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chapitre 10

1o : quoi de mieux qu'une fête de rentrée pour faire exploser l'école ?

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- Jefferson, je sais que l'heure du déjeuner approche mais je vous prierai de bien vouloir vous concentrer sur mon cours plutôt que sur les gargouillis de votre estomac, réplique le professeure Campbell

Le principal intéressé vire au rouge pivoine, tel un enfant se faisant prendre la main dans le sac après une bêtise. Madeline lève les yeux au ciel, tandis que des rires résonnent dans la salle de cours.

- Je disais donc, reprend la rousse en se saisissant d'une craie blanche. L'Académie Dawson tire son nom du premier lunaire ayant jamais existé, un certain monsieur Dawson dont le prénom reste un mystère. Il a vécu à la fin du XIVème siècle et jusqu'au début du XVème siècle. C'était un explorateur féru de découvertes, passionné des plantes et des pierres ainsi que des bienfaits qu'ils pouvaient en tirer. C'était également un chercheur, un alchimiste et un guérisseur. Poussé par sa soif de découvrir de nouvelles choses, il a parcouru de nombreux pays et amassé une impressionnante collection de minéraux, de fleurs, de graines et autres trésors de la nature. Il les a étudié, analysé, testé pour connaître leurs propriétés et principalement, trouver leurs vertus cachées pour la santé. Il était passionné par ce qu'il faisait, il ne se satisfaisait jamais de rester trop longtemps au même endroit et rapportait toutes ses recherches dans des grimoires
- Si je ne m'abuse, de nos jours on appelle ça un geek, intervient Zadig sur un ton léger

Des nouveaux rires emplissent la salle, le professeure Campbell se détourne du tableau où elle notait les termes importants de son explication et fixe le mannequin, un sourire provocateur aux lèvres. Ce genre de rictus commence à devenir une habitude, tant du côté de la rousse que du frère de Julian.

- Effectivement monsieur Lington, c'était un geek. Un geek qui a permis de grandes avancées en médecine pour son époque, qui a mis en lumière les propriétés d'innombrables ressources naturelles. Un geek qui a changé la face de la lune et qui a, par conséquent, changé vos vies à tous. Je peux continuer ?
- Je vous en prie, c'est votre cours après tout, acquiesce-t-il, la fossette en plein effort

Madeline se mord la lèvre pour se retenir de rire, elle sera à jamais fasciner par la désinvolture avec laquelle Zadig tourne les choses sans paraître prétentieux. Le professeure Campbell l'a vite compris, c'est pourquoi elle se contente de secouer la tête en soupirant ironiquement.

- Lors d'un de ses voyages, ce cher geek de monsieur Dawson est tombé sur une sorte de roche très singulière qui s'était fossilisée avec le temps. Ce caillou n'avait rien de comparable avec les roches qu'il était possible de trouver fréquemment dans cette région, la terre semblait l'avoir fait remonter au fil des années. Bien entendu, sa curiosité d'explorateur en a été tout de suite piquée. Ou plutôt, sa curiosité de geek

Elle jette un coup d'œil à Zadig, une lueur de défi dans le regard, puis se reporte à son tableau pour écrire à la craie « roche mystérieuse ».

- Lorsque Dawson a extrait un morceau de cette roche blanchâtre et poussiéreuse, une onde de choc a fait trembler les arbres alentour. Il a ramené cet échantillon chez lui et l'a étudié. Ce gros cailloux était plein de mystères et de promesses, la première matière qui l'avait tant intrigué, à tel point qu'il a décidé de s'établir près de cette roche. Bien vite, il a réalisé que ce fossile n'avait rien de commun à des propriétés terrestres et pour cause : c'était un fragment de la lune, qui s'était écrasé à cet endroit il y a des dizaines, voire des centaines, d'années plus tôt

Sous son « roche mystérieuse », la rousse trace une flèche et annote « fragment de lune ».

- La roche avait déjà des propriétés uniques et étonnantes en entrant dans notre atmosphère mais avoir passé des années à se fossiliser dans la terre l'a accoutumé à notre planète. En s'adaptant à la Terre, la roche s'est également adaptée à l'homme. Et ce qu'ignorait Dawson, c'est que l'onde de choc qui s'était produit à l'instant où il a détaché un morceau de lune n'était pas juste un effet théâtral. Il venait de sceller son destin à celui de la lune. C'est littéralement à ce moment qu'il est devenu le premier lunaire

Le professeure continue de noter sur son tableau les mots clés de son discours, sous les regards attentifs de ses élèves.

- À cette période, de nombreuses épidémies pulullaient à travers les nations et décimaient les populations qui n'avaient pas de bons médecins. La compagne de Dawson est tombée gravement malade au cours de l'une d'elles. Il a essayé toutes les plantes, tous les mélanges, tous les remèdes qu'il connaissait mais rien n'a fonctionné. Désespéré et terrifié à l'idée de perdre la femme qu'il aimait, il a décidé de tenter le tout pour le tout en créant une nouvelle potion, contenant un peu de poudre du fragment de lune. Le miracle s'est produit : sa femme a été guérie et par la même occasion, est devenue la deuxième lunaire. Dawson a donc guéri des dizaines de personnes grâce au fragment de lune, donnant naissance à une toute nouvelle espèce. Notre espèce. Par la suite, la maison qu'il avait bâti est devenue un point de repère, un centre de recherche ... puis une académie dans un château

Connaître le tout début de l'histoire des lunaires est enrichissant, Madeline apprécie en savoir davantage sur cette facette encore trouble qui fait à présent partie de son quotidien.

- Quel était le don de Dawson ? demande Andrea
- L'histoire comporte de nombreux trous, des énigmes encore à résoudre. Aujourd'hui, on ignore encore quel était le pouvoir du premier lunaire, répond Campbell
- C'est ballot, commente Zadig
- C'est frustrant ! renchérit Jeff

La sonnerie de l'Académie - une série de huit notes jouée au piano - retentit dans les couloirs.

- Navrée de ne pas pouvoir assouvir votre soif de connaissances, ce sont des faits si anciens que les reliques expliquant cette période n'existent presque plus. Mais je suis sûre que ça ne vous empêchera pas de suivre votre prochain cours avec toute l'attention requise, glisse-t-elle avec un petit sourire

Tous les élèves rangent leurs affaires en saluant leur professeure avant de quitter la salle. Le couloir du deuxième étage se remplit subitement, formant un ballet en mouvement entre les deux sessions qui changent de salle de cours.

- Je ne sais pas celui que Campbell a le plus en ligne de mire, toi ou Zadig ? lance Madeline en fixant son frère avec désespoir
- J'ai faim, qu'est-ce que tu veux que j'y fasse ! se défend-il
- Sans vouloir me vanter, je crois que c'est moi, réplique la voix de Zadig dans leurs dos. J'ai quand même eu l'honneur de recevoir une cascade sur la tête dès le premier jour, rien ne rivalise avec ça
- Tu aurais pu t'en passer de celle-là, se moque Andrea
- Ce n'est pas une compétition, tu sais ? raille la blonde
- Une compétition de quoi ?

Madeline tourne la tête sur sa gauche en entendant la voix de Phoebe lui poser cette question. Elle est accompagnée d'Arnie et de Kleo, qui sourient tous deux aux jumeaux.

- Rien, à part celui qui va faire démissionner Campbell en premier, répond-elle en haussant les épaules
- Ce qui compte, c'est de marquer les esprits ... peu importe comment ! s'exclame Zadig en faisant des gestes d'acteur dramaturgien avec sa main
- Et tu t'en sors très bien !

Zadig et Andrea continuent d'avancer à travers le couloir et bientôt, ils sont engloutis par les autres élèves. En revanche, deux autres têtes attirent l'attention de Madeline. Les Walcott, le frère et la sœur arrivés en retard le jour de la rentrée et dont le père a étalé son arrogance avant de se faire envoyer paître par la directrice. Ils fendent la foule sans se soucier de ceux qui les entourent, sans les regarder non plus.

- Tu crois que père voudrait qu'on y aille ? demande la fille
- Je ne crois pas qu'on ait vraiment le choix, soupire son frère

Les Walcott frôlent Jeff et Kleo, ne daignent même pas leur accorder un regard et continuent leur chemin, la tête haute.

- Ces deux coqs ne sont pas redescendus d'un étage à ce que je vois, constate la blonde
- Malheureusement non, soupire Kleo
- J'aime autant qu'ils restent entre eux comme ça sans rien dire, plutôt qu'ils l'ouvrent et adoptent le même discours que leur père, renchérit Phoebe
- C'est clair, approuve Jefferson
- Bref, on va finir par être en retard en astronomie si on reste là, intervient Madeline en tirant le bras de son frère. À tout à l'heure !

La salle d'astronomie est la seule pièce dédiée au cours ne se trouvant pas au deuxième étage du château. Pour y arriver, il faut prendre un escalier en colimaçon pour monter au quatrième étage, longer un couloir aux murs sculptés de nombreuses lunes à même la pierre et prendre une porte les faisant entrer dans une des tours du château. Les deux derniers étages de cette tour sont réservés à l'astronomie, d'abord un premier niveau pour recevoir le cours et ensuite un deuxième, juste sous les toits et où des arches en bois tout autour permettent l'observation du ciel grâce à d'immenses baies vitrées.

Il ne faut donc pas traîner pour atteindre la tour d'astronomie et c'est sur le fil que les jumeaux arrivent. Ils s'installent à leur table individuelle, face au bureau jonché de télescopes miniatures du professeure Bowmann. Après le caractère enflammé du professeur Campbell, celui diamétralement opposé du professeure Bowmann a quelque chose de relaxant. Peut-être que ça vient de sa voix calme et apaisée ou de la douceur qui émane de son visage, de l'air maternel que cette cinquantenaire dégage ou bien de l'impression de légèreté qui l'enveloppe alors même qu'elle explique des concepts pointus et compliqués.

- La progression de la lune a un impact direct sur les capacités des lunaires à mobiliser leurs pouvoirs. En plus de devoir apprendre à manipuler leur don pour ne pas se laisser submerger par des habilités parfois immenses, ils doivent également tenir compte de la phase lunaire en cours. C'est donc un équilibre subtil qui doit être appréhender pour le bien de tous

Cette explication fait écho à ce que Julian avait laissé entendre lorsque lui et Madeline ont discuté au bord du lac.

- Ça veut dire que le moment où les lunaires sont les plus forts, c'est à la pleine lune ? demande Madeline
- Exactement, c'est le jour où le lien entre la lune et le lunaire est le plus net. Les pouvoirs sont donc renforcés avant de décliner avec la phase descendante menant vers la lune nouvelle, celle qu'on aperçoit que la journée
- C'est le moment où on va découvrir un lien de parenté avec les loup-garous, lance Zadig

Le mannequin dit tout haut la pensée qui a traversé l'esprit de bon nombre d'élèves, ce qui fait rire la plupart d'entre eux. La blonde jette un coup d'œil à son jumeau et s'amuse de l'air fasciné du petit garçon passionné des créatures surnaturels qu'il était.

- Pardon de vous décevoir mais les loup-garous n'ont rien de commun avec les lunaires, ce ne sont rien de plus que des histoires de bonnes femmes. Toutefois, l'influence de la pleine lune concerne notre espèce et fait donc penser à ces lycanthropes folkloriques. En revanche, ce n'est pas la seule lune qui possède des effets. C'est pourquoi maîtriser ses pouvoirs n'est pas une chose aisée puisqu'il faut savoir osciller entre les différentes variations de-

Trois coups résonnent avant que la porte de la salle de classe ne s'ouvre dans un grincement de ferrures anciennes, coupant court à la phrase de leur professeur.

- Navrée d'interrompre votre cours, professeure Bowmann, s'excuse Priscilla Elder, la superviseure. Je profite de ce créneau horaire pour parler à tous les élèves en même temps
- Je vous en prie, allez-y, l'invite cette dernière

Priscilla remonte ses lunettes carrées sur son nez et s'avance dans la pièce de sorte à faire face à l'ensemble de la classe.

- Bonjour à tous, j'espère que votre première semaine de cours s'est bien déroulée et que vous arrivez à vous acclimater à votre nouvel environnement. Comme vous l'avez remarqué, aujourd'hui nous sommes vendredi. Demain marquera votre premier week-end au sein de l'Académie Dawson. Mais avant que vous n'ayiez quartier libre, il y a un petit évènement ce soir. Je vous en ai parlé en début de semaine : ce soir se tiendra la soirée de rentrée. Bien sûr, vous êtes tous invités à y participer, sinon ça n'aurait aucun intérêt. Le but est que tous les élèves fassent connaissance dans une ambiance agréable et propice à la convivialité

Qu'elle se sente obligée de préciser une telle chose trahit une certaine crainte, ça ne dupe personne.

- Ainsi, je compte sur vous pour bien vous tenir et éviter les attitudes ... un peu trop relâchées. Je sais que vous êtes des jeunes adultes qui apprécient certainement rendre une fête meilleure avec quelques verres, mais si nous pouvions éviter tout dérapage ce soir, ce serait formidable. Vous êtes dans une école avec des gens dotés de dons particuliers, j'aimerais donc ne pas à avoir de démonstrations inutiles et incontrôlés de l'étendu de vos talents, lunaire comme immaculé, exige-t-elle fermement

Effectivement, il vaut mieux ne pas abuser sur la bouteille quand on peut se changer en bête sauvage ou provoquer des séismes.

- Je place ma confiance en vous, ne me le faites pas regretter, reprend-elle avec un fin sourire austère. La fête débutera aux alentours de dix-neuf heures dans le salon commun du rez-de-chaussée. Merci pour votre attention

Priscilla s'éclipse de la pièce aussi rapidement qu'elle y est entrée, faisant voltiger les pans de sa veste longue grise.

- Bien, vous avez entendu les instructions : tenez vous à carreaux, dit le professeure Bowmann avec un léger sourire
- Bien sûr, on sait se tenir voyons, lance Zadig dont la fossette en pleine activité laisse penser le contraire

On a le droit d'être inquiet dans ce cas, songe Madeline

☽⁂☾

- Vous avez fait du bon travail aujourd'hui, vous pouvez être content de vous, traduit Donovan Elder tandis que Ginger Dofrost leur signe ses phrases avec un grand sourire
- C'est pour ça que mes abdos sont en train de crier au secours, soupire Madeline, affalée au sol

Son frère pouffe à ses côtés et lui tend sa main pour l'aider à se relever.

- Restez sur cette dynamique là, c'est encourageant, ajoute Donovan avec un hochement de tête

Ginger frappe dans ses mains, marquant la fin de leur cours. L'entraînement de cet après-midi était dédié au renforcement musculaire, en attestent les grognements plaintifs de certains élèves et les mouvements lents et mesurés des autres. Tant bien que mal, ils récupèrent leurs affaires et s'emmitouflent chaudement afin de regagner le château, direction leurs dortoirs respectifs et le saint graal de la douche.

- J'ai bien aimé cette séance, ça permet de se dérouiller un peu, sourit Jeff avec enthousiasme

Aux vues des regards mi-désabusés mi-assassins que lui jettent Andrea et Zadig, ils ont bien envie de le rembarrer froidement. C'est sa sœur qui s'en charge la première :

- Ne m'oblige pas à être désagréable avec toi
- Qu'est-ce que j'ai dit ?
- Tais-toi avant d'aggraver ton cas, coupe-t-elle

Le quatuor quitte le gymnase, passe à côté du saule pleureur et remonte le petit chemin de terre les menant jusqu'au château.

- Vous avez hâte d'être à la fête de ce soir ? demande l'irlandais, soudain ragaillardi
- Ça va être cool ! s'enthousiasme le footballeur
- Ça peut être sympa, renchérit sa sœur
- J'espère qu'il y aura un bon barman, conclut Zadig

Les trois autres éclatent de rire face à la préoccupation singulière du jeune mannequin.

- Je suis sûr que tu vas faire une entrée tout en sobriété avec un look d'enfer, se marre Andrea
- J'ai toujours un look d'enfer, même quand je suis tout transpirant, lui rappelle-t-il. Mais pour l'entrée, ça ne va pas être le même style qu'à la rentrée. Mon frangin me tiendra en laisse
- Julian viendra ? s'étonne Madeline, surprise de la bonne façon
- Il faut bien que quelqu'un me surveille quand ma mère a le dos tourné, raille-t-il

Voir les deux frères Lington réunis est une promesse bien palpitante, espérons que ça ne fasse pas trop d'étincelles.

- Pour ce qui est du look, j'espère que vous n'allez pas me faire honte, ajoute-t-il en les avertissant d'un regard
- Désolé vieux mais je n'ai pas mis ma tenue de soirée dans ma valise, répond Andrea
- Je dois avoir une chemise quelque part, commente Jeff
- Nom de dieu, ce n'est pas la fashion week mais quand même ! s'offusque le cadet Lington. Made, tu es mon seul espoir
- Et bien, je vais me débrouiller avec ce que j'ai pour que tu ne me mettes pas au bûcher, lui assure-t-elle

Guère convaincu, Zadig l'observe en haussant un sourcil. Ils passent une porte arrière du château, les faisant entrer dans le couloir près des dortoirs réservés aux garçons. La chaleur les enveloppe aussitôt, leur faisant un bien fou.

- Je vois, il va définitivement me falloir un bon barman pour supporter cette soirée
- Oh aller, sois un peu optimiste ! s'exclame Jefferson. On va bien s'amuser, bien manger et rigoler. Qu'est-ce qui pourrait partir en sucette ?

Zadig fait mine de réfléchir en posant un doigt sur son menton.

- Voyons ... une soirée de rentrée dans une école de fous en devenir, avec des gens ouvertement opposés à notre présence ici, accompagné de mon grand frère et où ta définition de bien s'habiller se résume à une chemise froissée ... voilà tout ce qui peut partir en sucette, répond-il avec un sourire ironique
- Ce n'est pas faux, acquiesce Madeline
- Cette soirée va être mémorable ! rit Andrea en passant ses bras sur les épaules des jumeaux

☽⁂☾

- Prête à enflammer le dancefloor ? demande Phoebe

Madeline jette un œil à son reflet une dernière fois, vérifiant que son jean blanc ne soit pas taché et que son chemisier rouge brodé de perles soit bien ajustée. Elle passe ses doigts à travers son carré blond avant de se tourner vers son amie.

- Et comment, sourit-elle

La métisse hoche la tête en enfilant son perfecto en cuir par dessus son haut court et sa jupe moulante formant un ensemble rose poudré très séducteur.

- Tu vas faire perdre la tête à tout le monde habillée comme ça, lui lance la blonde avec un sourire complice tandis qu'elles sortent de la chambre
- J'y compte bien, rit Phoebe en lui faisant un clin d'œil

Elles passent chercher Kleo, qui a opté pour une combinaison à petites fleurs jaunes toute simple, à l'image de la douceur de la jeune femme. Toutes les trois peuvent enfin descendre le grand escalier qui débouche dans le hall, où affluent en nombre les élèves attendus à cette fête de rentrée.

- Espérons que tout se passe bien, dit Kleo en se mordillant nerveusement la lèvre
- Je ne compterais pas trop là-dessus, raille Phoebe
- Si on veut s'amuser, il faut bien que ça dérape un peu, rit Madeline

La blonde s'avance vers le lieu où se tient la fête, elle passe l'arche et débouche dans le grand salon commun, suivie par ses deux amies.

Pour l'occasion, la pièce a été décorée de drapées argentés suspendus aux murs et au plafond, de ballons blancs et de serpentins dorés. Un buffet a trouvé sa place au centre de la pièce, débordant d'amuse-bouches et de miniardises en tous genres. Et c'est sans surprise que la personne qui y est déjà penchée n'est autre que Jefferson.

Une grande partie des élèves est déjà arrivée, les autres ne devraient plus tarder. Leurs professeurs sont également de la partie, ainsi que plusieurs personnes inconnues, dont certaines vêtues de costumes bordeaux à l'image de Vicky le jour de la rentrée et de Kai, lorsqu'il a remis la convocation à Madeline.

Si l'identité de ces personnes reste un mystère pour elle, il y a en revanche une chose qui ne lui échappe pas. Terrés dans un coin de la pièce, autant pour ne pas se faire remarquer que pour ne pas se mélanger aux autres, les Walcott ne cachent pas combien être là leur en coûte. Elle assise dans un fauteuil, lui debout à ses côtés, occupé à balayer la salle d'un regard plein d'aversion.

Ne voulant pas faire une fixette sur ces deux plombeurs d'ambiance, Madeline suit Phoebe et Kleo lorsque ces dernières décident de jeter un œil au buffet. La blonde s'approche donc de Jeff, occupé à goûter copieusement une assiette de toast au saumon fumé.

- Mon frère, ce goinfre ... ça ferait un titre parfait pour ton autobiographie, lui confit-elle

En train d'attraper un toast, la réplique de sa sœur lui fait changer d'avis. Faute de savoir quoi en faire a présent, sa main se pose sur sa chemise, effectivement froissée.

- Je crois que cette école veut me voir prendre du poids, je vais débuter sur le banc la saison prochaine c'est sûr, réalise-t-il

Du coin de l'œil, Madeline capte les regards d'un groupe de cinq filles, tous braqués sur son jumeau. Elles le scrutent toutes avidemment, comme si c'était lui le buffet. La blonde donne un léger coup de coude à Jefferson et lui désigne le clan d'un discret mouvement de tête.

- Attention, groupies affamées droit devant, chuchote-t-elle
- Oh ... oh, tu crois que je les intéresse ? lui demande son jumeau, soudain revigoré
- Toi ou ton compte en banque, réplique-t-elle
- Ou bien la célébrité et les paillettes, complète une voix dans leur dos

Madeline se retourne vers Zadig, qui arbore un gilet et un pantalon de costume en satin blanc cassé, surmonté d'une veste à gros sequins argentés. Si sa tenue est à la hauteur de son standing, la jeune femme ne peut s'empêcher de remarquer qu'il est arrivé tranquillement, et seul.

- Voilà une entrée bien calme, monsieur Lington, plaisante-t-elle
- Je ne voulais pas que tout le monde se dise que le meilleur moment de la soirée était déjà passé

Ses prunelles émeraudes navigent rapidement sur Jefferson mais ne s'y attardent pas. En revanche, il passe plus de temps sur Madeline, qui l'interroge d'un haussement de sourcil.

- Pas mal du tout ... mais ça manque d'un petit quelque chose

D'un mouvement d'épaules, il ôte sa veste et la dépose sur celles de la blonde.

- Voilà, dit-il en français. Simple, percutant, différent ... en un mot : parfait
- Ton frère n'est pas là ? l'interroge Jefferson
- En retard, pour le plaisir de ma liberté furtive. Ou alors, il est en train de recevoir les consignes de ma mère pour son rôle de baby-sitter en chef
- J'espère bien que je n'aurais pas besoin de te mettre au coin ce soir frangin, réplique Julian en arrivant près d'eux
- Tu sais ce qu'on dit sur l'espoir, frangin ... c'est le meilleur moyen d'être déçu, contre son frère cadet

Les yeux bleus de Julian rencontrent ceux verts de Zadig, en une sorte de bataille silencieuse et pour l'instant courtoise. Il y a tout de même quelque chose d'impressionnant à voir les frères Lington côte à côte, une aura charismatique se dégage d'eux.

- Je commence à être mal à l'aise, commente Jefferson

Heureusement pour tout le monde, il ne parlait pas de la tension entre les frères. Il scrute du coin de l'œil le groupe de filles, toujours occupé à le reluquer.

- Aller viens avec moi Casanova, on va voir si l'une d'entre elles perçoit quelque chose au-delà de ton nom de famille et de tes biceps, lance Zadig en posant sa main sur la nuque de Jeff

Il l'emmène dans son sillage, malgré les protestations du footballeur. Madeline se retrouve donc seule en compagnie de Julian, qui ne la quitte pas des yeux.

- Je suis contente que tu sois là ce soir, lui dit-elle avec un sourire. Je ne pensais pas te voir ici mais apparemment, tu passes pas mal de temps à l'Académie
- Je ne suis jamais loin, lui assure-t-il avec un sourire en mettant les mains dans les poches de sa veste de costume noir

En parlant de veste, Julian détaille la blonde de la tête aux pieds, en passant par le vêtement déposée sur ses épaules.

- Jolie veste, tu portes bien les sequins
- Merci mais je n'ai aucun mérite, c'est celle de ton frère, lui répond-elle en attrapant une minie tarte au citron

Si elle n'avait pas détourné le regard vers le buffet à ce moment là par pure gourmandise, elle aurait pu voir un muscle se contracter au niveau de la mâchoire de Julian.

- Ne t'étonne pas s'il essaye de caser ton frère, dit-il pour changer de sujet. Il a toujours aimé jouer les entremetteurs
- Ne t'inquiète pas, j'ai toujours un œil sur mon frangin moi-même, lui assure-t-elle avec un petit sourire en coin. Et puis, ça ne peut pas lui faire de mal de s'amuser un peu, pas vrai ?
- Entièrement d'accord, c'est d'ailleurs pour ça qu'on est là !

Et c'est le cas. La soirée se déroule dans une ambiance plutôt chaleureuse et festive. La musique diffusée invite les corps à se lâcher, les quelques verres parviennent à dérider les plus timides, le buffet régale tout le monde ... ce n'est pas une soirée de rentrée si désastreuse finalement.

Mais il est encore tôt après tout.

Madeline passe du bon temps avec ses amis, elle fait la connaissance d'autres élèves de sa session - elle peut ainsi mettre enfin des noms sur les visages qu'elle a côtoyé toute la semaine - et discute même avec des lunaires de la seconde classe. Elle partage un débat animé à propos des macarons avec Zadig et Arnie, elle discute skateboard avec Andrea - qui lui promet de lui faire essayer le sien -, parle musique avec Kleo, se remémore des souvenirs avec Julian et danse avec Phoebe.

À mesure que les élèves se joignent les uns aux autres aux rythmes des musiques entraînantes qui résonnent dans le salon, les professeurs et les figures d'autorités disparaissent, rassurés que tout se déroule pour le mieux.

Et pourtant, la soirée est loin d'être terminée.

Madeline et Phoebe se déchaînent sur Shup up and dance de Walk the Moon, s'amusant avec frivolité et innocence. Elles ne sont d'ailleurs pas les seules à sauter, se déhancher, chanter faux; à vivre un moment où les barrières n'existent plus subitement.

Jusqu'à ce que le talon de la bottine de Phoebe transperce les pans d'une robe longue noire, déchirant le tissu sur toute la longueur. Heureusement, les drapées de la jupe sont si fournis que cet accident n'est pas évident au premier coup d'œil. C'est un tout autre problème cependant, celle qui porte cette robe n'est autre que la sœur Walcott.

- Oh pardon Tia, je n'ai pas fait exprès, s'excuse la métisse

Les yeux sombres de Tia Walcott semblent s'embraser d'une colère fiévreuse, son corps se raidit tandis que l'expression pincée de son visage devient de plus en plus méprisante.

- Heureusement que tu ne l'as pas fait exprès, s'offusque-t-elle. Ça serait trop te demander que de faire attention à l'endroit où tu poses les pieds
- Je me suis excusée, la coupe Phoebe. Pas la peine d'en faire tout un patacaisse
- Un patacaisse ? répète Tia avec dédain. Ce ne sont pas tes excuses qui vont réparer ma robe

La bonne humeur s'est brutalement évaporée de la pièce, tout le monde s'est arrêté de danser pour observer le conflit frémissant à venir. Certains retiennent leur souffle, anticipant et craignant de voir la suite des événements.

- Elle n'a pas grand chose, ne dramatise pas-
- Tu en as assez dit, tu ferais mieux de garder le silence maintenant, l'interrompt sèchement Tia

Ne supportant pas de voir son amie se faire prendre à partie de la sorte, Madeline intervient.

- C'était un accident, pas besoin d'en faire un tel drame

Les prunelles ténébreuses de Tia se portent sur la blonde et s'assombrissent encore davantage. Voyant que le conflit est en train de s'envenimer, le frère Walcott s'approche de sa sœur à pas lents et calculés.

- Accident ... c'est intéressant que tu utilises ce mot. Un accident, c'est censé être une chose qui pourrait être évitée. Ou bien une chose qui ne devrait pas se produire ... qui ne devrait pas exister, clame-t-elle sur un ton glacial et hautain. Ça semble être le fléau de cette Académie, décidément

Loin d'être stupide, Madeline sait lire entre les lignes et comprend aussitôt le sens caché des paroles de Tia. Fière d'elle, cette dernière arbore un sourire provocateur, elle pose une main sur sa hanche pour se donner un air important.

- Quel bordel on trouve dans ce trou perdu, continue-t-elle. Entre les accidents qui n'ont pas leur place ici et qui devraient être écarter de notre élite, et les accidents désespérés qui ne sont même pas capables de se maîtriser, il faudrait bien que quelqu'un fasse le ménage

Sur la dernière partie de sa phrase, elle toise Phoebe avec une insistance déplaisante. Étonnement, la brune ne répond rien aux horreurs de Tia et garde un silence bien surprenant. Madeline remarque que son amie a l'air ébranlé par les paroles de leur affreuse camarade, elle serre les poings et peine à contenir ses émotions.

- Et qu'est-ce que tu fais de l'accident qui se comporte comme une connasse ? Je suis d'accord, on devrait le mettre aux ordures lui aussi, rétorque la blonde
- Pour qui tu te pr-
- Eh Tia ! Tais-toi et dance, ça te semble jouable ? renchérit Zadigen faisant référence à la musique en cours
- Pour une fois dans ta vie Lington, ça serait bien que tu la boucles, crache le frère de Tia

Épaule contre épaule, les Walcott affichent leur suffisance et semblent défier chaque personne présente du regard.

- Désolé pour toi Dashton, je ne suis pas doué dans ce domaine, réplique le mannequin, avec sa décontraction naturelle
- Ce n'est pas le seul domaine où tu ne brilles pas, pique Tia
- Oh pauvre chérie, tu as peur que je te fasse de l'ombre alors que je n'ai pas de pouvoirs ? Est-ce que ça ne serait pas un aveux criant de faiblesse ça ? contre Zadig, un sourire éclatant d'ironie aux lèvres
- Ça ressemble plutôt à un constat : tu fais honte à notre espèce, toi et tes semblables, répond Dashton
- Et ils ne sont pas les seuls à ternir notre image, continue Tia, les yeux rivés sur Phoebe

Le frère et la sœur répandent leur venin sans se soucier des dégâts qu'ils causent, ils ont au contraire l'air d'apprécier envoyer des poignards aiguisés vers leurs cibles. Et la première grièvement atteinte par ces attaques, c'est Phoebe qui ne supporte plus les prunelles accusatrices de Tia. Elle se rue vers la porte la plus proche et quitte le salon, où résonne à présent Heart of Glass de Blondie. Ce titre tombe à point nommé, au moment où Tia et Dashton prouvent à tous que leurs cœurs sont froids comme de la glace, durs comme de la pierre et aussi tranchants que du verre.

Madeline s'apprêtait à suivre son amie pour l'épauler mais la tension grandissante qui noye le salon dans une torpeur angoissante la cloue sur place.

- Vous êtes vraiment ignobles tous les deux, persifle Zadig
- Oh pardon, tu te sens menacé tout à coup ? ricane Dashton
- Par toi ?

Pour bien illustrer à quel point il trouve cette question stupide, le mannequin éclate d'un rire qui ricoche contre les murs du salon.

- Je ne savais pas que tu avais de l'humour Dash' mais celle-là était excellente ! s'exclame-t-il en se rapprochant de son rival. Toi et moi, on n'a rien à voir et ce n'est pas qu'une question de pouvoirs. Moi au moins, je me suis fait tout seul. Je n'ai pas eu besoin des courbettes de mon père, de ses relations et de son demi-million pour devenir quelqu'un
- Mais moi au moins, j'ai eu un père, rétorque Dashton

Les deux jeunes hommes ne sont plus séparés que par quelques centimètres et cette dernière phrase pourrait bien être celle qui va mettre le feu aux poudres. Sentant le vent tourner dès l'instant où le vert émeraude des yeux de Zadig s'assombrit sous l'effet de la colère, Julian décide d'intervenir en se postant à côté de son frère.

- Ce clash a assez duré, décrète-t-il en faisant reculer Dashton

Mais le causeur de trouble ne lui prête aucune attention, il reste concentré sur Zadig qui ne parvient plus à adopter son détachement usuel.

- Regarde ça, tu as besoin de ton grand frère pour assurer tes arrières, le nargue Dashton. Il est obligé de jouer les papas avec toi parce que le vôtre a mis les voiles sans se retourner. Qui sait ? Il avait peut-être honte de vous ? Ou peut-être qu'il s'est rendu compte de l'énorme bêtise qu'il avait faite en fondant une famille avec votre utopiste de mère ?

Julian n'a pas eu le temps - ni l'envie - de retenir son frère, personne ne l'a d'ailleurs vu venir. À peine Dashton a eu fini sa phrase qu'il a déjà reçu le poing de Zadig en plein visage.

Madeline fait une moue approbatrice, se disant que cette beigne était bien méritée. Le choc plane dans le salon, puis le chaos éclate. Dashton réplique aussitôt et se jette sur Zadig, lui assénant lui aussi un coup de poing. Impossible pour Julian de rester de côté, il vient épauler son frère et tire Dashton en arrière. Ce dernier ne s'arrête pas pour autant et c'est au rythme de Blondie que les trois hommes règlent leur compte.

Au bout d'un moment, Zadig parvient à repousser Dashton, qui titube en arrière, le nez en sang. Il lève la main, paume vers le ciel, un sourire mesquin et enragé au coin des lèvres. Entre ses doigts, une boule de feu se forme et rougoie férocement.

Le feu contre la glace, littéralement.

Tout le monde comprend que ce conflit peut dégénérer très gravement, inutile de prétendre être rassuré à cet instant.

- On aurait dû faire ça il y a bien plus longtemps, lâche Dashton

D'un geste narquois, fier et délibérément menaçant, il s'amuse avec la flamme dans sa main. Jusqu'à ce qu'elle s'éteigne, soufflée par un jet d'eau puissant.

- Quelqu'un peut-il m'expliquer ce qu'il se passe ici ?! tonne le professeure Campbell en fendant la foule

Du coin de l'œil, Madeline capte des mouvements par la fenêtre du salon et se rappelle que Phoebe est toujours toute seule dehors. Elle profite donc de l'arrivée de leur professeure d'histoire pour s'éclipser, maintenant que l'incendie est éteint.

Discrètement, elle passe la porte et débouche sur la terrasse en pierre à l'arrière du château. Le froid du mois de Janvier, accentué par la nuit sans étoiles qui s'est installée, est semblable à une morsure glacée venant agresser la jeune femme. Bien qu'elle ne porte pas de manteau, ce détail est bien la dernière chose qui la préoccupe. Elle est bien plus inquiète à propos de son amie que du fait d'attraper un rhume.

Agrippée à la rambarde en pierre qui court le long du balcon, Phoebe se répète une sorte de mentrat à en juger par les mouvements de ses lèvres. Ses yeux sont fermement clos, sa poitrine se soulève à un rythme trop soutenu.

- Savoir où aller, c'est savoir comment s'y rendre ou choisir de ne pas traverser ..., murmure-t-elle inlassablement
- Phoebe ?

Madeline dépose sa main sur l'épaule de la métisse et manque de la retirer aussitôt. Lorsque sa paume rencontre la peau de Phoebe, des étincelles vertes crépitent autour des mains de cette dernière. Cette réaction ne rassure pas vraiment la blonde, d'autant plus qu'elle ignore tout des dons de sa voisine de palier. Peut-être que tenter de lui apporter son aide est totalement imprudent, surtout quand on ignore comment gérer ce genre de crise.

Malgré tout, elle ne recule pas.

- Hey ça va aller, tout va bien, lui assure-t-elle
- Oh Madeline ... tu ferais mieux de partir si tu ne veux pas que je t'expédie en pleine Toundra, dit la brune avec un rire nerveux
- Et que je te laisse seule dans cet état ? Et puis quoi encore, refuse-t-elle

Les étincelles vertes se manifestent à nouveau, remontant autour des bras de Phoebe. Cette dernière tremble comme une feuille, la respiration de plus en plus laborieuse. Le marron de ses prunelles est troublé par l'angoisse, causée par cette perte de contrôle. Madeline empoigne son amie par les deux épaules, se penchant vers elle.

- Regarde-moi, concentre-toi sur moi. Tout va bien se passer, respire

Pour encourager sa camarade, elle prend elle-même de profondes inspirations. Phoebe l'imite, pendant plusieurs longues secondes d'incertitude. Cet exercice est payant, la métisse finit par reprendre la main sur ses émotions. Ses tremblements s'évanouissent, les crépitements verts ne reprennent pas mais elles continuent toutes les deux leur travail de respiration.

- Comment ça se passe là-dedans ? Qu'est-ce que j'ai loupé ? demande-t-elle en désignant la porte de salon d'un mouvement de tête
- Trois fois rien : Zadig, Julian et Dashton se sont crus sur un ring. Les mecs ..., plaisante-t-elle en secouant la tête
- Les mecs ..., rit Phoebe

Sa respiration enfin calmée, elle ferme les yeux et souffle un grand coup.

- J'avais compris que les Walcott n'étaient pas les élèves les plus sympas mais à ce point là ... ce sont de sacrés connards, reprend Madeline avec amertume
- Ils se croient meilleurs que tout le monde et ne se gênent pas pour te le faire sentir
- Si je dois résumer : ils pensent être les maîtres de l'univers avec leur don du feu; entretiennent une rivalité bien ancrée avec les Lington; et ne supportent pas les immaculés
- Tu as oublié dans ta liste : n'aiment pas davantage les lunaires qui ne contrôlent pas leurs pouvoirs. Autrement dit, les lunaires comme moi, lui fait remarquer Phoebe avec un sourire ressemblant à une moue

Elle appuye son dos contre la rambarde en se mordillant la lèvre inférieure. Le souvenir de leur discussion le jour de la rentrée revient en mémoire de la blonde, elle s'accoude à côté de la brune et lui demande :

- C'est pour ça que tu as besoin de l'Académie ? Parce que tu ne maîtrises pas tes pouvoirs ?

Elle hoche la tête, bien que ce constat lui fasse de la peine.

- Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais vraiment réussi à avoir le contrôle dessus. Je crois que je suis cassée, rit-elle nerveusement
- À quoi servent les étincelles vertes ? À te transformer en grenouille ? À faire pousser des haricots verts ? propose Madeline sur un ton joueur qui tend à remonter le moral de son amie
- Rien de tout ça, répond-elle en esquissant un sourire amusé. Théoriquement, je devrais pouvoir apparaître n'importe où, quel que ce soit le lieu

Impressionnée par ce don bien plus classe que la pousse de légumes, l'immaculée ouvre la bouche avec stupéfaction.

- C'est génial comme pouvoir !
- Sauf quand tu as deux ans et qu'au lieu de te trouver à la crèche, tu décides d'aller faire un tour en Grèce sans le faire exprès, avoue la brune
- Est-ce qu'on peut vraiment t'en vouloir ? La Grèce, c'est carrément mieux que la crèche
- Ce n'est pas faux, rit Phoebe

Les deux amies se laissent aller à rire avec légèreté, oubliant un peu la folle soirée qu'elles ont vécu.

- N'écoute pas Tia, tu as parfaitement ta place ici, lui assure Madeline. Il faut simplement que tu trouves la bonne manière d'apprendre et je ne vois pas meilleur endroit pour ça !
- Merci, j'avais besoin d'entendre que je n'ai pas volé ma place. Et merci de n'être pas partie en courant quand j'ai fait ma crise, c'était chouette de ta part
- Pas de problème, sourit-elle

Phoebe donne un petit coup d'épaule complice à Madeline, de bien meilleure humeur à présent.

- Alors, tu ne vas pas fuir cette école de barges avec des pyromanes prétentieux et des filles qui pètent les plombs ?
- Tu plaisantes ? Je commence tout juste à m'amuser ! Quelque chose me dit qu'on se souviendra longtemps de cette soirée de rentrée un peu singulière
- Quelque chose me dit que tu as raison !

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