9. À cette date, chaque année
- Encore une ! Cria Isabel.
- Vous avez entendu ? Une autre bière pour la demoiselle ! S'exclama Gwenn.
- Parle moins fort Gwenn ! Railla Sairam.
- Ferme-la vieux pot ! Grogna Gwenn.
- Vieux pot ? Nan mais tu t'es vu ? Hic ! Tu vaut pas mieux qu'Isabel d'ailleurs ! Rétorqua-t-il.
Isabel sortit d'ailleurs de nulle part et se mit à sauter sur son tabouret pour l'attraper par le col de sa chemise. Ses yeux verts se posèrent sur lui, le fixant avec intensité, surmontant ses joues rougies par l'alcool. Après un bref silence, sa voix se mit à lancer dans un cri ivre :
- La bière de Trost est géniale !
- C'est la meilleure ! Se vanta le barman en servant la chope de bière à Isabel qui la but goulument.
/////////////
Furlan était nu, étendu sur un lit. Les bras derrière sa tête, il tourna son visage en direction d'Irène. Ses yeux bleu ciel se posèrent sur le dos nu de la jeune blonde qui était en train de se rhabiller au bout du lit. Il eut comme l'impression de se trouver face à une divinité féminine qui était venue le visiter durant son rêve. Mais ce n'était pas un fantasme, c'était bien Irène qui s'était retournée vers lui après s'être vêtue d'une longue robe blanche.
Elle remonta un instant pour le lit afin de le contempler de son expression calme et bienveillante. Furlan, le regard pétillant d'amour soutenait son regard, la bouche entrouverte. La jeune femme vint l'embrasser tandis que les sourcils du blond se froncèrent face à la passion qui l'envahissait. Mais, Irène rompit le baiser, laissant son amant en proie à la frustration.
- Rhabille-toi Furlan, nous sommes invités à manger, dit elle doucement.
- Où ça ? Murmura-t-il en se redressant sur le lit.
- Chez mes parents, ils veulent te rencontrer, fit elle en souriant.
- Quoi ?!
/////////////
Livaï suivait silencieusement Lydia, Jeanne et certains habitants de Shiganshina qui connaissaient probablement sa supérieure. Jeanne cessa sa marche la première devant la tombe d'Andrew Neightbour. Serrant ses mains entre elles, disposées devant les lignes raides de sa robe, elle baissa la tête avant de s'adresser à cette pierre.
- Mon petit Andrew, cela fait maintenant trois ans que tu nous a quitté. Ta présence nous manque, mais tes récits, ta joie de vivre et ton engouement pour l'humanité restent dans nos cœurs. Selon les croyances, tu nous regarderais depuis en haut. Alors, regarde nous, te faire un salut comme chaque année, le coeur serré mais empli d'amour.
Fermant les yeux, elle continua cet éloge funèbre dans ses pensées, auxquelles seul son fils pouvait accéder, s'il en avait la capacité depuis l'au-delà :
《 Le mien est envahi par la culpabilité de ne pas avoir été une bonne mère, mais une personne aujourd'hui m'a permis de me sentir plus légère. Je la remercie infiniment. J'espère que tu n'éprouves aucun regrets et que tu as pu connaître ne serait-ce qu'un instant le bonheur. 》
Elle joignit ses mains, et releva la tête. La mère du défunt soldat se tenait droite, digne, malgré la larme qui glissait le long de son visage anguleux.
Fixant un point dans le plus lointain que pouvait lui offrir ce paysage emmuré, elle entendit les pas de sa fille qui venait de s'avancer à ses côtés. C'était à son tour de prononcer un éloge. Bien moins solennel que celui de sa mère, Lydia le débuta d'une voix des plus détendues, malgré le stress que pouvait engendrer la présence de Livai.
- Salut Andrew, ça fait un petit moment que je ne suis pas venu voir le bloc de pierre qui te représente. J'imagine qu'avec ta soif de liberté, tu peux te déplacer autre part qu'autour de ce cailloux. J'imagine aussi la joie que tu dois éprouver de voir tout le monde réuni juste pour toi, hormis ta petite cousine qui n'a pas daigné sortir de son trou.
Tu aimais tant être au centre de l'attention, alors te voilà servi. Tu sais que tu lui manque à ta petite soeur adorée, et que ton départ fait de la peine à maman. Même lorsque tu n'es plus là, tu nous embête toujours.
En tout cas ne t'en fais pas mon cher Andrew, je vais continuer ce que tu as commencé. Je suis chef d'escouade au bataillon d'exploration et je vais essayer d'avoir encore plus de prestance que toi. Eh oui, même dans ces circonstances tu éveilles mon esprit de compétition.
Ses yeux se dirigèrent un instant vers la chevelure de jais de Livai. Lydia remarqua l'air interdit qu'il empruntait. Impossible de distinguer la moindre de ses émotions à cet instant. Levant les sourcils, elle eut un léger sourire en coin. Puis, détournant ses pupilles grisées, elle continua ses paroles.
- Puis, il y a trois voyous qu'on a mis sous mes ordres, encore un plan foireux d'Erwin. Tu sais combien j'aime le mérite, alors j'avoue que cela ne m'a vraiment pas plus. Mais j'ai commencé à prendre sur moi, et je les trouve pas si mauvais que ça.
J'espère que tu me vois gravir les échelons en bas, que tu es fière de ta petite soeur qui t'aime tant, bien qu'elle ne le montrait pas vraiment.
- Lydia... fit Jeanne en se pinçant l'arrête du nez.
///////////////
Le temps passa doucement durant cette journée et peu à peu, le cimetière se vida des âmes vivantes qui étaient venues honorer Andrew. Mais trois d'entre elles demeuraient. Marie, Lydia et Livai. Ils se tenaient devant une tombe, celle de Joachim, le tendre aimé de la jeune Marie. Le brun le comprit bien assez tôt lorsque l'amie de Lydia s'adressa à la pierre tombale.
- Mon tendre Joachim, si tu savais combien tu me manques... soupira Marie.
Lydia et Livai étaient un peu plus loin, laissant a la jeune soldate de la Garnison un peu d'intimité. Ils demeuraient là, debout. Leur attitude était assez similaire, hormis l'allure naturellement un plus décontractée de la jeune femme. Le visage toujours tourné en direction de son amie, Lydia posa son regard sur Livai un instant avant de se concentrer de nouveau sur Marie.
- Joachim était le mari de Marie, il est mort lors d'une expédition extra-muros.
- Tu vois l'état pitoyable dans lequel elle est ? Toi aussi tu veux rendre quelqu'un comme ça ? Dit Livaï en regardant Marie.
- Non, j'suis pas sadique enfin, répondit Lydia en agrémentant ses propos d'une pointe de sarcasme avant de sourire en coin. Et puis, qu'est-ce qui te dit que je vais mourir ?
- Ton frère aussi devait se dire ça, et pareil pour lui, dit il en désignant la tombe du bout du menton.
- Ouais, t'as sûrement raison. Mais tu sais, quand on vis encerclé par le danger et qu'on ne se cache pas sous je ne sais quel déni, on est conscient que les choses ne tiennent qu'à un fil, enfin qu'à un mur. Alors bon, autant penser au bonheur de l'instant présent, sinon tu mourras sans connaître le moindre plaisir. Une vie entièrement malheureuse, ce n'est pas le meilleur succès à emporter avec soi dans l'au-delà. Mais je ne veux pas dire qu'il faut devenir niais. Le malheur fait aussi partie de la vie. Faut juste savoir doser. Lydia sourit, calme et convaincue de ses paroles, la tête penchée vers le ciel.
Livaï conservait son regard vissé sur la silhouette grelottante de tristesse de Marie. Il ferma les yeux un instant, fronçant ses sourcils avant de détourner le regard quelque part, dans le vide.
- Tch !
/////////////
Marie s'était relevée et dirigée vers son amie et celui qui l'accompagnait. Cela se voyait qu'elle avait attendu quelques minutes pour que ses yeux dégonflent un peu. Mais les rougeurs autour trahissaient les larmes qu'elle avait voulu sécher. Elle leur adressa malgré tout un sourire lumineux.
- Merci d'être restés, on se voit ce soir.
- Ce soir ? Demanda Livai.
- Oui. À cette date, chaque année, avec quelques amis du district, on part faire la fête dans la taverne, comme on le faisait avec Andrew autrefois, expliqua Lydia en souriant. C'est une agréable manière de lui faire honneur.
/////////
Livai entra dans la maison des Neightbour. Traînant un peu des pieds, il suivait la jeune femme, n'étant absolument pas enjoué à l'idée de participer à une sortie festive. Il n'avait d'ailleurs jamais participé à ce genre d'évènements.
Lydia monta les escaliers, une expression enjouée sur le visage, effectuant un bref salut à sa mère qui lisait un livre. Livai la suivait, avec la meme absence d'entrain qu'il y a quelques secondes. La jeune femme ouvrit la porte de sa chambre. Livaï s'arrêta net. La brune se retourna d'un air interrogateur.
- Qu'est ce qu'il y a ?
- Cette chambre est immonde. Bazar n'est même pas approprié pour désigner "ça", expliqua-t-il avec un rictus de dégoût.
- Maniaque ! Soupira-t-elle avant de sourire, amusée par son expression. Allez viens, c'est un ordre.
Livaï entra dans la chambre et poussant le bazar avec ses pieds, accentuant son rictus de degout au fur et à mesure qu'il s'avançait dans la pièce.
- Bon, voyons voir un peu ce qu'on a là. Je vais déjà commencer par voir si je ne peux pas changer de haut, il est trop simple celui là.
- Attend, tu me fais entrer dans ce dépotoir pour que je te conseilles pour ta ten-
Lydia ouvrit soudainement son armoire dont de la poussière s'échappa du haut. Livaï toussa et la regarda d'un air mauvais, le dos de sa main devant son nez et sa bouche.
- Ce haut est mignon non ?
- Choisis le si tu le trouve mignon, je m'en fous.
- Quel rabat joie. Elle se mit à marmonner. Voyons voir comment ça me va.
Lydia le consulta un instant, observant les manches avant de se mis dos au brun et de retirer son haut.
- Oi ! Qu'est-ce que tu fais ! S'exclama Livaï.
- Je me change, ça va je me tourne de dos, t'as qu'à pas regarder. Et puis c'est pas comme si c'était la première fois que tu voyais des sous-vêtements, si ?
Le jeune brun regarda le sol sans dire un mot, le regard complètement blasé. Lydia, qui avait mis son haut en vitesse afin de ne pas le gêner plus, se tourna dans sa direction, un sourcil levé.
- Attends...ne me dit pas que...tu n'as jamais ? Mince je m'excu-
- Ferme-la, tu me fatigues, dit il sèchement avant de sortir dans le couloir.
Lydia resta un moment bouche bée avant de se saisir de sa propre tête à l'aide de ses mains, comme pour se raisonner elle-même.
- Mais qu'est-ce que tu fiches, t'es sa supérieure. C'est pas parce que Andrew s'en fichait que c'est le cas pour les autres.
Elle serra un peu plus sa tête entre ses mains.
- Oh Lydia t'es tellement stupide. Pourquoi durant les journées de repos t'oublie ton grade, se dit-elle.
////////
(Réécriture jusqu'ici)
La jeune femme sortit de sa chambre quelques temps plus tard vêtue d'une longue jupe prune et d'un haut blanc noué devant avec des lacets en cuir. Livaï l'attendait. Elle tournoya un peu avant de se poster devant lui.
- Alors, t'en dis quoi ? J'ai un bon goût vestimentaire non ?
Il la regarda de bas en haut avec un regard hautain et s'arrêta sur les lacets au niveau du décolleté.
- Tu comptes aguicher des hommes comme ça ?
- Pas forcément, c'est surtout agréable à porter, mais c'est vrai que ça peut augmenter le charme.
- Tch, t'as vraiment que ça à faire ?
Lydia sourit un peu avant de le guider vers la chambre d'Andrew. Cette chambre était tout le contraire de celle de Lydia. Spacieuse, organisée, rangée, bien que la poussière soit tout de même présente.
- Tiens, tu vas mettre ce manteau, il va te tenir chaud, parce que tu es parti sans rien.
Livaï saisit le manteau et le mit. Lydia sourit.
- Il te va bien.
Il l'a regarda un instant et commença à sortir de la chambre.
- Au fait gamin, je suis désolée pour tout à l'heure, j'ai mal agit et je ne pensais pas...
- Ça va, c'est pas comme si tu m'avait fait un quelconque effet, dit il d'un air hautain.
Lydia resta un instant sans bouger, avant de comprendre la violence des paroles de son subordonné. Elle railla quelques jurons qu'il fit mine de ne pas entendre en descendant les vieux escaliers avant de s'asseoir sur un fauteuil à côté de Jeanne qui lisait un livre. Livaï soupira de fatigue avant de basculer la tête en arrière. Jeanne leva les yeux de son livre et le regarda furtivement avant de poser de nouveau son regard dessus.
- J'entends tout tu sais ?
Livaï se mordit un peu la lèvre.
- Donc tu es encore vierge hein ?
- Vous n'allez décidément pas me lâcher avec ça, que ce soit la mère ou la fille.
Jeanne sourit doucement.
- Au moins tu n'auras pas d'influence néfaste autour de ça.
- Quoi ?
La porte s'ouvrit sur un grand blond. Il tourna son visage bien dessiné vers Jeanne et posa ses yeux bruns sur Livaï. La femme le regarda au dessus de ses lunettes d'un œil mauvais avant de retourner à sa lecture.
- Mais qui est-ce ?
- Bonjour à toi aussi Thomas, je te présente Livaï, il accompagne Lydia, dit-elle froidement en tournant les pages de son livre.
- Ah oui hein. Je ne pensais pas que Lydia ramènerait ce genre de plouc chez elle et bonjour Jeanne, dit il d'un air arrogant.
Livaï commença à se lever, mais la main de Jeanne le stoppa. Elle tapa un peu son livre du bout du doigt avant de claquer de la langue et parler sèchement.
- Elle est en haut.
- D'accord merci, je vois que vous n'avez pas changé, toujours une intolérance à mon égard.
- On ne change pas une femme têtue comme moi, dit elle en lisant son livre.
Il se dirigeait vers les escaliers lorsque Jeanne repris la parole.
- Au fait gamin, elle leva les yeux de son livre et lui lança un regard perçant, ne t'avise plus de m'appeler par mon prénom, pour toi c'est Madame Neightbour.
Il la regarda un instant avant de faire une révérence exagérée et de monter les marchés.
- Voilà les mauvaises influences, trancha Jeanne.
- Quel connard, grommela Livai.
- Un homme à femme, mais il course Lydia depuis bien des années. Je ne veux pas qu'elle parte avec lui, il ne lui apportera que tristesse.
- Comme tous les hommes à femmes. Mais elle n'est pas stupide au point de tomber dans son jeu.
Jeanne le regarda en haussant un sourcil, lui faisant comprendre qu'il avait tord. Puis, elle soupira et regarda par la fenêtre.
- Eh bien, elle me fais chier à tout va et elle est même pas foutue de garder un minimum de charisme. Cette gamine pète vraiment plus haut que son cul, grommela Livaï.
Elle le regarda un instant avec un sourire un peu mesquin.
- J'aimerais bien que Lydia fréquente plutôt des hommes en ton genre.
- Je ne suis pas l'homme qu'il faut.
- Si, je le vois, tu n'es pas aussi mauvais que tu ne le prétend, tu es une bonne personne.
- Vous êtes vraiment en train de dire qu'un meurtrier devrait épouser votre fille ? J'ai tué plus d'une fois, j'ai été plongé dans les pires magouilles possibles...
- Mais cette personne pourrait apporter plus de bonheur à ma fille qu'un de ces hommes superficiels.
Livaï la regarda un instant, puis se tourna vers le plafond en fronçant les sourcils.
- De toute façon, je ne compte pas épouser cette idiote. Loin de la. Elle est simplement ma supérieure et je suis sous sa garde.
- La tristesse dans ton regard me laisse prouver le contraire.
Il planta ses yeux dans les siens, puis se leva doucement.
- Croyez ce que vous voulez.
Il ouvrit la porte d'entrée en grand et sortit de la maison pour s'asseoir un peu plus loin sur des bûches de bois. Son attention fut attirée par la vue d'un petit blondinet qui courait, poursuivi par un groupe d'enfants. Il reconnut celui qui était ami avec les certains Eren et Mikasa. Les enfants le mirent à terre, mais Eren surgit de nulle part en hurlant et se jeta sur eux. Il se fit rapidement mettre à terre avant de mal réceptionner plusieurs coups de poings.
Livai soupira et se leva de sa bùche.
- Le monde ne me foutra jamais la paix.
Il se dirigea vers le groupe d'enfants et fut un peu admiratif du coup de pied qu'avait effectué Mikasa, surgie de nulle part, en atteignant la tête de celui qui frappait Eren.
- Oi les morveux ! On vous entend gueuler jusque là-bas.
Tous levèrent la tête vers Livai qui les regardait d'un air mauvais.
- Allez dégagez, dit il sèchement en montrant une direction avec son menton.
Les enfants partirent en courant, laissant, Eren, Armin et Mikasa. Livai les regarda un instant et leur tourna le dos avant de partir.
- On aurait pu se débrouiller sans vous, lâcha Mikasa froidement.
- C'est pas pour vous que je l'ai fait.
- Pour quoi alors ? Demanda Eren avec un air de défis.
- Pour pouvoir profiter du silence, alors fermez vos gueules maintenant et barrez-vous, dit Le Brun en regardant au dessus de son épaule.
- Merci monsieur, dit Armin.
Livai se tourna un peu vers lui avant de lancer un mauvais regard.
- T'as pas compris ? Y'a rien à remercier ! Allez du vent.
Les trois enfants partirent en courant, Mikasa jetant un mauvais regard au brun. Livai soupira un instant avant de retourner sur sa buche. Il regarda le ciel calmement.
- Non, il n'y a vraiment rien à remercier.
~~~~~~
- Ah je me souviens pourquoi ce nabot me disais quelque chose, dit Mikasa.
- Je ne me souviens pas l'avoir croisé moi, affirma Eren.
- Pourtant c'est ce qu'il s'est passé, dit Hanji.
- Mais sous ses allures de dur, le caporal-chef n'est pas un grand méchant en fin de compte, dit Christa en souriant.
- Ouais enfin moi il me fait quand même flipper, tremblota Connie.
- T'es fou Armin de l'avoir remercié, il aurait pu te tuer, railla Jean.
- Oh....euh je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, fit Armin en se frottant la tête.
- Et après on m'engueule parce que je suis trop polie hein, lâcha Sasha.
~~~~~
- Livaï, viens, on y va, l'appela Lydia.
Livai se leva, réajusta le col du manteau d'Andrew et rejoignit Lydia. Ils marchaient silencieusement côte à côte dans la rue.
- L'homme qui est venu tout à l'heure, c'est Thomas, tu as du le croiser non ? Dit Lydia pour briser le silence.
- Mmh.
- Ne t'en fait pas, il n'est pas méchant. Il paraît hautain avec les inconnus, mais il est vraiment sympathique.
- Qu'est ce que ça peut me foutre ?
- Non, rien, dit Lydia en le regardant du coin de l'œil.
Ils arrivèrent devant l'auberge. Lydia ouvrit la porte et entra suivie de Livai. Il faisait chaud à l'intérieur et tout le monde était bruyant. Une forte odeur d'alcool mêlée à celle la viande grillée et du tabac flottait dans l'air. Le Brun ne put réprimer une expression de dédain.
Lydia se dirigea vers une table en souriant gaiement et fit de vives présentations.
- Salut tout le monde ! Je suis accompagnée de Livai aujourd'hui, mon subordonné. Alors Livai, là tu as Marie, mais tu la connais déjà, ensuite Thomas. Le blond déjà ivre, c'est Hannes de la garnison, sa descente est vraiment naze. Puis la brune là, c'est Alice de la garnison, le châtain c'est Edgar, encore un de la garnison, ensuite y'en a plein d'autres mais bon voilà. On peut dire que les soldats de la garnison ont une réputation d'ivrogne.
- Et ça ne leur et pas volé, Fit Thomas en riant.
- Y'a cas jeter un coup au commandant Pixis, Dit Marie.
- Coucou Livai, dit Alice en souriant, sous Le Bras d'Edgar.
- T'as une bonne descente petit ? Demanda Edgar en souriant.
- Mmh, fit Livai en s'asseyant à côté de Lydia.
Hannes lui colla une chope de bière contre le bras.
- Allez prend mon petit, c'est cadeau.
Livai fit un peu la moue, mais se saisit de la chope de bière et la reposa vide.
- Oh il se débrouille bien le bleu ! S'écria Hannes en levant sa chope de bière.
- Allez une autre ! Dit Edgar en riant.
- Eh bien eh bien Lydia, on dirait qu'il en a dans la réserve ce petit, fit Alice en souriant mesquinement, toujours collée à Edgar.
- Ha je ne pensais pas qu'il avait une telle descente, ça va faire la troisième bière, dit Lydia en riant.
Thomas passa son Bras autour de Lydia qui buvait sa chope de bière. Livai les regarda un instant, mais fut distrait par Hannes qui venait de s'écraser contre la table.
- Hannes est ko ! Hurla Edgar.
- Quoi ! Déjà ? Mon pauvre Hannes, tu vieillis ! S'écria Lydia.
Après quelques temps, un homme de petite taille avec un violon entra dans la pièce, accompagné de quelques autres personnes. Ils se mirent à jouer une musique semblable à une musique celtique. Lydia, complètement ivre monta sur la table et se mit à danser entre les chopes de bières sous les acclamations des clients de l'auberge. Marie la rejoint et les deux amies se mirent à tournoyer en se tenant la main. Thomas arriva à son tour à se mit à danser avec Lydia, puis ce fut le tour d'Edgar et d'Alice. Livai les regardait, clignant un peu des yeux sous l'effet de l'alcool.
Lydia finit par descendre de la table, un peu fatiguée et partit en direction des toilettes. Thomas la suivit de près.
À peine furent ils à l'abris des regards qu'il la plaqua contre le mur.
- Thomas ? Hic ! Qu'est-ce que tu fais.
Il l'embrassa soudainement, mais elle le laissa faire, trop embrumée par l'alcool. Ils se séparèrent un instant avant que le blond ne s'avance de nouveau vers elle. Mais la jeune femme tourna la tête, le laissant embrasser sa joue.
- T...Thomas, je ne veux pas.
- Même ivre tu ne veux pas ? Qu'est ce qu'il se passe ? Tu as vite changé d'avis.
- Je ne sais pas, mon coeur ne bat pas la chamade, je n'ai vraiment aucun sentiment.
- Et alors ? Ce doit être l'alcool qui fait ça.
- Un homme pas vraiment ivre qui s'en prend à une femme ivre, voilà qui est bien mauvais, dit elle en le regardant fixement, malgré son air endormi.
Thomas la lâcha et détourna le regard.
- Une telle force de parole malgré l'alcool. Voilà bien la fille de Jeanne Neightbour. C'est cette force que tu as hérité d'elle qui te rend puissante, mais aussi celle qui te perdra.
- Pense ce que tu veux, dit elle en partant, tu es libre de pensée, ma mère et moi nous bâtons pour la liberté de pensée et d'expression d'ailleurs. Alors, tu as nos encouragements.
Lydia retrouva Livai assis à côté d'Edgar. Elle vint à côté de lui et lui posa une main sur son épaule.
- Ça va ?
- Mh, dit il.
- Tu sens fort l'alcool, alors t'es comme ça quand t'es ivre ? On dirait pas hic !
Le serveur renversa une chope de bière sur Livai. Celui ci fut comme réveillé et jeta un mauvais regard. Lydia monta sur le banc et attrapa le serveur par le col.
- EEEH ! Hic ! Regarde un peu devant toi spece de plouc !
- Qu'est ce qu'elle veut l'ivrogne ?
Livai se leva à son tour et reçu un coup de la part du serveur qui voulait frapper Lydia.
- Apprend à viser gros con ! Hurla Lydia en tentant de lui mettre un coup de poing.
Mais celle ci rata sa cible et tomba à la renverse. Le serveur appela quelques uns de ses collègues.
- Dégagez moi ça de la. On a du lourd là. La Neightbour junior a claqué.
- Comme chaque année, rajouta un des serveurs.
Livai releva Lydia qui s'empressa de frapper le serveur. Un des autres serveurs arriva pour bloquer les mains de la jeune femme, mais Livai le fit tomber avec un coup de pied. Lydia se jeta sur le serveur à terre en criant.
- Gloire aux ivrognes !
Marie, un peu reculée, regardait la scène en se pinçant le nez.
- Oh Lydia, à chaque fois ça finit pareil.
Le cuistot sortit avec son hachoir et les regarda d'un mauvais œil.
- J'en étais sur. Chaque année à la même date c'est toujours pareil, dit il.
- Mort aux cons ! Hurla-t-elle avant de partir en tenant Le Bras de Livai.
Tous les deux coururent, poursuivis quelques instants par le cuistot qui abandonna vite sa course poursuite. Lydia s'arrêta au coin d'une rue en riant, Livai continuant de la regarder fixement.
- Donc, t'es habitué à faire ce genre de connerie ? Quel chef d'escouade tu fais, dit il ironiquement.
- Mon pauvre Livai, te voilà dans le même rôle que Moblit Berner avec Hansi.
- Quel rôle chiant, soupira-t-il avec une pointe d'amusement dans la voix. Il faudrait qu'on rentre avant que tu fasses une autre connerie.
- T'es bien bourré toi aussi pour être aussi bavard haha !
- Chacun sa merde.
Lydia se mit à courir en titubant vers un champs près de chez elle. Livaï la suivit de son pas peu dégourdi et la vit tomber dans l'herbe.
- Cours pas si tu sais même plus tenir debout idiote.
- Regarde toi marcher gamin, rit elle. Approche qu'on regarde les étoiles un peu.
Livai s'assit à côté d'elle, mais tomba vite en arrière. Ses yeux gris bleutés fixaient calmement les étoiles. Il inspira puis expira doucement. Après avoir poussé un soupir un peu nostalgique, il pris la parole.
- Ça me rend heureux de voir ces étoiles.
- Pourquoi ? Demanda Lydia.
- Tu sais, quand tu viens des bas fonds, voir ces étoiles est ce qui nous fait prendre conscience qu'on respire enfin l'air pur de dehors.
- Raconte moi un peu ta vie dans les bas fonds, dit Lydia en se tournant vers lui.
Il la regarda un instant avant de dire.
- Je ne sais pas, je n'ai pas trop envie d'en parler.
- Raconte moi au moins comment tu as rencontré Isabel et Furlan.
- Furlan avait tenté de m'attaquer avec sa bande car j'avais une certaine réputation. Je l'ai vaincu et il a voulu me rejoindre. Puis, Isabel a déboulé dans notre maison sortie de nulle part. Des hommes en avaient après elle, je les ai fait partir, puis elle est restée avec nous. Le jour où elle était arrivée, elle avait trouvé un petit oiseau qu'elle a soigné pendant longtemps avant de lui permettre de sortir, il la regarda, Tu ne parles plus, un problème ?
- Non, j'écoute doucement, c'est intéressant et je suis heureuse d'en savoir plus sur vous. Je m'étais peut être trompée sur votre compte, murmura Lydia. Tu sais, plus le temps passe et plus je comprends que vous n'êtes pas si différents de nous.
- Je commence à penser la même chose. Ta mère m'a fait comprendre que, que ce soit en bas ou en haut, il y avait les mêmes genres de personnes, autant de bons que de gentils. Je vois pourquoi ta mère est respectée.
- Eh bien eh bien, le gamin coeur de glace des bas fonds peut éprouver du respect pour quelqu'un, fit Lydia d'un air charieur.
Il grogna un peu et lui tourna le dos. Un long silence paisible s'installa. Lydia s'amuser à passer sa main entre les brins d'herbe humidifies par le soir, son esprit divaguant dans un flot de pensées. Elle brisa soudain le silence.
- Je me pose des questions sur ma mère et sur mon père.
- Quelles questions ?
- Ma mère n'a jamais voulu parler de mon père, mais, avec quelques mots et indices trouvés ou entendus, j'ai déjà découvert la possibilité qu'Andrew et moi n'avions pas le même père.
- Ah oui ?
- Andrew m'avait révélé le nom de son véritable père, et il est décédé huit mois avant que je naisse, mais il ne venait plus voir ma mère depuis longtemps pour ses recherches. Et puis, lorsque Andrew demandais des choses sur son père, ma mère était toujours très objective, alors que quand c'était moi, elle prenait une voix douce et un sourire nostalgique. Sa gorge se serra un peu. Alors, même si je ne connais pas mon père, même s'il nous a abandonné, je sais qu'il a rendu ma mère heureuse, peu importe qui il était.
Livai se tourna vers elle en entendant sa voix tremblante. Il ne savait pas quoi faire, et l'alcool l'empêchait de réfléchir. Il posa simplement sa main sur sa joue qu'il trouva douce. Lydia se colla contre sa main et ferma les yeux.
- Je ne sais même pas pourquoi je te parle comme ça, je ne devrais pas. Ce n'est vraiment pas bénéfique d'être ivre, surtout face à quelqu'un comme toi.
Livai ne répondit rien. Il se sentait vaciller en prenant appui sur son Bras. L'alcool commença à lui faire mal à la tête et à lui donner des vertiges.
- Nabot, j'ai froid, dit elle en s'endormant.
Lydia sentit un souffle chaud s'écraser contre son visage. Elle ne savait pas si l'odeur d'alcool provenait d'elle ou bien du souffle chaud, mais une douce chaleur se fit sentir. Et puis, ce fut le trou noir. Morphée l'avait emportée.
~~~~~~~~~~
Je m'excuse énormément pour ce retard, mais j'avais fait une pause sur l'attaque des Titans un peu. Mais me revoilà, pas de soucis ! Ce chapitre est un peu étrange car on voit un côté de Lydia qui ne ressort pas toujours, et de Livai également.
Dites moi ce que vous en pensez 🤗
Merci encore de suivre cette fanfiction ☺️
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