10. Confusions
Lydia cligna ses yeux, assaillie par la lumière du matin. Elle essayait de se souvenir de ce qu'il s'était passé la veille.
"Je vais encore devoir m'excuser auprès du personnel de l'auberge..."
Elle sortit lentement sa main de sous ses draps avant de la porter jusqu'à son front.
"Ma tête me fait mal... Et puis, les souvenirs d'hier sont un peu flous... Je sais que je me suis battue, j'ai recalé Thomas aussi...pourquoi ? Il me plaisait bien avant. Peut être ai-je été déçue ? Ensuite on s'est enfuis avec Livai, puis je crois qu'on est partis dans un champs. La conversation qu'on a eu, je m'en souviens à peu près."
Elle fronça les sourcils et soupira.
"Je lui ai montré trop de faiblesse c'est pas bon, il va falloir que je redevienne la caporal-chef Lydia Neightbour avec lui. Je me suis trop dévoilée, oh ça va pas du tout. Ma petite Lydia tu fais n'importe quoi, entre ça et l'incident dans la chambre. Je savais qu'il ne fallait pas qu'il vienne avec moi pour ce temps libre, je le savais !"
Ses yeux glissèrent sur les draps de son lit.
"Qu'est-ce que je fous dans mon lit d'ailleurs. Je ne me suis pas endormie dans les champs ? Oh non j'espère qu'il ne s'est pas passé de trucs compromettants..."
Elle étendit ses bras et tata le lit.
"Non aucun corps nul dans le lit. Et je suis aussi moi même habillée. Je ne veux pas savoir les répercussions que ça aurait eu si c'était arrivé."
Lydia fit un léger sourire.
"Mais bon pas de risque, il est puceau, ce n'est pas un prédateur à femme comme Thomas. Mais quand j'y pense, heureusement que j'ai repoussé Thomas, ce mec est un salop, flirter avec des femmes ivres alors qu'il ne l'est pas...mon Dieu que le monde est Dangereux, même à l'intérieur des murs. On n'est jamais à l'abris d'un quelconque danger."
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- Livai, tu vas bien ? Demanda Jeanne en le regardant au dessus de son livre.
- J'ai un peu mal à la tête, rien de grave.
- Tu aurais eu moins mal si tu avais dormi dans le lit d'Andrew.
- Je ne voulais pas dormir dans son lit, dit Livai.
Jeanne le regarda un instant et se leva de son fauteuil.
- Je vais te faire une infusion à la camomille, ça va te faire du bien.
Livai posa ses yeux sur le livre qu'elle lisait depuis hier. Dessus apparaissait le titre "Le Mur".
- C'est quoi ce livre ?
- Tu veux parler du livre Le Mur ? Interrogea Jeanne tandis qu'elle faisait chauffer l'eau.
- C'est un livre sur la fondation des murs ?
La brune se mit à rire avant de renchérir.
- Ne reste pas trop figé sur ce monde, les livres sont faits pour s'évader. Celui la parle d'une histoire d'amour entre une princesse et un voyou. Le mur signifie les barrières posées par la classe sociale et la famille.
- Mmh je vois.
- Au fait, merci d'avoir ramené ma fille hier, dit Jeanne en lui apportant la tisane.
- Je n'allais pas laisser cette idiote mourir de froid dans l'herbe. Dire que l'humanité repose sur des gens comme ça.
- J'aimerais bien que l'humanité ne repose que sur des gens comme ça, mais aux yeux de la population, le bataillon d'exploration n'est qu'une foire qui consomme leurs impôts, le contredit Jeanne.
Livai se tourna vers elle et fronça les sourcils.
- Attendez, ils voient comme des clowns les seules personnes entre ces murs qui se bougent le cul pour vaincre les Titans ?
- Bienvenu chez les hommes, fit la brune ironiquement, il ne croient qu'en ce qu'ils voient. Tout ce qu'ils voient sont des humains qu'ils paient pour partir se faire manger. Ils ne prennent pas conscience des efforts considérables de ces humains pour faire des recherches afin de venir à bout des Titans. Et le jour où ils auront réussi, ils seront acclamés comme des héros.
- J'en viens à être dégoûté de cette humanité pour laquelle nous devons nous battre.
- L'homme est comme ça, on peut dire que ça peut aussi venir d'une sorte de prudence.
- Prudence mon cul, gronda Livai, dans les bas fonds, y'a pas tout ce truc de prudence. T'es fort, tu vis, t'es faible, t'es bouffé. Ce monde d'au dessus me dégoûte. Tous ces gens qui ne croient qu'en ces aristos et ses porcs degueulasses qui s'empiffrent de gâteau pendant que le monde crève de faim. Non mais c'est une blague ! La véritable foire qui consomme les impots, c'est ceux de Sina !
Jeanne resta un instant bouche bée. Puis, elle sourit et planta ses yeux dans les siens.
- Voilà le genre d'esprit qui doit aider l'humanité et se faire respecter par elle.
- Ne vous en faites pas j'y compte bien, ils verront que le bataillon d'exploration est le seul et unique espoir de l'humanité. «Mince, qu'est ce que je dis, je ne suis pas là pour ça !»
- Qui sait, peut être seras-tu toi-même un espoir de l'humanité. Comme un miracle qui donnera force à ceux qui te suivront. Je veux bien miser sur toi gamin, fit Jeanne en étendant son sourire. Toi et le bataillon d'exploration, sortez-nous de cette prison qui nous maintient dans notre démence.
Un bruit à l'étage les alerta.
- Tiens, elle s'est réveillée, dit Jeanne.
Chaque pas semblait faire trembler le plafond, et ce fut ensuite au tour de l'escalier. Lydia descendait avec peine en se tenant la tête, vêtue des habits qu'elle avait lorsqu'elle était rentrée hier soir.
- Un peu de mal au réveil ma fille ?
- Ma tête va exploser.
- Tiens, j'ai fait une deuxième infusion, je savais que tu te lèverais bientôt.
Lydia pris la tasse entre ses mains et s'assit sur une chaise en soufflant un peu dessus. Elle en but un gorgée.
- Quelle heure est il ? Demanda-t-elle.
- Exactement 11heure et quart, repondit sa mère en regardant sa montre.
- Quoi ??!!! Mais la diligence arrivait à 11 heure !! Pourquoi tu ne m'as pas réveillée !
- Tu dormais si bien, on aurait dit un petit porcelet impossible à réveiller, sourd comme un pot, et qui ronflait qui plus est, dit la brune en souriant ironiquement.
- Eh merde...
Elle but son infusion en vitesse en faisant une grimace après s'être brûlée la gorge, puis monta en vitesse. Lydia s'arrêta un instant en entendant la voix de sa mère s'élever en bas. Elle tenta de comprendre ce qu'elle disait mais en vain. La jeune femme finit par hausser les épaules et la prendre son sac. Elle descendit les escaliers et serra sa mère dans ses bras.
- Au revoir maman.
Elle la relâcha et lui sourit doucement. Jeanne caressa sa joue avant que sa fille tourne sa tête vers Livai.
- Tu viens ?
Après ces courts adieux, les deux soldats montèrent dans la diligence.
- Excusez moi de mon retard.
- Ça va Ça va, je m'y habitue de toute façon, dit le cocher en faisant un bref mouvement de la main.
Lydia s'assit et regarda sa mère par la fenêtre, un brin de nostalgie dans le regard. Lorsque celle-ci la salua, un doux sourire étira son visage avant qu'elle ne lève la main pour la saluer à son tour. Livai, lui, leva discrètement la main pour saluer Jeanne, mais il la baissa expressément lorsque sa caporal-chef tourna la tête vers lui. Puis le son d'un coup de fouet retentit, et les secousses provoquées par les roues fines de la diligence sur la terre battue s'instaurèrent.
Après quelques temps passé à admirer le paysage éclairé par le soleil déjà haut, la jeune femme regarda Livai avant de prendre la parole.
- Dis-moi Livai, c'est toi qui m'a ramené hier ?
- Évidemment, qui ça pourrait être d'autre ? Dit-il en lui jetant un simple regard.
- Eh baisse d'un ton ! Mais... elle tourna la tête vers la fenêtre, il ne s'est rien passé hier d'étrange ou de compromettant ?
La main de Livai se crispa, mais il fut le seul à en prendre conscience. Le jeune homme porta sa main sous son menton et regarda la vitre de son air naturel avant de poser brièvement ses yeux gris sur elle.
- Non, il ne s'est rien passé, dit-il d'un ton sec avant de rapidement détourner le regard.
Lydia le regarda un instant puis sourit, soulagée.
- Ouf, heureusement, ça aurait pu avoir de terribles répercussions, soupira-t-elle en s'affaissant sur son siège.
- Ah oui ? Dit-il d'un ton évasif.
- Oui...enfin c'est que ce n'est pas raisonnable pour une supérieur de se montrer ivre devant son subordonné, et si en plus des faits peu...raisonnables se passent après...
- C'est bon j'ai compris.
Lydia leva les yeux vers lui. Livai regardait toujours le paysage défiler dehors, les sourcils froncés. Pendant un instant, elle eut l'impression de voir une nouvelle émotion sur son visage. Comme un air pensif, mais grave.
- T'as finit de me mater oui ?
- Ne parle pas comme ça à ton supérieur, fit elle sèchement.
- Bah voyons, souffla-t-il en levant les yeux au ciel et en reprenant son air habituel.
"Non, c'était une simple illusion" pensa-t-elle en levant les yeux aux ciel.
Après un long trajet silencieux, les deux soldats arrivèrent au QG. Hansi les vit arriver de loin et se précipita vers eux. Elle ouvrit la porte brusquement. La jeune scientifique se retrouva vite écrasée par le corps de Lydia qui s'appuyait contre la porte.
- Après tout ce temps tu fais encore la même gaffe, rit Hansi en la relevant.
- C'est plutôt toi qui gaffe Hansi, sourit Lydia en se relevant.
Livai descendit de la diligence et commença à partir.
- Où tu vas ? Demanda Lydia.
- Prendre une douche.
- Tu as encore du mal à te faire obéir ? Fit ironiquement Hansi.
- C'est un véritable casse-tête humain.
Livai entra dans sa chambre. Il y vit les affaires du Furlan, mais le blond ne s'y trouvait pas. Le Brun pris son uniforme militaire et se dirigea vers les douches. Il sélectionna avec soin la douche la moins sale et en nettoya un peu le sol avec un chiffon. Le soldat retira lentement son haut et regarda son torse d'un air indescriptible avant de retirer son bas. Il se tourna lentement vers un miroir et examina son corps, les sourcils froncés et levés, serrant la bouche.
Quatre suçons ornaient son corps. L'un se trouvait sur la clavicule, l'autre entre ses pectoraux, le troisième sur ses abdominaux et le quatrième sous son nombril. Il soupira en voyant le spectacle.
- Vaut mieux qu'elle n'apprenne pas ce qu'il s'est passé.
- Atchoum !
- T'as chopé un rhume Lydia ? Demanda Gwenn.
- Non, répondit elle en s'essuyant le nez.
- Quelqu'un pense à toi alors, dit Hansi en riant.
- Je suis sûr que c'est Livaï, dit Gwenn en souriant narquoisement.
- Ouais il doit sûrement penser que je suis une idiote ou un truc du genre, fit-elle en balayant l'air de la main.
- Bon et sinon, ils vont bien tes trois voyous ? Demanda Hansi.
- Livai était avec moi, ensuite, toi Gwenn, ça allait ?
- Ouais, on est allé de bars en bars avec Isa et Sairam. Elle a une bonne descente cette petite, dit la rousse en riant.
Lydia se pressa l'arrête du nez en fronçant les sourcils.
- Eh bien, je ne suis pas la seule à ne pas avoir donné le bon exemple, soupira-t-elle. Et Irène, elle est revenu avec le blond ?
- Ouais, ils doivent être dans la chambre d'Irene, fit Gwenn en montrant le bâtiment derriere eux.
- C'est l'amour fou entre eux, dit Hansi en riant.
Moblit arriva en courant, complètement essoufflé.
- Chef d'escouade Hansi ! Le major Keith Shadis vous cherche, il est vraiment en rogne !
- Oh, mais tu ne l'as pas retardé ? Souffla la brune.
- Si mais vous le connaissez, il n'aime pas tourner autour du pot !
- Pfuh, je ne peux jamais me reposer, dit elle en se levant. À plus tard vous autre !
Les deux jeunes femmes regardèrent la silhouette d'Hansi disparaître derrière le coin du bâtiment, d'un pas lent. Irène arriva ensuite avec Furlan en faisant un grand sourire.
- Ravie de te revoir Lydia.
- Salut Irène, ça s'est bien passé ?
- Oui, dit elle en riant un peu et en serrant Le Bras de Furlan.
- Livai n'est pas là ? Dit Furlan en souriant.
- Il m'a encore désobéit pour aller prendre une douche, grogna la brune.
- Tu devrais songer à en prendre une toi aussi, tu pues la bière, fit Gwenn d'un air narquois.
Lydia donna un coup sur son épaule en riant.
- Ouais mais toi tu me bats haut la main, allez va prendre une douche !
- Haha, on se revoie tout à l'heure Irène, dit Gwenn en se levant.
Lydia emboîta le pas de la rousse et toutes deux se dirigèrent vers le bâtiment derrière elles. Là chef d'escouade se retourna pour dire.
- Si vous croisez d'autres membres de l'escouade, dites leurs qu'à 15h pile il y a un entraînement d'équipement tridimensionnel à l'orée de la Forêt.
- C'est noté, dit Furlan en faisant le salut militaire pendant qu'Irene riait en le voyant faire.
Lydia rejoint Gwenn en accélérant un peu le pas.
- Au fait Gwenn, où sont Sairam et Isabel ?
- Oh, je ne sais pas, par ici ou par là, fit Gwenn en plaçant ses mains derrière sa tête.
La brune fit un petit sourire puis prit un air sérieux.
- Et Flagon ?
- Il est resté un jour de plus, sa femme est encore souffrante, dit la rousse en décollant ses mains de sa tête.
- Le pauvre.
- Mais il paraît que son état s'améliore malgré tout, fit-elle en secouant la main avant de partir vers sa chambre.
Lydia entra dans sa chambre. L'état de cet endroit était de plus en plus chaotique. La jeune femme partit ouvrir les volets et vit avec une étrange stupeur toute la poussière qui volait dans la pièce. Elle ne compris pas la surprise ressentit car elle était habituée à la poussière, et préféra l'ignorer. Elle se déshabilla et partit sous la douche. Au moment de se savonner, elle remarqua une tâche rouge sur son épaule. Lydia fronça les sourcils quelques secondes puis sortit expressément de la douche et se regarda au miroir, encore couverte de savon.
- Mais...c'est un suçon !
"Comment ça peut être possible ? Je n'ai rien fait avec Livai ! Thomas peut être ? Oui, c'est fort probable que ce soir lui, j'avais les épaules découvertes lorsqu'il m'avait pris à part, et puis je ne me souviens plus trop. Oui, c'est plutôt du genre de Thomas ça."
Elle soupira un instant.
- Ouf, je ne sais pas ce que j'aurais fait si ça avait été Livaï.
La jeune femme fit soudain la moue en regardant son ventre. Elle attrapa le bourrelet naissant avec ses mains.
- Eh bien les petites bières, vous n'allez pas faire long feu, l'entraînement pour l'équipement tridimensionnel, y'a rien de mieux pour vous éliminer. Quoi que, un peu plus de musculation ne me ferait pas de mal.
Elle repartit sous la douche, et glissa à cause du savon qui recouvrait son corps. Elle tenta de se rattraper avec le levier de la douche, mais ce fut une une trombe d'eau glacée qui l'aspergea et la laissa tomber au sol. Lydia se cogna le coccyx contre un coin et rampa en vitesse pour fuir l'eau gelée. Après s'être pelotonné dans sa serviette, elle regarda la douche du coin de l'œil qui continuait de cracher de l'eau froide.
- Foutue douche.
Furlan, Irène, Isabel, Gwenn et Sairam attendaient leur chef d'escouade devant la Forêt.
- Qu'est-ce qu'elle fout ? Grogna Gwenn.
- Il est 15h11, dit Sairam en regardant sa montre.
- Elle est juste partie prendre une douche, ça n'aurait pas dû prendre autant de temps, fit Furlan.
- Surtout que ses douches sont plutôt rapides, fit remarquer Irène.
- Elle y fait peut être des choses pas nettes, rit Isabel.
Gwenn lui lança un sourire narquois et Sairam fronça les sourcils.
- Isabel, t'arrêteras jamais, soupira-t-il en se pinçant le nez.
- J'suis sûre qu'elle a du faire une chute naze ou un truc du genre, dit une voix derrière eux.
- Livai ? T'es là depuis quand ? Demanda Furlan.
- Bien avant que vous arriviez.
- Pourquoi tu te cachais onii-san ? Demanda Isabel.
- Je ne me cachais pas, c'est juste vous qui avez des trous à la place des yeux, souffla-t-il.
La silhouette de Lydia apparue enfin. Ses cheveux étaient trempés et elle grelottait un peu.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demanda Irène.
- Un petit incident avec la douche, rien de grave, dit Lydia en balayant l'air de sa main d'un sourire gêné. Vous avez pris vos équipements tridimensionnels ?
- Oui, tout le monde les a attachés. Affirma Gwenn.
- Bon, alors c'est partit, on va faire un test de rapidité. Irène tu suivras Thierry, Gwenn tu suivras Livai, Sairam suivras Isabel et je suivrais Furlan.
- Pourquoi tu ne me mets pas avec Isabel ? Demanda Gwenn.
- Pour essayer de mélanger tout le monde afin que chacun développe des affinités au sein de l'escouade, dit simplement Lydia en réajustant son col.
- Caporal-chef Lydia, Thierry n'est pas présent, bredouilla Irène.
Lydia scruta les alentours en instant. Ses yeux étaient à demi clos à cause du vent et ses sourcils encore humides étaient froncés.
- Tsss. Fais chier, grommela-t-elle entre ses dents sans que personne n'entende. Irène, tu suivras Furlan avec moi alors, conclut-elle en enlevant une poussière qui était arrivée sur sa chemise.
- Et pour Thierry ? Demanda Sairam.
- J'attendrais son rapport, dit Lydia en s'avançant vers la Forêt, il doit avoir un bonne excuse, un large sourire étira son visage, du moins, j'espère pour lui. Je vais faire un tour des environs voir si la Forêt en sûre, je reviens.
- Elle fait froid dans le dos lorsqu'elle est comme ça, chuchota Irène.
- C'est vrai, grelotta Furlan.
- Haha, elle peut être flippante lorsqu'elle se met en colère, souffla Gwenn en souriant.
- Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas montré une colère comme ça sur son visage, fit Sairam.
- De quoi parlez vous ? Demanda Livai.
- Le caporal-chef Lydia a beau sembler sympathique et extravertie, elle a quand même une part d'ombre, dit Sairam.
- Elle peut entrer dans des états de colère dévastateur, grelotta Irène.
- C'est à dire ? Demanda Isabel.
- On peut dire qu'elle est spéciale, dit Gwenn, vous en apprendrez un peu plus sur elle avec le temps, mais elle n'est pas une toute gentille fille. Ses véritables colères sont glaciales, et effrayantes. On ne l'a vu que deux fois dans des cas de colère extrême. Une fois lorsqu'un de nos camarades qui était comme un frère pour nous s'est fait dépecer et dévorer lentement par un déviant, et une seconde fois lorsqu'un déviant a pratiquement tué toute l'escouade d'Erwin dans laquelle elle se trouvait auparavant.
- Elle entre dans ses colère pour protéger ceux auxquels elle tient ? Émis Livai.
- Pour les venger plutôt, dit Gwenn en plantant ses yeux verts dans les siens.
- En tout cas une chose est sûre, j'aurais bien aimé ne jamais voir ces colères, dit Sairam.
- Pourquoi ça ? Demanda Furlan.
- Les Titans qu'elle a pris pour cible dans cet état sont toujours dépecés membres par membres avant d'être tués froidement. Dans ces instants là, on pourrait presque éprouver de la pitié pour ces monstres, répondit Sairam.
Les trois anciens voyous restèrent figés un instant. Toutes ces informations entraient dans leur tête. Ils pensèrent chacun à leur mission : voler un dossier et tuer Erwin. Mais les colères de Lydia les effrayèrent tous d'un coup. Qu'adviendrait-il si elle les attrapait en flagrant délit ? Si elle voulait venger Erwin ?
Tous les regards se tournèrent vers la Forêt. Lydia apparu devant eux. Elle haussa un sourcil.
- C'est quoi ces expressions sur vos visage ? Vous avez vu un Titan ou quoi ? Dit elle d'un air un peu narquois.
- Je leur ai juste raconte quelques détails des expériences d'Hanji, pour les taquiner un peu, ricana Gwenn.
- C'est malin, ils vont être déstabilisés maintenant, il faut rester concentrer dans les manœuvres tridimensionnelles.
Elle se retourna et regarda son escouade au dessus de son épaule.
- Vous êtes prêts ? On va y aller. Je pars vers le centre, Gwenn tu prends à gauche et Sairam à droite.
Après un signal de la main, les trois nouveaux soldats partirent chacun dans les directions attribuées à leurs suiveurs. Les quatre tuteurs attendirent trois secondes avant de les suivre chacun de leur côté.
Sairam souriait légèrement en voyant Isabel manier l'équipement. Sa petite silhouette fluette passait entre les branches d'arbres et virevoltait un peu partout de manière extravagante.
Furlan quant à lui fonçait tout droit et se projetait à l'aide de ses pieds sur certains arbres pour prendre plus de puissance. Mais Lydia le trouva plutôt lent car elle du ralentir de temps à autres pour ne pas le dépasser.
Gwenn quant à elle s'amusait beaucoup à suivre Livai qui était très rapide. Un large sourire étira les lèvres de la rousse qui commençait à se concentrer sur sa vitesse pour pouvoir le suivre correctement.
- Rapide le gamin, pouffa-t-elle.
Livai manquait cependant de concentration. Ce qu'il avait entendu tout à l'heure, les événements de la veille et une discussion qu'il avait eu avec Jeanne ce matin le tracassaient beaucoup. Il n'avait d'ailleurs pas l'habitude d'avoir l'esprit aussi brouillé, surtout en rapport avec une seule personne. La discussion qu'il avait eu ce matin avec Jeanne Neightbour lui revint en tête.
«- Mais dis moi Livai, je ne connais pas ton nom de famille, en as-tu un ? Lui avait demandé la brune.
- On m'a appris qu'il ne fallait pas que je le donne, a répondu simplement Le Brun.
Jeanne avait un instant écarquillé les yeux puis avait froncé les sourcils, soumise à une grande inquiétude.
- Tu ne serais pas un Ackerman par hasard ?
Le jeune homme avait lui aussi écarquillé les yeux. La main de la femme de sciences s'étaient ensuite levée et posée sur sa joue. Un triste sourire avait étiré son visage et ses yeux étaient emplis de nostalgie.
- Il est vrai que tu lui ressemble. Cette finesse de visage, ces cheveux de jais et ces yeux, tu es son portrait craché.
- De qui parlez-vous ?
- Il vaut mieux que tu ne saches pas. En te voyant je craignais effectivement cela, mais je me disais que c'était impossible.
Ses yeux s'étaient doucement fermés.
- J'ai bien peur que tu ne puisses pas rendre ma fille heureuse, je suis désolée, dit elle en posant sa tête dans ses mains.
Livai avait cru l'entendre marmonner un pourquoi attristé.
- Livai, je t'en pris, essaies au moins de la protéger, mais il y a une chose qu'il faut éviter. N'ayez pas d'enfants. Il n'aura pas d'avenir en ce monde, je vous en prie, n'ayez pas d'enfants. Je suis sincèrement désolée, c'est de ma faute tout ça.
Livai était resté statique, il ne comprenait pas ce qu'il était en train de se passer, ni ce que voulait dire Jeanne. Mais avant qu'il ne puisse en savoir d'avantage, Lydia était revenue. »
Tout ce qu'il a pu retenir est qu'il ne pourrait pas rendre Lydia heureuse et qu'il ne devrait pas avoir d'enfants.
«Ça ne me dérange pas parce que ce n'était pas ce que je comptais faire» pensa Livai. Mais un étrange picotement douloureux se fit ressentir au niveau de ses mains et de son coeur. Sa gorge se serra un peu. Il ferma un instant les yeux et pensa. «Eh merde, je suis vraiment faible, il faut que je me reprenne.» Mais lorsqu'il rouvrit les yeux, il n'eut pas le temps de réfléchir. Un violent choc. Une voix lointaine. Un son strident et assourdissant. Une sensation de chaleur. Une seule tâche rouge apparu devant ses yeux. Puis, trou Noir.
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