𝐶ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 25
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Un dernier verre
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« - Comment ça t'as été promue cheffe d'escouade ! Comment une faible comme toi peut-elle être promue à un tel grade ? Tu n'as aucune force mentale pour mener les troupes ! »
« - Ce n'est pas contre moi que tu dois t'énerver Gwenn. Vas plutôt t'égosiller devant le major »
« - J'en ai rien à faire de toute façon, forme ton escouade de faible et mène-la à la mort »
La plupart des humains auraient renchéri ou se seraient sentis blessé, mais moi, j'arborai un sourire calme sur mon visage.
« - Tu t'inquiètes pour moi ? »
« - N'importe quoi, j'en ai rien à faire des mijaurées comme toi »
Je lui tendit une lettre qui arriva dans le champ de vision de ses yeux verts. D'un air à la fois interdit et curieux, Gwenn saisit l'enveloppe en arquant un sourcil.
« - Qu'est-ce que c'est ? »
« - Une affectation. »
Après avoir prononcé ces paroles, je lui avais tourné le dos pour me rendre en direction du quartier général. Un léger sourire sur le visage, Gwenn avait murmuré ''crétine''.
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- Les membres de mon escouade sont-ils encore en vie ?
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« - Sairam, Flagon, Thierry, Irène, merci d'être venus ici. »
Mon regard scrutait la pièce en quête du flamboyant de la chevelure de Gwenn en vain. Un moment de silence s'installa dans la pièce tandis que j'attendais secrètement l'arrivée de Gwenn. Les personnes présentent dans la pièce me fixaient, prêtes à s'accrocher aux moindres paroles qui sortiraient de ma bouche.
« - Ouah, quel silence de mort ! »
Les yeux pétillants, j'avais relevé la tête dans la direction de la voix. Gwenn venait d'entrer dans la pièce, frottant sa chevelure rousse avec une de ses mains.
« - Me regarde pas comme ça toi, c'est flippant ».
Mon majeur s'était discrètement relevé à son attention, ce qui étira sa bouche pour former un sourire que je lui rendis. Mes yeux se posèrent sur les personnes présentent dans la pièce, et avec cœur et motivation, j'annonçai.
« - Bienvenue à vous au sein de l'escouade Lydia ! »
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- Irène et Livai sont les seuls membres encore en vie de ton escouade...je suis désolée Lydia...
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« - Sairam ? Tu pleures ? »
Assis, seul dans le couloir, au beau milieu de la nuit, le visage perdu dans l'ombre et les yeux dans le vague, Sairam m'avait semblé bien abattu.
« - J...Ma sœur a dû accoucher mais...le bébé...elle est... »
Ses paroles, entaillées par les douloureux tressauts de sa voix avaient eu pour effet de pincer mon cœur. La seule chose qui m'était venue à l'esprit fut de la prendre dans mes bras. Il était resté longtemps, le visage enfoui sur mon épaule à pleurer à chaudes larmes. J'avais le sentiment que peut éprouver une mère qui console son enfant.
Depuis ce jour, Sairam semblait éprouver un certain respect pour moi au fur et à mesure que les jours avançaient.
« - Ici, tu es celle en qui j'ai le plus confiance, m'avait-il annoncé un jour ».
Hanji me confia que lorsqu'elle nous regardait, elle avait le sentiment de voir un frère et sa grande sœur.
Sairam...
Je n'ai pas su te protéger...
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« - Lydia ! »
« - Flagon ? »
« - Merci pour tes conseils ! Elle a dit oui ! On va se marier ! »
Même si je continuais de soutenir que c'était uniquement grâce à lui-même que Flagon avait pu se marier, il conservait une reconnaissance constante envers moi et les conseils que je lui avais donné. Et mes conseils avaient perduré. Il me demandait poliment, lors des moments de pause quand il estimait que je n'étais pas trop fatiguée, des conseils pour rendre sa femme heureuse ou pour des choses et autres.
« - Lydia, je sais qu'il faut attendre quelques mois avant de le dire mais...comment dire...il se pourrait que je devienne père »
Flagon...
Tu ne verras jamais ton enfant...
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- Sairam...Flagon...Je suis désolée...Isabel...Farlan...Gwenn...vous tous...j'ai trahi votre confiance...
Les pleurs déchirants de la cheffe d'escouade s'étaient élevés dans l'enceinte de l'infirmerie, blessant le cœur de son amie et de celui qui l'aimait.
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« - Lydia, si un jour je meurs, tu ferais quoi ? »
« - Quoi ? Ne parle pas de malheur Gwenn ! »
« - Oh allez, c'est pas le malheur, c'est le cycle de la vie. »
Faisant un peu la moue, je regardai devant moi, le menton posé contre mes genoux. Gwenn sourit en levant la tête en direction du ciel. L'observant du coin de l'œil, je vis la brise flatter doucement ses cheveux flamboyants. Elle semblait étrangement apaisée, elle qui était toujours tout feu tout flamme.
« - Tu sais Lydia, la vie au Bataillon, à tes côtés et aux côtés des autres, c'est comme un plus pour moi. »
« - Qu'est-ce que tu veux dire par là ? »
« - T'as qu'à creuser ta cervelle d'idiote »
« - Eh ! »
Dévoilant ses dents dans un sourire, Gwenn laissa échapper un court rire avant de refermer ses lèvres.
« - Si je meurs, bois un verre en mon honneur »
« - C'est tout ? »
« - Ouais, je veux pas de cérémonie à la con »
« - Pourquoi ? »
« - Parce que je suis un démon »
Le silence s'instaura. Fixant avec beaucoup d'attention son regard, je remarquai que celui-ci, perdu en direction de la forêt, ne fixait en fait qu'un point invisible dans le vide, épris d'une étrange mélancolie.
A cet instant, je m'étais rendu compte que je ne connaissais rien sur la vie de Gwenn.
Mais, j'eu beau souhaiter en savoir plus, son passé semblait protégé par un mur impénétrable.
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Assise par terre, seule et dans sa chambre, Lydia fixait le verre qu'elle venait de remplir d'alcool. Son regard se posa ensuite sur la bouteille qui lui faisait face et le second verre qui se trouvait devant, plein lui aussi.
《 Tsss, tu ne me fais pas un cadeau là Gwenn 》
Le bleu de ses yeux perdu dans le liquide brun de l'alcool, les nez enivré par une telle odeur, Lydia se battait entre le devoir d'honorer son amie chère et le devoir de ne plus boire d'alcool. Mais le premier devoir pris le dessus. Rapidement, elle leva le verre et le but d'une traite après avoir prononcé, « à toi, Gwenn ».
L'alcool, diffusant une douce chaleur dans sa poitrine, la fit demeurer dans un pesant silence. Elle fixait la bouteille, tentée de ressentir de nouveau la chaleur, l'ivresse, de s'envoler loin des soucis, d'oublier ses peines.
Mais la porte de sa chambre s'ouvrit.
Quelqu'un s'avança dans la pièce. Lydia ne bougeait pas, reconnaissant cette démarche. Puis, deux jambes apparurent dans son champ de vision pour cacher la bouteille qu'elle avait continué de fixer.
« Ne regarde pas autre chose que moi avec des yeux aussi aguicheurs »
Relevant la tête, Lydia fut forcée d'affronter le regard de Livai qui, les bras croisés, l'observait sans témoigner de la moindre émotion.
« C'était juste un verre, en l'honneur de Gwenn. C'était une vieille promesse ».
L'aura qui émanait du noiraud sembla s'apaiser un peu. Laissant ses bras retomber calmement le long de son corps, il se baissa pour ramasser la bouteille et le verre qu'il posa sur une table. La cheffe d'escouade n'osa poser ses yeux sur lui, le regard rivé vers le sol, éprise d'un étrange sentiment qu'elle ne saurait décrire.
Un mouvement se fit entendre devant elle. Livai venait de s'accroupir. Il récupéra le verre dans la main de Lydia avec une étrange minutie, comme si celle-ci risquait de se briser à tout moment.
S'attendant à ce qu'il se relève, Lydia fut surprise en sentant ses doigts se poser délicatement sur sa main qui tenait le verre quelques instants plus tôt. La jeune femme fut éprise d'un soubresaut en sentant un contact contre sa joue. Relevant la tête, elle croisa le regard de Livai qui vint doucement réchauffer sa joue avec la paume de sa main.
Lydia fut surprise par la sensibilité qui émanait des yeux du noiraud à cet instant. Bien qu'elle l'avait déjà suspecté, elle compris à cet instant combien Livai était quelqu'un de sensible, retranchant en permanence les sentiments en tout genre qu'il pouvait ressentir.
Peut-être même ressentait-il encore plus les émotions qu'elle.
D'un revers du pouce, il vint tendrement essuyer les larmes qui avaient coulé sur les joues de la jeune femme sans qu'elle ne s'en rende compte. Relevant son autre main, il encercla son visage d'une douce chaleur protectrice.
Aucun mot ne franchissait la barrière des lèvres du noiraud, et pourtant, Lydia parvenait à cet instant à lire toutes ses émotions. Par de simples gestes, attentionnés et hésitants, Livai put communiquer ce qu'il ressentait.
La brune releva ses bras pour entourer à son tour le visage de Livai de ses mains. Celui-ci ferma les yeux, fronçant les sourcils vers le haut dans un geste émotif avant que son front ne soit attiré doucement vers celui de Lydia.
Inspirant une fois bruyamment, trahissant le trop plein d'émotions qui l'envahissait, la gorge de Livai se noua tandis qu'il fut pris du tressaut qui précédait les pleurs. Enroulant ses bras autour de sa nuque, Lydia l'amena contre elle. Livai rabaissa ses mains pour serrer son dos tandis qu'il logea sa tête contre son cou.
Là, il put déverser son flot d'émotion, en toute sécurité, dans le plus apaisant des silences, tandis qu'elle passait affectueusement sa main dans ses cheveux de suie.
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Hey désolé je sors le chapitre tard aujourd'hui xD c'est parce que j'étais en soirée hier haha et j'ai eu des imprévus, je suis rentrée un peu plus tard que prévu x)
J'espère que ce chapitre vous a plu, même s'il était assez calme encore une fois. Il faut bien un deuil haha.
Mais je suis contente d'avoir pu un peu montrer quelques bribes de la formation de l'escouade et du lien de Lydia avec les autres.
Et surtout d'avoir pu démarrer un peu quelques trucs sur le personnage de Gwenn que j'apprécie assez haha
Au fait, savez-vous que Isayama a déclaré que Livai était le personnage le plus sensible de tout SnK ? Mais qu'il est sans cesse en train de cacher ses émotions :,(
Le pauvre TwT
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