𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 4
𝐿𝑒𝑠 𝑎𝑓𝑓𝑟𝑒𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑗𝑎𝑙𝑜𝑢𝑠𝑖𝑒 ⁴
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Lydia ouvrit les yeux lentement. Elle remarqua vite qu'elle ne se trouvait pas dans sa chambre mais à l'infirmerie. Les souvenirs de la veille lui revinrent alors en tête, elle soupira d'exaspération pour elle même. La jeune femme bougea un peu sa jambe gauche. L'horrible douleur qui l'avait atteinte hier n'était plus qu'un souvenir lointain. La brune tourna la tête pour découvrir un mot sur sa table de nuit.
"Alors belle au bois dormant, tu te fais amener par deux princes charmants ? Si tu es en état de marcher, tu peux sortir de l'infirmerie, je suis partie prendre mon petit déjeuner au réfectoire .
Hanji
Ps : tu as un uniforme neuf sur la chaise, et tu peux emprunter les douches de l'infirmerie."
Lydia se leva péniblement de son lit. Elle appuya son poids sur sa jambe gauche qui semblait moins douloureuse qu'avant son arrivée ici. La jeune femme quitta ses habits qu'elle posa sur une petite chaise mise près de la douche pour cet effet. L'eau tiède martelait sa peau, elle aimait bien cette sensation, cela lui rappelait qu'elle était bien vivante.
Elle sortit de la douche quelques temps après, et se regarda au miroir. Son corps était plutôt fin, surmonté par deux épaules plus grande que ses hanches. À l'époque, cela la complexait beaucoup, car elle avait l'impression de ressembler à un homme, mais dès que ses formes et sa taille féminine sont arrivées, tout s'est mieux équilibré. Lydia passa sa main sur son cou pour descendre jusqu'au bas de sa poitrine où se trouvait une cicatrice. Celle là avait été faite lorsqu'elle était petite après une chute sur une table en bois en poursuivant Marie.
Sa main glissa sur sa peau encore humide pour trouver son bas ventre orné d'une cicatrice plutôt conséquente. Celle-ci datait de ses années dans la brigade d'entraînement. Son appareil tridimensionnel a eu un soucis lorsqu'elle était à pleine vitesse. Il s'est bloqué, faisant s'arrêter la jeune fille brusquement, blessant son ventre au passage. Elle regarda sa jambe gauche garnie d'ecchymoses et glissa sa main sur son homoplate. Une cicatrice circulaire s'y trouvait. Ça, c'était lors d'une expédition lorsqu'un Titan avait réussi à lui écraser avec son doigt.
Sa main parcourut son bras droit, s'arrêtant sur plusieurs cicatrices à son poignet.
- Foutu Chat, souffla-t-elle en souriant.
Puis, elle remonta sa main lentement pour la poser sur ses lèvres entrouvertes. Une petite bosse était apparente sur la gauche. Cette cicatrice date d'il y a très longtemps lorsqu'elle était tombée sur une margelle après avoir glissé sur une fiente de poule. Elle sourit sarcastiquement en repensant à cette histoire peu glorieuse.
Une serviette enroulée autour de son corps, elle quitta les douches et enfila son nouvel uniforme. Lydia sortit ensuite de l'infirmerie, se dirigeant vers le réfectoire. Il y avait encore beaucoup de monde, ce qui fit soupirer la jeune femme. Dès que le bataillon d'exploration prit conscience de son arrivée dans la pièce, elle fut assaillie par une horde de questions. La brune essayait de quitter la foule, mais impossible. C'est alors qu'une main l'attrapa et la guida jusqu'à une personne hors de la foule.
Lydia allait remercier cette personne, mais lorsqu'elle apprit son identité, elle préféra ne rien dire et grogner. Livai tenait fermement son poignet en hauteur et la fixait toujours de son regard impassible. Le poignet de la jeune femme était tellement fin et la main de Livai si grande qu'il faisait aisément son tour complet, et même de ses avant-bras s'il l'avait voulu. Lydia secoua sa main pour signifier qu'elle voulait qu'il la lache, et c'est ce qu'il fit sous le regard de tout le bataillon d'exploration. Hanji arriva et lança.
- Eh, vous tous, laissez la tranquille, elle vient à peine d'arriver, allez ouste, repartez à vos occupations.
Elle s'approcha de Livai.
- Merci de m'avoir tirée de là, dit elle avec un clin d'œil.
- J'en avait marre d'entendre cette horde de pigeons brailler, souffla simplement Livaï.
- Bon et toi sinon ma petite Lydia, tu vas bien ?
- Oui, grâce à tes soins, merci, sourit Lydia, puis elle se tourna vers Livai et Furlan qui s'était ajouté au trio, elle hésita avant de dire, et merci à vous deux pour m'avoir transportée.
- Bonjour et de rien capitaine, sourit Furlan en faisant le salut militaire.
- Tch !
- Bonjour chef d'escouade Lydia, lança une voix derrière les deux hommes, Lydia reconnut vite Isabel faisant le salut militaire.
- Bonjour à vous tous, fit la cheffe d'escouade en l'imitant.
Après avoir pris son petit déjeuner avec Hanji, Lydia sortit avec les trois voyous pour se diriger vers le terrain d'entraînement. La rosée et le vent frais du matin caressaient les joues de la jeune femme qui prirent vite une teinte pâle.
- Capitaine, vous êtes toute pâle, vous êtes sur que ça va ? Demanda Isabel.
- Oui, c'est lorsqu'il fait frais, ma peau prend une teinte pâle, ne t'en soucies pas.
La jeune fille hocha la tête, regardant ensuite Livai. Lydia semblait en bonne santé face à son teint blafard, ce qui la rassura. Ils arrivèrent tous les quatre à destination. Lydia boitait encore un peu, mais c'était plus supportable qu'hier. Elle se plaça devant les trois soldats.
- Hier j'ai eu un avant goût de vos capacités, je vais continuer à vous évaluer au combat, Livai contre Furlan.
Furlan se plaça en face de son ami. Isabel qui était à côté de Lydia lança en riant.
- Essaie de tenir plus de cinq secondes Furlan et t'auras ma part de pain !
La chef d'escouade la regarda d'un air interrogateur. Elle annonça le début du combat, et pas même trois secondes après, Furlan se retrouvait à terre avec un couteau en bois sous la gorge. Lydia était surprise mais tentait de garder une expression impassible. Elle nota les résultats sur une feuille.
- Bien, Isabel en face de Furlan.
Livai s'adossa à un tronc de l'arbre à côté de son capitaine, il regardait le combat sans grande expression. C'était plutôt serré, entre la force de Furlan et l'agilité ainsi que la vitesse d'Isabel. Mais la jeune fille se fatigua avant le blond et se retrouva avec un couteau en bois sous la gorge après le moindre ralentissement.
- Bien, maintenant que vous êtes un peu échauffés, faites moi dix tours de terrain.
Isabel et Furlan obéirent mais Livai ne quitta pas son tronc d'arbre.
- Livai, va courir.
- Pas envie.
- Livai.
Elle planta ses yeux bleus dans son regard de pierre, le surplombant de toute sa hauteur. Il continuait de la fixer, les bras croisés, puis il lâcha un tch et partit rejoindre les autres en trottinant.
"Non mais il se croit tout permis ce nain ! Il n'empêche que... je lui suis redevable ainsi qu'à Furlan pour m'être venue en aide, fais chier, j'ai horreur de ça !"
Après une matinée d'entraînement physique, la pause déjeuner arriva. Lydia rejoint son escouade qu'elle a du laisser aux mains de Gwenn le temps de s'occuper des trois nouveaux. Elle s'assit en face de son lieutenant et à côté de Sairam.
- Salut tout le monde.
- Yo, ça fait longtemps, répondit Gwenn.
- Bonjour capitaine, sourit Sairam.
- Ravi de voir que vous allez mieux, lança Flagon.
- Il paraît que ce sont les trois nouveaux qui t'ont aidée hier, souffla timidement Irène.
- Mmh, ouais, je dois reconnaître que sans eux, je serais restée à l'agonie. Mais je leur suis redevable et ça m'énerve.
- Ah beh ça, c'est entièrement vous, dit un châtain aux joues ornées de taches de rousseur en haussant les épaules.
- Je sais Thierry, il faut bien être fidèle à soi-même pas vrai ? Sourit narquoisement Lydia.
- Au fait Lydia, tu ne manges pas avec eux ? Demanda Irène.
- Mmh non, pourquoi ?
- Ils font partie d'une escouade que tu diriges, ce serait normal que tu manges avec eux, fit remarquer Gwenn, impassible.
- Je n'ai pas envie de vous abandonner.
- Ils peuvent s'asseoir à côté de toi, il y a quatre places de libre, suggéra Irène en souriant.
Lydia soupira, elle savait que cette idée ne plairait pas à Sairam et Flagon, et elle ne savait pas comment cela allait tourner. Mais elle regarda la table bondée ainsi que les trois voyous qui étouffaient au bout. La jeune femme fit un signe de main remarqué par Isabel, puis elle montra la table leur signifiant de venir. La jeune écarlate prévint ses deux compagnons en montrant le groupe du doigt.
"Très impoli", pensa Lydia.
Les voilà qui arrivent, Furlan et Isabel affichant un grand sourire et Livaï toujours aussi impassible.
- Voici mon escouade, on s'est dit que vous devriez manger avec nous, leur annonça Lydia en leur désignant les places.
- Bonjour, je suis Furlan, merci pour l'invitation, leur adressa-t-il poliment avant de s'asseoir à côté de Lydia.
- Mon nom est Isabel, merci, c'est mieux de manger ici, dit elle toujours aussi énergiquement, s'asseyant à côté de Gwenn.
Livai ne dit rien et s'assit juste à côté de Furlan, en face de personne. Voyant Sairam et Flagon perdre patience, Lydia les devança.
- Il s'appelle Livai, mais il a un petit problème de voix, il faisait froid ce matin hehe, alors il évite de parler, bredouilla Lydia.
Gwenn secoua la tête en souriant, envoyant à son capitaine un petit sourire moqueur. Lydia savait très bien qu'elle avait compris son petit jeu visant à cacher le caractère insupportable de Livai. La jeune femme lui fit des mimiques lui signifiant de ne rien dire et Gwenn se mit à rire de façon moqueuse. Lydia décida alors de présenter les membres de son escouade à ses trois nouveaux protégés.
- Alors, je vais peut-être vous présenter les membres de mon escouade, celle qui se fout de ma gueule c'est Gwenn Regan, mon lieutenant, dit-elle sarcastiquement tandis que Gwenn continuait de la charrier en imitant sa façon pittoresques de mimer. À côté de moi c'est Sairam et en face de lui c'est Flagon, mais vous les connaissez déjà, à côté de Flagon se trouve Irène Carlsson.
Celle-ci leur fit un petit coucou timide, agitant la main en souriant.
- Et en face d'elle, Thierry Boons.
Le châtain balança sa chaise pour être visible et leur fit un sourire accompagné de son air relâché. Lydia posa son regard sur Gwenn et Isabel.
"Elles se ressemblent vachement en fait"
Puis elle jeta un coup d'œil à Flagon qui mangeait sa soupe un peu en colère. Une sorte de tension reignait dans l'air, mais Thierry, brisa la glace.
- Alors, il paraît que c'est vous deux qui avez transporté Lydia jusqu'à l'infirmerie.
- Oui, c'est vrai, dit Furlan en tournant la tête vers lui.
- Alors sa chambre est vraiment en bordel pas vrai ? Sourit Thierry.
- Euh un peu peut-être, mais ça ne me choque pas trop, répondit-il, légèrement perturbé et n'ayant pas envie d'être blessant.
- Thierry.... grommela Lydia.
- Et toi, le taciturne, elle était pas trop lourde ? Moi je le trouve plutôt légère, nargua Thierry en lançant un regard provocateur à Lydia.
Lydia savait qu'il tentait de les provoquer. Thierry était un grand jaloux, c'était connu, mais la jeune femme savait aussi qu'il était épris d'elle, et cela la dérangeait beaucoup. En voyant deux hommes de plus arriver, il ne pouvait qu'être encore plus jaloux, surtout s'ils l'ont transportée et qu'ils sont rentrés dans sa chambre. La jeune femme soupira.
- Thierry ça suffit.
- Mais je ne fais rien, je leur parle juste, dit-il en haussant les épaules, d'ailleurs le nain, t'as pas répondu à ma question. Sinon, sa peau, t'as du la toucher, elle est douce hein ?
Livai lança un bref regard hautain vers lui et continua de boire sa soupe. Gwenn joua avec son couteau et regarda Thierry tout en continuant son activité.
- Eh gamin, si tu veux faire chier tout le monde avec ta crise de jalousie, elle planta son couteau dans le table, tu peux disposer.
- Juste parce que Lydia doit s'occuper de ces voyous tu te la joues comme si t'étais capitaine, ne te crois pas aussi influente qu'elle, t'es juste lieutenant, grogna Thierry qui avait l'habitude de se disputer avec elle.
- Thierry, Gwenn a les mêmes droit que moi dans des situations comme celle-ci, et quand bien même, elle est ta supérieure, alors si tu as fini de manger, tu peux disposer, lança froidement Lydia.
- Et puis quoi encore.
La cheffe d'escouade venait de se lever et adopta un regard froid, gelé par ses yeux bleutés, n'affichant aucune émotion, seulement l'impatience de la colère. Thierry baissa le regard et pris son plateau. Avant de quitter la pièce il annonça.
- T'es une femme qui a une autorité naturelle mais en même temps une grande sympathie, c'est ça que j'aime chez toi.
- Quel con, cracha Flagon, pourquoi il reste dans l'escouade ?
- Hormis le caractère, c'est un très bon soldat face aux titans, annonça Lydia.
- Bien que ce soit un con non un psychopathe plutôt, soupira Sairam.
- Faites pas gaffe les nouveaux, c'est qu'un gamin en chaleur qui prend en grippe tous ceux qui s'approchent de sa proie, lâcha Gwenn en buvant son verre de vin.
- N'empêche, tu devrais faire gaffe Lydia, la prévint Irène, inquiète.
- Je suis bien meilleure que lui au corps à corps, alors qu'est-ce que je risque ? Dit Lydia en haussant les épaules.
- Si tu restes aussi insouciante, tu ne vivras pas longtemps.
Lydia se tourna vers la voix et reconnut Livai. Irène était choquée de le voir parler, croyant au précédent mensonge de Lydia, alors que les trois autres savaient parfaitement que c'était parce que Livai avait très mauvais caractère. Furlan grinça des dents, par peur de voir la réaction de l'escouade.
- Ce nabot a raison, lâcha Gwenn, ça fait du bien de voir une personne adulte à cette table.
Gwenn qui jouait avec son couteau le planta en direction d'Isabel qui venait de parer le coup avec le sien. Le rousse lança un regard vers l'écarlate et un sourire s'afficha sur son visage.
- On peut dire qu'Erwin n'amène pas de la merde, bon réflexe petite.
- Evidemment, Erwin sait ce qu'il fait, dit Lydia, mais bon...
- Toujours le principe des mérites ? T'es comme les deux ânes là bas pour ça, dit-elle en désignant Flagon et Sairam.
- Enfin, évitez quand même de m'attaquer pendant que je bouffe, j'm'en suis foutu sur la chemise, grogna Isabel.
- J'taime bien gamine, sourit Gwenn.
L'après-midi s'est déroulée au sommet des arbres. Lydia avait emmené ses trois nouveaux soldats avec elle dans une balade en forêt afin de tester leurs affinités avec la tridimensionnalité. Dorénavant, la cheffe d'escouade était seule dans son bureau, occupée à faire un rapport pour Erwin sur la journée. La pause du soir arriva.
- Je n'ai pas fini mon rapport, bon tant pis, j'ai vraiment trop faim !
Elle descendit en direction du réfectoire, laissant son rapport inachevé sur son bureau. La jeune femme prit son plateau et partit manger avec Hanji cette fois-ci, son escouade n'étant pas encore arrivée. Lydia devint blanche lorsqu'elle aperçut Erwin arriver à leur table. Il posa son plateau à côté de Hanji, et Mike vint à côté de Lydia, rejoint par Moblit qui se posta de l'autre côté de Hanji. Lydia fuyait tout contact visuel avec Erwin, et essayait d'éviter les sujets menant aux rapports. Mais malheureusement pour elle, Erwin allait toujours droit au but.
- Au fait Lydia, et le rapport de la journée, tu l'as terminé n'est-ce pas ?
- Oui j'ai...ouille aïe....j'ai une crampe au ventre....je vais aller aux toilettes. Il faut que j'y aille et très vite, vraiment désolé, je reviens....
Elle se leva en simulant une crampe au ventre et partit dans le couloir en courant. Lydia se cacha derrière la porte pour les observer et attendre que Erwin parte pour revenir.
- J'en conclu qu'elle n'a pas fait ses rapports, dit Erwin en mangeant une patate.
- Haha, c'est Lydia après tout, avec le temps faut plus être surpris, rit Hanji.
- Oui c'est vrai, j'imagine qu'elle attend que je parte, cachée derrière la porte, sourit le blond.
Keith arriva à leur hauteur et demanda à Erwin.
- Au fait Erwin, et les rapports sur les trois nouveaux je ne les ai toujours pas.
- Je vais les chercher plus tard dans le bureau de Lydia.
Le major partit s'asseoir en bout de table, il n'aimait pas trop se mêler aux conversation.
- En attendant, je me fais aussi reprendre à cause du retard de Lydia, chuchota Erwin.
- Fais comme elle, rit Hanji.
- Oh regardez, un titan ! L'imita Erwin en riant.
Lydia attendait, cachée derrière la porte, mais elle fut surprise par une voix derrière elle.
- Capitaine Lydia ? Pourquoi vous cachez-vous ? Demanda innocemment Furlan accompagné de Isabel et Livai.
Lydia attrapa Furlan en cachant sa bouche et l'amena à côté d'elle tout en demandant aux deux autres de se cacher. Cela amusa Isabel, mais embêta beaucoup Livai. Sairam arriva à son tour sur les lieux. Le brun observa sa cheffe d'escouade un instant avant de pencher sa tête sur le côté, levant les sourcils.
- Laissez moi deviner, vous n'avez pas fini les rapports à rendre pour aujourd'hui ?
- Chhhhhhuuuuttttt.
- Incorrigible, soupira-t-il en haussant les épaules avant de gagner le réfectoire. Isabel, Furlan et Livai l'imitèrent afin de sortir de cette étouffante cachette.
Après quelques minutes, Erwin n'était toujours pas parti, mais quelque chose attira l'attention de Lydia. Les trois nouveaux mangeaient seuls à une table, tout ce qu'il y a de plus normal, mais de mauvais regards leur étaient lancés par des soldats du bataillon. C'est alors que cinq soldats accompagnés de Thierry entourèrent leur table.
- Alors les voyous. C'est comment l'extérieur ? Lança l'un.
- Ça va, ça a été facile de devenir soldat, vous n'avez pas eu les trois ans d'entraînement qu'on a subi, cracha un deuxième.
- Qu'est-ce que vous voulez ? Demanda Isabel énervée.
- Ne hausse pas le ton face à nous, t'es qu'une sous-race, grogna un autre.
- Les gens des bas-fonds, tout le monde s'en tape, ils crèvent tous en bas, t'as même pas à les enterrer.
Livai se leva soudainement et son poing fonça vers celui qui venait de dire ça, mais il fut stoppé par une main. Il croisa le regard de Lydia qui ne laissa paraître aucune émotion. La cheffe d'escouade se tourna vers les six perturbateurs, tout en continuant de tenir le poignet de Livai.
- Vous foutez quoi ?
- Rien, on exprime juste tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, dit Thierry.
- Alors continuez de le penser tout bas, et laissez les tranquille.
- Mais toi aussi tu penses comme nous pas vrai Lydia ? Sourit le châtain.
- En partie, mais pas pour ce que tu as dit sur les bas-fonds, ce sont des êtres humains comme nous, ils ne sont juste pas nés au même endroit. Ils méritent autant que nous de vivre dans la lumière.
- Ah Lydia Lydia toujours aussi humaine et altruiste, soupira Thierry, mais on sait que tu fais ça pour t'attirer les mêmes grâces que ton frangin décédé, d'ailleurs il a eu une mort peu glorieuse. Un affreux titan est arrivé et pendant qu'il aidait un mec au sol, il s'est fait embarquer, sans même combattre, il a été dévoré.
Lydia essayait de garder son sang froid, mais Livai qui avait son poignet tenu par sa main, sentait qu'elle tremblait et qu'elle resserrait la prise. Sans prévenir, il envoya son poing s'écraser dans le ventre de Thierry qui se mit à vomir. Celui-ci cogna le tibia de Livai avec son pied, mais tous les deux furent arrêtés par Gwenn et Moblit.
- Putin de gamin en chaleur de merde, tu m'explique ce merdier ! Grogna Gwenn contre Thierry.
- Soldat Livaï, calme-toi, dit simplement Moblit.
- Qu'est ce qu'il se passe ici ! Demanda Erwin suivit de Hanji et Mike.
- Une dispute, je les prends dans mon bureau, dit Lydia froidement.
- Bien, je te laisse faire Lydia, et comme ton mal de ventre semble aller mieux, tu me termineras aussi ces rapports.
- B...bien, bredouilla Lydia. Vous deux dans mon bureau tout de suite !
Livai se leva doucement, le regard haineux et Thierry qui reçut une petite claque de Gwenn se leva à son tour en titubant. Quand ils furent partis, Isabel et Furlan étaient toujours bouche bée. Ils avaient tout fait pour se contenir face à cette scène et ne pas tout faire dégénérer.
- Quel con ce Thierry ! Grommela Isabel.
- Putain Livaï.... soupira Furlan en se pinçant l'arrete du nez.
- Votre ami a eu raison, à la place de Livai je lui aurais déjà arraché la langue pour qu'il ne fasse plus chier personne, dit Gwenn en s'asseyant à côté d'Isabel.
- Mais c'est quoi son problème à celui -la, s'énerva l'écarlate.
- C'est un grand jaloux, et comme il est jaloux, il se met en colère, et comme il se met en colère, il se met à dire les pires horreurs qui soient. Mais sinon, il peut se montrer gentil et dévoué, dommage qu'il soit con. Il n'aime pas le fait que vous entriez dans l'armée, mais il supporte encore moins que vous soyez sous la garde de Lydia. Et c'est au moment où Lydia a attrapé le poignet de Livai et l'a défendu qu'il a déraillé en s'en prenant aussi à elle. Un simple contact et il devient un monstre.
- La jalousie, voilà un vice bien vilain, dit Furlan.
- Je dirais même le plus vilain de tous, fit remarquer Irène qui s'assit à côté de Furlan. Thierry s'est encore énervé ?
- Ouais.
- Lui qui était si gentil avant, comme quoi les gens changent avec le temps, soupira la blonde.
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Livai et Thierry s'assirent sur les deux chaises disposées en face du bureau de Lydia. Elle marcha autour du bureau, leur faisant signe de s'asseoir avant de faire de même, affichant un masque dénudé de toute émotion. Elle mis des lunettes dont elle n'avait besoin que pour lire et sortit une feuille et un stylo plume.
- Alors, Thierry tu es convoqué pour violence verbale, violence physique, violence envers un supérieur, insubordination, ça fait beaucoup, et toi Livai pour violence et manque d'obéissance, bon traitons le plus chiant d'abord, Thierry, pour quelles raisons as-tu provoqué les trois nouveaux ?
- J'ai exprimé tout haut ce que certains pensaient tout bas.
- C'est tout ?
- Oui.
- Tu mens, en plus cet argument est invalide. Donc je reprends, pour quelle raison as-tu provoqué les trois nouveaux ?
Thierry savait bien qu'il ne pouvait pas mentir face à Lydia Neightbour, fille de Jeanne Neightbour qui en savait long sur les comportements humains et la psychologie.
- Tu la connais la raison, soupira-t-il.
- Vouvoie moi, et ensuite, dis la raison haut et forte que je puisse l'entendre.
- Je suis jaloux ! Vous le savez bien, je ne sais pas, il y a trois nouveaux qui arrivent avec deux hommes en plus et qui prennent tout votre temps, vous ne nous entraînez plus, ils ont pris notre place !
- Bien je répondrais que ceci est le travail d'un soldat, donc mon travail, d'obéir aux ordres donnés par un supérieur en l'occurrence Keith Shadis sous les conseils du chef d'escouade Erwin Smith, de plus, un soldat n'a pas à faire de tel actes pour de simples motivations émotionnelles, dit-elle en notant sur une Feuille, ensuite, pour quelles raisons t'es-tu montré violent physiquement ?
- Pour me défendre.
- Bien, classons ça en légitime défense pour cette fois. Ensuite, pour quelles raisons t'es-tu montré violent verbalement envers moi ?
- J'étais en colère.
Elle posa ses lunettes et le regarda avec un air presque narquois, les sourcils relevés et l'air détendu.
- Tu mériterais la prison pour ce que tu as fait, mais mettons les colères personnelles de côté, je vais faire comme un avertissement, tu n'auras pas de jour de repos pendant trois mois, et sera de corvée de ménage pour ces trois mois à venir. Encore un écart et la sanction sera bien plus lourde. Tu peux disposer.
Thierry se leva et quitta le bureau sans un mot, laissant Lydia et Livai derrière lui. Lydia soupira et regarda Livai, moins froide qu'avant, comme si elle venait de laisser tomber le masque. C'est à cet instant qu'elle sentit le sang palpiter au niveau de sa tête. Elle avait contenu tout son stress pendant cet entretient avec Thierry.
- T'étais sur la défensive face à ce type pas vrai ?
- Oui, mais vouvoie-moi.
- Je ne vois pas l'intérêt.
- Fais-le, dit-elle froidement.
Elle sortit une autre feuille et replaça ses lunettes. La jeune femme passa une main sur son visage pour remettre l'une de ses mèches en place avant de se concentrer de nouveau sur son soldat.
- Bien, Livai, pour quelles raisons t'es-tu montré violent ?
- Il m'a provoqué.
- Pourquoi as-tu répondu à la première provocation ?
- Il a manqué de respect à des personnes de ma connaissance.
Lydia s'arrêta un instant en levant les yeux vers lui, puis elle repris l'interrogatoire, plongeant de nouveau son attention sur la feuille.
- Et la deuxième fois ?
- J'ai répondu à ton appel à l'aide.
"Il ne me vouvoie toujours pas hein !"
- Mon appel à l'aide ?
- Oui, tu tremblais et resserrais ton emprise sur mon poignet, ton corps entier demandait que quelqu'un le fasse taire, et je l'ai fait.
Lydia était surprise. Elle observa ses mains tâchées d'encre et repensa aux mauvaises paroles de Thierry. Il disait vrai, la jeune femme avait besoin d'aide à ce moment-là. Elle avait senti comme une sorte de soulagement en voyant le provocateur se taire et vomir suite au coup de poing de Livai. Elle ferma les yeux, prise dans une profonde réflexion se disant qu'elle pouvait le laisser partir sans sanction, mais elle pensa directement à la réaction de Thierry s'il apprenait qu'il n'avait pas eu de sanction.
- Bien, tu ne pourras pas aller te coucher tant que tu n'auras pas fais 50 tours de terrain. Tu peux disposer.
Livai se leva et partit sans dire au revoir. Le regard de Lydia glissa sur les feuilles et s'arrêta sur son rapport inachevé. Elle soupira un instant par le nez avant de s'adresser à lui avec sarcasme.
- Salut toi, ça fait longtemps, allez, il est temps que je t'achève pour ne plus voir ta tête.
////////////
Il devait être près de minuit quand Lydia acheva son rapport dans un souffle de soulagement. Elle s'était étirée avant de laisser son dos reposer lourdement sur sa chaise en bois.
- Voilà, je vais aller le rendre à Erwin. Mais l'extinction des feux est déjà passée... bon c'est un couche tard de toute façon, alors il doit encore être levé.
Toute joyeuse de s'être ôtée cette épine du pied, Lydia s'avança dans le couloir sombre d'une allure guillerette en direction du bureau d'Erwin. Mais elle se figea en apercevant une silhouette en face d'elle. Un petit moment de peur parcourut son corps mais elle ne se laissa pas atteindre trop longtemps et demanda.
- Qui va là ?
La chevelure écarlate d'Isabel apparut devant une fenêtre, éclairée pas la lune.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Euh rien, je cherchais le toilettes... bredouilla-t-elle.
- Elles sont en bas, allez grouille. Tu n'as pas le droit de te balader après l'extinction des feux encore moins à l'étage des supérieurs.
Isabel partit en courant. Les pupilles grisâtres de Lydia observèrent sa silhouette disparaître dans l'ombre, légèrement plissées de suspicion. "Elle ment, ça se voit de loin. Mais qu'est ce qu'elle faisait ici à roder près du bureau d'Erwin alors ?".
Elle remis cette interrogation à plus tard, se disant qu'elle serait plus alerte à des attitudes suspectes de sa part à l'avenir. Lydia toqua timidement à la porte de son supérieur afin d'éviter de réveiller d'autres personnes. Erwin lui répondit, ce qui soulagea la jeune femme. Elle avait pu les rendre avant demain matin.
- Tiens, Lydia, alors, tu viens me ramener les rapports ?
- Oui, celui sur les nouveaux, celui sur Thierry et l'autre sur Livaï.
- Bien merci.
- Bonne soirée, sourit-elle.
- À toi aussi.
////////////
La jeune fille se fit un plaisir de faire sa toilette avant d'enfiler sa robe de chambre blanche. Elle s'allongea dans son lit non bordé, poussant les draps avec ses pieds pour leur donner un aspect plus agréable et commença à s'endormir. Mais un son l'empêchait d'accomplir sa tâche.
- Putain, mais qui ronfle comme ça ! C'est impossible de dormir dans ces conditions.
Elle se leva et sortit de sa chambre en robe de chambre. Lydia avança à tâtons dans le noir, simplement éclairée par la lune à travers les grandes vitres du couloir. Elle descendit les escaliers et arriva à l'étage des soldats. Les sons de ronflements s'amplifièrent au fur et à mesure qu'elle approchait, la menant devant une chambre du compartiment des hommes. Elle hésita mais ouvrit la porte qui n'était pas fermée à clé. Lydia s'avança doucement vers le ronfleur.
"Tiens ? C'est Furlan alors c'est sa chambre qui est juste en dessous de la mienne ? Ouah, il ronfle vraiment comme un boeuf en colère"
Doucement, elle lui boucha le nez, celui-ci grogna et se retourna, arrêtant de ronfler. Lydia sourit, satisfaite de son travail, espérant qu'il ne se remettrait pas à ronfler avant qu'elle ne puisse s'endormir. Puis une pensée traversa son esprit.
"Mais si Furlan est ici, alors ça veut dire que Livaï..."
Une main se posa soudainement contre sa bouche et un bras puissant la plaqua contre le lit d'à côté. Un genoux sur chacune de ses jambes, une main maintenant ses bras au dessus de sa tête et l'autre la faisant taire, elle était complètement immobilisée.
- Tu vois ? Tu as beau être douée au corps à corps, pas surprise on peut facilement t'immobiliser.
- Li...Livai ?!
~~~~~~
CHAPITRE RÉÉCRIT (4904 mots)
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