à un moment ou à un autre.
- Caporal-chef, elle était comment Lydia ? Demanda Christa, des étoiles dans les yeux afin de changer un peu d'ambiance.
Livaï regarda son verre et lâcha d'un ton froid avant de commencer à se diriger vers les chambres.
- C'était une chieuse.
Mais son regard prouvait le contraire. Il but son verre calmement et regarda le ciel un instant par la fenêtre où la lune était apparente, avant de quitter la pièce pour retourner dans sa chambre. Arrivé là bas, il s'allongea dans son lit et pris son foulard habituel dans ses deux mains. Il le serra fort contre lui, y enfouissant son visage, les yeux fermés et les sourcils froncés.
- Lydia...
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CHAPITRE RÉÉCRIT
(4025 mots)
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